Kiba/Shikamaru – Naruto – n°1

Titre : Foireux

Auteur/Artiste : Armenius

Couple : Kiba Inuzuka/Shikamaru Nara

Fandom : Naruto

Rating : PG-13

Thème : 1 – Regarde moi

Disclaimer : Masashi Kishimoto

Elle s'approche encore de toi, cette blondasse. Elle se penche ostensiblement vers toi, le décolleté en avant, frôlant ta main de la sienne aussi souvent qu'elle le peut. Toi, tu laisses faire, ton attitude blasée en aurait découragé plus d'une, mais visiblement elle s'accroche. Tu donnes l'impression d'être ailleurs, et j'aimerais bien que ce soit réellement le cas. Mais moi je sais. Je sais que tu n'y es pas indifférent. Je le vois à tes yeux qui s'égarent sur ses courbes voluptueuses, un peu trop souvent à mon goût d'ailleurs.

Peut-être qu'elle s'en rend compte. L'effet qu'elle te fait, à peine perceptible, mais moi je le vois bien. Tu n'es pas comme d'habitude quand elle est près de toi. Tu ne vois plus rien, tu ne regardes personne.

Pourtant j'aimerais bien, juste une fois, réussir à attirer ton regard. Te détourner d'elle. Juste une fois.

Oh, elle est désirable, il faut le reconnaître. Malgré le mépris qu'elle m'inspire, je suis attiré par elle, comme un paquet d'autres. Après tout, je ne suis qu'un homme. C'est peut-être pour ça que tu ne me regardes jamais.

Et pourtant, si tu savais à quelle fréquence mes yeux se dirigent vers toi malgré eux. Tu me prendrais sûrement pour un cinglé si tu l'apprenais. Enfin, aucun risque de ce côté-là. Même si quelqu'un t'en parlait, tu ne te rappellerais probablement pas qui je suis.

Mes poings se crispent.

Cette salope se frotte à toi comme une chatte en chaleur. Ca m'horripile à un point, tu ne peux même pas imaginer. Et dire que t'es complètement envoûté…

Les ninjas de Suna dont elle fait partie sont arrivés hier. Puisque Konoha et Suna sont en paix, on les accueille chaleureusement. Un diner au resto pour fêter ça. Naruto est en grande conversation avec Gaara. En réalité, il déverse un flot de paroles sur l'impassible Gaara qui n'en lâche pas une. Kankurô me fait du gringue en dépit des grognements d'Akamaru, mais ça tu ne t'en aperçois pas.

Hinata me fixe depuis le début. Elle sait que je bouillonne intérieurement. Je ne lui ai jamais parlé de mes sentiments pour toi mais elle n'a pas eu besoin de ça pour s'en rendre compte toute seule.

Je vais peut-être accepter de rentrer avec Kankurô ce soir. Après tout, ça ne sera pas la première fois. Des coups d'un soir. Rien que de la baise, pure et dure. Quand je suis en mission au pays du vent, je passe le voir. On boit un coup. Et même plusieurs. Ca se finit en sauterie et je repars le lendemain en ayant tout oublié. Mais je m'en fous. Je sais que ça n'a pas d'importance, ni pour lui, ni pour moi.

A vrai dire, tu es le seul qui en ait vraiment.

Bof, c'est pas si grave. J'ai juste envie de lui faire avaler son éventail à cette pouffiasse.

En même temps, ça m'énerve de la voir papillonner autour de toi et que tu ne tentes rien alors que ça crève les yeux qu'elle t'attire !

N'est-ce pas ?

Tu la regardes, un sourire au coin des lèvres, et c'est tout. Ca m'insupporte.

Ca m'insupporte parce que je n'arrive pas à savoir ce dont tu as vraiment envie.

Elle te plaît ? Dans ce cas, pourquoi tu te retiens ? Saute-lui dessus qu'on en finisse ! Au moins, ça sera clair. Ca m'évitera de rester suspendu à tes moindres gestes, tes moindres regards en me faisant tripoter par un Indien encagoulé. Je suis tellement à bout que je te pousserais moi-même dans ses bras s'il le fallait.

Heu… Peut-être pas à ce point là en fait. Je ne suis pas aussi fou que ça, et encore moins masochiste.

Mais ça me fait chier, putain ! Réagis bordel ! Allez, quoi ! Réveille-toi, t'as un canon qui te fait de l'œil et tu vas rester les bras croisés ?

Ca me dépasse. J'te comprends vraiment pas.

Je remplis mon verre et le vide d'une traite. Je le remplis à nouveau. Kankurô se joint à moi, il a l'air de trouver la fête sympa. C'est bien, y en a un qui s'amuse au moins, j'suis content pour lui. D'un autre côté, c'est le roi des galettes et des trous de mémoires. En parlant de trou, lui, c'en est un vrai. S'il y a bien un truc qui m'impressionne chez lui, c'est sa tendance à vider tous les verres à portée de main, peu importe le contenu. Je suis sidéré à chaque fois que je le vois à l'œuvre, et je n'ose pas imaginer toutes les boissons qui se mélangent à l'intérieur. Rien que ça, ça m'écœure.

Je me lance tout de même. On boit, comme les trous que nous sommes. Ca m'empêche de penser à la connerie que je vais faire. La seule chose qui me rassure, c'est que demain je ne m'en souviendrai pas.

Hinata est encore plus inquiète. Je sens bien qu'elle veut m'arrêter, mais elle ne peut pas le faire. Et je lui en suis reconnaissant. Je ne suis plus assez sobre pour garder le contrôle si jamais je m'énerve. Encore plus que je ne le suis déjà, bien sûr.

Finalement, le repas s'achève, et je crois que tu n'as toujours regardé personne hormis la blondasse. Je me demande si tu vas l'emmener chez toi pour cette nuit.

Vivement qu'elle s'en aille.

On sort tous du restaurant, elle pendue à ton bras et toi qui continues de sourire comme un con. Kankurô est avachi sur moi.

« Kiba… prends-moi dans tes bras... »

J'ai bien envie de me pousser et qu'il se ramasse, mais je risque de me faire engueuler par la frangine et je redoute trop la colère de Gaara pour mettre mon projet à exécution.

Alors je te fixe, si intensément que je m'étonne que ta peau ne prenne pas feu. J'en viens même à le regretter, parce qu'au moins, tu la lâcherais des yeux quelques minutes, même si ce n'est pas pour les tourner vers moi.

On se salue les uns les autres. Tous s'en vont. Même Akamaru me laisse tomber. Il rentre avec Hinata et Shino. Gaara part devant, seul. Naruto raccompagne Sakura. Il ne reste plus que toi, ton caniche blond, moi et mon caniche peinturluré. Mais rien que ça tu ne t'en aperçois même pas.

Vous vous éloignez. Cette fille est un vrai pot de colle, pire que Kankurô. Elle se laisse limite traîner derrière toi, punaisée à ta manche. Je vous suis, l'esprit embrumé. Je dois retrouver le chemin de l'hôtel où est logée la fratrie. Habituellement, c'est là-bas que Kankurô et moi, on fait ce qu'on a à faire. Mais je dois me débrouiller seul, l'autre est trop mort pour m'aider. Il ne peut pas marcher tout seul, et il a même cessé de me murmurer ses niaiseries à trois ryous. Si je ne savais pas pertinemment qu'il est le roi des ronfleurs, je penserai qu'il dort.

J'ai diablement envie de connaître tes intentions une fois que tu seras seul avec Temari, mais comme je l'ai dit : je ne suis pas masochiste.

J'accélère le pas, ma tenue de route n'est pas excellente à cause de mon chargement mais j'arrive à me débrouiller pour qu'une fois à votre niveau, je vous envoie valdinguer contre le mur.

Pot de colle numéro un s'esclaffe bruyamment. Elle est tombée sur toi. Tu es surpris, et tu lèves la tête vers moi. Je croise ton regard obsidienne, et je me sens rougir. Je détourne la tête et poursuis mon chemin.

A l'angle de la rue, je me mets à courir, aussi vite que l'autre cadavre sur mon dos me le permet. Je ne reprends mon souffle qu'une fois que je suis certain que tu ne m'as pas suivi. Je laisse glisser mon fardeau au sol et m'affale à côté de lui. Je me prends la tête dans les mains.

Je ne parviens pas à croire ce que j'ai fait. Ce n'est pas possible, ce n'est pas moi qui ai fait ça. Je ne vous ai pas poussé dans les bras l'un de l'autre… Je ne suis pas aussi fou.

Si ?

Et là, je regrette de ne pas avoir assez bu pour m'éviter ce genre de prise de tête. Je suppose qu'Hinata et Shino me diraient que j'ai largement assez bu, la preuve : j'ai fait une belle connerie. Ma seule satisfaction étant que ça va sûrement te décoincer et que tu vas te laisser tenter par les lèvres de la blondasse.

En fait, non. Je gémis.

J'entends un ronflement sur mon épaule. Eh bien, nous y voilà. Je me relève tant bien que mal et charge Kankurô sur mon dos. Faut bien que quelqu'un le ramène à son hôtel. Et comme je le dis plus tôt : je ne tiens pas à me faire engueuler par Gaara.

OoOoO

J'ouvre un œil vitreux. Bizarrement, je suis chez moi. Je m'étonne d'être rentré. Je sens une masse chaude remuer à mes pieds. Nul autre qu'Akamaru. Je me redresse péniblement pour me laisser aussitôt retomber sur le sommier. J'ai l'impression que ma tête a été compressée dans la technique du cercueil du désert de Gaara. Je l'ai déjà vue en vrai, c'était atroce. Alors imaginez sur ma tête.

Ce matin, je prends mon temps. Ce matin, ou ce midi, je ne sais pas encore. Je me souviens qu'on doit saluer les ninjas de Suna qui repartent aujourd'hui. Je grimace. Te voir embrasser passionnément une blonde sulfureuse ne me réjouit guère. D'un autre côté, je me dis que si j'y vais, je me prendrai la vérité en pleine face et ça me calmera. Je me ferai une raison.

Je décide de me dépêcher un peu plus. Dans la mesure du possible.

Akamaru n'aime pas trop Kankurô. Il a l'air heureux que je n'aie pas passé la nuit avec lui et aboie joyeusement pour me le montrer, ce qui a le don de réveiller mon mal de crâne.

- Ferme-la Akamaru, je t'en supplie !

Il comprend. Ce chien, je l'adore.

Nous nous rendons ensuite à l'entrée du village. Je rencontre mes deux coéquipiers sur le trajet. Ils ne me demandent rien. Gênée, Hinata triture ses doigts tandis que Shino, égal à lui-même, donne l'impression de se foutre totalement du monde qui l'entoure. Avec ses lunettes noires qui lui cachent les yeux, je ne parviens pas à savoir ce qu'il pense et ça m'énerve. Oui, je m'énerve facilement.

Nous arrivons enfin au point d'adieu. La team de Gai-sensei est la seule absente, pour cause de mission probablement. S'ensuit une longue série d'embrassades et d' « au revoir » plus ou moins émus. Kankurô me pince les fesses une dernière fois mais je ne réagis pas. Je fais en sorte de m'éloigner de lui et m'arrange pour éviter Temari avec subtilité, quand je tombe nez à nez avec toi.

Tu me dévisages. Je crois bien que c'est la première fois. Le sang me monte aux joues. J'essaie de faire demi-tour mais deux bras me ceinturent. Pas les tiens. Ceux de Kankurô qui a retrouvé ma trace. Tu fronces les sourcils. Il commence à déposer pleins de baisers dans mon cou en me susurrant des conneries à l'eau de rose qui ne m'intéressent pas plus que ça. Je me dégage de son emprise.

C'est ce moment que ton pot de colle à couettes choisit pour passer ses bras fins autour de ton cou. Etrangement, tu la regardes à peine. Elle veut t'embrasser mais tu la repousses. A la place, tu la serres rapidement contre toi, pas plus de deux secondes, je dirais. Puis tu te barres, comme ça, sans plus de cérémonie.

J'avoue que sur le coup, ça m'a choqué. Ca a dû chambouler quelque chose à l'intérieur de ma tête parce que je t'ai suivi, Kankurô pleurnichant derrière moi. Je me dis qu'il n'a pas dû complètement décuver, parce qu'un Kankurô pleurnichard, j'en avais jamais vu avant.

Bref, je te suis.

Je parviens à te rattraper deux ruelles plus loin.

- Shikamaru !

Tu te retournes. Si tu es surpris, tu n'en laisses rien paraître.

- Kiba. Qu'est-ce que tu veux ?

Je me rends compte alors que j'ai l'air con. Je ne vais tout de même pas te dire que je t'ai suivi simplement parce que tu n'as pas embrassé la kunoichi de Suna, si ?

Eh bah si. J'ai dû penser à voix haute. Tu éclates d'un rire discret.

- Ca te dérange ? me demande-t-il.

- Heu… non… Enfin, pas vraiment… Enfin… je bégaie.

Tu t'esclaffes à nouveau.

- Je n'aime pas les blondes.

Mes yeux s'écarquillent. Je dois faire une sacrée tête à ce moment-là parce que tu ris de plus belle. Je me demande ce qui s'est passé après vous avoir laissés tous les deux la veille. Comme si tu lisais dans mes pensées, tu me réponds. A moins que je n'aie encore pensé tout haut ?

- Temari n'est qu'une amie. Elle a tenté sa chance hier mais je l'ai repoussée. Elle a dû oublier durant son sommeil.

- Pourquoi ? je m'exclame. Elle avait pourtant l'air de te plaire.

Tu ne ris plus. Tu regardes le ciel en te grattant la tête. Ton attitude blasée est revenue en force.

- Les filles sont vraiment trop galère, lâches-tu dans un soupir.

Je médite sur cette dernière phrase. Se pourrait-il que…

- Tu sors avec Kankurô ?

Sous le choc, je manque de m'étrangler.

- Hein ? Kankurô ? Non, pas du tout ! je bafouille.

- Ca va, t'énerve pas.

- Pourquoi tu demandes ça ?

- Pour rien. Alors t'es jaloux de moi ? Ou de Temari peut-être ?

Une fois de plus, je frôle la mort en évitant de peu la crise cardiaque. Toi et tes questions à la con aussi…

- QUOI ? Pas du tout ! Je ne suis pas jaloux, et encore moins de toi…

Je m'interromps trop tard : la gaffe est faite, en espérant que tu ne l'aies pas remarquée. Un sourire vient se nicher au coin de tes lèvres.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je m'inquiète.

- Oh, rien. Je suis content.

Et là, comme ça, tu me tournes le dos et continues ta route.

- Pourquoi t'es content ? je crie.

Tu ne t'arrêtes même pas pour répondre.

- Parce que mon plan a marché.

Pardon ? Un plan ? Quel plan ? En quoi a-t-il marché ?

- C'est quoi ce bordel ?

Seuls tes éclats de rire me répondent.

J'ai peur de comprendre. Et en même temps, si jamais c'est bien ce que je pense… Un sourire éclaire mon visage. Je prie pour que ce soit bien ce que je pense.

- Bon, tu viens ?

Tu t'es retourné et tu me tends la main. Mon sourire s'élargit davantage. Je cours te rejoindre. Et en même temps…

T'es un bel enfoiré, tu sais ?

OOooOOooOO

Vous savez quoi ? C'est super kiffant d'écrire des commentaires à la fin d'un chapitre pour vous exhorter à reviewer. Faites gaffe, j'y prends goût, c'est mauvais signe.

Oui Shikamaru est un bel enfoiré, il fait chier son monde justement parce que tout le monde l'emmerde. C'est pas de chance. Surtout que rien n'est gagné avec Kiba dans les parages. Bref, j'essayais de rendre les choses drôles, j'espère que ça a marché. Oui, non ? Pourquoi ?

A vous la parole !