Me voilà lancée dans une petite fiction sur nos chers Patrick et Teresa... Elle commence après que John le Rouge ait laissé sa marque sur Lisbon, et avant la fin de la saison 06, et de la mort de John le Rouge...


Patrick Jane commençait à s'inquiéter. Ce n'était pas une émotion habituelle chez lui, mais il savait qu'il ne se rassurerait qu'une fois qu'il aurait eu des nouvelles de Teresa Lisbon, sa « chef » et surtout, amie. Quand son téléphone sonna, affichant « Teresa Lisbon », il répondit immédiatement :

_ Lisbon, enfin…

Sauf qu'au lieu de la voix, soit ironique, soit énervée, de Lisbon, une voix rauque et détestée depuis des années :

_ Je suis désolé, Patrick. Teresa ne peut répondre au téléphone pour le moment. Dois-je lui laisser un message ? Ou va-t-elle finir comme ta femme et ta fille ?

Il se réveilla en sursaut. Cette scène le hantait depuis des semaines. Lisbon s'en était sortie sans aucun dommage, et lui continuait à rêver de cette scène, la dernière phrase supplémentaire sortir tout droit de son esprit torturé.

_ Ce n'était qu'un rêve. Elle va bien, murmura-t-il pour lui-même.

Pourtant, il savait qu'il n'arriverait pas à se rassurer tant qu'il ne l'aurait pas eu au téléphone. Il attrapa son portable, seul objet à porté de main, posé juste à côté de son lit.


Teresa Lisbon émergea doucement en entendant la sonnerie de son portable. Elle jeta un coup d'œil à son réveil. 02 :37.

_ Qui appelle à cette heure-là ? maugréa-t-elle. Ça a intérêt à être important.

Le temps qu'elle se lève pour attraper son téléphone posé sur le rebord de la fenêtre, la messagerie s'était déjà déclenchée. Aussitôt, le téléphone re-sonna, sans que la personne ne laisse un message.

_ C'est à propos de John le Rouge ? interrogea-t-elle, en voyant le numéro de Jane s'afficher, et après avoir décroché.

_ Bonjour, Lisbon, vous allez bien ?

_ Jane… Qu'est-ce qui se passe ?

_ Moi ça va, c'est gentil de demander.

_ Jane, il est deux heures et demie, et vous m'appelez pour me demander si je vais bien ?! Non, je ne vais pas bien, un abruti vient de me gâcher ma nuit !

_ Vraiment ?

Lisbon raccrocha, énervée, laissa tomber son portable sur sa table de nuit, et se recoucha. Pas pour très longtemps, car une minute plus tard, Jane rappelait :

_ A vrai dire, une question m'a gâchée la nuit, à moi aussi, dit-il, comme s'ils n'avaient jamais cessé leur conversation.

_ Tant mieux pour vous, Jane, passez une bonne nuit, à demain.

_ De quelle couleur sont vos sous-vêtements ?

La question la stoppa net, alors qu'elle allait raccrocher.

_ Pardon ?

_ Tiens, vous ne raccrochez plus, Lisbon ?

_ Jane, dites-moi que vous n'avez pas dit ce que j'ai cru entendre ?

_ Je n'aime pas mentir. Alors, réponse ?

_ Jane, je vais raccrocher, je vous souhaite une bonne nuit, à demain, lâcha-t-elle d'un ton calme.

_ Je pencherai pour noir. C'est une couleur qui vous correspond bien. Femme célibataire, au sens pratique, qui n'a aucune intention d'avoir une aventure dans les prochains jours. Vous êtes fascinée par un homme en particulier, mais ne pensez avoir aucune chance car il est concentré sur autre chose. Oui, vous avez des sous-vêtements noirs.

Lisbon raccrocha, et maudit Jane en se glissant sous sa couette, uniquement vêtue d'un vieux tee-shirt et d'une petite culotte… noire.

_ Abruti arrogant…


« De quelle couleur sont vos sous-vêtements ? »

Jane se maudit pour cette phrase. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête ? Il avait juste voulu garder Lisbon un moment au bout du fil. Forcément, après cette question, la logique s'était aussitôt affichée dans son esprit, et hop ! direction les sous-vêtements noirs.

_ Elle va me faire la gueule demain matin, c'est certain… En espérant que…

Que ça n'allait pas finir comme la dernière fois. L'idée le glaça. Lisbon, enlevée à nouveau par John le Rouge. Par reflexe, il attrapa son téléphone, et composa le numéro de mémoire, sans chercher dans son répertoire.

_ Jane, si vous voulez connaitre la couleur de mes sous-vêtements, allez vous faire…

_ Est-ce que vous allez bien, Lisbon ? coupa le blond.

Lisbon, sentant l'urgence, se tut, avant de demander :

_ Qu'est-ce qui se passe, Jane ?

_ Vous allez bien ?

_ Oui, je vais bien, Jane. Alors, que se passe-t-il ?

_ Non, rien. Je vous laisse.

Il allait raccrocher quand la voix de Lisbon l'interrompit :

_ Jane, je dois vous parler, venez au café face au CBI, ok ?

Il dut lutter pour reprendre son ton arrogant et ironique :

_ Vous me donnez rendez-vous, Lisbon ?

_ Vous en voulez une, Jane ?

Jane réprima un sourire, et répondit :

_ A dans une demi-heure, Lisbon.

La jeune femme raccrocha, alors que Jane se levait, content de revoir la jeune femme.


Lisbon réprima un sursaut en voyant Jane. Ses cheveux blonds décoiffés et ses cernes sous les yeux… Il était méconnaissable.

_ Alors, Lisbon, quel est le but de notre rendez-vous ? Pas un rendez-vous romantique, quand même ?

_ Dans vos rêves, Jane, répliqua sèchement la jeune femme.

Elle lui lança un regard noir, toute compassion oubliée. Jane la dévisagea en silence.

_ Jane.

_ Oui ?

_ Vous me dévisagez.

_ J'attends que vous exposiez le but de notre rendez-vous, Lisbon.

_ Vous n'aviez pas l'air bien… je voulais simplement vous remonter le moral.

_ Trop gentil, ricana Jane.

_ Vous n'avez plus de somnifères ? Pourquoi ne dormez-vous pas ?

_ Pour rien. J'ai eu une panne de sommeil, c'est tout.

_ Vous avez encore pensé à John le Rouge.

Une question, pas une affirmation, remarqua-t-il. Mais cette fois, ce n'était pas lui au centre de ses cauchemars. Non, c'était elle. La fameux smiley de John le Rouge sur le mur, et dans son lit, Lisbon, morte.

_ Non.

_ Alors qui est votre cauchemar, Jane ? Dites-le à quelqu'un. A Van Pelt, Cho, Rigsby ou moi… On est votre famille.

Enfin, il lâcha la bombe, conscient qu'elle ne l'interpréterait pas correctement, mais il s'en fichait. Elle lui posait la question, il répondait.

_ Vous, Lisbon.

_ Alors, allez-y, je vous écoute.

Il comprit qu'elle pensait qu'il avait choisi de lui dire à elle. C'était le cas. Mais il venait de lui dire.

_ C'est vous, Lisbon.

Teresa fronça les sourcils, et pâlit en comprenant, pour dire d'une voix blanche :

_ Votre cauchemar… C'est moi.

Il ne se donna même pas la peine de hocher la tête.


Rigsby et Cho échangèrent un regard. Jane et Lisbon s'évitaient, c'était clair comme de l'eau de roche. Pas un regard, pas une remarque sarcastique de Jane, pas un froncement de sourcils réprobateur de Lisbon devant l'apparente profonde déprime du blond.

Lisbon bossait comme une folle, prenant tous les dossiers qu'on lui donnait, des dossiers qui n'auraient pas dû concerner le CBI, mais la police municipale.

Van Pelt avait dû le remarquer aussi, car elle demanda discrètement à leur patron :

_ Je peux vous parler en privé, patron ?

Teresa leva la tête, accepta sèchement, et quitta le bureau, soulagée d'avoir une raison de s'éloigner de Jane. Dès qu'elles furent sorties, les deux hommes attaquèrent auprès de Jane :

_ Jane, qu'est-ce qui se passe ? interrogea Cho.

_ En ce moment ? Je bois un milk-shake.

Il leur désigna le gobelet en carton et la paille.

_ On te parle de Lisbon, répliqua Rigsby. Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?

_ On a bu un café à deux heures du matin, pourquoi ?

Les deux hommes le regardèrent, et d'un commun accord laissèrent tomber.


_ Teresa… C'est en tant qu'amie que je dois te parler, dit calmement Grace.

_ Oui ?

_ Avec Jane, que s'est-il passé ?

_ Rien qui ne vous concerne, agent Van Pelt, répliqua Lisbon d'un ton très calme, trop calme.

_ En tant qu'amie, Teresa.

_ Pas envie d'en parler.

_ Teresa…

_ Patrick Jane est un abruti, voilà tout, Grace ! C'est bon ?

_ Si tu as besoin de parler, je suis là, Teresa.

_ J'y penserai, promit-elle.


Jane et Lisbon s'ignorèrent soigneusement toute la journée. Pas un regard, pas une parole. Jane resta allongé sur son canapé à dormir et boire milk-shake sur milk-shake, Lisbon à son bureau, à travailler sans cesser un instant.

_ Et bien, quel silence de mort, dit joyeusement Ray Haffner en entrant dans les locaux. Comment allez-vous, Teresa ?

_ Vous n'avez rien à faire dans les locaux du CBI, Ray, répliqua sèchement Teresa.

_ Enfin, Teresa…

_ Vous avez entendu l'agent Lisbon, Haffner, dégagez de ces locaux, l'interrompit Jane, allongé sur son canapé les yeux fermés.

_ Il ne me semble pas vous avoir adressé la parole, Jane. Je parlais à Teresa, pas à vous.

_ Mais moi, c'est à vous que je parle, Haffner. Vous feriez mieux de dégager vite fait.

_ Des menaces ?

_ Bien sûr que non, dit rapidement Lisbon. Personne ne menace personne. Allez, Ray, vous reviendrez une autre fois, au revoir.

_ Bien sûr. Au revoir Teresa.

_ C'est ça, au revoir, Ray, fit Jane d'une voix de fille.

_ C'est bon, Jane, taisez-vous ! s'énerva Teresa après la sortie de Ray.

_ Pourquoi ? Comme vous l'avez dit vous-même, Lisbon, il n'avait rien à faire ici.

_ Vous n'aviez pas à être aussi agaçant, il serait sorti tout aussi vite.

_ Cet homme me tape sur le système, ce n'est pas de ma faute.

_ Qu'a-t-il fait pour vous taper sur le système, Jane, comme vous dites ?

Rigsby fut le plus rapide :

_ Il vous drague, patron.

Jane et Lisbon lui lancèrent un regard noir, qu'il ignora, pour continuer :

_ Il n'y a que ça qui puisse autant emmerder Jane.

_ Car c'est un suspect, rétorqua Jane.

_ Un des sept, ce qui ne vous empêche pas d'être charmant avec le Sheriff McAllister, par exemple, répondit Lisbon.

_ Lui, c'est un suspect qui me tape sur le système, dit Patrick avec désinvolture. Ce qui est encore pire.

_ Ça ne répond pas à ma question, Jane ! Pourquoi ce suspect en particulier ?

_ Exactement ce que j'allais vous demander, Lisbon. Pourquoi celui-ci en particulier ?

_ Pardon ?

_ J'ai beau me montrer trèèèèèès méchant avec Bertram ou Kirkland ou tous les autres, vous vous en fichez. Pourquoi lui en particulier ?

Lisbon, prise de court, ne sut que répondre, avant de comprendre :

_ Vous évitez de répondre, Jane !

_ J'ai un peu de mal, vous ne m'avez pas parlé de la journée, je ne sais que dire… J'ai perdu l'habitude de vous parler, Lisbon.

Lisbon ne se donna même pas la peine de répondre, et replongea dans son travail.


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