Disclaimer : La Tristitude, C'est d'apprendre que tout appartient à Jeff David... C'est s'rappeler que Teen Wolf ne m'appartiendra pas... C'est ce rendre compte qu'on a pas la suite des parole... Et ça fait mal...
Situation Continuum espace temps : Beacon Hill, Post épisode 1.01
Mes -nombreuses- prises de liberté : UA Pour une question pratique les événements de l'épisode pilote se déroule durant leur rentrée en deuxième année au lycée BHHS, Couille droite et gauche ont donc 17 ans quand il vont chercher la moité de corps dans la forêt. Après normalement tout est bien expliqué.
Rating Chapitre : K+
Résumé : Onze, inspiration, fécondité, guerre, séisme, catastrophe. Mais Stiles ne retiendra qu'une chose de ce nombre, le bouleversement qu'il a crée dans sa vie. Onze, nombre maudit ou bénit.
SuperBêta : TheCrasy, The only one.
Note de l'auteuse : Salut me voilà avec ce petit UA tant attendu par certaines... Il y aura plusieurs parties, pour savoir quand sera publiée la suite je vous conseille de suivre la fic par ce que je n'en ai aucune idée. Bon sur ce je vous souhaite une (je l'espère) bonne lecture.
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11
Onze, cinquième nombre premier. Onze, nombre source d'inspiration. Onze, le nombre du mystère de la fécondité. Onze, pour le onzième jour du onzième mois à 11h11 : fin de la guerre. Onze, pour le 11 Mars 2011 : séisme au Japon. Onze, pour le 11 Septembre 2001 : les tours jumelles qui s'effondrent. Onze, pour le 11 Septembre 2013, jour où la vie de Stiles Stilinski a été bouleversée.
Onze, le nombre qui restera gravé dans l'âme de ce jeune garçon de 18 ans, Stiles. Toujours loyal et gentil, bavard et hyperactif, dont le sarcasme était la seul défense dans ce monde. Mais aujourd'hui comme durant les onze derniers mois, sa défense n'était plus, le sarcasme l'avait quitté, en même temps que sa joie de vivre. Et maintenant devant ce mausolée il n'y avait plus qu'un garçon triste et seul.
11.09.13
Cette date gravée dans le marbre semblait le narguer, date morbide, écœurante, une date sadique. Cela faisait 11 mois, une année entière n'aurait pas était plus douloureuse aux yeux de Stiles. Onze nombre maudit, onze années que sa douce mère était décédée, onze mois depuis que Scott...
Onze mois que Stiles était passé chercher son meilleur ami pour partir chercher une moitié de corps dans la forêt. Onze mois que son meilleur ami c'était fait mordre par un animal sauvage. Onze mois qu'il avait succombé à ses blessures. Onze mois que son ami, son frère était mort.
Scott McCall était décédé le 11 Septembre 2013, et cela faisait onze mois qu'il l'avait perdu. Mais Stiles était intimement persuadé que tout était sa faute, pourquoi l'avait-il amené dans la forêt ? Pourquoi l'avait-il embarqué dans cette sordide histoire ? Pourquoi n'avait-il pas comme à leur habitude joué à un jeu abrutissant ? Pourquoi lui ? Tout simplement.
Depuis l'enterrement le jeune Stilinski n'était plus retourné sur sa tombe, mais en se réveillant ce matin là, il savait qu'il devait y aller, cela faisait onze mois. Et maintenant après tout ce temps passé, seul devant la tombe de son frère, ses émotions étaient en sourdine comme si un répit lui avait été accordé.
Il regardait la photo de Scott, il avait un sourire immense, ce qui ne faisait qu'accentuer l'effet mâchoire de travers, et lui donnait un air goguenard. Stiles s'était souvent moqué de lui pour ça, il avait l'impression que c'était il y a une vie de cela. Sur la photo Scott montrait fièrement son nouveau maillot de lacrosse rouge et blanc aux couleurs des cyclones, avec McCall imprimé dessus ainsi que son numéro dans l'équipe, le numéro onze. Onze encore et toujours.
Stiles se rappelait très bien quand avait était prise cette photo. C'était lui qui l'avait photographié, le jour ou ils avaient eu leur tee-shirt preuve qu'ils faisaient partie de l'équipe. ils avaient été admis durant leur première année. Il avait par la suite donné la photo à Melissa, la mère de son ami qui avait été tellement fière, et qui maintenant était inconsolable. Aucune mère ne devrait survivre à son enfant, quel pire torture lui infliger ? Aucune très certainement.
Alors que le soleil chaud de ce mois d'Août commençait tout juste à décliner dans le ciel de ce milieu d'après midi dans le Cimetière de Beacon Hill, Stiles continuait de se laisser submerger par ses souvenirs avec Scott.
Il se rappelait un jour en particulier, le jour où dans la chambre de Scott, alors que Assassin's Creed était sur pause ils avaient fait une liste de choses à faire le jour de leur majorité. Scott avait juré qu'il se ferait son premier tatouage pour ses dix huit ans, et Stiles avait grimacé.
-Désolé mon pote mais les aiguilles très peu pour moi t'iras tout seul.
Scott s'était moqué de lui et il lui avait demandé ce qu'il ferait lui, et avec un grand sourire Stiles lui avait répondu qu'il ferait la crête Iroquoise de Jared Leto, par ce que citons le « Jared a trop la classe en rose, mais moi ce sera encore mieux. »
Ainsi les deux amis avaient signé leur pacte d'une poignée de main fraternel et ils avaient repris leur partie en cours. Seulement entre temps Scott et lui étaient partis en forêt durant cette sombre nuit, à la recherche d'une moitié de corps, qui n'avait d'ailleurs toujours pas était retrouvée. Et maintenant Scott ne pourra jamais faire son tatouage.
Mais l'hyperactif lui avait tenue sa promesse. Le jour de ses 18 ans il avait mangé un gâteau avec son père, puis il avait prétexté avoir des amis à rejoindre, mais quel amis ? Depuis que Scott était mort il avait l'impression de ne plus en avoir. En avait-il eu d'autre un jour ? Son père n'avait rien dit et il l'avait laissé sortir. Stiles était allé dans un bar ou il ne regardaient pas trop l'âge des clients et il avait bu, puis dans un était d'ébriété assez avancé il était allé chez un coiffeur presque à l'heure de la fermeture. Il avait fait son plus beau -faux- sourire, et il avait supplié pour qu'il prenne le temps de lui faire sa demande avant de fermer. Et contre toute attente le coiffeur avait dit oui.
Vingt minutes plus tard Stiles était sorti avec les cheveux rasés sur les deux cotés de la tête et avait une belle crête iroquoise rose dressée sur le haut de son crâne. Son père n'avait fait aucun commentaire en le voyant arriver ainsi. Se contentant de passer une main dans les cheveux rose vif de son fils, et après les avoir ébouriffés légèrement il lui avait murmuré un « Pourquoi pas ». Stiles avait ronchonné qu'il était décoiffé, son père se contenta de partir dans la cuisine, et boire verre de whisky cul-sec et après avoir souhaité un bonne nuit à son fils il était parti se coucher. Heureusement que son fils faisait attention à son alimentation, car il craignait que les lubies du jeune Stilinski ne le tuent.
Les jeunes au lycée avaient était bien moins tendres que le paternel, pourtant Shérif de la ville, mais aucune remarque moqueuse n'atteignait le jeune Stilinski. Même les remarques acerbes du professeur Harris et les blagues vaseuses du coach Finstock ne lui avaient aucunement fait regretter son acte. Et c'est en souriant enfin sincèrement, qu'il avait passé sa journée. Il était même allé dans les gradins où lui et Scott aimaient bien manger quand il y avait trop de monde au réfectoire et il avait levé les yeux au ciel pour parler à son ami.
-Tu vois Scotty, je l'ai fait. Avoue tu pensais que je le ferais pas.
Et voilà, maintenant quatre mois après son anniversaire Stiles continuait d'arborer fièrement sa crête rose fluo dont il prenait grand soin. Il s'était même fait percer l'oreille droite depuis, et même si il avait tourné de l'œil en voyant l'aiguille il avait été fier de lui en sortant de la petite boutique. Depuis un écarteur noir était présent à son oreille, et dans sa tête résonnait la voix moqueuse de Scott et cela lui plaisait d'imaginer ce que lui dirait son ami à chacun de ses actes.
Stiles assis dans l'herbe et adossé au marbre de la sépulture secoua la tête pour retourner au présent.
-Et toi Scott quand feras-tu ton tatouage, c'est tellement injuste, pourquoi toi…
Et alors que sa tête tapait contre le marbre derrière lui, pour la première fois depuis onze mois une larme coula le long de sa joue. Essuyant la traîtresse d'un geste rageur il sauta sur ses pieds et pris son sac posé non loin et après avoir affiché un air déterminé sur son visage il reprit la parole.
-Puisque tu ne peux pas faire ton tatouage Scott, je vais le faire à ta place, oui moi Stiles Stilinski, je vais me faire un tatouage, moque toi mon pote. Par contre je pense que je vais boire un verre avant. Tu sais moi et les aiguilles…
Pendant qu'il parlait à feu son ami, il avait sorti un bouteille pleine de Vodka et un petit verre qu'il avait commencé à remplir.
-À la tienne Scottie!
Il leva son verre vers le ciel, puis le but cul-sec, et alors sans attendre il remplit à nouveau le verre et tendit le bras devant lui.
-Allez cul-sec.
Et il versa le contenu du verre dans l'herbe grasse à ses pieds. Puis il continua ainsi jusqu'à ce que dix verres aient été remplis. Puis remplissant un dernier verre il le but encore une fois cul-sec remerciant ses origines polonaise qui, il était sûr, jouaient en sa faveur pour tenir aussi bien le coup après les six verres qu'il venait de boire.
Onze mois, onze verres partagés avec son frère, il rangea son barda, et pris le chemin de la sortie du cimetière, se disant qu'il était sûr que où que soit Scott il ne devait pas être frais après avoir bu avec lui, mais malheureusement il n'aurait jamais l'occasion de le voir bourré. Passant une main dans sa crête il l'ébouriffa légèrement comme pour Se donner du courage, il avait du chemin à faire. Après quelques recherches il avait trouvé un salon de tatouage et il avait demandé la route à son Smartphone. Il en avait pour vingt minutes à pieds.
-Allez Stiles, direction Alpha Bêta Oméga Tattoos, vingt minutes de marche c'est rien, go !
Sur ces paroles d'auto encouragement, il passa à côté de sa Jeep sans un regard pour elle celui qui conduit c'est celui qui ne bois pas, et il se mit à marcher sur le trottoir.
Trente minutes plus tard il arrivait enfin devant l'enseigne, marmonnant un « C'est pas trop tôt. » bon au moins la marche avait eu la chance de le dégriser légèrement.
Arrêtant de râler, il fixa l'enseigne. Chaque mot du nom de la boutique était écrit avec une couleur de néon différente, Alpha était en rouge, Bêta en bleu, Oméga en orange et Tattoos en rose le tout étant fixé sur la vitrine sur laquelle un immense logo était collé, trois boucles qui se reliaient en un seul point entre elles, il n'avait aucune idée de sa signification mais il était sûr qu'il passerait la soirée ou la nuit à chercher. Stiles avait toujours aimé résoudre des petits mystères comme celui ci.
Avec le reflet du soleil il ne voyait pas l'intérieur de la boutique mais il y avait bien l'écriteau ouvert accroché à la poignée. Il espérait sincèrement que le tatoueur le prendrait tout de suite, mais en même temps il ne voulait pas rentrer, se demandant dans quoi il s'était lancé. Éloignant son incertitude il inspira un grand coup, puis il traversa enfin la rue pour finalement enfin pousser la porte de l'enseigne.
-Bienvenue à Alpha Bêta Oméga Tattoos, puis-je vous aider ? Oh Stiles c'est toi !
Stiles tourna le regard vers la voix qu'il avait pensé reconnaître sans en être sûr. Effectivement, c'était Erica une fille de sa classe, fille qui était passé de transparente aux yeux de tous à la fille la plus canon de Beacon Hill en un week end. Blonde, regard de braise, poitrine plantureuse et deux longues et fines jambes souvent mises en avant par des tenues courtes, elle était la Vénus des mâles du lycée. Stiles avait beau ne pas avoir beaucoup de relations avec le peuple il avait remarqué la métamorphose de la jeune femme qui avait eu lieu cette année. Mais il devait avouer qu'il tentait de ne pas accorder d'importance à son physique avantageux. Il préférait la fixer dans les yeux au contraire de beaucoup de ses homologues masculins qui la fixaient bien souvent trop bas pour viser juste.
-Salut Erica, je ne savais pas que tu bossais dans un salon de tatouage, sa va ?
-Super, tu viens pour prendre rendez-vous ? Ou tu veux des renseignements peu-être ?
-Je ne préfère pas trop me renseigner je ne voudrais pas renoncer.
Stiles lui avait répondu en rigolant presque, et il ne remarqua pas que Erica face à lui le dévisageait. En effet la jeune femme avait longtemps eu le béguin pour le Stiles, et le voir là face à elle, à son boulot elle en profitait un peu. Elle avait toujours trouvé vraiment charmant et même sa nouvelle coupe de cheveux n'y changeait rien.
Mais certains événements récents dans la vie de la jeune femme lui avaient fait revoir ses envies, et puis depuis quelques temps elle était en couple avec son Boyd. Son grand black ténébreux et baraqué comme un garde du corps, Erica n'avait d'yeux que pour lui, mon ours à la guimauve, car elle savait que derrière ses muscles se cachait un homme au cœur immense. Erica détourna donc le regard de Stiles pour faire son boulot et elle feuilleta l'agenda face à elle.
-J'ai pas de place avant Mercredi prochain, à moins que qu'il veuille bien te prendre à la place de l'annulation de fin de journée. Attend moi là je vais lui demander.
Erica sortit de derrière son comptoir marchant de façon provocante jusqu'au rideau noir à l'arrière de la boutique où se trouvait la table de tatouage, le matériel et donc le tatoueur. Elle se pencha pour passer la tête derrière le rideau et c'est là qu'il vit pour la première foi le tatouage qu'elle arborait dans le bas de son dos, c'était la même forme que sur la vitrine de la boutique mais plus stylisée et le tout était placé dans une lune ronde, à la vue du tatouage sa seule pensée était : il faut vraiment que je trouve la signification de ce symbole.
Puis il détourna son attention de la jeune femme pour regarder toutes les photos affichées dans l'accueil. De toute évidence le tatoueur de cette boutique était un véritable artiste, il y avait des tatouages pour tous les goûts mais tous étaient magnifiques quel que soit le genre le rendu était propre et beau. Même les photos étaient belles toujours faites de façon à ce que le tatouage soit mis en valeur. Il y avait des ailes d'anges sur le dos d'un jeune femme, un pentagramme entouré d'un soleil sur le torse d'un homme musclé, des notes de musique, un tatouage de flammes sur le bras d'un autre, un loup qui hurle à la lune sur un mollet, encore un loup dans le cou d'un tierce et encore plein d'autres, dont beaucoup de loups, et de lunes, ou les deux, à croire que c'était la mode des loups garous hurlant à la lune.
Un léger grognement le sortit de sa contemplation, il se demanda rapidement si c'était la réponse à la demande d'Erica, mais il le saurait bientôt puisqu'elle revenait vers lui.
-Bon alors il va prendre le temps de parler avec toi de ce que tu veux et selon la demande il te dira si il peut te faire ça maintenant ou si il faudra attendre la semaine prochaine, ça te va ?
-Ça marche pour moi. Lui répondit-il avec sourire franc et sincère.
-Il a bientôt fini, tu peux attendre ici.
Le jeune homme s'installa sur la chaise qu'Erica lui avait indiquée. Les doigts pianotant l'accoudoir, il patienta à peine dix minutes quand la cliente qui venait de se faire tatouer sortit de l'arrière boutique. Elle était légèrement pâle mais elle avait un immense sourire sur les lèvres et de toute évidence ce n'était pas son premier tatouage au vu de ses bras remplis de formes en tous genres. Elle se dirigea vers Erica pour payer alors que Stiles détourna les yeux pour fixer le rideau attendant qu'enfin son tour vienne.
Il commençait sérieusement à s'impatienter, il voulait enfin voir ce tatoueur. Alors pour passer le temps, il essaya d'imaginer comment il pouvait être. Il ne voulait pas imaginer un cliché ambulant pourtant il s'attendait plus ou moins à voir un type percé de partout, les cheveux grisonnant et longs, et avec des tatouages divers de toutes les périodes de sa vie qui auraient dépassé de tous les côtés de son Marcel, peut être même serait-il un peu bedonnant une barbe longue de plusieurs centimètres en faite il s'attendait presque à voir le sosie de Bobby Elvis Munson* avec seulement plus de tatouages.
C'était pour cela que quand il vit enfin le tatoueur arriver il resta hébété plusieurs secondes, devant lui ce n'était pas le sosie de Munson mais plutôt un top modèle qui ferait une magnifique couverture pour le magazine Bello.
Le tatoueur qui venait de rentrer dans la pièce était jeune, la vingtaine certainement, avec des cheveux noirs savamment coiffés légèrement plus court sur les côtés, un écarteur noir à chacune de ses oreilles ainsi qu'un anneau discret à un de ses sourcils. Mais on ne voyait que son regard aux couleurs d'un océan orageux qui était des plus hypnotisant. Il avait une musculature parfaite que l'on devinait être très ferme, mise en valeur par son tatouage que l'on pouvait voir sur son bras gauche, dans le genre maori alternant des formes dans les tons noir et gris jusqu'à former une manche qui s'arrêtait aux trois quart du bras. Le seul point commun avec le tatoueur de son imagination c'était le Marcel blanc, qui laissait voir que le tatouage de son bras s'étendait sur son torse sans laisser voir toute les formes.
Après l'avoir détaillé de la tête aux pieds Stiles ne pensa plus qu'une chose : bon dieu faites que la climatisation tombe en panne qu'il enlève ce putain de Marcel. Il secoua la tête pour éviter de laisser son esprit divaguer encore plus.
Remarquant enfin l'agacement de l'homme face à son manque de réaction, ou peu être par ce qu'il s'était senti reluqué sans vergogne. Stiles se leva enfin et tendit la main vers celui qui lui fera vivre un enfer avec son aiguille.
-Salut moi c'est Stiles.
Et contrairement à ce qu'il avait imaginé, le tatoueur ignora sa main, que Stiles tenta de ramener vers lui comme si il ne venait pas de se prendre un vent monumental, et il ne lui répondit même pas en plus, préférant se tourner vers Erica.
-Tu as vérifié son âge Erica ?
-Batman est dans ma classe il a fêté ses dix-huit ans le jour où il a fait cette magnifique coupe de cheveux. Et Derek me demande pas pourquoi il a fait ça, je m'interroge toujours.
Pour toute réponse ledit Derek était passé de l'autre côté du rideau avec un grognement, de toute évidence c'était sa manière de communiquer. Stiles se ne le suivit pas tout de suite se tournant vers Erica un regard interrogateur.
-Batman ?
Erica ne lui répondit rien se contentant de hausser un sourcil et de baisser le regard vers son bas ventre. Stiles suivit son regard et rougit en remarquant qu'effectivement ce matin il avait mis son caleçon aux couleurs de son super héro préféré. Fuyant le regard de la jeune fille il finit par prendre le chemin qu'avait emprunté son futur bourreau tout en remontant son jeans en espérant qu'il ne redescendrait pas, espoir vain.
-Alors dis moi, tu veux quoi pour l'accomplissement de ta période rebelle.
Le ton de l'homme était beaucoup trop moqueur au goût de Stiles et cela lui démangeait de lui sortir une réponse bien sentie mais il se retint de justesse, après tout il allait être du mauvais côté de l'aiguille pour que se soit une bonne idée de l'énerver.
-Je ne réagirai pas à cette marque de jugement déplacée... Bien que franchement vous venez de perdre plusieurs points au moment où vous avez ouvert la bouche. Enfin bref passons sur cette erreur de discernement.
Derek se tourna vers le jeune homme et le regarda avec de grands yeux, oubliant momentanément ce qu'il faisait, les paroles qu'il avait eues ne collaient pas du tout au personnage, il pensait que l'excentricité apparente n'était là que pour palier à la platitude de caractère. Mais il semblerait qu'il se soit bien trompé, et depuis quand les jeunes avaient-il commencés à le vouvoyer ? Stiles ignora la surprise de son interlocuteur et continua à parler sans discontinuer.
-...Voilà je pense que ça explique bien ce que je veux.
Stiles reporta son attention sur le tatoueur qui le fixait bêtement. Encore quelqu'un qui n'écoutait pas quand il parlait, il n'aurait pas dû être surpris, son père lui avait toujours dit que c'était quasiment impossible de le suivre dans ses élucubrations même après des années de pratique.
-Désolé, tu peux la refaire ?
-Je disais donc, comment dire ça clairement, Stiles marqua une courte pause, 11, old school collège, épaule droite. Ça va comme ça, assez concis ?
-Très bien le sportif.
Le ton était encore une fois moqueur et Stiles fronça les sourcils en lançant un regard noir au tatoueur.
-Vous allez vous foutre de moi longtemps ? Demanda Stiles avec amertume.
-Je suis pas si vieux, marmonna Derek dans sa courte barbe de trois jour, et il continua en essayant de prendre la voix du plus jeune, tu va me vouvoyer longtemps ?
Stiles eu un sourire mais ne dit rien, ce contentant d'analyser comment le tatoueur arrivait à communiquer avec ses sourcils pour seul locuteur. Derek ne dit rien et repris sur le sujet de la visite de son jeune client, à savoir son tatouage.
-Il me faudra la taille du tatouage final et je vais faire un dessin rapide sur papier si ça va, et on commence le boulot en suivant.
Stiles montra sur son épaule droite l'espace qu'il voulait que prenne le tatouage, puis il le regarda commencer a faire le dessin avec les instructions qu'il lui avait données. Et au vu du résultat ces quelques mots de description avaient du être parlant ou il avait lu dans ses pensées car c'était exactement ce qu'il avait imaginé. Une écriture droite simple avec une bordure qui faisait le tour des deux chiffres, un peu comme les anciens maillots de sport dans les universités.
-C'est exactement ça !
Le ton surpris de Stiles sembla vexer l'artiste, mais aucun ne fit de commentaire, Derek lui indiqua simplement la table de tatouage qu'il venait de régler de façon à ce qu'il soit assis à la bonne hauteur, et Stiles s'installa. Derek le regarda faire et continua à le fixer, Stiles gigota sur place, mal à l'aise sous ce regard. Il se demandait ce qu'il se passait dans la tête de l'homme face à lui, allait-il le fixait jusqu'à ce qu'il parte en courant ? Mais Derek ne semblait pas vouloir perdre son client puisqu'il s'expliqua.
-Si c'était un tee-shirt sans manches je dis pas mais là, à moins que je fasse le tatouage sur le tissu je ferait pas grand chose, il va falloir l'enlever.
Stiles sentit ses joues chauffer, se maudissant d'avoir mis un tee-shirt à manches longues en se levant. Pourtant il avait fait beau toute la semaine et l'été était plutôt chaud, mais comme il avait constamment froid, il mettait toujours des hauts à manches longues. Ignorant la partie de lui qui se disait qu'il aurait bien aimé ne pas être le seul à enlever son haut, il s'exécuta.
Le plus jeune détourna le regard et ne remarqua donc pas le regard appréciateur de celui qui était face à lui. Derek comprenait enfin le surnom qu'avait utilisé Erica à la vue du boxer au logo de Batman qui dépassait allègrement du jeans, cette peau pâle parsemée de grains de beauté c'est comme si un artiste y avait déjà apposé sa marque... Derek se figea, puis il se détourna pour éloigner bien vite les idées qui naissaient dans sa tête à la vue de cette magnifique peau, et il se concentra sur la préparation de son matériel, se demandant tout de même depuis quand il reluquait les jeunes hommes tout juste majeurs.
Stiles sur la chaise tentait de passer outre la gène de se trouver à moitié nu face à un inconnu canon, ce qui n'était finalement pas compliqué puisqu'il se contenta de réciter l'hymne national en latin pour ne pas penser à l'aiguille qui allait transpercer sa peau encore et encore... et encore, ajouta-t-il mentalement. Toujours concentré sur l'hymne il n'entendit pas le « C'est parti » du tatoueur et il faillit sursauter, en sentant l'aiguille entrer la première fois sous sa peau, si une main sur son bras ne l'avait pas retenu.
Ce n'était pas aussi douloureux que ce qu'il avait bien pu imaginer, et il en soupira d'aise se détendant enfin, il ne s'était même pas rendue compte qu'il était si tendu.
Derek en avait vu passer des peaux sous ses doigts, des femmes bronzées à la carotène des hommes aux poils dans le dos des jeunes boutonneux, même des vieux à la peau ridée, parfois il croisait des gens avec des grains de peau agréables. Mais rien en comparaison à la peau qui se détendait sous ses mains. Elle semblait douce bien que ses gants l'empêchaient d'en juger. Elle était lisse et il pouvait voir plus clairement maintenant les grains de beauté qui couraient sur cette peau à la couleur crémeuse. Marquer les gens de son art était une passion, mais marquer cette peau était un plaisir, il ne savait pas réellement pourquoi, mais il appréciait beaucoup. Et il imaginait tout ce qu'il pourrait faire sur chaque parcelle qui s'offrait à ses yeux, tout en continuant son travail.
Stiles commençait à sentir que ça tirait de plus en plus sans doute à cause de la multiplication des passages au même endroit, et pour se détourner de la douleur latente il se demanda ce qu'il pouvait faire, lancer une discussion avec un inconnu n'est pas toujours évident mais il n'était pas Stiles pour rien il savait qu'il trouverait quoi dire, quitte à parler seul.
Mais il n'avait pas réellement envie de parler, alors il regarda où en était le tatouage, croisant les doigts pour ne pas tomber dans les pommes à la vue de l'aiguille. Face au 11 qui commençait à prendre forme des larmes embrumèrent ses yeux, sans en franchir la frontière. Derek remarquant le trouble de son client, dont les muscles s'étaient tendus sous la main, leva le visage vers lui.
-Tu veux faire une pause ?
Sitles le regarda et secoua la tête soit pour refuser soit pour se remettre les idées en place ni l'un ni l'autre ne savait.
-Non , non c'est rien qu'une poussière.
Mensonge déplorable que Stiles savait puérile, mais que voulez vous face à ce qui semblait être un force de la nature, il ne voulait pas passer pour un pauvre oisillon sans défenses. Derek n'était pas dupe et se demandait pourquoi le jeune Stiles réagissait ainsi, mais ne demanda rien de peur de paraître trop curieux.
Étrangement le sujet l'intriguait réellement, lui qui depuis plusieurs années refusait de porter trop d'intérêt aux gens inconnus quels qu'ils soient, palliait à toutes ses règles en pensant qu'il s'interrogerait aussi longtemps qu'il vivrait sur le sujet qui semblait troubler le jeune homme.
Mais la réponse à ses questions commença à naître seule, sortant de la fine bouche face à lui. Ce fut d'abord un marmonnement qui ne lui était sans aucun doute aucunement dédié, et qu'il n'aurai sûrement pas dût entendre. Mais grâce à son excellente ouïe il l'entendit parfaitement.
-Tu me manques mon frère, c'est toi qui devait être là.
Le jeune homme qui s'était détourné pour cacher sa faiblesse se racla la gorge affichant à nouveau l'air désinvolte qu'il avait momentanément perdu et regarda à nouveau le tatouage sur son épaule. Puis comme s'il assouvissait un besoin primaire il se mit à parler. Et pour une fois Derek ne grogna pas en retour se concentrant sur son travail tout en écoutant chaque mot.
-C'était Scott qui voulait vraiment faire de la Crosse, moi je l'ai suivi. C'est mon meilleur ami on a toujours tout fait ensemble depuis qu'on a quoi... 6 ans. On était plus souvent sur la touche, lui à cause de son asthme moi par ce que, bah, je suis pas le meilleur. Mais on jouait parfois surtout quand le coach n'avait plus le choix qu'entre nous ou Greenberg. Moi j'étais le 24 et lui le 11, pendant un an on a fait partie de l'équipe, chauffant plus souvent le banc que le terrain mais ça nous allait. Et puis en septembre dernier il y a eu une affaire bizarre au boulot de mon père, c'est le shérif, précisa-t-il, enfin il y a eu cette affaire et moi je me suis dit « hey pourquoi pas pimenter notre vie ! »
Derek avait pâli dès qu'il avait compris de quel affaire Stiles parlait et il avait peur de savoir où il allait en venir, car même si le bavard ne le savait pas Derek était très impliqué dans l'histoire de l'époque.
-Donc je suis allé chercher Scottie, repris Stiles, et on est partis en forêt avec nos lampes torches, à la recherche d'une moitié de corps disparu. On a rien trouvé bien sur. À la place c'est mon père qui m'a trouvé, Scott était caché, il est resté caché, on était coincés je devais rentrer avec ma voiture mais si Scott sortait mon père l'aurait vu tout de suite. Et sa mère l'aurait puni. Quel idiot une punition c'est rien, même si il avait été interdit de Stiles à vie. À vie, c'est ce qu'il a perdue cette nuit là dans la forêt, sa vie. Une attaque de bête sauvage, la même que la jeune femme qu'on cherchait. Sa fait onze mois que mon meilleur ami, mon frère de cœur est mort. Mais si ça s'arrêtait à ça non bien sur en me réveillant ce matin je me suis rendu compte que sa faisait onze ans que ma mère était morte. Onze années, ou onze mois la douleur est la même, on s'y habitue seulement. Mais je peux en vouloir qu'à moi même après tout.
Stiles leva les yeux vers le tatoueur qui ne tatouait plus, il baissa donc les yeux sur son tatouage. Il était terminé, il ne savait même pas depuis quand il était fini, il ne l'avait simplement pas arrêté dans son histoire. Et malgré le masque impassible qu'il avait porté jusque là, il semblait remué par cette histoire, et Stiles se mordit les lèvres honteux d'avoir sans doute trop parlé.
-Désolé, je sais pas pourquoi j'ai raconté tout ça. Stiles passa une main dans sa nuque comme pour chasser sa gêne.
-C'était ma sœur.
Stiles resta quelques secondes hébété, puis une mine horrifiée s'afficha sur son visage quand il crut enfin comprendre ce que voulait dire le tatoueur. Mais alors que son cerveau partait dans tout les sens, pourquoi comment qui quand quoi pourquoi pourquoi, une voix le ramena sur terre.
-C'est l'heure Derek je te laisse t'occuper du règlement de Stiles et de la fermeture !
C'était la voix d'Erica, et ce n'est qu'une fois que le clairon de la porte sonna que Stiles sortit complètement de sa torpeur.
-Je... Je suis désolé.
-Tu n'as aucune raison d'être désolé comment aurais-tu put le savoir ?
-J'aurais du, il ne doit pas y avoir beaucoup de Derek dans cette ville, et je savais le nom de la victime, enfin je savais que c'était Laura Hale. Je... j'aurais pu, j'aurais dû faire le rapprochement et ainsi éviter de mettre les pieds dans le plat. J'aurais dû me taire tout simplement, comme mon père me le dit souvent, « tu parles trop fils ».
Il avait dit les derniers mots en prenant une voix grave et pleine de fausse désapprobation, ce qui fit afficher un sourire fugace à Derek, ce que Stiles apprécia, il était encore plus beau quand il souriait, évidement, la nature était bien faite pour certains.
-Vraiment il ne faut pas t'en vouloir. J'ai su pour l'autre victime enfin, pour les autres, je suis désolé pour ton ami.
-On y peut plus rien et puis grâce à vous, enfin toi, il va me suivre partout maintenant.
Sur ces paroles il posa sa main gauche sur son bras droit juste en dessous de son tout nouveau et tout premier tatouage.
Stiles lui sourit, il ne l'avouera peu être jamais mais parler lui avait fait du bien, il ne l'avait jamais fait, pas même avec son père. Et il regrettait presque de ne pas être venu et en avoir parlé plus tôt.
Derek quant à lui se remit au travail, nettoyant la peau et appliquant la pommade sur le tatouage. Il en profita aussi pour poser son autre main sur l'avant bras, bougeant inconsciemment son pouce, maintenant sans gant, sur cette peau comme pour calmer ses doigts qui pianotaient sans cesse sur accoudoir. Maintenant il le savait, la peau était aussi douce qu'il l'avait imaginée.
De l'extérieur Derek semblait concentré sur sa tâche son masque impassible qui était tombé tout a l'heure était de nouveau là, pourtant dès qu'il avait touché cette peau des millions de sensations et d'envies étaient nées en lui, il se concentra plus encore pour tenter d'oublier cela.
Stiles lui, avait cessé de pianoter de ses doigts dès que le pouce avait commencé à se mouvoir sur sa peau. Ce pouce était magique il en était sûr jamais il n'aurait arrêté sinon. Stiles stoppa ses interrogations sur les pouvoirs magique de l'homme qui ne semblait même pas se rendre compte de l'impact de son geste. Et il profita simplement de ce mouvement, ainsi que de l'apaisement que la pommade lui fournissait, parce que putain ça fait mal quand même de se faire charcuter la peau.
Une fois le bandage mis Derek commença à expliquer les étapes à suivre pour aider à la cicatrisation, lui expliquant qu'il devra revenir dans deux semaines pour les finitions, pour que le noir soit bien uniforme. Stiles acquiesça enregistrant tout ce qu'il lui dit puis ils passèrent tous les deux de l'autre côté pour le paiement, mettant tous deux de côté ce moment fugace qu'ils venaient de vivre.
Stiles revint comme annoncé deux semaines plus tard, ils parlèrent peu, Stiles de peur de parler encore une fois trop car il avait fait quelques recherches sur la vie de Derek, et Derek parce qu'il était Derek. Mais si il poussait l'introspection il pourrait vous dire que le changement qu'il sentait naître en lui depuis la dernière fois qu'il avait vu le jeune homme était en cause, il ne voulait pas ce changement. Et ce quelque chose en lui qui hurlait de le faire sien depuis le moment même où il lui avait touché cette peau deux semaines plus tôt n'était pas normal. Donc il ignora simplement cette envie, ce besoin.
Après quelques dernières recommandations Stiles rentra chez lui. Et affalé dans son lit il était d'humeur maussade, attristé de ne pas avoir parlé plus avec l'homme qui l'intriguait tant. Ignorant qu'à quelques kilomètres de là Derek était dans le même état à se dire qu'il l'avait vu très certainement pour la dernière fois.
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*Bobby Elvis Munson : Personnage de la série Son Of Anarchy
