Disclaimer: L'univers de Merlin ne m'appartient pas. Ni les lieux, ni les personnages.

Spoiler: Jusque la Saison 3 (peut-être même fin de Saison 3... à voir)

Remarque: Oui, oui, je sais, j'ai déjà une autre Fanfiction Merlin en route...ce n'est pas raisonnable ! Mais franchement, comparée à celle-ci, mon écriture : c'est de la merde... T_T

Rated: T tout au plus...

Thingscan be different :

Prologue

Tout n'est qu'ombre dans la nuit.

C'est sans doute pour cela que ce soir, les gardes de Camelot n'ont rien vu. Qui ferait attention à une ombre fuyante ? Fuyant hors de la ville qui plus est.

« Laissons-la courir, se dit-on, l'ombre s'en va loin, laissons-la courir, pour ne jamais revenir. »

Les gardes auraient dû être plus attentifs cette nuitée, ils auraient dû respecter à la lettre le commandement de leur Roi : Intercepter toute personne au comportement suspect.

Mais voilà, les soldats sont las, ils se reposent d'une énième attaque d'une quelconque créature magique ou d'une armée de mort levée par Morgause, qui sait...

Alors, l'ombre, secrète, rejoint les sous-bois puis la forêt de Camelot. Elle marche un instant, d'un bon pas. Un peu plus loin, elle bifurque comme muée par un guide invisible.

Soudain, elle fait face à une barrière de houx, accolée aux rochers. Dans un murmure que l'on pourrait confondre avec le vent, l'ombre chuchote :

« - Holly escuro lacera as mans vermellas de garras incontables. »

Deux iris dorés brillent dans la nuit.

Les feuilles épineuses et blessantes s'écartent, laissant apparaître une entrée dans la roche.

Dans cette petite caverne naturelle, tout est prêt pour sa venue. Les bougies sont installées, allumées. Un cercle au sol est tracé avec du sel, denrée plus que rare et coûteuse à l'époque. Au centre l'attend une jeune femme au visage découvert. Ses cheveux blonds ondulés reposent calmement sur ses épaules et parcourent jusqu'au bas de son dos.

- Je t'attendais, ma Sœur.

L'ombre se décapuchonne dans un geste lent, révélant la pâleur du visage de Morgana, la noirceur de ses cheveux et le bleu électrique de ses yeux.

- J'ai bien reçu ta missive. Alors... dit-elle en désignant du menton les alentours, comment allons-nous nous y prendre ? Il ne s'agit plus d'échouer encore une fois...

- J'admire ta détermination. Ne t'inquiète pas : nous allons donner à Camelot quelque chose dont elle se souviendra...

La brune haussa un sourcil et saisit l'ancien grimoire que lui tendait Morgause. Attentivement, elle parcourut quelques lignes, puis, quand elle eut enfin compris le plan de sa Sœur, le silence fut brisé par son rire.

Le ricanement dura... dura.

Personne n'aurait jamais pu ouïr Morgana s'esclaffer d'un tel accent pervers et machiavélique.

- Il s'agit de deux maléfices bien tendancieux, ma Sœur... parvint-elle à articuler une fois que la crise fut passée. En quoi cela pourrait-il bien nuire à Camelot ? En quoi toute cette mascarade pourra-t-elle me donner le trône ?

Morgause se releva et lui reprit le précieux livre des mains, caressa une des pages affectueusement.

- Les deux rendront le cœur d'Arthur Pendragon comme de la pierre. Il sera à la fois la risée de Camelot et nous lui enlèverons tout espoir d'un jour obtenir l'amour de cette servante : Guenièvre. Il s'isolera des autres. Il n'aura pas d'autres choix. Une fois seul, il sera un Roi bien facile à briser.

- Et en ce qui concerne Uther ?

- Les cristaux m'ont déjà révélés qu'Uther ne sera plus. Je m'en occupe ma Sœur, n'aie crainte. J'ai obtenu la parole de Cendred : il nous prêtera son armée.

La brune marcha lentement autour de la blonde, créant un bien étrange ballet. Sa cape de velours rouge n'avait de cesse de frôler la terre en des mouvements réguliers hypnotiques.

- Cela pourrait en effet être un moyen, avoua-t-elle à mi-voix.

Les yeux des deux sorcières se mirent à luire d'impatience. Il ne leur fallut qu'une œillade pour se mettre à la fois d'accord et à l'ouvrage. Une double malédiction prend du temps et de l'énergie...

Cette nuit-là, les mots ancestraux résonnèrent de part et d'autre de la forêt, dans les ténèbres hivernales. Et sans savoir pourquoi, les habitants de Camelot tremblèrent dans leurs lits.

Tout n'est qu'ombres dans la nuit; et malheur au garde qui, en ce crépuscule, n'a pu voir cette silhouette fuyante vers les bois d'Albion.

« Laissons-la courir, s'était-on dit, l'ombre s'en va loin, laissons-la courir, pour ne jamais revenir. »

Oui, mais l'ombre ne fuit pas. Elle reviendra.