Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées. Disclaimers de la chanson dans le prochain chap, en tous cas c pas à moi !!!

Genre : Mon 1er Univers Alternatif – à une exception près : on reprend le concept des colonies, mais sans guerre. Semi songfic, fluff, tit peu sap, humour, kawai et romance. Un peu de douceur quoi. Yaoi.

Rating : PG 13 pour peut-être un petit lime.

Couple : Heero et ? réponse à la lecture ;-)

Résumé : Heero est boulanger. Et il a donné des croissants à un ange…

Dédicace : à ma Lunanamoi, pour m'avoir accueilli dans son humble demeure. Je lui ai apporté ma bronchite et mon angine et ma vielle carcasse ! Alors la moindre des choses serait que je lui offre un modeste cadeau ? Elle aime les histoires douces alors en voici une ! Mici ma choupette.



Le petit pain au chocolat



"Bonjour, je voudrais un pain au chocolat, un croissant et un chausson aux pommes s'il vous plaît ?"


Tous les matins il achetait
Son p'tit pain au chocolat…



Voilà comment un jour d'octobre, le 14 exactement de l'année 204 j'ai fait la connaissance d'un ange.

Un ange qui, depuis deux semaines est un fidèle de chez nous.

Les anges n'existent pas me direz-vous ?

Je vous dirais : « Il faudrait le voir… »

Mais vous ne me connaissez pas, comment pourriez-vous me croire ?

Reprenons.

J'me présente, j'm'appelle Heero Yuy, je voudrais bien réussir ma vie, être aiméééé. !

Ne partez pas, je plaisantais !!! Non, je ne suis pas chanteur, je chante comme une casserole. Non je ne suis pas le frère de Daniel « Lavoine. »

Ah mes blagues sont nulles ?

Je sais… 'toutes façons, ce n'est pas trop mon genre d'en faire…

Et puis je suis nerveux… oui je suis le premier étonné, ça ne me ressemble pas beaucoup. Mais je n'avais jamais rencontré d'ange de ma vie… ou si ce n'est pas un ange… je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi troublant.

Mais bon, je vais faire un effort et parler sérieusement.

Je m'appelle bien Heero Yuy. J'ai 24 ans et je suis artisan boulanger.

Oui, les anges mangeaient des viennoiseries.

§ sourire rêveur §

§ sourire parti devant votre tête §

Comment ça j'ai pas la tête d'un boulanger, moi ?

Un boulanger ça a une tête particulière ?

Comment ça j'ai plutôt l'air d'un tueur à gages ?

Non messieurs dames, j'ai seulement l'air d'un assassin quand je suis de mauvaise humeur.

D'abord.

C'est vrai que je peux faire peur si on m'agace.

Mais bon…

C'est pas parce je suis assez musclé et que j'ai les yeux bleu bizarre - merci otou-san (papa) mi japonais mi russe et je vous arrête tout de suite, ya ni yakuzas, ni membres du KGB dans ma famille - que je suis un fou dangereux qui se balade avec une arme à feu et une paire de lunettes de soleil en pleine nuit.

Avec un cycliste et des baskets jaunes.

Le tout en faisant un roulé-boulé pour éviter de se prendre une balle entre les deux yeux.

Nan mais pourquoi vous ne me croyez pas ?

J'ai l'air aussi méchant que ça ?

Répondez pas tous à la fois !

L'ange…

Il a une voix musicale… grave et chaude, très agréable…

Il a une joli bouche…

Une bouche fine à l'air doux, ferme et tendre…

Un sourire léger et timide…

Des dents blanches…


On n'est pas à la télé, là.

Non, non.

Le seul danger de mon métier est de laisser brûler les pâtisseries et de ne pas avoir assez de monnaie à rendre sur votre billet.

Vous avez qu'à faire l'appoint.

A priori si vous me laissez tranquille, vous ne risquez rien.

Enfin pas grand-chose.

J'mords presque pas.

Parenthèse fermée.

Il…

Il a un nez légèrement retroussé

Les joues qui semblent rosir facilement…

Excusez-moi : c'est dur d'avoir l'esprit clair quand il est ailleurs.

Il a l'air si gentil…

Et il a de ces yeux…

Mon regard s'est posé quelques millisecondes avant qu'il ne se détourne légèrement.

Son expression à ce moment-là était… indéfinissable.

Je ne sais pas si j'aurais pu prendre sa commande si mes yeux étaient restés plus longtemps dans les siens…

J'ai peut-être essayé de sourire…

Oui "essayé.": Mister communication c'est Quatre et il n'était pas là!

La boulangère lui souriait
Il ne la regardait pas…





Bon j'arrête de m'interrompre et je vous raconte ma vie.

C'est que… j'aime pas tellement parler de moi, mais là j'ai besoin de me confier… et puis je pense qu'il vous faut avoir un maximum d'information pour comprendre ma situation.

Ou pour me comprendre moi…

Et puis faut bien que je vous explique les circonstances dans lesquelles j'ai rencontré mon petit ange, hein ?

C'est beau un ange…

En tous cas celui-là me touche…

Son regard est si…

Et ses mèches châtaines, caressant son front…


Nous nous sommes installés cet été, mon associé et moi, au meilleur endroit pour avoir "le plus de clientèle possible ."

D'après « lui. »

Devant "la plus grande concentration d'estomac sur pattes au kilomètre carré que l'on puisse rencontrer " :

Nous avons repris la boulangerie juste en face de l'UIRS – l'Université Internationale du Royaume de Sanks.

Faut dire que mon partenaire en affaires pouvait se montrer convaincant ! Je le revois encore me dire :

« Heero, les jeunes ont faim.

Les jeunes aiment les viennoiseries.

Les jeunes préfèrent mille fois dépenser 1 crédit pour des bonnes choses que 1,50 dans une confiserie très bonne mais qui somme toute est chère pour ce qu'elle est . Surtout qu'elle ne rassasie que temporairement. Et les distri tombent souvent en panne au moment où tu as le plus la dalle. Et pour ceux qui comptent les calories, bah ils incorporeront le croissant dans leur régime ! »

Il avait raison le bougre.

Et puis de toutes façons, la barre chocolatée elle a un handicap : quand on passe devant, elle ne sent pas une bonne odeur de pain chaud, mais au meilleur des cas une odeur de papier.

Héhé.

Vous direz que nous sommes sadiques ?

Moi je vous dirais oui, sans détours.

Quatre Winner - associé et accessoirement meilleur ami et grand malade - vous répondrait que nos produits étaient « la tentation incarnée » .

Il vous ferait un grand sourire et vous proposerait de goûter à une de nos spécialités afin que vous soyez conquis.

Si vous ne l'êtes pas déjà par lui.

Il vous regarderait avec ses beaux yeux bleus et sa gueule d'amour et avant d'avoir le temps de dire « ouf » il vous aurait enfourné un pain.

Non, il ne vous aurait pas frappé voyons : il déteste la violence.

Ça servait d'être en autres diplômé en marketing . C'était pas non plus un mal d'être passionné par les métiers de la bouche quand on voulait tenir une boulangerie.

C'était grâce à son cursus scolaire particulier qu'il avait pu faire des études, pour déterminer l'emplacement de notre petit commerce.

Ce n'était pas parce que c'était une petite boulangerie sans prétention que nous travaillions pour la gloire.

Le loyer il faut le payer !

Heureusement qu'on est venus ici… sinon je n'aurais jamais vu un ange de près…

Un ange qui aime les croissants, les chaussons aux pommes et les petits pains au chocolat…


Quatre ne s'était pas contenté de faire des études de terrain : il avait mis la main à la pâte à proprement parler, je lui ai même appris à préparer des pâtisseries quand j'ai eu mon C.A.P, qu'il ait quelques bases avant qu'il ne prenne ses cours. Oh c'était pas gagné au début, mais il était si volontaire…

Comme ils étaient loin à présent les jours où Quatre-kun confondait farine et levain…

Que de souvenirs…

Un ange…

Un ange à la main douce… qui savait faire l'appoint à la caisse… il était parfait.

Un ange à la main blanche et aux longs doigts fins.

Un ange dont j'ai retenu la main au creux de la mienne… pour récupérer les crédits.

Il allait louper le petit réceptacle sur le comptoir, où normalement on déposait l'argent.

Je suis fier de notre boulangerie et pourtant elle est toute simple. Il n'était vraiment pas dit qu'on y arrive, Quatre et moi. Nous avons visé très haut et nous sommes sacrifiés beaucoup afin d'arriver où nous en sommes.

D'aucun dirait que nous ne sommes « que » des boulangers. La cuisine, si c'est un plaisir, une passion, c'est aussi avant tout du travail. Cumuler les études – et donc par la même occasion le travail personnel – c'est de la folie.

Et pourtant.


A 17 ans et demi je suis entré en apprentissage – après avoir facilement obtenu mon bac (général) c'était pas vraiment le parcours habituel mais bon - alors que ma famille aurait préféré que je suive les traces de otou-san en devenant juriste, en entrant directement dans une fac de droit.

Le mieux étant que je sois tout comme lui, l'un des juristes attitrés du conglomérat Winner.

C'est pesant d'être fils unique. On a ça en commun avec Quatre.

Euh non… Il n'est pas fils unique. Il est le seul fils… d'une famille de trente enfants…

Oji-san ( oncle) - avait une santé à multi épreuves !

Oji-san avait surtout multi femmes…

Oui, otou-san travaillait avec le père de Quatre, ce sont eux aussi des amis de longue date.

Oui mais voilà : ça ne me passionnait pas vraiment.

Pour leur faire plaisir, j'ai pris des cours de droit, mais par correspondance. J'ai fait valider mes acquis avec un professeur particulier et j'ai eu mon diplôme. Mais si tout ce qui avait trait à ce métier était pour une bonne partie une affaire de mémorisation, d'intenses recherches, de réflexion et de conviction, préparer une bonne pâtisserie ne consistait pas simplement en un bon dosage d'ingrédients : il y avait des choses que je ne pouvais pas faire tout seul avec mon livre, un professeur particulier ou mon imagination.

Et puis ma famille et mon seul ami ne pouvaient pas servir de cobayes éternellement non plus. J'ai ainsi effectué mon apprentissage dans les cuisines du Peacemillion. Oui, directement au palais, royal non ?

Ce n'était pas moi qui avait choisi, c'était mon CFA (Centre de Formation en Alternance) qui avait assigné les élèves à telle boulangerie, tel restaurant, telle entreprise, du moment qu'il y avait une cuisine et des préparations non industrielles. Et donc j'ai atterri là-bas.

Ça aurait pu être pire.


Mes parents, s'ils n'avaient pas décidé de me déshériter, avaient tout de même convenu de ne pas me donner un seul centime lorsque Quatre et moi leur avons fait part de notre projet commun.

Quand ils apprirent que nous n'avions aucune intention de faire de notre boulangerie une chaîne à franchises multiples, mais simplement une petite entreprise conviviale montée entre amis, entre frères, ils décidèrent que c'était bien trop minable pour y associer leur nom, pour faire un quelconque investissement stérile.

Et donc, okaa-san (maman) - et otou-san ne m'ont pas donné un rouble ni même un yen pour monter une affaire qui ne rapporterait rien.

D'après eux, « si Quatre et moi avions envie de nous amuser un peu avant de « reprendre nos esprits » en exerçant un « véritable » métier – comprenez « qui rapporterait plus », nous le ferions avec notre argent. Et si nous étions vraiment « déterminés dans nos projets », eh bien nous « apprendrions la vie d'adultes en assumant totalement nos décisions.»

« Quatre et moi » étions plus que « déterminés. »


Au début ce fut difficile. Nous venons de famille relativement aisées à qui il fut tout aussi aisé de mettre l'argent qu'ils nous donnaient chaque mois sur un compte bloqué jusqu'à nos vingt-cinq ans.

Grrrr.

Ce qui signifiait que nous avions intérêt à mettre de l'argent de côté très vite. Ce n'était pas avec les crédits que je gagnais en apprentissage que j'allais réaliser mon rêve. Et si Quatre avait longtemps effectué ses stages au sein de l'entreprise familiale, ce n'était pas pour autant qu'il était rémunéré.

Loin de là.

Il était logé à la même enseigne que les autres stagiaires .

Il avait beau être le fils du patron et vraisemblablement amené à le remplacer dans le futur, c'est en donnant des cours de violon – c'est véritablement un virtuose, et pourtant je n'ai que mon oreille pour preuve, je n'y connais strictement rien en musique – qu'il gagnait sa vie.

Quant à moi, j'enseignais le B.A Ba de l'informatique à domicile – je dois dire que je me débrouille pas trop mal, c'est pas vraiment ma passion, mais ça va, c'est utile – et un jour je fus amené à donner des cours à l'héritière du royaume de Sanks elle-même. Elle avait d'énormes lacunes en la matière et en avait impérativement besoin pour faire ses exposés et/ou mémoire plus tard.

Je n'avais jamais vu Réléna auparavant : soit elle était en cours, soit j'étais en cuisine, tout simplement et elle ne passait jamais par là. C'était à se demander si elle connaissait la pièce ! Une fois que nous avons sympathisé, elle s'arrangea pour me rendre visite quand elle le pouvait – en dehors des cours que je lui donnais -, tout en me soutenant moralement dans ma démarche.

Cumuler plusieurs boulots plus les études et oublier les sorties pour économiser le moindre sou – et pour assimiler tous nos cours -, pour atteindre son but, pouvait être parfois pesant. Une chance que mes parents ne m'aient pas jeté dehors en apprenant mes desseins.

Je ne sais même pas comment j'aurais fait pour joindre les deux bouts et payer un loyer, en tous cas dans les premiers temps.

Hmm… heureusement que je poursuivais mes études de droit aussi, je pense que c'est ça aussi qui m'a assuré un toit.

Avoir l'impression d'épuiser sa jeunesse alors qu'on entrait dans sa vingtième année à l'époque, était quelque peu déroutant.

Ne pas avoir d'appui au sein de sa propre famille - même si nous étions fiers de nous débrouiller par nous-mêmes - pouvait faire mal, les moments de blues pouvaient frapper comme ça, sans crier gare.

J'ai dit auparavant que Quatre était mon seul complice, mon frère.

J'ai menti.

Réléna a été une véritable amie pour moi.

Un soutien inestimable.

Ah si : 50 crédits l'heure de cours donnée.

Bah quoi ? Tout travail méritait salaire, ne ?


Après des années d'efforts, de préparations au début immangeables et des heures de sommeil inexistantes, j'ai pu obtenir tous mes diplômes – du C.A.P au Brevet de Maîtrise, il n'est pas évident de tout avoir aussi vite, surtout dans ces conditions. –

Le C.A.P m'avait permis d'exercer mon métier presque à temps complet dans les cuisines du palais royal. J'ai pu pendant cette période arrêter de donner des cours d'informatique puisque j'étais – enfin !!! – à peu près pleinement rémunéré. C'est à cette même époque que Quatre et moi avons emménagé ensemble en centre-ville, à Sanks City .

C'est avec une certaine émotion que j'appris au début de l'année que la Chambre des Métiers du Royaume de Sanks m'avait accordé le titre de « Maître-artisan boulanger-pâtissier et Maître-artisan chocolatier-confiseur ». J'étais « reconnu » dans le métier, en tous cas suffisamment pour pouvoir légalement posséder mon propre commerce. Il ne suffit pas d'avoir du savoir-faire pour gérer une petite entreprise et les cours très chiants prévus à cet effet allaient se révéler utiles. Sans compter les connaissances du Golden Boy, il n'avait pas chômé.

Lui et moi avions mis suffisamment d'argent de côté.

Nous pouvions enfin réaliser notre rêve.


Pourquoi mon ami et moi avions une passion commune pour ce métier, me demanderez-vous ?

Pourquoi nous, qui avions plus ou moins un avenir tout tracé, avons préféré la tangente, bien plus difficile ?

Quand nous étions tous petits et que nous étions tristes parce que nos parents partaient assez souvent en voyage d'affaire, notre institutrice, Miss Hilde avait l'habitude de nous donner des croissants touts chauds ou un petit pain au chocolat avec un bon bol de chocolat fumant. Une petite consolation.

Ça sentait bon et ça nous réchauffait le cœur.

Bien sûr, quand on rentrait à la maison, nos parents n'étaient pas miraculeusement revenus de voyage le soir même.

Bien sûr ils nous aimaient.

Bien sûr ils travaillaient pour assurer un avenir à leur famille, à leurs enfants.

Mais au moins, pendant un court moment, un petit pain au chocolat dans notre petite main, et un petit bol de chocolat chaud nous remplissait le ventre en même temps que le cœur.

Et nos toutes petites larmes de gosses partaient en même temps qu'un sourire fleurissait sur le visage de Miss Hilde.

Depuis ce jour, depuis nos tendres années, Quatre et moi associons les petites douceurs au bonheur, au bien-être.

Il en fallait très peu à des enfants pour être heureux.

Vraiment très peu.


Quatre avait obtenu à la fois son master en management et un diplôme de marketing et communication, option « métiers de la bouche ». Mais la qualification dont il était le plus fier était son C.A.P de pâtissier fraîchement obtenu. Il avait échoué la première fois qu'il s'était présenté, il y a deux ans, cumuler autant de travail toutes matières confondues relevait parfois de l'impossible, tout simplement. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tout obtenir d'un seul coup.

Si je sais. J'ai pas passé tous mes diplômes en même temps, c'est évident ! Et puis je n'avais pas le même travail que lui non plus. J'avais tout autant de boulot mais je m'organisais différemment.

Quatre étant un battant, il avait persévéré, échelonné les diplômes à passer – avait enfin compris qu'il n'était pas un surhomme tant qu'à faire - et finalement, avait réussi à obtenir son C.A.P. Golden Boy voulait au moins avoir une qualification solide en pâtisserie, de manière à ce que l'on puisse s'aider mutuellement à la boulangerie. Voire se relayer.

Il n'avait jamais voulu se contenter de financer notre projet commun, malgré les responsabilités d'héritier mâle Winner qui pesaient sur ses épaules. Responsabilités plus lourdes que les miennes, il fallait le reconnaître. Soyons réalistes, tôt ou tard j'hériterais d'un prestigieux cabinet juridique, pas d'un conglomérat.


Le père de Quatre-kun avait depuis quelques mois une santé en dents de scie et mon ami était, de ce fait, de plus en plus présent au sein de l'entreprise familiale – qui le rémunérait en conséquences, il y avait un avantage à avoir terminé ses études, ne plus être un stagiaire exploité par sa propre famille, notamment -, même si ce n'était pas ce qu'il désirait réellement.

Il ne pouvait pas laisser tomber sa famille à un tel moment. Malgré tout ça, il était à la boutique 3 jours sur 7 à temps plein et 1 jour en demi-journée. Ce qui était énorme. C'était un véritable ami, j'avais beau lui dire de faire ce qu'il avait à faire, que je me débrouillerais en attendant, il me répondait que c'était justement ce qu'il faisait.

Je n'aurais jamais raison avec lui.

Ça me fait sourire.


Dire le pourquoi du comment à nos parents – on fait ça indirectement à cause de vous blablabla - leur aurait fait beaucoup trop de mal, aurait instauré en eux un sentiment de culpabilité, beaucoup trop de « si j'avais su…. »

Alors nous avons gardé la vérité pour nous, précieusement, préférant ne pas trop briser leurs illusions. Pour ne pas les faire souffrir plus en leur disant textuellement que leur rêve de bonheur n'était pas les nôtres. Même s'ils voulaient bien faire.

Nous avons donc coupé la poire en deux, nous sommes mis en quatre pour concilier leurs espérances, leurs études, leur vision des choses avec les nôtres.

On a fait sortir le sang des roches et au final nous leur avons apporté la satisfaction d'avoir accompli quelque chose avec leurs enfants. « Ils nous ont transmis leur savoir, leur métier, blablabla ».

Mais comme en général nous vivons pour nous et non pour eux, nous leur avons transmis nos sincères excuses d'être nous-mêmes et nous avons quand même ouvert notre boulangerie-pâtisserie « Tout beau, tout chaud » le 1er septembre AC 204.


Quatre avait un sens de l'humour plutôt… douteux.

Oui, pire que le mien.

Non, je ne moque pas de vous.

Je m'explique.

Notre petite boulangerie n'avait pas encore d'enseigne et le golden boy avait demandé à une de ses collègues - elle s'appelait Lana, Léna, Lina… ou Luna, je ne suis plus sûr -, de bien vouloir lui dessiner quelque chose d'original afin de donner à notre boutique du « caractère ».

Ces gens du marketing étaient vraiment limites parfois, ils ne savaient pas trop quoi faire pour justifier leur salaire.

Bref, Mamzelle Créa' s'était amusée apparemment.

Sur l'enseigne elle nous avait dessiné Quatre et moi en format petit et enfantin – otou-san dirait chibi – . Sur un fond couleur crème, nous étions tous les deux dans nos tabliers et toques de pâtissiers tout aussi blancs, de grands sourires aux lèvres – on voyait à peine nos yeux -, tenant un grand panier d'osier rempli de bonnes choses – viennoiseries, pâtisseries et deux petites baguettes de pain qui semblaient tous droits sortis du four . Elle était douée la dessinatrice. Il y avait écrit bien au dessus de nos têtes « Tout beau, tout chaud » en lettres ocre doré.

Hn.

Il ne manquait plus que le petit chaperon rouge.

C'était pas très viril tout ça.

J'ai cru que j'allais briser ce machin. Mais j'avais pas les moyens de financer une nouvelle bannière donc j'ai fait contre mauvaise fortune bon cœur.

Quatre trouvait ça mignon.

Moi je trouvais ça stupide.

Quatre souriait de mon embarras.

Quatre me paierait ça.

Cher.


Apparemment, ça n'avait pas empêché notre « cible », - les ventres sur pattes -, de venir nous voir – ou plutôt nous dévaliser -.

A vrai dire nous avions tellement de monde, qu'avec Quatre on se retrouvait littéralement débordé, même si nous travaillions d'arrache pied. Quatre étant la moins souvent, c'était encore pire, alors nous avons convenu de prendre une apprentie, Dorothy histoire d'avoir un coup de main.

Très mignonne si on ne la regarde pas au niveau du front.

Très blonde, très sourcilière, très volontaire.

Elle fait très peur mais elle est douée.

C'est drôle ça… les clients – pour la plupart des clientes qui étaient très… heu.. amicales avec nous. - qui mettent 3000 ans avant de se décider avec Quatre et moi mettent 5 secondes avec elle.

Et pourtant elle était belle
Les clients ne voyaient qu'elle

J'ai jamais autant vu de décolleté de toute ma vie. Ma fois parfois c'était plaisant !


Il faut dire qu'elle était
Vraiment très croustillante
Autant que ses croissants (on parle bien de Heero et Heero est bien un homme lool)



Elle nous fait gagner un temps fou, Dorothy.

Le principal c'est qu'ils achètent après tout.

Et qu'ils reviennent.

Mais…


Je digresse, je parle de ma vie, essaie de faire de l'humour même si je m'y prends mal…

Toujours est-il…

Toujours est-il que quelques jours après la rentrée des classes, ce 14 Octobre, un jeune homme au visage doux était entré dans notre boulangerie, apportant un peu de lumière dans ma journée.

Je ne l'ai vraiment vu que lorsqu'il s'est collé au comptoir.

Et pourtant la clochette de la porte, marquant l'entrée d'un client, avait tinté.

Quatre était au bureau.

Dorothy était occupée avec d'autres clients, et moi j'ai dû sortir des cuisines en coup de vent après avoir sorti quelques plaquettes, avec la dernière fournée.

Je me suis donc avancé au comptoir comme un automate avant de relever la tête au son d'une grave mésange :

- « Bonjour…, »

Je relève légèrement la tête.

- « je voudrais un pain au chocolat, un croissant et un chausson aux pommes s'il vous plaît ?»

C'était comme dans les films, assez surréaliste.

Je sais, tout à l'heure je me suis moqué de vous, mais là je vous assure, c'est ce que j'ai ressenti.

J'ai vu sa bouche avant de voir son nez, puis ses yeux magnifiques, insondables. Et hypnotiques. Et sombres.

Je suis resté sans voix, tellement sans voix que Dorothy me reprochera plus tard d'avoir été impoli : après tout je ne lui avais même pas dit bonjour.

Je ne lui avais rien dit du tout.

Hormis…

- « ça fera trois crédits »

Hn.

Mais quel crétin...

J'ai entendu Dorothy couiner puis fredonner un air, au moment où j'allais chercher la toute dernière fournée plutôt que de prendre ce qui était en vitrine pour Monsieur…

mais au fait qui c'est ?

Elle n'a pas perdu une miette de la « conversation »

Et puis mieux valait que j'aille en cuisine plutôt que d'avoir une réaction inappropriée pour ne pas dire débile devant le petit – enfin le grand, il était de ma taille – ange.

Plus débile que d'être aussi accueillant qu'un soldat.

Je vois ça d'ici : Heero, le soldat du pain.

Je suis à pleurer…

Plus tard, j'identifierais cet air comme étant une chanson d'un groupe de ce qu'on avait appelé le XXème siècle…

« Money, money, money, must be funny in the rich men's world…»

La garce… moque-toi, moque-toi…c'est vrai que je suis passé pour un rappia sur le coup.

Je suis revenu avec sa commande, l'ai mise dans un petit sac de papier blanc, à l'effigie de cette enseigne à la noix, puis je l'ai donnée à celui qui était devenu en deux minutes chrono mon client préféré.

J'avais pas encore touché sa main.

- « Merci, monsieur »

Cette voix…

Il parlait calmement, posément.

Entre chaleur… et détachement.

Une distance douce et naturelle….

De la réserve ?

Il a pris le sachet et a inhalé très légèrement le contenu, un sourire toujours aussi timide mais si c'était possible ? encore plus doux aux lèvres, l'espace de quelques secondes.

Comme un petit enfant… peut-être Quatre et moi avions-nous cette expression tous petits, alors que nous dévorions nos petites viennoiseries.

Peut-être était-ce pour cela que Miss Hilde avait un si beau sourire lorsqu'elle nous observait Quatre et moi.

Puis il a semblé se reprendre, fouillé dans une de ses poches – enfin je suppose, il aurait fallu que je sois carrément sur le comptoir pour voir ce qu'il faisait avec sa main – et a tendu le bras devant lui.

C'est là que je lui ai pris la main, pour récupérer la monnaie.

Cette main…

Quelques secondes à peine…

Puis…

- « Au revoir et bonne journée »


Il était parti sans un regard pour moi, comme s'il avait le diable aux trousses.

Ou comme s'il était en retard aux cours ?

Comme un ouragan ? Semant la tempête en moi ?

Je suis ridicule...

Je suis...

... sous le charme...

Lorsqu'il se retourna, je vis qu'il avait les cheveux très longs, rassemblés en une tresse.

Je vis qu'il avait un sac à dos noir.

Je vis qu'il avait une paire de fesses ma foi agréable à regarder.

Et je me suis aperçu que j'étais tellement captivé par son visage et ses mains précédemment, que je serais bien incapable de décrire tous les vêtements qu'il portait.

Grâce à son fessier, je suis en mesure de dire qu'il portait un jean bleu foncé.

Mais s'il portait une chemise, ou un tee-shirt… de dos je peux dire que son haut était blanc…

Mais ce que c'était…

Avec un regard pareil, on avait du mal à poser les yeux ailleurs après tout !

Violet…

Un ange au regard infernal.




Je suis resté un peu bête à fixer la porte par laquelle il était sorti comme si j'allais le faire réapparaître par un quelconque pouvoir.

Dorothy se chargea de me rappeler très gentiment qu'on avait du boulot.

Hmph. Fallait pas qu'elle oublie qui était le patron !

Mais en l'occurrence là elle avait raison.

Hm comme toujours ?

Je suis sorti de ma transe et ce jour-là, comme tous les autres jours où il passait prendre sa commande, ma journée fut normale - donc éprouvante - , rêvant de temps en temps à un inconnu au sourire doux , au regard magnifique mais bel et bien lointain.

Distant ? Peut-être…

Les anges n'avaient pas de sexe, parait-il.

Peut-être était-ce pour cela que je n'avais aucune préférence.

Je veux un ange… dont je ne connais pas le nom.

Il sera « mon ange » en attendant…


Et elle rêvait mélancolique
Le soir dans sa boutique
A ce jeune homme distant...


Tzusuku



La suite et la fin très bientôt !



Mici
et a pluche'



Mithy §kawai land, frappée par LuLove§



Ps : je n'ai pas changé les paroles à cause des rimes, il est évident que la boulangère est en fait un boulanger ;-) Ya que la fin de la chanson que je vais changer. Si vous ne la connaissez pas, jouez le jeu et attendez la fin de la fic !