Hey tout le monde !

Me revoilà avec cette fois-ci non pas un one shot mais le premier chapitre de ma nouvelle fiction : Renovatio.

Ce n'est pas très étonnant, mais me voilà avec mon personnage adoré de tous les temps, j'ai nommé notre Tomychou national. Et comme personne préféré rime également avec Hermione et Sirius, voilà une Tomione agrémenté d'une petite touche de Sirius/OC.

Pas très original évidemment, voici un voyage dans le temps. J'espère que j'arriverai à ajouter une pointe (voire beaucoup) d'originalité.

Dans cette fiction, Tom ne sera pas un gentil serpent parfaitement domptable. Non non, il est le futur Voldemort. Il n'est pas gentil ! (Mais il est sexy ça on ne peut pas le nier).

Bref je vous laisse lire ! Je serais ravie de lire quelques petites reviews évidemment, bonnes ou mauvaises, je suis ouverte à toutes critiques et suggestions. Bonne lecture après l'éternel disclaimer.

Disclaimer : Rien ne m'appartient. Tout l'univers magique de Harry Potter appartient à la merveille JK Rowling qui a eu l'idée de génie d'un petit garçon qui ne savait pas qu'il était, et a ensuite développé tout un univers absolument merveilleux.


Quand Hermione ouvrit les yeux, elle eut la surprise de se trouver dans une grande pièce vide. Le plafond était si haut que la jeune fille ne pouvait même pas le voir. Il n'y avait qu'un noir profond, presque hypnotique. Elle tourna sur elle-même et remarqua qu'il y avait trois portes. La première était à peine plus grande que Hermione, en bois blanc, d'une pureté incroyable. Il n'y avait pas de serrure ni de poignée. La deuxième était immense, presque plus grande que celle de la Grande Salle. Le bois était foncé, brillant, parfaitement lisse. Une lumière dorée filtrait à travers la grande serrure en fer forgé. La troisième quant à elle était entièrement noire, et tout comme la première, ne semblait être qu'une planche de bois.

-Bonjour Hermione Granger. »

La dénommée sursauta et remarqua que quelqu'un s'était invité. Enfin quelqu'un... Plutôt une chose. Elle ne savait pas vraiment ce que c'était. Il était grand, beaucoup plus qu'elle, mais pas autant qu'Hagrid. Il avait l'air tout ce qu'il a de plus normal, deux jambes, une paire de bras, si ce n'est qu'il avait deux visages l'un regardant la porte blanche, l'autre la porte noire.

-Qui êtes-vous ?, demanda-t-elle d'une voix prudente.

-Et bien, tu ne me reconnais donc pas ? dit un visage.

-Peut-être que je te suis plus familier, dit l'autre.

-Tais-toi, tu sais que nous sommes la même personne !

-Je suis beaucoup plus important... Je joue beaucoup plus sur toi, tu le sais bien., rétorqua le deuxième.

-Et c'est moi qui suis là pour réparer tes bêtises. Crois-moi, il y en a ! Et puis je suis beaucoup plus beau.

-Laissons-la décider. Hermione Granger, qui est le plus beau de nous deux ? »

Les jambes se mirent à bouger, donnant un spectacle très particulier. La créature tourna sur elle-même et reprit sa position initiale. Un des visages, celui qui regardait la porte noire, avait une peau blanchâtre craquelée à certains endroits. Il était beaucoup plus ridé que le deuxième dont la peau était légèrement plus foncée. Celle-ci était parsemée de cicatrices çà et là, lui donnant un côté bestial. Hermione Granger déglutit. Qui était-il ? Il lui disait quelque chose, elle était presque sûre de l'avoir déjà vu quelque part, aussi étonnant que cela puisse paraître. Soudain, son visage s'illumina. Elle se souvenait avoir vu cet étrange personnage dans un livre quand elle était enfant, avant même qu'elle ne découvrit qu'elle était une sorcière.

-Vous êtes Janus.

-Bonne observation Hermione Granger. Mais tu n'as pas répondu à la question, déclara le visage aux multitudes cicatrices.

-Laisse la tranquille Jan.

-Tais-toi Us ! Et te rends-tu comptes à quel point ton prénom est ridicule ? cria Jan.

-Tu crois que Jan est beaucoup mieux ?, répliqua Us avec agacement. Bon, très bien. Tu te demandes certainement ce que tu fais ici. Et comment tu y as atterri.

Hermione opina sans prononcer le moindre mot. Elle avait un très mauvais pressentiment. Janus lui expliqua que le voile au Département des mystères était un portail qui l'avait amené ici. Nombreux était ceux qui étaient passés à travers, personne n'en était jamais revenu, car comme elle, ils avaient fait un choix. Hermione tressaillit. Elle avait peur. Elle ne rappelait plus vraiment qui était Janus, mais elle savait qu'il était un dieu dans la mythologie romaine. Mais elle avait toujours été persuadée que les dieux n'existaient pas. Elle sourit ironiquement : après tout, elle n'avait jamais soupçonné l'existence de la magie. Comme s'ils lisaient dans ses pensées, les deux visages se mirent à scander à l'unisson :

-Je suis Janus, dieu des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes.

-Je suis le commencement, déclara Jan, sans jamais quitter du regard la porte noire.

-Et je suis la fin, continua Us, fixant avec intensité la porte blanche.

-Je suis le passé.

-Et je suis le futur.

-On dit qu'il ne faut jamais trop s'accrocher aux fantômes du passé, murmura Jan.

-Et se tourner vers le futur, là où ton avenir t'attend, le bon comme le mauvais, susurra Us.

-Mais je suis là pour te donner le choix Hermione Granger, scanda Jan beaucoup plus fort. Sois tu peux me suivre, ouvrir la porte noire et te donner au passé pour modifier le futur.

-Ou tu peux rejoindre ton temps, affronter les batailles, les morts.

-Finalement, tu peux rester ici, déclarèrent-ils dans une synchronisation parfaite, hors du temps et de l'espace, ni dans le passé, ni dans le présent, ni au paradis, ni en enfer. Tu ne souffriras pas, tu ne t'ennuieras pas, tu ne te sentiras pas seule. Tu auras tout le loisir d'observer le monde évoluer sans toi, sans aucune intervention. Qu'en dis-tu, Hermione Granger ?

La jeune fille ferma les yeux. Elle savait que ce n'était pas un rêve, tout semblait tellement réel. Retourner dans le passé pour changer les choses ? En troisième année, Hermione avait reçu maints avertissements de la part du professeur McGonagall alors qu'elle utilisait le Retourneur de temps. Elle savait qu'un voyage temporel pouvait avoir des conséquences catastrophiques lorsqu'il était de quelques heures, qu'en était-il d'une cinquantaine d'années ? Et que devait-elle changer ?

- Tu le changeras..., déclara Jan

Qui ça ?

-...Pour empêcher cela, acheva Us. »

Une belle jeune femme apparut devant elle. Elle souriait tendrement à un bébé. Ses yeux émeraude brillait d'une lueur étrangement chaleureuse, comme si elle ne voyait que la beauté de ce monde. Soudain, elle lâcha le nourrisson qui disparut dans un courant d'air. La femme cria et s'écroula par terre. Un homme aux cheveux ébouriffés entra par la porte noire et accourut vers le corps sans vie, hurlant son désespoir. Il pleurait à chaudes larmes. Il s'allongea tristement à côté d'elle et ferma les yeux. Sa poitrine cessa de s'élever. Il était mort. Hermione sentit que quelqu'un lui effleurait la main. Elle sursauta et vit qu'un petit garçon au teint cireux et aux cheveux noirs la regardait en souriant. Il s'approcha des deux cadavres et, dos à la jeune fille, il se mit subitement à grandir. Se transformant en adolescent, il devenait de plus en plus mince, ses cheveux poussèrent. Il se retourna. Rogue. Il s'effondra sur le sol, suppliant la femme de se réveiller, tantôt lui caressant le dos, tantôt la regardant avec amour. Il finit lui aussi par s'endormir. Puis vint ensuite Ron. S'ensuivirent Neville, Luna, Ginny, Fred, George, Dumbledore... pour finir par ses parents. C'était une torture. Ils suivirent tous le même rituel, s'allongeant par terre. La vie les quittait de plus en plus brutalement, Les voix devenaient de plus en plus suppliantes, chargées de douleurs et de désespoir. Hermione luttait pour rester debout. Trop en état de choc pour comprendre, elle se laissa guider par son cœur quand elle hocha la tête. Elle ne savait pas vraiment dans quoi elle s'engageait, elle voulait simplement quitter cette pièce.

-Très bien, sourit Jan.

Il frappa dans ses mains et les cadavres disparurent dans une pluie de sable doré.

-Tu pourras me contacter quand tu veux, l'informa Us. Rentrer quand tu veux, dans le futur que tu auras créé. La chambre est un intermédiaire.

-Il te suffit de passer par la porte noire Hermione Jones.

Hermione fronça les sourcils au nom de Jones. Jan continua :

-Oui. Tu t'appelleras désormais Hermione Jones. Née-moldu, tu es en sixième année à Serdaigle. Tout le monde te connaît déjà. A toi d'apprendre à les connaître. Tu auras également besoin de ça.

Le dieu romain claqua des doigts et une baguette magique tomba du ciel. Hermione l'attrapa. Immédiatement, une puissante vague de chaleur l'envahit, la brûlant presque. Elle faillit la lâcher mais le feu s'atténua également très rapidement. Elle observa la baguette avec attention. Elle était sombre, plutôt longue, très fine. Parfaitement lisse. Aucune décoration, rien. On pourrait croire à un simple bout de bois poli. Elle l'agita avec dextérité, l'air sifflant à son passage. La jeune fille sourit. Ce n'était pas sa baguette certes, mais elle se sentait en sécurité avec elle, comme si elle était le prolongement naturel de sa main.

-Noyer noir, 28,75 cm, ventricule de dragon, souple. Fais très attention à cette baguette Hermione Granger, la prévint Us. Elle est très puissante, mais plutôt capricieuse. Elle te gardera toujours sur le droit chemin.

-Maintenant, va, l'encouragea Jan.

Il tendit le bras pour l'inviter à avancer vers la porte noire. Elle s'en approcha et posa sa main sur le bois. Il était glacial. Pendant quelques secondes, Hermione pensa à renoncer, à retourner à son époque.

-Tu retrouveras un vieil ami, assura Us. Bonne chance Hermione Granger.

Un vieil ami... En proie à ses interrogations, la jeune fille poussa lentement la porte. Elle fut immédiatement illuminée par une lumière d'une blancheur incroyable, l'obligeant à fermer les yeux.

Elle se sentit tomber pendant si longtemps... Les yeux fermés, elle ne sentait même plus son propre corps. Essayant d'ouvrir les paupières, Hermione ouvrit la bouche pour crier. Mais aucun son n'en sortit. Ses yeux restèrent fermés. La douleur qui lui assaillait la gorge l'empêchait presque de respirer et son corps lui faisait mal comme jamais. Elle se demanda si c'était ce qu'on ressentait lorsqu'on subissait le sortilège Doloris. Elle essayait de se remémorer ce qui venait de se passer mais elle n'arrivait pas à réfléchir. Toutes ses pensées étaient dirigées vers cette impression de trou béant dans la poitrine, de son cœur qui était sur le point d'exploser.

Tout s'arrêta brusquement et elle se sentit s'écraser sur quelque chose d'étrangement mou. Elle rebondit plusieurs fois et des grincements, comme le bruit de ressorts, se firent entendre. Hermione sentait qu'elle pouvait enfin ouvrir les yeux mais elle avait peur de ce qu'elle allait voir. Elle prit une profonde inspiration et se risqua enfin à décoller ses paupières. Son regard se posa sur un plafond gris parsemé de taches plus foncées. Une odeur de pourriture mélangée à de l'humidité lui assaillit les narines et elle ne put réprimer un haut-le-coeur. Elle se redressa et se rendit compte qu'elle était allongée sur un lit. Un drap qui avait dû être blanc par le passé la recouvrait, ainsi qu'une couverture en laine bleu clair. La jeune fille les repoussa et posa ses pieds à terre, faisant grincer le parquet. Elle remarqua qu'elle ne portait pas la même tenue que quelques minutes plus tôt. Enfin, était-ce vraiment quelques minutes ? Peut-être quelques heures, même quelques jours ? Voire plus... Un frisson la parcourut à cette pensée qu'elle chassa vite de son esprit. Sa robe à fleurs lui rappelait étrangement celles de sa grand-mère. A Noël, celle-ci ne manquait jamais de lui en offrir.

Hermione parcourut la pièce des yeux. Elle se trouvait dans une petite chambre. Devant elle trônait un bureau en bois. Le papier peint lui rappelait encore une fois sa grand-mère, desséché. Elle cligna des yeux plusieurs fois. Elle se demandait vraiment ce qu'elle faisait ici. La dernière chose dont elle se souvenait c'était Bellatrix Lestrange qui pointait sa baguette sur elle, elle voyait ses lèvres remuer sans qu'elle ne puisse entendre un bruit et un éclair vert avait jailli du bout de bois. Elle n'eut pas le temps de réagir mais quelqu'un si. Un mur de pierre s'était érigé devant elle et avait explosé lorsque le sortilège de mort l'avait frappé. Elle se souvint avoir été projetée en arrière et qu'une pierre l'avait frappé en pleine poitrine. Elle se rappelait avoir eu le souffle coupé puis plus rien. Plus rien ne lui revenait en tête à part cette immense vague de froid qui l'avait submergée, suivi d'un étrange sentiment de plénitude alors qu'elle avait l'impression de flotter dans les nuages. Elle s'était ensuite sentie tomber, tomber... jusqu'à atterrir ici. Elle se souvenait de voix étranges, qui parlaient d'une langue qui lui était inconnue. Elle avait dû rêver.

Elle se leva brusquement et tâta le haut de sa cuisse avant de se rendre compte que non, elle n'avait pas la même tenue. Où était donc passée sa baguette ? Une expression de peur put se lire sur son visage alors qu'elle s'écroula par terre, cherchant avec désespoir sa seule arme sur le parquet et dans les draps. Elle se dirigea à quatre pattes vers le bureau et se leva précipitamment ce qui l'étourdit. Elle posa une main sur le dossier de la chaise devant elle, une autre sur son front et respira lentement afin de se calmer. Après plusieurs minutes dans le silence le plus total, elle réussit enfin à ralentir les battements de son cœur dans sa cage thoracique. Elle put alors enfin se remettre à la recherche de sa baguette.

Elle posa son regard sur le bureau en bois massif, cela semblait être du chêne, et scruta avec attention tout ce qui se trouvait dessus. Il y avait un gros tas de livre dans un coin et elle lit sur la couverture du premier livre « Bilbo le Hobbit, écrit par J.R.R Tolkien ». C'était un livre moldu. Se trouvait-elle dans une maison moldue? Comment était-elle arrivée ici, dans cette chambre, sur ce lit et dans cette tenue ? Des feuilles étaient étalées partout sur le bureau ainsi que plusieurs plumes et un encrier vide renversé. Elle s'en étonna. Plus personne n'utilisait ce genre d'instrument pour écrire, plus personne chez les moldus en tout cas. L'usage d'un stylo à bille ou d'un stylo plume était nettement plus commode. Elle n'était donc pas chez un moldu. Elle se demanda si elle devait en être soulagée ou inquiète. Hermione souffla lentement alors qu'elle ouvrait un tiroir et soupira quand elle vit des livres de sorcellerie dans celui-ci, ainsi qu'un parchemin sur lequel était inscrit à l'encre bleue les fournitures que demandait Poudlard pour l'année.

Dans le tiroir d'en dessous se trouvait un chaudron et à l'intérieur une boite plus longue que large. Elle sourit légèrement en voyant le nom d'Ollivanders à l'encre argentée sur le cuir noir. Elle l'ouvrit. Vide. Elle s'assit alors sur le lit et se prit la tête entre les mains. Que faire ? Elle ne savait absolument pas où elle était, sans défense. Elle devait absolument retrouver Ron et Harry ! Mais ce qui se trouvait derrière la porte lui faisait peur. Que trouverait-elle en l'ouvrant ? Y avait-il quelqu'un qui l'attendait, baguette à la main pour la tuer ? Elle ferma les yeux et fit le vide dans son esprit. Prenant son courage de Gryffondor à deux mains elle se leva et se dirigea vers la porte avant de se rappeler qu'elle était pieds nus et en robe de chambre. Elle ouvrit alors le seul placard de la chambre et découvrit plusieurs jupes et chemisiers et deux paires de chaussures. Elle se saisit sans réfléchir d'une chemise bleu foncé et d'un jupe qu'elle enfila rapidement après s'être déshabillée. Elle mit également les chaussures sans prendre le temps de chercher une paire de chaussettes et ouvrit doucement la porte.

Elle écarquilla les yeux en découvrant où elle se trouvait. Poudlard ! Elle se retourna et remarqua que la porte avait disparu. La Salle sur demande. Elle se demanda comment elle était apparue à Poudlard, encore plus dans cette salle, seule... A l'infirmerie, elle se serait dit qu'elle s'était évanouie, et que par conséquent, les membres encore éveillés de l'AD l'avaient raccompagnée. Mais non, pourquoi ici ? Et elle ne portait pas la tenue réglementaire qui plus est ! Si elle avait le malheur de tomber sur Rusard – ou pire, Rogue! – elle était sûre qu'il ne se gênerait pour l'accompagner jusqu'au bureau de McGonagall. Celle-ci n'aurait guère d'autres choix que d'enlever des points à Gryffondor. Elle espérait ne pas être prise en flagrant délit et se mit à parcourir à vive allure les couloirs de l'école pour rejoindre son dortoir.

Elle arriva enfin devant le portrait de la grosse dame qui lui demanda naturellement le mot de passe.

« Bougie de cire !

-Non, ce n'est pas ça, gloussa la grosse dame d'une voix aiguë parfaitement insupportable

-Quoi ? Mais si. Bougie de cire ! Cria Hermione

-Non. Allez, retourne dans ton dortoir, je vois bien que tu n'es pas de Gryffondor.

-Mais bien sûr que si ! Ne faites pas semblant de ne pas me connaître. Vous savez très bien qui je suis. C'est moi ! Hermione !

-Je ne connais pas d'Hermione. Allez, zou ! »

Voyant bien que Hermione ne bougerait pas, la grosse dame quitta le tableau sans plus attendre. La jeune fille serra la mâchoire et baissa la tête. Elle fronça les sourcils. Que venait-il de se passer ? Plusieurs fois, alors qu'elle rentrait après le couvre-feu, la grosse dame les sermonnait. Elle savait donc parfaitement qui elle était ! Et puis ce mot de passe. C'était elle, en tant que préfète de Gryffondor qui l'avait choisi. A moins que Ron l'ait changé sans la prévenir, il n'y avait aucun doute que « bougie de cire » était le bon.

Elle fulmina en s'éloignant du portrait. Ses pas étaient lourds, bruyants. Elle s'en fichait. Pour l'instant, elle voulait rejoindre la Salle sur demande pour finir sa nuit. La jeune fille se préoccuperait de l'étrange comportement de la grosse dame le lendemain, une fois qu'elle aurait fait enfin retrouvé Ron et Harry. Elle arriva enfin devant la tapisserie de Barnabas le Follet. Elle s'imagina un lit douillé et passa une fois devant, deux fois... C'est alors que quelqu'un arriva dans le couloir. Elle ne l'avait pas entendu arriver, et elle n'aurait pas cru à sa présence si elle ne voyait pas un jeune homme se dresser devant elle, tellement son pas état léger. Il donnait presque l'impression de voler. Il se posta devant elle, le visage impassible. Il la jaugea du regard, parcourant rapidement sa tenue de la tête au pied. Il fronça légèrement les sourcils et lui lança un regard inquisiteur. Hermione déglutit. Elle ne l'avait jamais vu auparavant. Il portait une robe aux couleurs de Serpentard et l'insigne de préfet scintillait sur sa poitrine.

-Et bien, on dirait que miss Jones a décidé de faire sa rebelle ce soir.

Miss Jones ?

-Je doute que les élèves te prennent au sérieux si tu te promènes dans cette tenue Jones. Tu n'es peut-être plus préfète, mais tu gardes toujours une certaine influence.

Pourquoi ce garçon, dont elle ignorait tout -à part la maison-, l'appelait-il Jones ?

-Tu as de la chance de ne pas être à Serpentard. Rentre dans ton dortoir avant que je ne prévienne Dumbledore.

Sur ce, il la contourna sans un mot de plus. Hermione le regarda s'enfoncer dans le couloir sombre et l'observa disparaître au détour d'un virage. Il était donc en cinquième année. Et elle n'était plus préfète ? Combien de temps s'était-elle endormie pour qu'elle soit dénuée de ses fonctions ? Et pour être incapable de reconnaître un élève, préfet qui plus est ! Elle ne connaissait pas tous les élèves de Serpentard, mais elle aurait forcément du le croiser à un moment donné dans le château, pourtant son visage lui était parfaitement inconnu.

Elle reprit sa quête de la Salle sur Demande et la porte finit enfin par apparaître à son troisième passage. La jeune sorcière fut surprise de se retrouver dans la même pièce miteuse de tout à l'heure. Elle avait pourtant demandé un lit douillet. La Salle ne devait pas avoir la même définition qu'elle du mot douillet. La rouge et or ne fit pas plus attention à ça – ce n'était pas le plus gros soucis de la soirée – et enleva ses chaussures.

Morte de fatigue, elle s'écroula sur la chaise du bureau. Elle devait lutter pour garder les yeux ouverts. Des images toutes plus perturbantes les unes que les autres se bousculaient dans sa tête. La bataille du Ministère, le Département des Mystères, un Mangemort ici, un autre là. Les étagères s'écrouler, son corps tomber, le bruit du verre cassé, le brouhaha d'un sortilège du stupéfixion parfaitement maîtrisé par Ginny. Le cri de Harry, les gémissements de Ron, les supplications de Neville, et son propre hurlement.

Elle posa ses coudes sur le bureau en croisant ses mains devant elle. Elle respira lentement. Ses souvenirs se faisaient de plus en plus clairs. Elle se rappelait maintenant. Sans baguette, blessée, elle était dans la Salle de la mort au Département des Mystères, avec Ginny, Luna, Neville, Ron et Harry. Les membres de l'Ordre du Phénix avait fini par les rejoindre, leur procurant l'occasion de fuir. Mais elle n'avait pas pu. L'éclair vert se propageant vers elle à une vitesse fulgurante la hantait. La douleur dans sa poitrine ne cessait pas, son cœur se serrait, ses poumons l'empêchait de respirer. Projetée en arrière, elle était passée au travers du voile du Département de mystères. Et elle avait atterri ici. Etait-elle morte ? Cette endroit était-il un sorte de paradis pour sorciers ? Non, bien sûr que non. Si quand bien même un paradis pour sorciers existait, cela ne serait pas Poudlard. Elle ne put réprimer une larme, suivie par une deuxième. Elle renifla fortement et se frotta les yeux. Elle ne pouvait pas pleurer. Elle était une Gryffondor ! Le courage la caractérisait. Hermione ne put s'empêcher de penser au jour de la répartition des maisons, le Choixpeau avait failli l'envoyer à Serdaigle. Le courage la caractérisait-elle vraiment ? Quelques fois, elle en doutait.

Hermione finit par se concentrer. Elle jeta un coup d'œil au bureau qui était recouvert de feuilles et autres parchemins. Elle rassembla les différents papiers sur le bureau en une pile et les feuilleta avec attention. Ses yeux finirent par se poser sur La Gazette du sorcier. En première page, un homme aux cheveux bouclés souriait bizarrement et ses yeux respiraient la rage et la haine. En gros titre, elle pouvait lire « Grindelwald fait encore parler de lui. Deux aurors retrouvés morts à Londres. » Grindelwald ? Mais Dumbledore l'avait arrêté depuis plus de cinquante ans ! Il croupissait à présent à Nurmengard. Elle continua à feuilleter le journal mais rien de plus ne l'interpella : un article sur l'hôpital Sainte-Mangouste et quelques interviews de sorciers et sorcières qui lui étaient complètement inconnus. Elle arriva enfin sur l'article qui traitait de Grindelwald.

« Le quinze novembre dernier, une troupe d'aurors en patrouille dans les rues de Londres à la recherche de leurs collègues disparus quelques jours avant a fait une découverte macabre. A Oxford Street, simple rue commerçante pour les moldus, les aurors ont retrouvé les corps sans vie de Elizabeth Jackson et de Colton McMillan. Tout deux illustres aurors, ils se sont faits connaître pour avoir réussi à déjouer plusieurs fois les tentatives d'attaques du ministère par Grindelwald. Après quelques analyses par un médicomage, il s'est avéré certain qu'ils ont tous les deux été tués par un sortilège de la mort. Il paraît évident qu'il a été lancé par des disciples de Grindelwald. Nous présentons nos plus sincères condoléances à leur famille et ajoutons leurs noms à la triste liste de tous les sorciers décédés lors de cette terrible guerre. Quand sortirons nous enfin de cette boucherie ? L'entraînement des aurors, mais également de n'importe quel sorcier voulant rentrer dans les rangs en tant que soldat, est renforcé. Nous recommandons également, sous ordre du ministère, à toutes les familles de rester prudent et de ne sortir de chez eux qu'en cas d'extrême urgence, ou à l'aide des cheminées. Celles-ci sont d'ors et déjà extrêmement surveillées, et nous pouvons garantir une sécurité presque parfaite. Les jours sont durs en temps de guerre, faites attention à qui vous accordez votre confiance. Armando Dippet, le directeur de Poudlard, tient également à rassurer tous les parents des élèves poursuivant leur scolarité dans l'école de magie. 'L'école est absolument impénétrable, que ce soit par Grindelwald et ses disciples ou par les moldus, eux aussi ravagés par une guerre sans nom'. a-t-il déclaré il y a quelques jours lors d'une conférence de presse organisée suite à la plainte de certains parents d'élèves.

17 novembre 1942, Gabrielle Johnson »

La jeune fille reposa le livret en tremblant. 1941 ? Ce n'était pas possible. Non... C'était tout bonnement impossible ! Cela devait être un journal de collection. Pourtant il avait l'air en excellent état. L'encre était parfaitement visible et le papier était encore blanc. Etait-elle vraiment en 1941 ? Comment ? Il n'a jamais été dit que passer à travers le voile nous faisait remonter le temps... Le voile séparait le monde des morts et le monde des vivants. Elle aurait du mourir. Mais elle ne put laisser complètement de côté cette hypothèse. Après tout, peut-être était-ce parce que personne n'était revenu pour le dire... Elle ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et se remit à la contemplation de la pile de papiers. Elle tomba alors sur une lettre qu'elle ne connaissait que trop bien.

COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Armando Dippet
Chère Miss Jones,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ors et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Miss Jones, en l'expression de nos sentiments distingués.

Albus Dumbledore
Directeur-adjoint

Encore cette Jones. Le jeune homme de tout à l'heure l'avait appelé ainsi. Qu'est ce que ça voulait dire ? Son esprit priait pour que tout ça ne soit qu'une blague de très mauvais goût, mais son cerveau ne pouvait se contenter d'une explication aussi peu plausible. Certes, la théorie d'un voyage dans le temps lui semblait très peu probable, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y penser. Hermione sentait son cœur qui battait la chamade. Elle soupira un instant et s'écroula sur le bureau, une joue collée aux glaciales planches de bois. Elle était tellement fatiguée. Elle s'autorisa à fermer brièvement les yeux et à faire le vide dans son esprit. Un peu trop peut-être car elle s'endormit rapidement.