Ok, alors c'est ici que tout commence. Première histoire que je fais sur ce jeu. Ça me titillait depuis quelques temps.

Toute incohérence qui serait présente dans cette histoire (par rapport au jeu) est entièrement assumée. Je vais peut-être en faire d'énormes, mais ne butez surtout pas là-dessus, vous risqueriez d'écoper d'un mal de crâne pour rien. ;)

(Cependant, toute incohérence dans l'histoire en elle-même est un défaut de fabrication. Signalez la moi et je la détruirai.)

Je dois bien sûr vous rappeler qu'aucun personnage n'est à moi bien évidemment.

La compagnie OnePunchLine est fière de vous compter parmi ses invités, et vous souhaite un agréable moment.

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CHAPITRE 1 : Impartial

« Eh ! »

Il sent quelque chose le remuer un peu. Il est encore fatigué, donc il ne se réveille pas.

« Eh ! »

Cette voix peut rêver. Si elle croit qu'elle peut le faire se lever…

« EEEEEEEEEEEEEEEHHHHHHHHHHHHH ! »

Sans ouvre les yeux progressivement. Il s'est encore endormi de fatigue dehors. Il faut avouer que le tas de foin est agréable.

Alors qu'il s'apprête à se relever, son arrête du nez se heurte contre le bout d'un pistolet. Il relève un peu le regard, et aperçois quelqu'un de petite taille, se tenant fier face à lui.

« Déclinez votre identité ! » Il prend l'intonation des anciens cartoon américains.

Sans reconnait la matière du pistolet et ricane. « petit, tu ne vas pas aller loin avec ce jouet. »

L'enfant redresse son chapeau de cowboy. « Ce n'est pas un jouet ! C'est l'arme que Jessy James a utilisé pour arrêter le capitaine ! C'est l'arme d'un héro ! »

« l'arme d'un héro ne peut pas être en plastique. »

« Peu importe ! Quoi qu'il en soit je t'ai capturé ! »

« d'accord. t'as gagné. laisse-moi dormir maintenant. »

Sans se relaisse tomber en arrière dans le foin. Il sent quelque chose se resserrer autour de lui, mais n'en a que faire. Il n'allait pas gâcher ses heures de sommeil qu'il a perdu en travaillant durement toute la nuit.

Il relève néanmoins une paupière (qu'il n'est pas censé avoir, mais bon, le jeu nous a prouvé le contraire) et aperçoit qu'il est entièrement saucissonné dans une corde très solide.

« dis gamin. j'espère que tu sais ce qu'il en coûte de s'attaquer à moi, le grand Billy Brock. »

« Billy Brock a assassiné ton espèce ! »

« il a aussi assassiné la tienne. »

« Tu rigoles ? Je suis pas un monstre moi ! »

« ah ouais, c'est vrai, tu es un cowboy. moi aussi je dois me prendre au jeu c'est ça ? tu veux que je fasse semblant d'être évanoui pour rendre tout ça réaliste ? »

« Oui, mais avant ça, où est la police ? »

« suis le chemin. t'arriveras au bercail. fais attention en me faisant rouler. »

Sans se rendort, pendant que l'enfant le pousse à même le sol, jusqu'à une cabane en plein milieu de la forêt, loin de toute autre habitation. Ce n'est pas très grand, ni très prestigieux. Il n'y a même pas de boite aux lettres. L'enfant tourne la tête dans tous les sens, mais aucun signe d'un policier.

Sans se réveille quand le petit lui donne un coup de pied dans le dos. Il le fait de toutes ses forces, mais sans nerfs, un monstre ne peut avoir mal. Sans se rassoit du mieux qu'il peut. « on est arrivé ? »

« Ce n'est pas la police ici ! »

« bien sûr que si. tu devrais entrer, il y a un grand policier qui t'attend. il va m'arrêter. »

« Génial ! »

Le petit cowboy continue de traîner Sans jusqu'à entrer dans la cabane sans frapper. « Je suis shérif ! Je ramène un monstre dégoûtant pour l'emprisonner ! » L'enfant parait surprit de voir un autre squelette. « Ce n'est pas un policier, c'est un monstre ! »

Papyrus les regarde tous les deux sans comprendre. Sans surenchérit. « alors là, je peux t'assurer que c'est bel et bien un policier. il est juste déguisé, c'est une couverture. »

Papyrus se redresse fièrement en plaçant une main sur sa poitrine. « MOI, LE GRAND POLICIER PAPYRUS, JURE D'ARRÊTER CE FAINÉANT ! »

Papyrus ramasse Sans nonchalamment, et le pose dans un coin. Il pousse le canapé contre lui.

Sans est à présent enfermé à jamais pour tous ses crimes.

L'enfant applaudit et fait de grandes poses victorieuses. Papyrus le suit, pendant que Sans se plaint de la dureté du sol en bois.

Après quelques minutes, Papyrus décide de libérer son frère. « TU AS TOUJOURS ÉTÉ PLUTÔT DOUÉ AVEC LES ENFANTS, SANS. »

« il suffit d'un peu de savoir faire. » Sans sait très bien que tout ce qu'il a fait, c'était dormir et utiliser un enfant pour ne pas avoir à marcher jusqu'à chez lui.

L'enfant, en voyant la libération du squelette, s'agite soudainement. « Il ne faut pas le libérer ! »

« c'est fini, j'arrête de jouer. »

« C'est un monstre sanguinaire ! Il doit être décapité ! »

« c'est bon, regarde, je le suis. » Sans fait semblant de tomber raide mort. « voilà. » Il se relève, mais remarque que l'enfant est en train de le viser avec un lance pierre. « tu fais quoi au juste ? »

« Il faut te décapiter pour de vrai ! Ton espèce le mérite ! »

« QUOI ? »

L'enfant se rue contre Sans, qui lui fait un croche pied. L'enfant lâche son arme en se ratatinant sur le sol.

« …eh, petit ? »

L'enfant est blessé, mais il réclame que justice soit faite. « Il faut que tu meures ! »

« IL SE PREND TELLEMENT AU JEU ! C'EST MAGNIFIQUE ! »

« je crois qu'il n'est pas vraiment en train de jouer, là. »

L'enfant désarmé revient à la charge. Sans l'arrête en lui attrapant la tête. « Gamin, c'est quoi ton problème ? »

« T'es moche ! »

« et moi c'est Sans, enchanté. mais sinon, c'est quoi ton problème ? »

« Maman dit toujours que tout ce que vous méritez, c'est d'être enfermé ! »

« ah. ta maman nous en veut ? » Il se tourne vers son frère. « je savais qu'on aurait du rendre l'argent tout de suite. »

« QUEL ARGENT ? ON N'A RIEN DU TOUT ! »

Sans soupire face à cette misère, puis remet son attention sur l'enfant.

« elle est où ta maman ? »

« Elle est tout en haut du trou. Parce que je suis tombé tout seul. »

« COMME UN GRAND ! »

« comment ça tombé ? tu viens d'où ? non, attends… il faisait jour ou nuit quand tu es arrivé ici ? »

« Jour. Il faisait super beau. »

« papyrus, il vient de la surface ! »

« UN HUMAIN ?! »

« sans doute ! qu'est-ce qu'on fait ?! »

« POURQUOI JE LE SAURAIS PLUS QUE TOI ?! »

« j'en sais rien mais trouve un truc ! on est censé réagir comment ?! »

« ATTENDS, JE SAIS. » Il se racle soigneusement la gorge. « AAAAAHHHHH ! »

Les deux frères se mettent à agiter leurs bras dans tous les sens en hurlant.

Quand la situation se calme, chacun se retrouve assis sur le sol en un cercle bien défini. Les deux squelettes regardent le petit garçon humain avec beaucoup d'intérêt, ils n'en ont jamais vu avant.

Cela les surprend, puisque l'enfant n'est pas si différent que ça des monstres. Il a deux bras, deux jambes, le don de parole, une tête avec des yeux… Tout semble en ordre. Sans avait cru faire face à un monstre à leur rencontre. La ressemblance est grande.

Cependant, ce qui sort de la bouche de cet enfant ne ressemble en rien à ce qui se dit dans les souterrains.

« Mes ancêtres ont esclavagé ton espèce avant de t'enfermer comme un rat ! »

L'enfant tient des propos d'humain conservateur ! Papyrus et Sans lui ont vite demandé son âge, s'apercevant qu'il n'a que 9 ans, et a déjà la langue bien amère.

« Vous méritez tous de vivre en dessous de nous pour qu'on voit pas vos têtes affreuses ! »

« qu'est-ce qu'elles ont nos têtes ? »

« Tu n'es pas permis de parler ! »

Les mots ont beau être échangés, le courant ne passe pas, et ils ont le droit à un dialogue de sourd.

« JE CROIS QU'IL ESSAIE DE COMMUNIQUER, MAIS NOUS N'AVONS PAS LA MÊME DÉFINITION DU MOT 'CONVERSATION'. NI DE LA COURTOISIE ! »

« en effet. les humains sont plus bornés que je le pensais. »

« J'ai faim ! »

Les deux squelettes le regardent. Oserait-il les insulter puis demander un repas en retour ?

« je crois que mon espèce est pauvre et n'a pas de quoi manger. »

Papyrus parait choqué. « SANS ! ON NE PEUT PAS LAISSER CET ENFANT COMME ÇA ! »

« avec un peu de chance, il mourra de faim et il se taira en-faim... »

« C'EST MÊME PAS DRÔLE ! ET CE N'EST PAS BIEN DE LAISSER LES GENS AFFAMES ! TU LE SAIS ! »

« je plaisante, je ne suis pas un criminel. on n'a qu'à aller à Grillby ? »

« AVEC QUEL ARGENT ? »

« je lui dirais de tout mettre sur ma note, comme d'habitude. il ne me refuse jamais rien. »

« Tes ancêtres ont toujours été des paillassons pour nous ! »

Sans attrape le petit par le col et le regarde droit dans les yeux. « écoute petit. on t'emmène manger, alors dis merci. »

« Jamais ! C'est la moindre des choses de me nourrir, parce que vous êtes mes esclaves ! »

Les pupilles blanches de Sans disparaissent, et son œil gauche devient bleu ardent. « encore un propos de ce genre et c'est toi que je mange. d'accord ? »

L'enfant est effrayé, mais trop fier pour flancher devant l'ennemi ! Il redresse la tête et bombe le torse ! « Tu me fais pas peur ! »

L'œil s'éteint. Sans ne sait plus vraiment quoi faire pour que le gamin se calme une bonne fois pour toute.

Papyrus est déjà prêt pour sortir dehors. Il tente de tenir la main du petit, mais l'enfant refuse. Sans le porte carrément par la taille. L'enfant commence par se débattre, mais échoue, et finit par accepter d'être porté par un monstre.

Sur les chemins, il n'y a personne. Mais dès qu'ils arrivent dans une ville enneigée, de nombreux monstres sont présents. L'enfant les regarde tous d'un œil malveillant.

« Les lapins ça a toujours été mieux grillé au barbecue ! »

L'enfant crie ça en passant devant un monstre aux grandes oreilles élancées, qui est littéralement choqué. Sans baisse la tête pour s'excuser, puis s'éloigne. Papyrus les suit toujours.

« t'as le chic pour te faire remarquer, toi… »

Ils arrivent alors chez Grillby, et là c'est le pompon.

Tous les chiens de la garde royale sont présents, absolument tous. L'enfant se défait de l'étreinte de Sans, puis se dirige directement vers eux en lançant des objets divers et variés dans leur tête.

« Vas chercher ! »

Papyrus coure pour rattraper l'humain, qui se débat de nouveau et abandonne encore. « DÉSOLÉ, ÇA N'ARRIVERA PLUS ! VIVE LA GARDE ROYALE ! WOOHOO ! »

Papyrus ramène l'humain au comptoir et le fait s'asseoir à côté de Sans, avant de s'asseoir lui-même.

« ça t'arrive de simplement te contenter de dire bonjour, sans rien jeter à la figure des autres ? »

« Chez moi oui. Mais vous êtes des monstres, alors c'est pas pareil. Il faut instaurer des règles pour que vous écoutez. »

« ah. ok. »

« TU DEVRAIS ESSAYER D'ÊTRE UN PEU MOINS DIRECT ET PARLER AVEC UN GRAND SOURIRE ! ÇA PLAIT EN GÉNÉRAL ! LES GENS VERRONT TOUT DE SUITE QUE TU ES SINCÈRE ! »

Grillby arrive enfin au comptoir.

« TIENS, VOILA GRILLBY. IL ARRIVE AVEC LE MENU. DIS LUI BONJOUR, AVEC TOUT TON CŒUR. »

Grillby se rapproche du petit groupe. « Salut vous deux. Vous avez un nouveau compagnon ? »

« Ouais. C'est un humain. »

« Un humain ? Je n'en ai jamais vu. Comment tu t'appelles ? »

Il vient d'utiliser une voix assez suave pour paraître gentil avec l'enfant. A l'inverse, l'enfant utilise une voix beaucoup plus rustre.

« C'est la photo de qui là-bas ? »

« Ma sœur, mais elle est morte. »

L'enfant prend sa respiration. Sans et Papyrus savent exactement ce qui va se passer. Ils se ruent sur l'enfant pour le faire taire, mais trop tard.

« Génial ! Un de moins ! »

Grillby serre tellement les poings que le verre qu'il tenait explose avant de fondre.

Papyrus décide d'aller mettre l'humain au coin. L'enfant ne bouge pas et regarde le mur. Il est trop fier pour refuser la punition. Il la supportera comme un homme.

Papyrus rejoint les deux autres au comptoir.

« Pourquoi tu t'occupes de lui ? Cet humain est horrible. Il ne manque jamais une occasion d'insulter tout le monde. »

Sans hausse les épaules. « il ne m'a pas fait plus de mal que les humains qui nous ont enfermés dans le sous-sol. »

« Il est tout de même assez désagréable. »

« j'ai pas dit le contraire. juste que je pense que vous vous focalisez un peu trop sur les mots et pas assez sur ce qu'il est, un enfant. » Sans boit une gorgée, puis repose la bouteille. « ce qui m'importe, c'est de faire ce qui est juste. cet humain est tombé, je suis le premier à l'avoir vu, je m'en occupe. personne d'autre ne le ferait de toute façon. »

« Tu te fais quand même beaucoup d'ennemis. »

Sans hausse les épaules. « m'en tape. »

La punition se termine, et l'enfant est autorisé à s'asseoir pour manger. Grillby va lui préparer un burger.

« Les monstres sont dégoûtants ! Ils mangent avec les rats dans les souterrains ! »

« est-ce qu'on a le choix ? »

Grillby revient avec les commandes.

« MANGE, C'EST LA SEULE CHOSE QUE TU AURAS AUJOURD'HUI, HUMAIN. ON N'A PAS ASSEZ POUR ACHETER QUOI QUE CE SOIT D'AUTRE. »

L'enfant se met à manger goulûment.

Quand le repas est fini et que le groupe sort, le reste des clients se met à se plaindre bruyamment du nouveau venu.

Ils avancent dans la neige, vers leur cabane perdue entres les arbres. Leurs pieds s'enfoncent et ils ont du mal à marcher. L'enfant tremble à mort. La neige lui va jusqu'aux genoux. Papyrus décide de le porter sur ses épaules.

« DÉJÀ QU'ON AVAIT DU MAL A TROUVER DE QUOI MANGER POUR DEUX, ÇA VA ÊTRE PLUS COMPLIQUE. »

« je suis désolé de m'être encore fait virer. »

« C'EST RIEN. C'ÉTAIENT CES GREDINS QUI AURAIENT DU L'ÊTRE ! »

« les employeurs ne peuvent pas se virer eux-mêmes. »

« JE NE VEUX PAS DE LEUR ARGENT S'ILS TE MARCHENT DESSUS ! »

Ils font quelques pas de plus, puis Papyrus l'ouvre encore.

« LE ROI PEUT PEUT-ÊTRE NOUS AIDER ? »

« tu crois vraiment qu'il va sortir un boulot, de l'argent et une maison comme ça de sa poche ? »

« TOUT LE MONDE DIT QUE C'EST UNE BONNE PERSONNE. »

« c'est relatif. c'est juste le meilleur roi qui nous a été permis d'avoir. ça n'en fait pas quelqu'un de cool. »

« JE VAIS ESSAYER QUAND MÊME, ON SAIT JAMAIS. »

L'enfant éternue, ce qui renvoie Papyrus un peu en arrière.

« NE ME SURPREND PAS AUSSI BIZARREMENT, HUMAIN ! »

Il fait de plus en plus froid, signe qu'il commence à faire nuit à l'extérieur. Papyrus continue la route en tenant l'enfant dans ses bras. Ils rejoignent leur cabane et ferment la porte.

« SANS ! IL Y A QUELQUE CHOSE DE GLUANT ET VISQUEUX QUI SORT DE SON NEZ ! »

« c'est de la morve. »

« IL EST MALADE ? »

« sans doute... »

« OH, NON ! »

« puisque je te dis que si ? »

« CE N'EST PAS CE QUE JE VOULAIS DIRE ! »

« aide moi, on doit le réchauffer. »

Ils le recouvrent de tous les tissus de la maison. Le petit garçon s'endort rapidement devant la cheminée improvisée, c'est-à-dire devant le simple feu de camp en plein milieu du salon. Ce n'est absolument pas sécuritaire dans une cabane, mais est-ce qu'ils ont le choix ? Ils n'ont pas de cheminée.

Dans les jours qui suivent, le petit garçon réussit à s'attirer les foudres de tout le monde. Pas un monstre n'a été épargné de ses remarques cruelles. Néanmoins, il y a eu du progrès : il a arrêté de lancer des choses qui font mal sur les gens.

Personne n'en veut à Sans ou à Papyrus, dont la générosité avec les habitants est démentielle alors qu'ils n'ont presque rien. Mais personne ne comprend leur décision de garder ce démon avec eux.

Le pire étant que Sans protège de près le petit, en encaissant les mots et les menaces. Mais rien ne change la décision des deux frères. Sans estime qu'un enfant ne doit pas être abandonné, et Papyrus ne peut décemment pas laisser quelqu'un mourir de froid et de faim. Le village de Snowdin leur a accordé de nombreuses faveurs. Nourriture, crédits, chambres, couvertures, vêtements… Ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de ne pas faire la même chose pour l'humain.

En retour, le petit enfant n'est pas très reconnaissant. Il ne manque jamais de mettre les deux frères très mal à l'aise devant les autres, mais les autres se calment quand l'enfant lance aussi des remarques contre les deux frères. Cela prouve en quelques sortes que Sans et Papyrus ne sont pas fautifs et s'en prennent plein la face, tout comme les autres.

Sans a appris à en rigoler plutôt que d'en pleurer. L'humain pousse tellement ses critiques qu'elles deviennent contradictoires entre elles. Il se plaint qu'on le laisse mourir de faim, mais se plaint ensuite du fait que la nourriture des monstres est avariée et refuse d'avaler le reste. Des tonnes de choses de ce genre surviennent, et Papyrus a aussi fini par en rire. Tous ses propos sont chaque jour de plus en plus ridicules.

Les problèmes continuent lorsqu'en arrivant à Snowdin, sur toutes les enseignes, se trouvent les termes suivants : 'Les humains ne sont pas autorisés'.

Sans et Papyrus regardent tous les bâtiments de la ville. C'est écrit partout.

« je t'avais dit de te calmer un peu, gamin. regarde ce que tu as fait. »

Tous les monstres regardent passer Sans, Papyrus et le petit d'un sale regard. Les passants parlent fort entre eux. Ils décident de comment l'enfant devrait être chassé d'ici. Chacun s'accorde à dire que plus ce serait rapide, mieux ce serait.

Les monstres sont unanimes. Ils conjecturent la cruauté de la race humaine à partir de cet être unique, seul représentant du peuple qui les a enfermés peut être à tout jamais. La haine est un sentiment générationnel, un héritage qui se perpétue, et tous les facteurs la favorisant sont bons à prendre.

Sans sifflote en souriant gaiement. Il salue chaleureusement les autres, tandis que l'humain ne les regarde même pas. Sans et Papyrus reçoivent tous les saluts, l'enfant reçoit toutes les malédictions.

« JE CROIS QUE POUR ALLER CHEZ GRILLBY, IL FAUDRA LAISSER L'HUMAIN DEHORS. »

« manquait plus que ça… »

Par la suite, ils sont simplement rentrés chez eux. La cabane reste le seul endroit où l'enfant est bien accueilli. « De toute façon on n'a pas besoin d'eux ! Je peux manger des feuilles et de la neige ! »

« toutes les couvertures qui sont sur toi, c'est eux qui nous les ont données. alors ne dis pas d'idiotie. »

L'enfant jette rapidement les couvertures dans le feu.

« mais qu'est-ce que tu fais ?! »

Sans retire les couvertures de là pour aller les éteindre dans la neige. Une telle folie quand on n'a rien d'autre pour se couvrir, c'est fou ! Papyrus arrive à ce moment avec du pain.

« J'AI TROUVE ÇA DEHORS. LES GENS GASPILLENT N'IMPORTE COMMENT ! »

« au moins ça nous fait le déjeuner. »

Pendant que le pain décongèle, le petit rouspète tout seul. Cela continue quand Sans quitte la cabane pour quelques heures.

« TU T'ENNUIES ? TU VEUX QU'ON JOUE A QUELQUE CHOSE ? »

« Hm. »

« J'AI UN MAGAZINE D'ÉNIGMES SI TU VEUX ! »

Papyrus amène un magazine d'énigmes. « TU CONNAIS LES LABYRINTHES ? TU DOIS TROUVER LA VOIE A SUIVRE POUR T'EN SORTIR. JE TE METS AU DÉFI DE RÉUSSIR CELUI LA ! »

L'énigme est simple, la route à suivre est toute droite. Comment osent-ils appeler ça un labyrinthe ?

Par désarroi, l'enfant déchire le magazine.

« EH ! C'EST UNE EDITION LIMITÉE ! »

Papyrus récupère le tas de papier en pleurant. Sans vient régler cette affaire, tenant un seau.

« qui veut de la glace ? »

Les deux enfants regardent Sans avec des étoiles dans les yeux. « Moi ! » « DE LA GLACE ? COMMENT T'AS FAIT POUR EN AVOIR ?! »

« eh, ne me regardez pas comme ça, c'était une blague. » Il ouvre le seau devant leurs yeux. « ce n'est qu'un peu de neige… » Les deux enfants paraissent déçus. Sans sort alors deux glaces emballées du seau. « …pour conserver de vraies glaces. »

Les deux enfants crient victoire. Sans distribue, mais il n'y en a pas pour lui. Papyrus le remarque et lui tend la sienne. « T'EN VEUX ? »

« non merci, j'en ai déjà eu une. »

« MENTEUR. PIQUE M'EN UN PEU, C'EST GRATUIT ET LIMITE, COMME MON ANCIEN MAGAZINE ! »

« merci. » Il croque dedans. « le glacier voulait pas m'en filer trois, il savait que ça allait être donné au gamin. »

« TU AS FAIT COMMENT POUR LES AVOIR ? »

« j'ai déblayé la neige de devant chez lui. »

« T'AS TROUVE UN NOUVEAU BOULOT ! »

« c'est plutôt une sorte d'échange. on me donne une petite pièce ou des glaces en retour. gamin, tu me fais goûter la tienne ? »

L'humain n'a pas l'air d'en avoir envie.

« qui c'est qui t'a ramené gentiment de la glace et qui a trimé pour ça ? »

L'humain la lui tend. Il prend une plus grosse bouchée.

Papyrus finit sa glace et redevient mature.

« IL Y A UN BUSINESS A SE FAIRE DANS LE DÉBLAYAGE ! TOUT EST TOUJOURS ENNEIGE ICI ET PERSONNE NE FAIT RIEN ! MOI, LE GRAND PAPYRUS, JURE DE FAIRE QUELQUE CHOSE ET DE SAUVER LES MONSTRES DE CE FLÉAU NATUREL ! »

Sans rit beaucoup.

L'humain finit à son tour sa glace, dégoûté d'en avoir donné. Mais ce geste convaincra peut-être Sans de lui en amener une autre plus tard.

« tu sais que c'est un monstre qui me les a données ? »

L'humain fait semblant de vomir. « Beurk ! Les monstres mettent des fourmis dans tout ce qu'ils mangent, c'est dégueulasse ! »

« si seulement on avait des fourmis à manger, quelques fois… »

« LE DÉBLAYAGE C'EST L'AVENIR ! »

C'est devenu une habitude maintenant. Le petit groupe nettoie la glace et la neige dans les rues de Snowdin, où il neige tout le temps.

Ils ont déjà retiré presque toute la neige de toutes les habitations. Sans est complètement crevé, mais fier d'avoir fait son boulot. Leur salaire est maigre : il ne s'agit que de quelques pièces avec des tickets restaurants. Mais le plus important pour eux est le sentiment du travail accompli et du salaire mérité.

Le petit cowboy est censé aider, mais en réalité, il joue dans la neige. Il en envoie un peu partout, sur les gens, sur les maisons. Chaque monstre a envie de répliquer avec une autre boule de neige pour démarrer une bataille, mais en voyant qui leur a envoyé cela, ils passent simplement leur chemin.

L'enfant finit par trembler de froid. Sans le remarque bien. Ce n'est peut-être pas un endroit génial pour un humain aussi faible.

« tu veux que je t'emmène quelque part où il fait un peu moins froid ? »

« hm. »

« je connais un raccourci pour aller à Waterfall. c'est un bon endroit. »

L'enfant lui tient fermement la main. Le raccourci est assez rapide. En quelques secondes, ils passent du territoire enneigé à un territoire sombre bordé par des courants d'eau. L'ambiance est un peu plus chaleureuse. L'endroit est apaisant.

Sans s'assoit, le petit fait de même. « il fait un temps magnifique, j'en suis sûr. dommage qu'on puisse pas le regarder. »

« hm. »

« tu aimes bien cet endroit ? »

« nan. »

Sans tend l'oreille et comprend ce manque de goût. « parce qu'il y a des monstres ? »

« hm. »

« ici on est seul. les bruits que tu entends, ce sont les fleurs. elles répètent ce que les gens disent quand ils passent. »

« … »

« vous avez des fleurs comme ça à la surface ? »

« nan. »

Sans considère le chapeau perché tout en haut de sa tête. Il en a déjà vu des comme ça, dans les livres d'histoire de Papyrus.

« où c'est que tu as eu ton chapeau ? »

« c'est un cadeau d'anniversaire. »

« tu l'aimes beaucoup ? »

« hm. »

« je peux l'essayer ? »

« nan. »

« pourquoi ? »

« vous les monstres, vous vivez dans la terre et la crasse. tu vas me le salir. »

« ok. t'auras pas mon super cadeau alors. »

« c'est quoi le super cadeau ? »

« ah, je peux pas te le dire. tu veux pas me prêter ton chapeau. »

« …tu veux que je te prête mon chapeau ? »

« non, tu me demandes juste pour mon cadeau. t'es pas gentil. »

« s'il te plait. »

Sans fait mine de réfléchir longtemps avant de répondre. « …d'accord. » Il se baisse et l'enfant enfonce le chapeau sur son crâne. « il est plutôt cool. »

« donne-moi mon cadeau s'il te plait ! »

« je te le donnerais. »

Sans lui reprend la main et tous les deux arrivent à la décharge. Sans se rapproche d'un tas d'ordures.

« je l'ai trouvé il n'y a pas longtemps, dans la forêt. c'était dur de le cacher de la vue des autres, mais il est encore là. »

Il tire un guidon, puis tout le vélo sort du tas. Sans le met de côté pour mieux le montrer. L'enfant tire une tête indescriptible. Il s'agite en voyant juste une roue, puis tout le reste.

« c'est mon vélo ! »

« oui c'est ton vélo. »

« c'est avec lui que je suis venu ! maman me tue quand je le perds. »

« ah bon ? tu perds souvent ton vélo, toi ? »

L'enfant grimpe déjà dessus, tout heureux. « merci ! » Il pédale aussi vite qu'il peut vers un tas d'ordure pour le fracasser. Il tombe du vélo et finit la tête la première dans les déchets. Il en sort en rigolant puis recommence. Il ne se fatigue pas.

Il finit par s'asseoir en boudant près d'un tas d'ordures. Sans le rejoint.

« qu'est-ce qu'il y a ? »

« d'habitude, vous voulez tous nous tuer pour nous manger, mais toi tu restes avec moi. »

« si j'avais voulu te manger, je t'aurais pas offert un vélo. »

« hm. »

« est-ce que tout le monde nous voit de la même manière à la surface ? »

« hm. »

« ça ne me donne pas très envie d'y aller. »

« tu vivrais pas deux secondes de toute façon. ils vont te massacrer si tu vas les voir, parce que c'est ce que ton espèce mérite. »

« chez toi, tu ne dois pas avoir beaucoup d'amis. »

« c'est pas ton problème. »

L'enfant joue avec ses pieds, comme il a pris l'habitude de faire quand il s'ennuie.

Sans le prend par la main.

« tu viens ? il y a un pont où on peut avoir une meilleure vue d'ici. »

Le petit chevauche son vélo et pédale lentement pour rester près de Sans, jusqu'à ce que le monstre s'arrête.

« je propose qu'on fasse la course. t'es prêt ? j'suis parti ! »

L'enfant pédale comme un fou sans regarder une seule fois derrière lui, jusqu'au point d'arrivée. Il manque de tomber dans le ravin, mais s'arrête à temps. En atteignant le bord du pont, il remarque que Sans est en train de regarder sa montre dans un coin. « j'ai faillis attendre. »

L'enfant est triste d'avoir perdu contre un monstre. Mais il aura l'occasion de gagner plus tard.

De leur emplacement, ils peuvent voir toute la décharge. Contrairement à ce que les tas d'ordures sont censés représenter, la vue est belle. On y voit aussi les cascades et les cours d'eau de tout Waterfall.

« tu pourras venir ici quand tu veux. »

« c'est des étoiles, ça ? »

Il lève le bras, et Sans lève les yeux.

« non. on ne voit jamais le ciel, nous. ce sont des pierres qui brillent. »

Sans profite de leur proximité pour lui rendre son chapeau.

« j'aime bien les étoiles. »

« ah oui ? »

« ici j'en verrais pas. »

« non malheureusement. »

« comment je vais rentrer chez moi ? »

« aucune idée. »

« c'est possible de sortir ? »

« j'en sais rien. »

Le petit enfant tire une mine très triste. Sans veut le réconforter, mais ne sait pas comment.

« qui te dit toutes ces choses horribles sur nous ? »

« snif. maman. »

« ta maman n'aime pas du tout les monstres, hein ? »

« elle dit que c'est pas possible de les aimer, parce qu'ils sont dégueulasses et moches ! » L'étoile dorée sur son chapeau brille de mille feux.

« et tu la crois ? »

« maman ne mens jamais ! »

« donc tu nous détestes aussi, moi et mon frère ? »

L'enfant réfléchit, puis secoue la tête fortement pour dire un non décidé. « toi t'es troooop gentil, et Papyrus fait de drôles de têtes ! » Il se met à rigoler.

« n'est-ce pas ? »

« mais les autres monstres sont méchants. ils ne m'aiment pas. »

« ils changeraient d'avis si tu étais gentil avec eux… »

« j'ai pas besoin d'eux. moi j'aime que toi et Papyrus. »

« alors ne te plaints pas de ce que les autres disent de toi. »

« … ? »

« …c'est rien. nous aussi on te trouve cool. »

Suite à cela, Sans et l'enfant rentrent à la maison, l'un à pied, l'autre en vélo.

Le lendemain, le petit déjeuner est de nouveau maigre, mais ils ont la chance d'en avoir un, et un bon. La table est couverte d'eau et de tartines au beurre.

Cette journée est très étrange. Sans a quelque chose d'urgent à faire, et veut que l'humain réussisse à jouer avec les autres enfants de Snowdin, au moins au ballon.

Il le prend donc par la main jusqu'à la ville. Sur une petite place, entre les maisons, les enfants monstres s'envoient le ballon, le ratent et tirent entre les poubelles.

Sans s'approche d'eux en levant les mains. « je peux vous laisser le gamin ? il a envie de jouer avec vous aujourd'hui. et il m'a demandé de vous le dire poliment. »

Les petits monstres regardent l'humain avec curiosité, et sans grande conviction, acceptent de la tête.

« je reviens dans quelques minutes, d'accord ? jusque là, amuse toi bien. si tu as un problème et qu'ils te laissent seul, va voir Papyrus à la maison. »

Sans s'éloigne en regardant tout le monde jouer, et est rassuré de voir l'humain bouger pour essayer d'attraper la balle. L'avantage des très jeunes enfants, c'est que même s'ils reçoivent les préjugés que leurs parents essaient de leur donner, il suffit d'un ballon et toutes les mésententes s'atténuent le temps de la partie.

Mais l'humain n'aime pas jouer avec eux. On ne lui fait jamais la passe et on se moque de lui quand il tombe en glissant sur la neige. Il est viré pendant 5 minutes plusieurs fois alors qu'il a respecté les règles et tous ceux qui ne les respectent pas et qui ne sont pas lui restent sur le terrain.

A un moment donné, l'humain se vire tout seul.

« Eh, tu vas où ? »

« je vais à Waterfall en vélo. »

« T'as un vélo ? Tu me le prêtes ? »

« nan. »

« T'es pas sympa. Je vais dire à Sans que tu l'as pas écouté et que t'es parti ! »

L'enfant hausse les épaules. « m'en tape. »

L'enfant s'en va. La partie de ballon recommence sans lui.

Il retourne à la cabane rapidement. Sans les raccourcis de Sans, c'est un peu plus long, mais ça ne le dérange pas de marcher un peu.

Son vélo est à l'intérieur, contre le mur du salon. Il s'en approche et remarque que Papyrus est dans la salle de bain, en train de prendre une douche. Il chante un drôle d'air à base de 'NYEH'.

L'humain ressort avec son vélo et part pour Waterfall jusqu'au pont de la veille.

Tout en haut, il se sent puissant. Il a l'impression que tout l'univers lui appartient, tout en sachant que ce n'est pas vrai. Mais s'il décidait de partir à sa conquête, il y arriverait surement.

Cet univers lui semble très étrange. Il se demande comment les autres enfants font pour jouer, comment les adultes aiment leurs enfants, s'ils les frappent ou non, s'ils leur crient dessus ou non…

La seule figure parentale qu'il a la chance d'avoir ici est Sans. Papyrus est plus comme un frère pour lui. Et Sans est un gars cool. Contrairement aux autres qui veulent le manger et le tuer ensuite. Ou plutôt l'inverse.

Malheureusement pour lui, sa vision des choses n'a pas vraiment changé. Les monstres le rejettent. Ce que disait sa mère lui reste vrai. Et au milieu de ces gens méchants, Sans et Papyrus sont des exceptions. Monstres, mais gentils. C'est la réflexion qui se déroule dans sa tête, en un peu moins complexe, bien entendu.

L'enfant n'apprécie pas le silence et l'immobilité. Il chevauche de nouveau son vélo et s'apprête à partir.

Un bruit de branche cassé se laisse entendre derrière lui et il se retourne.

C'est avec horreur qu'il crie. Son hurlement fait pâlir l'intégralité des souterrains et fuit en plusieurs échos.

Sans a les mains chargées de courses. Il se demande s'il aurait du emmener le petit garçon avec lui. Mais celui-ci n'aurait eu le droit qu'à des regards haineux supplémentaires. Le petit garçon ne méritait pas vraiment ça. Personne ne le mérite. Non, le faire jouer avec les autres est la meilleure chose à faire.

Les enfants ne sont pas encore des mauvaises personnes. C'est pour ça qu'il ne l'abandonnera pas. Il le sauvera de ce que les humains ont du lui mettre dans la tête. De toute façon, l'enfant n'a pas le choix. Il restera dans l'Underground jusqu'à la mort, personne ne peut passer la barrière. L'enfant ne rentrera jamais chez lui. Il faut bien qu'il s'adapte.

De plus, il doit faire en sorte que la mauvaise image que tout le monde a de lui soit détruite.

Cette pensée suffit à Sans pour prendre l'humain en pitié. Voir une nouvelle personne s'engouffrer dans la même galère qu'eux et être rejeté de la sorte par ses semblables, ce n'est pas du tout amusant, peu importe ce que les autres monstres en disent.

Jusque là, Sans a été comme les autres monstres. Il vouait une haine sans nom aux humains. On lui disait toujours qu'ils étaient des êtres cruels, sans pitié, armés jusqu'aux dents, capables de tous les tuer pour rien, par plaisir ou non… Mais l'enfant lui a fait comprendre que quelques fois, les plus sages personnes vous racontent des âneries.

Si Sans est vivant aujourd'hui, c'est que les humains ne les ont pas tué jusqu'au dernier.

Est-ce que les monstres en aurait fait autant ? Est-ce qu'ils auraient épargné les humains en les enfermant ?

Est-ce que l'enfermement est réellement moins pire que la mort ?

Il est bien trop fatigué pour trouver une réponse à tout ça. L'essentiel est que Sans n'a pas envie de devenir cruel et sans pitié en condamnant quelqu'un.

Ses réflexions s'arrêtent net quand il entend un cri du côté de la décharge. C'est une voix qu'il reconnait.

Il laisse les courses tomber au sol et prend un raccourci.

Il arrive sur le pont, et voit avec horreur en contrebas un vélo complètement brisé, un chapeau, et une tâche rouge. Sa respiration s'accélère. Il se rapproche en quelques secondes de l'endroit. Il y a du sang un peu partout, et pas en petite quantité. En relevant les yeux vers une zone d'ombre, il repère enfin le corps inerte. Son âme est absente.

Un autre cri, cette fois ci de rage, raisonne dans tout l'Underground.

Après quelques jours, tout est redevenu normal dans les souterrains. Les panneaux contre l'humain avaient disparus. Les monstres paraissent de nouveau joyeux et plein d'amour.

Et aussi de compassion. En réalité, chaque monstre qui se plaignait ouvertement du petit cowboy n'allaient pas jusqu'à vouloir sa mort. On pouvait se permettre de ne pas apprécier quelqu'un, mais de là à vouloir le tuer…

La majorité des monstres de Snowdin sont venus s'excuser dans la cabane en apportant divers cadeaux supplémentaires. Ils disaient tous qu'ils étaient désolés, que s'ils pouvaient remonter le temps, ils n'auraient jamais autant rejeté le petit humain. Ils l'auraient même accueilli comme un roi. Mais on ne peut pas remonter le temps, et tout ce qu'ils avaient fait…

Peu importe les excuses, tous les monstres réagiront pareillement si la situation se répète.

Sans le pense, en tout cas.

C'est Papyrus qui a du parler à tout le monde, les rassurer, leur jurer que tout allait bien. Son frère n'a pas eu la tête à faire ça. Il n'a toujours pas encaissé la mort de l'enfant.

Le pire dans tout cela est qu'il ne sait pas qui en est l'auteur. Est-ce qu'il a souffert avant d'être jeté du haut du pont ? On l'a frappé ? Qui aurait osé le faire ? Il n'en sait rien.

Mais comme il a fallu un coupable, il en a eu rapidement une vague idée.

Un jour, Papyrus est rentré avec le journal, tout émoustillé et les yeux pleins de larmes. Sans a pris le journal pour le lire, et a été surpris d'apprendre que le roi Asgore avait laissé faire entendre l'idée que les âmes humaines pouvaient sauver les monstres et briser la barrière.

L'article était un peu plus détaillé, en confirmant le fait qu'Asgore a répandu cette information dès qu'il a appris qu'un humain que personne n'aimait est tombé ici.

En tuer un pour sauver les autres, cela ne marche que si le 'un' en question est choisi au hasard. Se baser sur le fait que personne ne le regrettera pour se justifier de le tuer, c'est digne d'un monstre sans âme.

Sans a toujours aimé la justice.

C'est pourquoi, depuis ce jour, Sans déteste Asgore.

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Eh bien voilà la fin ! Il est censé y avoir un second chapitre, mais je vous avoue que j'ai encore rien fait. Vous avez le temps d'apprendre une troisième langue avant que le prochain ne sorte. Et je suis sérieuse !

C'était OnePunchLine du web pour vous servir.