Bonsoir à toutes et à tous !

Dieu que le temps a passé vite ! Cela fait plus d'un an que Sygui et moi n'avons rien publié, et pourtant nous n'avons pas chômé ! Mais 2015 ne sera pas une année blanche, qu'on se le dise ! C'est la raison de la publication de ce soir, je tenais à vous offrir un petit chapitre !

Nous voulions créer une nouvelle saga à la hauteur des précédentes et nous avons eu une dizaine d'essai infructeux. Nous prenions notre idée dans tous les sens, mais rien ne convenait. Alors nous avons changé notre fusil d'épaule, nous avons intégré plusieurs personnages, fait d'autres essais, retiré des personnages qui ne servaient finalement pas à grand chose et enfin, au bout d'un an, nous avons enfin quelque chose de publiable ! ENJOY !

Aussi, nous vous présentons notre nouvelle création, du moins son premier tome, qui comporte 16 chapitres déjà écrits. C'est la suite plus ou moins directe des précédents trilogie, que nous avons transporté dans le monde de Once upon a time.

En espérant que ça vous plaira !

Bonne lecture !

PS : rien à moi, tout à JKR, ABC production et autres...


LA TRILOGIE DES REINES : LA MECHANTE REINE

Chapitre 1 : Bienvenue à Storybrooke

Il était une fois, dans un pays fort fort lointain, deux sœurs qui guidaient un peuple de magie. Elles veillaient au bon équilibre dans le monde, surtout depuis l'arrivée d'une nouvelle race de mammifères, les humains. La bonne entente entre les peuples dura un temps, jusqu'à ce que les hommes dominent les autres races.

L'aînée voulait agir, punir cette race insolente, tandis que la cadette voulait laisser la nature suivre son cours. La première créature, d'un caractère moins conciliant que la plus jeune, asservit un démon tout droit ramené des enfers et le lâcha sur le monde. Le peuple des hommes prit peur et se rangea aux commandements de la première soeur, qui entendait régner sans contrainte et entrave.

La seconde, effrayée du comportement de son aînée, quitta les êtres de magie et se retira aux confins des terres habitées. Un jour, elle prendrait sa revanche et elle libérerait les humains des magiciens. Aussi, le dernier sort qu'elle lança lui permit d'écrire une prophétie qu'elle cacha de tous. Il ne restait plus qu'à attendre le bon moment pour qu'elle se réalise. Et de la patience, elle en avait.


Des milliers d'années plus tard...

La nuit était claire et dégagée. C'était un temps idéal pour une promenade tardive en forêt. Regina Mills affichait un sourire satisfait en rangeant une pelle terreuse dans le coffre de sa Mercedes. En d'autres circonstances, elle aurait profité du temps clément et de la brise d'été pour errer dans la riche forêt qui bordait Storybrooke. Mais le fait d'avoir enterré le cadavre de l'homme qu'elle venait d'assassiner n'incitait guère à la poésie.

Elle se glissa derrière le volant et, laissant sa tête reposer contre le cuir du siège, elle prit une grande inspiration. Cela ne faisait pas une semaine qu'elle était dans sa ville qu'elle renouait avec ses vieilles habitudes, ses vieux démons.

La malédiction était sensée lui apporter sa fin heureuse. Au lieu de ça, elle se retrouvait avec le sang d'un campeur sur les mains, un père qui avait commis le crime de ne pas vouloir rester chez elle avec son fils. Fils qui avait fui hors de la barrière magique qu'elle avait dressée.

- Il ne retrouvera jamais son chemin jusqu'ici, se rassura la reine qui avait toujours bénéficié d'une certaine immunité pour ses erreurs passées.

Mais Regina avait conscience que la chance pouvait tourner et se promit d'être plus coulante avec ses sujets à l'avenir.

Elle démarra sa voiture et s'engagea sur la route la ramenant au centre ville. Cependant, au bout de quelques mètres, une pluie diluvienne s'abattit subitement sur la ville et ses environs. La reine actionna ses essuie-glaces et jugea plus prudent de ralentir.

Alors que les lueurs des premières maisons apparaissaient à l'horizon, un éclair déchira le ciel, accompagné par un coup de tonnerre assourdissant. Et l'instant d'après, un corps tombait sur son capot. Regina freina brusquement, ses pneus crissant sur l'asphalte trempé, et le corps roula pour chuter sur le bitume.

La reine avait toujours le pied écrasant la pédale de frein, les doigts crispés sur le volant. Son regard était écarquillé de stupeur et sa respiration, saccadée. Elle resta quelques instants figée, incapable de faire le moindre mouvement, avant qu'une vague d'adrénaline la submerge. Elle décrocha rapidement sa ceinture de sécurité et bondit hors de l'habitacle tel un diable hors de sa boite.

La pluie torrentielle cessa aussi rapidement qu'elle avait commencé. Regina regarda rapidement autour d'elle avant de s'agenouiller à côté du corps allongé sur le flanc. Elle détailla les vêtements : jeans, baskets, veste en cuir noir d'où dépassait le col d'une chemise blanche, basique, rien qui pouvait lui donner une quelconque indication. Elle hésita mais finit par retourner le corps et découvrit une jeune femme aux cheveux châtains qui avait sensiblement le même âge qu'elle. Elle avait les traits fins, dégageant une certaine grâce. Mais le plus étonnant était que la femme n'avait aucune blessure visible, pas la moindre petite égratignure, et respirait normalement.

Regina observa une nouvelle fois les alentours avant de reporter son attention sur l'inconnue. Elle pouvait l'abandonner à son sort, n'ayant aperçu aucun témoin dans les parages. Ou elle pouvait rentrer chez elle et appeler anonymement le bureau du shérif. Mais une pointe de remord titilla sa conscience en lambeaux. Cette femme surgi de nulle part n'était en rien responsable de son malheur et, il fallait l'avouer, la reine était intriguée. Comment un être humain pouvait-il survivre après une telle chute ?

Aussi, elle attrapa la jeune femme sous les aisselles et la traîna tant bien que mal pour la hisser difficilement sur la banquette arrière. Elle l'allongea avec le plus de délicatesse possible et, après avoir repris son souffle, conduisit prudemment jusqu'à chez elle.

Installer la femme évanouie sur son divan fut une autre gageure, mais la maire finit par y arriver. Elle observa longuement l'inconnue dont le visage était maintenant éclairé par la lumière tamisée diffusée dans la pièce. Regina ne l'avait jamais rencontrée et elle était certaine que la femme ne venait pas de son ancien monde (elle avait toute confiance en sa mémoire et son instinct). Elle détailla le corps svelte, résistant à le déshabiller pour voir s'il était aussi musclé qu'il lui avait semblé.

Essuyant du bout des doigts de la sueur perlée sur le visage de la brunette, la reine fit un aller-retour dans sa salle de bain et revint avec un linge humide qu'elle posa sur le front de l'endormie.

- Qui êtes-vous ? murmura Regina en s'asseyant confortablement dans son fauteuil, son regard rivé sur la forme étendue. Et qu'êtes-vous venue faire ici ?


Le monde était entré dans ses dernières heures. L'air était irrespirable, la pollution n'ayant jamais atteint un tel degré. L'eau avait presque disparu de la surface du globe et les tremblements de terre fracturaient la lithosphère. Des geysers de lave emportaient tout sur leur passage, faisant grimper la température à des niveaux jamais atteints. Londres n'était plus qu'un champ de ruine et de cadavres, et les vestiges de la ville disparaissaient progressivement dans les tréfonds de la terre. L'humanité s'éteignait dans la souffrance et la peur, mais Hermione avait d'autres préoccupations. Elle faisait face à Viviane, son sabre à la main, son regard vissé dans celui de sa Némésis. Aliénor et elle n'avaient pas prévu de survivre à cet affrontement mais étaient bien décidées à emporter la Dame du Lac et Morgane dans la destruction de la planète.

Une crevasse s'ouvrit sous ses pieds et elle eut juste le temps de sauter pour éviter une chute, sinon mortelle, assurément douloureuse. Elle fit une roulade, échappant au coup de sabre que lui destinait Viviane et se remit sur pied pour transpercer le flan de son ennemie. La Dame du Lac, les traits tordus de douleur, attrapa la lame et la serra de toutes ses forces. La Source eut un mouvement de recul alors que l'acier millénaire se fendait pour éclater en des dizaines de morceaux.

- Hermione ! Regarde le soleil ! lui ordonna Aliénor d'une voix légèrement aigue.

La brune leva la tête et déglutit. L'astre solaire semblait plus lumineux, plus rouge qu'à l'accoutumée. Puis, un bruit assourdissant retentit et une vive lumière aveuglante explosa.

- C'est la fin ! s'exclama l'ancienne Sage alors qu'un craquement sinistre résonnait.

Le corps de Morgane que la souveraine tenait contre elle s'effondra telle une poupée de chiffon, la nuque brisée.

Viviane planta son sabre dans le sol avant de lancer une dernière attaque, d'une violence inouïe. Hermione réagit aussitôt et, épaulée par la Sage, envoya à son tour un sort où elle mit toute sa rage. La force des trois sortilèges, combinée à la puissance de l'explosion du soleil, créa un maelstrom de magie qui dévasta tout sur son passage. Hermione sentit la vie quitter le corps de Viviane qui se désagrégea et la brune ferma les yeux. La voix d'Aliénor murmura dans son esprit et la brunette sourit. Elles allaient mourir, mais elles avaient gagné. La Source s'en allait satisfaite et confiante. Sa vie n'avait que trop duré et elle n'aspirait qu'à un repos bien mérité après une trop longue existence mouvementée.

"Je t'aime." chuchota-t-elle dans l'esprit de l'ancienne reine.

Elle n'eut aucune réponse et sut qu'Aliénor était déjà partie. Alors que l'obscurité se faisait autour d'elle, que sa peau était en feu, que l'air se raréfiait et qu'elle se sentait sombrer dans l'inconscience, elle eut une pensée pour tous ses amis qu'elle allait retrouver dans l'au-delà après tout ces siècles. Enfin.


Regina sentit un changement sur les traits de la jeune femme évanouie. Ses paupières tressautaient et la reine se redressa, impatiente. L'inconnue se réveillait et la maire de Storybrooke allait enfin avoir la réponse à ses questions. La reine quitta son fauteuil et s'approcha de la brunette qui bougeait mollement, tentant visiblement de sortir de sa torpeur.

La femme ouvrit lentement ses yeux et la reine les découvrit noisette. Le regard posé sur elle était troublé, légèrement vague. L'inconnue la dévisagea un instant, et Regina eut l'impression que la brunette était surprise, mais pas inquiète.

- Je suis morte ? demanda la jeune femme d'une voix rauque.

- Non, répondit la reine. Et j'aimerais que vous évitiez de rendre votre dernier soupir dans ma demeure. Pourrais-je connaître votre nom ?

- Granger. Hermione Granger, murmura la brunette avec un fort accent anglais alors que ses yeux balayaient le salon avec stupéfaction. Où suis-je ?

- Bienvenue à Storybrooke, petite ville côtière du Maine. Et j'en suis la maire. Regina Mills, enchantée.

La jeune femme se redressa péniblement et se leva, l'air hagard.

- Storybrooke ? C'est pas possible. C'est une erreur. Je dois rentrer chez moi, balbutia-t-elle en ajustant sa veste sur ses épaules.

- Et où se trouve votre chez vous ? s'enquit Regina en posant sa main sur l'épaule de la brunette pour l'arrêter dans son mouvement.

- Pas ici, rétorqua sombrement la femme. Merci pour l'hospitalité, mais je dois y aller...

- Vous ne voulez pas savoir comment vous vous êtes retrouvée sur mon canapé ? demanda la reine tandis que la femme cherchait du regard la sortie. Je conduisais dans la forêt quand vous êtes tombée sur le capot de ma voiture.

L'intruse se raidit et la reine masqua un rictus satisfait. Elle avait enfin capté l'attention de cette énigmatique personne.

- De quelle hauteur ? demanda Hermione.

- Pardon ? fit la maire en levant un sourcil perplexe.

- De quelle hauteur suis-je tombée ? précisa la femme.

- Je n'en sais rien, je n'y voyais pas à deux mètres. Mais votre question est plus qu'étrange...

La brunette haussa les épaules, se moquant visiblement de l'impression qu'elle donnait, et quitta la pièce. Elle repéra ce qui ressemblait à une porte d'entrée et gagna rapidement l'extérieur. Elle s'arrêta sur le seuil, observant la rue, les habitations, les voitures stationnées, à la recherche d'un indice qui pourrait l'aider à découvrir dans quel merdier elle s'était encore fourrée.

- C'est forcément un rêve. Je ne peux pas être à Storybrooke.

Elle regarda autour d'elle et le décor lui paraissait familier.

- C'est une blague cosmique. Putain... on est en quelle année ? marmonna-t-elle en fouillant dans ses poches.

Elle trouva un portefeuille dans l'intérieur de sa veste et l'ouvrit fébrilement. Elle en tira un permis de conduire et avala de travers. Il était indiqué qu'elle était bien Hermione Granger, de nationalité anglaise, mais née en 1954.

- Nous sommes en 1983, fit une voix derrière elle.

Hermione se retourna d'un bloc et faisait face à Regina qui la regardait, accoudée contre le chambranle de la porte, les bras croisés sous sa poitrine. La maire se décolla d'un coup de rein et s'avança vers la jeune femme pour lui prendre sa pièce d'identité.

- Anglaise, comme je l'avais deviné à votre accent. Vous avez une carte verte ? s'enquit la reine.

Hermione fronça les sourcils et farfouilla rapidement dans son portefeuille pour sortir le précieux sésame.

- Parfait, notre shérif n'aura pas à vous enfermer en cellule. Il y a plus accueillant comme endroit en ville.

- Vous pouvez m'emmener là où vous m'avez trouvée ? demanda la Source à brûle-pourpoint.

- La réputation des Anglais est surfaite. Je les croyais d'une politesse à toute épreuve, renifla la souveraine.

- S'il vous plait, Madame Mills, ajouta rapidement Hermione.

Regina plongea son regard dans les yeux noisette et finit par acquiescer.

- Le temps de prendre mes clés et nous partons.


Les bois de Storybrooke avaient quelque chose d'inquiétant cette nuit-là, aussi Regina avait jugé plus prudent de laisser les phares de sa Mercedes allumés. La maire n'avait jamais eu peur des bruits et des ombres des forêts mais, privée de ses pouvoirs magiques, elle sentait une légère tension l'habiter.

Adossée contre la portière, elle observait Hermione Granger qui marchait sur la route, l'air soucieux, un pas après l'autre, les yeux rivés sur le ciel étoilé. Regina ne savait pas ce que la jeune femme cherchait, et elle sentait l'agacement poindre.

« Si ça se trouve, ce n'est qu'une folle… Je devrais la confier à l'asile, Belle aurait une compagne de cellule. » songea la reine en se redressant.

Hermione s'était arrêtée pour se mettre à genoux sur le bitume qu'elle humait et la reine afficha une mine dégoutée.

- Vous avez besoin d'aide ? proposa-t-elle doucereusement.

- Ca ira, répondit la brune d'un ton absent en se remettant sur pied.

La jeune femme tourna les talons et marcha à vive allure en direction de la limite de la ville. La maire fronça les sourcils, perplexe, alors que l'Anglaise s'arrêtait à l'endroit où la barrière était dressée. Elle leva la main et sembla caresser la protection magique.

« Finalement, elle n'est pas que folle… » considéra Regina. « Mais qui est-elle ? Et que vient-elle faire ici ? »

Hermione secoua la tête et, après un haussement d'épaules, revint le pas lourd vers la voiture.

- Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? demanda sèchement la maire.

- Non, avoua la brunette, une lueur triste dans le regard.

- Je vais vous déposer chez Granny. Vous avez de quoi vous payer une chambre ?

L'Anglaise fouilla dans son portefeuille et, après avoir acquiescé, grimpa dans la voiture.

- Je vous remercie pour votre aide, Madame le Maire, fit la jeune femme en bouclant sa ceinture.

- J'aurais pu faire plus si seulement vous m'aviez indiqué ce que vous désiriez trouver.

- Je n'en sais rien, mais quoi que ce soit, ce n'est pas ici… soupira Hermione en s'accoudant sur la portière, son regard se perdant sur l'horizon invisible dans le noir.

- Votre comportement est plutôt étrange, insista la reine, concentrée sur la route. On pourrait penser que vous êtes folle.

La jeune femme se raidit brusquement et ses mâchoires se contractèrent.

- Je vous assure qu'il n'en est rien, siffla-t-elle.

Regina haussa un sourcil, peu impressionnée par l'attitude hostile de l'étrangère.

- Des ennuis avec certains services hospitaliers ? susurra la reine, prenant un plaisir évident à remuer le couteau dans la plaie qu'elle venait de gratter.

Hermione croisa les bras sous sa poitrine et s'enferma dans un profond mutisme. La reine jeta un rapide regard à cette femme agaçante. Heureusement pour elle, elle avait une autre carte à jouer, la brunette ayant parlé dans son sommeil.

- Qui est Aliénor ? s'enquit la maire en ralentissant à l'entrée de la ville.

Le visage de la brune se décomposa et une larme roula sur sa joue. Regina ressentit la peine de la jeune femme. La douleur qu'elle voyait dans les prunelles noisettes était vive, intense et la maire se souvint avoir éprouvé la même à la perte de Daniel.

- Vous devriez aller la retrouver, fit doucement la reine en s'arrêtant devant chez Granny.

- J'aimerais, mais elle est morte, souffla l'Anglaise en défaisant sa ceinture. Merci pour la promenade. Bonne nuit, Madame Mills.

Hermione sortit de la Mercedes et en claqua la portière. Une fois la stupeur passée, la souveraine se pencha et ouvrit la fenêtre côté passager.

- Regina. Appelez-moi Regina, lança-t-elle à la jeune femme qui poussait la porte de l'hôtel.

La brunette se tourna et eut un pauvre sourire.

- Moi, c'est Hermione. A bientôt, Regina.


Le jour était levé depuis quelques heures quand Hermione sortit des mines désaffectées de Storybrooke, les cheveux pleins de poussière et de terre fraiche. Une fois à l'air libre, elle essuya son front sur sa manche de chemise et s'assit sur un rocher pour reprendre son souffle. N'arrivant pas à dormir, elle avait décidé de poursuivre sa fouille de la ville, à la recherche d'une explication. Et ses pas l'avaient tout naturellement conduite à cet endroit particulier, un lieu qui portait quelques restes de magie pour qui savait la repérer. Mais rien qu'elle pouvait utiliser pour retourner dans son monde. Frustrée, elle se mordit la lèvre inférieure. Aliénor était-elle vraiment morte ou avait-elle été expulsée dans un monde parallèle, comme elle ? D'ailleurs, sa terre existait-elle toujours ? Elle secoua la tête, réaliste. L'explosion du soleil avait dû détruire toute trace d'existence, plongeant le monde dans un hiver sans fin. Non, si Aliénor était encore en vie (et elle priait au fond d'elle-même pour que ce soit le cas et que Vivianne n'ait pas eu cette chance), c'était ailleurs. Et pour mener ses recherches à bien, Hermione devait trouver un moyen de voyager entre les mondes parallèles.

Elle se leva et sortit de sa poche arrière le plan de la ville et de ses environs qu'elle avait trouvé sur le comptoir de chez Granny. Elle le déplia sur le rocher et suivit une route de l'index.

- Le puits aux souhaits... murmura-t-elle avant de ranger la carte et de se mettre en route.

Elle devait trouver de la magie pour déchirer les barrières entre les univers parallèles. Une grosse quantité de magie.


Regina conduisait depuis des heures dans les rues de sa ville et n'avait toujours pas réussi à mettre la main sur la nouvelle venue.

- Où est-elle passée ? Storybrooke n'est pourtant pas bien grand... marmonna la maire, furieuse.

Cette jeune femme était un mystère qu'elle devait percer, elle en éprouvait le besoin irrésistible.

- Quand j'aurai mis la main sur elle, je ne la lâcherai plus, se promit la reine en prenant la direction du cimetière.

Elle gara sa Mercedes sur le parking et marcha d'un pas rapide en direction des premières tombes. Aussitôt, elle remarqua une silhouette qui se dirigeait vers son caveau. Une alarme s'allumant dans son esprit, Regina se mit à courir, son coeur battant à tout rompre. Elle s'approchait d'Hermione qui était plantée en haut des marches, observant avec attention la porte défraichie de la crypte. Regina l'attrapa par l'épaule et la plaqua contre une colonne en pierre avant que la jeune femme ait le temps de pousser un des battants.

- Que faites-vous ici ? siffla la méchante reine.

Le regard furieux de la maire fit déglutir l'Anglaise qui leva les mains en signe de reddition.

- Je... je me promène...

- Foutaises ! cracha Regina en appuyant son avant-bras sur la gorge de la brunette.

- Je ne voulais pas vous offenser, balbutia Hermione. Je vous l'assure.

- Ne vous approchez plus jamais de cette crypte ou vous en paierez les conséquences.

La jeune femme acquiesça et Regina relâcha la pression sur sa gorge. Elle posa sa main sur celle de la maire et eut un regard contrit.

- Je suis vraiment désolée, fit doucement l'Anglaise.

La reine sentit toute colère la quitter, comme chassée par une brise légère. Elle se sentait calme, détendue, envahie d'une douce quiétude et d'un sentiment de paix qu'elle n'avait jamais connu. Fronçant les sourcils, elle se dégagea du toucher de la brunette et sa rage et sa frustration semblèrent revenir en elle lentement, rampant à la surface de son âme.

- Qui êtes-vous ? demanda Regina en reculant, sa main serrée contre sa poitrine.

- Je n'en ai pas la moindre idée, avoua Hermione en fourrant ses mains dans ses poches.

Elle tourna les talons et s'éloigna sous le regard inquisiteur de la maire. Dès que la jeune femme eut disparu de son champs de vision Regina inspira profondément. Elle devait se débarrasser de cette inconnue. Sa présence en ville n'amènerait rien de bon pour sa malédiction.

- Ce soir, elle ne sera plus qu'un mauvais souvenir.


Hermione marchait à vive allure, le regard rivé sur le trottoir. Elle n'avait pas menti à Regina Mills. Elle n'avait aucune idée de qui elle était dans ce monde. Elle avait toujours ses pouvoirs magiques, de cela elle était certaine. Mais la magie était différente ici et elle se sentait plutôt faible. Un temps d'adaptation serait nécessaire pour qu'elle récupère la parfaite maîtrise de sa magie. Enfin, si elle avait toujours ses pouvoirs démentiels. Car était-elle toujours la Source dans cet univers ou seulement une simple sorcière ? Et pourquoi se retrouvait-elle ici, dans un monde tiré d'une série télé vieille de plusieurs centaines d'années ? Etait-ce une coïncidence ou avait-elle un rôle défini dans la malédiction de la Méchante Reine ?

Ses pas la conduisirent vers le dernier endroit qu'elle voulait visiter : la bibliothèque condamnée. Elle se planta devant la porte et, après s'être assurée que personne ne faisait attention à elle, elle déverrouilla magiquement la poignée et se glissa dans la vaste pièce.

Elle commença à fouiller les rayonnages à la recherche de livres qui pourraient l'aider. Mais elle dut se rendre à l'évidence au bout d'une heure : il n'y avait à priori rien sur les voyages entre les mondes parallèles. Elle souffla son agacement et passa une main dans ses cheveux. Il lui restait une dernière carte à jouer. Elle regarda autour d'elle, essayant de se rappeler de l'épisode où la blonde (comment s'appelait-elle déjà ?) prenait un ascenseur pour affronter un dragon. Elle se mit à sonder tous les murs, tendant l'oreille pour déceler la cachette de la cage qui l'amènerait face à l'ancienne amie de la Méchante Reine.

Elle finit par trouver le pan en question et activa les rouages libérant la cage dans laquelle elle grimpa. Elle claqua des doigts et la descente, vertigineuse, commença. Hermione sentit une fébrilité la gagner et elle essuya ses mains moites sur son pantalon. Allait-elle enfin trouver les réponses à ses questions ?

L'ascenseur s'immobilisa dans un bruit sourd qui résonna contre les murs de pierre. L'ancienne Gryffondor releva la grille et, après avoir lancé un rapide lumos, s'enfonça dans la caverne. A quelques pas d'elle, un immense dragon était vautré sur le sol et ronflait doucement.

- Maléfique ? appela-t-elle doucement.

Le reptile ouvrit paresseusement un œil avant de relever la tête. Il déplia son corps et de la fumée lui sortit des naseaux.

"Je vous salue, Origine de toutes magies..."

Une voix grave et rauque retentit dans l'esprit de la brune et les épaules de cette dernière s'affaissèrent.

"Et merde", soupira la brune, "j'suis même pas en train de faire un cauchemar..."

Elle secoua la tête avant de reprendre.

- Comment puis-je être la Source sur cette terre ?

Le dragon haussa un de ses sourcils et sourit, dévoilant ses canines aiguisées.

"Votre naissance dans l'autre monde a eu des répercussions sur tous les plans parallèles, ma Source."

- Mon terre d'origine existe-t-il toujours ? interrogea Hermione.

"Ce n'est qu'un astre sans vie humaine, peuplé de démons, je suis navrée."

- Comment suis-je arrivée ici ?

"Vous avez été aspirée par une déchirure temporelle et la magie de la malédiction de cette garce de Regina a été comme un aimant qui vous a attirée à Storybrooke."

- Je suis donc coincée ici ?

"Je le crains, ma Source".

- Donc si je comprends bien, commença la brune en se grattant l'arrière du crâne, je suis passée de la légende des Chevaliers de la Table Ronde aux contes de Perrault... Je vais jamais m'en sortir, soupira-t-elle.

"Méfiez-vous de Regina, Origine de toutes magies. Si elle découvre votre véritable nature, elle cherchera à vous utiliser."

"Je te promets de me tenir loin d'elle.", lui sourit Hermione. En attendant, y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ?"

"Rien. J'aurai ma revanche bien assez tôt." bailla le dragon avant de se rallonger et de fermer les yeux.

La Source regarda la créature fantastique s'assoupir, et crut même deviner un sourire sur son museau.

"Appelle-moi si tu changes d'avis...", lui dit-elle avant de reprendre le chemin de la surface.

L'air frais sur son visage lui fit le plus grand bien. Hermione prit la direction de chez Granny, plongée dans ses pensées. Elle était coincée dans une ville maudite pour les trente prochaines années et le seul avantage qu'elle avait sur les habitants était qu'elle avait consciente de son état grâce à Rose qui l'avait tannée en 2011 pour regarder cette série.

Hermione souffla et secoua la tête. Si le rêve que lui avait fait vivre la Source lui avait appris quelque chose, c'était bien de ne pas changer l'avenir. Aussi, elle se promit de se tenir à carreau les prochaines décennies. En revanche, quand la fille du couple princier viendrait rompre la malédiction, elle prendrait ses cliques et ses claques et partirait à la recherche d'Aliénor.

"Ne serait-ce que pour lui donner une sépulture décente..." pensa-t-elle le coeur serré, une boule se formant dans sa gorge.

Elle essuya de sa manche les larmes qui perlaient et poursuivit sa route d'un pas plus rapide. Elle n'était qu'à trois mètres du diner quand elle remarqua une Mercedes noire garée devant la devanture.

- Merde... marmonna Hermione.

Elle devinait aisément que Regina ne venait pas lui proposer de boire un café. La reine était quelqu'un de particulièrement intelligent et perspicace, aussi la Source jugea plus prudent de remettre leur confrontation à plus tard. Elle rebroussa chemin et alla se perdre dans les rues peu animées de la ville côtière. Sa promenade la conduisit jusqu'à une petite église qui jouxtait un couvent.

Hermione n'avait jamais été très branchée religion (trop cartésienne dans sa jeunesse et après... et bien, elle n'allait pas se prier elle-même) mais elle se dit qu'un moment de réflexion au calme ne pouvait pas lui faire de mal.

La fraîcheur des lieux la saisit à peine était-elle entrée. Elle s'installa sur le banc le plus au fond et le trouva aussitôt inconfortable. Comment les gens pouvaient-ils y rester toutes les semaines plus d'une heure ? Elle croisa ses bras sous sa poitrine et ferma les yeux, se délectant du silence et de la quiétude de l'endroit.

- Bonjour mon enfant, fit une voix douce.

Hermione sursauta et ouvrit brusquement les yeux alors qu'une femme sans âge venait s'asseoir à côté d'elle. La bonne sœur pouvait avoir trente ou cinquante ans, la Source était incapable de le dire.

- Vous êtes nouvelle en ville ? s'enquit la nonne.

- Oui, Hermione Granger, enchantée, fit la brune.

- Je suis la mère supérieure, sourit doucement la religieuse.

Elle pencha légèrement la tête et une mèche de cheveux frisés s'échappa de son voile.

- Je vous sens troublée, mon enfant. Vous voulez en parler ?

- Non, merci. J'aime trouver seule les réponses à mes soucis. Mais c'est aimable à vous de l'avoir proposé.

- Si vous changez d'avis, Miss Granger, vous trouverez toujours en ces lieux une oreille attentive. Vous comptez rester en ville quelques temps ?

La Source haussa les épaules. De toute façon, elle n'avait pas trop le choix.

- Je cherche un logement mais je crains que le marché immobilier soit un peu saturé.

- Demandez donc à… Monsieur Gold, il est le plus à même à vous renseigner.

- Merci. Où puis-je trouver ce Monsieur Gold ?

- A la sortie du centre-ville, une des dernières boutiques. A quelques rues de la mairie.

Hermione hocha la tête, se leva et prit la direction de la sortie de l'église. Elle déposa une pièce dans le tronc et sourit à la mère supérieure.

- Pour vos bonnes œuvres.

- J'espère vous revoir bientôt, Miss Granger. Que Dieu vous garde.

- Ouais, vous aussi, ou un truc du style, balbutia la brune en sortant.

Une fois sur le parvis de l'église, Hermione se gratta la nuque. Il y avait quelque chose en ville, dans l'atmosphère, qui la gênait, mais elle ne savait dire quoi.

« Sûrement la magie de la malédiction… » songea-t-elle sans trop y croire.

Elle fourra ses mains dans ses poches et prit le chemin que lui avait indiqué la Fée Bleue. Elle frissonna d'anticipation. Plus elle se dirigeait vers la boutique du prêteur, plus son malaise grandissait. Elle n'avait pas hâte de rencontrer le Ténébreux.


La suite la semaine prochaine !

En espérant que ça vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser une petite review !

Gros bisous, très bon réveillon de la Saint Sylvestre et à l'année prochaine !

Sygui et Link9