Les Portraits des Astres et des Ombres

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Portraits of Stars and Shadows

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Résumé

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« Parfois, il suffit d'un mot, d'un geste pour qu'une vie entière ne sombre pas dans les ténèbres. Alors un conseil Malfoy : Arrête. Arrête de me faire subir tout ça, où tu auras ma mort sur la conscience pour le reste de tes jours. Pour toi comme pour moi, les lumières ne se sont pas encore éteintes. »

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Rated : M

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Disclaimer

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Tout appartient à J.K.R, seul le scénario est de moi.

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NOTE

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Voici une nouvelle histoire qui n'était pas du tout prévue au programme. J'était en train d'écrire sur mon ordi un soir dans mon lit, quand tout d'un coup j'ai eu ce qu'on peut appeler une illumination. J'avais en effet lu peu de temps auparavant le recueil de nouvelles de George R.R. Martin Des Astres et des Ombres ( titre original : Songs of Stars and Shadows ), et de là m'est très rapidement venu le titre de ma nouvelle histoire. Sauf qu'ici il n'est pas question de chanson, mais plutôt de dresser un portrait de chacun des protagonistes que j'ai choisi d'inclure dans cette fanfic. Petite précision qui n'est pas des moindres : cette histoire est très, très sombre, pas tendre du tout avec les protagonistes. L'éclairage que je met sur tout un chacun est cru, peu flatteur, brutal, aveuglant de cruauté. Vous êtes prévenus.

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FIRST SHOT


ASTORIA

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Il n'existe pas de plus cher désir au monde pour elle que celui d'embrasser Draco. Mais Draco ne l'embrasse pas. Il ne la regarde même pas. Il a les yeux dans le vague, perdus dans le paysage des champs et des collines que l'on aperçoit à travers la vitre. Elle s'humecte les lèvres, cherchant à l'interpeller, mais un coup d'œil alentour suffit à l'en dissuader. L'espace d'un instant, elle a caressée l'illusion que Pansy ne se trouverait pas dans ce wagon-ci du Poudlard Express. Mais bien entendu Pansy est toujours avec Draco. Toujours. La Reine et le Roi des Serpentard. Et elle, pourtant fille de noble naissance comme eux, réduite à un rôle de figurante.

Elle jette un rapide coup d'œil en direction de sa sœur Daphné, occupée à dévorer goulûment les lèvres de Gregory Goyle, l'acolyte brutal et sans cervelle de Draco. Au fond, elle se dit qu'elle ne mérite pas tellement mieux. Les contes de petite fille à propos des princes charmants, ça fait pas mal de temps qu'elle n'y croit plus. Une main se pose sur sa cuisse. C'est celle de Craig Montague, le géant de près de deux mètres de haut et qui pèse plus de cent kilos un quart. Il lui a toujours fait effroyablement peur. Mais aujourd'hui, il la veut. Ce n'est pas la première fois. Elle jette un regard apeuré en direction de sa sœur, de Pansy, de Draco, de n'importe qui. Personne ne lui prête attention. Dans un coin, Blaise fume un cigare, la tête de Tracey sur les genoux. Théodore est en train de jouer à la bataille explosive avec Vincent Crabbe. Craig Montague penche sa bouche vers son oreille et lui murmure :

- Ça te dit d'aller s'envoyer en l'air dans les chiottes ?

Elle s'était attendue à ce qu'il dise cela. Elle s'y était préparée. Après tout, ce n'était pas comme si c'était la première fois, si ? Eh bien non. Et elle va obtempérer comme les autres fois, parce qu'elle est une jeune fille bien éduquée à obéir au doigt et à l'œil comme un automate. Des larmes emplissent ses yeux bleus, mais elle se lève malgré tout et jette un dernier regard à ses amis avant de suivre Craig dans le couloir du train. Personne ne s'inquiète pour elle. Ils pensent tous qu'elle est en couple avec Craig. Mais Craig ne sait pas ce que c'est qu'un couple, il ne sait même pas ce que c'est que l'amour, il ne se figure même pas ce qu'une femme peut ressentir.

- Draco..., parvient-elle à balbutier contre sa volonté.

Le blond tourne sa tête vers elle. Enfin. Mais son regard est vide, dénué de toute expression, et il fixe un point au-delà d'elle.

- Reste pas plantée là Astoria, finit-il par articuler d'une voix grave.

Craig la tire par le bras. Elle se laisse conduire jusqu'aux toilettes du train. Une chape glaciale lui étreint le cœur lorsque le géant la force à se mettre à quatre pattes et se campe au-dessus d'elle, jean et caleçon baissés jusqu'aux chevilles, virilité tendue en avant.

- T'as intérêt à me faire jouir cette fois-ci Astoria, grommelle-t-il de sa voix bourrue.

Elle ferme les yeux lorsqu'elle empoigne le membre tendu et qu'elle se l'enfourne dans la bouche. Il faut absolument qu'elle imagine qu'il s'agit du sexe de Draco. Il faut qu'elle imagine que Draco et elle s'apprêtent à faire l'amour. Un jour peut-être, cela arrivera qui sait ? Elle a toujours été patiente. La main de Craig lui empoignant brutalement les cheveux la ramène à la réalité.

- T'es malade ou quoi ? Lui hurle-t-il aux oreilles. Tu m'as mordu !

Son visage est livide de rage. Elle sait ce qui l'attend pour la suite.

- Pose tes fesses sur le trône et écarte tes cuisses, reprend-il de sa voix rauque.

Lentement, elle défait sa cravate, puis sa chemise, son soutien-gorge, et enfin sa jupe. Elle s'assied sur le couvercle crade des toilettes, seulement vêtue de sa petite culotte en dentelle noire. Craig la regarde avec des yeux brillants de malice. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur puis il déchire sa culotte d'un coup sec. Les restes du délicat sous-vêtement tombent mollement sur le sol humide et froid.

- J'ai une bouteille de whisky pur feu avec moi, dit-il en posant ses immenses mains sur ses cuisses écartées. Je t'en filerais un coup après si tu veux.

- Va te faire foutre ! S'entend-elle répliquer juste avant qu'il ne la pénètre avec sauvagerie.

CORMAC

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Il l'a aperçue lorsqu'elle est entrée dans la Grande Salle. Elle s'est assise non loin de lui, 3 ou 4 personnes tout au plus les séparent. Elle a des jolis yeux noisettes, des beaux cheveux châtains parfaitement coiffés. On la nomme Miss-Je-Sait-Tout, Sang-de-bourbe, ou encore la lèche-cul de Potter, lui il préfère son nom : Hermione Granger. Ce soir elle est accompagnée du rouquin et du brun à lunettes comme d'habitude. Les mets apparaissent sur la table devant lui, mais il ne les regarde même pas. Il n'a d'yeux que pour elle. Hermione est en train de rire à une blague que le rouquin a raconté. Il surprend entre eux des œillades complices. Ces deux-là sont plus que des amis, aucun doute là-dessus.

Lui il n'est en couple avec personne. Il n'a même pas de vrais amis pour commencer. Il n'a plus de parents, juste un vieil oncle rabougri qui le déteste, et heureusement les vacances d'été viennent de se terminer. Du haut de son estrade à l'autre bout de la Grande Salle, le directeur débute son discours. Il ne l'écoute pas, occupé qu'il est à regarder la jolie brune séparée de lui par quelques maudites têtes. Il croit en ses chances. Après tout, il est de Sang-Pur, il est grand, musclé, il sent bon, il a une belle voix et c'est plutôt un bon élève. Peut-être qu'en s'y prenant bien, il y parviendra en un claquement de doigts ?

- Est-ce que Hermione est en couple ? Demande-t-il quand même pour être sûr à son voisin de table, un grand noir qui répond au nom de Dean.

Celui-ci le regarde d'un air perplexe.

- On se connaît ? Dit-il d'un ton acide.

Puis il lui tourne le dos pour écouter le discours du directeur. Et la solitude l'écrase de nouveau. Pas de copine, pas d'amis, pas de famille, pas d'avenir. Il a envie de tout casser autour de lui, mais quelque chose en lui parvient à lui faire garder le contrôle. Ce serait bête après tout de perdre son sang-froid à cause des paroles d'un vulgaire nègre. Son oncle lui a toujours dit que les hommes de couleur blanche étaient des créatures bénites de Merlin, tandis que les hommes à la peau noire étaient des démons de la fée Morgane.

Se rappelant les sages paroles, il se redresse sur son banc et toise avec rage Dean qui lui tourne toujours le dos. Il entend tout autour de lui le cliquetis des couverts et les tintements des verres qui s'entrechoquent. Lui, personne ne lui parle durant le repas, personne ne porte un toast avec lui. Un lion solitaire, voilà tout ce qu'il est. Pour faire bonne mesure, il picore un peu dans son assiette, mais sans grande conviction. Il se demande pourquoi le rouquin compte autant pour la jolie brune aux yeux noisettes. Qu'a-t-il de plus que lui au bout du compte ? Il est roux, ça devrait suffire à rebuter toutes les filles, non ?

En coupant rageusement dans un bout de viande, il arrive à faire tomber son couteau par terre. Qu'est-ce qu'il peut être maladroit par moments. Obligé de de se mettre à quatre pattes pour aller récupérer son couteau sous la table, il commence à regretter son geste lorsque son regard se fixe sur quelque chose. Ou plutôt sur quelqu'un. Sur une fille. Les jambes d'une fille. Ses jambes à elle, il en a la certitude. Il reconnaît les beaux mollets galbés d'Hermione, de même que ses pieds chaussés de petits souliers noirs. Ses jambes sont nettement écartées l'une de l'autre. Elle ne porte que des chaussettes hautes, pas de collants sous sa jupe. Il hésite un peu, puis se dit qu'après tout il n'y a rien de mal à aller jeter un œil. Il penche la tête et se déplace légèrement sur le côté pour pouvoir distinguer ce qui se cache sous la jupette de la jeune fille. Il aperçoit une petite culotte blanche en coton, et elle écarte imperceptiblement les jambes l'espace de quelques instants, puis les referme définitivement et les croise et plissant bien proprement sa jupe. Tant pis. Il estime de toute façon en avoir bien assez vu comme ça.

Lorsqu'il émerge de sous la table, Dean le regarde étrangement, comme s'il savait ce qu'il avait fait. La culpabilité le submerge. À quoi ça sert d'aller regarder entre les cuisses d'une fille à son insu ? Hermione ne sera jamais à lui, il le sait maintenant. Cela ne l'empêche pas d'avoir une douloureuse érection au souvenir de ce qu'il a vu sous la table.

- Tu veux ma photo ou quoi ? Questionne-t-il agressivement le grand noir.

Dean ricane, et quelques uns de ses amis l'imitent.

- Il est en train de bander à la vue de l'entrecuisse d'Eloïse Midgen, le laidron ! s'esclaffe l'un deux, un irlandais aux yeux bleus du nom de Seamus Finnigan. Tu crois qu'on t'a pas vu petit con ?

Il ricane de plus bel, et il se rend alors compte de son erreur. Ce n'était pas les jambes d'Hermione sous la table. Son regard s'est dirigé du mauvais côté. Son visage s'empourpre d'embarras.

- Que le diable vous emporte ! S'écrie-t-il en quittant la table, mort de honte.

CHO

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Elle franchit le portrait qui permet d'accéder à la salle commune une fois le mot de passe prononcé. À l'intérieur, il y a du monde. Beaucoup trop de monde. Les lumières vives lui font mal à la tête. Elle veut s'éclipser dans son dortoir, mais voici que Marietta l'interpelle. En poussant un soupir, elle prend place aux côtés de sa meilleure amie. Celle-ci lui tend une bouteille d'hydromel.

- Non merci, s'entend-elle répondre d'une voix lasse.

Le banquet de début d'année qui vient d'avoir lieu lui a suffisamment rempli l'estomac, avaler quoi que ce soit d'autre risque de la faire dégobiller par terre. Marietta hausse les épaules, puis boit une grande rasade du liquide ambré avant de reposer la bouteille sur la table devant elle. Toutes deux se morfondent dans le silence. À quoi ça sert de parler pour ne rien dire ?

Au bout d'un moment, Padma s'invite à leurs côtés et commence à leur parler avec enthousiasme de son nouveau petit copain qui est à Gryffondor, un type dont elle se contrefiche complètement. Elle apprécie Padma pourtant, même si elle a souvent entendu les gens la railler en disant qu'une chinoise et une indienne ça ne faisait pas bon ménage ensemble. Mais ce soir, elle a du mal à supporter la voix aiguë d'une des sœurs Patil.

- Est-ce que ça va Cho ? Lui demande Marietta en la scrutant, les sourcils froncés.

- Oui, oui ça va. J'ai juste un petit mal de tête. Ça va passer.

Mais ça ne passe pas. Elle se demande si elle ne devrait pas aller consulter un médicomage. Ça fait un certain temps qu'elle a des migraines soudaines et violentes lorsqu'elle se trouve dans une pièce bondée avec des lumières vives. Elle ferme les yeux.

- Je vais me coucher, dit-elle en se levant.

Elle chancelle légèrement, mais retrouve par elle ne sait quel miracle son équilibre. Elle ne veut pas voir les regards interloqués de Padma et de Marietta. Rien que l'idée que des gens aient pitié d'elle la rend malade. Elle se dirige d'une démarche incertaine en direction de son dortoir, lorsque soudain quelqu'un la bouscule et la fait s'affaler à moitié par terre. Elle se retient de justesse à un pouf rembourré pour ne pas s'étaler de tout son long. Quelqu'un la relève, et elle voit qu'il s'agit de Luna Lovegood. Elle se dégage vivement et tente de recoller sur son visage les morceaux de sa fierté brisée en se composant un air hautain.

- Attend ! S'exclame Luna tandis qu'elle se dirige à grandes enjambées vers son dortoir. Tu as fait tomber ça, ajoute-t-elle en lui tendant un morceau de papier glacé.

Il s'agit d'une photographie qui est tombée inopinément d'une de ses poches lors de sa propre chute. Elle s'en empare vivement, puis tourne le dos à la jeune blonde sans un remerciement. Elle ne regarde pas la photo. Elle ne veut plus la voir. Elle ne veut plus rien voir. Elle veut être aveugle. Le dortoir est vide et sombre quand elle y pénètre. Voilà qui est parfait pourrait-on dire. Mais sa migraine ne la quitte pas pour autant.

- Pitié Merlin...faites que ça cesse, gémit-elle en s'écroulant comme une masse sur son lit.

Elle serre les poings, serre les dents, serre le ventre, serre les cuisses...et elle prend soudain conscience de l'origine de ses maux de tête. Comment a-t-elle pu oublier qu'elle avait ses règles ? Elle tape du poing dans un des ses oreillers en poussant un cri étranglé, puis elle se dirige pesamment vers la salle de bains commune. Lorsqu'elle sent l'écoulement d'un liquide chaud, elle s'empresse de baisser sa jupe et de se saisir d'un tampon pour arrêter l'effusion. Trop tard. Des traînées de sang coagulé ont déjà tâchées son sous-vêtement. Elle est souillée par ses propres fluides. Elle se sent sale. Elle a la nausée. Elle achève de se déshabiller par des gestes rageurs, puis elle s'engouffre dans la première douche qu'elle voit et tire le rideau d'un coup sec. Quelques instants plus tard, elle en émerge, se sentant nettement plus propre que précédemment. L'action du tampon a fait cesser l'hémorragie. Lorsqu'elle se penche pour ramasser ses affaires, son regard tombe inopinément sur la photo qu'elle avait fait tomber. Il la regarde de ses doux yeux bruns, comme s'il se trouvait là, avec elle, vêtu de son plus beau costume. Ses yeux à elle se remplissent de larmes. Elle pensait se marier et avoir des enfants avec lui. Mais la mort l'a emporté bien trop tôt.

- Tu me manque tellement, balbutie-t-elle entre deux sanglots. Si tu savais à quel point tu me manque Cédric.

BLAISE

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Les cachots sont sombres et humides. Rien de nouveau là-dedans. Pourtant la chair de poule qui hérisse sa peau est toute neuve. Il sent de la sueur glacée dégouliner dans sa nuque et dans son dos. Quelqu'un est affalé contre un mur non loin du portrait permettant l'accès à la salle commune des Serpentard, à quelques mètres de l'endroit où il se trouve. Dans la lumière vacillante des torches fixées aux parois de pierre des souterrains, il ne distingue pas exactement qui est allongé comme cela. Se forçant à garder son flegme, il s'avance sans se presser vers le corps étendu. Lorsqu'il se penche pour l'examiner de près, il voit enfin de qui il s'agit. C'est Hannah Abbot, la Poufsouffle. Il porte son index et son majeur en direction de la carotide de la jeune fille, et appuie dessus. Les pulsations qui émanent du corps inanimé lui confirment qu'elle respire encore. Mais que lui est-il arrivé ? Mystère total. Il se redresse et balaye les environs d'un regard perçant. La chair de poule a cessée de le tenailler. La peur, il ne connaît ça que très vaguement. Pas la peur commune, non, pas celle-là. La vraie terreur, l'effroi, l'épouvante, ça il ne connaît que très peu, voir pas du tout. Il se demande ce que ça fait. Peut-être que Hannah s'est simplement évanouie d'épouvante ? Mais à voir les bleus qui lui marbrent le visage et sa paupière droite déformée par un affreux coquard, il se dit qu'elle a été frappée, et plutôt rudement. Pas trace de viol cependant. Il ne manquerait plus que ça. Il observe le corridor sombre une dernière fois, puis il se décide à prendre Hannah dans ses bras pour la conduire dans la salle commune des Serpentard.

La pièce est vide lorsqu'il y pénètre. Normal, tout le monde est parti prendre le déjeuner dans la Grande Salle. Il va faire de son mieux pour soigner la jeune fille. On lui a toujours dit qu'il ferait un excellent médicomage, même si lui se voit plutôt jouer dans un des clubs du Championnat de Quidditch d'Angleterre. Les Harpies de Holyhead a sa préférence.

- Blaise, t'es en train de foutre quoi bordel ? S'exclame soudain une voix dans son dos.

- Je répare quelqu'un, marmonne-t-il en s'emparant de quelques fioles et autres potions qui se trouvent sur une étagère.

Il lève les yeux l'espace de quelques instants. Théodore Nott vient de sortir de son dortoir et s'approche de lui, un air perplexe sur le visage. Cependant, au fur et à mesure qu'il se rapproche, ses traits se révèlent en réalité marqués par un air plus amusé qu'autre chose.

- C'est moi qui l'ai frappée, déclare Théo de but en blanc.

Il se fige soudain dans ses mouvements et se redresse lentement. Il a mal entendu sans doute. Théo est quelqu'un de vicieux, il le sait, mais jamais il n'oserait porter la main sur une fille. C'est en tout cas ce qu'il a cru jusqu'à présent.

- Elle m'a trompé cette salope, déclare le plus calmement du monde Théodore sans se départir de son hideux sourire. Je lui ai réglé son compte avant d'aller me prendre une bonne douche. Bon, tu viens ? Moi je vais manger. Laisse cette catin ici Blaise.

- Tu comptais la laisser dans les souterrains ? Tu n'a pas pensé, je ne sais pas moi, à l'emmener à l'infirmerie au moins ? Répond-il d'un ton exaspéré.

Théo se contente de ricaner, de son ricanement qui le caractérise si bien. Pour lui, c'est le ricanement de trop. Son poing part à toute vitesse s'écraser entre le menton et le nez de son camarade de promotion. En une demi-seconde, Théodore s'écroule à moitié contre un meuble à alcools, faisant tinter les bouteilles. Il constate soudain qu'il lui a éclaté la lèvre. Il n'a pas voulu y aller aussi fort, mais le ricanement de Théo était trop insupportable. Il lui a rappelé les ricanements que poussait le violeur de sa mère, un soir où elle sortait d'un bar et où elle était trop éméchée pour chercher à se défendre. Il l'attendait sur un balais, petit gosse d'une demi-douzaine d'années qu'il devait être à l'époque, lorsqu'il avait entendu les cris de sa mère, Pamela Zabini, mais surtout, surtout les ricanements du violeur. Sauf que Blaise n'est pas sa mère. Aujourd'hui, c'est un jeune homme grand et fort, prêt à défendre une femme lorsque la circonstance l'impose. Théodore a beau être son ami, il n'a aucune pitié pour les violeurs. Et Théodore a beau être vicieux, rusé et agile, les quinze centimètres qu'il a de moins par rapport à lui jouent en sa défaveur.

- T'es malade Blaise ? Le questionne Théo en crachant une bolée de sang sur le sol tapissé de la salle commune. Qu'est-ce qui te prend ? Je t'ai demandé de venir manger, pas de me frapper.

- Oh, j'ai bien entendu ça Théo. Mon poing dans ta gueule c'était simplement pour te faire ressentir ce que tu as fait subir à ta petite amie. Simple piqûre de rappel, tu saisis ?

- Blaise défenseur des pouffiasses, on aura tout vu, lui répond Théo en se torchant la lèvre d'un revers de main. Rien d'étonnant remarque. Ta mère en est une aussi, pas vrai ?

Cette fois-ci, le coup de poing le fait s'écrouler de tout son long sur le sol. Mis au tapis Théo.

- Tu redis ça encore une fois et je te jure que je te tue, crache-t-il en lui donnant un violent coup de pied dans les côtes.

DEAN

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Entendre ses cris dans son oreille devient une habitude à la longue. Ça devient une habitude, mais qui pourrait se vanter de trouver ça plaisant ? Non, ce n'est jamais plaisant que votre copine vous hurle dessus. Cette fois-ci il s'agit encore de sexe, comme d'habitude là encore. Madame ne veut pas le rejoindre dans la Salle Sur Demande, au septième étage. Pourtant il se trouve juste devant la tapisserie de Barnabas Le Follet avec elle. Mais il faut croire que Ginny Weasley n'est pas encore assez mûre pour se déniaiser. Lui il a déjà envoyé sa virginité aux orties depuis pas mal de temps. Avec une autre. Et c'est aussi à propos de cette autre que Ginny lui crie dessus. Elle est jalouse, ça crève les yeux, mais seule elle refuse de l'admettre. Et ça lui fait mal. Tout pourrait être tellement plus simple, pourquoi fallait-il qu'elle complique toujours tout ? Il veut juste que leurs deux corps ne fassent plus qu'un, qu'y a-t-il de mal là-dedans ? Ils s'aiment tous les deux après tout, n'est-ce pas ? Lui il y croit en tout cas. Il mesure près de vingt-cinq centimètres de plus qu'elle, ce qui la fait paraître minuscule par rapport à lui.

Minuscule la benjamine Weasley l'est peut-être, mais sa voix n'a rien de minuscule, et elle lui écorche même les oreilles. Pour qu'elle arrête de crier, il fini tout de même par marmonner de vagues acquiescements sans trop écouter ce qu'elle dit. Au bout d'un moment, tous deux se dirigent finalement vers la salle commune des Gryffondor. Il prononce le mot de passe et franchit le portrait, sa copine sur ses talons. Elle a cessée de crier. Ce n'est pas trop tôt. Il repère le grand frère de Ginny installé sur un canapé au coin du feu. Un de ses jours, il faudra qu'il pense à lui demander des conseils pour parvenir à calmer sa sœur.

- Je vais me détendre avec mes amis, à tout à l'heure, dit-il à sa copine d'un ton qu'il veut naturel et détaché.

Elle hoche la tête. Une petite amie attachée à son copain aurait fermement tenue à rester avec lui. Et d'ailleurs, un petit ami attaché à sa copine n'aurait jamais dit qu'il allait se détendre sans sa compagnie. Quelque chose cloche dans leur couple. Il hausse les épaules. Ce soir, il ira se masturber dans son lit comme il le fait régulièrement depuis plusieurs semaines. Il faut bien qu'il se vide, si ce n'est pas à l'intérieur de sa copine, se sera dans un mouchoir. Foutue Ginny ! Gronde-t-il en son for intérieur. Qu'est-ce qui lui a prit aussi de jeter son dévolu sur une jeune fille de un an de moins que lui ? Peut-être qu'au début il la trouvait désirable. Plus maintenant. Pas assez entreprenante, pas assez surprenante, pas assez affriolante, pas assez...femme.

- Alors, comment ça roule mon vieux ? Le questionne Ronald en lui donnant une bourrade dans le dos.

Le rouquin lui lance un clin d'œil lourd de sous-entendus. Neville et Seamus ont l'air de s'intéresser aussi à lui. Ils en ont l'air. Mais ce n'est pas le cas. Ils en sont venus désormais à un âge où l'amour prend le pas sur l'amitié. Et l'amour est égoïste par nature. Neville doit être en train de penser à Parvati, Seamus à Lavander. Et Ron...eh bien à une autre fille. Mais aucun des trois ne s'intéressent vraiment à sa vie. Est-ce qu'elle est intéressante, même, sa vie ? Sans doute pas. Il est né-moldu, tout le monde le sait. Mais personne, pas même les Serpentard n'osent l'insulter de Sang-de-bourbe devant lui, comme cela peut être le cas de cette malheureuse Hermione. Son mètre quatre-vingt treize en impose, c'est vrai. On le craint et on le respecte plus qu'on ne l'aime. Et il a le sentiment que c'est ce que Ginny ressent pour lui : de la crainte, du respect. Rien de plus. Rien de moins. Tout cela aurait de quoi vous faire pendre un homme. Mais comme Dean est joyeux par nature, il se contente d'offrir un large sourire à Ron, ainsi qu'à Neville et Seamus.

- On peut dire que ça roule, répond-il. Et si on jouait au échecs les gars ? Tu as ton échiquier Ron ?

Le grand rouquin le sort presque instantanément de son sac de cours. Il ne manquerait plus qu'un bon verre de bièraubeurre et il serait enfin en pôle position pour se relaxer.

- Je vais chercher de la bièraubeurre, s'entend-il dire à ses camarades de promotion avant de se lever de son fauteuil.

Il a vraiment la flemme de descendre jusqu'aux cuisines de Poudlard pour se procurer de l'alcool, mais sinon c'est au village de Pré-au-Lard qu'il lui faudra aller. Entre les deux, il n'y a aucune hésitation à avoir. Au moment où il sort de la salle commune, il tombe nez-à-nez avec une charmant e créature. Il s'agit de Romilda Vane. Elle est métisse, avec de lourdes boucles noires frisées et des yeux de biches aguicheurs. Elle a deux ans de moins que lui, mais ça ne l'empêche pas d'avoir une réputation sulfureuse dans l'enceinte de l'école.

- Salut toi, lui murmure-t-elle en frôlant son entrejambe avec l'une de ses mains.

Courtois malgré cela, il lui fait la bise avant de la regarder s'éloigner de lui. Ginny les a vu. Il s'en fiche. Peut-être que ce soir ce n'est pas dans un mouchoir qu'il ira se vider les bourses. Après tout, dominer les femmes au lit a toujours été pour lui un moyen de se convaincre qu'il était important.

- On se voit ce soir si tu veux ma belle, lui chuchote-t-il. Tu sais où me trouver.

DAPHNÉ

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Il fait diablement froid dans la salle de classe du professeur Rogue, en plein cœur des cachots. Le Maître des Potions vient tout juste de débuter son cours, mais elle n'écoute pas. À ses côtés se trouve Pansy, et derrière elle, Gregory, son homme du moment. Impossible de se concentrer sur un cours lorsque Pansy se trouve à vos côtés. Tout bonnement impossible. Et d'autant plus lorsque Greg se met à lui caresser les cheveux depuis son pupitre de derrière, avec ses grandes mains calleuses qui sentent le tabac. Il sent le tabac de partout de toute façon. Elle a envie de fumer un gros pétard. Un havane serait parfait. À défaut de cela, elle mâchouille son chewing-gum avec nonchalance, faisant tourner sa plume entre ses doigts. Pansy lui raconte sa dernière nuit passée avec Draco, mais elle ne prête qu'une oreille distraite au discours de la Reine des Serpentard. C'est toujours les mêmes discours avec Pansy : je suis la plus noble, je suis la plus désirable, je suis la plus maligne, je suis la plus...

Daphné en a réellement marre. Pourquoi n'y aurait-il pas de place pour deux reines ? Pourquoi faut-il que Pansy s'arroge tous les lauriers ? Lorsque l'on évoque un classement des filles les plus sexy de Poudlard, Pansy figure presque systématiquement en tête de liste. Et ce n'est pas que l'avis des Serpentard. La preuve étant les regards que lui jettent à la dérobée les membres masculins du groupe des Serdaigle présents ce matin-là dans les cachots avec les Vert et Argent. Et cependant, dans le fond qu'est-ce qu'elle a de plus Pansy ?

Le professeur Rogue l'interroge. Elle répond à côté de la plaque. Il passe à quelqu'un d'autre sans lui condescendre l'ombre d'une remarque désobligeante. Et ce désintérêt manifeste pour sa personne la met en rage. Ce matin elle s'est levée à six heures tapantes et a passée une heure et demi dans la salle de bains commune contiguë à son dortoir. L'année dernière elle faisait cela aussi, et l'année d'avant également. Ce matin elle s'est sublimée comme à chaque fois. Son but ? Elle n'en sait trop rien. Plaire aux hommes ? Pas que. Elle veut plaire aux femmes aussi, montrer qu'elle est la plus belle de toutes.

- Daphné ? L'interpelle Pansy. Il faut se mettre en binôme pour préparer la potion.

- Quoi ? On est pas notés au moins ?

- Il faut rendre un rapport à la fin du cours. Je m'en occupe. Va chercher les ingrédients sur les étagères. Tu t'occupe de préparer la mixture toi.

Elle obéit automatiquement. Lorsqu'elle en prend conscience, elle a déjà ramenée tout les ingrédients nécessaire et a commencée à préparer la potion dans son chaudron en cuivre. Elle a envie de s'arracher les cheveux soudainement. Car elle sait pourquoi Pansy est tellement supérieure à elle. Elle l'a toujours su. Pansy est une meneuse, une chef, une commandante née. Elle a un don pour donner des ordres et ne tolère pas de ne pas les voir appliquer. Et c'est quelque chose qu'elle ne possède pas, elle pauvre fille condamnée à rester dans l'ombre de sa reine. Pansy ressemble de façon effrayante à Draco Malfoy, son amant. Si Draco avait été une femme, il aurait été exactement comme elle du point de vue du tempérament. En dépit de son sexe de femme, Pansy ne se laisse jamais dominée par les hommes. Elle leur tient tête souvent, les domine même parfois. Quant à elle, jamais elle n'a été capable ne serait-ce que d'élever la voix face à son père, son oncle, ses cousins, ou tout simplement ses copains, Gregory en tête. Et alors Draco, n'en parlons même pas.

- Tu pleures ? La questionne Pansy en se penchant vers elle.

- Hein ? Bien sûr que non, marmonne-t-elle en s'essuyant rapidement les yeux après avoir constatée qu'ils étaient humides de larmes.

- Tu peux tout me dire Daphné tu sais, susurre la reine des Serpents de sa voix de velours.

Elle n'ose pas la regarder dans les yeux. Elle se sent faible. Elle se sent nulle. Elle se sent petite. Lorsque la cloche retentit, Rogue prélève un échantillon de leur potion et le rapport rédigé par Pansy. Elle étire ses muscles endoloris, puis elle prend son sac et coure rejoindre Greg qui est déjà sorti de la salle de classe.

- Est-ce que tu m'aime ? Lui demande-t-elle en se pendant à son bras.

- Ouais bien sûr que je t'adore ma princesse.

Elle sait qu'il ne couche avec elle que pour ses formes avantageuses. Elle n'est pas stupide. Mais ce n'est pas cela qui la blesse. C'est le fait qu'il l'appelle princesse. Ne pourra-t-elle donc jamais être considérée comme la numéro un ? Est-ce trop en vouloir que de demander à ce qu'on la nomme...

- Je suis ta reine, lui dit-elle avec une certaine férocité dans la voix. T'entend ? Ta reine.

- Ouais t'es ma reine, corrige Greg d'un ton goguenard. Mais toute reine que t'es, ça t'empêchera pas de mouiller ton string, ajoute-t-il en plongeant brusquement une main vorace sous sa jupe.

Elle se laisse faire. Elle n'a jamais été capable de résister aux pulsions des hommes. Elle n'a jamais été capable de les manipuler à sa guise, de les contrôler, de faire que les choses arrivent comme elle le souhaite. Elle n'a jamais été capable d'être Pansy.

- N'y va pas trop fort s'il te plaît, gémit-elle tandis qu'il plonge au cœur de son intimité pour lui faire atteindre l'extase.

GINEVRA

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Elle est occupée à nourrir Coquecigrue, le hibou de son grand frère Ronald, lorsqu'elle entend des bruits de pas provenant des escaliers de pierre. Elle se retourne lentement et voit Harry arriver dans la volière. Il lui adresse un grand sourire, prend même le temps de lui faire la bise avant d'aller nourrir lui aussi sa chouette, Hedwige. Il sent la menthe. C'est son parfum, elle le sait. Elle adore, mais elle ne le lui a jamais dit. Manque de courage ? Allons donc, elle est à Gryffondor ! C'est juste qu'à chaque fois qu'elle veut le lui dire, à chaque fois qu'elle veut lui faire remarquer à quel point ses yeux d'émeraude la subjugue, ce n'est jamais le bon moment. Mais existe-t-il même un « bon moment » ? Elle n'en sait rien.

- Tu sens bon, finit-elle par bredouiller.

- Pardon ? Lui répond Harry en se détournant du spectacle d'Hedwige en train de picorer ses graines. Je n'ai pas compris ce que tu m'a dit Ginny.

- Euh...rien. Laisse tomber.

Pourquoi dit-elle cela ? Elle n'en sait rien là encore. Elle n'ose pas. Elle a peur de la réaction qu'il pourrait avoir si elle lui disait qu'elle le trouvait attirant. Après tout, elle est censée être en couple avec Dean. Et elle est la petite sœur de Ron. Harry la considère comme tel : la petite amie d'un de ses amis et la petite sœur de son meilleur ami. Elle ne veut pas tout briser en prononçant quelques paroles malencontreuses. Alors elle se tait. Mais soudain, le voilà qui se rapproche d'elle et se place à sa hauteur. Derrière ses lunettes rondes, ses beaux yeux couleur de jade sont soucieux.

- Je te fait peur ? Dit-il d'une voix claire.

Non il ne lui fait pas peur. Il la terrorise. Sa popularité la terrorise. Son renom l'effraie. Jusqu'à son nom qui l'épouvante. Harry Potter. Le Survivant. L'Élu de la Prophétie. Les hululements perçants de Coquecigrue la ramènent soudainement sur Terre.

- Pourquoi me ferais-tu peur Harry ? Rétorque-t-elle d'une voix mal assurée tout en lui tournant le dos pour donner à boire au hibou de Ron.

Il ne bouge pas, la contemple durant un temps qui lui semble s'étirer à l'infini. Elle ne peut pas le voir, mais elle sent la brûlure de son regard dans son dos. Au bout d'un moment, elle l'entend cependant tourner les talons et quitter la volière. La voilà seule à nouveau. Elle sent une grande tristesse l'envahir. Qu'est-ce qu'elle est bête. Il lui suffisait de prononcer deux petits mots : je t'aime. Rien n'est simple dans sa vie à elle, même arriver à aligner une phrase complète lorsqu'elle se trouve face à Harry. Elle se penche par une des nombreuses fenêtres percées dans la volière. Hedwige en profite pour se poser sur son épaule, lui arrachant un petit cri de surprise. Le Harfang des Neiges la fixe de ses yeux jaunes si perçants. Les serres acérées du rapace s'agrippent dans le même temps dans son bras. Ça lui fait mal, mais elle serre les dents pour mieux supporter la douleur. La chouette est à l'image de son maître : magnifique, insaisissable, sauvage, farouche, et douée d'une aura si puissante, si fascinante qu'elle en reste momentanément sans voix.

- Tu ne me fait pas peur toi par contre, murmure-t-elle au rapace.

Hedwige fait claquer son bec, puis s'envole dans l'air frais de la fin de l'été. Considérant n'avoir plus rien à faire à la volière, elle entreprend de quitter l'antre des rapaces. Ses pensées voguent vers Dean, son petit copain. Il la trompe, elle le sait. En même temps, il n'a jamais été quelqu'un de patient avec les filles. Il ne comprend pas qu'elle a besoin de temps avant d'offrir son corps à un homme. Elle a ses principes. Lui, il n'en a aucun apparemment. Tant pis pour sa pomme. Lorsqu'elle le prendra en flagrant délit, elle ira tout rapporter à Ronald, et elle escompte bien qu'il ira lui casser la gueule. Ainsi, elle pourra rompre avec lui, et enfin elle pourra penser à autre chose.

- Ginny ? Ça va ? Lui demande Luna lorsqu'elle la croise sur le pont couvert qui permet de relier le château de Poudlard à la volière.

- Tout va très bien. Pourquoi ça n'irait pas ?

- J'ai croisée Harry il y a quelques instants. Il m'a confié qu'il te trouvait bien triste ses derniers temps. Il souhaite faire une virée à Pré-au-Lard un de ses quatre. Ce serait chouette qu'on soit du nombre à l'accompagner nous deux, n'est-ce pas ?

- Oui ce serait chouette, déclare-t-elle en se forçant à sourire.

Mais il n'y a rien de chouette, elle le sait pertinemment. Son copain la trompe, et elle n'a aucun moyen de lui rendre la pareille. Le seul homme pour qui elle éprouve des sentiments réels et sincères à Poudlard, cet homme-là est intouchable. Jamais il ne la verra autrement que comme la petite sœur de son meilleur ami. Elle sent les larmes monter à ses yeux, mais elle les ravale.

- Ce serait vachement chouette même, surenchérit-elle d'un ton qu'elle espère léger, avant de prendre Luna par les épaules et de retourner en sa compagnie en direction du château.

CRAIG

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On a souvent tendance à oublier à Poudlard qu'il n'est pas le plus grand. Le plus grand des étudiants, peut-être, d'accord. Mais en aucun cas le plus grand tout court. Le plus grand c'est le garde-chasse, Rubeus Hagrid. Et c'est face à lui qu'il se trouve en ce moment, dans le cadre du cours de Soins aux Créatures Magiques. À côté du demi-géant, il est minuscule. Et pourtant, il mesure près de deux mètres de haut. On le surnomme Craig La Montagne. Il surclasse largement les étudiants toutes promotions confondues, et tout les membres du personnel. Sauf ce bougre de garde-chasse. Celui-ci est tellement immense que sa taille exacte reste incertaine. Mais d'après ses observations, Hagrid doit faire facilement trente ou quarante centimètres de plus que lui. Si ce n'est davantage encore.

- Montague, vous ne prenez pas de notes sur ce que je dit ?! S'énerve soudain le demi-géant en le scrutant de ses petits yeux noirs à moitié masqués par des sourcils broussailleux.

- J'allais le faire professeur, réplique-t-il d'une voix rauque.

Il s'empare rageusement d'une plume et d'un rouleau de parchemin, jette un œil aux notes de Vincent Crabbe. Celui-ci n'est pas plus avancé que lui-même ne l'est. Passablement énervé, il se penche du côté d'Astoria et examine attentivement ses notes de cours. Sans ménagement, il lui arrache son travail des mains et recopie à la va-vite quelques phrases au hasard. Elle ne proteste pas. Il la terrifie, il le sait. Il terrifie tout le monde, il en a conscience depuis bien longtemps. Le seul à ne pas le craindre, c'est le garde-chasse. Quelque chose brûle en lui de le forcer lui aussi à le craindre. Son père l'a éduqué ainsi. Des flashs de son enfance reviennent à sa mémoire. Sa mère était une Sang-de-bourbe, son père le lui a dit. Il est de Sang-Mêlé. Chez les Serpentard, cela est presque aussi déshonorant que d'être un né-moldu. Mais évidemment, personne n'en souffle mot. Lorsqu'il toise quelqu'un de toute sa hauteur, celui-ci s'aplatit systématiquement et baisse les yeux. Mais son père lui, il fait sa taille. Il a hérité de ses gênes. Ça n'a jamais suffit pour Graham Montague apparemment. Il l'a toujours traité comme une bête féroce, et à force il a fini par en devenir véritablement une. Son père lui répétait volontiers qu'il était issu d'un viol. Est-ce vrai ? Il refuse d'y croire. L'envie l'a prit plusieurs fois de trancher la langue à son paternel chaque fois qu'il lui a dit cela.

- Incarcerem ! S'écrit-il soudain en pointant sa baguette en direction d'Hagrid.

Prit totalement par surprise, le garde-chasse s'écroule sur le sol tapissé d'aiguilles de pin à la lisière de la Forêt Interdite. Ses jambes, ses bras, son torse sont entravés par des chaînes qui lui coupent momentanément la respiration. Des cris d'effroi s'échappent de la bouche de la plupart des étudiants présents. Il s'en fiche. Il tient à aller au bout de son objectif. Machinalement, il jette ses notes à la figure d'Astoria et s'avance vers le professeur ligoté par ses propres mains. Avec un rictus carnassier, il sort de sa poche de pantalon d'uniforme une flasque contenant du rhum. Il en renverse l'intégralité sur le visage d'Hagrid, puis se redresse et le fixe de toute sa hauteur.

- Incendio ! Formule-t-il en embrasant une pomme de pin.

Sans se départir de son hideux rictus, il la fourre dans la barbe du demi-géant. Celle-ci prend feu presque aussitôt. Son professeur hurle, crie, se débat, et il fini par être entendu. Severus Rogue arrive sur place en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et jette le maléfice du saucisson à Craig pour le neutraliser. De toute façon, il n'a pas eu envie de prendre la fuite. Il s'en fiche du nombre d'heures de retenue dont il va écoper. Son objectif a été atteint. Il a réussi à terroriser Hagrid. Désormais, Poudlard dans son intégralité le craint. Alors père, n'es-tu pas fier de moi ? Songe-t-il tandis que Rogue le traîne sans ménagement vers le château. Ton propre fils, issu d'un te tes viols, tu as vu ce qu'il a fait ? Il a terrassé en une seconde un demi-géant. Toi tu n'as jamais été capable de ça, n'est-ce pas ? C'est alors qu'il éclate de rire. C'est un rire graveleux, rauque, effrayant à entendre. Il le sait. Sa personnalité toute entière est effrayante. Ça aussi il le sait. Être très grand, ça a ses avantages, mais il reconnaît quand même que ça le rendra pour toujours différent des autres. Son père le lui a bien fait comprendre, et tous les gens qu'il a croisé sur sa route ensuite le lui ont fait comprendre de la même manière.

- Qu'est-ce qui vous a pris Montague ? Le sermonne Rogue après avoir atteint le château et l'avoir libéré du maléfice du saucisson. Avez-vous perdu l'esprit par la barbe de Merlin ?!

Il cesse de rire, puis se renfrogne. Rogue est loin de lui faire peur, mais il éprouve pour le Maître des Potions un grand respect, bien plus fort que celui qu'il voue à Hagrid.

- Est-ce que c'est maladif chez vous Montague de vouloir sans arrêt terrifier tout le monde ? Qu'est-ce qu'il vous a fait ce pauvre Rubeus ? Quel est son crime ? Être plus grand que vous ? Cela vous terrifie n'est-ce pas, les gens qui sont plus grands que vous.

Ce n'est pas une question. Il sait. À propos de son père et de la maltraitance qu'il a subi. Comment sait-il ? Sans doute que son père le lui a dit en personne. Ça ne l'étonnerait pas.

- J'en sais rien, marmonne-t-il en évitant de regarder Rogue dans les yeux et en baissant piteusement les siens vers le sol.

HANNAH

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Lorsqu'elle ouvre les yeux, une éblouissante lumière blanche l'aveugle. Elle referme aussitôt les paupières. Elle a mal de partout. Où est-elle ? Dans son dortoir ? Impossible, il n'y aurait pas autant de lumière. Même paupières clauses, la clarté la blesse. Elle veut dormir dans l'obscurité.

- Miss Abbot ? Vous êtes réveillée ? L'interroge une voix de femme d'âge mûr.

Péniblement, elle rouvre les yeux. Et c'est alors qu'elle distingue Madame Pomfresh. Elle prend conscience brusquement qu'elle se trouve à l'infirmerie du château. Que lui est-il arrivé ? Mystère.

- Oui je crois bien, balbutie-t-elle en papillonnant des cils pour s'accoutumer à l'éclatante lumière qui pénètre à flots par les immenses fenêtres gothiques de l'infirmerie.

- Buvez ça, lui ordonne l'infirmière en lui tendant un gobelet.

Elle renifle le breuvage. Il sent bon, mais sa couleur violette ne la met pas spécialement en confiance. Elle se force à avaler le tout, tire une horrible grimace, puis repose le gobelet sur la table de chevet à côté de son lit.

- Que m'est-il arrivé ? Demande-t-elle en fixant l'infirmière de ses grands yeux verts.

Madame Pomfresh ne répond pas. Elle pince les lèvres, s'apprête à parler, mais elle ne dit rien.

- Il faut que vous vous reposiez miss Abbot.

Elle regarde l'infirmière s'éloigner d'elle, puis disparaître de son champ de vision. Qu'est-ce qu'elle a ? un deuxième nez au milieu de la figure ? Pourquoi l'infirmière l'a regardée si étrangement ? Pourquoi s'éclipse-t-elle sans répondre à sa question ? En poussant un soupir, elle se rallonge et remonte sa couverture blanche jusqu'à son menton. Elle a envie de dormir à nouveau.

Lorsqu'elle rouvre les yeux, la lumière est bien moins vive dans l'infirmerie. Une partie de la salle est même plongée dans une semi-obscurité. Elle a un brusque sursaut en constatant que quelqu'un se trouve assis à côté de son lit. Ce n'est pas l'infirmière.

- Salut Hannah, lui dit Blaise Zabini.

- Euh...salut Blaise. Pourquoi tu...qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je suis venu voir si tu allais mieux.

Il la dévisage sans détours, de ses yeux brillants et sombres comme deux diamants noirs. Il est beau. Plus beau que Théo...Théo. D'un coup, elle se souvient. Elle se souvient de leur dispute, des coups qu'il lui a donné. C'est pour cela qu'elle est à l'infirmerie. Il l'a tabassée. Se pourrait-il donc que Blaise l'ai soignée ? L'ai emmenée jusqu'ici ? Sans doute. Elle préfère ne plus penser à cela. Mais la pitié et la compassion sont si présentes dans le regard du métis qu'elle n'a pas le loisir de ne plus y penser. Elle a envie de le frapper, de lui dire de foutre le camp, de la laisser dormir. Elle ne veut pas de sa pitié. Certes, c'est une Poufsouffle, elle est sortie par hasard avec Théodore Nott, elle s'est faite violentée, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas sa fierté. En tournant la tête de l'autre côté pour ne plus le voir, elle distingue une silhouette allongée dans un autre lit, non loin d'elle.

- Qui est-ce ? Demande-t-elle en désignant du doigt la silhouette immobile.

Elle voit Blaise serrer la mâchoire. Il s'humecte les lèvres, puis il la fixe à nouveau sans détours.

- C'est Théo. Je lui ai cassé la gueule.

Elle reste bouche bée. Un vertige la prend. Il n'a eu que ce qu'il méritait, elle le sait. Mais comment ont-ils fait tous les deux pour en arriver là ? Elle tente de comprendre. Et là aussi elle se souvient. Ernie Mac Millan a couché avec elle après un soirée particulièrement arrosée dans la salle commune des Poufsouffle. Elle était complètement shootée. Ce n'était pas de sa faute. Ernie a profité d'elle. Elle aimait Théo à la base. Ça faisait depuis l'année dernière qu'ils étaient ensemble. Au fond d'elle, elle a toujours su que c'était dangereux de s'approcher d'un Serpentard. Elle a tentée d'expliquer par A + B qu'elle n'y était pour rien. Théo n'a rien voulu entendre. Mais au lieu d'Ernie, c'est Blaise qui est venu la défendre. Elle a du mal à comprendre.

- Pourquoi... ? Parvient-elle a articuler.

Elle sent les sanglots lui nouer la gorge. Elle redoute sa réponse. Ses yeux...Merlin ses yeux...ils sont si beaux...elle a l'impression qu'ils la déshabillent...se sont deux rayons lasers qui la brûlent...ils sondent son âme...ils savent quelles pensées traversent son esprit.

- Il n'y a pas de pourquoi, répond-il. Il voulait te laisser moisir dans les cachots. Il m'a énervé. Les actions des hommes Hannah, ce n'est pas comme les quatre saisons ou le cycle de la vie. Il n'y a rien de logique dedans. Alors ne cherche pas à savoir pourquoi. Remercie-moi plutôt.

Sa voix est dure, froide, dépourvue de chaleur affective. Et pourtant, elle aime aussi cette voix-là. Il connaît la vie bien mieux qu'elle. Il a souffert, ça se voit. Elle se frotte les yeux pour dissiper les larmes qui sont en train de perler, mais une affreuse douleur la submerge. Elle a un problème au visage. Blaise la regarde à nouveau avec compassion. Elle en a marre. Dans sa colère, elle repère un miroir de poche posé sur la table.

- Donne-moi ça s'il te plaît, lui dit-elle.

- Vaut mieux pas, répond Blaise. Tu risques de le regretter fortement.

- Je m'en fout. Donne-moi ce miroir. Vite.

À contrecœur, il obtempère, puis il se lève. Avant qu'il ne s'en aille, elle lui dit merci. Merci pour tout. C'est la moindre des choses. Il lui offre un léger sourire, comme si sauver des femmes était quelque chose qu'il faisait tous les jours. Une fois qu'il est parti, elle jette un regard au corps de Théo étendu dans son lit d'hôpital. Puis son regard se reporte sur le miroir qu'elle tient à la main. Elle le lève bien haut et observe son visage dans la glace vernie.

- Seigneur..., murmure-t-elle en éclatant en sanglots après avoir contemplée sa face ravagée. Seigneur, je t'en supplie dis-moi que c'est un cauchemar, ajoute-t-elle en faisant tomber le miroir, qui se brise en mille morceaux sur le sol.

DRACO

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La chambre est plongée dans la pénombre. C'est le petit matin, il le sait. Il n'y a pas cours aujourd'hui, il le sait aussi. C'est dimanche. À ses côtés, il sent le corps tiède de Pansy blotti contre lui. Machinalement, ses doigts fins courent dans la chevelure brune de sa muse. Elle pousse un léger soupir, encore prise dans les limbes du sommeil. Il la réveille d'une brusque secousse.

- Je vais prendre un bain. Je veux que tu viennes avec moi.

Il ne demande jamais si quelqu'un veut quelque chose. Lorsque lui veut quelque chose, cela va de soi que les autres le veulent aussi. Et si ce n'est pas le cas, il peut toujours se charger de faire en sorte qu'ils le veuillent quand même.

- Il n'est pas un peu tôt Dray ? Marmonne Pansy.

- J'en ai rien à foutre de l'heure qu'il est. Je veux prendre un bain avec toi.

Les inflexions de sa voix deviennent naturellement vibrantes de colère dès que l'on discute ses volontés. Il met le manque d'enthousiasme de sa muse sur le compte de la fatigue. D'un bond, il se jette hors du lit où il a fait l'amour durant une bonne partie de la nuit. Entièrement nu, il se dirige vers la porte qui relie sa chambre de préfet à la salle de bains réservée aux préfets. Il apprécie vraiment d'avoir sa chambre à lui. Ça lui donne l'impression d'être à nouveau au manoir familial. Ça lui donne l'impression d'être supérieur aux autres étudiants. Et c'est ce qu'il est. Supérieur. Peut-être pas par la taille. Quoique, il fait un mètre quatre-vingt deux tout rond, ce qui n'est pas si mal. Mais surtout, il est supérieur par la fortune, par le sang, par la beauté. Il le sait. Il en joue à sa guise.

Le bassin de l'immense baignoire de la salle de bains est déjà rempli à ras bord. Il enclenche le bouton qui permet de réchauffer l'eau, puis celui qui permet d'activer les remous. Pansy entre dans la pièce alors qu'il est déjà immergé jusqu'au cou dans le bassin. Un rictus pervers étire ses lèvres lorsqu'il contemple le corps de sa muse. Celle-ci pénètre dans l'eau lentement, en ondulant légèrement des hanches. Cela l'excite terriblement. Jamais il ne sera rassasié de Pansy. C'est ce qui fait qu'il la garde toujours auprès de lui. C'est ce qui fait qu'elle est la seule femme à qui il a juré fidélité. Enfin, tout est relatif. Disons plutôt que c'est la femme avec laquelle il a couché le plus de fois. Leur relation est si complexe que lui-même a du mal à la saisir. À la base, Pansy est sa meilleure amie. Ils se sont rencontrés quand ils avaient sept ans tous les deux. C'est à quatorze ans qu'il lui a fait l'amour pour la première fois.

- Comment tu te porte ce matin Dray ? Lui murmure Pansy et dégageant une mèche blonde de son front.

- Comme un charme.

Il lui offre un éblouissant sourire. Elle a appris ce que ce sourire signifie. C'est un sourire de prédateur. Le même qu'il fait à chaque fois qu'il a une idée perverse derrière la tête. Sans un mot de plus, il la pénètre, là, dans le bassin agité par les remous. Il a envie de l'entendre crier son nom. Ça va le mettre de bonne humeur avant le début de la journée proprement dite.

Lorsqu'il sort du bassin, il n'a aucune idée du temps qui s'est écoulé depuis le temps où il s'est réveillé. Pansy s'enroule dans une serviette de bain et file rapidement s'habiller dans la chambre. Lui, il reste sur place, se contentant d'enrouler autour de sa taille un pagne blanc comme neige. Au bout d'un moment, il se décide à descendre dans le salon des préfets. Il espère y trouver son petit-déjeuner, apporté par les elfes de maison des cuisines du château. La rage l'envahi lorsqu'il découvre qu'il n'y a pas le plateau rempli de victuailles qu'il escomptait trouver là. Et sa fureur se décuple lorsqu'il découvre également que quelqu'un se trouve dans la pièce. Ce quelqu'un ne peut être qu'une seule personne. Il sent sa puanteur de Sang-de-bourbe d'ici. Il fixe ses cheveux châtains bouclés qui tombent en cascade dans son dos. Elle lui tourne le dos. Parfait. Preste comme un serpent, il se glisse derrière Hermione Granger. Son homologue féminin est en train d'écrire avec frénésie sur un rouleau de parchemin. Il s'agit sans doute d'un quelconque devoir à rendre. Rien à cirer.

- Coucou Granger, lui susurre-t-il à l'oreille.

Elle pousse un cri si perçant qu'il a un mouvement de recul. Mais il sourit. Ça l'amuse follement de faire peur à Granger. Il espère qu'elle a vidée le contenu de sa vessie dans ses sous-vêtements.

- Mal...Malfoy...pourquoi tu...pourquoi tu joues à me faire peur comme ça ? Qu'est-ce qui te prend ?

- Je te passais juste le bonjour Granger, dit-il d'un ton narquois. La moindre des choses serait que tu me rende la politesse. On ne te l'a pas apprise la politesse dans ta planque de trous-à-rats de moldus ?

Il se délecte de l'expression d'effarement qui naît sur le visage de Granger. Toujours aussi candide cette Sang-de-bourbe. Il se demande comment il a fait pour ne pas tomber à la renverse le jour où on lui annoncé que Granger et lui allaient devoir se partager les quartiers des préfets. Mais en fin de compte, c'est très bien comme cela. Ne dit-on pas après tout qu'il vaut mieux avoir ses ennemis près de soi pour pouvoir les surveiller ?

- Tire-toi hors de ma vue ! Lui hurle-t-elle à la figure en se levant d'un bond. Sinon je te montre de quelle façon je suis polie avec les petits cancres dans ton espèce !

Hermione lève la main dans l'optique de le menacer de le gifler, mais il lui rabaisse sèchement le bras. Et c'est alors que la jeune femme prend conscience qu'il n'est vêtu que d'un pagne. Elle le fixe longuement, et il en éprouve un incomparable plaisir. Tiens, tiens Granger, on fait moins la maligne quand on se trouve en train d'admirer le corps d'un Dieu, pense-t-il.

- Alors, le paysage te plaît ? Tu te rinces bien l'œil Granger ? Ricane-t-il.

Mais, soudain il la voit écarquiller les yeux, comme si elle avait vue quelque chose d'épouvantable. Toute envie d'amusement le déserte. Il sait ce qui est la cause de l'effroi subit de la jeune femme.

- Ton bras...il y a quoi dessus ? Dit-elle en fixant son avant-bras gauche.

Il n'a plus rien à perdre à lui dire la vérité. Qu'est-ce que ça peut bien faire ? Il pourra toujours la menacer de la torturer et de la tuer si elle va rapporter à ses copains ce qu'elle a vu. Alors, il décolle son bras gauche de son corps et le tend en avant. Hermione est incapable de bouger. Elle fixe sans ciller le tatouage qui orne fièrement son avant-bras. Cette fois-ci, il en est sûr, il n'a jamais réussi à autant la terrifier. Il sent d'ici les tripes de la Sang-de-bourbe se liquéfier. Il sent d'ici la puanteur de sa peur qui vient se mêler avec la puanteur de son sang. Tout son être pue.

- La Marque des Ténèbres, lui répond-il sans se départir de son rictus carnassier.


Alors, qu'est-ce que vous en dites ? ça vous plaît ? Je l'espère, parce que moi j'ai littéralement adoré écrire pour cette histoire.

Je n'ai pas pour habitude d'écrire au présent, et dans ce format-là avec des POV de plusieurs personnages, mais je trouve que je me suis pas mal débrouillé. Bon, à part ça si vous aimez cette histoire, dites-moi si vous voulez une suite ; ) et je me ferai un plaisir de l'écrire.

Mais tout dépendra de votre retour à vous chers lecteurs.

A bientôt

Théodore Barney