Genre : Romance, Yaoi, Amitié

Pairing : Koyama Keiichiro et Nishikido Ryo, Yamashita Tomohisa et Tegoshi Yuya, Koyama Keiichiro et Shigeaki Kato

Résumé : Ryo, misanthrope, violent rencontre Keiichiro. Et tout bascule.

Remarque(s) particulière(s) : Je n'ai absolument pas tenu compte des âges. Donc pour ma fic, Koyama et Tegoshi sont les plus jeunes (19 ans) et Yamashita, Nishikido, Masuda et Shigeaki ont tous les quatre 21 ans.


CHAPITRE 1

J'ai toujours détesté mon pays. Aux yeux de tous, le Japon est ambassadeur de droiture, respect, politesse, mais de l'intérieur, c'est tout autrement. Il n'y a pas plus hypocrite et vil Etat sur Terre. Où qu'aille, il y a toujours des sourires commerciaux, des gens qui s'intéressent à vous que par profit. Je déteste cette nature humaine. Je déteste le Japon et ses habitants. Misanthrope ? Evidemment ! Tellement, que ça aurait pu être mon deuxième prénom.

Je tournai mon regard vers mon meilleur ami. Il n'y a toujours eu que lui - ou presque - que j'arrivais à supporter et à apprécier. En fait, il était le premier à m'avoir apprivoisé et accepté tel que je suis. Notre rencontre a été fruit du hasard. Il a déménagé à côté de chez moi alors que je venais d'avoir 9 ans. Nous en avons 21 et on ne s'est jamais vraiment quitté. Ca a été un vrai coup de foudre amical. Nous avons pu faire les quatre cents coups ensemble, notre crise d'ado ensemble, le lycée ensemble et nous sommes même à la fac ensemble, avec les mêmes ambitions : chanter, dominer ce Japon vil et le rendre plus joyeux.

Il me regarda à son tour et je pu déceler dans ses yeux une pointe d'appréhension.

- Il y a un problème, Pi ? demandais-je alors.

- Je… ne sais pas comment te le dire.

Nous nous adorions mais, parfois, à cause de ma rancœur envers le genre humain, il avait peur de me parler. Comme toutes les fois où il m'a présenté ses petites amies. Je n'avais jamais ma langue dans ma poche et j'envoyais sur les roses toutes celles que je n'aimais pas. Et je n'en ai jamais aimé aucune. Bien sûr, j'ai moi-même eu des petites amies. Ce n'était jamais rien de bien sérieux. Quelques passades, en allant parfois très loin, mais il n'y a jamais vraiment eu d'amour. Quelques sentiments flous, oui, mais jamais d'amour.

Je regardais Pi, ou Yamashita Tomohisa, et l'incitait du regard à poursuivre.

- Je… suis avec… quelqu'un en ce moment.

- Oh…

Je n'avais pas réussi à dire autre chose. Bien que mon ami était du genre coureur de jupons et avait pas mal de succès, il n'avait plus été avec personne depuis plusieurs mois. Enfin, ça, c'était ce qu'il me disait.

- Depuis quand ? demandais-je sur un ton plus froid que je ne le voulais réellement.

- Deux… Deux tout petits mois…

- Deux mois ? m'écriais-je. Et tu comptais me le dire quand ? Pour votre mariage ?

Il baissa les yeux. Mes mots avaient dépassé ma pensée. Je lui mis la main sur l'épaule et lui souriais doucement alors qu'il releva le regard vers moi.

- Excuse-moi. Je la connais ?

- Non… Tu ne le connais pas…

- « le » ?

Il baissa une nouvelle fois les yeux. Mon meilleur ami était avec… Un homme ? Je n'ai pourtant jamais rien remarqué ! Deux mois qu'ils sont ensemble ? Pourtant, chaque fois que nous étions sortis, il m'avait fait part de ses goûts sur telle ou telle fille. Je n'ai jamais été homophobe. J'étais même plutôt ouvert de ce côté-là. Je pensais même que ces personnes homosexuelles ou bisexuelles étaient bien plus intéressantes que ces hétérosexuels enfermés dans leurs carcans de moralité et de droiture. Moralité et droiture complètement imaginaires.

- Comment s'appelle-t-il ?

- Tegoshi Yûya. Il a 19 ans. Il habite près de…

- Yamapi, le coupais-je. Je ne t'ai pas demandé tout son état civil, juste comment il s'appelait.

Nous rîmes un peu. Il s'était emballé, comme à chaque fois… A chaque fois qu'il croyait réellement aimer la personne avec qui il était. Pi était parfaitement mon opposé pour ça. Il n'a jamais aimé les coups d'un soir ou être avec une personne sans avoir une once d'amour pour elle. Peut-être s'était-il vraiment trouvé dans les bras d'un homme ? J'eu une légère grimace à cette pensée. J'avais du mal à imaginer mon meilleur ami avec un homme.

- Tu voudras bien… le rencontrer ? Et être gentil avec lui ?

- Le rencontrer ? Bien sûr ! Être gentil, je ne sais pas.

- S'il te plaît, Ryo-chan, je… Je l'aime.

Un sourire naquit sur mon visage. Combien de fois m'avait-il dit cette phrase ? Il comprit le sens de mon sourire et s'en offusqua.

- Nishikido Ryo ! Je suis sérieux cette fois !

- Oh, je t'en pris, Pi. Combien de fois tu m'as sorti ta réplique ? Et comment ça s'est finis à chaque fois ? Ton romantisme te tuera ! Et romantisme, au sens littéral ! « Pour aimer, il faut souffrir ! ». Bon sang, Yamapi, tu vis à quelle époque ?

Il se leva et tourna les talons. Je soupirai. Parfois, j'avais l'impression d'avoir affaire à un gamin de 13 ans encore tout naïf. Il connaissait pourtant la dureté des gens et de la vie. Après plusieurs minutes, je me levai à mon tour et enfonçai mes mains dans mes poches. Je commençais tout juste à avancer que mon téléphone vibra.

- Oui, Yamapi ?

- Maintenant, au Kintaros. On t'attend pour manger.

- Mais Pi, il est… 11h30.

Il avait déjà raccroché. Soufflant un peu plus, je me dirigeais vers le petit restaurant familial qu'il y avait dans la rue où habitait Tomohisa. Nous nous étions toujours promis d'y aller un jour, mais nous n'avions encore jamais eu l'occasion. Voilà chose réglée…

J'y arrivais bien vite… Apparemment, Pi et son Tegoshi Yûya était déjà là. Il avait prévu de nous faire se rencontrer aujourd'hui. En à peine 5 minutes, il n'aurait pas eu le temps de prévenir son… petit ami… Bref… A contre cœur, j'entrai dans le restaurant.

- Bienvenue, me lança une voix d'homme.

Je ne lui répondis pas et avança vers mon meilleur ami.

- Tego-chan, je te présente mon meilleur ami, Nishikido Ryo. Ryo-chan, voilà Tegoshi Yûya, mon petit ami.

- Ca m'étonne pas qu'il soit comme ça, dis-je en m'asseyant négligemment sur la banquette qui leur faisait face.

Leurs visages se décomposèrent et Pi me lança un regard noir. Tegoshi était un homme plutôt maigrichon, pas beaucoup plus petit que Yamapi. Il semblait assez faible et ça ne m'étonnais pas que Pi veuille jouer les preux chevaliers. Même avec un homme. Tegoshi aurait très bien pu s'habiller en fille, qu'on ne remarquerait pas que c'était en fait un homme.

- Bonjour. Avez-vous choisis ? lança la même voix que lorsque j'étais entré.

Mon regard se posa alors sur cet homme. Un homme de la même tranche d'âge que nous. Il avait un sourire que je n'aimais pas ! Un sourire qui… n'avait absolument rien de commercial, un sourire bien sincère. Pourquoi ne l'aimais-je pas dans ce cas ? Il avait une aura horriblement éblouissante et d'une gentillesse insoutenable. Je détestais déjà cet homme que je ne connaissais pas. Je le détestais autant que j'avais envie de le connaître.

- On n'a pas encore eu le temps de regarder, Keii-chan. Tu peux repasser dans quelques minutes ?

« Keii-chan » ? Tegoshi connaissait ce type ? Une raison de plus de le détester.

Je pris la carte et la parcouru rapidement. Je n'avais pas faim de toute façon. Pi me regardait intensément. J'allais encore recevoir ses foudres lorsque nous serons qu'à deux. Un lourd silence s'installa entre nous trois. Je les observais tour à tour. Quand mon regard rencontra celui de Tegoshi, je le vis se tendre un peu.

- Je te fais peur, Tegoshi ?

- N-non.

Un grand sourire prit place sur mon visage. Je ne pouvais m'en empêcher, bien qu'il avait l'air bien sympathique, mais je ne pouvais pas laisser mon meilleur ami à n'importe qui. Tegoshi prit son verre d'une main tremblante et le porta doucement à ses lèvres.

- Vous avez déjà couché ensemble ? dis-je d'un ton détaché.

Tegoshi s'étouffa avec son eau qu'il n'avait pas eu le temps de l'avaler alors que je me retenais de rire. Yamapi lui prit la main et caressa doucement le dos en lui murmurant de petites phrases que je n'entendais pas. Je devais m'avouer vaincu par ce petit bout d'homme. Pi avait l'air de beaucoup l'aimer. Je soufflais.

- Tu vas bien, Tego-chan ?

« Keii » était revenu en entendant son ami tousser. Je l'observais de nouveau. Son sourire avait disparu pour laisser place à l'inquiétude. Pas cette inquiétude commerciale qu'ont tout ces gens, mais une bien réelle. Tegoshi lui souri pour lui montrer que tout aller bien.

- Bon je m'en vais, lançais-je en me levant. Pi, tu as ma bénédiction.

Il leva un regard vers moi tandis que je lui souriais. Ses lèvres s'étirèrent quand il vit que mon sourire était vraiment sincère. Je lui avais assez mis de bâtons dans les roues en amour.

- Vous n'avez rien mangé portant ! s'offusqua « Keii-chan ».

- Je n'avais pas très faim de toute façon. Pi, on se voit à la fac demain ?

Je sortis du restaurant presque en courant. Je n'en pouvais plus de rester dans ce restaurant dégoulinant d'amitié et d'amour. Le genre humain ne m'avait pas habitué à ça ! Je n'avais même pas vu mes parents s'aimer. Ils s'étaient toujours déchirés et avaient finis par divorcer avant que l'un ne tue l'autre.

Quant à moi, ma haine me poussait à être assez bagarreur. Je réglais tous mes différents avec mes poings. Je ne comptais plus le nombre de fois où Pi et moi en étions venus aux mains.

Je trainais dans les rues de la capitale nippone. Tous ces gens qui couraient sans se voir ou s'apercevoir me donnaient envie de vomir. Je n'étais pas quelqu'un de très réactif et j'aimais prendre mon temps pour toutes choses. Je ne comprenais pas qu'on pouvait courir tout au long de la journée. Je n'aimais pas être pressé et contraint. Je me demandais encore ce que je faisais en faculté de lettres.

J'avais tout à coup une furieuse envie de me défouler, de taper sur quelque chose… Ou quelqu'un… Sans y faire attention, le visage de ce « Keii » me revint en mémoire. Je ne me comprenais pas. Il avait l'air d'être quelqu'un d' honnête et sans aucunes arrières pensées. Tout ce que j'étais censé aimer. Alors pourquoi avais-je de plus en plus envie de lui faire ravaler ce sourire trop beau et son inquiétude trop sincère ?

Après plusieurs heures et quelques kilomètres parcourus à travers le centre ville, mes pas me conduisirent d'eux-mêmes au petit restaurant. J'espérais intérieurement que « Keii » soit toujours là et que je puisse lui faire passer l'envie d'être trop sincère. Je soufflais fortement. Si je pouvais me battre avec moi-même…

Alors que je me retournais rapidement pour repartir, je rentrai en collision avec quelqu'un qui tomba par terre. Il ne m'en fallut pas plus.

- Bon sang, tu peux pas regarder où tu vas ? m'emportais-je.

- Je… Désolé… répondis l'homme en levant les yeux vers moi. Oh… C'est vous ?

Mon cœur loupa un battement. C'était lui. Je sentis de la rage m'emplir. Il devait partir vite s'il ne voulait pas avoir mal. Mais il tardait à se relever ; il était un peu sonné.

Je le pris par le poignet, le leva brutalement et le tira sans ménagement vers une petite ruelle mal éclairée. Je n'avais pas remarqué que le soleil avait commencé à décliner. Je le relâchai alors que nous atteignions le bout de la ruelle et il retomba sur les fesses.

- Je… Je suis désolé…

Il avait l'air si sincère. Tellement sincère que mon poing rencontra bien vite son visage d'ange. Le coup fut si violent qu'il se retrouva totalement allongé sur le sol froid. S'il ouvrait de nouveau la bouche, je ne répondais plus de moi. Il releva lentement le visage vers moi en se tenant sa joue sûrement douloureuse. Son regard s'accrocha au mien. Ses yeux étaient brillants de larmes, mais il ne voulait probablement pas les verser devant moi ; il ne me ferait pas ce plaisir.

- J'ai dit que j'étais désolé ! s'écria-t-il en laissant s'échapper quelques larmes.

Une nouvelle décharge de colère se déversa en moi. Plus violente que la précédente. Je me jetai sur lui, me plaçai à califourchon sur son corps tremblant, le surplombant. Mon regard toujours ancré dans le sien, je ne bougeais plus, attendant de voir s'il allait dire ou faire quelque chose. Il n'en fit rien pourtant, se contentant de ne pas sourciller. Je remarquai un petit filet de sang qui s'échapper de sa lèvre. J'avais réussis à lui faire ravaler son sourire.

- Tu ne souris plus « Keii-chan » ? lui demandais-je en caressant sa joue meurtrie.

Ses sourcils se froncèrent alors que de nouvelles larmes s'échappèrent de ses yeux.

- Ne pleure pas, voyons. Je ne te ferais plus de mal, susurrais-je alors à son oreille.

Il se tendit un peu plus sous moi. Je continuai doucement de lui caresser la joue tout en laissant mon souffle dans son cou. Je n'étais pas mieux que ces pseudo-délinquants qui frappaient une pauvre personne sans défense juste pour le plaisir. Mais moi je frappais celui qui était en train de chambouler tous mes principes. J'avais une bonne raison, non ?

- Pourquoi ? murmura-t-il au creux de mon oreille.

Je ne bougeais pas, bien que j'étais surpris qu'il n'ait pas utilisé une voix tout à fait normale pour me parler. Non, il avait préféré me murmurer sa phrase comme pour m'empêcher de m'éloigner. Sa voix était douce, il n'y avait aucun reproche.

- Pourquoi ?

Ce fut à mon tour de lui poser cette question. Pourquoi ne me repoussait-il pas alors que je lui avais frappé le visage ? Pourquoi il n'avait pas l'air de m'en vouloir ? Non, je ne le comprenais pas ! N'importe qui d'autre m'aurait déjà renvoyé mon coup, n'importe qui d'autre ne se serait pas laisser enlacé par celui qui l'avait préalablement battu. Vivait-il dans le même monde que moi ? Il avait encore l'air bien naïf et bien faible pour quelqu'un de cet âge.

- Je vais rentrer maintenant, dit-il toujours d'une faible voix.

Il posa une main sur mon torse et me repoussa doucement. Je me laissais faire. Il essuya un peu sa lèvre rougie par le sang et se leva. Il avança en titubant un peu ; ses membres avaient du s'engourdir, et le choc qu'il avait vécu il y avait quelques minutes y était également pour quelque chose.

- Je…

Il s'arrêta en entendant ma voix.

- Nishikido Ryo…

Je regrettais déjà ce que je venais de dire. Pourquoi ? Mais pourquoi étais-je aussi bête tout d'un coup ? Comme si j'étais un adolescent essayant de se faire un nouvel ami. Mais je n'en avais pas besoin. Il se retourna vers moi, son visage faiblement éclairé par les lampadaires qui s'étaient sûrement allumés sans que nous nous en rendions compte. Il me fit un sourire… sincère…

- Koyama Keiichiro, me lança-t-il alors.

Il se retourna de nouveau et reprit sa marche. Je le suivis des yeux jusqu'à ce que je ne puisse plus le voir ; j'étais toujours assis par terre. Il n'était plus là.


J'attends vos reviews pour mon premier chapitre !