Un si long sommeil

Titre : Un si long sommeil.

Source : Gundam Wing AC

Auteur(e) : Lysanea

Genre : yaoi, romance, un poil d'angst, POV de Quatre, flash back.

Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient !

Pairing : à découvrir…

Personnages : Heero Yuy, Duo Maxwell, Trowa Barton, Quatre Raberba Winner, Wufei Chang, Sally Po, Réléna.

Résumé : A la fin de la guerre, un évènement va bouleverser le cours des vies de nos G-Boys, les réorganisant totalement et c'est Quatre qui nous raconte.

Notes de l'auteure : bonjour à tous ! Je ne pensais pas reposter aussi vite mais voilà… J'ai plein de fics ou embryons de fics sur papier que je ne trouve pas le temps de taper, et BAAAM, avant-hier, j'étais en train de bosser sur mon ordi et j'ai tout fermé pour écrire cette histoire… Ca m'a vraiment pris comme ça ! Alors je me suis occupée de la retravailler un peu et voici le résultat. Ce devait être un os mais je pense que je vais continuer. J'avoue, ça m'embête parce que j'ai une fic à laquelle je tiens beaucoup que j'aurais voulu poster mais je n'ai que deux mains, un ordi et très peu de temps… Sur ce, espérant que ça vous plaira vu que les couples ne sont pas classiques, je vous souhaite une bonne lecture ! Lysanea.

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Chapitre 1 : Si tu revenais.

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AC 202
Appartement de Heero Yuy et Quatre Raberba Winner.

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J'aime prendre mon café le matin sur la terrasse, au mois de mai, quand le printemps est bien installé.
Cet air si doux me fait tellement de bien...

Et c'est si calme, quand on se lève assez tôt, seuls les bruits de la nature accompagnent un réveil tout en douceur.

J'aime le printemps, plus que l'été, ce qui a toujours étonné tout le monde, parce que je suis un fils du désert.
On oublie aussi parfois que j'ai la moitié de mon sang et de mon héritage européen.

Depuis tout petit, je préfère la douceur du soleil à l'extrême chaleur de ses rayons.
La caresse du vent plus que la morsure du sable sur la peau.

Depuis que je l'ai connu, j'ai toujours aimé et préféré le printemps, rien ne pouvait m'atteindre et gâcher ce moment de communion avec la nature.

C'était vrai jusqu'à il y a cinq ans, en fait.

Cette année-là, mon petit moment paisible à profiter de l'air du matin a été brutalement interrompu par un appel et a viré au cauchemar.

Duo…
Duo, mon meilleur ami, mon frère d'armes, le frère dont j'ai toujours rêvé secrètement, mon Duo venait d'avoir un accident.

C'est arrivé à peine quelques mois après qu'on ait fêté la victoire et la fin de la guerre…

La vie peut être d'une cruelle ironie.

On a traversé deux guerres, ensemble.
Il s'est surexposé au danger des mois durant.
Il a brandi sa faux et semé la mort lorsqu'il n'avait pas le choix.
Il est sorti sans trop de blessures d'explosions en tout genre et de batailles sans espoir.

Il a tout traversé pour se retrouver victime d'un si stupide accident de la route.
Lui qui a su éviter si longtemps la mort sur le champ de bataille jusqu'à lui emprunter son apparence, n'a pas pu ou su éviter ce camion face à lui.

Camion contre moto.

Quelque part, la chance était toujours de son côté, à ce genre de choc, on survit rarement.
La plupart des victimes meurent sur le coup ou succombent très rapidement.

Pas Duo.

Non, Duo n'est pas mort sur le coup, pourtant il meurt depuis cinq ans.

Mais il n'est pas encore mort.

Pas une seule fois, il n'est ressorti du coma dans lequel il a plongé.
Il est dans cette phase de coma dépassé où le patient n'est plus qu'un légume.

Mais pour nous, quel que soit l'état de son corps, il est en vie, son esprit est quelque part, son cœur bat toujours.
Peu importe s'il a besoin d'aide pour être maintenu en vie, ce n'est que le temps qu'il nous revienne.

Parce qu'il va nous revenir, il ne peut en être autrement.

C'est notre leitmotiv.

Nous avons construit la vie que nous voulions petit à petit, mais sans lui, c'est pas pareil, forcément.
Il m'arrive parfois d'imaginer sa tête, s'il se réveillait aujourd'hui, en prenant conscience de ce que nous sommes devenus…

Ah ! J'entends la porte s'ouvrir, c'est Heero qui rentre de son footing.

Je n'attends pas longtemps avant qu'il ne me rejoigne.
Il embrasse le sommet de mon crâne et laisse sa main glisser d'une épaule à l'autre, caressant ma nuque au passage.

- Ca va ? me demande-t-il en posant ses clés sur la table.

- Oui, et toi ?

- Hn. Je t'ai ramené des pains au chocolat.

- T'es un amour, merci ! T'as été jusqu'où ? je lui demande en lui servant un jus d'orange.

- Merci. Jusqu'au Lac Supérieur.

- Pas mal ! Ca fait une bonne longueur.

- J'en avais besoin. Je monte prendre une douche et je te rejoins.

- Je refais du café en attendant.

- Je me dépêche.

Il m'embrasse rapidement et me laisse avec mon café.

Oui, Duo hallucinerait, s'il sortait de son coma maintenant.
Du monde qu'il a connu juste avant son accident, qui était en reconstruction, en plus, il n'en reste aujourd'hui que les personnages.

Mais ils n'ont plus les mêmes liens.

Je ne pense pas qu'il aurait imaginé Heero et moi ensemble.
Personne ne l'avait imaginé et pourtant, aujourd'hui et depuis deux ans, nous sommes l'un des couples les plus amoureux et les plus solides qui soient.

Ce n'est pas pour ça que nous avons abandonné Duo.
Ce n'est pas non plus pour ça que nous le veillons autant, nous ne ressentons pas de culpabilité.

Je souhaite toujours autant, je prie toujours autant pour qu'il sorte de son coma et Heero aussi, sans jamais faillir depuis cinq ans.
Même si je sais que ma relation avec Heero le ferait souffrir, je sais aussi qu'il finirait par comprendre et être content, parce que quelque part, c'est grâce à lui, si on en est là, Heero et moi.

A force de s'inquiéter pour la même personne, on finit par avoir besoin de partager cette inquiétude, d'en parler, de se soutenir.
A se relayer au chevet de Duo, forcément, on a été amenés à passer beaucoup de temps ensemble.

De plus en plus.

Bien sûr, on était pas seuls…
Du moins au début, on était plus nombreux…

Nous quatre étions plus que bouleversés par l'accident et l'état de Duo, mais il y avait aussi les autres :

Hilde, pour qui Duo était un frère…
Sally, très attachée à chacun de nous…
Même Noin et Zechs, qui ne devaient plus donner signe de vie à cause de leur mission, ont pris le risque de venir le voir et continuent d'appeler régulièrement.
Même Réléna, qui n'arrivait pas à accepter le lien qui unissait Heero et Duo, est resté présente.
Et je ne parle pas d'Howard and co…

Mais chacun avait ses propres sentiments face à cette situation, et Heero et moi avions ceux qui se ressemblaient le plus, au final.

Normalement, ça aurait dû être de Trowa qu'Heero aurait pu réellement se rapprocher encore, mais un certain malaise l'empêchait pour la même raison : ils aimaient tous les deux Duo.

Heero ne l'a su que très tard, pourtant.
Nous ne l'avons pas tout de suite dit quand Trowa et moi nous nous sommes séparés, tous les évènements se sont enchaînés et même chevauchés.

Triste journée…

Ce matin-là, celui de l'accident de Duo, j'étais avec Trowa, nous avions passé la nuit ensemble.
J'avais demandé ce dernier souvenir à Trowa parce que la veille, il m'avait annoncé qu'il était amoureux de Duo et que donc, logiquement, on ne pouvait pas continuer ensemble.

Moi, je l'aimais plus que tout, de cette intensité dont fait vibrer le premier amour.

Dès qu'il est parti, j'ai appelé Duo parce que j'avais besoin de parler avec lui, j'avais tellement mal…
Peu m'importait si c'était lui que Trowa aimait, je ne lui en ai pas voulu un seul instant.

C'est comme ça, le mektoub comme disaient mes ancêtres arabes.

Je suis tombé sur son répondeur, j'ai laissé un message, pensant qu'il dormait encore…
J'ai recomposé si souvent son numéro par la suite, rien que pour entendre sa voix…

Mais non, il ne dormait pas, à ce moment-là, il avait pris sa moto pour rejoindre Trowa, qui lui avait donné rendez-vous entre nos deux appartements pour aller à la fac…

Un lieu qu'il n'a jamais atteint…

Comment Trowa et Heero pouvaient-ils s'entraider, alors que Trowa se sentait si mal ?
Comme si, par l'amour qu'il portait à Duo, il l'avait condamné…

Il s'est enfermé dans un mutisme encore pire que celui qu'il pratiquait lorsqu'on s'est rencontrés au début de la guerre et osait à peine venir voir Duo, veillé sans relâche par Heero et moi.
Wufei, lui, nous rejoignait lorsque ses missions de Preventer le lui permettaient, mais c'était rare.

Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvés à passer du temps ensemble, Heero et moi, jour après jour, puis semaine après semaine et mois après mois dans cette chambre aménagée d'un centre spécialisé.

Quelques heures par jour, fidèlement, toutes ces années.
A discuter, étudier, réviser, travailler, lire, écouter de la musique ou carrément en jouer, tout ça en incluant Duo, toujours.

On rentrait ensemble le soir, puis on a commencé à manger ensemble, et finalement sortir ensemble pour décompresser.
On repoussait à chaque fois le moment de se quitter.

On ne se rend pas toujours compte des liens qui se nouent.
Mon don d'empathie ne me sert pas à savoir ce que je ressens, moi, mais en m'éclairant sur les sentiments des autres, parfois, je me rends compte des miens.

C'est ce qui est arrivé avec Heero.

Un soir, il y a un peu plus de deux ans, mon compagnon de l'époque était venu me chercher directement au centre, et j'ai perçu clairement de la jalousie, chez Heero.

Ca n'était jamais arrivé.
Ou alors je ne l'avais pas perçu avant, j'en sais rien.
Chose étrange, je me suis senti soulagé et heureux de sa réaction.

Alors, j'ai fait plus attention et au fur et à mesure, j'ai perçu d'autres choses.

Jusqu'à un après-midi où le médecin venait de nous dire qu'il ne fallait pas avoir d'espoir, après que Duo ait eu une réaction nerveuse qui nous avait fait croire à un réveil.

Heero était si déprimé, et moi aussi, d'ailleurs…

C'était il y a déjà deux ans…

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Flash back.

Heero et Quatre sont assis sur un banc en face du lac de l'hôpital.
Ils ont quitté Duo le cœur retourné, alors qu'il étaient venus le voir plein d'espoir.

Une infirmière les avait appelés ce matin pour leur dire que Duo avait bougé.
Ce n'était qu'une fausse alerte, Duo ne s'est pas réveillé et rien n'indiquait une quelconque amélioration.

Heero est effondré et Quatre ressent sa douleur et son désespoir qui alourdissent les siens déjà conséquents.

- J'en viens à lui en vouloir de m'avoir appris à ressentir et exprimer mes sentiments, Quatre. Ca fait tellement mal…

- Je sais.

- Je ne veux plus y croire, j'en peux plus…

- Heero…

- Heureusement que tu es là, le coupe-t-il dans un soupir las. Sans toi, je sais pas ce que j'aurais fait, ces trois dernières années…

Quatre pose sa main sur la sienne.

- Je peux dire la même chose pour toi. C'est grâce à toi que je trouve la force d'y croire, encore et toujours. Sans toi…

Sans qu'ils en aient eu vraiment conscience, leurs doigts se sont entrelacés et leurs mains se pressent à présent plus fort l'une contre l'autre.

Quatre ressent le frisson qui parcourt Heero et en éprouve un également, comme en réponse.
Il perçoit également une vague de sentiments très forts, mais il sait, ils savent tous les deux que ça n'a rien à voir avec Duo.

Impossible de savoir qui a amorcé le mouvement le premier, mais leurs visages se rapprochent dans un parfait ensemble et leurs lèvres se joignent, d'abord timidement, puis plus passionnément.

Quatre s'écarte le premier et détourne le regard.

- Je suis désolé, Heero, murmure-t-il en détachant leurs mains.

- Pourquoi ?

- Nous n'aurions pas dû.

- Pourquoi ? répète-t-il.

Quatre relève le visage vers lui et plonge dans ses yeux si bleus, si beaux, qui reflètent autre chose de plus fort que la tristesse pour la première fois depuis trois ans.

- Duo va se réveiller, Heero, tu ne dois pas abandonner…

Heero sourit, ce qu'il ne fait plus que rarement et uniquement avec Quatre.

- Je n'abandonne pas, je sais qu'il va se réveiller, un jour. Même si je paraissais désespéré, il y a pas cinq minutes, tu me connais assez, à présent, pour savoir que c'est passager. Duo nous reviendra.

- Alors que signifie ce baiser que nous venons d'échanger, Heero ?

- Peut-être simplement qu'il est temps d'arrêter de se voiler la face et de reconnaître ce qui nous lie, toi et moi.

Quatre se tourne machinalement vers l'hôpital.
Heero prend son visage entre ses mains et l'oblige doucement à lui faire face.

- Lorsque Duo sortira de son coma, nous lui expliquerons tout et il comprendra, j'en suis certain.

Quatre le regarde un long moment.

Il sent la tension d'Heero, qui craint d'être rejeté pour de mauvaises raisons.
Alors il chasse ses doutes et ses scrupules qui n'ont pas lieu d'être.

Duo lui en aurait voulu.

- Je le crois aussi, finit-il par murmurer.

Ils se sourient et s'embrassent une nouvelle fois.

Duo est toujours présent dans leur esprit et une petite ombre de culpabilité plane sur cette première soirée.

Mais elle n'est pas appelée à rester…

Deux jours plus tard, Heero s'installe chez Quatre.
Ils ne se quitteront plus à partir de là…

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Fin du flash back.

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A partir de ce soir-là, on s'est ouvert nos cœurs et on a plus caché nos sentiments.

Au début, ça nous a effrayé.

On pensait toujours à Duo.
On avait peur de souhaiter inconsciemment que la situation reste inchangée pour que nous puissions vivre notre relation, alors qu'on ne le voulait pas.
Mais quand les sentiments sont aussi forts, on craint beaucoup de choses.

Finalement, on a continué comme ça, sans culpabilité.
On en a même parlé à Duo, en fait.

Et si on continue à aller le voir tous les jours sans faillir, ce n'est absolument pas par culpabilité.
Mais parce qu'on l'aime et qu'il nous manque, qu'on a besoin de lui dans notre vie.

Et qu'on garde l'espoir qu'un jour, il se réveille.

Même si on a cinq ans d'avance ou plutôt qu'il a cinq ans de retard, nous l'aiderons à construire la vie dont il rêve en s'intégrant aux changements.
Duo fera toujours partie de notre vie, il n'en a jamais été autrement.

Non pas comme l'ombre d'un ex et d'un premier amour qui peut menacer ma relation, comme l'a sournoisement sous-entendu Réléna.
Mais bien comme l'ami, le frère que j'ai toujours rêvé d'avoir et auquel je ne suis pas près de renoncer.

Et comme l'une des rares personnes qui compte vraiment pour Heero.

Trowa espère et attend aussi, Duo est la seule personne à qui il parle vraiment, aujourd'hui.
Depuis que nous sommes ensemble, Heero et moi, il a retrouvé sa place à ses côtés et ne le quitte que rarement.

Au début, il effrayait un peu tout le monde au Centre, ils l'appelaient l'Ombre.
Maintenant, ça va mieux, il attire plus la sympathie, il inspire de la tendresse et de la compassion.

C'est vrai que c'est beau, un tel amour…
Même si j'avoue, parfois, on se pose des questions sur son origine, c'est si mystérieux.
Mais Trowa l'a toujours été, alors ça ne nous étonne pas vraiment de sa part.

Wufei ne l'oublie pas non plus, priant toujours ses ancêtres pour qu'il l'aide à retrouver le chemin de la vie.
Ils se taquinaient beaucoup, pendant la guerre et après, et Wufei s'en veut un peu de ne pas lui avoir dit clairement à quel point il l'adorait, même si ça se voyait.

Heureusement, un jour, pendant une soirée entre nous, il a avoué que pour lui, seul Duo aurait pu le faire virer de bord.
Pour un hétérosexuel acharné comme lui, cet aveu représentait beaucoup, et je me souviens que Duo en avait été très touché.

Je suis content de me souvenir de tant de choses, je pourrais aider Duo à se rappeler lorsqu'il se réveillera.

Le bip de la cafetière m'arrache à mes pensées, le café est prêt.
Je retourne m'installer pour attendre mon Heero…

… qui arrive peu après.

La vision qu'il m'offre, en entrant dans la cuisine, m'arrache un sourire : jean, chemise ouverte, les cheveux dans tous les sens : bref, pas vraiment prêt.
Pourtant, dans une heure, il doit visiter le chantier sur lequel il travaille.

Il est devenu architecte, c'est son deuxième grand chantier et son quatrième projet.
Je suis fier de lui, il se fait un nom dans la profession malgré son jeune âge et les obstacles.

Bien sûr, de mauvaises langues disent que c'est plus facile quand on est le compagnon de Quatre Raberba Winner, héritier d'un empire financier non négligeable.
Mais ses œuvres qui se dressent un peu partout rabattent le caquet à toutes ces langues de vipères.

On a peut-être besoin d'argent pour réaliser concrètement certaines choses, mais pour les imaginer, les concevoir, il n'y a que l'esprit qui le peut.
L'imagination d'Heero combinée à une logique impressionnante vaut tous les portefeuilles boursiers…

- Qu'est-ce qui te fais sourire, Katoru ? me demande-t-il après m'avoir volé un long baiser qui me donne le vertige.

Heero utilise la transcription phonétique de mon prénom en japonais comme petit nom, je trouve ça adorable.
C'est mon surnom d'amoureux, quoi…

- Toi, je lui réponds en lui servant son café. Duo disait toujours que tu te coiffais avec un pétard.

- Je ne me coiffais même pas, à l'époque, c'est ça qu'il n'a jamais compris.

- Vu le soin qu'il prenait de ses cheveux, c'est normal qu'il ait eu quelques difficultés à comprendre que pour toi, c'était secondaire.

- Si j'avais eu d'aussi beaux cheveux que les siens, je m'en serais sûrement occupé aussi, remarque-t-il le nez plongé dans sa tasse. Même si je protestais pour la forme, j'adorai quand il me demandait de les lui coiffer et je le faisais avec un plaisir qu'il devinait parfaitement.

- Nous aussi.

- Hn. Ca l'amusait beaucoup. Quel sale gosse c'était, parfois ! Wufei et moi, on l'a souvent menacé de lui couper sa natte. Je revois encore la lueur de désespoir qui traversait ses yeux dans ces moments-là…

Je lui tends un pain au chocolat en souriant tristement.

- Tu te souviens, quand il a eu son accident et qu'ils ont été obligés de lui raser la tête pour l'opérer, on se mettait dans tous nos états en essayant de trouver un moyen de lui annoncer ça.

- On en parlait des heures durant comme si c'était la chose la plus importante au monde.

- C'était juste pour ne pas penser au fait qu'il ne se réveillait toujours pas…

- Hn. Ils ont bien eu le temps de repousser, depuis… soupire-t-il. En parlant de ça, ce n'est pas le moment de les lui couper un peu ?

- Trowa va s'en occuper aujourd'hui, justement.

- Bien. Tu penses pouvoir y être à quelle heure ?

- Dès que ma réunion se termine, vers 16h30.

- Je t'y retrouverai. Il faut que je vois un client à 17h.

- Ah oui ? Un nouveau projet ?

- Je l'espère. On est trois cabinets sur le coup et ça me tient vraiment à cœur.

- C'est pour quel type d'édifice ?

Il me sourit en reposant sa tasse.

- Un orphelinat.

Je lui rends son sourire et prend sa main, entrelaçant nos doigts et la porte à mes lèvres pour y déposer un baiser.

- Je suis de tout cœur avec toi, mon chéri.

Il me la presse un moment.

- Merci.

Un orphelinat.
C'est vrai, Duo est omniprésent dans notre vie, mais si ce n'était pas le cas, qu'aurait-elle été ?

Je me pose souvent la question.

Le téléphone sonne, je tends la main mais Heero est plus près.
Il répond en me faisant un clin d'œil.

- Oui ? Bonjour, Docteur Igrec.

Sa main qui est toujours dans la mienne se crispe soudain.
Et peu à peu, je sens son cœur se mettre à battre à une vitesse folle.

- Nous arrivons, dit-il avant de poser le téléphone.

Il lève des yeux brillants de larmes vers moi.

- Duo… je devine, inquiet.

Il y a de la joie, de la tristesse et de l'angoisse qui se mêlent en lui, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
On a tous l'espoir qu'il se réveille, mais nous n'oublions jamais qu'il peut mourir aussi brusquement.

- Il s'est réveillé…

Je me lève, le rejoint et tombe dans ses bras.
Nous pleurons de joie, ensemble, moi ouvertement et sans retenue sur ses genoux et lui, étouffant ses pleurs contre mon cou où il a niché son visage.

Ça est, enfin, Duo nous est revenu…

… … …

A suivre...

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Merci d'avoir lu ce chapitre, à bientôt pour la suite, si ça plait et que je suis inspirée…
Kisu Lysanea.
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