L'aube d'une nouvelle vie


Aux frontières de la ville de Kyoto sur un chemin de campagne rocailleux un jeune vagabond ère en solitaire. Il n'a en sa possession qu'un kimono allant du bleu pâle au bleu pastel, une paire de sandales, et ce qui semble être un sabre. Arrassé par le soleil qui lui cogne à la tête il avance à pas lourds sans apparement se soucier d'où il va, c'est un vagabond après tout. Une calme brise berce la vallée et ses fins cheveux jais flottent doucement. L'après-midi touche à sa fin et même si le soleil chauffe encore la peau blanche et fragile du jeune homme, il aspire à se cacher entre les montagnes et prend une couleur approchant du rouge sang...

Les souvenirs affluaient tous plus douloureux les uns que les autres. Toutes ces émotions réfoulées qui remontaient d'un coup à la surface lui faisaient mal... très mal même... Comme il haïssait Himura de l'avoir sortit de cette lithurgie, de lui avoir fait remarquer qu'il avait fait fausse route ! Non même pas il ne lui avait même pas confirmé, il l'avait laissé là sans réponses et perdant tout équilibre dans son univers mental. Tout s'écroulait.

Il devait recommencer sa vie, enfin non avant, il devait d'abord effacer l'ancienne... Mais comment ? En oubliant tout ? Même si c'était possible, il avait apprit que refouler ses souvenirs ne menait à rien car un jour ou l'autre ils refaisaient surface... Et puis il avait tué tant de personnes que les oublier serait un sacrilège. Même si pour la plupart à ses yeux elles ne méritaient pas de vivre. Et puis comment trouver une réponse en enlevant les bases de la question ?

Et pourtant... Ca aurait été tellement plus pratique d'oublier. Que celà soit son ancienne vie ou ce qu 'Himura lui avait fait découvrir... Ainsi il aurait put continuer comme avant. De plus il n'arrivait pas à regretter tout ce qu'il avait fait. Certes ses souvenirs lui pesaient lourds mais certains meurtres lui paraisaient tout aussi justifier. Et ça, ça lui faisait peur car celà prouvait sûrement qu'il ne discernait pas encore « le bien du mal », ou plutot qu'il ne c'était pas encore reconstruit et que certains principes n'étaient pas encore établit, laissant des vides dans sa morale.

Mais ce qui tait certain c'est qu'il ne deviendrait pas comme Himura. Il ne rangerait pas son sabre. En fait non ce n'était pas certain... Il ne savait pas ou plutot il ne savait plus. Il avait mal à la tête, il n'y avait plus de sens à sa vie, non en fait il n'avait plus de vie, il n'avait que des souvenirs pour la plupart insuportables... Pourquoi continuerait t'il son chemin ?

Sojiro secoua vivement la tête et sourit, il faisait déjà nuit et il ferait mieux de se reposer. Tous ces évenements l'avaient profondément troublé mais son sourire ne flèchissait pas.

Il en venait à le détester, ce sourire presque constant qu'il portait. Un sourire hipocrite, un sourire rempli de haine et de douleur. Sa vue se troubla légèrement mais il ravala ses larmes. Il avait l'habitude, ne jamais montrer ses sentiments. Mais pourquoi à présent ? Avant c'était pour que les coups cessent, pour qu'on l'oublie et que la douleur s'arrête. Un sourire est beaucoup moins voyant qu'une crise qu'elle soit de larmes ou de colère. Avant c'était car il devait être fort pour survivre et pleurer était une faiblesse. Mais maintenant ? Il n'avait plus aucune raison de faire celà et pourtant... Peut-être serait-ce là sa cicatrice immuable tel la croix de Battosaï.

Des cicatrices... Ils en garderaient éternellement qu'elles soient mentales ou physiques. Car ce qu'il l'avait fait devenir un assassin ce n'était pas la douleur physique mais morale. Il n'avait jamais été aimé par personne et ne le serait probablement jamais.

Il s'improvisa un feu. C'était bizare mais le fait de s'occuper et de se préparer pour la nuit le soulageait et lui faisait oublier pendant l'espace de quelques secondes son fardot. Il s'appuya contre une roche et regarda avec intensité le feu qui crépitait. Les ondes de chaleurs qui s'en dégageaient l'appaisaient et lui rappelait Shishio-sama. Sa tête pencha légèrement sur le coté puis il s'endormit bercé par les flammes...

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une voie cristaline « Sojiro... Sojiro... Réveille toi... Regarde le papillon, regarde comme il vole, vooole !!! Haut dans le ciel, loin de la terre, regarde il s'éloigne... Sojiro ? Tu crois que c'est ça la libert ? »

Une silhouette d'enfant se retourne lentement.

$$FLASH$$

La silhouette se transforme, la voix d'enfant laisse place à une voix grave et terne :

« Sojiro, ta mère est morte »

un cri, un bruit sourd un enfant qui se tord de douleur sur le sol auprès d'un lit où gît une masse inanimée, un homme dur assis regarde la scène, impassible.

$$FLASH$$

une porte qui claque des voix sourdes :

« - Sommes-nous vraiment obligé de nous embarasser de cette vermine ?

-oui vous l'êtes, enfin si vous ne voulez pas perdre la face disons, ce n'est pas bon pour les affaires les histoires d'abandons, même à notre époque confuse humm...

-nous le prendrons puisque c'est ainsi mais ne vous attendez à un châtiment meilleur que les rats... il ne vaut pas mieux

-Tout celà m'est égal je vous l'ai apporté et j'en suis débarassé. »

planche qui craque

« -humm ? »

bruits de pas

« alors comme ça on écoute aux portes ? je vais t'apprendre moi ! »

cris de douleurs et de fouets, pleures, gémissements, plaintes sans fin recroqueviller sur le sol un personnage s'est roulé en boule, son visage autrefois blanc est souillé de sang, de larmes et de boue.

$$FLASH$$

« SOJIRO ! lève toi et vient ici, la récolte n'a pas été bonne, c'est ta faute ! »

« les marchandises n'ont pas été livrées ! c'est ta faute ! »

« à cause de toi et de tes gémissements je n'ai pas put dormir de la nuit ! »

rires gras et mauvais cris de douleurs, rage d'un enfant bafoué... Un coussin s'abat sur sa tête, il ne peut plus respirer, ses cris sont étouffés et ses pleurs oubliés. Il se laisse abandonner peu à peu oubliant la douleur mais un coup de pied bien placé la ravive

« -tu ne vas pas crever maintenant ? on commence à peine à s'amuser ! tu fais vraiment tout pour nous attirer des problèmes ! »

$$FLASH$$

Un jeune garçon qui se laisse sombrer, qui perd son innocence avec le sang qui s'écoule de ses veines ouvertes, le flottement de son âme, la vie le quitte enfin, la délivrance... un cri, des larmes versées, pas les siennes. Une petite main qui sert ses blessures et les pansent, un visage apparait et...

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Sojiro se réveilla en sursaut, il c'était approché trop près du feu et une étincelle lui avait bruler la main. Encore un rêve... Mais cette fois-ci il y a avait un enfant, quelqu'un pour panser ses blessures, c'était la première fois... Malheureusement il n'avait pas eut le temps de voir son visage. Il faisait encore nuit et un croissant de lune brillait d'une manière irréellement fluorescente. Le jeune homme se laissa tomber sur le sol, se recroquevilla en position fétale et pleura en sanglotant légèrement. Celà faisait longtemps qu'il n'avait pas pleuré librement, même si celà ne dura qu'un court moment, celà signifiait beaucoup, car il put enfin décider de laisser couler ses larmes. Après quelques secondes de silence, se balançant doucement en tenant ses genoux, il éclata de rire, un rire fou et diabolique. Ces pleurs et ces rires étaient le signe de l'aube d'une nouvelle vie...