Blessures
(Star Wars)
Bonjour à tous !
Quelque temps après mon premier OS sur Star Wars me voilà de retour avec un autre écrit de la même forme. Comme le précédent, cet écrit n'est pas excessivement long, mais j'ai trouvé cohérent de le couper en deux parties.
Bon je fais rien dans l'ordre, en effet après avoir traité la relation entre Obi-Wan et Anakin dans Cauchemars, cette fois il s'agit de la relation entre Qui-Gon et Obi-Wan. Cet écrit se situe donc avant l'épisode I de la pré-quelle.
A noter que pour le personnage de Qui-Gon, je ne me base pratiquement que sur mon ressenti personnel puisqu'on le voit assez peu dans les films.
J'espère que cet écrit vous plaira. En m'excusant pour les fautes d'orthographe, je vous souhaite bonne lecture.
Disclaimer : les personnages et l'univers de Star Wars sont la propriété de George Lucas.
Partie 1 : Un Padawan malade
Les premiers rayons du soleil venaient à peine de percer l'horizon pour réchauffer les hautes tours de Coruscant. Inquisiteurs, ils se glissaient déjà entre les lattes des volets pour venir chatouiller les dormeurs dans leur fin de sommeil. Qui-Gon grogna faiblement contre un rayon lumineux un peu trop bien orienté sur ses paupières closes. Il se tourna sur le côté en soupirant, puis se décida à éveiller doucement ses sens. Il n'y avait que quand il était ici, en parfaite sécurité dans le Temple Jedi, qu'il se permettait de dormir aussi profondément. Ce réveille aurait pu être des plus doux, mais une faible perturbation venue du fond de la Force attira brusquement son attention, pour ensuite disparaître aussi vite qu'elle était apparue. Le Jedi ouvrit les yeux désormais bien réveillé, et sonda brièvement la Force, mais rien. Quoi que ce fut, cette perturbation avait disparu. Perplexe, Qui-Gon s'extirpa des couvertures pour gagner la pièce principale de ses appartements.
Il entendit vaguement la douche s'arrêter et son Padawan entra à son tour dans la pièce. Maître et apprenti échangèrent les banalités d'usage, puis Qui-Gon alla à son tour faire un brin de toilette, pensif. Un pressentiment très profond lui suggérait que la perturbation discrète, qui l'avait tiré un peu brusquement des méandres du sommeil, avait pour origine son propre Padawan. Le Jedi soupira en observant son reflet dans le miroir, il n'avait pourtant aucune raison de penser cela. Obi-Wan était en bonne santé, physique et mentale, du moins de ce qu'il en laissait paraître... Mais leur dernière mission avait été un peu longue, à défaut d'être vraiment difficile, peut-être qu'elle avait fatigué Obi-Wan plus qu'il ne l'avait cru ?
Une fois présentables, maître et Padawan se dirigèrent vers les cuisines du Temple, pour un premier repas important avant cette nouvelle journée d'entraînement. Qui-Gon tenta d'engager la conversation, ce pressentiment étrange toujours présent dans son esprit. Mais si Obi-Wan pouvait s'avérer bavard sur l'entraînement, ou quelques questions légitimes s'y reportant, jamais une parole sur sa propre personne ne sortait de sa bouche. Son maître soupira discrètement alors qu'ils prenaient place à une table. Obi-Wan n'était pas son premier Padawan, bien qu'il espérait de tout cœur le garder plus longtemps que le précédent*, mais il était de loin le plus secret. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il était sous sa responsabilité, pourtant le lien qui les unissait dans la Force se réduisait à son strict minimum.
Là où il aurait dû prendre en intensité au fil des missions, il n'avait absolument pas changé. Obi-Wan était distant, il ne partageait jamais ses pensées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Visiblement, il prenait à cœur le précepte du Code selon lequel l'attachement n'est pas permis à un Jedi. Mais si l'attachement est prohibé, le lien en revanche est essentiel, une nuance ténue que Qui-Gon allait devoir mettre en mots. En effet, il se savait incapable d'instruire correctement cet élève si celui-ci refusait un minimum de contact, or il appréciait Obi-Wan et aurait été déçu de devoir le rejeter maintenant. Mais après tout, Obi-Wan était un élève curieux et attentif, toujours volontaire comme le prouvait en ce moment sa démarche déterminée, alors qu'ils se dirigeaient vers les salles d'entraînement. Lui expliquer l'importance du lien ne serait qu'une leçon de plus, certes un peu difficile à exprimer mais pas impossible non plus.
Le reste de la mâtiné se passa calmement entre les exercices de méditation et ceux de contrôle de la Force. Le pressentiment de Qui-Gon s'estompa pour presque disparaître, à tel point qu'en fin de mâtiné, quand son Padawan et lui prirent leurs sabres pour s'entraîner, il l'avait presque oublié. Mais après quelques mouvements d'échauffement, et alors qu'ils engageaient des enchaînements plus compliqués, le Jedi ressentit à nouveau un tiraillement venu du fond de la Force. Désireux d'en comprendre enfin l'origine, il se concentra méthodiquement sur la sensation, pourtant il ne jugea pas utile de faire cesser son entraînement avec son élève. D'une part, si cette perturbation provenait bien d'Obi-Wan, alors il ne devait pas l'en avertir, en plus peut-être que c'était justement cet entraînement qui en était le déclencheur. Néanmoins, le manque de concentration de son maître profita au disciple, d'un mouvement bien placé, Qui-Gon fut déséquilibré, puis désarmé d'une rotation du poignet. Le sabre vert s'éleva dans les airs où il s'éteignit, pour ensuite retomber un peu plus loin dans un cliquetis métallique.
_Vous manquiez de concentration, maître. Remarqua Obi-Wan qui, jugeant le combat terminé, relâchait déjà sa garde.
_ En effet, et vois comme cela peut être fatal. Approuva Qui-Gon qui saisit l'occasion d'illustrer davantage ses propos.
Rapide, le Jedi tendit la main et appela la Force qui, docile, lui ramena son sabre. Qui-Gon raffermit sa prise et d'un coup puissant, brisa nette la garde hâtive qu'Obi-Wan avait tenté de mettre en place. Le Padawan se retrouva projeté au sol et en lâcha son sabre, un rayon vert vint alors se loger sous son nez, lui interdisant toutes tentatives de mouvement.
_ Tu dois toujours t'assurer que ton ennemi est bien vaincu avant de te relâcher. Commenta Qui-Gon.
L'apprenti hocha la tête et une main bienveillante remplaça le sabre laser pour l'aider à se relever.
_ Merci Maître, je m'en souviendrais. Assura Obi-Wan respectueux.
_ Mais c'est mon travail de t'instruire, sur les armes, la Force, et toutes autres choses utiles. Répondit Qui-Gon avec un sourire en tendant son sabre à son apprenti. Et je suis sûr que tu t'en souviendras, tu es doué Obi-Wan.
_ Vous me flattez, maître. Rétorqua l'intéressé en détournant les yeux, mal-à-l'aise.
L'heure du déjeuné s'approchait désormais, coupure bienvenue dans les entraînements rigoureux, et alors qu'Obi-Wan sortait de la salle, Qui-Gon ne put s'empêcher de faire la moue. Le dernier mouvement de son Padawan était très bien placé mais il y avait perdu sa concentration, et avec elle son attention sur cette étrange perturbation qui le taraudait depuis le matin. Ne lui en restait qu'un faible écho au fond de son esprit, mais son ressenti était trop imprécis pour lui apprendre quoi que ce soit de plus. Le Jedi haussa les épaules, patience, peut-être qu'après s'être rassasié il pourrait mieux comprendre tout ceci.
En début d'après-midi, alors que Qui-Gon méditait seul, il perçut à nouveau cette perturbation qui le dérangeait tant depuis le début de la journée. Dans une respiration profonde, le Jedi saisit alors sa chance, poussant son esprit dans les méandres les plus sinueux de la Force. Il réussit ainsi, pour la première fois de la journée, à cerner un peu plus ce tiraillement qui, en cet instant, était des plus désagréables. Des mots emplirent alors son esprit comme pour préciser davantage son ressentit : ''faiblesse'', ''fatigue''. Un autre Jedi, moins expérimenté, aurait peut-être renoncé tant la gêne se faisait grande, Qui-Gon avait la sensation d'un étau lui enserrait la poitrine à lui en rompre les côtes. Néanmoins, la curiosité mêlée à l'inquiétude de ce pressentiment étrange concernant son Padawan, le poussa à maintenir sa concentration. Après quelques respirations lentes et contrôlées, Qui-Gon s'habitua suffisamment à cette sensation dérangeante.
Alors il laissa son instinct le guider, dans le but de découvrir enfin l'origine de cet étrange ressenti. Entrant dans une sorte de méditation mobile très poussée, il parcourut ainsi les couloirs du Temple, dans un état second plus tout à fait connecté à la réalité physique. Finalement, il entra dans une salle où deux Padawan s'exerçaient au sabre laser, l'un d'eux n'était autre qu'Obi-Wan. A en jugeait par les mouvements rapides et précis que chacun effectuait tour à tour, tout en prenant soin de ne pas appuyer ses coups, cela devait être des vélocités de la forme III*. Il n'était pas rare que des apprentis d'un niveau équivalent s'entraînent ensemble. Cela leur permettait de perfectionner leur technique de manière efficace, puisque chacun connaissant les limites de l'autre, ils pouvaient parfois se permettre des coups plus violents sans craindre de se blesser.
Reprenant peu à peu pied avec la réalité présente, Qui-Gon resta perplexe. Son instinct l'avait guidé jusqu'ici, cela laissait donc supposer que l'origine de son ressenti se trouvait dans cette pièce. Or il n'y avait que lui, Obi-Wan et un autre Padawan qui lui était pratiquement inconnu. Tout semblait indiquer que son pressentiment au sujet de son apprenti était véridique, et cela ne le rassurait pas du tout. Qui-Gon concentra alors toute son attention sur Obi-Wan, à première vue, rien se semblait différent. Pourtant, il percevait de légères nuances dans ses appuis, moins sûrs, moins stables. Ses coups étaient retenus pour les besoins de l'entraînement bien sûr, mais aussi moins précis qu'à l'accoutumée. A nouveau ces mots teintés d'avertissements martelèrent l'esprit du maître : ''faiblesse'', ''fatigue''. S'y rajoutèrent alors brusquement d'autres prémonitions bien plus inquiétantes : ''douleur'', ''danger''. Et alors tout se passa très vite, tellement que le Jedi n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste.
La garde instable d'Obi-Wan céda sous un assaut un peu plus brusque de son adversaire. Celui-ci, incapable de percevoir la faiblesse de son partenaire qui l'avait habitué à un tout autre niveau, finit son geste bien trop violemment. La marque de contact fut nette et profonde, arrachant un cri de douleur à Obi-Wan alors qu'il s'effondrait au sol, une entaille sérieuse barrant sa cuisse gauche. L'autre Padawan resta impeccablement immobile, trop choqué d'avoir si sérieusement blessé son ami. Les hématomes et les légères brûlures étaient le lot de tous les entraînements, mais une coupure comme celle-ci... c'était autre chose. En voyant Qui-Gon s'approcher de son Padawan, l'autre repris un peu de consistance et s'empressa de bafouiller :
_ Je... Je suis désolé maître, je... Sa voix trahissait son affolement présent.
Qui-Gon lui accorda un bref regard avant de répondre :
_ Ce n'est rien, tu ne pouvais pas savoir.
Non, il était persuadé, à raison, qu'Obi-Wan aurait esquivé son attaque. Ce qu'il aurait fait en temps normal, et sans grande difficulté. Mais il ne pouvait pas savoir qu'Obi-Wan était si faible, personne ne l'avait vu, ni lui ni son maître. Et le Jedi prit davantage conscience de l'ampleur des dégâts en s'agenouillant près de son Padawan. S'il n'avait été que blessé... Mais son front était brûlant de fièvre et sa respiration difficile. Depuis combien de temps était-il dans cet état ? La seule parole que réussit à prononcer Qui-Gon, choqué par ce qu'il voyait, fut :
_ Obi-Wan... Pourquoi ? Et une oreille avertie aurait pu saisir la détresse et l'incompréhension dans ses mots.
_ Je... Ne voulais pas... déranger. Articula faiblement le disciple.
Qui-Gon secoua la tête, décidant que les questions viendraient plus tard, il souleva délicatement Obi-Wan et traversa d'un pas soutenu les couloirs du Temple vers l'infirmerie. S'il paraissait très calme extérieurement, des milliers de questions lui emplissaient pourtant l'esprit. Comment Obi-Wan avait-il pu cacher son état si longtemps ? Car pour qu'il soit aussi faible cela devait dater de plusieurs jours, voir semaines. Et surtout, pourquoi ?
La petite dizaine de minutes que le Jedi Guérisseur passa auprès d'Obi-Wan parue des heures à son maître resté dans la salle d'attente de l'infirmerie. Quand le Jedi assez âgé sorti enfin de la chambre, Qui-Gon le fixa, dans l'attend d'un verdict que l'autre eu l'amabilité de lui donner assez rapidement :
_ Il n'y a rien de fatal. Commença-t-il, et par ces simples mots Qui-Gon sentit une certaine pression quitter sa poitrine. La blessure n'est que bénigne. Continua le médecin, ça Qui-Gon s'en était douté, tout comme il avait plus moins deviné ce qui suivait. Par contre la maladie est plus inquiétante, rien de bien grave, une simple grippe, mais qui n'a pas été traitée assez vite. Résultat : votre Padawan sera consigné au lit, avec perfusion de médicaments, pendant au moins trois jours.
Le Guérisseur ne fit aucune remarque supplémentaire, mais son ton et le regard qu'il dardait sur Qui-Gon exprimaient clairement le reproche. L'intéressé haussa imperceptiblement les épaules et marmonna quelques remerciements pour les soins effectués, ne ressentant pas spécialement le besoin de se justifier devant son aîné. Et de toute façon, que pouvait-il dire de plus ? ''Oui, mon Padawan m'a caché son état pour une obscure raison qui m'est totalement inconnue, et comme notre lien dans la Force est désespérément faible, je n'ai rien sentit avant qu'il ne soit trop tard'' ? Non, il n'y avait rien d'autre à ajouter. Qui-Gon entra donc dans la chambre où se trouver son disciple, la porte coulissante se referma derrière lui alors qu'il détaillait les lieux. C'était une pièce d'infirmerie toute simple, un appareil aux ''bips'' faibles et réguliers surveillait les constantes vitales d'Obi-Wan. Ce dernier était allongé sur le lit, seul meuble de la pièce en plus d'une simple chaise. Son visage, aux joues un peu rougies par la fièvre, était un peu crispé, ses lèvres légèrement entrouvertes dans la recherche d'un apport plus conséquent en oxygène. Seul son bras gauche dénudé, où était fichée la perfusion, dépassé de la fine couverture.
Qui-Gon s'assit sur la chaise au chevet de son Padawan, toujours en proie à l'incompréhension qu'en au comportement de ce dernier. Il tenta alors de remettre de l'ordre dans les nombreuses questions qui se bousculaient dans son esprit, tout d'abord : Comment ? Comment Obi-Wan avait-il pu cacher son état ? Le maître avait bien une réponse, et si elle était difficile à concevoir, elle était néanmoins la seule valable. Elle tenait en un simple mot : la Force. Obi-Wan s'était servi de la Force pour minimiser les effets de la maladie et de la fatigue sur son corps. Si Qui-Gon avait raison, alors cela démontrait l'excellente maîtrise dont pouvait faire preuve son Padawan malgré son jeune âge. En effet, tout portait à croire qu'Obi-Wan était tombé malade au cours de leur dernière mission, or cela fessait déjà presque une semaine qu'ils étaient rentrés. Mais le corps comme l'esprit ont tout deux un point de rupture qui ne doit pas être dépassé, et aujourd'hui, le Padawan est passé bien trop près du point de non-retour. Sans s'en rendre compte, Qui-Gon se perdit dans la contemplation d'une goûte de sueur perlant sur le front fiévreux de son disciple. La deuxième grande question, celle à laquelle le Jedi n'arrivait pas à répondre, peut être bien par crainte : Pourquoi ? Qu'est-ce qui avait bien pu décider Obi-Wan à lui cacher la vérité ? Et les mots de son Padawan résonnaient dans son esprit avec insistance : ''Je ne voulais pas déranger''. Qui-Gon soupira avec amertume.
_ Mais par la Force, Obi-Wan ! Comment as-tu pu penser que le fait que tu sois malade puisse me... ''déranger'' ? Tout aurait été évité si tu étais venu me parler... Suis-je si effrayant que cela ?
Le Jedi ne s'attendait pas vraiment à une réponse, pensant son Padawan profondément endormit, aussi il sursauta presque quand il entendit un faible murmure.
_Il y a un peu de cela... Mais c'est surtout que... Je ne voulais pas vous décevoir...
Qui-Gon resta un moment à fixer les paupières à demi closes de son Padawan, un peu choqué par ce qu'il venait d'entendre. Il songea un moment à le sermonner correctement pour son manque de bon sens. Mais il décida finalement que, face à quelqu'un de visiblement renfermé et peu sûr de lui, ce n'était pas vraiment la meilleure solution. Aussi, Qui-Gon se détendit au mieux et parla d'une voix douce, dans le but d'inspirer la confiance :
_ Tu as conscience que j'aurais plus de raisons de te réprimander maintenant, pour m'avoir caché ton état, que j'en aurais eu à le faire si tu étais venu m'en parler dès le départ, n'est ce pas ? Le maître put alors voir son disciple rentrer la tête dans les épaules, confus. Il peut nous arriver à tous d'être affaibli par des blessures ou la maladie, il n'y a aucune honte à cela. En revanche, refuser ses limites physiques et mentales est une faute bien plus grave de la part d'un Jedi. Obi-Wan hocha légèrement la tête, signalant qu'il avait compris la leçon. Quant à ton besoin de perfection, continua le Jedi avec un sourire, et bien c'est un trait de caractère qu'il va falloir que tu apprennes à nuancer, Obi-Wan. Après tout, personne n'est parfait.
L'intéressé lui rendit faiblement son sourire, percevant l'amusement dans le ton de son aîné.
_ Pourtant je trouve que vous et les autres maîtres Jedi approchez parfois de la perfection. Mais j'y ferrais attention, maître. Termina le Padawan dans un murmure, alors que ses paupières se refermaient sur ses yeux bleu-gris.
_ Les autres maîtres je ne sais pas, mais moi, je suis loin de la perfection. Répondit Qui-Gon dans un murmure, à son disciple de nouveau assoupi, comme le prouvait sa respiration désormais régulière.
Le Jedi était un peu rassuré, toute cette histoire allait finalement pouvoir se régler assez facilement. Néanmoins, le vrai problème demeurait entier : leur lien dans la Force était trop faible, et il le resterait tant qu'Obi-Wan ne s'ouvrirait pas un peu à lui. Qui-Gon resta un moment perdu dans ses pensées, appelant la Force en conseillère. Au bout d'un moment, suivant un instinct un peu étrange, il posa doucement sa main près de celle de son disciple. Un simple effleurement pour ne pas effrayer le jeune homme qui fuyait autant les contacts physiques que mentaux. Ensuite, Qui-Gon sonda la Force à la recherche de leur lien, une fois qu'il l'eut trouvé, il y tendit son esprit pour atteindre celui d'Obi-Wan. Affaibli, le Padawan n'avait plus de défenses mentales très solides, et il aurait été aisé pour Qui-Gon d'imposer sa présence. Mais son but était ailleurs, il se contenta donc d'un simple contact qu'il voulait rassurant. Comme il s'y attendait, dès qu'Obi-Wan reprit un peu conscience, il se tendit en ressentant ces contacts étrangers, simples frôlements déjà trop proches à son goût. Néanmoins, il ne fit rien pour repousser Qui-Gon, ce qui était déjà un point positif. Alors le maître saisit sa chance, et engagea doucement la conversation :
_ Pourquoi être si distant, Obi-Wan ? Je ne suis pas ton ennemi.
Il n'obtient en réponse qu'un vague grognement, visiblement le Padawan n'était pas décidé à aborder le sujet.
_ Tu crains l'attachement, n'est ce pas ? Continua Qui-Gon.
Leurs yeux se croisèrent et le Jedi réussit à capter le regard encore un peu embrumé du plus jeune.
_ Voilà bien quelque chose que je n'ai jamais compris. Plaida Obi-Wan. L'Ordre prohibe l'attachement mais encourage aussi la création d'un lien fort entre maître et Padawan, c'est complètement contradictoire. Conclu-t-il avec un froncement de nez.
_ Contradictoire ? Tout dépend du point de vue jeune disciple. L'attachement qui gouverne les passions est à bannir car il peut te distraire de ta mission. Mais le lien qui enrichit l'âme est bénéfique car source de force. La différence peut te paraître ténue, mais l'important est de retenir que tu dois toujours être maître de tes émotions et faire passer la mission et le bien commun avant toute autre chose. Restes à l'écoute de la Force en toutes circonstances, et tu apprendras à la suivre là où elle veut t'amener, Obi-Wan.
Le jeune Padawan resta un moment silencieux, méditant les paroles de son maître. Puis, après quelques instants, Qui-Gon repris la parole interpellant son élève.
_ Obi-Wan, sache qu'entant que maître je ne pourrais t'instruire correctement si tu refuses le lien.
_ Mais maître, le lien renforcera forcément les sentiments que j'éprouve pour vous, ils pourraient altérer mon jugement. Répliqua l'intéressé, se redressant sur son séant, alors que son regard exprimait toute son incompréhension.
Qui-Gon posa une main rassurante sur l'épaule de son Padawan.
_ Tu dois apprendre à gérer tes sentiments, mais les rejeter serait idiot. Ce sont eux qui te différencient d'un simple droïde et qui qui font de toi un être vivant. L'Ordre ne te demande pas de renoncer à ton humanité, juste d'éviter autant que possible les passions, et surtout de ne jamais te laisser dicter tes actes par celles-ci.
Obi-Wan fit une fois encore silence, réfléchissant à ce qu'il venait d'entendre.
_ Donc j'ai le droit d'éprouver des sentiments, de construire un lien avec vous, à condition que la Force reste la seule à me dicter ma conduite ? Hasarda-t-il.
Son maître le gratifia d'un hochement de tête.
_ Le lien de Force entre maître et Padawan est temporaire, mais le lien du cœur est bien souvent éternel. Ajouta Qui-Gon en pointant du doigt le torse dénudé de son disciple. Mais ce lien ne doit jamais entraver ton bon sens.
Obi-Wan sourit en étouffant un bâillement, il se rallongea avant de conclure.
_ Alors je vais faire des efforts, maître.
Et ses paupières se firent lourdes, alors que son corps réclamait son lot de sommeil après les récents événements. Mais avant de s'endormir totalement, le jeune Padawan tendit timidement son esprit vers celui de son maître au travers de la Force. Qui-Gon, agréablement surprit, sourit dans sa victoire et accentua doucement le contacte. Il replaça la couverture sur son disciple au visage détendu, et s'accorda lui aussi un peu de repos, se calant au mieux sur la chaise inconfortable.
Quand le médecin entra dans la chambre le lendemain, il trouva le Padawan et le maître assis face à face, mangeant avec un certain appétit des rations que Qui-Gon avait été chercher. Obi-Wan se rétablissait plus vite que prévu, grâce au lien qui se renforçait peu à peu entre lui et son maître. Ce même lien qui avait permis à Qui-Gon d'accélérer sa guérison grâce à la Force, dans un partage encore léger mais finalement plutôt agréable. En les voyant ainsi, le vieux Guérisseur eut un sourire discret, il sentait que cette mésaventure aurait des retombées bénéfiques sur les deux Jedi.
Merci de m'avoir lu !
N'hésitez pas à me donner votre avis sur cette première partie. Je posterais la suite et fin dimanche soir.
Notes :
*il espérait de tout cœur le garder plus longtemps que le précédent : J'ai eu l'occasion de lire un comics où Qui-Gon enseignait à autre Padawan appelé Xanatos. Mais celui-ci passera du côté obscur. J'ai voulu y faire référence ici.
*vélocités de la forme III : Certains livres sur l'univers de Star Wars détaillent les différentes formes de combat au sabre laser. Les vélocités sont les mouvements de base des différentes formes. Dans le livre que je possède, la forme III est décrite comme une forme de défense.
