Bienvenue à l'intérieur de ma tête, lecteur téméraire. Quelques petites précisions avant de commencer cette lecture :
- Le fandom est celui du groupe de rock alternatif Placebo auquel je voue un amour inconditionnel depuis quelque temps. Si Stefan et Steve(s) sont présents dans cette histoire, c'est bien entendu Brian qui est au centre de tout (Ah Brian...)
- Je tiens à préciser que le Brian de cette histoire est un personnage fictif. Même s'il existe un vrai Brian Molko dans la réalité, celui auquel je donne vie dans cette fanfic n'est ni plus ni moins que la perception que j'ai du personnage à travers ses textes et les divers interviews données au cours de ces 20 dernières années. Donc une perception totalement incomplète et faussée de ce qu'il est en réalité.
- Cette fanfic a un contenu ADULTE. Elle parle de sexe, de drogues et de rock'n'roll. Elle parle de violence et de résilience. Elle parle du chemin qu'on doit parcourir pour essayer de trouver un peu de lumière dans cette existence.
N'hésitez pas à poster des reviews si ce que vous lisez vous plait, où si vous avez des questions ou des pistes d'amélioration. Ça motive toujours l'auteure de savoir que ce qu'il écrit est lu.
Enjoy
1.1. Belfort Juillet 1999
L'œil morne, la tête lourde, je tirai longuement sur ma Marlboro en observant les retardataires qui se dirigeaient vers la scène principale. Le dernier concert venait de commencer, drainant à lui une foule mouvante et compacte, et j'entendais Marilyn Manson qui déversait son rock somptueux et enragé sur un public au milieu duquel j'aurais tant aimé me trouver.
- J'ai toujours trouvé ça bizarre, les médecins qui fument.
Je reportai mon attention sur un des rescapés de l'infirmerie, un jeune aux cheveux hirsutes et décolorés qui avait fait un léger malaise et venait d'obtenir le feu vert d'un des médecins pour quitter les lieux.
- Ce que je veux dire, c'est que vous connaissez les risques mieux que n'importe qui.
Je ne pus retenir un sourire moqueur. Si j'avais pu empocher un franc chaque fois qu'on me l'avait sortie, celle-là…
- Et toi ? Tu devais bien te douter qu'ingurgiter autant de vodka n'était pas bon pour toi. Ça ne t'a pas empêché de terminer ici.
Il haussa les épaules et passa devant moi en traînant des pieds.
- Il n'y a pas de quoi vraiment, grognai-je en le regardant s'éloigner.
Chaque année, c'était pareil. Pendant plusieurs jours, je soignais les petits bobos, les insolations, les fractures, le trop plein d'alcool... Chaque année, je me promettais cent fois de ne plus les faire, c'est putains de festivals. Chaque année, je rempilais. La foule, les couleurs, les décibels… toute cette frénésie et cette intensité… Tout cela me remplissait, me nourrissait, me rendait vivante. Un peu plus que d'habitude tout du moins.
Cette année-là pourtant, j'étais parvenue à réduire la voilure. La lassitude m'avait poussée à n'en faire qu'un seul. Belfort resterait toujours Belfort et je ne pouvais couper aux 10 ans d'un festival auquel j'avais participé depuis ses débuts. Mais les deux plus grosse journées restaient encore à venir et ces deux premiers jours m'avaient déjà parus interminables.
- Belle moisson pour un vendredi, soupira une des bénévoles quand je revins sous la tente. C'est tous les ans comme ça ?
- Plus ou moins, soupirai-je. Demain devrait-être l'apothéose.
Je ricanai devant sa mine déconfite et entrepris l'inventaire du stock de médicaments.
- Line ! appela Greg, le médecin chef avec qui j'avais fait les quatre dernières éditions. On est appelés en backstage. Tu m'accompagnes ?
J'acquiesçai, attrapai ma trousse et rattrapai mon collègue qui était déjà parti au pas de course. Etre appelé en backstage n'était généralement pas bon signe. Les groupes n'aimaient pas trop que des médecins s'y pointent et on avait tendance à ne nous y appeler qu'en cas d'absolue nécessité.
