Dans cette fiction l'histoire commence un peu avant la bataille contre Hadès, car dès ce moment j'ai besoin de modifier quelques faits afin que mon histoire puisse commencer.
INTRODUCTION :
Les cinq pics dans la Chine profonde et ancestrale, Shiryu goûtait au bonheur et à la tranquillité, il était allongé sur le rocher surplombant la cascade de Rozan, réchauffé par le soleil, Shunrei à ses côtés, lui souriant avec amour et tendresse, comme elle l'avait toujours fait.
Lors de ces simples moments, il oubliait tout ce que lui et ses amis avaient traversé, les épreuves et les souffrances surmontées la bataille contre le sanctuaire et les chevaliers d'Or, les plaines gelées de l'Asgard, la guerre contre le Dieu des océans Poséidon. Le jeune homme posa son regard sur la jeune fille près de lui, combien avait-elle souffert elle aussi, tout cela par sa faute, et pourtant, elle n'avait jamais perdu espoir, ni patience, elle avait continué à l'aimer et à attendre son retour. Il l'avait toujours cru fragile, mais lorsque sa formation auprès du vieux maître avait prit fin et que son combat pour Athéna avait alors commencé, il s'était rendu compte à quel point elle était forte, c'était elle qui l'avait mené là où il en était aujourd'hui, à être encore vivant tout simplement. Si elle n'avait pas été près de lui à chaque instant, il n'aurait sûrement pas put vaincre tous ses ennemis et revenir vers elle.
Il restait près d'elle silencieux, se remémorant son visage et le son de sa voix qui lui manquait tant lorsqu'il devait partir, elle rougit en remarquant le regard, aveugle mais pourtant insistant, du jeune homme sur elle, et fixa son regard sur la main qu'il gardait doucement poser sur son ventre légèrement arrondit, le sourire de Shiryu s'élargit en sentant le doux embarras qu'elle ressentait. Il approcha son visage de son corps et embrassa tendrement le ventre dans lequel s'épanouissait une nouvelle vie.
Son bonheur n'aurait pu être plus complet, mais malheureusement depuis quelques temps il s'apercevait que le cosmos du vieux maître s'assombrissait de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait et lui-même sentait qu'au fond des ténèbres, le mal attendait son heure et que celle-ci n'allait pas tarder à venir. Il savait qu'il ne pourrait jamais voir le visage de son enfant, ni revoir celui de sa douce Shunrei, ses yeux ayant de nouveau perdus toute vie lors de la dernière guerre, mais ce qu'il craignait le plus était que peut-être lors de la prochaine bataille, tous ne reviendraient surement pas, lui y compris. Il craignait l'avenir le sien, celui de Shunrei et de leur enfant. Et si le mal se répandait sur terre ? Et s'il devait leur arriver malheur ? Cette crainte étreignait tout son être et toute son âme, ce doute pesait sur sa poitrine jusqu'à l'empêcher de respirer et de le réveiller paniqué et en sueur au beau milieu de la nuit.
Les événements suivants démontrèrent rapidement que les craintes de Shiryu s'avéraient être fondées. Un soir, sans plus d'explication le maitre parti, Shiryu sentit son cosmos disparaître soudainement alors qu'une minute plus tôt il brillait encore puissamment près de la cascade qu'il ne quittait presque jamais. A la place de celui-ci trois cosmos, souillés par le mal, s'annoncèrent, menaçant, s'approchant de façon malveillante près de Shunrei… sa Shunrei, leur enfant… Il se dirigea alors rapidement vers les trois hommes qui était en train de menacés toutes les promesses de bonheur et de joie que l'avenir lui avait fait entrevoir. Lorsqu'il arriva sur le rocher d'où émanaient ses forces malfaisantes, il ressentit la peur de Shunrei. Ils étaient en train de la menacer, ils avaient osé poser la main sur elle et la violenter, brusquer l'enfant qu'elle portait.
Shunrei, en voyant Shiryu s'approcher, le supplia de ne pas faire un pas de plus, comment aurait-il pu accéder à sa requête, la laisser, l'abandonner, mais il la comprenait, elle s'inquiétait pour lui avec la même intensité que lui s'inquiétait pour elle et leur bébé à venir. Ignorant la supplique de Shunrei, il s'approcha d'avantage et ordonna aux trois hommes masqué par de longues et lugubres capes noires de laisser Shunrei, ils lui lancèrent un rire cruel.
C'est alors que Shiryu les reconnus. Ses assaillants n'étaient autres que ses anciens ennemis, les chevaliers d'argent. Ils étaient censés être morts, il les avait combattus et vaincus, que cela pouvait-il bien signifier ?
La bataille s'engagea, Shunrei sentait son cœur sombrer dans la peur, Shiryu, l'homme qu'elle aimait, le père de son enfant, était en train de risquer sa vie, encore. S'était-elle trop avancée en croyant son récent bonheur éternel et immuable, Dieu la punissait-elle pour avoir été si orgueilleuse ? Elle vit Shiryu s'écraser lourdement sur le sol après avoir accusé une violente attaque, elle voulu accourir vers lui, mais il l'en empêcha en quelques mots lorsqu'il perçut les mouvements venant de sa direction :
« N'approches pas Shunrei ! Tu dois protéger notre enfant ! » Hurla-t-il.
Les sombres chevaliers rirent de nouveau.
« C'est vrai Shiryu… T'as pas l'air d'avoir eu le temps de t'ennuyer pendant que nous on pourrissait en enfer… » Dit Argol avec un sourire menaçant en posant son regard sur Shunrei qui fit un pas en arrière d'effroi.
Shiryu sentit la colère l'envahir lorsqu'il vit le chevalier de Persée s'approcher de sa bien-aimée.
« Tu n'auras pas le temps de la toucher que je t'y aurais déjà renvoyé » dit Shiryu rageusement alors qu'il s'était remis debout et qu'il s'employait à élever son cosmos. En quelques attaques les trois ennemis furent à terre.
Shiryu se tenait maintenant sur la pointe du rocher et faisait face à la cascade, silencieux. Où était passé le vieux maître ? Jamais ces hommes, même en s'alliant à trois contre lui, n'auraient pu le battre.
Shunrei encore sous le choc de la précédente attaque se précipita contre le flanc de Shiryu afin de s'y blottir, posant sa main contre le cœur du jeune homme, suivant chacun de ses battements en apparence paisibles. Elle craignait qu'il ne parte de nouveau risquer sa vie dans une autre guerre, qu'il ne l'abandonne une fois de plus à sa solitude et son désespoir, en son sein restait l'espoir qu'il resterait cette fois près d'elle, la situation était différente des précédentes, elle attendait leur enfant, il avait un devoir envers elle aussi à présent. Lorsqu'elle sentit la pression des doigts de Shiryu sur la peau frémissante de sa main, elle sourit en regardant son visage, ses espoirs seraient-ils comblés cette fois, resterait-il près d'elle ? Mais contrairement ce à quoi elle s'attendait, le jeune homme, sans un mot, n'avait pris sa main que pour la rejeter et se défaire de son étreinte.
« Je suis navré… Shunrei… » Souffla-t-il le visage grave.
Shunrei tomba à ses pieds en larmes. Le chevalier aurait voulu fondre sur elle pour la réconforter, son seul souhait avait toujours été de la protéger contre tous les malheurs de la vie, mais il avait été incapable de la protéger de lui, de la souffrance qu'elle ressentait par sa faute. Il resta immobile, écoutant tombé chaque larmes que la jeune fille versait, chacune de celles-ci le brûlant au plus profond de son être. Il la sentit alors se relever et s'éloigner de lui à petits pas, comme il aurait aimé la retenir, enfermer son petit corps fébrile dans ses bras pour ne plus jamais avoir à la relâcher… mais il ne pouvait pas, quelle ironie, pour la protéger du monde extérieur il devait la faire souffrir par lui-même.
Shunrei se retourna alors à quelques mètres de lui, son visage brouillé par les larmes, la colère et le désespoir.
« Très bien Shiryu ! Parts ! Parts cette fois-ci encore ! Mais je t'interdis de revenir ! » Lui cracha-t-elle.
Jamais il n'aurait cru entendre ça de la part de sa douce Shunrei, il venait de prendre le coup le plus meurtrier qu'on ne lui ait jamais assené.
« Oublies cet endroit ! Oublies que j'existe, et si un jour j'ai vraiment compté pour toi alors oublies le aussi ! Oublies ce qui a pu nous lier… » Continua-t-elle, son visage noyé de larme, « …et aussi ce qui devait nous unir dans l'avenir » conclut-elle, tenant son ventre dans ses mains.
Shiryu ne réagit pas, que pouvait-il dire ? Il devait partir pour elle, pour leur enfant, pour son devoir envers Athéna et le monde. Shunrei se sauva, se dirigeant vers leurs petite maison dans laquelle ils avaient espérés passer leur vie ensemble. Lorsqu'il perdit la jeune femme de vue, Shiryu tomba à genoux, une main sur la poitrine, tentant de maitriser la douleur qui l'emplissait, des larmes coulèrent lentement sur ses joues et vinrent s'abattre sur la pierre froide et sur son autre main sur laquelle il se retenait.
Après plusieurs dizaines de minutes, durant lesquelles Shiryu avait tenté de calmer le tourbillon qui bouillonnait dans ses veines, il retourna dans la chaumière où s'était réfugiée Shunrei, il ramassa son armure qui trônait dans leur chambre à coucher, Shunrei assise et silencieuse face à la coiffeuse, ne lui accordait ni regard, ni paroles. Il s'approcha doucement d'elle, nerveux, elle n'esquissa pas le moindre mouvement et ne semblait même pas remarquer sa présence.
Shiryu savait qu'il ne s'agissait pas d'une simple scène de ménage au sein d'un jeune couple, il connaissait Shunrei depuis son enfance, il savait comment la prendre en général lorsqu'elle était fâchée, ce qui lui arrivait par ailleurs très rarement. Cette fois-ci, c'était différent, ce n'était pas des paroles en l'air lorsqu'elle lui avait dit de ne jamais revenir, de l'oublier elle et leur enfant. Même s'il survivait et qu'il revenait, elle ne le laisserait pas faire, elle refuserait qu'il reste près d'elle. Il ne verra jamais la naissance de son enfant, il ne le verra pas grandir, ni Shunrei devenir mère, il ne connaîtra jamais le bonheur d'être père, celui pour lequel il s'était si ardemment préparé avec Shunrei. Il ne parvenait plus à garder le contrôle de ce qu'il ressentait, des larmes maculèrent rapidement et silencieusement son visage, il s'agenouilla et pressa son front contre le ventre de Shunrei qu'il enserrait de ses mains.
« Au revoir mon bébé… » Murmura-t-il en déposant un baiser sur le ventre de Shunrei, il se leva doucement. « Au revoir mon amour… » Souffla-t-il à l'intention de Shunrei, lorsqu'il se pencha pour l'embrasser elle détourna son visage de lui, il resta immobile quelques secondes, hésitant, il l'embrassa fortement sur le front et s'enfuit en pleurant, laissant derrière lui tout ce qu'il aimait et ce qu'il avait de plus précieux.
