Titre : Tel un tourbillon...

Auteur : Keikoku 13

Disclaimer : Les personnages de Naruto ne m'appartiennent pas. Dans ce chapitre, seuls Kaoru et Genichiro m'appartiennent.

Chapitre 1 : un tourbillon de rage

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- La commission disciplinaire commence !

La voix de Tsunade retentit dans la salle obscure. Des Anbus entrèrent alors dans la pièce, entourant l'accusé de la commission. Ils le firent s'asseoir sur une chaise, avant de s'effacer dans la pénombre. Sur une estrade siégeaient Tsunade, Kohal et Homura. Dans un coin se tenaient Ibiki Morino ,Kakashi Hatake et Jiraiya.

- L'accusé comparaît pour : avoir blessé grièvement un de ses partenaires volontairement durant la mission, et ainsi avoir nuit au bon accomplissement de celle-ci. Avez-vous quelque chose à redire, Uzumaki Naruto ?

Naruto jeta un regard froid sur toute l'assemblée. Nul sentiment ne transparaissait sur son visage. Contrairement à son habitude, il ne disait rien, ne s'agitait même pas. Cette attitude surpris toutes les personnes dans la salle...

- Uzumaki, avez vous une explication à donner à vos actes ?

Naruto ne répondit rien. Son visage semblait peut être juste un peu plus las qu'avant, mais sinon, rien n'indiquait qu'il ait entendu la question.

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(flash-back)

Enfin, il y était. Maintenant, il ne pouvait plus faire marche arrière. Qu'importe ses sentiments, voire même ses convictions personnelles, Naruto devait exécuter les ordres.

Se tapissant dans les ombres de la nuit, il s'approcha avec prudence du bourg. Kakashi ouvrait la voie, tandis que Saï et Genichiro assuraient leurs arrières, Naruto, Sakura et Kaoru occupant le centre de la formation. Respectant les principes shinobis à la lettre, ils sortirent de la forêt sans se faire repérer et franchirent les remparts. Le plus dur restait maintenant à accomplir. Il fallait localiser là où avait lieu la réunion des rebelles, et tous les exterminer, sans attirer l'attention de tous les mercenaires ninjas que ceux-ci avaient engagés. D'un accord tacite, l'équipe se sépara. À cinq, il y avait bien plus de chance d'être vu que seul. De plus, la lumière de la lune n'arrangeait pas leurs affaires.

Naruto fila droit devant lui, en direction du quartier ouest. Il s'arrêta un instant sur un toit, à l'ombre d'un immeuble, pour vérifier une énième fois s'il y avait des sentinelles. Personne... Les rues étaient désertes. Rapidement, il reprit sa course, tous ses sens en alerte. Veillant à ne pas aller aux endroits les plus exposés, il courrait le long des parois des immeubles. Soudain, un crissement se fit entendre. Surpris, Naruto bondit, enchaîna une roulade, s'engouffra dans le feuillage d'un arbre, avant de regarder la provenance du son... Son coeur battait la chamade... C'était juste une habitante qui avait ouvert ses volets pour profiter de la fraîcheur du soir. Naruto se retint de soupirer de soulagement, le moindre son pouvait le trahir. Il essuya la transpiration qui perlait son front, avant de se remettre à chercher. Encore plus prudent qu'auparavant, il s'arrêtait régulièrement, jetant partout des regards frénétiques... L'angoisse et le stress montaient en lui, à mesure qu'il s'enfonçait dans sa zone sans rencontrer personne... Cette absence d'ennemis lui paraissait suspecte, mais il ne pouvait pas interrompre ainsi sa mission.

Il détestait ça. À l'infiltration, il préférait les champs de bataille, là où l'ennemi était clair, visible... Mais actuellement, il ignorait s'il avait été repéré ou non, si la mission avait échoué, si ses compagnons étaient encore en vie... L'ignorance de la situation l'énervait. Mais il ne pouvait pas se permettre de faire un appel radio pour savoir comment allaient ses camarades, il y avait trop de risques. Continuant son expédition périlleuse, il remarqua une personne drapée de noir qui marchait dans la rue, à la démarche suspecte. Vérifiant qu'aucun ennemi potentiel ne se trouvait dans les environs, il se mit à la suivre, bondissant de toits en toits, restant le plus possible camouflé. C'est alors que la personne s'engouffra dans un égout. Naruto atterrit avec douceur (enfin, c'est relatif, c'est de Naruto dont on parle), avant de pénétrer à son tour dans les souterrains de la ville.

Pas facile de suivre quelqu'un dans des couloirs où retentissaient avec force le moindre bruit de pas. Enfin, sauf quand on était un ninja à peu près capable. Naruto pista l'inconnu, effaçant le bruit de ses pas et de sa respiration. La filature continua ainsi durant un bon moment. C'était loin d'être facile, car le filé se montrait excessivement prudent, et se retournait à chaque instant... Soudain la présence du suivi disparut totalement. Paniqué, Naruto se rapprocha avec prudence, jetant un coup d'oeil rapide avant de se planquer à nouveau, de peur d'être aperçu... À priori, il ne s'agissait pas d'un piège tendu par un autre ninja, car un autre ninja aurait envoyé une flopée de kunaïs au moment où Naruto vérifiait. Dans ce cas, le suivi avait tout simplement du... emprunter un passage secret, ou quelque chose du genre. Il se positionna où sa proie se tenait avant que sa présence ne s'efface. Scrutant attentivement, il remarqua qu'un des tuyaux semblait compter un étrange mécanisme, qu'il actionna. Un mur s'ouvrit aussitôt, dans le plus grand silence.

Naruto sortit des égouts, et lança un appel radio bref, signalant à ses camarades qu'il avait sans doute trouvé le lieu de la réunion. Il transmit les coordonnées avant de se cacher en attendant ses camarades. Kakashi fût le premier à arriver, rapidement suivi par Kaoru. Ensuite, Saï, Sakura et Genichiro arrivèrent en même temps. Sans un mot, ils se dirigèrent vers le passage trouvé par Naruto. Kakashi prit à nouveau la tête, durant les trois cent mètres que comptaient le couloir sordide. Ils cessèrent tout mouvement dès qu'ils arrivèrent à l'orée du tunnel.

À cet instant, deux gardes arrivèrent dans le couloir. Avant même que ceux-ci aient pu esquisser un mouvement, Kakashi et Kaoru s'étaient glissés derrière eux, kunaïs en main. En un éclair, les deux shinobis égorgèrent les sentinelles. Dans le même temps, Genichiro composa les signes d'un jutsu pour effacer les cadavres. Saï et Naruto prirent l'apparence des gardes, entrèrent dans l'immense salle au bout du couloir, et se mêlèrent à la foule qui buvait les paroles de l'orateur sur l'estrade.

- Oui, chers amis, il faut continuer de nous battre contre ces envahisseurs. Nous, les habitants de Tani no Kuni, avons subi durant plus d'une décennie la tyrannie du précédent roi. C'est pour cela que nous avons commencé la guerre, il y a cinq ans déjà... Et le voici mort, sans héritier, grâce à nos actions. Et voilà que les seigneurs de Ame no Kuni et Kumo no Kuni se disputent l'héritage de notre patrie ! Eux, qui n'ont jamais mis les pieds dans nos contrées, pensent pouvoir nous gouverner légitimement ! Et pire, ils ont entraîné leurs alliés dans cette guerre stupide ! Stupide, car les seuls à pouvoir gouverner le peuple, c'est nous, car nous sommes le peuple !

Des applaudissements se firent entendre, ainsi que des cris de joie. L'orateur reprit la parole.

- C'est pour cela que nous devons continuer de nous battre, mes amis. Parce que nous refusons de voir des étrangers nous gouverner. Parce que les seuls que nous accepterons comme dirigeants devront avoir vécu nos peines, et nos souffrances !

Une explosion d'approbations retentit. Naruto détailla plus précisément le public. Il y avait surtout des hommes, mais également nombre de femmes et d'enfants, galvanisés par la présence de l'orateur. Et d'ailleurs, il les comprenait parfaitement. Il soutenait même intérieurement leur cause, car il aurait agit sans doute de la même manière. Pour cette raison il n'avait pas voulu de cette mission. Mais il n'y avait pas d'autre équipe disponible, par ces temps de guerre.

Naruto et Saï s'approchèrent encore de l'estrade. Approcher directement l'orateur n'allait pas être simple, car deux ninjas se tenaient derrière lui. Il fallait donc une diversion. C'est à ce moment que les piliers soutenant le plafond explosèrent. La foule hurla, tout en se précipitant vers les sorties. Naruto et Saï en profitèrent pour surgir face aux ninjas mercenaires, en leur donnant un coup fatal. L'orateur tenta de s'enfuir , mais deux kunaïs lancès par Saï le clouèrent au sol. Naruto s'approcha, et vit que l'orateur était encore vivant. Voyant le ninja en orange se rapprocher, il se mit à supplier...

- Non, pitié... je vous en supplie, ne me tuez pas...

Des larmes jaillissaient de ses yeux, causés à la fois par la peur et par les kunaïs qui lui transperçaient le dos. Il avait perdu toute sa prestance, il n'était plus rien d'autre qu'un homme misérable se traînant tel un ver, apeuré... Un morceau du plafond s'abattit sur son pied et le broya, le faisant davantage hurler de douleur. Les ordres étaient clairs. Naruto arma son kunaï. Évitant de croiser le regard de sa victime, il trancha la gorge de l'orateur. Il s'éloigna du corps désormais sans vie, en murmurant un vague "pardon..."

Évitant les morceaux de plafond, Naruto courut en direction des couloirs menant à la surface. Avec horreur, il découvrit des dizaines de corps ensanglantés joncher le sombre tunnel. Remontant à la surface, il découvrit les corps d'hommes, de femmes et d'enfants sauvagement dépecés. Au beau milieu de ces corps se tenait Kaoru, son équipier. Ses cheveux mi-longs blonds volaient au vent, éclairés par le clair de lune. L'écharpe noire qui masquait son visage ne voilait en rien la férocité de son regard métallique. Ses mains bandées étaient ensanglantées. Naruto le vit alors s'approcher d'un enfant qui pleurait toutes les larmes de son corps, tenant dans ses bras le corps sans vie de sa mère.

Sans réfléchir, Naruto s'interposa. Kaoru leva la voix.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Et toi, alors ? ça va pas de tuer tout le monde, comme ça ? rétorqua Naruto d'une voix où perçait la rage.

- Les ordres sont clairs. Quiconque assiste à la réunion doit mourir.

- Mais enfin ! Pas les femmes et les enfants ! Ils sont innocents !

- Innocents ? Laisse moi rire. Les femmes et les enfants sont ceux qui récoltent le plus d'information pour les rebelles. Informations dont ils se servent pour perpétrer leurs attentats, qui font autant de dégâts sur leurs ennemis que sûr des personnes véritablement innocentes.

- Ce n'est pas une raison pour les tuer ! tonna Naruto.

- Malheureusement si...

En un éclair, Kaoru se retrouva derrière Naruto, et décapita du tranchant de la main l'enfant. Naruto se retourna vivement. Ses yeux devinrent rouges, et l'aura remplie de fureur et de violence propre à Kyûbi commença à envahir l'atmosphère. En un clin d'oeil, Kaoru se retrouva le bras déchiré par un rasengan... Naruto s'apprêtait à donner un deuxième coup, quand le poing de Sakura s'abattit sur sa tempe, l'envoyant à une vingtaine de mètres. Kakashi surgit alors derrière Naruto, et commença à lui serrer le cou, bloquant ainsi l'irrigation sanguine du cerveau. Au bout de quelques instants, Naruto tomba dans les pommes...

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(retour au présent)

-Voici comment les faits se sont déroulés, Hokage-sama, conclut Kakashi.

- Merci de nous avoir éclairé, Kakashi, répondit Kohal. Ainsi, Uzumaki, vous avez sciemment désobéi aux ordres, en empêchant l'exécution d'un des rebelles.

- Si vous ne donniez pas d'ordre aussi stupides, je n'y désobéirai pas, fit Naruto d'une voix fatiguée.

- Comment ? tiqua Homura, outré.

- Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve ça stupide de tuer des femmes et des enfants qui ne nous ont rien fait.

- Écoute, Naruto, fit Tsunade d'une voix dure. Femmes et enfants ne sont pas étrangers à la guerre. Sais tu que c'est un enfant de sept ans qui a posé la bombe qui a fait s'effondrer l'un des châteaux seigneuriaux de Tane no Kuni ? Et ce n'est pas seulement le seigneur qui y résidait qui est mort. Non, ce sont aussi tous ses serviteurs, et leurs familles. Soit une plus d'une centaine d'innocents.

Naruto en fût estomaqué. Il ne s'attendait pas à cette réponse.

- Aussi, comprend que nous ne pouvons pas faire dans la dentelle, continua Homura. Si un seul de ces femmes ou de ces enfants étaient restés en vie, il aurait cherché à se venger, entraînement fatalement plus de victimes dans leur sillon. La disparition totale, sans aucune trace, d'une des cellules de la rébellion remplira de peur les autres, et les dissuadera. C'est triste, c'est horrible, mais c'est nécessaire.

- Tu seras mis aux arrêts durant deux semaines, pour avoir blessé un de tes camarades. Fort heureusement pour toi, on a pu lui rattacher son bras. La séance est levée.

Les Anbus réapparurent, et emmenèrent Naruto. Juste avant que celui-ci ne passe la porte, il se retourna, et dit :

- Au fait, Hokage-sama...

- Oui, quoi encore ?

- Votre petit frère... Lui aussi, vous l'auriez qualifié de danger potentiel ?

Ayant jeté ces mots, il disparut complètement de la salle, toujours sous bonne escorte. Tout le monde sortit ensuite, sauf Jiraiya et Tsunade. L'ermite s'apprêtait à dire quelque chose, mais Tsunade l'interrompit d'un geste. Ravalant ses mots, il s'en alla, laissant l'Hokage seul. Elle lança alors son poing à travers l'un des murs, ornant la salle d'un gigantesque cratère. Puis, elle sortit à son tour.

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- Tu en penses quoi, Jack ? Il est intéressant, non ? On pourrait le recruter.

- J'en doute, Otome. Pour le moment, faisons ce que nous avons à faire, nous verrons après.

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Naruto se recroquevilla dans sa cellule. Il souhaitait à tout prix éviter de penser. Il ne voulait pas se dire qu'il avait blessé un de ses camarades, ni qu'il avait trahi son nindo en acceptant cette mission. Surtout ne pas penser...

C'est à cet instant qu'une énorme explosion venant de la ville se fit entendre, suivi du hurlement strident de l'alarme. Sans doute les rebelles qui venaient se venger, ou bien peut être une attaque de Kumo no Kuni, ou d'un de leurs alliés... Foutue guerre.