Repost après 3 ans. C'est ma journée retour dans le passé. Corrigé et inchangé.
Un matin ordinaire au 221B Baker Street. Louise s'était réveillée en première aux alentours de 8h et se dirigeait vers la salle de bain à pas de loups, ne voulant pas réveiller son compagnon qui n'était autre que Sherlock Holmes.
La porte délicatement refermée, Louise s'avança vers le miroir à reculons, le scrutant avec méfiance comme si sa vie en dépendait. Elle pouvait déjà distinguer la silhouette de son corps se former peu à peu dans le miroir. La jeune femme se tenait debout devant son double. Ainsi, le supplice commença.
Le reflet qu'elle voyait ne lui plaisait pas du tout. Depuis 1 mois maintenant, la jeune femme avait une perception très négative de son corps, alors qu'il n'avait pas changé. Mais elle en était certaine, elle devenait de plus en plus grosse !
Le reflet qu'elle percevait ressemblait à un visage rond avec de petits yeux, une bouche trop petite, un nez recourbé, un double menton qui commençait à prendre place, des épaules trop carrées, un ventre parsemé de "bouées" de graisse pendantes, des hanches trop larges et des cuisses pareilles à de la peau d'orange.
En réalité, la jeune fille avait des rondeurs réparties harmonieusement et entrait dans une taille 46. Oui elle était clairement en surpoids, mais sa taille et ses courbes étaient proportionnées comme il le fallait. Car, ce qui la rendait craquante, c'était bien ses jolies rondeurs, en plus de son décolleté innocemment attirant.
Mais voilà, ce matin encore et selon elle, son corps avait enflé, augmenté, doublé de volume et s'était enlaidi ...
Oh, elle en avait essayé des régimes soient disant miraculeux, des comprimés coupe-faim, des sachets repas dégueulasses, des cachés destructeurs de graisse. Elle avait même essayé le sport intensif et régulier, mais sans grand succès, évidemment. La jeune femme avait alors décidé de faire très attention à ce qu'elle mangeait, entraînant alors un perpétuel manque et une faim quasi présente.
Devant le miroir, Louise attrapait son ventre dans ses mains et le tortillait, le rentrait, le compressait ... Puis elle s'attaqua à son menton et le tâta de tous les côtés comme s'il s'agissait d'une immondice sans nom. Ses mains prirent le chemin de ses joues qu'elle étira sur le côté pour voir à quoi ressemblerait son visage si ces joues de hamster n'étaient pas là.
Après une bonne demi-heure de contemplation désespérée, la jeune femme prit une douche et s'habilla. Son corps l'écœurait et cela devenait de plus en plus difficile pour elle de vivre avec.
Dans la pièce voisine, Sherlock se réveilla doucement en entendant l'eau couler. Il se décida alors à rejoindre sa compagne sous la douche. Malheureusement pour lui, la porte était verrouillée. Cela ne faisait qu'un mois que Louise avait pris cette habitude car avant cela, ils prenaient toujours une bonne douche relaxante ensemble. Le détective avait aussi l'habitude de voir Louise se promener en sous-vêtements dans la chambre sans se soucier de qui pourrait bien la voir. Mais tout cela avait cessé depuis 4 longues semaines.
Toc toc
_ Louise ? Je peux entrer ?
La jeune femme stoppa immédiatement l'eau et se jeta sur son peignoir pour s'envelopper, ou plutôt, pour se cacher dedans.
_ Non. Je suis sous la douche.
_ Ça j'avais compris. Mais ce n'est pas la première fois que je te vois nue tu sais.
Elle s'empourpra et lança un regard dubitatif vers le miroir. Ce même miroir qui lui renvoya une image qui lui fit tourner la tête. La faible buée collée contre celui-ci avait déformé le reflet de son corps. Son regard dévia aussitôt et vint se poser sur le mur.
_ Louise ?
_ Euh non non, n'entre pas.
_ Ah ça non, je ne peux pas étant donné que tu as fermé la porte à clefs… Ouvre-moi s'il te plaît.
_ Bon ... 2 secondes ! Dit-elle en empoignant ses vêtements et en les enfilant à une vitesse record sans même prendre le temps de se sécher avant. Ses cheveux encore mouillés finirent attachés en un chignon fou.
Quand elle fut enfin habillée, elle se hâta de se mettre un coup de crayon, du mascara et du fond de teint, histoire d'être potable. Elle ne voulait pas repousser son homme avec son visage délabré du matin !
_ Voilà ! Fini-t-elle en ouvrant la porte avec fracas.
Sherlock tomba nez à nez avec une Louise déjà maquillée, habillée et coiffée. En temps normal, la jeune femme traînait en pyjama jusqu'à 11h, se maquillait très peu, ne mettait jamais de fond de teint et se coiffait à la va-vite. Mais plus depuis 1 mois, vous l'avez deviné.
S'ensuit alors une tactique Sherlockienne. Il allait vite comprendre le pourquoi du comment de cette comédie. Il commença alors à poser une multitude de questions rapides. Louise allait répondre aussi rapidement par réflexe et elle finira par tomber dans le piège.
_ Tu es déjà prête ?
_ Oui.
_ Tu pars quelque part ?
_ Non.
_ Tu t'es maquillée.
_ Oui.
_ Tu t'es habillée en vitesse.
_ Oui.
_ Tu ne voulais pas que je te vois nue.
_Oui.
_ ...
Et Bingo ! Tout ce changement depuis 1 mois parce-qu'elle ne voulait plus qu'il la voit en sous-vêtements ou en tenue d'Ève. Mais pourquoi ? Cela faisait déjà 1 an qu'ils étaient ensemble et qu'ils logeaient ensemble, avec Watson et Mrs Hudson bien sûr, mais le couple dormait dans la même chambre et n'avait jamais était confronté à de la gêne. Alors pourquoi maintenant ?
_ Bon ... Je vais aller dire bonjour à John. Dit la jeune femme, mal à l'aise. Elle se dirigea alors vers l'escalier.
_ Louise ?
Le ton que son homme venait d'employer ne présageait rien de bon.
_ Viens ici, s'il te plaît.
Pas bon du tout.
Étant piégée, la jeune femme dû se résigner à faire demi-tour et à se rapprocher de son amant, les yeux baissés avec une moue d'enfant prit en faute.
Une fois arrivée près de son compagnon, celui-ci passa son index sous le menton de la jeune femme et releva son visage afin qu'elle le regarde.
_ Je crois qu'il faut qu'on parle.
