Titre : Un problème avec les narcissiques ?
Auteur : Yuumi
Disclaimer : L'univers d'Harry Potter appartient exclusivement à JK Rowling.
Genre : Humour, romance.
Couples : HGDM
Résumé : Elle n'aurait jamais dû accepter. Jamais. Ce pari était si stupide qu'il en est devenu écœurant. Mais Hermione Granger ne se laissera pas abattre, puisque après tout,"Aller piquer le journal intime de Drago Malefoy dans la salle commune des Serpentard ", ça semble si excitant...
Note : L'histoire se déroule sur dix jours, soit du 15 au 25 décembre 1996. Elle ne prend pas compte du tome six, mais se déroule dans une période transitoire de cette sixième année. Les phrases en Italiques représentent les pensées.
Chapitre I
Les règles du jeu
Pouf. Un flocon de neige venait de s'écraser maladroitement contre la fenêtre, pour entamer une descente relativement rapide contre le verre embué. Ginny sursauta.
C'était si simple, comme jeu.
Il suffisait d'une soirée de libre, un soir d'hiver de préférence, parce que c'était plus drôle quand il faisait froid dehors.
La présence de quelques filles était également requise. Dans l'ordre, de droite à gauche : Ginny Weasley, jeune fille rousse au regard perdu dans le paysage enneigé qui s'étendait au-delà des remparts de Poudlard, Hermione Granger, les yeux plongés dans un bouquin de Niveau Six, Parvati Patil, aux yeux brillants de malice et enfin Lavande Brown, sa meilleure amie, assise en tailleur à même le sol.
Le mois de décembre n'était visiblement pas apprécié de tous. Parvati grogna une énième fois. Non, Hermione, elle ne voulait pas travailler. Non, sans façon, Ginny. Tu me donnes froid rien qu'à squatter la fenêtre en pyjama. Lavande, allume la cheminée, tu veux.
Les Gryffondor n'étaient pas faits pour les températures négatives.
Et puis elles s'ennuyaient, de toute façon. Si bien que Lavande Brown avait proposé aux filles de jouer à un jeu. Mais pas n'importe quel jeu.
Ce jeu.
Elle avait enfoncé la main dans sa poche de pyjama, le sourire aux lèvres, et en avait sorti, comme par magie, un vieux couteau qu'elle avait subtilisé à son père, à son insu bien entendu. Si monsieur Brown était au courant de la kleptomanie affirmée de sa fille, il l'enverrait immédiatement au couvent. D'un geste vif, elle posa le couteau rouillé sous les yeux des trois jeunes filles qui lui faisaient face. Réactions ?
Parvati eut un gloussement significatif et sauta du haut de son lit pour s'asseoir à côté de sa comparse. La cheminée en ronronna de plaisir. Ginny soupira mollement, sachant parfaitement à quoi s'attendre et son regard rejoignit le flot de ses pensées. Il fait froid dehors.
Hermione ? Eh bien, elle n'avait pas levé le nez de son livre. Pourtant, elle avait parfaitement entendu le bruit métallique qu'avait fait le couteau en rencontrant brutalement le sol, oui, ce bruit-là. Intérieurement, elle avait frissonné légèrement, parce qu'elle savait. Oui, elle savait qu'on allait l'obliger à jouer.
Ce jeu stupide.
Elle les aurait bien frappées, ces pimbêches. Pire que le strip-poker, ce jeu était un véritable vice, une obsession. Une nouvelle mode, qui s'était répandue comme la peste. La dernière fois qu'elle y avait joué, elle s'était retrouvée obligée de danser la Macarena devant, oh, disons...Une bonne vingtaine de personnes. Et, heureusement qu'ils appartenaient tous à sa maison, sinon dans un élan de désespoir elle aurait avalé sa baguette magique. Si la mort ne vient pas à toi, va à la mort.
Elle leva les yeux, redoutant une masse de regards vitreux sensée la faire abdiquer. Prudemment, elle croisa le regard suppliant des deux jeunes filles et, y trouvant une dérangeante lueur de défi, referma son livre d'un geste las.
« D'accord », grinça-t-elle en se laissa tomber sur le parquet défraîchi. Les quatre jeunes filles se mirent hâtivement en cercle autour du couteau.
Le jeu de la bouteille, avec plus de choix. Le jeu de la mort, en plus flippant.
Parvati gloussa à nouveau et jeta un bref regard à Lavande qui, d'un geste professionnel, fit tourner le couteau. Le pointe rouillée tournait, incertaine, et menaçait de s'arrêter sur chaque visage, chaque élément du décor. Est-ce que la cheminée irait embrasser Dean Thomas ? Ou préférerait-elle danser la Salsa avec Seamus...
Hermione, Ginny, Parvati, Lavande...Hermione, Ginny...Parvati. Le destin était scellé à partir du moment où l'arme avait choisi sa victime. Hermione déglutit avec difficulté.
Le manche désigne le bourreau.
Hermione. Ça tombait bien; le bouquin que lisait la jeune fille aux yeux ambrés était particulièrement intéressant. Et se venger ne faisait de mal à personne... Enfin presque. Malheureusement pour Parvati, Hermione était plutôt rancunière. Ce fut d'ailleurs pour cela qu'elle prit un temps fou avant de poser la question fatidique.
Un... Deux... Trois... Quatre... Le cœur de Parvati battait si vite... Cinq... Six...Tiens, il recommence à neiger... Sept... Hermione, allez... Huit... Neuf... Je vais mourir, je vais mourir !... Dix.
« Action ou vérité ? »
La tension retomba mollement et Ginny, jouant des coudes, s'avança un peu plus dans le cercle improvisé. Lavande se gratta l'épaule, guettant le moindre mouvement de son acolyte. Celle-ci commençait à transpirer. Hermione ferma les yeux, souriant aux anges. Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Le destin de Parvati reposait entre ses mains. Mains moites, souffle court, la victime se rongea nerveusement les ongles.
« Hum... » Commença Parvati, hésitante. « ... Je vais prendre... Euh... »
Dix-neuf heures trois. Bientôt quatre... Dépêche-toi, Parvati, on n'a pas toute la nuit.
« Bon, vérité. »
Apparemment, Parvati n'était pas si touche-à-tout que l'on ne le prétendait. Peut-être était-ce depuis qu'elle avait dansé avec le Survivant... Il dansait si mal que ça ?
Merlin, que de questions, que de tension. Tant que l'on pourrait en oublier la plus importante. Mais quelle question fallait-il poser, d'ailleurs ? Une question à en faire rougir de honte la concernée... Oh, le bourreau avait déjà une idée...
« Parvati Patil, as-tu déjà eu envie de coucher avec un professeur de l'école ? », lui demanda-t-elle alors.
Le visage d'Hermione restait impassible, mais elle réprimait l'envie furieuse d'afficher un sourire narquois. Déjà, celui-ci naissait aux commissures de ses lèvres...
Trois regards perçants se posèrent sur Parvati, à présent cramoisie. La victime se trahissait d'elle-même. Maintenant, restait à savoir qui... Quoique visiblement, Lavande semblait le savoir car elle ses yeux s'écarquillèrent soudainement et elle pointa son amie du doigt, choquée.
« Non ! Ne me dis pas que...Non ! »
Parvati se mordit la lèvre et hocha vigoureusement la tête, honteuse. Ginny et Hermione se regardèrent un instant, perplexes. Qui était ce mystérieux individu ?
« Qui ? Qui ? » S'enquit Ginny, avide.
Lavande se pencha alors vers son oreille et lui chuchota quelque chose qui échappa à l'ouïe aiguisée d'Hermione. La petite rouquine étouffa un gloussement, partagée entre l'horreur et l'étonnement. Elle se tourna vers son amie aux boucles brunes qui dévissait nonchalamment le bouchon de sa bouteille d'eau.
« Elle parle du centaure », lui souffla-t-elle un peu trop fort.
Il y eut alors un silence ébahi. Hermione avala de travers et s'étouffa à moitié. Ses doigts se crispèrent involontairement autour de la bouteille qui rendit l'âme en un ultime gémissement.
« Non ! »
Mourant de honte et passablement furieuse, Parvati relança le couteau pour qu'il recommence sa danse infernale, pressée de se venger. Hermione...Lavande...Parvati...Ginny...Hermione... Lavande...Parvati...Ginny.
Pas de chance. Le bout du couteau désignait Lavande. Mais bien décidée à venger son amie, celle-ci acquiesça d'un léger mouvement de tête.
« Action ou vérité ? »
Ginny haussa les épaules et la réponse fusa.
« Action. »
Eh oui, les Weasley étaient suicidaires. Quand ils n'avaient pas de feu sous la main, ils jouaient au jeu du couteau. Lavande sourit largement. Elle comptait bien en profiter. A côté d'elle, la cheminée en soupira d'aise.
« Hum... Alors, tu vas... Aller trouver Neville et lui demander de te prêter son caleçon à cœurs, celui qu'il garde pour les grandes occasions. Et je le veux. Maintenant », ajouta-t-elle, les yeux plissés.
La petite rouquine plissa les yeux à son tour et tenta de comprendre ce qui se passait dans l'esprit tordu de Lavande. Mais, n'arrivant décidément pas à déceler les causes de son sadisme (que l'on devine inné), se leva prestement. Pour rien au monde elle n'abandonnerait.
On ne sut comment, on ne sut pourquoi, mais à peine quelques minutes plus tard, Ginny fourra sous le nez de la jumelle Patil un vêtement rouge et blanc, un léger fard rehaussant ses pommettes. Lavande prit la chose, la soupesa, la déplia et avec une exclamation dégoûtée, se déclara vaincue.
Ginny, un sourire triomphant aux lèvres, lança le couteau. Tel un trophée de guerre, il fut décidé que le caleçon de Neville servirait d'essuie-tout.
Pour la troisième fois en une demi-heure, le cœur d'Hermione faillit rater un battement. Mais cette fois-ci était la bonne. Le couteau s'était arrêtée devant elle, pointe tendue. Et, oh, surprise ! Le manche désignait la personne de Parvati Patil.
« Action ou vérité ? » Minauda la jeune tigresse, une lueur folle alimentant son regard de braise.
Hermione fronça les sourcils, perturbée. Elle ne voulait pas paraître faible et lâche devant les plus grandes commères de Poudlard. Merlin, si Harry la voyait... Il lui dirait sûrement de ne pas s'en faire. Mais elle était toute seule à présent. Entourée de trois paires d'yeux insistants.
Agacée, elle passa une main moite dans sa crinière de lionne. Et soupira, une énième fois.
« Allez, soyons fous, action. »
Parvati et Lavande se frottèrent les mains, les yeux brillants. Ginny offrit à Hermione son sourire le plus encourageant. Il allait falloir à Hermione beaucoup de recul et beaucoup de courage, à présent, pour affronter la crise de sadisme aigu de son bourreau. Soudainement, Parvati se redressa et s'assit en tailleur devant la victime, les yeux brillants d'une excitation enfantine.
« J'ai trouvé ! » Hurla-t-elle presque.
Agitant les mains dans tous les sens pour illustrer ses propos, elle se pencha vers ses trois amies.
« Il paraîtrait - enfin, j'ai entendu dire par cette imbécile de Pitbull qui parle trop fort - qu'une certaine personne confie ses émotions de Serpentard rebelle à un ami imaginaire qu'on appelle plus communément journal intime. »
Elle s'arrêta, le souffle court. De son côté, Hermione s'autorisa un léger sourire. Quoi que l'on dise, Parvati Patil restera toujours et à jamais la pire commère de Poudlard.
Ses "il paraît" se répétaient et se déformaient à indéfiniment dans l'enceinte de l'école. Mais ce sourire cachait en fait une inquiétude grandissante. En réalité, Hermione doutait fortement de sa survie à Poudlard dans les prochains jours à venir.
« Et devinez quoi, ce Serpentard n'est autre que... Drago Malefoy ! »
Lavande Brown émit un hurlement semblable à celui d'une hyène surexcitée et se tordit de rire, suivie par Ginny, qui se tenait les côtes. Incrédule, Hermione ouvrit la bouche pour les faire taire. Cette chose immonde avait un journal intime ? Impossible. Impossible, sinon elle y croirait.
Non, c'est vrai, quoi. Cette blonde platine aux attributs masculins ne pouvait pas avoir d'activité aussi ridicule, aussi... Humaine. Après cinq ans de torture mentale, le voilà qui se défoulait sur un bout de parchemin de couleur rose ! Non, Parvati avait dû mal entendre. Parce que là, il était totalement inconcevable d'imaginer Malefoy raconter sa vie trépidante à l'abri des regards indiscrets...
Quoique assez hilarant...
« J'ai des preuves ! » Se défendit Parvati devant l'incrédulité d'Hermione. « Et de toutes façons, tu n'as pas le choix. » Ajouta-t-elle, amère. Puis elle éclata de rire.
...Et assez tentant, en somme. La jeune fille mourrait d'envie de savoir ce que Malefoy avait mangé à midi et tous ces autres détails de sa vie, attendez ! Cela voudrait dire qu'elle devra aller chercher ce journal elle-même !
« Mais je n'y arriverai jamais ! », dit Hermione, choquée.
Parvati et sa meilleure amie se calmèrent, songeuses. Ginny s'assit sur le rebord de la fenêtre et regarda la lune briller faiblement.
« Alors nous allons étendre ta mission sur plusieurs jours », lui proposa raisonnablement Parvati. « Et la tourner sous forme de pari. Comme ça, si tu y arrives, je te donnerais quelque chose en échange. »
« Mais même ! C'est tout bonnement impossible, Parvati ! » S'écria à nouveau la jeune fille, passablement énervée. « Tu me vois débarquer dans la salle commune des Serpentard et dire ''Salut ! C'est moi, la Sang-De-Bourbe ! Je cherche le journal intime de Malefoy !'' ?»
« Hé, quoi, c'est toi qui as voulu jouer à ce jeu. Alors respecte ta part du contrat », la contra Lavande en haussant les épaules.
« Quel contrat ? », s'enquit Ginny, le sourcil arqué.
Lavande fit signe à la jeune rouquine de se taire, la menaçant d'une mort impliquant un vieux couteau rouillé et son ventre moelleux.
«Hermione Granger », s'exclama Parvati, excédée, « quel âge as-tu, bon sang ? Tu as seize ans. A seize ans, on connait déjà plein de techniques d'infiltration. »
La concernée croisa les bras et ferma les yeux, essayant de mesurer d'ampleur de la situation. Elle soupira profondément. De toute façon, elle n'avait pas le choix.
« Okay », reprit Parvati, « c'est décidé. Hermione Granger : A compter de ce lundi soir, tu as une semaine pour soustraire le journal intime de Drago Malefoy à son insu. Si tu y parviens et que tu me le rapportes en mains propres avant le temps écoulé, je serais ton esclave pendant tout un mois. Mais si tu n'y arrives pas, dans ce cas-là... Tu seras obligée de me suivre comme un petit toutou pendant un mois sans rechigner. Et je te promets que ta réputation en pâtira, fais-moi confiance. »
Hermione hocha la tête. Un pari ? Très bien. Si c'était ce que voulait Parvati Patil. Et Hermione comptait bien faire mordre la poussière à cette petite obstinée, qui avait eu l'audace de la défier. Les terrains s'annonçaient glissants.
Il ne restait plus qu'une solution : trouver le journal intime, le prendre, le ramener à Parvati.
Aussi simple que bonjour. Enfin...
À partir de maintenant, les choses vont s'avérer plus difficiles que prévues. Au programme : Un Malefoy froid et narcissique, une Pansy Parkinson survoltée, et une Hermione plus que sceptique : Qu'est-ce qu'il écrit dans son journal intime ?
