A/N : Salut à tous, me voilà avec une nouvelle histoire, qui se déroulera en trois parties. L'histoire m'est venue, stupide, par une anecdote de ma mère qui se prénomme Meenu (Minou). Je n'ai jamais vu la chanson Nekomimi Switch !, simplement Ah, it's a Wonderful Cat Life. Je souffre affreusement du dos, à rester comme ça devant mon ordinateur xD
Toujours est-il que voici le premier chapitre de ce que je considère comme mon bébé. Soyez indulgents, ce n'est pas la première fois que j'écris une fanfiction bien sûr, mais j'ai besoin de vos conseils et de votre oeil d'expert.
Enjoy ;-)
Paru-ch4n
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C'était un pluvieux après-midi de fin novembre. La couleur monochrome du ciel teintait tristement les rues de gris, et la bruine déposait sur le sol ses minuscules gouttelettes, créant cet effet si singulier, cette illusion de brouillard au ras de l'asphalte mouillé. Les arbres aux feuilles si vertes d'ordinaire, fierté de la commune, semblaient ternes et mornes, comme pour appuyer sur l'état de veille qui régnait sur la ville, en cette semaine de grandes averses.
Au milieu de toute cette grisaille, se dressait une silhouette.
Cette silhouette, indubitablement celle d'une femme, même d'une très belle femme, tenait d'une main un parapluie transparent, et de l'autre, un téléphone portable dernier cri. Elle avançait à grandes foulées, certainement mue par l'envie de rentrer rapidement chez elle. Cependant, la simple vue de cette apparition courant à travers les rues redonnait des couleurs à la ville. Pourquoi ? Parce que c'était Megurine Luka.
Ses cheveux, d'une couleur rare, un rose très léger, encadraient son visage de mèches incurvées. Ses yeux en amande, d'un bleu pervenche, s'accordaient parfaitement avec les traits élégamment anguleux de sa mâchoire, son nez aquilin et ses lèvres charnues, à la texture qu'on croirait liquide, car Luka savait se mettre en valeur, grâce à de savantes touches de maquillage. Elle n'avait rien à envier des autres femmes : ses mensurations qu'elles tenaient secrètes devaient tout de même être très honorables, car sa poitrine volumineuse, ses hanches voluptueuses et ses jambes interminables avaient fait tourner la tête des hommes comme des femmes.
Si dans son quartier, Megurine Luka était célèbre, c'était grâce à sa beauté, certes, mais aussi par sa gentillesse, son soutien constant pour son voisinage et son travail.
Car la jeune femme était l'égérie d'un grand couturier, et ses travaux lui avaient fait découvrir son immense talent pour la musique. Ses parents, de condition modeste, avaient tout sacrifié pour elle, mais ils n'avaient jamais pensé à l'inscrire à des cours de piano ou autres. Ils auraient dû : Luka était si douée, pour sa voix comme pour sa dextérité au piano, que quelques années après avoir accédé au statut de mannequin, elle avait intégré Crypton, Yamaha, et Internet Co., les actionnaires et directeurs de Vocaloid, les stars mondialement connues. Oui, Megurine Luka semblait être née sous le signe de la chance.
Tandis qu'elle avançait rapidement à travers les maisons de son quartier d'enfance, où elle vivait depuis sa naissance, Luka repensait à ce que ses directeurs lui avaient dit :
«-Vous savez, Megurine-san, vous êtes au summum de votre popularité. Vous êtes une chanteuse reconnue, un mannequin très prisée, vous brillez donc par votre travail. Mais…car il y a toujours un 'mais !'…vos fans semblent se poser des questions à propos de votre vie sociale.
-Ma vie sociale ?
-Eh bien oui.
-J'ai une vie normale, je ne suis pas non plus une super-héroïne…
-Nous imaginons bien, mais…
-Je veux dire, j'ai des parents adorables, que j'aide de mon mieux avec mon salaire, pour qu'ils puissent avoir une vie décente, des amis, d'enfance ou d'il n'y a pas si longtemps, mais qui sont toujours là pour moi…
-Nous comprenons, Megurine-san. Mais votre vie sentimentale ?
-Wha-…
-Vous n'avez pas de petit ami ? »
Et depuis, oui, cette question la taraudait. C'était vrai, elle n'avait pas de petit ami. Luka n'avait jamais été amoureuse. Elle avait de très bons amis garçons, et s'était parfois interrogée sur ses sentiments, mais avait toujours conclu que ce n'était qu'une profonde amitié. De plus, son travail l'empêchait parfois de se lancer dans une relation. Et dernièrement, n'ayant jamais eu de copain, elle était complètement inapte à l'amour : à 19 ans, elle était toujours vierge… La jeune femme secoua la tête et regarda sa montre, avant de pousser un petit cri. Elle était sacrément en retard ! Elle pressa encore plus le pas, sans regarder ses pieds. Soudain, elle trébucha. Elle réussit juste à temps de ne pas s'étaler sur le sol, claudiquant à cloche-pied. Luka fit volte-face et chercha d'un œil inquisiteur ce qui avait failli la faire tomber. Son regard se porta alors sur une grande, très grande boîte en carton.
Dans ce grand carton, se tenait recroquevillée Hatsune Miku.
Luka écarquilla des yeux. Miku était sa collègue, un peu plus jeune qu'elle, mannequin à ses heures perdues, mais surtout chanteuse. La meilleure de toutes. La plus connue au monde. Que diable faisait-elle sous cette pluie battante, de surcroît dans un carton ?
La jeune femme aux cheveux roses se précipita alors vers la boîte, en répétant le nom de son amie. La plus jeune ne répondait pas, la tête toujours posée sur ses genoux qui étaient ramenés contre sa poitrine et qu'elle entourait des bras. La pluie ruisselait sur ses longs cheveux cyans, attachés en longues couettes qui ondulaient autour de ses cuisses. Elle était dans sa tenue officielle de travail : un chemisier gris, sans manches, avec un col à dentelle turquoise, des sortes de grandes mitaines noires qui lui faisaient comme des manches, une cravate de la même couleur que ses cheveux, une jupe à froufrous, ébène et surmontée d'une grande ligne bleue turquoise, une ceinture qu'elle déplaçait sur le côté et qui remontait vers sa hanche, où se trouvait une sorte de pochette ronde en cuir sombre, encerclée de bleu-vert. Miku portait ses bottes noires à lacets turquoise avec des jarretières discrètes. Ses ongles étaient vernis de sarcelle.
Luka lui agrippa les épaules tant bien que mal, en calant son parapluie contre son cou, et la secoua. Aucune réaction, aussi Luka commença à paniquer et songea à appeler les secours. Une foule de questions se pressaient sur ses lèvres. Que faisait Miku ainsi ? Pourquoi ? Comment avait-elle trouvé son adresse ? Se pouvait-il que… (et cette pensée prouvait à quel point Luka était confuse) se pouvait-il qu'un détraqué ait capturé Miku, lui ai fait de mauvaises choses, avant de l'abandonner dans un carton, dans l'espoir de terrifier Luka ? Les deux possibilités commençaient à lui glacer le sang. Avec plus de vigueur, elle secoua Miku sans cesser de répéter son nom pour la réveiller. C'est alors qu'elle sentit la plus jeune s'agiter et entendit distinctement un faible « nyaa ». Elle poussa un bref soupir de soulagement et-
Attendez.
« Nyaa ? »
Lentement, Miku poussa un soupir, s'agita, ouvrit ses yeux extraordinairement cyans et plongea son regard dans celui de Luka. D'abord un peu groggy, elle contempla l'air ébahi de la jeune femme aux cheveux roses avant de sourire joyeusement. Et ce faisant, deux petites oreilles de chat apparurent sur les deux côtés de sa tête.
Ignorant superbement les yeux écarquillés de Luka, elle poussa un petit « nyan » avant de ronronner, appréciant la protection du parapluie. Elle se mit debout. La jeune fille était un peu plus petite que Luka, elle faisait environ 1m55, et arrivait donc à la hauteur des yeux de Luka. Mais ladite Luka ne voyait qu'une chose : ses oreilles de chat. Légèrement obliques, elles étaient recouvertes par ce qui semblait être de la fourrure, d'une couleur imperceptiblement plus foncée que ses cheveux. L'intérieur était duveteux, d'un rose très pâle. Miku poussa un deuxième « nyaa » et posa ses mains sur la poitrine de son amie. Une queue de chat apparut soudain en-dessous de sa jupe.
Incrédule, Luka cligna des yeux. Une fois, deux fois. Elle les frottas vigoureusement. Elle se donna une claque. Puis deux. Avant de passer une main sur son visage, remontant doucement vers son front, puis de les passer dans ses cheveux.
-Si c'est une blague, ce n'est vraiment pas drôle, Hatsune-san.
-Nyaa ! fit furieusement Miku, faisant une moue vexée.
Luka tourna la tête sur les côtés, puis derrière. Elle cherchait une caméra.
-Video Gag, j'en suis sûre, marmonna la jeune femme. On me joue un tour.
Elle fit volte-face et commença à s'éloigner, mais Miku lança un « Nyaaaa » si pitoyable qu'elle s'arrêta.
-Quoi ? Qu'est-ce que tu me veux ?
-Nyaaaaaa.
-Ce n'est pas drôle, et je suis en retard, grommela Luka.
Miku ne répondit-miaula-pas cette fois. Elle se contenta de regarder Luka avec de grands yeux humides. Luka poussa un long soupir, posa sa main sur sa figure une nouvelle fois, avant de retourner vers elle. Elle lui tendit alors son parapluie.
-Tiens, rentre chez toi maintenant. Tu dois prendre la ligne 9 pour aller au centre. Sois prudente en rentrant, et ne me fais plus jamais ce genre de mauvaise blague.
Et ce disant, elle se retourna et courut sous la pluie, sans adresser un regard à Miku.
« Qu'est-ce qu'elle peut être bête parfois ! C'est quoi cette blague de merde ? Je parie qu'elle a trop lu de mangas, ou qu'elle a vu un anime bizarre, un hentai sûrement. Jamais vu une fille aussi perverse de ma vie…'fin à part Masuda, mais Masuda c'est une exception. Ou alors c'est à cause de sa chanson là…comment elle s'appelle déjà…Nekomimi Switch ! Ouais, c'est ça ! J'parie que des idées bizarres ont germé dans son cerveau de malade… Ben ça marche pas avec moi…Elle a qu'à rentrer toute seule…Ca lui apprendra…J'espère qu'elle sait qu'il faut prendre la ligne 9 ? En plus c'est dangereux pour une fille aussi connue de prendre le métro, on ne sait jamais, un détraqué, ou un malade mental, ou un pervers ou…Puis elle risque de prendre froid… »
Tout en pensant cela, Luka ralentissait la cadence, avant de s'arrêter complètement. Puis, elle fit demi-tour et se mit à sprinter comme elle n'avait jamais sprinté vers l'endroit où elle avait trouvé Miku.
-Nyaa !
-Pff, enlève tes chaussures avant de rentrer !
Miku miaula de bien-être, avant d'enlever ses jarretières et de dé-zipper ses bottes, dévoilant ses jolies jambes et ses longs bas.
-Je suis rentrée ! s'exclama Luka d'une voix puissante.
Le silence lui répondit.
-Papa ? Maman ? appela-t-elle.
Toujours le silence.
Elle tourna la tête vers Miku, toujours avec des oreilles et une queue de chat. Elle affichait un Cheshire smile, et ses yeux étaient étroitement fermés, en signe de bonheur. Sûrement à cause de la chaleur qui régnait dans la maison. Luka ôta son manteau, l'accrocha au porte-manteau, posa son parapluie dans la corbeille à parapluie afin de l'égoutter, et se dirigea vers la chaudière pour légèrement augmenter le chauffage. Ses doigts de pieds reprirent une teinte rosée et elle soupira d'aise. La jeune femme sursauta quand elle sentit deux bras lui entourer le ventre.
-Hatsune-san ! Ne viens pas dans mon dos comme ça !
Un « nyaa » étouffé lui parvint, car Miku avait enfoncé sa tête dans les omoplates de Luka et respirait doucement. Luka avança tant bien que mal, puisque Miku ne voulait pas la lâcher. Elle bougeait le pied en même temps que Luka bougeait le sien.
-Arrête, marmonna la femme aux cheveux roses.
Elle s'avança dans le salon, où sur une table carrée en bois un petit mot était posé. Luka le parcourut des yeux, avant de le relire plus posément.
Ma chérie,
Papa et moi sommes partis en Thaïlande, pour la promotion de ton album là-bas. On sera là-bas environ une semaine. C'est surtout pour avoir des vacances en amoureux ton père et moi. Sois sage à la maison. Tu peux ramener des amis, si tu veux, mais soyez bons enfants !
Bisous,
Maman
PS : Nous avons entendu parler d'une tempête qui arrivera à un moment, peut-être que tu ne pourras pas nous appeler…
Luka leva les yeux au ciel. Elle avait presque 20 ans, et sa mère se comportait avec elle comme si elle n'était encore qu'une ado ! Néanmoins, elle trouvait cela une bonne idée que ses parents soient partis : une semaine en couple, dans un pays étranger, ca allait leur faire du bien. Son père et sa mère avait toujours eu des problèmes d'argent mais n'avaient jamais privé leur fille de rien. Luka faisait de son mieux pour les remercier en les aidants financièrement.
D'un mouvement bref, elle froissa le papier et le jeta à la poubelle, avant de se détacher de Miku qui était toujours collée à elle. Elle la fit asseoir sur la chaise et se mit en face d'elle, la table les séparant.
-Pourquoi tu me serres comme ça ? marmonna la jeune femme. C'est gênant.
-Nyaa, répondit Miku.
-Oui, bien sûr, « nyaa »… Tu continues avec cette blague stupide…
Cependant, Luka ne pouvait s'empêcher d'avoir un doute…Un tout petit, minuscule, infime, rikiki, microscopique et méchant doute.
Elle prit à pleines mains ses oreilles de chat.
-Honyyaaaaaaaa ! hurla-feula- Miku.
Les poils de sa queue de chat de hérissèrent de fureur et de surprise. Luka, tout aussi surprise, avait sursauté et reculé sur sa chaise.
-Quelle technologie ! Tu as dû débourser une fortune là-dedans…
-Nyaaa, fit Miku en désapprouvant de la tête.
-Alors quoi ? répondit Luka d'un ton moqueur. Tu as muté et t'es devenue une Ginjika ? Ou tu es un neko-mata ? Un chat-garou ?
Miku eut une moue vexée et fusilla Luka du regard avant d'éternuer. Luka remarqua alors qu'elle tremblait.
-Oh…
Ses vêtements étaient trempés.
-Tu veux prendre un bain ?
Miku la fixa un instant avant de hocher la tête.
Luka avait décidé qu'elle prendrait aussi un bain, d'une part, parce qu'elle avait froid et qu'un bon bain la réchaufferait, et d'une autre part, elle était réellement curieuse de voir comment les postiches électroniques qui imitaient les oreilles et la queue de chat de Miku étaient fixées sur son corps. Elle saisit alors les vêtements trempés de Miku et les mit dans la machine à laver, qu'elle n'enclencha pas tout de suite.
-Hatsune-san, est-ce que le bain est prêt ?
-Nyaa~ !
-« Nyaa » oui ou « nyaa » non ?
-Nyaa !
-O…ok.
Luka tendit l'oreille, et entendit donc l'eau arrêter de couler, et que Miku avait plongé dans l'eau en brassant l'onde autour d'elle. Elle eut un petit sourire et alluma la machine à laver. Le tambour gronda furieusement pendant un petit instant, avant de faire silence. Luka enleva ses vêtements à elle, s'enroula d'une serviette blanche, en prit une pour Miku et rangea proprement ses vêtements dans le panier. Elle fit coulisser la porte et vit Miku miauler de surprise. La fille aux cheveux cyans s'immergea entièrement dans l'eau, les jambes repliées contre la poitrine et ses mains entourant ses genoux.
-Pourquoi tu te recroquevilles comme ça ? Je ne suis pas nue.
Miku extirpa sa tête hors de l'eau, prudemment, avant de loucher vers ses jolies formes. Avec une mine un peu déçue, comme si elle pensait que Luka ne portait pas de serviette, elle s'assit plus confortablement, mais toujours dans cette singulière position.
-Nyaa.
-Ouais, c'est ça.
Luka s'assit dans l'eau, la serviette toujours enserrée autour de son corps. Ses pensées vagabondèrent au travail, à sa vie sentimentale quasi-inexistante, puis elle reprit conscience qu'une fille qui ne faisait que miaulait partageait sa baignoire. Elle la dévisagea, et Miku lui rendit son regard. Elle avait lâché ses cheveux, qui formaient comme un rideau délicat et qui tombaient avec grâce sur ses frêles épaules. Ses oreilles de félin étaient définitivement collées à son crâne : Luka ne pouvait distinguer d'oreilles humaines sous ses cheveux cyans. Ses joues, rouges et humides à cause de la vapeur, étaient un peu moins rebondies. Elle entrouvrait légèrement la bouche, peut-être pour respirer. Ses yeux semblaient un peu vitreux… Louchant vers le bas-ventre de Miku, Luka remarqua que la plus jeune avait de jolies hanches, mais surtout que sa queue de chat semblait prendre naissance de l'autre côté.
-Lève-toi et retourne-toi, que je voie ça, demanda Luka abruptement.
Miku, rougissante et indécise, s'exécuta. Luka fit de son mieux pour ne pas regarder ses jambes ou son fessier, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Pour avoir un corps si bien équilibré, il fallait avoir fait beaucoup de sport. Pourtant, Miku lui avait assuré qu'elle passait son temps à chanter… Elle regarda un peu plus haut. Les omoplates de Miku était très saillante, son dos un peu plus creux, très féminin. On ne distinguait pas ses côtes mais elle était assurément très mince. Son cou semblait un peu plus long vers l'arrière. Luka reporta son attention vers ses hanches. En haut de ses fesses, il y avait une petite tache mongolique, sur laquelle prenait racine la fameuse queue de chat. Au départ duveteuse, d'un beige très pâle comme la peau de Miku, elle s'ornait de fourrure cyan au bout de quelques centimètres, et les poils qui semblaient d'origine animale recouvraient alors toute la queue. Luka, fascinée, ne put s'empêcher d'empoigner l'étrange excroissance. Miku poussa alors un gémissement, après avoir sursauté. Elle tremblait très légèrement, mais Luka ne s'en rendit pas compte tout de suite. Elle passait sa main dessus, découvrant la texture rêche et douce en même temps de ce qui semblait être réellement de la fourrure. La jeune fille aux cheveux cyans poussa alors un râle de plaisir et s'agita. Elle se mit à ronronner.
Luka prit soudain conscience du potentiel érotique qui planait.
Brusquement, elle lâcha la queue de chat et se retourna, dos à Miku. Elle rougissait tellement qu'elle posa ses mains brûlantes sur ses joues toute aussi volcaniques. Un clapotis lui indiqua que Miku s'était approchée et avait encore une fois enfoncé sa tête dans le dos de Luka. Elle posa sa bouche contre la nuque de la femme aux cheveux roses et sans y penser, extirpa sa langue et lécha sa peau sucrée.
Luka se demanda « Pourquoi les chats ont-ils une langue si râpeuse ? » et à ce moment-là, des pensées indécentes germèrent dans sa tête. Elle se dégagea de l'étreinte de Miku et s'éloigna un peu, avant de lui faire face.
Puis, sans qu'elle ne puisse réagir, les lèvres de Miku se posèrent sur les siennes.
Et aussitôt, elle entendit une voix dans sa tête :
« Aaah~ Agréable~ »
Ce fut un baiser bref, fugace, juste des lèvres qui s'effleurent. Mais c'était quand même un baiser. Automatiquement, les larmes vinrent aux yeux de Luka : d'une part, parce que c'était son premier baiser, d'une autre part, parce que c'était une fille qui le lui avait donné et que Luka avait aimé ça.
-Mi-miku ! balbutia-t-elle.
Un sourire éclaira le visage de la plus jeune. Peut-être était-ce parce que c'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom.
-Nyaa~ !
Luka écarquilla les yeux avant de détourner le regard.
-Ca y est ? Tu as fini avec cette blague ? Tu es contente de m'avoir volé mon premier baiser ?
Le sourire de Miku s'élargit un peu plus.
-Nyaa.
Luka écarquilla encore les yeux, des larmes perlant au coin d'eux.
-Quant à la blague…
Miku s'agita, se gratta derrière ses oreilles.
-Chat.
Luka regarda Miku comme si une girafe avait apparu dans sa baignoire.
-Okay, tu as de la fièvre, tu as dû tomber malade, ou simplement tu es malade, parce que-
-Nyaa ! feula furieusement la jeune fille.
Alors, depuis maintenant quarante minutes, Hatsune Miku, une diva pop adulée dans le monde entier, se comportait comme une tarée qui se prenait pour un chat. Peut-être même qu'elle avait muté avec un chat, c'était ça le plus flippant : Luka pouvait imaginer sans peine Miku créer des machines, attraper un pauvre félin dans la rue pour faire des expériences… Mais le plus important c'était qu'ELLE LUI AVAIT VOLE SON PREMIER BAISER MERDE ! Elle, Luka l'intouchable, à la primeur de lèvres immaculées ! Hatsune Miku et sa bouche souillée, aux lèvres roses, charnues et pulpeuses, pleines de vie et de sensualité et…Non, elle n'avait pas pensé ça, c'était une blague. Furibonde, la jeune femme aux cheveux roses se releva et s'éloigna à grands pas. Après s'être essuyé rapidement le corps, elle partit se pelotonner dans son lit. Hatsune Miku pouvait bien mourir, elle s'en fichait maintenant.
« Je la déteste » songea-t-elle.
Oui, elle la détestait.
Pourquoi alors une partie d'elle-même hurlait le contraire ?
Luka éternua dans son lit.
Evidemment, trop en colère contre Miku, elle s'était précipitée se vautrer dans son matelas sans se sécher les cheveux, et maintenant l'eau était glacée et coulait dans son dos comme les larmes de ses yeux roulaient abondamment sur ses joues. Elle avait froid en plus : ses couvertures avaient beau être chaudes, elle n'avait qu'un long T-shirt et un petit leggings. Elle se recroquevilla et tenta de calmer ses pleurs.
Hatsune Miku lui avait semblé être une fille normale, un tantinet naïve. Elle était très chaleureuse, et n'importe qui la rencontrant pour la première fois se déridait peu à peu, plaisantant avec elle comme s'ils se connaissaient depuis l'enfance. Elle semblait aussi être un peu provocatrice, et taquinait souvent ses amis. Cependant, elle restait concentrée sur son travail autant que Luka, et on n'entendait jamais parler d'un débordement médiatique. Sa vie sociale était tenue secrète, mais une fille jolie comme ça devait avoir un copain, c'était certain.
Le cœur de Luka se mit à battre plus vite quand elle se rappela leurs premiers duos et photos ensemble. Elle se rappela également que Miku regardait Gumi avec des yeux avides parfois. Elle avait pensé très légèrement que peut-être Miku pouvait préférer les filles…Mais maintenant elle devait faire face à la réalité : cette dingue est lesbienne.
Luka n'avait rien contre les homosexuels ou trans', puisqu'elle avait de solides valeurs, acquises sur l'éducation de fer de sa famille. Elle avait même pris plutôt bien le fait que Masuda Lily, une amie à elle, ait ce genre de penchants. D'après ce qu'elle avait entendu, entre elle et sa copine c'était le parfait amour.
Mais. Elle ne pouvait pas concevoir que Miku l'aime elle.
C'était bien trop étrange. Elle avait toujours été l'amie, et on ne pouvait pas changer cette image du jour au lendemain. De toute manière, Luka était hétéro, et elle ne pouvait même pas sortir avec un garçon juste comme ça.
-Nyaa~
Luka se retourna sur le côté, comme pour faire le gros dos. Elle décida d'ignorer superbement la jeune fille aux cheveux cyans qui étaient venue, l'air bouleversé. Puis, elle posa ses mains avec douceur sur les épaules de Luka, avant de se glisser sous les couvertures. Elle mit une distance entre elles, en pliant le genou. La femme aux cheveux roses, qui avaient bien évidemment senti sa présence, ne réagissait toujours pas. Miku essaya de toucher son épaule, mais Luka la repoussa d'un mouvement de bras. La nuit les enveloppa complètement alors, et il ne fallut pas longtemps à Luka pour entendre la jeune fille respirer doucement, ce qui prouvait qu'elle était endormie. Au moment où elle sombrait dans le sommeil, les bras de Miku s'enroulèrent autour du ventre de la plus âgée, et elle se colla complètement contre elle. La moelleuse poitrine de Miku s'appuyait contre son dos, et son bas-ventre frôlait ses fesses. Luka s'agita, essaya tant bien que mal de la repousser, mais finit par abandonner.
-Suppose que je n'ai pas le choix, grommela-t-elle.
Elle s'endormit le sourire aux lèvres.
-Nyaaaaa !
Luka se réveilla en sursaut, la face de Miku au-dessus d'elle, les yeux brillant dans la pénombre comme pour ceux d'un lémurien. La jeune femme aux cheveux roses hoqueta de surprise, avant de repousser des deux mains la plus jeune en arrière.
-Bon sang, Miku ! Ne me fais pas une frayeur pareille !
Une expression de colère passa sur son visage, puis elle se radoucit en voyant la tête effrayée de la fille qui se prenait pour un chat. Elle esquissa un léger sourire, puis regarda sa pendule.
-HOLY SHIT !
Il était 7h30. Le travail commençait à 6 heures 50.
Elle se précipita vers son armoire pour s'habiller, mais s'étala de tout son long en trébuchant sur Miku. Poussant un rugissement de fureur, la plus âgée se saisit d'habits chauds, d'un bonnet et de plusieurs pinces à linges. Elle se retourna alors vers Miku, un mauvais sourire sur les lèvres. De un, la fille aux cheveux cyans était vêtue d'un débardeur que Luka lui avait passé de force...et rien d'autre. Son nez coulait un peu. Le rictus qui étirait les lèvres de Luka s'agrandit alors, puis elle sauta sur Miku
-Luka, quel grand sac !
-Oui, tu pars en voyage ou bien ?
-Non, c'est parce qu'il y a quelque chose de lourd que je devais transporter.
Ladite chose s'agita et feula, comme pour protester : "Je ne suis pas lourde !" Luka esquissa un très beau sourire, puis donna un coup de poing dans le tissu du sac. La chose à l'intérieur s'arrêta soudainement, mais Kaito aurait juré entendre un cri de douleur. Il décida d'oublier l'incident. Passant une main dans ses cheveux, il tenta de chercher l'interrupteur dans la pénombre de la salle de répétition. Il ne réussit qu'à se cogner contre les grands micros et pousser un juron. Une pensée lui effleura l'esprit et il se tourna vers Luka, qui posait son sac par terre.
-J'y pense, en fait, on a pas vraiment de duo, tous les deux.
Luka leva les yeux vers lui, intriguée.
-Et ACUTE alors ?
-Je voulais dire...juste tous les deux.
La jeune femme aux cheveux roses fronça les sourcils imperceptiblement. Kaito avait une main nonchalamment posée sur la joue, le regard sérieux, accordant une attention particulière à ses feuilles de travail qu'il tenait à bout portant.
-Tu serais pas en train de me draguer, par hasard ?
Il la regarda un instant, avant de détourner le regard, l'air toujours sérieux.
-Peut-être bien que oui.
La première réaction de Luka fut d'ouvrir la bouche comme une idiote, les yeux écarquillés. Subitement, ses joues, puis son visage et ses oreilles se sont teintées de rouge. Et sa deuxième réaction fut d'assommer la chose dans le sac pour qu'elle se taise, alors qu'elle semblait hurler de protestation étouffées. Sa 3e réaction ? Elle se mit très en colère.
-Ne joue pas comme ça avec moi, Kaito ! Je sais que tu es transi amoureux de Meiko depuis longtemps ! Alors...
Le jeune homme aux cheveux bleus leva les mains en signe de neutralité.
-Hé, peut-être que j'ai laissé tomber, tu sais...Et je m'entends bien avec toi, pourquoi je ne devrais pas essayer ?
-Qu-quoi ? lâcha-t-elle intelligemment.
-Ca veut dire que, comme je suis amoureux, je n'ai pas le droit de vivre ma vie ? Je dois rester là, à attendre, à m'accrocher à un amour sans retour ? C'est ça Luka ? sifflait le jeune homme, une lueur étrange dans les yeux.
Luka regarda longtemps cette lumière dans le reflet de ses yeux bleu électrique. De l'amertume, de la tristesse, tout simplement. Elle soupira, posa une main sur son épaule et s'adoucit.
-Pardon de m'être emportée, Kaito. C'est juste que...Non, oublie. Mais je ne ressens pour le moment rien pour toi.
Un curieux sourire passa sur le visage du jeune homme.
-Bien sûr, je comprends. Je disais juste que je pouvais tenter ma chance. Je t'aime bien, moi. Mais je crois qu'on est plus amis qu'autre chose.
Elle sourit à son tour.
-Effectivement.
-Seulement, tu ne m'avais pas dit que tu étais célibataire ?
-Je suis libre, mais je ne peux pas m'engager dans une relation comme ça, tu sais ? A moins que tu pensais que c'était mon genre ?
-Non, pas du tout, contra-t-il, l'air surpris. Mais tu as des vues sur quelqu'un ?
-C'est pour ton compte personnel ? s'enquit-elle, l'air malicieux.
-Arrête de te faire des films, répliqua-t-il avec amusement. Je suis curieux, c'est tout. Je t'ai rarement vue aussi expressive en ce moment.
-Pardon ?
-Tu as quelque chose de changé depuis hier, gloussa Kaito, une charmante fossette étirant le coin de ses yeux et de sa bouche. Bien plus naturelle.
Luka rouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, puis se tut immédiatement. Elle reprit après s'être éclairci la gorge.
-Peut-être bien que oui, mais...je n'ai personne en v-
Elle se coupa brusquement, car la porte du studio de répétition s'ouvrit brusquement, les plongeant dans la lumière de la salle de photo. C'était un membre du staff et Rin, qui souriait avec joie.
-Kaito-nii, tu viens ? Le directeur t'appelle.
-Et vous, Megurine-san, vous devrez être là dans 15 mn sur la salle d'accueil. Préparez-vous s'il-vous-plaît, demanda le technicien des lumières, une femme avec le T-Shirt noir griffé Vocaloid.
Ils hochèrent la tête en chœur, et Kaito emboîta le pas à Rin. Luka attendit que la porte se ferme et feinta de chanter un moment comme pour s'échauffer, puis, 50 secondes après, elle ouvrit le sac à toute allure, frénétiquement, et en extirpa Miku.
La jeune fille aux cheveux cyans était habillée d'un grand haut de jogging (Luka avait fait très vite pour l'habiller ce matin) d'un jean slim et de bottes qui lui montait jusqu'aux genoux. Elle était coiffée d'un bonnet et ses cheveux étaient comme à leur habitude, mais un peu plus bas. Un gros scotch marron lui entravait la bouche. L'air désolé, Luka le lui enleva avec un peu de rudesse et Miku eut une exclamation de douleur. Dardant un regard furieux vers Luka, elle se releva et s'approcha dangereusement de l'autre fille, en sifflant comme les chats en colère. Luka recula prudemment, avant de faire face complètement. Elle croisa les bras sur son imposante poitrine, la sévérité se lisant sur ses traits.
-Hey, Miku.
Simple constat. Les joues de la plus petite s'empourprèrent très doucement.
-Je sais que tu peux parler.
Elle secoua la tête verticalement pour dire "non".
-Si, tu peux. Hier, après...
Luka se remémora le baiser et elle devint rouge tomate. Elle toussa le poing replié sur la bouche et reprit.
-Tu m'as dit "Chat". Tu t'en rappelles, hein ?
-Oui-nyaa. articula difficilement Miku.
-Et arrête de ponctuer tes phrases de "nyan".
-Je n'y peux rien, nyaa.
-D'accord, soupira Luka.
Elle fouilla dans ses poches et sortit son téléphone.
-Tu vas appeler ton producteur, tes parents, quelqu'un auprès de qui expliquer où tu as dormi, juste après m'expliquer ce qui s'est passé.
Miku s'empara du portable, puis de sa main libre, se gratta les oreilles en la passant sous son bonnet.
-Moi je ne sais pas ce qui est arrivé, honnya. dit-elle en composant le numéro.
-Excuse-moi ?
-Ben... Un éclair, ton visage, et puis tu m'as trouvée dans ce carton, nyaa. Je ne me rappelle pas de grand chose d'autre.
Luka la regarda avec suspicion. Miku posa le téléphone sur son oreille et la regarda avec tant d'innocence que Luka la crut.
-Alors, ces oreilles, cette queue, tu ne sais pas comment elles se sont plantées dans ton corps ?
-Pas la moindre idée, nyaa.
-Voilà qui est bizarre.
-Je sais, nyaa.
-Hm.
-Il y a juste quelque chose que je sais.
-Quoi ?
-Si je ne t'embrasse pas toutes les 24 heures, je vais me transformer en chat pour de bon.
Il y eut un petit silence. Les joues de Luka s'étaient empourprées au souvenir du baiser volé. Elle regarda Miku, incrédule. Dans la pénombre, Luka apercevait que la fille aux cheveux cyans fermait doucement ses yeux de la même couleur. La tonalité du téléphone résonnait, assourdi.
-Ca ne répond pas.
-Qui appelais-tu ?
-Mon producteur.
-Et tes parents ?
Miku ne répondit pas, se contentant de rendre son portable à Luka.
-Crois-moi, simplement.
-Je te crois !
-Pas pour ça, pour le baiser.
-Ah.
Nouveau petit silence. Quelqu'un brisa le malaise en tapant doucement à la porte.
-Je vais devoir aller travailler. dit sèchement Luka, pour couper court à la conversation. Toi aussi, mais surtout n'enlève ni ton bonnet, ni ton pantalon.
-Je préfère attendre à la maison.
Luka écarquilla les yeux en entendant le mot "maison", comme si Miku considérait cet endroit comme leur habitat commun. Elle ne fit cependant aucun commentaire, et lui confia les clés, en lui faisant mille recommandations, comme lorsqu'une mère laisse partir son enfant en colonie pour la première fois. Elle regarda Miku repartir, le coeur gros. Et elle ne savait même pas pourquoi.
