~ Maux d'Amour ~
Ils ne s'aiment pas, se détestent toujours autant. Oui mais...
« Hais-moi Malefoy, détruits-moi. Je te déteste, tu sais, mais restes avec moi. Aides-moi à oublier tout ça. »
Nota bene : La plupart des personnages appartiennent à JK Rowling. Je ne fais que jouer avec eux. 6 ans ont passé depuis la fin de la guerre (à l'exception du prologue qui a lieu, lui, seulement 4 ans plus tard). Nos trois héros ont donc 23 ans et ont reprit le cours de leur vie.
Je ne touche à aucun détails de l'histoire initiale.
PROLOGUE
Les maux du passé.
Une fine pellicule de neige recouvre le sol déjà gelé des rues de Londres. La ville, toujours plongé dans les ténèbres de la nuit vibre aux son des centaines de moldus martelant la neige fraiche de leur pas pressés. Les klaxons brisent la quiétudes des rues, dans le ballet mêlant voitures de toutes sortes, grands bus rouges et ancestrales taxi noirs.
L'horloge du Big Ben tremble au son de huit grands coups magistraux.
Et quelque part dans ce glorieux pays, des gens souffrent, pleurent, ruminent leurs pensées et leurs états d'âme. Rient, sourient, aiment et haïssent. Tremblent face à la mort ou face au froid. Dressent des listes, travaillent, radotent, conduisent, lisent le journal, mangent, dorment, courent après le temps ou le maudissent. Rien de tout cela ne compte, toutefois.
Car quelque part, dans une antique cabine téléphonique rouge, une jeune femme à la tignasse brune disparaît dans les sous-sol d'un autre monde, ses frêles épaules tremblantes face au poids des drames de son passé, ses lèvres gercées par le froid, rêvant de pouvoir à nouveau sourire comme autrefois.
Car quelque part, dans une prison sordide secoué par les vagues, un regard gris acier déchire la pénombre, rêvant à cette liberté qui se profile devant son nez depuis tant d'années déjà et qu'il semble incapable d'attraper, caressant du bon des doigts une utopie chimérique en laquelle il ne croit même pas.
Deux âmes détruites et opposées. Deux êtres hantés par les fantômes du passé. Et entre eux, une haine fébrile, tenace, immaculée.
Ceci est leur histoire, écrite à l'encre de leurs doigts. Le début, la fin. Le commencement de tout et de rien à la fois.
Les mains d'Hermione tremblaient de rage, froissant la note qu'elle tenait avec force. Elle n'en croyait simplement pas ses yeux.
Ce misérable, détestable, et ignoble crétin demandait sa libération.
« Hermione. » Une voix la sortit de sa léthargie haineuse, et elle se retourna, pour faire face à Kingsley. Souriant de la façon la plus convaincante possible, elle lui adressa un signe de main.
Après la chute de Voldement, Kingsley s'était vu attribué provisoirement le poste de Ministre de la Magie. Cependant, ses remarquables aptitudes à gérer le bazar monstre laissé par le Lord après sa chute lui avait naturellement permit de garder ce poste.
« Comment vas-tu, aujourd'hui? » La voix du ministre était douce et suintait l'inquiétude.
Après la guerre, Hermione et lui s 'étaient bien plus rapprochés qu'ils ne l'étaient déjà à l'époque de l'Ordre.
Il savait – voyait – qu'Hermione était encore tourmentée par la guerre et les ravages qu'elle avait causé.
« Je vais bien, Kingsley. » Il haussa un sourcil, septique. « Je te le promets. »
« A d'autres. »
« C'est, simplement... »
« Hum? »
« Malfoy ! » explosa-t-elle. « Comment cet insupportable crétin peut-il seulement caresser l'espoir d'être un jour libéré. Soufrerait-il d'un dangereux trouble mental ou est-il seulement en pleine crise d'hypoglycémie pour penser qu'il mérite plus que de pourrir dans une cellule minable pour le reste de sa misérable existence de fouine? »
« Hermione, Malfoy est peut être un.. crétin congénital, mais jusqu'à preuve du contraire, il n'a jamais tué personne. Quand bien même, voilà 4 ans qu'il est enfermé, ne juges-tu pas... »
« Dumbledore... » contra-t-elle, mauvaise.
« Albus n'est en aucun cas mort de ces mains, et tu le sais. Et si tu te souviens, Harry à lui-même dit, à l'époque que... »
« Ca va, ca va, je sais ce qu'Harry a pu dire. » murmura-t-elle.
Kingsley se pinça l'arrête du nez.
« Je pensais juste que tu avais bien plus de cœur que ça, Hermione. On se voit au procès. »
Il lui toucha l'épaule d'un geste tendre, et s'éloigna en direction des ascenseurs.
« Et merde... » souffla Hermione dans un murmure.
Debout devant la grande statut du hall du Ministère de la Magie, Hermione ne pouvait qu'admettre que Kingsley avait raison. Peu importe la haine qu'elle lui vouait, personne – pas même lui – ne méritait de passer tant de temps à Azkaban. Surtout qu'il était, par bien des aspects (le mot lui brula la langue, même en pensées) innocent. Tout aussi innocent qu'un fils de Mangemort puisse l'être.
Fermant les yeux, elle revit avec effroi une foule de visage défiler devant ses paupières closes. Fred, Tonks, Rémus et tant d'autres visages dont elle ignorait le nom. Puis, le visage de Dumbledore apparut, souriant mystérieusement et la regardant à travers ses lunettes en demi-lune.
Malfoy... Dieu, qu'elle le haïssait.
Le dos vouté, Drago patientait devant une lourde porte en bois, dans les sous-sol du bâtiment. Flanqués de deux Aurors et d'un Détraqueur, il attendait de voir la porte s'ouvrir et sceller les 4 prochaines années de sa vie.
La prison l'avait changé. Radicalement. Sa peau rendu blême par le manque de soleil était creusé par la fatigue et les cauchemars éveillés que provoquaient les Détraqueurs. Sous ses yeux, de profondes cernes noirs durcissaient son regard.
Drago Malfoy n'était plus que l'ombre de lui-même.
Les lourdes portes s'ouvrirent et il se redressa avec le peu d'assurance et de suffisance qui subsistait encore au fond de lui. Les Aurors l'escortèrent jusqu'à la chaise au bois situé au milieu de la salle, avant de l'aider à s'y asseoir et de lui attacher poignets et chevilles.
Drago laissait les Aurors le guider, sans même lutter ou grimacer. Il regardait le sol, n'osant affronter le regard de la foule silencieuse qui l'entourait.
Hermione, elle, ne pouvait le lâcher du regard, enregistrant chaque détails de sa personne. Où était donc passé le froid, arrogant et insupportablement fier Malfoy qu'elle avait côtoyé durant des années. Puis, elle comprit. Malfoy avait était brisé, broyé, dévoré par les Détraqueurs. Par la guerre et ses conséquences. Tout comme elle, à sa façon...
Une boule se forma dans sa gorge et elle sentit une vague de pitié monter en elle.
Pitié de Malfoy, mon Dieu, le monde tournera-t-il un jour enfin rond ?
Une toux rauque se fit entendre, et la voix du Ministre de la Magie brisa le silence.
« La cour du Magenmagot s'est réuni aujourd'hui, le 4 Avril 2005 à 9h pour débattre de la demande de liberté de Monsieur Drago Lucius Malfoy, né le 5 Juin 1980 à Whiltshire. L'accusé a été condamné à une peine de 8 ans d'emprisonnement pour avoir prit part aux agissement de Lord Voldemort... »
Un frisson parcourut l'assemblée. Même des années après la chute du Seigneur des ténèbres, les séquelles qu'il avait laissé dans la conscience collective du monde des sorciers les faisaient encore trembler.
« ...lors de sa tentative de prise de pouvoir du monde magique en 2001, avec possibilité de demande de liberté probatoire après 4 ans d'emprisonnement.
Interrogateurs : Kingsley Shacklebolt, ministre de la magie, Hermione Jean Granger, directrice du département de la justice, et Martha Théodora Lux, sous-secrétaire... »
Drago tentait d'écouter la voix du Ministre, mais ne captait que du bruit. Affrontant pour la première fois le regard de l'assemblée face à lui, il balaya la salle du regard, avant de croiser le regard d'Hermione Granger, assise à la gauche de Shacklebolt. Il retint un frisson, et ancra ses yeux dans les siens.
Elle avait changé. Ses cheveux enfin domptés, son visage affiné, elle faisait enfin femme, loin de la jeune fille aux dents proéminentes de son enfance. Et c'est elle, qui allait le juger. Il était perdu.
Hermione était déboussolée, chamboulée par le regard de pur torpeur, vite remplacé par un air de franche résignation de Malfoy. Mais plus encore, elle était sidérée par le malheur et l'horreur qui transpirait par chaque pore de sa peau. Plus encore, par ce sentiment étrange qui prit part de être en cet instant : Elle se sentait proche de lui, son âme relié à la sienne. Comme si, en cet instant, il était le seul à comprendre, à ressentir, la douleur qu'elle portait en elle.
Les lèvres de Drago s'entrouvrir sous le choc. Le cachot aurait-il pu brûler qu'il ne s'en serait même pas aperçu. Car l'éclair qui habitait les yeux de Granger obnubilait. Comme si la gravité avait disparut, et que son corps tout entier n'était plus retenu au sol que par de lourdes chaines en acier, toutes provenant du regard de cette miss je-sais-tout qu'il détestait tant, pourtant.
Hermione secoua la tête, quittant l'emprise malsaine qu'avait mit en place Malfoy pour capturer son regard. Kingsley lui jeta un vague regard et elle prit conscience que la procès touchait à sa fin, sans qu'elle n'est même ouvert la bouche.
Kingsley jeta un œil à Malfoy, qui soutint son regard.
« Que ceux qui votent à l'encontre de la demande de libération probatoire de Monsieur Malfoy lève la main. »
Une demie douzaine de mains se levèrent, et le Ministre de la Magie entreprit le décompte, avant de reporter son attention sur Drago.
« Que ceux qui votent en faveur de la demande de libération probatoire de Monsieur Malfoy lève la main. »
Des mains se levèrent à nouveau. Beaucoup de mains. Bien plus que nécessaire. Mais, au lieu de compter comme le faisait Shacklebolt, Drago ne fixait qu'Hermione, qui, le bras tendu, refusait délibérément de croiser son regard.
« Par les pouvoirs du Magenmagot, Monsieur Drago Lucius Malfoy se voit par la présente accordée sa demande de liberté probatoire. Il sera placé sous surveillance magique pour la durée de 2 ans, au terme de laquelle la demande de liberté sera totale. La séance est levée. »
Bondissant de son siège, Hermione s'éjecta hors de la pièce, sous le regard médusé du Ministre. Drago, quand à lui, était apathique.
Libre.
Il était libre. Libre, libre, libre. Il ancra cette litanie au fond de son cœur, jusqu'à ce que ça conscience prenne part de sa véracité. Il était libre.
Une fois libéré, ses pieds s'actionnèrent d'eux même, son esprit toujours paralysé par la nouvelle.
« Drago, mon chéri. » Sa mère le saisit par l'épaule, tremblante. Il ne l'avait même pas vu arriver, n'avait même pas prit conscience d'avoir quitter les cachots.
« Libre... » murmure-t-il dans un souffle.
Sonné, il ne remarque qu'à peine la longue étreinte baigné de larmes que sa mère lui donne. Il tremble et éclate d'un rire nerveux, sentant ses jambes fléchir sous lui.
« Je suis libre mère... Libre. Enfin. »
Hum... Prologue guère très joyeux, je sais.
Cette scène était juste obligatoire pour le bon fonctionnement de mon histoire.
Pour ceux qui ont aimé, la suite est pour Mardi (ou Mercredi) prochain.
Merci à tout ceux qui ont prit la peine de lire et à bientôt pour la suite.
