Murphy a toujours été comme un frère pour moi. C'était le seul qui venait me voir et ce même si c'était pour m'embêter, pour me railler sur ma condition. Je lui en ai toujours été reconnaissante car grâce à lui j'avais la vie sauve. Je m'étais jurée de toujours faire tout pour lui, même jusqu'à risquer ma propre vie. Et je ne manquais jamais mes promesses. Même si j'étais envoyée en prison pour ça.

Sur l'Arche à la moindre infraction, nous sommes tués ou alors pour les moins de dix huit ans nous sommes emprisonné jusqu'à notre majorité. Il n'y a pas de deuxième chance sur l'Arche.

Dans un sens je peux le comprendre, nous sommes les derniers humains, et nous vivons sur une station spatiale depuis près de 100ans, pour survivre il faut des mesures draconiennes, mais je ne peux m'empêcher de trouver cela injuste. Avant l'holocauste nucléaire, je suis sur qu'il était possible de s'écarter un temps soit peu du bon chemin sans finir à l'échafaud, tout le monde fait des erreurs après tout.

Je ne sais pas si Murphy avait une bonne raison de faire ce qu'il a fait, mais de toute évidence ce qu'il a fait est horrible. Certains soir, je me rappelais ce qu'il s'était passé, Murphy, Stan, la bagarre, le sang, tant de sang, tout ce sang en si peu de temps. J'aurais aimé empêcher Murphy de commettre l'irréparable, mais la lueur dans ses yeux et son sourire m'avaient immobilisé. Je ne pouvais que rester dos au mur, à regarder apeuré. Murphy faisait l'effet d'une bête féroce jouant avec sa proie. Je lui avait demandé plusieurs fois d'arrêter, je lui avais dis que ce n'était pas bien. Mais il ne m'écoutait pas, ne m'entendait pas. Et moi je n'arrivais pas à partir pour échapper à la scène qui se déroulait sous mes yeux. Au bout d'un moment j'avais fermé les yeux et je m'étais écroulé. Je ne pouvais plus supporter tant d'horreur, je pense, j'avais atteint ma limite du supportable.

Quand je m'étais réveillé, j'étais à l'infirmerie de l'Arche. Une femme s'occupait de moi, une privilégiée du secteur Phoenix. Sur sa blouse il était écrit Abigail Griffin.

- Tu es réveillée ma puce ? M'avait elle demandé d'une voix douce.

- Je ne suis pas une puce, je suis Soleïs, avait rétorqué incrédule, personne ne m'avait jamais appelé ma puce et cela sonnait bizarre à mes oreilles.

- Je sais bien, désolé si cela t'a gèné, maintenant tu dois te reposer.

Madame, que c'est-il passé ? Murphy ? Et Stan ? Il n'a rien ?

La scène venait de revenir à mon esprit et un horrible pressentiment enserrait mon être. Sans Murphy j'étais perdu, je n'étais rien, il m'avait nourri pendant des années, après la mort de mes parents.

Stan est mort de ses blessures, je suis désolée Soleïs que tu ai assisté à ça, quant à Murphy, tu n'a rien à craindre de lui, il est dans la boite de l'espace maintenant.

Je m'étais figé à ces mots. Murphy emprisonné ? Mais qu'allais-je devenir ?Je m'étais précipité hors du lit de l'infirmerie, le docteur Griffin n'avait pas sut m'en empêcher. Des gardes avaient voulus me stopper, mais dans ma précipitation je les avais agressé. Un avait finit par m'assommer et je m'étais moi même retrouvé emprisonné.

Je croupissais maintenant dans une cellule depuis plus de un an. J'atteindrais dans huit mois ma majorité et pour mes dix-huit ans j'aurais le droit à une merveilleuse exécution. Je soupirais, au moins ici je n'avais pas besoin de chercher ma nourriture. Chaque jour, un espèce de porridge était apporté dans ma cellule. Je la mangeais sans envie mais rassuré que je n'aurais plus jamais faim. Le reste de la journée je regardais les étoiles par le hublot, ou alors j'écoutais les bruits à l'extérieur, le ronronnement des moteurs, la marche des soldats faisant leurs tours de garde. Peu parlaient de l'actualité dans l'arche, mais quand c'était le cas j'écoutais avec attention. La solitude ne me pesait pas plus que ça, mais les paroles cassantes de Murphy me manquaient. Même si souvent la nuit je me réveillais avec l'image de Stan se faisant frapper, frapper et encore frapper par mon ami, je n'arrivais pas à détester mon ami. Sur le coup il m'avait effrayé, je ne sais pas si, si j'avais l'occasion je pourrais le regarder dans les yeux, mais il resterait toujours pour moi, celui qui m'avait aidé à vivre dans l'Arche.