Résumé : D'accord, il avait fauté. D'accord, il avait été aveugle. Et, d'accord, il méritait d'être puni. Il avait tout perdu et tout gagné en même temps. Mais il pensait, à juste titre ou non, que le sort s'acharnait un peu trop sur lui. Lui, tout ce qu'il voulait, c'était vivre sa vie de junkie, regarder chaque jour la mort dans le blanc des yeux. Il n'avait cependant pas songé qu'un jour, elle lui enfoncerait un pieu dans le cœur. Un accident, un simple accident, et elle le condamnait. 2Ppie (et plus... maybe)
Note de l'auteur : Coucou les zamis. On se retrouve aujourd'hui avec une nouvelle fic. Vi. Et elle est terminée celle-là. Même que! Mais bon, quelle fic... J'ai été chercher très très loin pour l'écrire et aujourd'hui je le dis, j'ai posé mes tripes sur la table. Ce sujet me hante, depuis toute petite (sans plaisanter, en CM2 j'écrivais déjà dessus... quelle torturée j'étais!) et j'ai l'occasion d'en faire quelque chose. C'est maladroit, sans doute, mais c'est sincère. Donc voilà, je voulais vous parler de cela également. Le sujet. Je ne vais pas le dévoiler, mais sachez que cette fic est DURE. J'en fais des tonnes mais âmes sensibles, abstenez-vous. Pour ceux qui veulent connaître le dénouement, histoire de ne pas être trop "choqués et déçus", je suis prête à vous envoyer un MP pour vous l'expliquer. Je ne le fais pas là, parce que ça gâcherait tout.
Après, j'en rajoute ptet un peu. Mais voilà. J'vous préviens, z'êtes prévenus.
Ensuite! Je compte attribuer à chaque chapitre un titre, et plus précisément le titre ou les paroles d'une chanson. Il aura un rapport direct avec le chapitre en question, et puis comme ça vous saurez ce que j'écoute pendant que j'écris. Héhé.
Et, oui, je me frotte au 2ppie, même après toutes les excellentes fics que j'ai lues. Je vais essayer de traiter les personnages au mieux, en courant loin du OOC.
Disclaimer : Rien ne m'appartient, les personnalités appartiennent à Mathieu/Kriss et les musiques sont empruntées à leur chanteur respectif.
Rating T.
Prologue : Le monde tanguait.
12 août 2014
-Pardon, pardon, gros ! Je t'en prie !
Ces mots répétés. Encore. Inlassablement. Parfois entrecoupés d'un « je t'aime » noyé dans les larmes.
-Ça vaut plus rien, man.
Le Hippie de Salut les Geeks était assis à même le sol. Son corps était agité de sanglots incontrôlables, ses phrases n'avaient plus aucun sens. Il avait retiré ses lunettes. Pour quoi au juste ? Voir la vérité en face ? La vérité, il la connaissait, il était en train de l'avaler de force. Il avait fauté. Tout ce qu'il avait réussi à construire, à force de patience, d'amour et d'efforts, son château fort à lui, son foyer, tout s'était envolé. Il avait ouvert la fenêtre du malheur, et le vent perfide avait changé son château de pierres en château de cartes. Très loin d'être inébranlable. Il se sentait tellement seul. Sa main qui tenait le téléphone tremblait violemment, mais le pauvre homme n'y pouvait rien. Un froid d'hiver s'installait en lui, le rongeait de l'intérieur.
-J'ai mal, gros, je veux pas avoir mal.
Silence.
Puis :
-Il fallait y penser avant... man.
Tonalité. Le portable glissa de sa main et se fracassa contre le parquet. La batterie se détacha du reste et se retrouva sous le lit. Le Hippie agrippa sa peau à l'endroit où se trouvait son cœur. Non, il ne voulait pas que son cœur se défasse de son corps. Mais ça lui faisait tellement mal. Il hoqueta. Ses larmes coulaient dans sa bouche, se mêlaient à sa salive. Il avala de travers. Une quinte de toux lui brûla la gorge, et il crut un instant que ses poumons avaient implosé. Ses larmes redoublèrent. Sa respiration devint sifflante, pénible. Il s'imaginait deux mains, empoignant son cou avec force et serrant, serrant jusqu'à ce que l'air n'atteigne plus ses poumons. Le calme revint finalement. Le camé tenta de se maîtriser pour ne pas s'étouffer davantage. Il s'essuya les yeux et le nez d'un revers de la manche avant de remettre ses lunettes. Il s'affala plus encore au point de se retrouver allongé, au sol. Au dessus de lui flottait un Bob Marley à la peinture noire. Ils s'observaient mutuellement.
-J'lis l'reproche dans tes yeux, murmura le Hippie. Et je sais qu't'as raison.
Ses yeux le brûlèrent. On enfonçait un pieu dans son cœur.
-J'ai merdé, gros.
Une petite clairière, près d'une forêt, sous l'œil protecteur de la lune à demi dévorée. Dans cette clairière dansaient des dizaines de lanternes, lucioles éphémères d'une nuit bien chaude. Un feu ronflait entre quatre pierres blanches. Tout autour, des combis, des vélos, des toiles de tentes. Beaucoup de hippies se mouvaient, chantaient, riaient. Les verres passaient de main en main, suivis des joints et autres substances douteuses. L'alcool, la drogue, les cigarettes, la fatigue. Un cocktail explosif. Tout son corps vibrait. Il dansait, à demi-mort, à demi-fou. Son homologue, en retrait et un peu plus sobre que lui observait la scène déroutante qui se jouait juste sous son nez. Un autre homme s'était approché. Ses cheveux étaient d'or, parsemés de filets d'argent, une barbe mal taillée dévorait la moitié de son visage. Simon, c'était ainsi qu'il s'appelait. Un joint roulait entre ses lèvres fines et ses yeux. Ses immenses yeux bleus fixaient son Hippie. A lui. Le Hippie de Minute Papillon serra les poings. Mais il n'agirait pas. Pas qu'il ne le désirait pas, mais parce qu'ils l'avaient conclu, aucun des deux ne voulaient de ce genre de relation, avec des attaches tellement imposantes qu'elles s'accrocheraient à leur chair comme des harpons. Non, ils n'en voulaient pas. Il avala sa bière d'une traite. Mais quand même. C'était son Hippie.
-J'peux pas, gros.
-Laisse-toi aller, murmura Simon en se rapprochant du Hippie.
Celui-ci ferma les yeux derrière ses lunettes mauves, savourant l'instant. Le temps en suspend, et ses cinq sens brouillés. Le monde tanguait, mais ne sombrait pas. Pas encore. Pas maintenant. Et pourtant...
-Attends, attends, attends, s'écria-t-il. Avant faut que tu saches que ça -il attrapa la main de l'autre et la posa là où battait son coeur- ce petit tambour qui pulse dans ma cage thoracique, c'est pour un autre. A jamais. Simon releva les yeux, haussa les épaules. Désinvolture totale. Il s'empara des lèvres du camé. La gueule béante du loup s'était refermée. D'un coup sec, sonore. Puis survint le silence de la mort qui rampe.
Plus les souvenirs affluaient, plus la douleur qui vrillait la tête du Hippie s'intensifiait. Il ne voulait plus y penser. Fuir. Encore et toujours. Fuir loin de ces souvenirs qui venaient de détruire sa vie. Fuir son présent, son passé, son avenir. Et se retrouver bloqué dans un espace-temp fictif. Tout lui revint, le feu de camp improvisé, l'herbe sèche qui écorchait son dos nu. « Tu es sûr qu'on n'a pas besoin d'se protéger, gros? -Non, on va faire ça... naturellement ». La sensation de lèvres inconnues sur sa peau glacée. Un plaisir coupable l'embrasant entièrement. Leur corps en mouvement, lancés dans un balais sensuel et doux. Les perles de sueur roulant sur leurs tempes. Leurs souffles erratiques. Les gémissement. Boom.
Le Hippie se sentait transpirant. Son t-shirt était trempé. Un froid anormal mordait sa peau, comme des milliers de dents qui se planteraient en lui. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort, si bien qu'il l'entendait s'affoler. Lui aussi paniqua. Une corde le ceinturait. Son ventre. Ça faisait mal. A quatre pattes, le Hippie hoqueta. La bile remonta dans sa gorge, pareille à la lave d'un volcan en éruption. Elle s'insinua dans sa bouche. Le Hippie ne put se retenir davantage, ses dernières barrières cédèrent. Le dégueulis s'écrasa sur le sol. L'estomac du Hippie se contractait furieusement et il avait l'impression que sa gorge venait d'être écorchée vive. Lorsqu'il cessa de rendre, lorsque les maux se turent complètement, l'homme au chapeau tremblait de toute part. Un filet de salive pendait à sa lèvre inférieure et ses joues rougies étaient recouvertes de larmes de douleur.
Le monde tanguait.
Il allait sombrer.
Note de l'auteur : Les quatre premiers chapitres sont écrits mais je vais attendre un temps avant de poster la suite, parce que j'ai la mauvaise habitude de ne pas finir mes fics... A bientôt j'espère!
E.T.
