Bella Swan vit à Forks, où sa famille est la principale cible des ragots. Mais ça, c'était avant que la famille Cullen ne s'installe dans la petite ville…

Chapitre 1 : La rentrée (Pov Bella)

-« Bella, Bella, Bella ! » chantonna la voix surexcitée d'Alice « Devine ce que j'ai pour toi ! Ta-dam ! » S'écria-t-elle en brandissant deux cintres, portant respectivement une jupe verte et un top blanc, tous deux m'étant de toute évidence destinés.

-« Enfile-moi ça tout de suite, et que ça saute ! »

Je soupirai. Comment avais-je pu espérer pouvoir échapper à une séance de barbie-bella ? Sachant d'avance qu'il était impossible de résister à la tornade qui me servait de sœur, je me résignai et pris les vêtements qu'elle me tendait, avant de rapidement les enfiler dans la salle de bain. Quelques instants plus tard, lorsque j'apparus dans l'encadrement de la porte, je fus accueillie par le regard critique de mes trois sœurs, alignées face à moi, les bras croisés, les sourcils froncés, qui étudiaient ma tenue comme s'il était question de vie ou de mort !

-« Accepté, c'est parfait »déclara Rosalie, la plus âgée de la fratrie après m'avoir inspecté sous toutes les coutures. Elle était un peu la mère par défaut de la famille, depuis que la sienne, ma belle-mère, était morte dans un accident de voiture, quelques années auparavant. En réalité, l'histoire de notre famille était confuse. Nous étions quatre filles : Rosalie, l'aînée, qui avait 17 ans, sa sœur Alice et moi qui avions 15 ans et enfin Vanessa (que nous appelions tous Nessie) la petite dernière, avait 6 ans. Rosalie et Alice étaient les filles de la seconde épouse de mon père, Anna, et Nessie la fille de ces deux derniers. Quant à moi, j'étais la fille de Charlie - notre père à toutes à présent - et de Renée, sa première femme. Quand je dis que mon arbre généalogique est compliqué ! C'était d'ailleurs gênant de devoir l'expliquer chaque fois que nous rencontrions de nouvelles personnes. Nous nous bornions à dire que notre mère était morte et que nous étions sœur toutes les quatre. Ce n'était d'ailleurs que la vérité puisque je les considérais comme tel et que leur mère n'était malheureusement plus de ce monde.

-« Ca ira » acquiesça Nessie avec grand sérieux, les sourcils froncés pour mieux montrer la réflexion que le sujet lui demandait. Dès sa naissance, Alice l'avait « convertie » à la mode, et à présent elle s'y connaissait autant, voire plus que moi… Invariablement, elles s'amusaient à me déguiser. A croire qu'avoir affaire à un sujet désintéressé leur fournissait un défi à relever !

-« N'oublie pas les chaussures», me rappela-t-elle avec un grand sourire, tout à fait consciente de la torture qu'elle m'infligeait. Mais je ne m'étais pas déclarée vaincue, je ne porterai pas ces chaussures, je ne voulais surtout pas me ridiculiser dès le premier jour en trébuchant avec ces outils de torture.

-« Il est hors de question que je porte ça », m'écriais-je en me dirigeant vers mes vieilles ballerines blanches.

-« Oh, s'il te plaît Bellaaaaa » geignis Nessie en me faisant ses yeux de cocker. Je fusillai Alice du regard. C'était absolument déloyal de sa part de lui avoir appris à faire son regard de chien battu. Déjà que je ne pouvais rien lui refuser…Avec ses yeux là me dis-je en me tournant de nouveau vers le petit monstre, ce sera presque impossible de résister. Alors que je commençai à partir toujours forte de ma résolution à ne pas me faire cataloguer comme miss catastrophe le jour de la rentrée, ses yeux se remplirent de larmes et sa lèvre inférieure se mit à trembler tandis qu'elle s'agrippait à mes jambes.

-« Trésor, qu'est-ce qu'il y a ? »M'inquiétais-je aussitôt

-« J'étais … tellement … contente … d'avoir choisi tes chaussuuuuures » sanglota-t-elle contre moi.

Incapable de résister plus longtemps, j'attrapai les chaussures en soupirant et les enfilai prestement avant de d'essuyer les larmes de mon tortionnaire déjà toute pimpante. Je n'avais jamais pu résister à son chantage affectif et ce n'était pas demain la veille que ça commencerait !

-« Bon allons-y » s'exclama une Alice triomphante en sautillant littéralement dans la petite chambre. Elle était toujours rechargée à bloc et si Obélix était tombé dans la marmite de potion, elle devait être tombée dans un savant mélange d'énergisants… De surcroît, elle avait une raison de plus d'être survoltée aujourd'hui, puisque c'était la rentrée (elle considérait tout simplement cela comme un défilé). Résultat des courses, elle était encore plus excitée que d'habitude et depuis des semaines qu'elle me bassinait avec notre rentrée en deuxième année au lycée, je commençais à être légèrement agacée. Heureusement pour moi, j'avais l'habitude de la côtoyer au quotidien, et j'avais Rosalie pour me soutenir. Non pas que je n'aimais pas Alice : elle était plus que ma sœur, je l'adorais, mais essayez donc de vivre avec une pile duracell inépuisable et rendue folle par la perspective de la rentrée ! Je vous laisse imaginer l'état de mes nerfs !

***

Après avoir fait nos adieux à Nessie, nous nous installâmes dans la vieille chevrolet rouge que Rosalie, mordue de mécanique, avait réparé l'année précédente, avant de nous rendre au lycée en chantant à tue-tête la chanson If you wanna be my lover des Space girls, hurlée par l'autoradio…

Lorsque nous arrivâmes, j'étais beaucoup moins fière, mais la présence d'Alice et surtout de Rosalie, qui imperturbable dans la plupart des situations, me rassura. Malheureusement pour moi qui détestais être le centre de l'attention, et à la grande joie de mes deux sœurs, les gens sur notre passage nous regardaient alors que nous nous dirigions vers la salle de conférence, pour assister au discours du proviseur. Lorsque je leur demandai pourquoi nous semblions être le point de mire de tous les regards, elles me regardèrent d'un œil amusé et éclatèrent de rire.

-« Je te rappelle que Rose est très populaire, que nous sommes ses sœurs, et que les gens sont curieux de me voir après cette histoire de concours. »

Ah, oui … j'oubliais… Pour la petite bourgade peuplée de gens honnêtes et sans histoire qu'était Forks, la famille Swan était une source infinie de ragots : un shérif ayant eu deux femmes successives dont l'une décédée, avec la fratrie recomposée que formaient les quatre sœurs. Et ce n'était pas tout : pendant l'été, Alice avait participé à un concours de stylisme qu'elle avait gagné à seulement 15 ans, retenant de plus belle l'attention de toute la ville, d'autant plus que ce prix consistait à pouvoir lancer sa propre ligne de vêtements !

-« Seigneur », gémis-je, « Un an qu'ils nous connaissent, ils sont toujours étonnés au bout de tout ce temps ? Ils nous ont bien vues pendant tous ces mois, non ?»

-« Oui, mais aujourd'hui c'est la rentrée, les gens sont avares de potins à se mettre sous la dent et surtout, qu'habillées par moi on est super canons !», s'exclama-t-elle, visiblement ravie.

Je nous regardai attentivement, toujours en train de marcher à travers des enfilades de couloirs que je ne connaissais pas, n'ayant jamais eu cours dans cette partie du lycée, et qui m'annonçaient de « réjouissants » égarements ! Effectivement, Rosalie était comme toujours belle à en pleurer, vêtue d'un slim blanc mettant en valeur ses immenses jambes parfaitement galbées qui n'avaient rien à envier à celles d'un mannequin. La blancheur de son long cou blanc et la blondeur de ses magnifiques cheveux étaient accentuées par son bustier violet. Je n'avais jamais rencontré personne plus belle qu'elle. Quant à Alice, c'était une petite fée à la grâce de danseuse, ainsi vêtue d'une robe toute simple, mais qui soulignait sa taille fine et s'évasait ensuite, virevoltant à chacun de ses mouvements. Mais moi, même habillée par les bons soins d'Alice, j'étais d'une banalité affligeante. Cheveux marrons, yeux marrons, peau blafarde, j'étais mince mais je n'avais ni les longues jambes et le visage de madone de Rosalie, ni la grâce dansante d'Alice. Aïe ! Ma maladresse venait d'ailleurs de faire preuve de son parfait sens du timing devant tout les élèves (même si j'étais presque certaine que tout le monde connaissait ma redoutable maladresse), et je me serais étalée de tout mon long dans le couloir à cause de ces satanées chaussures de la mort si mes deux sœurs ne m'avaient rattrapé, habituées à devoir me servir constamment de garde-fou. Malgré les nombreux cours de marche avec talons qu'Alice m'avait dispensé, je ne parvenais pas à m'y faire et d'ailleurs, un sol et des chaussures plats ne m'auraient certainement pas suffit à rester debout. Je fus tirée de mes pensées par une nouvelle arrivante, Kate, une amie de Rosalie, qui était elle aussi en dernière année. Nous nous saluâmes rapidement avant de rentrer dans l'amphithéâtre ouvert pour l'occasion et qui regroupait tous les élèves de l'école.

***

Nous étions allées récupérer nos emplois du temps après le discours soporifique du proviseur: Alice et moi étions ensembles en sport et en maths (seigneur, les deux matières que je déteste le plus) puis Rosalie nous avait fait visiter les différents bâtiments m'étant encore inconnus et qui n'étaient tout compte fait pas très étendus. A l'échelle de Forks en somme !

Après avoir enduré une première heure d'espagnol, pendant laquelle j'avais rencontré une fille adorable qui semblait aussi réservée que moi et qui m'avait dit s'appeler Angela. Même si je la connaissais de vue, de la même manière que tout le monde se connaît au lycée de Forks, vu le nombre restreint d'élèves, je ne lui avais jamais vraiment parlé, ne partageant aucun cours avec elle.

Nous rejoignîmes Rosalie et le groupe d'amis que mes sœurs et moi avions formé l'année précédente, à notre table attitrée à la cafeteria. Je m'installais lorsqu'une voix plus que familière me héla, je me retournai vivement, surprise, avant de me jeter dans les bras du nouvel arrivant.

-« Ben ! Tu m'as manqué, tu sais ça ?! Les téléphones ça existe, bouffon ! Tu ne mérites pas d'être mon meilleur ami ! Dix jours sans nouvelles ! Dix ! Je me suis inquiétée pour toi, moi ! » lui reprochai-je après m'être dégagée de son étreinte. Ben était le premier ami que je m'étais fait à la maternelle, il m'avait défendue lorsque les gros durs des bacs à sable m'embêtaient et depuis, nous étions devenus comme les doigts de la main, et notre amitié avait résisté au temps.

-« Bella … soupira-t-il, j'étais chez mes grands-parents, et ils n'ont pas de téléphone … je te l'avais dit pourtant ! Mais tu n'entends que ce qui t'arrange, comme d'hab' ! » sourit-il, nullement décontenancé, habitué qu'il l'était à mes sautes d'humeur, avant de m'ébouriffer les cheveux. « Tu m'as manqué aussi Bells ! »

-« Mouais… Oh ! Ben, je te présente Angela, elle a cours d'espagnol avec moi.» Je lui désignai ma nouvelle camarade, et l'inimaginable se produit. Ben, mon Ben, que je n'avais jamais vu éprouver une quelconque attirance pour l'une ou l'autre des filles du lycée, se retrouva bouche bée devant ma nouvelle amie, incapable de parler. S'ensuivit alors un blanc assez gênant dans les conversations autour de la table, durant lequel Ben et Angela semblaient hypnotisés par le regard de l'autre, plongés dans une espèce de transe. L'éclat de rire général les tira de leur état et ce fut les joues fortement teintées qu'ils s'installèrent. Pour ne pas prolonger leur supplice plus longtemps, je détournai la conversation en demandant à Rosalie de me présenter les deux filles sublimes installées à côté d'elle, et qu'elle venait probablement de rencontrer.

-« Bella, je te présente Irina et Tanya Denali, les jumelles venues d'Alaska. » Elles me saluèrent en souriant, m'éblouissant par la même occasion. Je peux dire que là, j'étais soufflée : les deux filles qui se tenaient devant moi étaient d'une beauté incroyable. Leurs deux visages absolument identiques semblaient être ceux d'anges : leurs longs cheveux blonds projetaient une auréole de lumière autour d'elles et le moindre de leurs traits était… waouh ! Elles étaient presque aussi belles que Rosalie ! Et dire que j'avais mis des années à cesser d'être éblouie par elle ! Et voilà, c'est reparti pour un tour ! Décidément, je commençais à me sentir insignifiante à côté de toutes ces beautés fatales !

Puis des amis d'Angela nous avaient rejoints : Jessica et Lauren, qui étaient deux blondes sans cervelle d'après ce que j'avais pu entendre de leur éblouissante conversation qui tournait uniquement autour de comment la journée de Jessica avait été dure pour elle : elle se plaignait que ses parents ne voulaient pas qu'elle se tatoue « love forever » sur le sein gauche (tu m'étonne !) et que Mike n'avait même pas remarqué qu'elle avait mis son super décolleté … blablabla et que les cours, c'est vraiment trop chiant ! Alors que je commençais à décrocher définitivement de la conversation, le fameux Mike, un gars assez mignon, et son ami Tyler, arrivèrent à notre table pour saluer mes deux voisines qui enclenchèrent aussitôt « l'opération séduction » avec force papillonnements de cils et petits rires de bécasse que les deux garçons ne semblèrent pas remarquer. Ils s'assirent tranquillement aux deux dernières places libres, Mike à côté de moi et Tyler avec une Lauren plus que ravie, avant que Mike n'entame la conversation.

-« Alors comme ça, tu étais déjà là l'année dernière ? Effectivement, je crois qu'on se connaît non ? »

-« heu… écoutes je ne me rappelle pas t'avoir déjà parlé. » répondis-je prudemment.

-« Tu en es sûre ? », me susurra-t-il en se rapprochant dangereusement de mon visage.

Il commençait sérieusement à me casser les pieds, celui-là ! Je me le serais rappelé, et aucun doute, je l'aurais classé dans la catégorie, « à éviter comme la peste ». Je cherchai une quelconque échappatoire à ses yeux de merlan frit lorsque je croisais le regard furibond de Jessica, qui avait certainement été témoin de la technique de drague lamentable de Mike…Oh, non ! Elle aurait surement voulu qu'il l'applique sur elle d'après sa conversation avec Lauren, à présent en pleine conversation avec Tyler. Je venais déjà de me mettre quelqu'un à dos, si je me basais sur son expression peu avenante !

Je voulus m'échapper de la poulpe collante qui me servait de voisin et semblait déterminée à se coller à moi mais tout ce que je pouvais voir, c'était à mon côté, Angela qui avait les yeux plongés dans ceux de Ben, à l'instar de Kate et Garrett en face de moi…

Me voyant aux prises avec ce pot de colle et cherchant visiblement à le fuir, Alice et Rosalie m'entraînèrent aux toilettes, sous le regard visiblement déçu du jeune homme.

Malheureusement pour moi, alors que nous nous dirigions vers nos prochains cours, Angela m'avait révélé que c'était une sorte de défi pour lui, de séduire toutes les jolies filles qu'il rencontrait et qu'il ne lâchait jamais sa « proie » avant d'avoir obtenu ce qu'il souhaitait. Même si j'étais dubitative sur le fait que ma beauté (inexistante) l'ai attiré, je fus consternée d'apprendre que je devrai très probablement devoir me le coltiner toute l'année !