Une sorcière pas comme les autres.

Chapitre 1 La rentrée

- Amy !! Amy !! Lèves-toi, tu vas être en retard, cria une voix féminine à travers la porte de la chambre de la jeune fille.

- Oui, maman. J'arrive dans 5 minutes, répondit la jeune fille à peine réveillée.

Elle se retourna sur le dos et regarda le plafond de sa chambre couleur lilas. Une année. Il ne lui restait plus qu'une année à tenir dans cette fichue école avec ces fichues personnes qu'elle détestait plus que tout au monde. Plop.

- Miss…Miss, il faut vous lever. Maîtresse a demandé à Linnee de vous…

- Oui, je sais, coupa la jeune fille en regardant son elfe de maison qu'elle avait entendu apparaître. Descends rejoindre ma mère et dis lui que je me prépare.

- Bien, Miss.

Nouveau plop. De mauvaise humeur, Amy Pingleton se leva de son lit et se dirigea dans sa salle de bains. Un quart d'heure plus tard, elle ressortit habillée d'un peignoir. Elle se dirigea vers son lit et y trouva poser son uniforme rouge et or. Rouge et or, deux couleurs à l'origine de son malheur. A Poudlard, il existait 4 maisons, Griffondor, Poussesouffle, Serdaigle et Serpentard. Sa famille possédait un tableau dans la salle commune des Serpentard, alors imaginez la crise familiale après la cérémonie de répartition. Les griffondors, elle avait atterri chez les griffondors. Elle avait bien été déçue au début, mais finalement cela n'était qu'une minuscule goutte dans son océan de désespoir. La rancune de sa famille, surtout de son père et de son grand frère, ajoutée à la méchanceté des sorciers qu'elle côtoyait régulièrement lui avait ouvert les yeux. Le monde de la magie était un monde plein de vanité, de méchanceté et d'orgueil qui la rendait malade. Petit à petit, elle avait arrêté la pratique de la magie. Quatre mois après sa rentrée en première année, plus aucune magie ne sortait de sa baguette. Dumbledore avait bien contacté ses parents pour parler du problème qui d'après lui n'était que temporaire, mais 6 ans après, elle était toujours à Poudlard sans avoir créé la moindre étincelle de magie.

Elle commença enfin à s'habiller. Lorsqu'elle se regarda dans la glace, elle s'aperçut que sa mère avait raison. Elle aurait dû s'acheter un nouvel uniforme, celui-ci était devenu trop petit et hors de question qu'elle sorte dans cette tenue. Elle regarda autour d'elle pour être sûre d'être seule et prononça une formule qui permit à son uniforme de s'adapter à sa taille. Et oui, car malgré son refus de pratiquer la sorcellerie à l'école, elle devait avouer qu'elle était douée dans ce domaine qu'elle pratiquait à de rares moments en solitaire dans la forêt interdite. Mais aujourd'hui elle avait 17 ans ce qui faisait d'elle une adulte et ce qui voulait dire aucun contrôle sur sa baguette. De plus, le sort tiendrait bien une semaine sans problème jusqu'à ce qu'elle ait la possibilité de s'acheter un nouvel uniforme.

- Miss ! Miss ! Vous…

Surprise, Amy se retourna vers Linnee.

- Maître et Maîtresse vont être contents…

- Il est hors de question que tu leur racontes quoique se soit ! Tu m'as bien comprise, Linnee, je t'interdis de dire ce que tu viens de voir, sinon ma colère sera terrible ! D'accord ?!

- Oui, Miss Amy. Linnee promet de ne rien dire.

- Bien, range mes affaires avant de descendre.

Amy sortit de sa chambre en soupirant. Elle avait réduit les dégâts, mais cela ne devait plus se reproduire. Arrivée dans la salle à manger, elle salua sa famille. Seule sa mère, Mary, répondit. Son père, Allan, était plongé dans la Gazette des sorciers et ne se donna même pas la peine de relever la tête. Andy, son frère quant à lui lança un regard noir à la jeune fille. Alors qu'elle se servait un chocolat chaud, son frère décida de parler du sujet qui fâche.

- Alors Amy, j'espère que tu as prié longuement Merlin pour que ton don se débloque, car j'en aie assez d'être ridiculisé au travail par ma Craquemolle de sœur.

A ces paroles, son père releva la tête de son journal et regarda ses enfants.

- Allons Chéri, Amy a quelques petits problèmes. C'est tout. Elle n'est pas une Craquemolle, répondit sa mère tristement.

- De toute façon, cette année sera décisive. Elle sortira soit en tant que sorcière accomplie, soit en tant que Craquemolle, rétorqua Andy.

- J'espère pour une certaine personne que ça ne sera pas le titre de Craquemolle, répliqua leur père pour clore le sujet.

Cette conversation coupa l'appétit à la jeune fille. Amy fut amenée à la gare par ses parents, mais seul son père l'accompagna au train. Comme chaque année depuis 5 ans maintenant, son père l'amenait avant tous les autres. Sa mère préférait rester à l'entrée de la gare, trop honteuse pour affronter le regard des gens et de la presse, car la famille Pingleton faisait partie de la haute société et chaque sortie de ses parents était un événement qui finissait tôt ou tard dans la Gazette des sorciers. Amy savait qu'elle pleurait souvent à cause de son handicap, mais s'ils l'aimaient vraiment ils devaient l'aimer pour ce qu'elle était. Son père monta sa malle dans le dernier wagon.

- Merci papa…

Celui-ci se tenait raide comme un balai devant elle sur le quai. Un lourd silence s'installa.

- Bon, je dois y aller. Travail…enfin essais de faire quelque chose, sinon…

- Sinon quoi ? demanda-t-elle sentant la colère montée.

Son père la regarda dans les yeux pour la première fois depuis bien longtemps.

- Sinon je ne répondrai plus de moi ! s'écria-t-il.

Sans attendre une réponse, il lui tourna le dos et s'éloigna à grands pas.

- Miss Pingleton ?

Amy se retourna et vit devant elle 2 de ses professeurs, MacGonagall et Flitwick.

- Bonjour Professeurs ! dit-elle timidement.

- Bonjour Miss ! Toujours en avance, remarqua le Pr. MacGonagall.

- Oui, Professeur. Toujours, pourquoi changer les bonnes habitudes ?

- Ne vous inquiétez pas, Miss Pingleton. Je sens que cette année sera la vôtre et tout le monde oubliera vite vos déboires.

- Merci, Pr. Flitwick. Je vais rejoindre ma place dans le wagon en attendant le départ.

Amy monta dans le train pour rejoindre la cabine qu'elle connaissait si bien et que personne n'utilisait.

- Pauvre petite, dit le Pr. MacGonagall. Elle avait pourtant tant de talent.

En attendant le départ du train, Amy s'allongea sur la banquette et ferma les yeux. Dehors les élèves de Poudlard commençaient à arriver. Elle entendait des rires, des discussions, quelques séparations douloureuses où mères et enfants pleuraient à chaudes larmes. Sa mère aussi avait pleuré la première fois qu'elle était allée à Poudlard. Maintenant elle avait droit à la froideur de son père et sa menace de tout à l'heure ne faisait rien pour la rassurer. Elle entendit alors des personnes pénétrer dans le wagon. Amy simula un lourd sommeil. La porte de son compartiment s'ouvrit plusieurs fois et plusieurs murmures se firent entendre, mais à chaque fois la porte se refermait. Une dizaine de minutes plus tard, le sifflet du train et de l'employé de gare retentirent et la locomotive se mit en mouvement. A force de simuler son sommeil, Amy s'était endormie et rêvait à la vie simple des Moldus.

A suivre…