The 100
Fan Fiction
Spoiler : Saison 4
L'histoire débute après la fermeture du bunker, lorsque la vague radioactive arrive. Que pensera Abby à son réveil ? Qu'adviendra-t-il des habitants du bunker ?
Voici ma vision des 5 années à venir...
Chapitre 1 :
/ Le Bunker \
~ Marcus Kane ~
Je dépose le corps sur le sol, observant une dernière fois "l'extérieur". Cette femme est la dernière personne qui n'était pas sur la liste de Clarke. Je me sens terriblement mal. Je viens de condamner plus de trois-cent personnes de mon propre clan. Y-avait-il une autre solution ? Je ne le saurais jamais. Jaha me crie de redescendre dans le bunker. Or, je pense sérieusement à rester ici. Parmi les cent personnes de la liste il y a des ingénieurs, des mécaniciens… Un médecin. En quoi suis-je utile ? Sur l'arche, j'expulsais des gens dans l'espace. Un larme coule lentement sur ma joue. Un médecin. Je viens de lui sauver la vie. Je viens de briser la promesse que je lui avais faite. Que pensera-t-elle ? Au moment où j'ai ordonné au terrien de ne pas l'emmener dehors je n'ai pas pensé à son utilité en tant que médecin. J'ai juste pensé à elle, à nous. Son nom était pourtant écrit sur la liste de Clarke. Je n'ai fais qu'obéir aux règles. Qui suis-je ? Je me déteste.
Soudain, je sens quelqu'un m'agripper le bras et me tirer en arrière. Je n'ai pas la force de me battre. Je lance un dernier regard à ces corps gisant sur le sol avant de voir la trappe se refermer au dessus de moi. D'un pas lent je me rends dans le hall principal. Cent personnes sauvées.
Je m'approche alors d'elle, la prends dans mes bras, et me dirige vers les quartiers réservés à notre peuple. J'entre dans une chambre et la dépose sur un des lits. La cabine est composée de deux couchettes simples. Il y a un petit canapé au fond, et une table basse au centre. À droite, à côté du canapé, se trouve une porte menant à une petite salle de bain. À gauche, derrière le lit, un grand placard occupe l'espace. Les couleurs sont fades, dans les tons bleu-gris. Il n'y a pas de fenêtre, évidemment.
Je m'assois à ses pieds, et caresse le dos de sa main de mon pouce, m'accrochant à elle comme à ma propre vie. Les minutes passent, et elle finit par cligner des yeux, plusieurs fois, lentement. Elle tourne alors la tête vers moi, et les larmes commencent alors à couler sur ses joues.
- Je suis désolé Abby…
Elle ne répond pas, mais se redresse, appuyant son dos contre le mur. Elle lâche ma main, et ramènes ses jambes contre sa poitrine.
- Abby, écoute moi. Nous avons utilisé la liste de Clarke pour choisir. Tu étais dessus. Et je n'ai pas eu le courage Abby, jamais je ne pourrais te condamner…
Elle me fixe, intensément, et je sens la colère qui la ravage, la tristesse qui l'envahit.
- Tu l'as pourtant déjà fait. Sur l'arche. Tu allais appuyer sur ce bouton, mais Jaha est arrivé. Tu m'aurais tué sans hésiter Marcus, déclare-t-elle froidement.
Elle sanglote, elle tremble, mais essuie ses larmes, et me lance un regard plein de haine.
- Abby… Je ne suis plus celui que j'étais sur l'Arche. Je déteste celui que j'ai été Abby. Tu m'as rendu meilleur, tu as apporté de la lumière dans ma vie, tu m'as sauvé Abby.
Elle soupire, et hausse les épaules.
- Clarke ? Demande-t-elle timidement.
- Elle n'est pas rentrée… Je ne sais pas où elle est…
Elle tremble encore plus, sert les poings, se crispe.
- Tu as fermé le bunker… Alors qu'elle est encore dehors ? Articule-t-elle lentement.
- Nous n'avons pas eu le choix…
- Je te déteste ! Je te hais ! Hurle-t-elle en se jetant sur moi.
Elle me frappe le torse de toute sa force, pleurant toutes les larmes de son corps, elle m'assène des coups de poings désespérés, elle crie aussi fort qu'elle peut, déversant sa colère sur moi. Je ne bouge pas, et la laisse faire. Je pourrait tout endurer pour elle.
Je finis par lui attraper les poignets, et, épuisée, elle se laisse tomber contre moi. Je la sert aussi fort que possible contre moi, tandis qu'elle fond en larmes.
- Tout ira bien Abby… Je suis là… Je suis désolé Abby…
J'essaye tant bien que mal de la réconforter, sans jamais la lâcher. Je suis prêt à tout pour elle. Je voudrais lui offrir le monde, je donnerai tout pour un sourire de sa part. Elle finit par s'endormir dans mes bras. Je la couche alors, dépose une couverture sur son corps tremblant, et quitte la pièce.
Je ne tarde pas à trouver Jaha, qui m'annonce qu'ils ont reçu un message radio de Raven et Bellamy. Ils partent dans l'espace, avec Clarke, Murphy, Emori, Echo, Monty, et Harper. Or, ils ont été coupés juste après. Nous ne pouvons dès lors qu'espérer qu'ils soient tous en vie.
Soudain, la porte des quartiers de notre peuple s'ouvre et laisse place à Octavia, accompagne d'Indra et de deux gardes. Elle se tourne vers Jaha, impassible et froide.
- Avez-vous finis d'installer votre clan ? Demande-t-elle.
- Oui, répond l'ancien chancelier. Toutes les chambres sont occupées.
- Bien. Rendez-vous dans le hall principal dans une heure.
Elle repart aussitôt, sans un mot de plus.
~ Octavia ~
Je me rends dans la réserve de nourriture, au quatrième étage, accompagnée d'un membre de chaque clan. Je leur donne alors les instructions de rationnement, et leur demande de préparer le repas pour ce midi.
Je retourne dans le bureau qui surplombe le hall principal, mon bureau, mon chez-moi. Deux gardes surveillent l'entrée. Indra vit avec sa fille et deux autres Trikrus dans leurs quartiers. J'ai eu la chance de parler à Bellamy, de lui dire au revoir. Je prie pour qu'il me revienne sain et sauf. Sans lui, sans Lincoln, et sans Ilian je me sens terriblement seule.
La petite pièce est composée d'une grande table en bois et d'une chaise, d'un canapé, d'une photocopieuse et de deux étagères. Une porte donne sur une chambre. Un grand lit trône au milieu de celle-ci. Il y a des rangements, et des fauteuils. Une autre porte mène à la salle de bain, assez simple, composée d'une douche, d'un lavabo et de toilettes. Les couleurs sont dans les tons bleu-gris, comme le reste du bunker.
Je prends place à mon bureau, sors une feuille et un crayon d'un tiroir, et commence à planifier les semaines à venir.
Une heure plus tard, le hall principal se rempli. Tous les clans sont là. Je sors alors de mon bureau, ma feuille en main. Ils font un bruit monstrueux, ils parlent tous, jugent, se regardent de travers. La tension est palpable. Les clans sont distinctement séparés, ils évitent clairement de se mélanger.
Je demande le silence une première fois, sans réussir. Une deuxième, puis une troisième fois, en vain. Je prends alors la corne de brume accrochée à ma ceinture, celle de Lincoln, et souffle fort dedans. Tout le monde se tait alors, m'observant avec attention. Je décide de parler en trigedasleng, puis de traduire en anglais.
- Bien. Je souhaite la bienvenue à tous les clans, et je vous demande solidarité et compassion afin de surmonter les épreuves qui nous attendent. Le bunker est composé de six étages. Les trois étages du bas sont consacrés aux chambres. J'espère que vous êtes bien installés. N'hésitez pas à venir me voir si vous avez des problèmes de cohabitation. Le quatrième étage est dédié à la culture, au recyclage de l'eau, et à la restauration. Au cinquième se trouvera l'école, ainsi que l'infirmerie et les ateliers des mécaniciens et des ingénieurs.
Sur ces mots je fixe le docteur Griffin. Elle est tout au fond de la pièce, appuyée contre le mur, le regard vide. Elle vit avec Clarke ce que je vit avec Bellamy. La peur de ne jamais se retrouver.
- Cet étage sera consacré aux aux loisirs, aux divertissements, et à l'échange culturel entre les clans. Les repas auront lieu entre sept heures et dix heures le matin, entre midi et quatorze heures, puis entre dix-neuf et vingt-et-une heures le soir. Des horloges sont déjà placées dans chaque pièce du bunker. Veuillez respecter ces horaires s'il vous plaît.
Je prends une grande inspiration et continue.
- Personne ne peut rester inactif, vous passerez donc tous des tests afin de déterminer votre travail pour les années à venir. Ici encore, en cas de désaccord avec les résultats, ou en cas de problèmes, venez me voir. La guerre ne sera pas tolérée, il est hors de question de laisser place à la violence. Nous devons cohabiter pour survivre, alors je vous demande de tous faire un effort. Les tests auront lieu après le repas. Revenez ici dès que vous aurez finis de manger. Merci.
Des applaudissements sourds retentissent dans la pièce, et finissent en acclamations. Je salue mon peuple de la tête et retourne à l'intérieur de mon bureau. Je me rends alors compte que mon organisation ressemble à celle de l'arche, à celle du Mont Weather. Je me déteste pour cela. Comment ai-je pu en arriver là ? J'ai l'avantage de désirer un peuple totalement pacifique, sans punitions comme l'expulsion, ou alors les atrocités des hommes des montagnes. C'est déjà cela de gagné. Je prie pour que tout se passe bien, pour que ces cinq années ne me soient pas plus insupportables qu'elles ne le sont déjà.
Je me rends ensuite dans le réfectoire. Tous les clans sont attablés, et mangent plus ou moins joyeusement. Mon ventre crie famine, mais je ne peux me permettre une minute de répit. Je ne tarde pas à trouver les représentants de chaque métier du peuple du ciel, ainsi que Gaïa. Je leur demande de manger au plus vite et de venir dans le hall principal.
Cependant, Abby manque à l'appel. Elle n'est pas dans la salle, et j'ai besoin d'elle. Elle est notre dernier médecin, et je sais que plusieurs guérisseurs terriens se tourneront vers elle à l'heure des tests. Je me rends alors dans les quartiers de Skaikru, et ouvre chaque porte jusqu'à trouver sa chambre. Elle est accroupie par terre, en larmes. Dès l'instant où elle m'aperçoit, elle s'empresse de se lever et de sécher ses larmes.
- Bonjour Octavia. Comment vas-tu ? Demande-t-elle d'une voix douce mais tremblante.
Le docteur Griffin a toujours été gentille avec moi. Lorsque j'étais en cellule d'isolement, c'est elle qui est venue me soigner, me vacciner, et qui a assuré mon suivi médical, chose qui n'avait pas été faite depuis ma naissance. Je me sens dans un sens liée à elle. Nous avons toutes deux un être cher, là, dehors, et nous ne savons pas s'ils sont toujours vivants.
- Bien, merci. J'ai besoin de vous dans le hall, pour la répartition. Vous avez mangé ?
- J'arrive tout de suite, me répond-elle en ignorant ma dernière question.
Je hoche la tête et retourne dans le hall. Dans les cinq minutes qui suivent je me retrouve entourée des représentants de chaque profession. Il n'y a qu'une seule terrienne, et je sais d'avance que cela me sera reproché. Mais je n'ai pas vécu assez longtemps avec les terriens pour connaître leurs occupations, ou leurs métiers.
- Merci à tous d'être venus si vite. Dans les heures qui vont suivre vous devrez choisir ceux qui travailleront avec vous dans les années à suivre. Vous êtes les meilleurs dans votre domaine, je vous fais confiance. Docteur Griffin, vous êtes en charge de l'infirmerie, Monsieur Jones, vous vous gérez l'agriculture et le recyclage de l'eau, Madame Smith, vous serez directrice de l'école, Monsieur Watson, vous êtes en charge des ingénieurs, Gaïa, je te laisse t'occuper de tout ce qui concerne la religion, Madame Lopez vous superviserez la cuisine et les repas, et…
Je me rends alors compte que je ne peux citer Raven. Elle n'est pas là. Elle est avec mon frère, dans l'espace.
- Bien, Monsieur Watson, vous vous occuperez également des mécaniciens.
La salle se remplit alors des différents clans. Je leur présente alors les représentants des métiers nécessaires à notre survie et à notre cohabitation. Je leur demande de les rejoindre dans leur secteur respectif, selon leurs prédispositions et leurs envies. Les représentants se chargeront de désigner quelles personnes sont aptes ou non à la profession qui les intéresse.
Mon peuple ne tarde pas à se disperser, me laissant une seconde de répit. C'est alors qu'un cinquantaine de personne se retrouvent face à moi, aucun des métiers ne les intéressant. Après avoir longuement parlé avec eux, je me rends compte qu'ils correspondent plus ou moins aux artisans. Je leur attribue alors des locaux au quatrième étage, leur donnant pour seule consigne de « faire ce qu'ils font le mieux ». Leurs métiers rendront probablement notre existence souterraine plus agréable. Une dizaine d'entre eux sont spécialisés dans la couture et la tapisserie, d'autres savent teindre, peindre, créer des parfums…
Une fois seule je me décide à prendre quelques secondes de repos. Ce travail est épuisant. Je ne sais pas si je suis faite pour diriger. Ils sont 1 200 dans ce bunker… Comment maintenir la paix pendant cinq ans ? Je m'en sens incapable.
Quelqu'un toque alors à ma porte. Mes gardes ouvrent, laissant place à Indra et Marcus Kane.
- Félicitations Octavia, commence Marcus. Tu as réussis seule et en un temps record à organiser ce bunker.
Je hausse les épaules.
- Que veux-tu Marcus ?
- Je ne suis fais pour aucun de ces métiers. Je ne sais pas où aller, ni quoi faire. Je me demandais alors si tu avais besoin d'aide ?
Je réfléchis quelques secondes. Ma première intention est de le mettre dehors et de lui dire de se débrouiller, mais je suis épuisée.
- Oui, tu pourrais m'être utile. Tu superviseras les réserves de nourriture, et tu maintiendras l'ordre dans ce bunker, sans pour autant utiliser la force. Récupère tes gardes et demande à certains terriens de se joindre à toi.
Je me rends alors compte de l'ampleur de la tâche que je viens de lui confier. Je dois lui faire confiance pour cela. Je n'ai pas d'autre choix.
Il me remercie et quitte le bureau. Reste alors Indra. Elle me prend dans ses bras et me félicite pour mon travail. Je ne peux retenir les larmes qui se mettent alors à couler sur mes joues. Elle me réconforte, et me promets de m'accompagner dans cette épreuve, de m'aider à diriger mon peuple, à l'unifier.
L'après midi passe rapidement. Je supervise la répartition des métiers, je vérifie que tout ce passe bien. Je n'ai pas une minute à moi. Indra me force à aller manger le soir venu. Sans elle je n'aurais rien avalé de la journée. Les couloirs commencent alors à se faire silencieux, et la première journée s'achève dans le bunker.
Je regarde mes quartiers dans le plus grand des calmes, lorsque, soudain, un hurlement retentit dans tout le bunker.
