Lust.

Votre café madame.

Merci.

Je vous en pris.

L'homme s'éloigna, laissant sa seule cliente de la matinée avec ses pensés.

Assise face à la fenêtre, la magnifique jeune femme contemplait la rue, très animée en ce jour de marché.

C'était une journée magnifique, une de ces journée qui vous donne envi de vous promener sous le soleil, de laisser le faible vent de printemps vous caresser le visage, l'une de ces journée qui vous font sentir que vous êtes en vie.

Que les humains peuvent être pitoyable parfois.

Vraiment ?

Un jeune homme à l'allure androgyne vint s'asseoir à côtés de sa partenaire, posant ses pieds sur la banquette en face de lui.

Passant ses bras derrière sa tête, il reprit.

Oui, ils vivent sans profiter de la vie qui est la leur alors que…

Il but une gorgée dans la tasse de la jeune femme.

…leur fin est si proche, termina-t-il en lançant un regard carnassier au barman qui continuait d'essuyer son verre en silence.

Tu as peut être raison, répondit la femme sans grande conviction.

Bien sur que j'ai raison.

La belle brune posa sa main sur son front et ferma les yeux. Depuis qu'elle le connaissait, Envy ne cessait de l'agacer. Elle en avait parlé à Dante mais cette dernière n'avait rien fait d'autre que de lui dire de prendre son mal en patience.

Quand elle serait humaine, elle serait libre de partir où bon lui semblerait elle n'aurait plus à le supporter mais , pour l'instant, elle n'avait pas d'autre alternative.

Si tu les trouves si pitoyable, pourquoi vouloir leur ressembler ? dit-elle plus pour elle-même que pour lui.

Pardon ?

Non rien…

Les humains sont des créatures pitoyables. Ils sont faibles, inutiles et orgueilleux…Elle avait beau être « jeune », elle avait pu s'en rendre compte à de nombreuses reprises déjà. Depuis qu'elle les fréquentait pour le bien de leur Mission, elle en avait vue de toute sorte mais, au fond, ils étaient tous pareils.

Ils jouent avec la vie sans savoir que la leur est si courte et si insignifiante…

Ils créer pour détruire…

Ils pensent être les maîtres du monde alors qu'ils ne sont que des insectes, de petites choses si fragiles, si malléables…rien de plus que des marionnettes, soumises à la volonté de leur Maître qui joue avec sans qu'ils ne s'en rendent compte.

Ils pensent être libre…qu'elle belle illusion…

Quand ce n'est pas à l'argent qu'ils sont soumis, c'est à leurs émotions.

Ils sont incapables de réfléchir avant de faire quelque chose et, même s'ils le font, ils prennent sans cesse la mauvaise décision…

Elle ajouta un sucre à son café et le tourna avec sa cueillere avant d'avaler une gorgée.

Dehors, une petite fille courait après son ami en riant tandis qu'une femme versait des lentilles dans un sac pour une de ses clientes sous la douce lumière du soleil alors qu'elle…elle était dans ce bar…sombre…froid…sans âme qui vive…

Ils sont si ennuyeux, dit Envy en baillant, c'est vraiment barbant.

Peut être…

Contrairement aux autres, elle se souvenait. Pas totalement bien sur mais des parcelles de sa « vie » lui revenaient parfois.

Elle se revoyait courir après un petit garçon comme cette fillette, payer une marchande, rentrer chez elle en se demandant ce qu'elle ferait de bon à cuisiner.

Elle se revoyait dans ses bras, aimée, chérie…

Elle était si heureuse avant.

Maintenant…maintenant…

Elle était une marionnette.

Elle obéissait à son maître comme les autres.

Elle était enchaînée à cette existence.

Elle n'était animée que par un seul désir :

« Vivre une vie paisible, ne pas avoir à se battre, ne plus être la chienne d'un maître despotique, être libre, être vivante… »

Etre humaine…

Hein ?

Lust t'as dit un truc ?

Non, je n'ai rien dit…

« Je ne dis jamais rien »

Y'a un truc qui cloche avec toi.

« J'obéis aux ordres sans rien remettre en cause »

Hé je te parle !

« Car je sais qu'a la fin…même s'ils ne sont pas différents de nous… »

Lust !

Je pourrais être humaine.

Envy ne répondit rien.

C'était la première fois qu'il l'entendait s'exprimer avec tant de conviction et il avait conscience du fait qu'il avait vue quelque chose qu'il n'aurait jamais du voire.

Elle avait toujours été calme, n'avait jamais rien dit, avait obéit en silence. Aujourd'hui, il comprenait pourquoi…on croit toujours que l'herbe est plus verte ailleurs…

Elle se leva, jeta une pièce sur la table et sortie du bar sans se retourner.

C'était une journée magnifique, une de ces journée qui vous donne envi de vous promener sous le soleil, de laisser le faible vent de printemps vous caresser le visage, l'une de ces journée qui vous donne envi d'être en vie...