Draco planta un couteau dans la toile. C'était la troisième fois qu'il ratait cette peinture. Il jeta avec rage ses pinceaux et alla ouvrir la fenêtre de sa chambre. La lune était pleine et les étoiles brillaient plus que jamais. Ce spectacle avait pour habitude de l'attendrir mais ce soir-là, il le laissait de marbre. Draco détourna ses yeux du manteau de nuit et parcourut du regard ses toiles achevées. Il les aimait tant. Il les aimait car elles exprimaient toutes une émotion,, ou un moment marquant de sa vie. Et dans chacune d'elles, il avait glissé un indice qui lui rappellerait pourquoi il avait fait ce tableau. Quelque chose qu'il serait le seul à reconnaître.
Car sa vie avait été perturbée par toutes sortes d'événements tragiques. Il y avait eu la mort de ses parents dans la guerre, puis celle de sa fiancée à cause d'une maladie, on avait ensuite réquisitionné tous ses biens pour payer les dettes de son père. La peinture était à peu près tout ce qui lui restait. Enfin, il avait encore Blaise, son meilleur ami. Celui-ci l'avait recueilli lorsqu'il avait tout perdu. Blaise était apprenti cuisinier au Vatican.
Son passe-temps favori était d'inventer des desserts et d'intoxiquer Draco avec. Ce dernier ne comptait, plus les crises de foie qu'il avait eu à cause des expériences de Blaise. Draco entendit la porte d'entrée s'ouvrir, puis se refermer. Devinant qu'il s'agissait de Blaise qui rentrait après une dure journée de travail, Draco se précipita vers la salle à manger, et lorsqu'il y fut, poussa un petit cri de surprise en voyant son meilleur ami accompagné d'une très belle jeune fille rousse.
Celle-ci regarda Draco d'un œil amusé, Blaise, lui, était horrifié. C'est alors que Draco se rendit compte qu'il était en sous-vêtements. Il s'empourpra de gêne, ce qui eu pour effet de faire rire la demoiselle.
-Ne soyez pas gêné, voyons. Je suis benjamine d'une fratrie de sept garçons. Vous n'êtes donc pas le premier que je vois en si petite tenue.
Draco haussa un sourcil, et répondit élégamment.
- Ce n'est pas le fait d'être à moitié nu devant vous qui me déplait, bien au contraire, c'est plutôt le fait que l'idiot qui a pris place à côté de vous ne m'ait pas prévenu qu'il recevait de la visite.
En disant cela, Draco lança un regard noir à Blaise, qui lui répondit avec un petit sourire.
-Draco, je te présente Mademoiselle Ginevra Weasley.
-Appelle-moi Ginny, dit l'intéressée.
-Je l'ai rencontré au Vatican, ce matin, elle était perdu et s'était mise en tête de dégrader tout le bâtiment si personne ne venait l'aider.
.- Et toi, en fidèle serviteur de tous les enfant su Seigneur, tu es allé à son secours. Amen. Dis-moi, Dieu a aimé le dernier poison que tu as inventé ?
-Surveille ton langage Draco ! lança Blaise. Surtout lorsque tu parles de notre et Seigneur et de mes desserts qui, soit dit en passant, deviendront célèbres et appréciés de tous !
-Si tu parles de ces choses dans lesquelles tu mets une crème infecte, il n'y a aucune chance !
Draco savait que Blaise était susceptible lorsqu'il s'agissait de sa cuisine, mais il en pouvait pas s'empêcher de déverser toute la frustration de ses tableau ratés sur lui. Celui-i se leva et regarda Draco droit dans les yeux.
-Tu peux me dire ce que tu veux, tu es mon meilleur ami, mais ne dirige pas tes vannes poisseuses sur ma cuisine.
Draco soutint son regard mauvais, puis comprenant qu'il avait perdu la partie, il baissa les yeux.
-Je suis désolé, dit-il, mais je n'y arrive pas. Cette peinture me rend dingue, tu comprends. Je l'ai, là, dans ma tête, mais elle refuse de s'étaler sur la toile.
Blaise fut prit d'une soudaine compassion pour son ami et lui tapota l'épaule. Draco releva vers Blaise un regard mouillé et reconnaissant.
-Vous êtes ensembles ?
Cette simple phrase suffit à rappeler la présence de Ginevra dans la pièce. Elle était toujours assise sur le petit sofa du salon et les regardait avec un intérêt déroutant.
-Vous savez, cela ne me dérange pas le moins du monde qu'un homme aime un homme. Au contraire, il y a beaucoup de peintre, surtout ici en Italie, qui préfèrent les hommes. Car si j'ai bien compris, ton camarade est peintre Blaise ?
-Son camarade se nomme Draco Malfoy et il préfère les femmes, lança sèchement Draco.
-Malfoy… Si je ne me trompe pas, les Malfoy viennent d'Angleterre non ?
-C'est exact, répondit Draco, un peu surpris. Ma famille est venue s'installer ici, il y a 15 ans, pendant la guerre. Le pays était devenu complètement protestant et nous étions catholiques. Et comme mon père refusait de se soumettre à une autre religion, nous avons fuit.
-Exactement comme nous…il y aune autre famille dans le même cas, ici à Florence, ce sont les Grangers. Ils sont très riches, vous les connaissez ?
-Oui, répondit aussitôt Blaise, ils ont une fille, elle est présente à toutes les messes données par le Pape.
Ginevra sourit.
-Il s'agit d'Hermione. Elle est très pieuse, en effet. Mon frère et elle se sont fiancés le moi dernier.
Draco bailla bruyamment. Cette conversation ne l'intéressait pas du tout. Ginevra eut un petit rire et dit :
-Donc, monsieur le peintre, si vous me montriez quelques unes de vos œuvres.
-Non, répondit simplement Draco.
Ginevra ne s'attendant pas à un tel refus, fronça les sourcils.
-Allez, ne faîtes pas l'enfant, voyons. Comment voulez-vous être connu si vous ne montrer votre art à personne !
-Elle a raison, Draco, tu devrais la laisser voir. Un avis autre que le mien peut t'être favorable.
Draco les regarda alternativement, puis à combattre et se dirigea vers sa chambre.
-Si vous voulez bien me suivre, grogna-t-il.
Il ouvrit la porte de sa chambre et alla directement vers les peintures achevées. Draco les présenta à Ginevra d'un simple signe de la main et celle-ci s'approcha, émerveillée.
-Draco, c'est…tellement beau.
Elle parcourut toues les toiles du regard et resta un moment interdite. Ses yeux brillaient et sa bouche était entrouverte de stupeur.
-Tu es vraiment doué…
Ding Dong. Les cloches de l'église sonnèrent huit fois, faisant sursauter Ginevra.
-Oh Seigneur, je suis en retard ! je dois y aller.
Elle se précipita hors de la chambre de Draco, et se dirigea vers la porte d'entrée. Là elle se retourna et dit aux deux jeune hommes qui l'avaient suivie :
-J'ai été ravie de vous rencontrer. Surtout toi, Draco. Tu as du talent, n'abandonne pas ton art.
Puis elle s'en alla sans dire autre chose.
Cela faisait plus d'une heure que Draco était face à cette toile vierge. Il s'efforçait de retrouver l'inspiration, motivé par les paroles de Ginny, la veille. Mais il n'y arrivait pas. Il jeta un coup d'œil à la vielle horloge du salon. Il était trois heures de l'après-midi, l'heure de sa sieste. Il décida donc d'aller se reposer un peu, avant d'essayer de reprendre la peinture.
Et lorsqu'il rentra dans sa chambre, ce fut un choc. Ses toiles avaient disparues. Toutes. La fenêtre de sa chambre était fermée. Donc personne n'avait pu entrer pour les lui voler. Et pourtant, elles n'étaient plus là. Il sortit de la petite demeure de Blaise et courut jusqu'au Vatican. Il fallait qu'il voie son meilleur ami. Blaise devait l'aider.
Par respect pour la religion, il s'arrêta de courir lorsqu'il arriva dans la cour du Vatican et se mit à marcher. Il entra dans le hall et là, ce fut encore un choc. Ses toiles étaient exposées, toutes sans exception. Et à côté d'elles se trouvait cet incorrigible Blaise. Une foule s'était rassemblée devant les peintures et les commentait avec enthousiasme. Blaise aperçut Draco et frappa dans ses mains pour attirer l'attention de tous.
-Mesdames et Messieurs, je vous présente l'artiste qui est à l'origine des ces œuvres, Draco Malfoy.
Toute la foule se retourna et se mit à l'applaudir et à le féliciter. Draco resta un moment incrédule, puis esquissa un petit sourire, chose qui n'était pas arrivée depuis très longtemps.
Une jeune, apparemment de bonne famille vint vers lui et s'inclina légèrement en guise de salutation.
-Je me nomme Hermione Granger. J'ai été fortement impressionnée par votre talent.
Draco, n'oubliant pas les bonnes manières, s'inclina devant elle et baisa sa main.
-Draco Malefoy, pour vous servir.
-J'aime beaucoup ce que vous faites. Mais monsieur Zabinni m'a dit que vous n'étiez pas très connu.
-Malheureusement c'est bien vrai, répondit Draco en prenant note pour lui-même d'embrasser Blaise après l'avoir tué.
-J'aimerais beaucoup continuer à discuter avec vous, mais la messe va commencer et je voudrais pas être en retard.
-Je le conçois, Mademoiselle Granger.
- Néanmoins, je vous invite à dîner chez moi ce soir. Vous n'aurez qu'à demander où se trouve la Demeure Granger à quelques passants, il y en a sûrement quelques uns qui le connaissent.
-Merci beaucoup Mademoiselle.
-Je vous en prie, appelez moi Hermione.
Elle adressa à Draco un sourire aimable et il la trouva si chaleureuse, qu'il le lui rendit.
-Hermione, nous allons être en retard.
Draco posa ses yeux sur la personne qui avait prononcé ces mots et il eut l'impression qu'on lui donnait un grand coup de poing pleine poitrine. Devant lui se tenait l'être le plus beau qu'il ait jamais vu. Il était assez grand, avec des cheveux noirs comme l'ébène, et des yeux aussi verts qu'une émeraude. Sa peau était blanche, un peu rosée au niveau des joues. Il avait un regard transperçant et Draco eut du mal à en détacher le sien.
-Oui, j'arrive, à ce soir, Monsieur Malfoy.
-Heu…oui…à…à ce soir.
Puis elle s'en alla en compagnie de son accompagnateur. Draco ne se sentait pas bien, il avait chaud et désirait prendre un grand bain glacé pour se calmer. Il lassait donc à Blaise le soin de continuer sa propagande et rentra directement à la maison. Là, il trouva la toile toujours vierge. Et il ne sut jamais pourquoi, en revoyant l'image du beau jeune homme qu'il avait rencontré au Vatican, il eut une poussée d'inspiration et parvint à commencer, puis finir la peinture.
-Je vais prévenir Mademoiselle de votre arrivée, dit le valet en laissant Draco seul.
Il se trouvait dans la hall de la Demeure Granger qui était plus grand que la maison de Blaise. Aux murs étaient accrochés des peintures impressionnantes, et Draco en conclut que les Granger étaient de grands amateurs d'art. Il entendit des pas s'approcher, puis Hermione lui apparut, souriante.
-Je suis contente que vous ayez pu venir. Nous allons tout de suite passer à table. Suivez-moi.
Ils se dirigèrent vers la salle à manger et Draco découvrit une grande table à laquelle deux personnes avaient déjà pris place. Un homme et une femme.
-Mère, Père, je vous présente Draco Malfoy. Le peintre dont je vous ai parlé.
La femme adressa à Draco le même sourire chaleureux qu'Hermione.
-Bienvenue chez nous Monsieur Malfoy. Notre fille nous a parlé de vous tout l'après-midi. Elle a vraiment apprécié votre art.
-J'en suis ravi, Madame Granger.
-Asseyez-vous là, Draco, dit Hermione en lui indiquant une chaise.
Il tira d'abord la chaise d'Hermione, lui permettant de s'asseoir puis prit place à son tour. Il remarqua la chaise vide à côté de lui et demanda :
-Vous attendiez quelqu'un d'autre ?
-Non, répondit le père. Cette place est destinée à mon neveu Harry, il aime beaucoup se faire désirer.
A peine avait-il fini sa phrase qu'une personne entra dans la pièce. Draco le reconnut tout de suite. C'était le garçon du Vatican. Celui avec les yeux verts et le regard envoûtant. Il jaugea la table, adressa un signe de tête à tout le monde, et s'assit à côté de Draco. Celui-ci sentait la même sensation étrange de l'après midi l'envahir. Il avait de nouveau très chaud.
-Eh bien Harry, fit Madame Granger, tu ne dis pas bonsoir à notre invité.
Harry lança à sa tante un regard agacé puis se tourna vers Draco. Celui-ci sentit son cœur lâcher.
-Bonsoir, marmonna Harry, je me nomme Harry Potter.
-Draco Malfoy, lança machinalement Draco, tant il était subjugué par les yeux de Harry.
-Enchanté, répondit celui-ci.
Le reste du dîner se passa bien dans l'ensemble, si ce n'est que l'habituelle adresse de Draco semblait s'être dissiper pour laisser place à son encombrant contraire : la maladresse. Draco se jura de se brûler les mains en rentrant lorsqu'il fit tomber le contenu de la saucière sur la nappe blanche. Puis il se souvint que s'était grâce à ses mains qu'il était là, assis à côté du plus beau spécimen jamais vu sur terre, alors il se dit qu'il se contenterai de mettre une baffe à Blaise.
Les jours passèrent et Draco se rapprochait de plus en plus d'Hermione et de sa famille excepté Harry. Celui-ci semblait décider à se montrer de plus en plus distant et froid envers Draco. Ce dernier en était très peiné, car il ne pouvait s'empêcher d'admirer le beau brun. C'est pourquoi un immense bonheur s'empara de lui lorsque Hermione lui proposa de venir vivre à la Demeure Granger.
-Nous serions ravis de t'avoir parmi nous, à la maison, lui avait-elle dit. Surtout Harry, il ne le montre pas, mais il t'apprécie.
Draco avait des doutes sur la véridicité de cette dernière affirmation, mais il aurait tout le temps de le vérifier pendant qu'il vivrait là-bas.
C'est ainsi qu'un matin, Draco quitta Blaise avec ses valises et ses toiles, et monta dans la voiture (nda : c'est-à-dire : calèche et chevaux) qui l'attendait pour le conduire chez les Granger.
-Ce sera vide sans toi, lui dit Blaise avec un sourire.
-Tu pourras venir me voir. A bientôt…
-Au revoir.
Le cocher lança un coup de fouet et chevaux qui se mirent à trottiner, emportant Draco vers sa nouvelle vie.
Oufff...je tiens à dire que ça me ferait plaisir que vous me laissiez un commentaire, même si vous avez trouvé l'hsitoire pourrie, car j'ai vraiment ramé pour poster ce premier chapitre. Le dessert que Draco critique est en fait le futur choux à la crème...dédicacé à Margue qui est l'auteur de deux fics géniales qui sont: A l'orphelinat St-Brutus et Bel de nuit. Allez les lires, elles sont super!
Biz, Milikiki, Seconde Aviatrice.
