Titre : Never say die
Source : Gundam Wing AC
Auteur(e) : Lysanea
Genre : yaoi, romance, basée sur l'histoire originale
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient sauf Lexie et les clients
Rating : T
Personnages : Heero Yuy, Duo Maxwell, Trowa Barton, Quatre Raberba Winner, Wufei Chang, et d'autres
Statut : finie
Résumé : Duo n'est plus Duo depuis longtemps et mène une vie heureuse sur un satellite lointain. Heero cherche à découvrir comment s'est arrivé et pourquoi, pour rendre à Duo son identité et son passé, le ramener à lui et à la vie à deux qu'ils avaient commencé de construire. Mais pourra-t-il arracher Duo à sa nouvelle vie, en apparence si parfaite ? Le voudra-t-il seulement, en le découvrant si heureux ?
Notes : Bonjour à tous et merci d'être là pour découvrir cette nouvelle histoire. J'espère que ce premier chapitre vous donnera envie de continuer à la lire. L'année 2013 a très mal commencé pour moi et durant ces mois difficiles, j'ai imaginé cette petite fic et l'aie écrite dès que ça m'était possible. Ca m'a donné l'impression de renouer avec l'écriture, je me sentais un peu perdue avec « une semaine de toi 3 ». Bref, j'espère que ça me permettra de renouer avec mes lecteurs aussi !
Une pensée particulière pour ma chère Yuy…
Bonne lecture !
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Chapitre Premier : Te retrouver et t'approcher
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Middle Prussia
Librairie- Salon de thé Les passeurs de textes
Lundi 21 mai AC 205
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- Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part.
Heero se tourne vers Duo, qu'il a vu approcher.
Mais l'espoir qui commençait à l'envahir est immédiatement étouffé lorsqu'il croise son regard.
Duo sourit et lui désigne le présentoir devant eux d'un léger mouvement de tête.
- Vous avez l'air d'avoir du mal à vous décider entre ces livres. Moi, j'ai adoré « Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part. » Vous ne l'aviez pas remarqué…
- Quoi ?
- Le livre, répond-il en en prenant un exemplaire. C'est un titre qu'on retient, mais apparemment, il ne fait pas partie de ceux qui vous font hésiter.
- Je me fie aux auteurs, pas aux titres.
- Anna Gavalda était une écrivaine très connue, à son époque. C'est pour ça que j'ai choisi de la mettre en avant dans cet espace dédié aux écrivains des XXème et XXIème siècles de l'Ere avant la Colonisation.
- Ce nom ne me dit rien.
Duo hausse les épaules dans un mouvement empreint d'une certaine élégance.
- Après tout, si la littérature de ce genre et de cette époque, c'est pas votre truc, ça se comprend !
- Hn.
- Dans ce cas, vous n'êtes pas du bon côté de la librairie…
- La table faite en livres a attiré mon attention.
- C'est le but, s'enthousiasme Duo. Nous avons pris les livres où il manquait des pages, ou des passages parce que l'écriture s'est effacé, avec le temps ou les conditions de conservation, et on les a collés, puis vernis. Elle tient bien !
- C'est original.
- Merci ! J'en suis plutôt fier ! Surtout pour la thématique de ce rayon, ça colle bien. Et ça attire, vous en avez fait l'expérience.
- Hn.
- Mais ce n'est pas suffisant. D'après ce que vous m'avez dit, vous ne laissez jamais aucune chance aux nouveaux écrivains ou à ceux dont vous n'avez jamais entendu parler ?
- Non.
Duo éclate de rire face à tant de franchise et le cœur d'Heero se serre un peu plus.
Combien de secondes, de minutes, de jours, de semaines, de mois, d'années se sont écoulés depuis la dernière fois qu'il a entendu ce son ?
Il a la réponse exacte à la seconde près, mais elle est balayée en cet instant.
- Vous n'êtes pas éditeur, rassurez-moi ? est en train de lui demander Duo, tout en arrangeant les livres sur les présentoirs et les tables à proximité.
- Vous êtes écrivain ? l'interroge-t-il à son tour, plutôt que de répondre.
Ceci, bien qu'il sache déjà que Duo va lui répondre par la négative.
Il l'a assez observé sur son lieu de travail ces derniers jours et il en connaît les moindres détails.
- Non, même si ça m'aurait plu, confirme-t-il d'ailleurs. Je suis le libraire, vous avez dû le comprendre. Je m'appelle Donovan, ajoute-t-il en tapotant le badge fixé à la poche de sa chemise noire.
Les lettres s'alignent dans une écriture noire penchée, stylisée mais facilement lisible, clamant une identité mensongère.
Heero le ressent comme une véritable insulte à Duo et les valeurs qu'il a toujours défendues.
- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, reprend Duo, n'hésitez pas à venir me voir. Si vous ne me trouvez pas au comptoir ou dans les rayons, c'est que je suis dans la réserve…. Mais je n'y reste pas trop longtemps aux heures d'ouverture. Nous sommes deux, sauf à l'heure du déjeuner, comme vous pouvez le voir. Y aura toujours quelqu'un pour vous renseigner !
- Merci.
- Je vous en prie !
Duo allait s'éloigner sur un sourire, mais Heero le retient en quelques mots.
- Nous n'avons pas fini notre discussion.
- Ah oui ! c'est vrai que vous ne m'avez pas dit si vous étiez éditeur ou non…
- Si vous n'êtes pas auteur, le fait que je sois éditeur n'a aucune importance pour vous.
- Ce n'est pas faux, mais je pense à tous ces jeunes talents à qui on ne donne pas leur chance... Ou à qui une maison d'édition a fait confiance, que nous, libraires, avons mis en avant, mais le public n'a pas suivi… C'est tellement dommage !
- C'est logique de suivre des valeurs sûres.
- Qui ont, un jour, été de jeunes premiers.
- Certes.
- Ah, une victoire ! triomphe Duo. Vous serez un peu plus indulgent, alors ?
- Je le suis déjà.
- De quelle façon ?
- Je lis aussi sur recommandation, même sans connaître l'auteur.
Duo se penche vers Heero pour reprendre un exemplaire du livre d'Anna Gavalda derrière lui et le lui tend, le troublant par sa soudaine proximité, plus qu'il n'aurait jamais pensé l'être par ce simple mouvement.
- Alors je vous le recommande fortement. Je me suis déjà présenté, donc si on vous demande qui vous l'a conseillé, vous pourrez répondre « un libraire » et même donner mon prénom ! En plus, j'étais pas sûr que vous accepteriez de suivre l'avis d'un parfait inconnu, même si ma profession fait qu'on nous accorde une certaine confiance. Bien sûr, je sais bien qu'échanger nos noms ne fait pas de nous les meilleurs amis du monde, mais c'est un bon début !
Heero prend le livre, cherchant un signe au fond de son regard bien qu'il sache déjà qu'il n'y trouvera rien de ce qu'il espère.
- Merci.
- Mais de rien ! Vous verrez, il est vraiment bien. C'est un recueil de nouvelles, et ma préférée, c'est vraiment celle qui a donné le titre, je ne saurai pas vraiment dire pourquoi. Peut-être parce que c'est un militaire qui raconte et que mon ami l'est.
- Votre ami ?
- Oui. Ah ! excusez-moi, quelqu'un attend au comptoir. Ma collègue n'est pas encore revenue de sa pause déjeuner, je suis tout seul pour l'instant…
Heero hoche la tête et Duo rejoint le comptoir accueil-caisse avec un grand sourire.
Il feuillette le livre en jetant quelques coups d'œil à Duo, sans le fixer, car il ne veut pas se rendre suspect par une attitude étrange.
Duo tourne son regard vers lui une ou deux fois et lui sourit, mais reste concentré sur son travail, tout en échangeant quelques mots enjoués avec la cliente.
Une habituée, apparemment.
Heero se demande même si elle est réellement intéressée par les livres qu'elle a choisi, vu la manière dont elle se comporte avec Duo.
Elle est de toute évidence en mode « séductrice », bien que Duo soit totalement hermétique à ses gestes et ses sous-entendus.
Il ignore ses allusions et la repousse avec un très grand professionnalisme, ce qui n'étonne nullement Heero.
Une fois celle-ci partie, Heero rejoint la caisse avant qu'un autre des clients présents ne le fasse.
La librairie est assez grande et il y a du monde, autant du côté des livres papiers que des bornes numériques de téléchargements ou des caisses automatiques.
- Je le prends, dit-il à Duo en posant le livre sur le comptoir.
Il ne l'a pas ouvert, il n'a même pas jeté un œil à la quatrième de couverture mais peu importe.
- Génial ! Vous ne le regretterez pas, je vous assure.
- Je vous fais confiance.
Heero aurait voulu que le regard de Duo se trouble, que quelque chose se passe en lui, comme un rappel lointain de ce qu'ils ont été et de ce qu'ils ont vécu ensemble.
Lorsqu'ils mettaient chacun leur vie aux mains de l'autre sans une seule hésitation.
Mais rien, Duo continue de lui offrir cet incroyable sourire qui n'a rien de commercial et qui fait toute la différence.
- Je ne vous avais jamais vu, avant, vous êtes de passage ? Sans vouloir être indiscret…
- Hn.
- J'espère que vous aurez pu le lire avant de repartir, comme ça, vous pourrez revenir me voir et me donner votre avis, si vous avez le temps. Ca fera neuf crédits, s'il vous plaît.
- Je compte rester un moment, l'informe Heero en lui tendant un billet de dix crédits.
- Merci. C'est parfait, si vous restez ! Notre ville est assez sympa à visiter. Même si vous êtes là pour le boulot, vous aurez certainement le temps de faire un peu de tourisme.
- Peut-être.
- Et le livre se lit vite, ajoute-t-il en lui rendant sa monnaie. Surtout si vous aimez dès le début.
- Je vous donnerai la réponse à ma prochaine visite.
Le sourire de Duo s'élargit, alors qu'il lui tend le sac avec le livre.
- Avec plaisir. Vous avez toujours la possibilité de laisser votre avis sur notre site, ceci dit.
- J'aime bien le contact direct.
S'il avait dit ça à l'époque, Duo aurait ri et il aurait eu bien du mal à le calmer…
Et il en aurait entendu parler encore longtemps…
- Je vous ai mis le programme de nos prochains évènements culturels, au cas où ça vous intéresserait, le temps de votre séjour. Je sais pas si vous êtes un grand lecteur, mais comme vous êtes de passage seulement et que vous avez pris le temps d'entrer dans une librairie, j'en déduis que si… J'ai tort ?
- J'avais un ami qui lisait beaucoup.
Si la réponse surprend Duo, il n'en laisse rien paraître.
- Et c'est lui qui vous a donné le goût de la lecture ?
- Hn.
- Moi aussi, je le dois à mon ami. Sa bibliothèque est impressionnante ! Elle occupe une des plus grandes pièces de notre maison.
Heero prend note : Duo pense que son intérêt pour les livres lui vient de quelqu'un, une personne qui, visiblement, partage sa vie, aujourd'hui.
Il s'y attendait, mais une drôle de sensation, fortement désagréable, lui soulève le cœur et l'estomac, lui laissant un goût amer dans la bouche.
Mais bien évidemment, il n'en montre rien.
- Et pour rivaliser avec lui, vous travaillez dans une librairie.
- Pas du tout, se défend Duo après avoir ri à cette remarque. Ou alors, c'est inconscient, je ne suis pas en conflit avec lui… Mais attendez, comment vous savez su que c'était un homme, d'abord ?
- Un hétérosexuel parlera de sa petite-amie, un homosexuel évoquera simplement son ami.
- C'est vrai, reconnaît Duo. Vous êtes perspicace et observateur !
- Et je vous empêche de travailler.
- Oh ! non, ne vous en faites pas… J'aime bien discuter avec les gens, et pas que de livres ou d'auteurs ! Mais je vois bien une ou deux personnes qui n'osent pas trop approcher… Je vais vers les autres très naturellement, c'est pour ça que j'ai pu vous parler facilement, mais je reconnais que vous êtes un peu… intimidant.
- C'est volontaire.
A nouveau, le rire de Duo résonne.
- Vous êtes vraiment pas banal, aussi !
Heero tend sa main.
- Heero…Ki, ajoute-t-il au dernier moment.
- Hiroki ? C'est original, remarque Duo en serrant sa main chaleureusement. Vous l'écrivez comment ?
Heero prend le stylo posé sur le comptoir et griffonne un « Hiroki » en lettres latines sur son ticket de caisse.
- C'est comme ça que je l'imaginais ! Vous utilisez le kanji de « grand » et celui de « arbre », « 弘樹 » c'est bien ça ? écrit-il à son tour en dessous.
- Hn. Vous connaissez le japonais ? feint-il de s'étonner.
- J'ai quelques notions, oui. J'aime beaucoup cette langue et cette culture. C'est aussi le cas de vos parents ou vous avez carrément des origines nippones ?
- Je suis métissé russe et japonais. Mon prénom complet est Hiroyuki, « neige étendue », ce qui est une référence en japonais aux plaines glacées de Sibérie. Je préfère la forme courte Hiroki, bien que ça perde son sens.
- C'est vrai, mais ce sont de beaux prénoms tous les deux. J'aime bien leur musicalité.
- Merci.
- En tous cas, je le répète, vous êtes vraiment pas banal ! sourit encore Duo. Et je suis ravi de vous connaître, Hiroki.
- Ce n'est sûrement pas le cas des autres clients.
- Ce n'est pas important, ça. Tant que vous ne les agressez pas !
- Je ne voudrais pas les faire fuir par ma simple présence.
- Ils vont juste attendre que vous soyez parti… mais je ne vous chasse pas ! se reprend-il.
- J'ai encore à faire, le rassure Heero. Et je repasserai bientôt.
- Dans ce cas, je ne vous retiens pas. Et je vous dis à une prochaine fois avec plaisir, Hiroki, vraiment.
- Merci.
- A bientôt et bonne fin de journée !
- A vous aussi, Donovan.
Sur un léger sourire Heero sort de la librairie, sentant encore le regard de Duo sur lui, jusqu'à ce qu'un autre client requiert son attention.
Il pousse un discret soupir et rejoint le vélo qu'il a loué dès son arrivée.
Une fois bien assis sur la selle mais un pied toujours au sol, il sort son portable et appuie sur le 4.
N'obtenant aucune réponse au bout de plusieurs sonneries, il coupe et compose le 5.
Cette fois, il ne faut pas plus de deux secondes avant qu'on ne décroche.
- Chang.
- Je l'ai retrouvé, annonce Heero sans préambule.
Un net soupir de soulagement se fait entendre.
- Enfin. Où ?
De simples mots prononcés avec toute la retenue légendaire du chinois, tout en tempérance et en mesure, les émotions canalisées et tues, modestement exprimées malgré leur intensité.
Cela fait si longtemps qu'il attend d'entendre ces mots-là.
- Sur B2126 un satellite mineur du groupe L6 à quatre jours et six heures de la Terre. Dans une ville essentiellement touristique appelée Middle Prussia.
- Tu n'es pas sérieux ? Bien sûr que tu l'es… reprend-il, face au silence d'Heero, bien plus éloquent qu'une réponse formulée. Comme tu le sais, Yuy, ce groupe nommé L6 est en réalité au point Lagrange 5, un espace inoccupé depuis la destruction de ma colonie d'origine, L5 A0206, et des satellites qui dépendaient d'elle.
- Hn.
- En hommage à mes ancêtres, je la reconstruis dans ce même point L5. La Colonie principale L5-A0207, ou L5.7, où je passe parfois des semaines entières, est à moins d'un jour du satellite dont tu me parles.
- Je sais tout ça, Wufei.
- Et tu m'informes seulement maintenant de ton projet de porter tes recherches en ce lieu ?
- Je ne pouvais pas t'en parler avant. Et je préfère ne pas t'expliquer pourquoi encore.
- Cela a un rapport avec ce que tu m'as demandé de faire, avant ton départ ?
- Hn.
Connaissant très bien Heero, Wufei n'en demande pas davantage.
Il a reconnu cette légère inflexion de voix, imperceptible pour tant d'autres, qui indique clairement qu'il ne faut pas insister.
- L'important est que ton intuition ait été la bonne. Mais je n'imaginais pas qu'il puisse être si loin de la Terre, et parallèlement si près de moi. Comment a-t-il atterri là-bas ?
- C'est ce que je cherche à savoir.
- Lui as-tu déjà parlé ?
- Hn.
- Comment va-t-il ?
- Il est aussi amnésique que Trowa à son réveil.
- Et en moyenne une fois par mois, depuis. C'est d'ailleurs à nouveau le cas depuis deux jours.
- C'est pour ça que Quatre est injoignable.
- Il est avec Barton dans l'une de ses résidences secondaires au bord de la mer.
- Je vois.
- Pas moi. Quelle est donc cette analogie stupide, Yuy ? En quoi faire trempette avec Barton permet-il de ramener sa mémoire à la surface ?
- Je ne sais pas, mais ça marche, Wufei.
- Une coïncidence.
- La même tous les mois depuis plus de quatre ans ?
Wufei perçoit clairement son ton moqueur.
- Si c'est réellement ce qui ravive la mémoire de Barton, tu n'as plus qu'à aller proposer quelques longueurs à Maxwell.
- Ce n'est pas si simple que ça.
- Je suis certain que tu feras en sorte que ça le soit. As-tu besoin d'aide ?
- Pas pour le moment. Je continue mon approche.
- Et comment te sens-tu ?
- Tu t'inquiètes ?
- De ton état dépend le reste, alors oui, je préfère vérifier.
- Quel reste ?
- La possibilité de ramener Maxwell.
- Quel que soit mon état, je le ramènerai, si c'est le mieux à faire.
- Qu'est-ce que tu veux dire par-là ?
- D'après mes observations, sa vie actuelle lui convient. Il adore son métier de libraire. Et il a quelqu'un qui le rend heureux.
- Ca ne m'étonne qu'à moitié venant de Maxwell. Mais c'était à prévoir, après toutes ces années, Yuy. Il n'y avait que deux possibilités au fait qu'il ne réapparaisse pas : soit il n'était plus, soit il avait perdu la mémoire et avait refait sa vie ailleurs.
- Il était évident que c'était la seconde option.
- Nous ressentions tous qu'il était en vie, Winner et toi avec plus de force. Mais je te l'ai déjà dit, comment déterminer si ce n'était pas simplement un refus d'accepter l'autre éventualité ?
- Je t'enverrai sa photo la prochaine fois et tu confirmeras que c'est bien lui. Mon refus d'accepter la possibilité de sa mort peut bien m'avoir donné des hallucinations.
Encore une fois, le ton moqueur n'échappe pas à Wufei, qui soupire mais choisit de ne pas relever.
- Recueille toutes les données et fais ce qu'il faut, Yuy. Même si tu es plus qu'impliqué, j'ai confiance en ton jugement. L'enjeu est trop important.
- Hn.
- Et tiens-nous au courant.
- Comme convenu.
- J'informerai Winner de mon côté.
- Attends que Trowa soit remis.
- Cette précaution est inutile, il ne pourra pas te rejoindre, même s'il le souhaite.
- Tout comme toi.
- De toute évidence et je le regrette. Nous viendrons dès que possible, quitte à rester à l'abri du regard de Maxwell.
- Je doute qu'il réagisse à votre présence.
- Tu préfèrerais sûrement, vu qu'il n'a pas réagi à la tienne.
- On en est plus là, Wufei. Peu importe ce qui provoque une réaction, je donnerai l'importe quoi pour qu'il en ait une en lien avec nous et celui qu'il était.
- Je ne doute pas un seul instant que tu serais même prêt à reconstruire DeathScythe, pour cela.
- Ou pointer mon arme sur Réléna.
- Et risquer la cour martiale ? Joli ! Non, je suis certain que nous n'aurons nul besoin d'en arriver à de tels extrêmes. Tu trouveras un moyen et nous t'y aiderons.
- Pour m'éviter la cour martiale ? C'est gentil.
- Shazi ! Pour Maxwell, pour vous deux. Que tu cesses d'être le corps sans âme qui erre depuis trop d'années. Je ne suis plus loin de t'appeler Nataku.
- Quel honneur.
- Un honneur, mais non une fierté. Alors fais ce qu'il faut, encore une fois. Et d'ici à ce que nous puissions te rejoindre, bon courage, Yuy.
- Merci, Wufei.
- Merci à toi, Preventer Ice.
- Haï. Ninmu Suiku. (Oui. Mission accomplie).
- Tsugi shoo no maku ga ima agaru. (Le rideau se lève désormais sur un nouveau chapitre)
- Ninmu ryoukaï. (Mission acceptée)
Heero coupe la communication sur cette parfaite illustration du lien qu'il a développé avec Wufei, ces dernières années.
En acceptant d'échanger quelques mots en japonais avec lui, le chinois lui témoigne son respect et ici, sa reconnaissance, ainsi que son amitié et son soutien.
Il range son portable et après un dernier regard vers la librairie où il n'aperçoit malheureusement pas Duo, il regagne son hôtel.
Il doit réfléchir calmement à la suite et ce qu'il peut faire avant que les autres ne le rejoignent, car il n'a absolument pas le droit à l'erreur.
Avoir cherché Duo pendant quatre ans et onze mois a été très difficile, mais les années passant, il n'a jamais écarté la possibilité que le plus dur resterait à faire, une fois qu'il l'aurait retrouvé.
Car s'il y a bien une chose dont il n'a jamais douté, c'est qu'il finirait par le retrouver.
C'est cette seule certitude qui l'a maintenu en vie, durant toutes ces années sans lui.
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A suivre
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Notes :
Never say-die a plusieurs sens (c'est pour ça que j'aime autant l'anglais) : littéralement, on pourrait le traduire par « ne jamais dire (c'est) mort », donc, ne jamais abandonner, tenir bon, s'accrocher. C'est une expression équivalente à notre « ne jamais s'avouer vaincu », et à notre adjectif « persévérant ». Je l'ai choisi parce que ça colle autant à la situation qu'à Heero. Et puis si on prend juste les mots, on peut lire « ne jamais parler de mort » dans ce le sens où ils n'ont jamais cru en la mort de Duo.
Pour tout ce qui concerne les colonies, les distances entre elles etc, si ça vous intéresse, je vous invite à aller consulter les articles traitant des points de Lagrange. Je suis archi nulle en sciences et en formules alors je pourrais même pas vous résumer ça clairement.
Sinon, merci d'avoir lu ce premier chapitre, j'espère qu'il vous a assez intrigué pour vous donner envie de lire le suivant.
A bientôt pour la suite et bonne continuation à vous.
Lysanea
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