Disclaimer : Albator, Toshiro et Clio appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Bob l'Octodian appartient à Aerandir Linaewen qui m'autorise à le lui emprunter et à l'utiliser.

Les autres personnages sont à bibi

1.

- Allez, réveille-toi, tu as bien assez dormi !

Non sans difficultés, Aldéran souleva des paupières effectivement lourdes de sommeil.

- Oh, ce n'est pas vrai, je suis à nouveau dans le tronc de Lacrysis !

Mais, il réalisa ensuite que si les lianes l'entouraient, elles ne le touchaient pas, il était comme en suspension dans le cœur d'énergie du Gardien du Sanctuaire et en réalité, les lianes semblaient plutôt l'effleurer pour le porter.

Il releva complètement la tête et aperçut Kwendel qui semblait subir le même traitement que lui, prisonnier de l'Arbre de Vie de Terra IV, toujours endormi en revanche.

Il tressaillit ensuite fortement.

- Kwendel a réintégré son corps, et donc celui-ci est bien le mien ! découvrit-il à mesure que son cerveau se remettait à fonctionner, assez soulagé de sentir sous ses doigts les infimes ridules de son visage. Qu'est-ce qui se passe, nous ne nous sommes pas annihilés mutuellement ? !

- Cela s'est joué à un fil plus que ténu, reconnut Lacrysis. Nous vous avons tous les deux fait basculer dans le cœur de tous les Sanctuaires.

- Pourquoi ? Ce qui s'est passé dans cette ferraillerie était une fin tout à fait acceptable ! objecta Aldéran. Je crois que j'aurais accepté de terminer dans cette ultime envolée. Elle était plutôt spectaculaire ! Ni Kwendel ni moi ne voulions vraiment arriver au pire, mais je devais protéger ma famille de lui, aussi j'aurais donné mes dernières forces dans cet engagement. C'est ce que j'ai fait d'ailleurs, j'ai bien cru que ça faisait imploser mon corps, son corps.

- C'est bien ce qui est arrivé, intervint alors l'Arbre de Vie. Son corps déjà abîmé a été détruit. C'est la projection de son âme que tu vois là. En fait, nous avons tous interprété de travers la malédiction de la Magicienne. Nous songions qu'il fallait séparer les jumeaux, afin qu'il ne puisse fusionner en une créature surpuissante que rien ni personne n'aurait pu stopper, que l'un deux devait mourir au cours de sa vingt-cinquième année. Mais Kwendel et toi, vous avez explosé toutes les prévisions de pouvoirs, sans compter qu'il n'est pas vraiment mort ! Chacun de votre côté, vous avez atteint les sommets. Mais cette fois, Kwendel ne reviendra pas. Te voler ta famille, même pour nous qui sommes dépourvus de cœur, c'était la faute de trop. En revanche, ce serait tellement dommage de perdre un être aussi exceptionnel.

- Je ne vous suis pas trop… Il y aurait un avenir pour nous ?

- Pour toi, reprit Lacrysis. L'obsession de ton ancien jumeau a complètement noirci ses jugements, mais nous avons pu extraire son âme à temps.

- Qu'est-ce que vous comptez faire ? interrogea Aldéran.

- Je crois que ça te plaire ! sourit presque l'Arbre de Vie.


Bien qu'il se sente fatigué au possible, Albior sourit largement alors que son regard s'était mis à pétiller.

- Papa revient !

- Mais c'est impossible ! rétorquèrent d'une voix Ayvanère et son grand-père qui se tenaient de part et d'autre de son lit d'hôpital.

- Mon papa ne pouvait pas être récompensé de tous ses sacrifices par celui ultime ! argumenta le jeune garçon. Les entités ne l'ont effectivement pas voulu ! Il arrive !

Albior se redressa alors que son père venait de se matérialiser au pied du lit. Mais, en réaction instinctive, le pirate à la chevelure de neige sortit ses armes et les pointa sur lui.

- Lequel des deux es-tu ? rugit-il en s'interposant entre lui, sa belle-fille et son petit-fils.

Le grand rouquin balafré esquissa un sourire mutin.

- Je suis les deux ! (1)

Albior repoussa doucement Albator sur le côté.

- C'est bien mon papa, et c'est tout ce qui compte !

Remis de son malaise, Albior avait été autorisé à quitter l'hôpital et il était rentré chez lui, au comble du bonheur, une main dans celle de son père, l'autre dans celle de son grand-père.

- Et maintenant, si tu nous expliquais, Aldie ? fit ce dernier alors que toute aussi comblée, Ayvanère avait préparé du thé et sorti un gâteau au fromage du frigo.

Son beau-père referma alors son ordinateur.

- Sylvarande et Ryhas ont eu la nouvelle, je l'espère bonne jusqu'au bout… Nous t'écoutons, Aldie !

Et Aldéran rapporta son étrange discussion sa toute aussi surprenante position, avec l'Arbre de Vie et Lacrysis.

- Tu as assimilé l'âme de Kwendel ! ? se récria son père.

- Son âme, sa puissance et son côté du Bien va désormais équilibrer mon côté Maléfique.

- Mais c'est une très mauvaise idée ! gronda Albator. Ce que Kwendel a été, son passé, les meurtres, sa cruauté raffinée, tout ça va te bouffer !

- En matière de boucherie, je n'ai pas été mal dans mon genre pour régler leur compte aux Seigneurs, rappela le grand rouquin balafré. Mais les arbres ne voulaient pas courir le risque qu'avec ce concentré de puissance, je puisse une fois de plus péter les plombs et tout mettre à feu et à sang dans les Sanctuaires. Ils ont nettoyé l'âme de Kwendel, ils ont éliminé tous ses souvenirs meurtriers, toutes ses pulsions de serial killer. Ils ne m'ont transmis que son âme pure, il n'y a aucun doute à avoir à ce sujet.

- Je ne ferai jamais confiance à un arbre, même s'il est géant et qu'il aurait été capable de raser RadCity ! gronda le pirate à la chevelure de neige. Tu devrais te méfier, être très prudent, Aldéran ! conclut-il en se levant pour rejoindre sa chambre, discuter tranquillement avec Toshiro.

Aldéran croisa le regard interrogatif et pas encore tout à fait rassuré de son épouse.

- L'Arbre de Vie est une des plus puissantes entités surnaturelles qui soit, il veille sur mon Sanctuaire et donc il est entièrement de mon côté et il me protègera toujours afin que ma vie – une nouvelle, une fois encore – se passe au mieux il m'a déjà sauvé la mise à tant et tant de reprises !

Albior se leva pour venir caresser l'épaule gauche de son père.

- Ils n'ont pas été jusqu'à te faire le cadeau de guérir ta blessure, remarqua-t-il.

- Ils sont puissants, mais ils ont tous des pouvoirs différents. Et je n'ai plus droit au cocon de régénération. Ça passera, à la traditionnelle.

- Je suis là, moi ! fit Albior, un peu vexé.

Aldéran prit les mains de son fils dans la sienne.

- Tout ce que tu as enduré avec Kwendel, je ne peux imaginer ta détresse et le traumatisme alors que c'étaient ses intentions et mon visage. Je suis désolé, ce n'était pas ta guerre, tu n'aurais jamais dû être obligé de…

- Il aurait été hors de question que je reste là sans rien faire ! Et j'étais le seul à pouvoir te rejoindre.

- Mon petit guerrier !

Attendrie, Ayvanère observa un long moment son mari et le cadet de leurs fils.

« Si tu avais dû disparaître, pour de bon, Aldie – dans un si atroce combat fraternel – la famille n'aurait jamais pu le supporter, toute la famille, et ton père le premier ! Te voilà de retour, mon bel amour, mais je doute que ce soit pour une vie paisible ! ».

Mais repoussant cette dernière pensée sombre, elle préféra profiter du bonheur présent.


(1) Merci Joker73 pour cette idée !