Disclaimer: Saint Seiya ne m'appartient pas, héhé.

Tango de Lara Fabian est une chanson parfaite pour cette histoire.

Bonne lecture !


Mais qu'est ce que je fous là ?

Je sombre au fond de toi

Quelle heure est t-il et quel feu me noie ?

Fait-il noir ou clair, je n'sais pas

Ma peau se colle au rouge de ton sang qui bouge

Et qui coule vers moi

Je danse et je me bats

Les rayons du soleil viennent me taquiner jusqu'à ce que j'ouvre enfin les yeux. J'ai du mal à me rendre compte d'où je suis. Le temps et l'espace semblent être figés. Tout ce dont j'ai conscience, c'est de ce corps brûlant contre le mien alors que j'émerge doucement d'un sommeil sans rêves. Réalisant soudain où je me trouve enfin, j'essaie de m'échapper, je roule un peu sur le côté. Tes yeux cobalts brillent d'une lueur amusée. Et je sais... Oui, je sais que le jeu ne fais que commencer.

Et j'enroule mes chevilles autour de toi

Mes jambes se plient

Je contourne tes hanches

Sur mes reins se joue ta revanche

Je prie en vain mais toi tu ris, une soif s'assouvit

Je danse ou je me bats

Je n'sais pas, je n'sais pas

Mes chevilles sont enroulées autour de tes hanches, j'ignore comment nous nous sommes retrouvés dans cette position, je sens mes muscles protester d'un effort trop difficile pour un corps encore endolori de la nuit bestiale passée à subir tes assauts répétés. Tes mains se crispent sur mes reins. Je peux sentir les traces que vont laisser tes doigts sur ma peau déjà bien trop marquée.

-"Angie... Doucement..."

Ces deux mots résonnent comme une prière. Mes nerfs risquent de lâcher à tout moment et pourtant, tu t'en fiches. Un rire rauque s'échappe de tes lèvres avant que tes dents ne viennent croquer encore une fois dans la chair tendre qui recouvre mes clavicules. Je tente de m'échapper encore une fois, mais finalement, la douceur de ta langue fini par me convaincre de rester.

Tango mi amor

Tu me fais mal et mon sort

Est le bien qui me dévore

Quand mon corps se tord

Un gémissement traître passe la barrière de ma bouche que j'aimerais garder close, ton bassin claque violemment contre mes fesses et ça me donne l'impression que tout mon être vibre face à la puissance de tes gestes. Mes ongles s'enfoncent profondément dans tes épaules musclées alors qu'inconsciemment, je me tords dans tous les sens.

-"Hnn... Stop..."

Tango mi amor

Animal ou matador

L'un de nous deux est le plus fort

Quand mon corps se tord

Ta poigne solide va sûrement me créer à nouveau des bleus, qui ne feront que prendre place à côté de ceux déjà présent. De toutes mes forces, je retiens les larmes qui menacent de couler alors que ton corps secoue violemment le mien dans des coups de hanches presque animaux.

Mais le doute s'installe

Je me sens comme en cavale

La vie me pousse dans la course

Mon corps qui te repousse

Tes gestes me rappellent que tu n'as pas sur moi

Le droit que je te dois, je danse et je me bats

Et soudainement, mes mains se plaquent contre tes pectoraux pour te repousser. Tout en grimaçant, je recule jusqu'au bout du lit. J'ai envie de m'enfuir, d'éviter ton toucher douloureux. Mon corps prend les teintes de ta folie destructrice et un jour, je suis convaincu qu'entre tes bras, je finirai par me briser. Tu n'as pas le droit de me traiter comme un jouet ! Pourtant, la colère que tu vois dans mon regard semble t'amuser encore plus. M'as-tu déjà pris au sérieux ? Je devrais arrêter de te laisser autant faire.

-"Ça suffit. Tu me fais mal DeathMask. C'est à chaque fois, pareil ! Je ne suis pas ton souffre douleur !"

Mais comment dire à qui, à quoi, à qui je suis

Quand de n'appartenir qu'à toi est le défi

Et si je te disais qu'il n'y a pas que toi

Je danse et tu te bats

Je danse et tu te bats

Soudain, je peux voir que ce qui fait briller tes yeux n'est plus de l'amusement lorsque tes orbes sombres croisent une marque de morsure qui n'est pas la tienne. Tu sembles partagé entre la souffrance et la rage. Je sais que je sentais le parfum d'un autre alors que j'ai osé te rejoindre dans ton temple par après. Quelle erreur d'avoir voulu trouver un peu de douceur dans les bras d'un autre alors que c'était les tiens que je voulais. Je l'ai payé, mais c'était une leçon que je voulais te donner. Te faire réaliser que si ça continue, je vais réellement finir par partir reconstruire mon être que tu t'acharnes à détruire.

-"Angie..."

Tango mi amor

Tu me fais mal et mon sort

Est le bien qui me dévore

Quand mon corps se tord

Tu t'approches doucement de moi. Ta main se pose sur ma joue avec une délicatesse bien trop rare. Un long soupir de bien-être s'échappe de mes lèvres, je savoure le contact tendre avant de gémir sous les picotements que tes ongles laissent sur l'une de mes joues. C'est plus fort que toi, tu es obligé de me faire mal à un moment ou un autre.

Tango mi amor

Animal ou matador

L'un de nous deux est le plus fort

Tango mi amor

Qui de nous deux gagnera cette lutte ? Est-ce que nous en sortirons indemnes ? J'ai beau te repousser, je n'arrive pas à me convaincre moi-même. Mes forces m'abandonnent, m'obligeant à te céder encore une fois. Je suis en colère. Contre toi, mais surtout contre moi-même.

Tango mon corps

Ne t'appartient pas encore

Et si mon âme s'en sort

Mon corps, lui, se tord

Finalement, j'arrive enfin à te repousser, d'un bond souple je saute en bas du lit et saisit rapidement un tee-shirt qui traîne au sol. J'ai enfilé mon boxer si vite que je n'ai pas le temps de comprendre moi-même ce qui m'arrive. Avec une force que je ne soupçonnais même pas, mes jambes se mettent en action pour m'enfuir enfin de ton temple. Le soleil est déjà haut et je bénis presque ce tee-shirt qui efface mes larmes lorsque je l'enfile. C'est avec un soupir de soulagement que je me mets à monter les autres temples qui se dressent devant moi. Personne ne pose de questions sur ma tenue ou les bleus qui recouvrent mon corps bien trop douloureux. Mais lorsque j'arrive au dixième temple, Shura secoue la tête, l'air navré. Aucune parole ne passera la barrière de ses lèvres, mon sourire fatigué et teinté de désespoir répond à toutes ses questions. Après une douce caresse sur sa joue, je continue ma montée. Camus est absent et ce n'est pas plus mal parce que je veux rejoindre ma maison le plus rapidement possible et une fois arrivé à celle-ci, je m'écroule sur mon canapé.

Je suis épuisé, mentalement... Physiquement. Et pourtant, dans quelques jours, tout recommencera. Cette lutte infernale qui ne cesse de nous ronger un peu plus chaque jour.

On n'y survivra pas. La fin est déjà tracée, tout le monde le sait. Et pourtant, je continuerai. Jusqu'au bout.