Bonjour à tous !

Voici un OS écrit dans le cadre des nuits d'HPF. C'est mon premier texte écrit lors de ma première nuit... Le principe est d'écrire un texte en une heure sur un thème donné... Bref, une heure, c'est court, et même si j'ai été inspirée, cet OS est bien plus elliptique qu'il ne devrait l'être. Cependant, j'ai décidé de jouer le jeu et de le publier tel quel. J'espère que ce ne sera pas incompréhensible...

Le thème était : Prédiction

Toutes les remarques, positives ou négatives, sont les bienvenues !

Bonne lecture !


La malédiction de Cassandre

- Ce n'est pas possible, ça n'existe pas, il doit bien y avoir une explication rationnelle.

- Hermione, je te rappelle que tu es une sorcière. Ta vie n'est pas rationnelle.

- Bien sûr que si, ce n'est pas parce que les sorciers ne sont pas portés sur la science qu'on ne peut pas expliquer la magie. Tout peut-être expliqué de manière rationnelle.

- Et bien moi, je te prédis que le futur te tombera dessus au moment où tu t'y attendras le moins, fit Luna d'une voix rêveuse dont le ton démentait la gravité des propos. Un jour, tu verras que tout ça existe réellement. Et si j'étais toi, je me méfierais. Le Destin n'aime pas qu'on nie son existence.

Luna reprit son horoscope moldu et cessa d'écouter Hermione. Le débat qui les opposait prit fin comme s'il n'avait jamais existé.

Hermione soupira et reprit son roman. C'était un roman d'anticipation moldu, comme elle les aimait. Légèrement inquiétant, très engagé, et surtout, parfaitement réaliste. Elle ne doutait pas que la situation dont il parlait pût devenir réelle une dizaine d'années plus tard.

Elle se moquait bien de ce que pouvait dire Luna. De toute manière, les deux amies n'étaient pas sur la même longueur d'onde, et ne le seraient jamais. Cela ne les empêchait pas de bien s'entendre, même si cela créait des débats aussi houleux que fréquents.

Ron arriva sur ces entrefaites.

- Mais qu'est-ce que vous faites-là toutes les deux ?

- On joue au bowling, je suppose que ça se voit, non ? fit Hermione en se levant pour embrasser son mari.

Luna pouffa, et Ron écarquilla les yeux.

- Je ne sais pas ce qu'est le bowling, mais j'ai comme l'impression que tu es en train de te payer ma tête. En plus, ma question n'était pas si absurde que ça ! Vous êtes toutes les deux chez Harry et Ginny, alors qu'ils ne sont pas là.

- Nous pourrions te retourner le compliment, fit Luna.

Ce fut au tour d'Hermione d'éclater de rire. Quiconque ne connaissant pas Luna aussi bien qu'elle aurait été incapable de déceler la touche d'ironie au fond de sa voix rêveuse. Mais Hermione avait beau se disputer avec Luna, cela ne l'empêchait pas de la connaître très bien.

Ron haussa les épaules et arbora un air contrit.

- Je suis un incompris !

Pourtant, il ne donna pas la moindre explication.

Hermione soupira et posa son livre.

- Pas besoin de faire de mystères trop longtemps. On attend que Ginny et Harry reviennent de Sainte-Mangouste avec le bébé, et je suppose que tu es là pour la même raison.

Au même moment, la cheminée s'éclaira d'une flamme verte. Hermione et Luna sautèrent sur leur pieds, prêtes à accueillir les jeunes parents et leur petit James.

/

- Oh toi, enfant née de la science et de la raison, entrée par hasard dans la magie. Par hasard, tu en sortiras, et seuls tes enfants et ton âme sœur se souviendront de ton nom, si tu n'accomplis pas ton Destin. Prend garde, la nouvelle lune approche, et décidera de la survie de ta Magie.

- Je vous demande pardon ?

Hermione fixait la femme qui lui faisait face avec perplexité. Elle était simplement entrée dans la boutique pour renouveler son nécessaire à potions de base, mais la vieille apothicaire n'avait pas semblé écouter sa demande. Bien au contraire, son regard s'était voilé, et elle avait débité des paroles sans queue ni tête d'une voix mécanique.

- Oh, excusez-moi, madame. Un moment d'absence, que puis-je pour vous ?

Hermione resta un moment silencieuse, encore troublée par ce qu'elle venait d'entendre. Elle se reprit toutefois assez vite.

- Il me faudrait les ingrédients nécessaires pour une potion anesthésiante pour bébé. Mon petit dernier fait ses dents, vous voyez...

Quand elle quitta la boutique, elle avait déjà presque oublié l'étrange prédiction...

Mais la nuit suivante, elle fit un rêve étrange. Luna, les yeux révulsés, lui criait que le destin la rattrapait, et qu'elle allait s'en mordre les doigts.

- Comme les Troyens, tu n'as pas voulu écouter Cassandre. Tant pis pour toi ! hurla-t-elle avant de disparaitre, la laissant seule dans une étendue grise et morne.

Elle s'éveilla en sursaut, le front trempé de sueur. En prenant garde à ne réveiller ni Ron, ni Hugo qui dormait dans son berceau, elle quitta la chambre. En chemise de nuit, elle sortit de la maison et s'installa dans le jardin. L'herbe était humide, et la nuit de mai était fraîche, mais elle était trop troublée par son rêve pour s'en rendre compte.

Elle jeta un œil à la lune, et se remémora les paroles de l'apothicaire. Soudain, elle fut prise d'un long frisson.

Et si c'était vrai ? Et si la prédiction de la vieille femme se réalisait ?

Hermione secoua la tête. Elle n'allait pas commencer à croire à ces sornettes. Evidemment, il y avait eu la prophétie qui avait décidé du destin d'Harry... Mais la prophétie n'avait rien provoqué, Voldemort avait choisi de la réaliser. Rien d'irrationnel là-dedans.

La jeune femme se leva brusquement. Elle avait du travail, il fallait qu'elle se lève tôt le lendemain. Elle n'avait pas le temps de divaguer. Elle ne pouvait pas s'accorder le luxe d'une nuit blanche.

Elle remonta se coucher.

/

La vie d'Hermione reprit comme si de rien n'était. La prédiction la hantait quelquefois, mais elle fermait les portes de son esprit à ce genre de malédictions. Son travail et ses enfants suffisaient à occuper ses pensées, elle n'avait pas besoin de faire tant d'efforts que cela...

Les jours passèrent, et ce souvenir s'effaça doucement de la mémoire d'Hermione.

Elle ne remarquait pas qu'un autre mécanisme commençait à agir lentement dans l'esprit des autres.

Une nuit, elle fut réveillée par les pleurs d'Hugo. Cela la surprit – il faisait ses nuits, désormais. Elle se leva rapidement, tenta de s'approcher du berceau, mais s'effondra avant d'y parvenir. Mais Ron avait le sommeil lourd, et cela ne l'éveilla pas.

Hermione était incapable de se relever. Elle se sentait vide, épuisée. Elle avait l'impression que cette force qui avait toujours circulé dans ses veines s'était tarie.

- Ron... murmura-t-elle.

Son mari continua à ronfler comme si de rien n'était.

- Ron... tenta-t-elle, plus fort.

Ce dernier émit un grognement.

- Ron, aide-moi...

Cela lui fit l'effet d'un sceau d'eau sur la tête.

- Oui, ma chérie ? s'exclama-t-il en sautant hors du lit. Ça ne va pas ?

Hermione secoua la tête.

- Je vais envoyer un patronus à Harry, il viendra garder les enfants, et on ira à Sainte-Mangouste.

Hermione émit un murmure affirmatif, et accompagna Ron au salon, en chancelant.

Quand Harry arriva, il donna l'accolade à Ron, qui l'attendait de pied ferme devant la cheminée.

- Mais qui est cette Hermione que tu accompagnes à l'hôpital au milieu de la nuit ?

Hermione et Ron ouvrirent des yeux ronds.

- C'est moi, murmura la jeune femme, trop épuisée pour s'exaspérer de l'humour déplacé de son meilleur ami.

- Oh, eh bien, enchanté madame.

Nouveau regard éberlué.

- Bon, on va y aller, trancha Ron.

Ce n'était pas le moment de s'énerver. Hermione se sentait mal, elle semblait à deux doigts de perdre connaissance.

- Vas-y d'abord, fit-il en lui tendant le pot de poudre de cheminette.

Hermione entra dans la cheminée en s'appuyant lourdement contre le manteau.

- Hôpital de Sainte-Mangouste, cria-t-elle en jetant une poignée de poudre.

Il ne se passa rien.

Hermione, paniquée, tomba à genoux.

- Ma chérie ! cria Ron en se précipitant.

Hermione cligna des yeux.

- Ron, ma baguette...

Il partit en courant, atteint l'étage en un rien de temps, revint. Quand Hermione prit sa baguette, elle tenta d'invoquer sa flamme préférée. Il ne se passa rien. Elle tenta de jeter un simple lumos. Toujours rien. Des étincelles. Rien, toujours rien.

- Non ! hurla-t-elle.