Les personnages de Sherlock ne m'appartiennent évidemment pas. Je remercie Sir Arthur Conan Doyle et la BBC de me les prêter involontairement.

Calendrier de l'Avent (Noël 2014) sur le forum de la Ficothèque Ardente. Le principe du jeu : écrire un drabble de 200 mots (avec une tolérance de 10 en plus) chaque jour du 1er au 25 décembre en partant d'un mot donné chaque soir à 21 heures... Ils ne sont pas dans un ordre chronologique logique puisque dépendant du mot tiré au sort.

Ce site n'acceptant pas les chapitres de moins de 500 mots, je vais publier ces drabbles trois par trois et quatre lors de la dernière publication.

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Mot dévoilé le 1er décembre : Concert

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Complicité

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L'appel de Mycroft leur fait abandonner le concert du Nouvel-An auquel ils assistent. Urgence. Sécurité d'état oblige. Comme toujours avec l'aîné des Holmes. Devant lui, la silhouette élancée et élégante de son amant se découpe en noir devant Covent Garden. Sherlock peste contre l'absence de taxis. John n'a pas râlé. Il le suivrait en enfer. L'ancien militaire aime cette vie trépidante. Il l'aime, lui, cet illuminé brillant. Mais parfois...

— John !

Il se faufile dans la voiture enfin trouvée. Le regard pénétrant de son homme le brûle. Il tourne la tête vers lui. Ses yeux sont allumés par l'expectative de la chasse, il y lit aussi de la passion. Passion que Sherlock gémit, crie entre ses bras, entre leurs draps. Sa plus belle victoire. Le glacial enquêteur-consultant, la terreur de Scotland Yard n'abat ses protections anti-sentiments que pour lui.

— John ?

D'impatiente, sa voix se fait interrogatrice. La main de Sherlock appose sa chaleur trop haut sur sa cuisse, à la limite de l'aine, lui rappelant leur sieste crapuleuse. Il mêle leurs doigts. Le détective caresse du pouce le dos de sa main, dessine des cercles sur sa paume. La convoitise dans les prunelles de mercure l'hypnotise.

— Nous sommes arrivés, soupire Sherlock en lui broyant les doigts.

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Mot dévoilé le 2 décembre : tenue

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Réveillon chez les Holmes

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Il caresse du revers de la main la soie immaculée et irisée de la chemise. La cravate noire déposée sur le canapé attend. Il la prend, la passe autour du cou de Sherlock en se mettant sur les pointes. Pourquoi est-il si grand ? L'odeur familière du détective mélangée à son parfum habituel lui parvient. Il les respire avec avidité. Choses rassurantes entre toutes. Il pose le front dans le creux en dessous de l'épaule. Il devine son sourire en constatant le stress qui l'étreint à l'idée d'affronter les Holmes réunis.

— John, John, calme-toi. Ils vont t'adorer. Ne serait-ce que parce que tu as réussi à me rendre humain.

Il perçoit l'amertume. Humain. Sherlock l'a toujours été. Sa carapace, construite année après année depuis l'enfance, protégeait simplement son cœur. Même de sa famille. Surtout de sa famille. Il n'est pas parfait. Loin s'en faut. Pas plus que lui.

— Oubliés les pulls informes, les jeans trop larges, souffle-t-il. Ce pantalon... J'aime beaucoup ça.

Déjà, les mains de l'amant massent ses fesses avec emportement. Ce corps, ce traître, se cambre cherchant son partenaire, les doigts fourragent dans les boucles brunes.

— Hum, hum...

Le parapluie de Mycroft tapote son épaule.

— La limousine patiente. Une tenue froissée serait inacceptable.

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Mot dévoilé le 3 décembre : restaurant

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Réminiscence

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Angelo pose la bougie sur la table avec un clin d'œil complice. Il rit doucement pendant que son John lève les yeux au ciel. Il y a longtemps que ce dernier ne proteste plus. Très longtemps. Bien avant sa longue disparition. Le restaurant a mis son habit de fête. Trop clinquant, un peu vulgaire. Il sait que son amant y venait aux dures heures de sa solitude alors il pardonne ce mauvais goût. Il regrette tellement. Le cimetière. La prière de John. Plus encore depuis que Mycroft a évoqué cette nuit-là. Ce face à face du médecin avec son Glock chargé. Qu'aurait-il fait si son ami avait renoncé à la vie pour le suivre ? Et il l'a retrouvé fiancé à une greluche insipide. C'est loin derrière eux. Il veut s'en détacher et n'y arrive pas.

— Sherlock ?

Il entoure les mollets de John de ses pieds. Étreinte discrète mais possessive. Il désire rentrer, le déshabiller, s'enfouir en son corps, effacer l'absence, lui faire tout oublier hormis lui.

Éclairés par les illuminations festives, les pétales de neige brillent en leur lente chute vagabonde. Il glisse la main de John dans sa poche avec la sienne. Il le devine étonné de sa tendresse.

— Tu es mien, s'exalte-t-il.

John sourit. Simplement.

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