Titre: Dissimulation
Genre: Angst et romance, un peu de drama, un peu de fluff
Rating: M pour des scènes d'amour non-décrites (je sais que vous êtes déçues, mais bon!)
Personnages: Inui/Hazue, Momoshiro/Kaidoh, Inui/Kaidoh à sens unique, apparition de pas mal tout Seigaku
Note: Eh bien... vous savez, dernière j'ai remarqué une tendance dans mes textes : quand je mets un perso avec Inui ou Kaidoh, je finis par le mettre avec l'autre dans une autre fic. En fait tous les persos que j'aime dans PoT vont finir avec ces deux-là, c'est presque évident.
M'enfin. Voici une nouvelle fic longue! L'écriture est finie, alors aucun risque que je l'abandonne! Elle fera 9 chapitres en tout. C'était censé être un OS, mais finalement il y avait trop de contenu, alors j'en ai fait une fic longue. On change de PoV selon les chapitres, mais on ne restera pas que du côté de Hazue ou Inui.
En fait, l'intrigue est assez clichée (c'est un de ces clichés du yaoi, vous savez, qui a été refait trois millions de fois sensiblement de la même façon), mais je crois l'avoir fait d'une façon un petit peu différente. Enfin, au pire ce sera cliché, ce n'est pas si grave. Je ne pensais pas faire très original de toute façon.
Je crois que vous pouvez tout comprendre dès le début, mais au pire vous aurez une très bonne idée à la fin de ce chapitre sur quoi tout le reste va tourner. Mon but a surtout été de faire en sorte qu'aucun des personnages n'ait l'air d'un salaud, même s'ils ont à peu près tous un truc à se reprocher. J'espère que je n'ai pas l'air de faire de bashing, surtout pour mon Kaidoh chéri que j'adore, je lui ai laissé la pire place de l'histoire je crois. XD
Donc, je vais publier un peu quand bon me semblera, mais ça devrait être plus d'une fois semaine. Je suppose que cette histoire sera finie de publier d'ici un mois. J'espère que vous allez aimer!
Bonne lecture!
- Kaidoh?
Hazue, interpelé par son nom de famille, se retourna. Il était dans une librairie : il avait en main le nouveau roman d'un de ses auteurs préférés, qu'il comptait acheter. D'ordinaire, les voix autour de lui ne lui parvenaient pas dans ce genre de circonstances, trop occupé qu'il était à feuilleter le livre en question, mais, cette fois-là, quelque chose dans la voix qui appelait son nom le titillait. Il avait l'impression de déjà connaitre cette personne, mais il n'arrivait pas à la situer.
Il ne fut pas déçu quand ses yeux se posèrent sur lui. Il lui fallut peut-être quelques secondes avant d'associer un nom à ce visage, mais à peine celui-ci lui arriva-t-il qu'il ne put le retenir :
- Inui-senpai?
L'homme, maintenant d'une trentaine d'années, était toujours plus grand que lui. Ses lunettes, cela dit, avaient changé : elles étaient plutôt ovales, mais, surtout, elles laissaient voir ses yeux. Hazue savait qu'ils étaient verts, mais il n'avait jamais eu l'occasion de les voir aussi bien avant ce jour. La forme mettait en valeur son visage et lui donnait un air plus doux, moins énigmatique qu'avant.
Autrement, il n'avait pas tant changé, ce qui expliquait pourquoi Hazue l'avait reconnu. Inui se fendit d'un sourire nostalgique et s'exclama :
- Kaidoh, c'est bien toi! Je ne pensais jamais te retrouver, quinze ans plus tard, dans un lieu comme celui-ci!
Hazue aussi se sentit sourire. Il avait souvent imaginé cette rencontre du hasard, sans jamais croire qu'elle se produirait.
- Tu viens souvent dans cette librairie, senpai? demanda Hazue.
Le plus vieux se rapprocha pour lui répondre :
- En fait, c'est la première fois. Je n'ai pas assez de temps pour lire, normalement, mais je me suis fait recommander un roman, alors j'avais envie de l'essayer. Et toi?
Hazue montra le livre qu'il tenait toujours pour l'informer :
- J'achetais ce roman, c'est un de mes auteurs favoris.
Le sourire d'Inui s'agrandit quelque peu et il proposa :
- Que dirais-tu de rattraper le temps perdu? Tu avais quelque chose de prévu ce soir?
Hazue détourna le regard vers le sol. Honnêtement, même si sa mère avait été en train de mourir – ce qui n'était pas le cas –, sa réponse n'aurait pas changé :
- Non, je n'ai rien.
Inui posa sa main sur son épaule.
- Je connais un bon restaurant pas trop loin. Ça te dirait?
Le jeune Kaidoh releva la tête pour acquiescer. Ils se dirigèrent donc vers la caisse. Hazue au passage nota qu'Inui achetait un livre qu'il avait lui-même déjà lu et apprécié. Lorsqu'ils sortirent, il lui en fit la remarque. Le plus vieux parut alors comblé. Il lui apprit qu'il avait pris plusieurs fois la résolution de lire des romans, mais qu'il n'y arrivait jamais à cause du travail.
Pour tout le chemin jusqu'au restaurant, qui dura quand même une dizaine de minutes, Inui fut celui qui parla le plus. Sans entrer dans les détails, il l'informa qu'il développait des médicaments contre certaines maladies. Son travail était reconnu par ses pairs, puisqu'il avait déjà reçu des prix – pour la plupart modestes, mais tout de même.
Hazue fit semblant de ne pas savoir, mais il s'était tenu au courant. Il avait même un cahier dans lequel il avait collé toutes les découpures de journaux en lien avec son senpai. Cela dit, il ne voulait pas en parler pour ne pas le dégouter – il savait bien que c'était excessif. D'ailleurs, il profitait simplement du fait de pouvoir lui parler sans rien espérer.
Il l'avait toujours aimé, depuis la première fois qu'il l'avait vu. Inui, qui était alors dans sa dernière année de collège, était venu chez les Kaidoh pour parler avec son grand frère. Ils étaient partenaires de doubles au tennis, dans ce temps-là. Le probabiliste avait sonné et c'était Hazue qui l'avait fait rentrer.
Au départ, il n'avait pas pensé grand-chose de lui, si ce n'était qu'il était grand et avait l'air louche. Il l'avait fait entrer et avait appelé son grand frère pour qu'il vienne l'accueillir. Puis, pour une raison qu'il ne s'expliquait toujours pas, il avait laissé son regard sur le visage d'Inui.
Il avait pu voir son expression, d'abord neutre, se transformer à la vue de son kouhai. Ses yeux restaient invisibles, mais le reste de son visage s'était adouci. Un léger sourire flottait sur ses lèvres, pour lui donner la plus belle expression qui soit. Hazue alors était tombé amoureux de ce visage, et du même coup de l'Inui amoureux de Kaoru.
Inui aimait son grand frère. C'était une vérité qu'il ne connaissait que trop bien, puisqu'il était tombé amoureux de lui pour cette même raison. Aussi, il n'avait jamais songé à agir. Ce n'était pas à vingt-sept ans qu'il allait changer cette habitude si ancrée en lui, même s'il ne l'avait pas vu depuis une quinzaine d'années.
Ils atteignirent enfin le restaurant et s'y installèrent. Le probabiliste, comme s'il réalisait qu'il n'avait parlé que de lui-même, lui demanda, après qu'ils aient commandé :
- Mais toi, Kaidoh, que deviens-tu?
Après avoir bu une gorgée de sa bière, Hazue l'informa :
- Je suis professeur à l'université.
Inui parut surpris. Dans son regard, il y avait une lueur incrédule. Hazue ne comprenait pas très bien son étonnement : il avait toujours eu cet objectif après tout. Cela dit, il se rappela que lui et Inui n'avaient jamais été si proches. C'était surement en dehors de l'image qu'il avait gardée de lui.
- Dans quel domaine? demanda le plus vieux.
- En littérature, l'informa-t-il.
Il avait envie de lui dire qu'il voulait peut-être écrire un roman un jour, mais se retint. C'était loin d'être une certitude et il n'aimait pas se vanter de ce genre de choses avait d'avoir le résultat. Inui eut une réalisation et il lui fit :
- C'est vrai que tu as toujours été meilleur en lettres qu'en sciences...
Hazue ne se souvenait pas de tout, mais il ne trouvait pas normal qu'Inui en sache autant sur lui. Cela dit, Inui à l'époque avait de l'information sur tout le monde. Même si Hazue n'en voyait pas l'intérêt, peut-être s'était-il renseigné sur lui. Pour mieux connaitre son grand frère, surement.
- Sinon, changea-t-il de sujet, est-ce que tu as continué le tennis?
Le jeune Kaidoh ne comprenait pas la question. Contrairement à son grand frère, il n'avait jamais joué au tennis. Il était plus un intellectuel, il faut dire : les sports ne l'avaient jamais intéressé. Il leur préférait de loin les romans et les mangas. C'était pourquoi il avait étudié en littérature et était finalement devenu un professeur. Ce n'était pas sa vocation, mais dans le milieu, c'était ce qui lui allait le mieux.
Il s'apprêtait à demander ce qu'il voulait dire lorsque leurs assiettes arrivèrent, coupant son élan. Hazue profita de ce moment de répit pour réfléchir. Cela dit, il ne comprit pleinement la situation que lorsque son senpai lui demanda :
- Kaidoh, est-ce que c'est bon?
Tout à coup, il eut un flash : Inui ne l'avait jamais appelé Kaidoh.
Depuis qu'il était sur le marché du travail, on ne l'appelait plus que par son nom de famille, parce qu'il n'y avait pas de raisons de le mélanger avec son grand frère – Kaoru était traducteur dans une grande compagnie, ils ne faisaient jamais affaire ensemble. Cela dit, il se souvint qu'Inui avait toujours utilisé son prénom pour le différencier de son grand frère, qu'il appelait au contraire par son nom de famille.
Hazue acquiesça et prit une autre bouchée pour réfléchir. Il n'y avait plus aucun doute dans son esprit : Inui le prenait pour son grand frère. Ça expliquait pourquoi il lui parlait du tennis et, surtout, pourquoi il semblait si content de le revoir.
Hazue n'était pas tant surpris qu'Inui se trompe : lui et Kaoru s'étaient toujours ressemblé, autant physiquement que de caractère. Quand ils avaient onze et treize ans, la différence était flagrante, mais entre vingt-sept et vingt-neuf ans, elle était mince. Quand ils étaient les deux frères ensemble, il arrivait qu'on les méprenne pour des jumeaux.
Il était plutôt surpris de ne pas y avoir pensé plus tôt. À dire vrai, ça lui était déjà arrivé, et Kaoru lui avait raconté le même type de situations. D'habitude, dès qu'il s'en rendait compte, il clarifiait la situation et, après un petit moment de malaise, l'autre personne prétextait avoir autre chose à faire. C'était embarrassant, mais il y était habitué.
Il s'apprêtait à lui avouer la vérité quand il surprit le regard qu'il lui envoyait. Ce regard-là, c'était la pièce qui lui manquait, quand Hazue était tombé amoureux de lui. Inui, derrière ses lunettes, avait dû envoyer ce même regard à Kaoru, ces deux yeux remplis d'amour et de tendresse.
Même s'il se trompait, Inui lui envoyait ce regard. À lui, Hazue. Et pas à Kaoru.
Hazue prit sa décision. Même si c'était surement la plus grosse gaffe de sa vie, il allait continuer de se faire passer pour son grand frère. Le plus vieux finirait par réaliser la vérité, mais, d'ici là, le plus jeune pourrait profiter de ce regard. De ces deux yeux qu'il voyait enfin.
Il relança la conversation d'un premier mensonge :
- J'ai arrêté le tennis après le lycée. Je n'avais pas vraiment d'avenir, alors j'ai préféré aller à l'université.
Inui eut un sourire plus triste et lui confia :
- À dire vrai, ça a été la même chose pour moi. Disons qu'avec mon travail, je n'ai plus le temps de m'entrainer. J'ai encore une raquette, mais ça doit faire plus d'un an que je n'y ai pas touché.
Le jeune Kaidoh avala sa bouchée et l'informa, même si ça ne devait pas cadrer avec l'image qu'il avait de son grand frère :
- Je n'ai même plus de raquette.
C'était faux : Kaoru jouait encore au tennis et il s'entrainait toujours. Il faisait partie d'un club amateur avec son ancien rival et petit ami, Momoshiro. Apparemment, ils avaient toujours d'assez bons résultats. Cela dit, Hazue de son côté ne savait rien du tennis et il ne s'était jamais entrainé. Il ne voulait pas risquer qu'Inui ne l'invite à jouer, ou qu'il lui pose des questions sur le sujet.
Le probabiliste parut encore une fois surpris. Kaoru n'arrêterait jamais à moins d'une bonne raison, devait-il penser, et il n'avait pas tort. C'est pourquoi il demanda :
- Tu n'as plus le temps?
Hazue se souvint tout à coup du moment où Kaoru avait failli arrêter complètement le tennis. À l'époque, il approchait de la fin du lycée et personne ne l'avait remarqué dans le milieu professionnel. Tout son entourage lui disait qu'il devait penser à son futur, que le tennis ne serait pas pour lui – sauf Hazue, qui ne savait pas quoi lui dire. Kaoru, toujours aussi taciturne, ne répondait jamais et s'obstinait à s'entrainer.
Puis, une nuit, Hazue l'avait surpris. Il s'était réveillé pour aller aux toilettes, mais, pour l'atteindre, il devait passer devant la chambre de son grand frère. À travers la porte, il avait surpris des bruits étouffés. Il avait cogné doucement et lui avait demandé s'il allait bien, mais, comme il n'avait obtenu aucune réponse, il était entré.
Dans le noir, tout ce qu'il pouvait voir était une silhouette en boule dans le lit. Il s'était approché et avait réalisé l'improbable réalité : Kaoru pleurait.
Finalement, il avait passé la nuit à le réconforter sans rien lui demander. Kaoru avait fini par s'endormir dans ses larmes et Hazue, quant à lui, avait veillé. Au petit matin, quand le réveil avait sonné, Kaoru s'était réveillé sans se lever. Il avait dit, d'une voix qu'il voulait calme mais qui portait toute la souffrance du monde :
- Je vais pas courir ce matin.
Hazue, qui connaissait bien son ainé, avait tout de suite compris ce qui lui arrivait. Le serpent avait beau insister pour continuer, il savait mieux que personne qu'il n'était pas fait pour devenir professionnel. Il avait accumulé la frustration, celle de ne pas pouvoir suivre sa vocation, et s'était peu à peu perdu dans l'entrainement pour oublier la réalité. Quand c'était devenu trop dur, il avait attendu le milieu de la nuit pour s'effondrer en sanglots.
Maintenant, il ne voulait plus y faire face. C'était une tout autre sorte de déni, que Hazue comprenait bien. Il avait eu la même réaction avec Inui après tout : ne pas agir, ne pas se torturer à poursuivre quelque chose qu'on n'obtiendrait jamais, même si ça voulait dire abandonner ce qu'on aime le plus au monde.
Finalement, Kaoru n'avait arrêté le tennis que quelques mois. Il avait repris à l'université, grâce à Momoshiro, qui avait insisté pour qu'ils soient dans le même club comme au collège. Après avoir essuyé plusieurs échecs, Momo avait fini par réussir à le convaincre, et au final Hazue pensait que c'était pour le mieux. Même s'il n'était pas professionnel, Kaoru appréciait toujours de jouer au tennis.
Cela dit, si Momo n'était pas intervenu, le serpent, puisqu'il était têtu, n'aurait jamais plus touché à une raquette de sa vie. Hazue comptait donc utiliser ce souvenir à son avantage. Il répondit à Inui :
- Je n'aime plus le tennis.
Inui parut comprendre. À l'époque, lui et Kaoru avait déjà coupé les ponts, alors il n'était pas au courant de par où il était passé, mais probablement qu'il avait vécu quelque chose de similaire. Après tout, quand ils étaient au collège, Kaoru et lui songeaient sérieusement à devenir professionnels, tous les deux.
Inui n'insista pas et changea tout de suite de sujet. Après une gorgée de sa bière, il lui fit, de nouveau avec un grand sourire :
- En tout cas, je suis vraiment ravi de te revoir.
Avec un petit sourire plus timide, Hazue l'assura :
- Moi aussi.
Il y eut un petit silence où ils se dévisagèrent, puis ils se remirent à leur repas. Ils finirent en silence, mais, avant de partir, Inui lui fit remarquer :
- Kaidoh, il y a un bar juste à côté...
Il n'avait pas besoin de demander pour que Hazue suive. Finalement, ils passèrent le reste de la soirée à boire et à se remémorer des souvenirs. Heureusement, Hazue avait toujours été proche de son frère, aussi il en savait beaucoup. Sinon, il improvisait. Parfois, il n'avait rien à dire, mais, puisque ça faisait longtemps, Inui comprenait qu'il ne s'en souvienne plus.
Hazue, bien qu'il commençait à être assez soul, comprit qu'Inui ne suspectait rien du tout. Même s'il se relâchait un peu, Kaoru et lui se ressemblaient tellement qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Sinon, il pouvait blâmer la quinzaine d'années qui venait de passer, ou au pire l'alcool qui lui ferait dire n'importe quoi.
Dans tous les cas, ils passèrent une excellente soirée. C'était la première fois que lui et Inui discutaient autant. C'était la première fois qu'Inui concentrait tout son amour vers lui. Même s'il savait qu'il le dupait, Hazue n'arrivait pas à s'en vouloir. Il avait attendu sans y croire ce moment depuis si longtemps, il ne pouvait faire autrement que d'en profiter. De toute façon, ce ne serait pas son frère qui lui en voudrait : il le connaissait assez pour savoir que, non seulement il n'avait jamais aimé Inui, mais en plus il n'avait jamais réalisé que le probabiliste l'aimait.
Ce fut tout naturellement que Hazue proposa qu'Inui vienne chez lui. Il habitait tout près, contrairement à son senpai, et l'heure du dernier train était depuis longtemps passée. Le plus vieux ne fut pas difficile à convaincre non plus, au point où Hazue se demanda si ce n'était pas son but depuis le départ.
Ils avaient pas mal bu, mais pas au point d'être malade l'un ou l'autre. L'appartement de Hazue n'était pas très grand : il n'avait pas de chambre d'amis. Il allait proposer au probabiliste de prendre son lit, alors qu'il prendrait le divan, mais il n'en eut jamais l'occasion.
Ils étaient encore dans l'entrée quand, sans prévenir, Inui le prit dans ses bras. Il était dans son dos et avait enfoui son visage dans son cou. Sans lui laisser l'occasion de seulement enlever ses souliers, il fit un mouvement pour placer sa bouche contre son oreille et lui susurrer :
- Kaidoh, je t'ai toujours aimé.
Hazue se sentit frissonner. Comme il utilisait son nom de famille, il lui était facile de croire qu'il parlait de lui. Le plus vieux enchaina, la voix voilée par l'alcool :
- Je sais que tu ne m'as jamais aimé en retour, mais, juste cette fois...
Il s'enfouit de nouveau dans son cou et Hazue lui laissa un meilleur accès en penchant sa tête de l'autre côté. Il étouffa un gémissement quand Inui embrassa sa peau tendre et caressa avidement son torse à travers ses vêtements.
Le reste se passa très vite. Ils enlevèrent en vitesse leurs chaussures et se déshabillèrent sur le chemin de la chambre à coucher. Quand Inui le fit tomber sur son lit, Hazue n'avait plus que son boxer, qui lui fut vite enlevé. Au travers des brumes de l'alcool, le jeune Kaidoh ne pouvait détacher son regard de celui d'Inui, qui le regardait avec tant d'amour et tant d'envie qu'il se sentit pleurer.
Il sentait confusément que ce n'était pas vraiment lui la cible de son amour, mais c'était tout de même lui qu'Inui caressait, c'était lui qu'il regardait, c'était presque son nom qu'il murmurait avec tant de passion. C'était aussi sur le visage de Hazue qu'il essuyait les larmes, c'était en lui qu'il s'enfonçait, c'était à lui qu'il demandait s'il avait mal, s'il était trop brusque.
Kaoru, lui, n'avait eu rien de tout ça.
