Bonsoir tout le monde ! Quoique je doute qu'en cette heure tardive il y ait du monde dans le coin ^^
Je vous présente ma première fiction sur House, eh oui, celle-là n'est pas une traduction, je l'ai écrite toute seule comme une grande à partir d'une idée qui me trottait dans la tête depuis avoir vu pour la première fois la promo du 6x22 et avant d'avoir vu l'épisode. Je m'étais promise de ne rien poster avant de l'avoir complètement terminée parce qu'en tant qu'éternelle insatisfaite, je suis vraiment très longue à écrire, effacer et réécrire mes chapitres. Mais cette fiction se tiendra en trois chapitres et j'ai pratiquement terminé les deux autres. En plus j'avais vraiment envie de savoir ce que vous pensez du début de cette fiction qui me tient beaucoup à coeur :) (même si je suis convaincue que beaucoup vont me détester à la fin de ce premier chapitre :)
Disclaimers : House, Cuddy et tous les joyeux camarades ne m'appartiennent pas mais sont la propriété de David Shore et de la Fox (et j'ai envie de dire heureusement quand on voit ce que je leur fait subir).
Prairing : Huddy, What Else ?
Spoiler : Saison 6 et en particulier le 6x22
Bonne Lecture !
Première partie : « I don't love you »
Elle roulait. Peut-être un peu trop vite mais elle avait l'impression qu'elle ne supporterait pas de passer une minute de plus sans le voir. Alors qu'elle venait de quitter celui qui l'avait épaulée et aimée pendant plusieurs mois pendant qu'elle, ne vivait que pour un autre sans vouloir l'admettre, elle se demanda encore une fois comment elle avait pu se mentir à elle-même pendant tout ce temps, réussissant encore à se regarder dans le miroir chaque matin.
« Je ne vous aime pas ». Lorsque ces mots avaient quitté sa bouche, elle avait sentit sa gorge se nouer. Et l'ombre qui passa à ce moment dans ses yeux à lui ne la fit se sentir que plus mal. Elle voyait la douleur dans son regard bien qu'elle savait qu'il essayer de la cacher. Elle voyait l'espoir le quitter. Comment pouvait-il croire une chose pareille ? Elle-même avait su, au moment où elle les avait prononcés, que ces mots n'étaient que mensonges. Alors comment lui qui décelait le mensonge mieux que quiconque n'avait pas perçu la fausseté de ses paroles ? Lui qui la connaissait mieux que n'importe qui ?
Elle accéléra. Ce mauvais pressentiment qu'elle avait depuis que Foreman lui avait annoncé la mort d'Hannah ne la quittait plus. Il avait ajouté que lorsque House était parti, il semblait sur le point de craquer, qu'il était au plus mal. Mais ça, elle le savait déjà. Ce soir, il avait donné de sa personne comme jamais, admettant des choses qu'il avait gardées pour lui pendant des années et elle, qui était l'une des personnes les plus proches de lui, l'avait rejeté. Savoir que la patiente pour qui il avait tout fait était décédée avait dû le toucher plus que de raison.
Ayant à peine le temps de se rendre compte de ce qu'elle faisait, elle avait couru jusqu'à sa voiture pour foncer chez lui.
Elle était enfin dans sa rue. Se garant sur le trottoir, elle jeta un coup d'œil dans le rétroviseur. Elle était dans un sale état. Les yeux rougis par les larmes et la culpabilité, le teint terne, les cheveux en bataille, à peine retenus par son élastique.
Ses yeux tombèrent sur ses mains où elle pu voir une tâche de sang. Son sang à lui, provenant de la blessure à l'épaule qu'elle avait soignée.
La vue du sang l'arracha à ses pensées et l'élan de panique la reprit. Elle sortit en trombe de sa voiture, priant pour qu'il n'ait rien fait de stupide.
Elle frappa à sa porte. Aucune réponse. Essayant de se calmer, elle respira un grand coup. Il fallait s'en douter, il n'avait probablement envie de voir personne. Elle attrapa le double de ses clés qu'elle gardait, au cas où, et entra, le cherchant du regard.
Une faible lueur dans la salle de bain et une masse au sol attira son attention. Une masse au sol, son corps. Elle se précipita vers lui.
« - House. »
Il grogna. Il était encore conscient. Elle prit son pouls et constata avec horreur qu'il était anormalement lent. Il semblait avoir des difficultés à respirer.
Elle jeta un œil autour d'elle. Le miroir qui trônait autrefois au dessus du lavabo était brisé en mille morceaux dans la baignoire. Sept ans de malheur, pensa-t-elle, comme s'il avait besoin de ça.
Puis, un objet de couleur orange dans la main du diagnosticien attira son attention. Réticente, elle ouvrit délicatement ses doigts et découvrit, comme elle le craignait, la bouteille de Vicodin. Presque vide. Combien en avait-il pris ?
Elle frissonna.
Elle s'agenouilla à côté de lui, s'accrochant à sa main comme à une bouée de sauvetage, espérant que la pression exercée par sa main pourrait suffire à le maintenir éveillé.
Elle sortit son portable.
« - Wilson ? » dit-elle d'une voix tremblante alors que l'oncologue décrochait.
« - Cuddy, est-ce que tout va bien ? » dit-il d'une voix inquiète.
La respiration de House devint de plus en plus irrégulière et elle fut prise d'une bouffée de panique.
« - Wilson… Je… House ! Je suis chez House ! Il faut appeler les urgences, il… Il fait une overdose de Vicodin ! Je suis désolée Wilson, je… » Elle fondit en larmes.
« - Cuddy, calmez-vous ! » répondit-il d'une voix qui était tout, sauf calme. « Je serais là avec les secours dans quelques minutes, aidez-le à tenir bon, j'arrive ! ».
Il raccrocha. Elle lâcha son téléphone et se tourna vers House, caressant sa joue râpeuse du bout de ses doigts.
« - Ne fermez pas les yeux House… » Chuchota-t-elle d'un ton suppliant.
Elle voyait ses yeux cligner mais ils restaient encore ouverts, il était toujours là, avec elle.
Tentant de ne pas se laisser submerger par la situation, elle laissa ses réflexes de médecin prendre le dessus. Pour lui faciliter la respiration, elle écarta sa veste en cuir au maximum et desserra la ceinture de son pantalon.
« Allez, même pas une petite remarque sur le fait que je suis en train de vous déshabiller ? J'ai pourtant cru que vous n'attendiez que ça ! » Tenta-t-elle en espérant le faire réagir. Rien.
Ses yeux étaient en train de se fermer et la pression sur sa main se relâchait doucement. Elle le sentait partir.
« - House ! Reste avec moi ! » La peur reprenait le dessus. Le tutoiement, lui, était venu naturellement. Elle aurait tellement voulu que cela suffise à lui faire reprendre conscience. Mais il s'enfonçait, elle le sentait. Son pouls était beaucoup trop lent, ses yeux se fermaient. Malgré ses supplications, la façon dont elle s'accrochait à lui et les baisers qu'elle déposait sur sa joue rugueuse, elle était en train de le perdre.
« Je t'aime. » murmura-t-elle.
30 minutes plus tôt.
« Je ne vous aime pas. » Sa voix retentissait encore dans ses tympans. La douleur qu'il ressentait au cœur, quant à elle, ne l'avait pas quitté depuis qu'elle avait prononcé ces mots d'une voix froide, chassant tout espoir d'une fin heureuse pour eux.
Mais elle avait raison. Il n'avait rien. Rien. Sa vie entière était un échec, une déception. Et son père l'avait vu venir, c'est pour ça qu'il avait été si dur avec lui. Il le décevait déjà à l'époque. Il avait déçu sa mère quand il s'était fait renvoyé de la fac de médecine du Michigan mais s'était un peu rattrapé en devenant diagnosticien réputé. Il avait déçu Wilson plus d'une fois, et particulièrement lorsqu'il avait été responsable de la mort de sa petite amie, même si celui-ci le niait.
Et Cuddy n'y échappait pas, il l'avait déçue à de nombreuses reprises, ne sachant pas mettre son orgueil de côté alors qu'elle était prête à avoir une relation avec lui l'année passée. Il ne pouvait décidemment pas la blâmer d'être passé à autre chose, d'avoir réussi là où il échouait.
Il avait si mal. Sa jambe si douloureuse depuis l'arrêt de Vicodin, son épaule blessée lorsque l'immeuble s'effondrait et son cœur, cette chose qui battait à l'intérieur de lui et qu'il avait essayé de considérer seulement comme un organe vital depuis le départ de Stacy mais qui lui faisait un mal de chien depuis quelques temps.
Stacy. Il pensait vivre un enfer lorsqu'il avait eu son infarctus et qu'elle l'avait quitté. Non seulement elle avait décidé pour lui, mais en plus elle partait. Il s'était sentit trahi, abandonné.
Pourtant, aujourd'hui, il réalisa que la douleur éprouvée après le départ de Stacy n'était qu'un léger tiraillement comparée à celle qu'il ressentait maintenant.
Ce qu'il avait essayé d'empêcher était en train d'arriver. Ses sentiments prenaient le pas sur sa raison.
Il avait fait des efforts, passé des semaines dans un hôpital psychiatrique, arrêté la Vicodin. Il s'était même ouvert un peu plus, parlant avec Nolan, essayant de parler à Cuddy. Mais c'était trop tard. « Wilson est en train de passer à autre chose, je passe à autre chose… »
Tant d'efforts vains. C'était trop tard. Il l'avait perdue.
Il regarda les pilules dans sa main et sentit une étrange vague de bien-être l'envahir. La vicodin. Sa seule amie fidèle. Sa plus redoutable ennemie. Celle qui l'avait petit à petit enfermé dans un monde de folie pure et simple. Celle qui, en restant à ses côtés, l'avait éloigné des autres. Mais maintenant, alors que les autres était partis, elle était encore là. Il ne pouvait plus compter que sur elle. Alors, il ramena sa main à sa bouche et fit ce geste qui était devenu un automatisme après tant d'années. Il goba les deux comprimés. Après quelques minutes, la douleur s'estompa, il avait moins mal. Il ouvrit la boîte une seconde fois. Après tout, maintenant, il n'avait plus rien à perdre. Il voulait juste que la douleur parte. Il en reprit plusieurs autres.
La vague de bien-être déferla encore une fois tandis que la salle de bain atour de lui devenait floue.
Il l'entendait. Elle était là, dans son salon, en train de l'appeler. Elle le cherchait. Certainement pour l'achever, pensa-t-il.
« -House. » Elle lui parlait. Il aimait la façon dont elle prononçait son nom. Que ce soit dans un cri dans les couloirs de l'hôpital, d'un ton réprobateur lorsqu'il disait quelque chose de stupide, où encore comme ce soir, d'une voix qu'il avait du mal à identifier.
Il eut envie de lui répondre, de lui demander de parler encore, ne serait-ce que de prononcer son nom pour que le son de sa voix efface dans sa mémoire les paroles qu'elle avait prononcées plus tôt.
Il sentit sa main dans la sienne, puis une caresse légère sur sa joue. Des mots plus doux, des supplications. Tout semblait irréel. Cela devait l'être.
Peut-être était-ce une hallucination ? Il n'en savait rien. Et cela lui importait peu. Il n'avait plus mal, il ne sentait plus rien. Il avait l'impression d'être dans une sorte de brouillard épais et de flotter au dessus du sol. Il s'envolait. Alors il ferma les yeux et se laissa partir.
Après avoir reçu l'appel paniqué de Cuddy, Wilson, qui était encore à l'hôpital, avait prévenu Foreman qui était aussi sur place et trouvé des ambulanciers pour se diriger chez House. La peur lui vrillait l'estomac, et il voyait que Foreman, à côté de lui, n'en menait pas large.
Après d'interminables minutes, ils arrivèrent enfin devant la porte du diagnosticien, qui était encore ouverte. Mais alors qu'ils s'apprêtèrent à entrer dans l'appartement, le cri déchirant de Cuddy se fit entendre de la salle de bain.
« HOUSE! »
Fin de la première partie.
