Titre : Temps Humains.

Personnages : Hermione Granger; Draco Malfoy; Harry Potter; Blaise Zabini; Ginny Weasley; Ronald Weasley; O.C; Millicent Bulstrode; Luna Lovegood; Pansy Parkinson.

Rating : Tout public.

Fandom : Harry Potter

Notes : Bashing!Weasley


Les légères notes de piano s'élevaient et les danseurs évoluaient avec grâce sur l'immense piste de la salle de bal. La Grande Salle de Poudlard n'avait jamais été aussi belle. Il y'avait de l'or du sol au plafond. Des lustres vénitiens en cristal et en or étaient suspendus et toisaient arrogamment la foule de leur hauteur.

Des pas coordonnés. Des pirouettes. Les effluves de parfum se répandaient au gré des mouvements, tantôt secs, tantôt souples. Le tout dans un parfait ordre. D'ailleurs, tout était parfaitement ordonné. Du sol au plafond, en passant bien évidemment par les chignons de ses dames, et les chaussures de marque de ses sieurs.

Pour un être vivant ayant vécu un siècle plus tôt, cette image pouvait se rapprocher inévitablement du stéréotype du paradis des artifices -exit les perruques et les robes à froufrous du passé-. Pour Blaise Zabini, il avait juste envie que cette mascarade se termine au plus vite pour ne faire qu'un avec sa couette.

Et maintenant?, pensa Blaise en sirotant tranquillement son Rosée, adossé nonchalamment à un quelconque pilier dans la salle. Était-il condamné à subir à jamais l'agression visuelle que constituait l'absence totale de couleur vestimentaire chez tous ces gens réunis?

Je ne verrais jamais ça en Italie, ça c'est sûr ! Pas un pour sauver les autres ici ! Partout. Du gris. Du noir. Du blanc. Santa Maria ! Même du vert-grisâtre.

Il grimaça de dégoût et termina rapidement son verre pour se redonner contenance.

Ces anglais...

Bien sûr, tout ce beau monde se devait d'être impeccable sobrement. Même lui, dans son costume sur mesure. Parce qu'ils étaient tous là à la demande du grand Harry Potter, n'est-ce pas ? Il desserra sa cravate rouge sang qui détonait allégrement avec son costume de luxe noir signé Giorgio Armani.

Hé hé. Quoi de mieux qu'une bonne vieille marque de luxe italienne, pour un jeune et fringant millionnaire italien ? Les moldus ont décidément plus de goût que Draco ne leur en donne du crédit...

Blaise avait reçu une lettre, 3 mois plus tôt, l'invitant à Poudlard pour une énorme réunion d'anciens élèves pour le réveillon de Noël. 10 ans après la guerre, apparemment le Sauveur avait eu envie de revoir certaines têtes et s'assurer du bien-être de tout le monde.

Enfin... ceux qui ont survécu à ces 10 ans.

Il y'avait tellement de gens qui manquaient à l'appel. La plupart avait quitté le monde sorcier à la fin de la guerre. Ils avaient voulu tenter une vie "normale". Blaise aussi y avait pensé à l'époque, après avoir perdu sa mère. Mais il avait résisté. Draco avait besoin de lui. Et honnêtement... lui aussi avait besoin du blond.

Le noir soupira en se massant les tempes de sa main libre. On ne déclinait pas une invitation de Harry James Potter sans se faire mal voir par la suite. Pas si on avait été un mangemort.

Surtout quand on a été un ancien mangemort.

C'était l'unique raison pour laquelle Blaise était présent ce soir. Et c'était l'unique raison pour laquelle Draco l'était également, Blaise en était entièrement convaincu.

Il jeta un regard en coin à son meilleur ami qui n'avait visiblement pas du tout l'air d'être de meilleure humeur que lui. Le noir sourit mauvaisement, content de ne pas être le seul à souffrir de la situation.

Une grimace identique leur passa sur le visage en voyant Harry Potter accompagné de sa femme -officiellement depuis 6 années- s'approcher d'eux en saluant sans s'attarder les personnes sur leur chemin.

Harry portait également un costume noir de jais -comme la moitié de la population masculine de la Grande Salle- et une cravate verte qui complimentait à merveille ses yeux couleur forêt.

Fini les robes de sorciers qui faisaient quatre fois sa taille... Ah, le bon vieux temps...

Ses cheveux étaient toujours aussi ébouriffés que par le passé mais Blaise ne pouvait s'empêcher de se demander si cette fois-ci cela ne traduisait pas une intense activité sexuelle "pré bal" avec la "plus-si-jeune-que-ça" Weasley. Blaise reconnut qu'il était très élégant. Aucune mèche ne dépassait. Il brillait pratiquement comme un sou neuf. Les yeux noirs se posèrent ensuite sur la femme debout à ses côtés.

Elle est toujours aussi rousse. Beurk.

Blaise vit du coin de son œil Draco essayer de retenir une grimace de dégoût devant celle qu'il appelait toujours "la fille Weasley" ou "Weaslette" tout simplement. La rouquine portait une robe si extravagante que Blaise cligna une fois des yeux pour bien saisir les contours de l'étoffe rose pâle enroulée autour de sa silhouette en courbe de maman. Un décolleté moulant et plongeant -Ô combien plongeant!- descendait en une chute libre vertigineuse jusqu'au milieu de son ventre, affichant en partie la sinuosité de sa poitrine pleine. La robe se terminait à partir de là, par des tissus -et des tissus!- de voile, la recouvrant comme un emballage cadeau jusqu'à ses escarpins.

Sortir de la pauvreté ne lui a décidément pas fait du bien...

Blaise sut que Draco pensait la même chose. Ils savaient toujours ce que l'autre pensait. Un regard discret et complice confirma sa pensée.

Au moins on pourra se moquer de la robe plus tard... Elle aime décidément trop attirer les regards...

Mais Blaise avait envie de partir. Il n'était pas du tout d'humeur à parler pour la première fois depuis 8 ans à un Harry Potter nostalgique et à sa harpie de femme.

― Malfoy, Zabini, salua Harry, un sourire en coin principalement adressé à Draco, sur ses lèvres.
― Potter, le salua Blaise en retour.
― Harry, répondit simplement Draco en prenant une gorgée de son champagne. Tu as fait un terrible effort vestimentaire ce soir...
― Hermione ne voulait pas que je fasse tâche, tu as vu?, rit Harry de bon cœur face à son associé depuis 3 ans.

Après la guerre, Draco avait sagement investi dans plusieurs domaines du ministère avec l'argent qu'il avait reçu à sa majorité. Chaque année qui passa fit augmenter sa fortune à un tel point que Blaise regrette même aujourd'hui de ne pas avoir eu autant de flair que son ami à l'époque. Après ses études en diplomatie du monde Sorcier, il y'avait 3 ans de cela, le blond avait instantanément été contacté par nul autre que le nouveau Ministre de la Magie, Monsieur Potter en personne, afin de jouer le rôle d'ambassadeur entre les divers pays du monde magique. Nul besoin de dire que la surprise passée, Draco avait immédiatement sauté sur l'occasion. La hache de guerre avait été définitivement enterrée ce jour-là.

Blaise retint de justesse un bâillement lorsqu'il vit Ginny rouler des yeux à la mention du nom "interdit".

― Ah, et Granger?, demanda Blaise pour le plaisir d'ennuyer la rousse. Je ne l'ai pas vu depuis plus longtemps que toi, Potter.

Et c'était vrai. Fraîchement sorti de la guerre, le Trio avait fait les gros titres pendant 6 mois environ avant qu'on ne se concentre uniquement sur Le Survivant et son amourette avec la Weasley. Un an et demi plus tard, Blaise avait appris par la presse que Ron et Hermione s'étaient séparés... et pas gentiment. Draco avait fait la remarque qu'il pensait que les deux finiraient inévitablement mariés. Il n'y avait pas de Ronald Weasley sans Hermione Granger, et vice-versa.

Depuis cette fameuse rupture explosive dont personne ne connaissait officiellement le motif, le trio s'était définitivement brisé. Ce fut à présent Ron et Harry, ou Hermione et Harry.

C'était tout.

La famille Weasley avait pris le parti de leur membre, bien évidemment, mais Blaise avait pensé à l'époque -et le pensait toujours!- qu'il y'avait anguille sous roche. Hermione était juste ... parfaite. Même Draco l'avait avoué. Donc la faute devait sans aucun doute provenir du roux. Blaise en était curieux.

Très curieux.

― Elle va arriver dans quelques minutes, répondit Harry, un air boudeur sur ses lèvres, pourtant conscient de la moue dédaigneuse sur le visage de sa femme.

C'est tellement évident que Weaslette meurt de jalousie... Elle s'est contentée d'avoir médiocrement ses ASPICS afin de pouvoir s'occuper à plein temps de son statut de petite-amie du Survivant. Elle s'est débrouillée pour l'épouser et lui faire deux enfants pour être sûre d'être présente dans sa vie, et sur son testament, quoiqu'il puisse arriver... Alors qu'Hermione a eu des diplômes sur des diplômes.

Et maintenant, elle est le bras droit de Potter au ministère... Aïe...

L'animosité de Ginny n'avait pour source que la jalousie, Blaise en était sûr. Déjà à l'époque, il était évident que la rousse aurait voulu vivre les aventures du Trio à la place d'Hermione. Le problème entre son frère et la brune n'avait clairement été qu'un prétexte pour laisser libre court à son sentiment refoulé.

― Je l'ai envoyé chez les russes... vous saviez qu'elle arrive à parler russe et hongrois maintenant? Cette fille est tout simplement formidable!, termina Harry d'un air entièrement satisfait et fier.

Oups, Potter... Ta femme te lance des éclairs avec son regard.

― Elle n'est pas encore mariée à son âge, c'est pour ça qu'elle a autant de temps à perdre dans ses livres, dit méchamment Ginny.

Draco leva un sourcil et un sourire moqueur détestable se dessina lentement sur ses lèvres.

― Ce n'est pas l'objectif de tout le monde de finir femme au foyer, Weasley, susurra le blond avec malice.

Si Blaise avait eu un chapeau sur la tête, il aurait fait une révérence à son meilleur ami.

Puis il aurait embrassé ses chaussures.

Et il aurait nettoyé les chaussures avec sa chemise.

Draco... Tu aurais totalement pu être mon genre si tu étais une fille... s'en est effrayant...

― Comment oses-tu?, s'indigna brusquement Ginny, le rouge aux joues, les poings serrés.
― Allons, allons, tempéra Blaise d'un air amusé. Ce qu'il voulait dire, c'est qu'Hermione a de plus grands rêves que la majorité des filles, c'est tout.
― Zabini, le prévint Harry, exaspéré par le jeu des hommes.

Mais les deux serpentards avaient déjà atteint leur objectif: clouer le bec à la mégère. Blaise sourit en coin, finit son deuxième verre de la soirée, et le posa sur un plateau volant qui passait à proximité. Harry et Draco se lancèrent dans une conversation sur la politique -ce qui n'intéressait pas du tout le noir-. Plusieurs fois au cours de la conversation, le nom d'Hermione fit surface au grand damne de Ginny qui grognait fortement. Ronald Weasley fit son entrée accompagné de sa nouvelle conquête, une mannequin irlandaise lambda avec une plastique de rêve mise en avant dans une robe des plus légères.

Blaise pria Merlin et les 3 Muses pour que le couple ne les voient pas mais ils les repérèrent facilement et se joignirent à eux. Ron salua le couple marié et ignora délibérément les deux Serpentards ce qui fit soupirer Harry.

Quelle immaturité...

Blaise ne retint pas sa moue dégoûtée devant le rouquin. Ce dernier le remarqua et lança des piques venimeuses dans la conversation à son encontre. Blaise avait juste envie de lui répondre très brutalement, mais Ron avait de l'influence derrière ses airs stupides. Le serpentard n'était pas aussi riche que Draco -ce qui lui aurait assuré de pouvoir vivre quotidiennement comme un roi pendant plus longtemps qu'il ne vivrait en réalité et ce quoiqu'il puisse arriver-. Il humait distraitement à chaque tentative du Weasley de lui arracher une réponse qui les mènerait à une joute verbale.

― Tu es bien silencieux, Zabini, cracha Ron, un sourire mauvais au coin des lèvres. Je n'aurais pas parié dessus, il paraît que les italiens parlent beaucoup d'habitude. Je l'ai toujours mis sur le compte de votre sang chaud.
― Donc, Weasley, tu te lances vraiment dans le racisme maintenant?, remarqua tranquillement Draco. Je n'ai jamais cru aux articles de Star Magazine, mais si tu te mets à leur prouver qu'ils peuvent en effet avoir des suspicions quant à ton intégrité...

Ron s'étouffa dans son rire moqueur et vérifia que personne n'avait entendu le commentaire du blond.

Draco... si j'étais une fille, je te réserverais une gâterie spéciale pour après...

Un article avait paru un mois plus tôt, accusant Ron -accessoirement le Président du Comité de Quidditch-, de racisme dans les sélections. Bien sûr, tout le monde savait que même s'il était con -très con même- le rouquin n'aurait jamais fait une chose pareille. Ne serait-ce qu'au nom du Quidditch, sa plus grande passion.

Mais pourquoi ne pas utiliser cette arme contre lui, franchement? Son regard paniqué est très rigolo... je peux m'y habituer...

Blaise regarda avec amusement Draco qui savourait son petit effet avec une délectation à peine voilée. Ron ne parla plus de peur qu'une parole malencontreuse n'atteigne les oreilles avides de potin des personnes autour.

Le noir voulait juste rentrer chez lui et dormir. Il n'avait pas envie de rester debout à écouter Harry et Draco débattre de la prochaine loi à voter et qui faisait débat. Cependant, bien éduqué comme il l'est, l'éducation des Zabini veut, il fera bonne figure ce soir, rira aux blagues –quelques peu déplacées de quelques hauts cadres qui colleraient Draco pour obtenir des miettes de son immense fortune-, reprendra certainement quatre ou cinq verres de trop, puis il finira la soirée, seul, dans son grand lit douillet.

Vraiment. Quoi de mieux ?

Dans un moment d'extrême ennui, il chercha ses anciens compagnons de dortoir des yeux. Il réussit à trouver Marcus Flint -récemment transféré en Bulgarie comme Attrapeur-. Pansy Parkinson était debout plus loin, son ombre –et c'est peu de le dire-, Millicent Bulstrode, fidèlement en retrait derrière elle, les deux riant faussement à une anecdote sûrement lancée par le grand homme brun qu'il sembla reconnaître pendant un instant. Un employé du ministère? Blaise le reconnut distraitement.

Gryffondor? Serdaigle? Quelque chose comme ça...

Il fronça les sourcils. Ce n'était pas dans ses habitudes d'oublier un nom, quel qu'il soit, car ceci était la base même de la diplomatie enseignée aux sangs purs dès leur bas âge. Son regard croisa celui de Pansy et elle lui fit un sourire en coin qui serra sa gorge instantanément et le secoua comme le secouerait un séisme. Il vit alors la jeune femme s'excuser auprès de son interlocuteur et se diriger vers eux, Millicent sur ses talons. Il ne put s'empêcher de la contempler. Millicent et sa robe de sorcière noire et terne faisaient presque tâche à côté de la sublime déesse en face de lui.

Pansy était faite pour porter du Elie Saab. Elle avait choisi de s'habiller à la mode, c'est à dire "moldu", pour la soirée, contrairement à son acolyte qui était plus traditionnelle. Le blanc de sa robe ressortait vivement parmi les couleurs sombres de la majorité des vêtements dans la pièce. Elle portait une longue robe en dentelle et à manches longues. Ses épaules ressortaient finement et la ceinture reposant finement autour de ses hanches lui traçait une silhouette dont il eut du mal à détourner les yeux. Une fente placée de manière artistique, rendait le tout beaucoup plus captivant. Surtout lorsqu'au gré des pas de la jeune femme quelques millimètres de peau se faisaient apercevoir. Blaise ne sut quoi faire.

Ils s'étaient quittés en mauvais terme, 5 ans plus tôt. Parce qu'il avait été assez stupide pour lui dire -ordonner- d'arrêter ses études de journalisme dans le monde moldu -dur de trouver une université magique tolérante envers la fille qui a faillit livrer leur Héros à Voldemort-.

Parce qu'il était amoureux et qu'il voulait qu'elle lui donne des enfants immédiatement. Et qu'elle s'occupe de ses enfants par la suite. Il voulait qu'elle devienne une femme au foyer.

D'être ce qu'il reprochait à Ginny d'être.

Je suis tellement hypocrite. Peut-être est-ce moi qui suis jaloux que Potter ait eu ce que je n'ai pas pu avoir...

Les deux filles arrivèrent et Blaise vit Ginny lever son nez hautainement. Sûrement rêve-t-elle d'avoir une silhouette aussi "parfaite" que Pansy.

― Weasley, Potter, Draco... Blaise, termina-t-elle en plongeant son regard droit dans le sien.
― Pansy, tu t'embellis un peu plus chaque jour, dit Draco, faussement dragueur. Les reflets or de la Salle sur ta robe te vont naturellement au teint, très chère.

Pansy éclata de rire devant l'éloquence particulière de leur ami commun. La voix rauque de la jeune femme donna des mini frissons à l'homme noir. Blaise se rendit compte, avec un immense désespoir, que son verre était déjà vide.


Il riait. Il ne savait pas pourquoi, et il savait encore moins à quoi, mais Draco Malfoy riait. Et pas de ces petits rires aussi discrets que superficiels dont s'affublaient toutes les personnes issues de la haute société. Mais d'un rire grave travaillé durant des années et des années pour réussir à tromper son interlocuteur, et pourquoi pas tout un auditoire, pour lui faire croire qu'il était unique, que dis-je, Le roi de l'humour. Une vaste étendue d'inutilités néanmoins nécessaires. Sinon, on pensait bien que Draco Malfoy -il insistait!-, le seul de son nom, ne se serait jamais abaissé à laisser filtrer la plus infime trace d'émotion sur son joli visage pâle. Il se détourna légèrement pour vérifier que son ami, Blaise, était bien à ses côtés. Bien entendu, il était toujours là, fidèle à son poste, un rictus mi- amusé mi- exténué sur le visage, un verre de Riche bourg Grand Cru à la main et l'autre dans la poche de son costume noir Armani.

Pourtant, Blaise était étonnamment silencieux depuis l'arrivée de Pansy. Il était vrai qu'ils s'étaient quittés en mauvais terme, mais le fait qu'ils se dévoraient du regard sans s'adresser la parole énervait grandement Draco.

Et peut-être était-ce aussi parce qu'une certaine Gryffondor se faisait désirer.

Surtout ça, pour être totalement honnête.

Quoique les gens puissent penser, même lui, Draco Malfoy, n'avait plus vu la jeune femme depuis 7 ans. Approximativement aux alentours de l'année suivant sa rupture avec le plus jeune des garçons Weasley.

Parce que l'emmerdeuse -comme l'appelait souvent Draco- avait déposé à l'époque une requête à la Justice Magique afin que ni son visage, ni son nom, ni elle-même en tant que personne physique et morale d'ailleurs, ne soit ne serait-ce qu'afficher ou mentionner dans un quelconque article. Comme la sorcière devait commencer son parcours d'Avocat Magique sous la tutelle du Ministère -favoritisme sous-entendu, toujours selon Draco-, on ne lui avait pas refusé cette requête. En bref, si elle ne voulait pas te voir, il était sûr que tu ne la verrais pas.

On aurait pensé qu'avec son rôle actif depuis 3 ans au ministère, ils auraient eu l'occasion de se revoir. Mais ça n'avait jamais été le cas, pour la simple et bonne raison qu'Hermione était le bras droit du Ministre de la Magie alias Harry James Potter. C'est ainsi que 7 ans plus tard, personne, en dehors de Harry et de quelques associés à l'étranger, ne l'avait vu. Draco y comprit.

Elle n'était pas un bras droit ordinaire. Harry l'envoyait dans tout et partout pour négocier les termes de tous les contrats qui entraient et sortaient du ministère. Sacré Potter! Il avait été salement traumatisé par la fois où fraîchement nommé Ministre, les Conservateurs avaient réussi à lui faire inconsciemment signer une loi attestant que flirter dans l'Allée des Embrumes pouvait rapporter 6 jours de prison et une amende. Peu était de dire qu'ils avaient regretté amèrement d'avoir voulu douiller le Survivant, le pensant naïf. Parce que mine de rien Harry avait passé 5 ans à se former pour cette tâche.

Draco but une gorgée de son verre et constata qu'il était à présent vide. Celui de Harry, Blaise, Ron, et de Pansy également. C'était l'occasion rêvée pour s'éloigner quelques minutes.

Même si je dois rapporter un verre à la belette mâle...

― Je vous prends un autre verre, Messieurs?, demanda Draco d'un ton intéressé trompeur.
― Je suis une fille, Dray!, s'exclama Pansy en roulant des yeux devant le sourire en coin taquin du blond.
― Ah, Pansy, douce Pansy, pardonnes-moi cet abus de langage... la société l'a voulu ainsi, soupira-t-il tragiquement tout en arrachant presque les verres des mains des concernés.

― Ah, Malfoy, ce n'est pas la peine... on peut juste claquer des doigts et un verre apparaît-, commença Harry.

Draco fit comme s'il n'avait rien entendu et se précipita vers la table où résidait les verres et les boissons. Il crut entendre le rire de Blaise.

Oui, c'était définitivement Blaise.

Bientôt ils passeraient à table et la pièce se métamorphoserait en une salle à manger plus que luxueuse. Poudlard avait toujours été empreint de surprises. Le seront-ils encore ce soir?

Le Serpentard grommelait dans sa barbe inexistante contre une Hermione Granger toujours absente ces derniers temps lorsqu'une voix l'interrompit dans ses réflexions.

― La soirée est belle... ne penses-tu pas ?, demanda la jeune femme blonde d'une voix cristalline, en se saisissant d'un verre.
― Si, finit-il par répondre d'un air absent toutefois. Luna Lovegood?
― C'est bien moi, rit doucement la femme.

Elle était belle. Très belle même. Et elle avait définitivement changé. Elle portait une robe taillée "à la moldu" un zeste osée, qui dessinait sa silhouette délicieusement. La longue robe rose se terminait en une cascade originale, montrant que son côté extraverti existait toujours, mais en plus élégant. Et élégante, elle l'était!
Les humains évoluaient vraiment au fil du temps, se dit Draco. Ginny avait succombé à la jalousie, Harry n'était plus le gamin stupide qu'il était.
Même cet abruti de Weasley a changé... mais en pire. Ses pensées convergèrent une fois de plus vers Hermione. Que faisait-elle? Avait-elle autant changé que ses camarades?

― Regarde Draco, elle est là, lui chuchota Luna à l'oreille.

Il se tendit et resta immobile pendant quelques secondes.

De quoi parle-t-elle? Qui est là?

― Hermione est là, répéta la jolie blonde, un sourire doux au bord des lèvres.
― ... Je suppose que c'est inutile de te demander "comment", n'est-ce pas?, demanda Draco en soupirant de défaite.
Le rire qui suivit le fit rire à son tour. Il est des gens qui irradiaient tellement de joie de vivre, que cela se communiquait aux autres également. Luna était comme un rayon de soleil qui te taquinait le bout du nez en été. Timide, mais bon et réchauffant.
― Bonne chance, lui chuchota-t-elle en s'en allant dans un mouvement de sa robe volatile.

Draco la contempla s'éloigner. Si la Gryffondor ne l'obsédait pas depuis des années et des années, il se serait laissé tenter par un petit grain de folie.

Il arrangea sa cravate, se lança un sort informulé de "bonne haleine" et inspira profondément. Il fit une pause et se tourna pour tomber directement dans les yeux caramels d'Hermione.

Choc.

― Bonsoir Malfoy, lui dit-elle en souriant doucement.

Il crut que son cœur allait exploser dans sa poitrine. Il avait oublié comment parler. Elle ne dit plus rien et se contenta de le fixer sans piper mot. Au bout d'un moment, elle sembla se reprendre et elle lui fit un deuxième sourire qui stoppa momentanément son cœur.

― Viens, on va rejoindre les autres, lui dit-elle, taquine, sans se formaliser de son manque de réactivité.

Draco vit son épaule délicieusement nue s'éloigner dans la foule. Inconsciemment, il était sur ses pas, un unique verre en main, les autres oubliés sur la table derrière lui. Á mi-chemin, elle se retourna à moitié pour vérifier qu'il la suivait bel et bien, puis elle lui fit un sourire en coin de ses lèvres pulpeuses rouge bordeaux qui le fit complètement perdre ses fonctions cognitives.

Je suis foutu...

Il vida son verre d'un trait.

.

.

à suivre...


Ceci est un two-shots.

N/A : Qu'en avez-vous pensé? J'ai une question pour vous :-) Qu'avez-vous pensé de l'idée de mettre Hermione avec ce bon vieux Ronald dans le canon original ? XD Parce que j'aime beaucoup Ron mais je pense qu'Hermione ne s'épanouira pas assez avec lui :-/ D'autre peuvent penser aussi que c'est justement de ce côté léger dont à besoin Hermione pour se "détendre". Après, j'aimerais avoir vos arguments aussi :-p Ce n'est que ma vision des choses après tout :-)