POV Hansel :
Je m'appelle Hansel. Pour faire court, moi et mon frère jumeau chassons des sorcières depuis notre plus jeune âge. Oui, oui, des sorcières ! Croyez le ou non, c'est votre choix, ce n'est pas mon problème. Enfin, nous les chassons depuis plusieurs années maintenant et nous nous trouvons désormais à Augsbourg (à la demande du maire de la ville) car une importante activité de sorcières a été remarquée. Il y a eu énormément d'enlèvements d'enfants sur le bord des routes et même en ville, ce qui est très inhabituel et imprudent de la part de ces monstres.
- Mon nom est Gretel, et voici mon frère, Hansel. Nous sommes des chasseurs de sorcières.
La voix de mon frère me tira de mes pensées, me ramenant à la réalité, et je me mis au travail, inspectant la femme que tous suspectaient être une sorcière, ce qui était absurde, croyez-le bien.
- Lorsqu'une personne pratique la sorcellerie, les stigmates sont très visibles sur les dents, les cheveux et le visage en entier, même. Il est donc impossible pour une sorcière de se cacher, voilà aussi pourquoi elles ne vivent pas en ville comme n'importe qui, puisque leur laideur est très facilement remarquable, expliquais-je. Cette femme n'est pas une sorcière.
- Votre explication est tout à fait exacte, sauf pour certains points : Les sorcières peuvent se dissimuler en ville en modifiant leur apparence, du moins, les plus puissantes, et cette femme fait partie des rares qui sont capable de cet exploit, intervint alors une voix dans l'assemblée.
Je me retournais, et la foule se fendit en deux, laissant passer deux personnes encapuchonnées. La première baissa sa capuche, laissant découvrir un visage au teint légèrement doré, aux yeux bruns chocolat et aux cheveux de la même couleur. Une cicatrice lui fendait la joue gauche, et sa lèvre était légèrement fendue dans le bas. C'était la seconde, le visage toujours dissimulé, qui avait parlé.
- Tu ne sais pas de quoi tu parles, affirma mon frère en s'approchant de moi, tout en fixant la fille qui m'avait contredit.
Celle qui s'était dévoilée monta en coup de vent sur l'estrade et, avant que nous n'ayons pu faire quoi que ce soit, elle sortit une dague de sa manche, assez longue et à la pointe recourbée vers l'arrière, et elle décapita d'un coup la femme que nous venions de sauver. La tête roula jusqu'aux pieds de l'autre fille, debout devant nous, et qui n'avait toujours pas montré son visage, et le sang gicla avec force, nous arrosant moi, mon frère, les deux filles et le Shérif, qui ferma les yeux d'un air dégouté. Pourtant, alors que nous allions sortir nos propres armes pour menacer l'assassin qui venait d'éliminer une jeune femme innocente, la seconde personne souleva la tête à la vue de tous, alors que celle-ci changeait lentement d'apparence. Quand la transformation s'eut terminée, deux cornes torsadées sortaient du front, une langue fourchue pendait de la bouche ouverte et des canines jaunes et pointues étaient apparentes. Le teint était verdâtre et parcouru de petites écailles luisantes, et les cheveux étaient devenus noirs avec des mèches blanches. Une véritable sorcière dans toute sa laideur, en somme.
- Ceci était sa véritable apparence, clama alors la deuxième fille (non découverte).
Elle prit un briquet, mit feu au bucher qui avait été préparé, et jeta la tête dedans.
- Ali, j'ai sa baguette ! s'écria alors la première fille.
Celle-ci tenait une baguette en bois tordue avec une pierre au centre. Elle la lança à la dénommée Ali, qui l'attrapa au vol et se mit à l'examiner de plus près.
- Éli, écoute ça ! s'exclama-t-elle alors. Bois de chêne mort, très flexible, saphir de taille moyenne. Ça te dit quelque chose ?
- Probablement une Océlique, encore une fois, proposa la dénommée Éli.
- Non, elle n'aurait pas pu changer son apparence à ce point ! Mais c'est vrai que les écailles portent à confusion. Marinique serait plus approprié, non ?
- Tu as sûrement raison, comme d'habitude. Mais que fait-elle aussi loin de la mer, dans ce cas ?
- Aucune idée, elle devait ingurgiter de l'eau de mer assez souvent, par contre, sinon elle n'aurait pas survécu. En tout cas, c'était une belle prise.
- Quoiqu'on n'ait pas tout fait le travail, pour une fois, répondit ladite Éli en souriant légèrement.
- Je le savais que c'était une sorcière, j'avais raison ! Je suis un sauveur ! s'écria soudain le Sheriff.
Les deux filles semblèrent reprendre conscience du fait qu'elles n'étaient pas seules, et se tournèrent d'un bloc vers l'imbécile. La dénommée Ali s'avança alors d'un pas raide vers lui.
- Ce n'était que de la chance. Il n'y avait qu'une sorcière à être capable de changer d'apparence dans cette ville, et toutes les autres femmes que vous avez condamnées, à moins de correspondre à la description expliquée plus tôt, étaient innocentes ! Alors vous n'êtes pas un sauveur, mais bien un assassin ! siffla-t-elle.
- Et qui nous dit que vous n'êtes pas l'une d'entre elles ? cracha le Shérif.
- Éliane, tu crois que c'est une bonne idée ? demanda Ali.
Oh, tiens, elle s'appelle Éliane ? Ah, bien sûr, « Éli » est le diminutif.
- Et bien, il 'y plus de sorcières dans cette ville alors j'imagine qu'il n'y a aucun risque, répondit Éliane en haussant les épaules.
Des risques ? Mais quels risques ? L'autre fille, Ali, baissa alors sa capuche. Ses cheveux blonds étaient raides et plutôt longs, en plus d'une mèche noire sur le côté de sa tête. Ses yeux en amande, d'un verts étincelant, nous fixaient sans expression apparente, et sa peau halée ne faisait que ressortir d'avantage la cicatrice qui lui barrait l'œil droit, ainsi que les deux plus petites sur la paupière gauche, juste à la limite de l'œil.
- Bon ben, c'est pas qu'on s'ennuie, mais on a autre chose à faire alors à plus ! s'exclama soudain la blonde en descendant de l'estrade.
Son amie la rejoignit, et Éliane remit sa capuche sur sa tête. Pourtant, alors que son amie allait l'imiter, elle se stoppa et se tourna vers nous, ou plutôt vers le maire.
- Si jamais nous trouvons une quelconque information concernant vos enfants, nous viendrons vous en informer, mais nous ne mènerons aucune enquête. Notre travail, c'est traquer et tuer, pas de mener des recherches à propos d'enfants kidnappés.
Et, sur ces aimables paroles, elle mit sa capuche à son tour et deux filles fendirent la foule pour ensuite disparaître dans un tournant. Le Shérif était toujours interloqué qu'elle ait osé lui répondre ainsi, le maire semblait déçu et mon frère, tout comme moi, était figé sur place. Nous ne nous étions jamais trompé sur des sorcières, auparavant. Et qui était ces filles, bordel de merde ? Et c'était quoi, des « Mariniques » et des « Océliques » ? Il fallait l'admettre, elles semblaient en savoir long sur le sujet, plus que nous même. Enfin, l'assemblée se dispersa et nous rentrâmes avec le maire. Il nous montra les dossiers des enfants disparus, raconta les faits, et nous affirma qu'une vieille maison semblant habitée se trouvait dans les bois. Une première piste, en somme. Mon « alarme » sonna et je m'éloignais de quelques pas, avant de m'injecter mon antidote à ma maladie du sucre (NDA : Je déteste tout ce qui touche le sujet des aiguilles alors je ne vais jamais abordé le sujet sous toutes ses coutures).
- Sinon, il y a un endroit où on eut boire un coup, dans cette ville paumée ? demandais-je après qu'il fut décidé que nous irions demain matin, la nuit étant trop dangereuse.
Le maire ascquisa, et nous nous rendîmes ensuite dans une auberge pour boire quelques verres.
