Bonjouuur! C'est la première fois que j'écris une fic au lieu d'en lire, j'espère que ça vous plaira !

On ne voit aucun personnage d'OnS dans ce prologue, le premier apparaîtra à la fin du chapitre 1. Et au chapitre 2, vous serez servis héhé. Sur ce, bonne lecture, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et si vous avez des suggestions!

Prologue: Rouge sang

Les yeux fermés, la jeune fille se laissait doucement bercer par le rythme des gouttes d'eau qui tombaient une à une sur le sol, inlassablement. ''Plic, ploc''. Toujours le même son, qui brisait durant l'espace d'un instant le silence ambiant qui régnait dans sa cellule. Paradoxalement, cela le rendait encore plus imposant. La demoiselle se concentrait, comme elle le faisait chaque jour de pluie, sur ce son si précieux pour elle.

L'ouïe était sa seule sensation encore stimulée. Elle ne ressentait rien; même la dureté du sol froid et métallique sur lequel elle était allongée ne produisait en elle plus aucun stimuli.

- "... "

Même sa propre voix n'émettait plus aucun bruit. Elle ignorait si elle était devenue muette ou si c'étaient ses oreilles qui lui jouaient des tours. Pourtant, il lui semblait qu'elle aimait sa voix, avant. Mais cela n'était plus qu'un lointain souvenir.

Quoiqu'il en soit, le son sec des gouttes de pluie était ce qui lui restait; son seul refuge, le seul élément stimulant qui lui rappelait qu'elle n'était pas encore tout à fait morte.

Elle ne prenait plus la peine d'ouvrir les yeux, car elle savait ce qui se cachait derrière ses paupières. Une cellule grise et sombre, crasseuse, avec pour seul élément une plaque en bois collée contre le mur qui était censé lui servir de lit. Elle l'avait utilisé, au début. Le sol était si sale qu'elle avait tout d'abord refusé de s'y allonger, bien sûr, dans un souci de propreté et d'odeur. Mais à présent, la saleté n'était pas si dérangeante. De toute façon, elle était tout aussi sale que ce sol.

Cette cellule était comme son propre reflet; morne et sans vie. La jeune fille avait cessé de compter les jours passés dans cet endroit; elle avait perdu toute notion du temps ainsi que tout espoir d'en sortir. Elle en avait oublié jusqu'à la raison de sa présence ici, et avait perdu tout souvenir du monde extérieur. Elle ne savait plus qui elle était, mais rien de tout cela n'avait d'importance. Non, plus rien.

Elle ne savait plus parler. Peut être même qu'elle était morte et qu'elle avait été jusqu'à oublier comment respirer. Elle n'avait pas vraiment le souvenir d'avoir un jour été vivante, après tout. Peut-être que le résidu de liberté qui subsistait en son être cadavérique n'avait jamais été rien d'autre qu'un long rêve.

Peut-être qu'elle n'avait jamais vécu ailleurs que dans une illusion.

Mais, peut-être aussi était-elle encore en vie. La pluie était là, elle. Elle ne venait pas de son imagination; c'était le seul résidu de l'extérieur, la seule attache qui lui restait. ''Plic, ploc''. La seule chose qui la gardait à l'écart de la folie.

Elle passait son temps à dormir et écoutait la pluie lorsque le sommeil ne venait pas immédiatement. De temps à autre, son ventre la faisait souffrir et la jeune fille se retrouvait obligée de produire un effort pour se nourrir. Elle ouvrait difficilement les yeux, et léchait l'eau poisseuse qui formait une grande flaque au sol. Puis elle se rendormait.

Chaque jour, elle s'affaiblissait. Avant, il lui arrivait de se réveiller en trouvant un bout de pain rassis dans sa cellule; mais cela faisait un bon moment que plus personne ne venait. Il lui en restait quelques bouts pour les jours où le don de la pluie ne suffisait pas à la rassasier.

Elle n'avait plus vraiment de désirs ni de réelles pensées; même la perspective de s'enfuir ne la tentait pas plus que ça. Il lui restait cependant deux choses qu'elle ressentait encore et toujours: l'ennui, et une inexplicable détermination. Il n'y avait rien à espérer ni rien à souhaiter, elle n'était qu'un amas organique à peine vivant; mais c'était comme si le vestige de son humanité lui demandait de ne pas encore mourir.

Alors, elle attendait. Pas encore morte mais pas non plus réellement vivante, l'ombre attendait patiemment le jour de sa libération, ou celui de sa mort.