PAIRING : Ziall Moran

RAITING : M

NOTE DE MOI : Je suis vraiment désolée s'il reste des fautes, ou si des phrases sont mal tournées. De même si quelque chose ne va pas bien, j'ai fait du mieux que j'ai pu mais le mieux n'est pas toujours suffisant. Cet OS a été corrigé par AudreyMouchel (sur Twitter) et Choupiboy (ici). J'espère que cet OS vous plaira.


2025-2030

Niall avait toujours su que ce jour arriverait. Ce jour où les guerres reprendraient et que Zayn serait envoyé au front, mais jamais il n'avait pensé que ce serait aussi dur de le voir partir.

Ça avait débuté vers 2020. La crise économique qui sévissait depuis déjà plusieurs années n'avait fait que s'intensifier, malgré tous les efforts des hommes politiques pour rectifier le tir. Des groupes extrémistes avaient donc pensé qu'il fallait sortir de l'Europe, puis de l'ONU. Certains pays s'étaient opposés farouchement à ça. Si ce n'était pas les chefs d'état qui se retrouvaient en guerre face au peuple, c'était le contraire. L'un ou l'autre voulait toujours sortir de l'alliance que formaient les pays entre eux. Après les guerres civiles, certains pays décidèrent de vraiment sortir de cette union. C'était principalement les pays de l'Est, tels que la Russie, la République Tchèque...A partir de là, tout est allé trop vite pour que les gens puissent comprendre ce qu'il se passait, mais la France se retrouva alliée avec le Japon, les pays frontaliers et les Etats-Unis, tandis que la Russie avait fait alliance avec la Chine et tous les pays de l'Est souhaitant se joindre à leur cause. Il y avait donc l'Union, et l'Indépendance. L'Afrique et l'Amérique du Sud étaient restées neutres, craignant de se prendre une bombe atomique sur la tête.

Malgré cette guerre qui avait commencée en 2025, personne n'avait encore lancé de bombe sur la tête des autres. Même si les deux clans ne s'entendaient pas, ils ne voulaient pas exterminer un peuple d'une façon aussi radicale, et ils savaient bien que les radiations ne se limiteraient pas au pays bombardé. Non, ils seraient touchés eux aussi. Alors pour contrer cet handicap volontaire, ils avaient tout misé sur les armes, les armes biochimiques et les animaux créés de toutes parts par les humains.

Les armes biochimiques, et les animaux électriquement conçus étaient plus du ressort de l'Indépendance. Les armes, et les moyens de protections avaient surtout été développés par l'Union. Avec le temps, les villes de l'Union furent recouvertes d'un dôme de protection, et la vie avait repris son cours à peu près normalement. Seuls les émissions télévisées, et les appels à la guerre continuaient de se faire ressentir.

Mais à ce stade de l'histoire, la vie de Niall avait déjà basculé. Dès le début de cette guerre, son compagnon, Zayn avait été envoyé à la guerre. Le jour de la séparation avait été le plus dur et le plus déchirant de toute leur vie. Zayn avait été mobilisé une semaine après le début de la guerre. Niall avait tenté par tous les moyens de le convaincre de ne pas y aller, de fuir et de ne pas aller à cette guerre, mais c'était l'amour qui le faisait parler. Au fond de lui, il se disait qu'il devait y aller, défendre leur nation était ce qu'il y avait de plus important. Zayn n'était pas encore parti qu'il avait déjà peur pour sa vie.

Tous les militaires de carrière avaient été mobilisés sur les différents fronts. Russie, Ukraine, Chine... Peut importe leur destination, ils avaient tous rendez-vous au même endroit, et la situation était la même dans tous les pays.

Niall pouvait voir autour d'eux des femmes enlacer leurs maris, des enfants trop petits pour comprendre ce qu'il se passait, et d'autres trop grands pour montrer à quel point le départ de leur père les attristait. Niall, lui se contentait de serrer Zayn dans ses bras. Il le serrait du plus fort qu'il pouvait, comme pour essayer de le fondre en lui, pour qu'ils ne soient plus qu'une seule et même personne. Ils n'échangèrent pas un mot jusqu'à ce que Zayn soit obligé de le laisser. Alors, il se détachèrent.

"Tu me promets de rester en vie, le supplia Niall.

- Niall...

- Promets !

- Je te le promets."

Puis ils s'embrassèrent une dernière fois avant longtemps. La passion des premières années s'étaient un peu calmée, mais l'amour qu'ils ressentaient l'un pour l'autre était toujours aussi fort. Niall essaya de faire passer tout son amour dans ce baiser. L'appel retenti à nouveau dans l'aéroport, et Zayn fût obligé de quitter Niall.

L'irlandais le regarda partir, si beau et fier dans sa tenue militaire. Il plaqua sa main sur sa bouche pour essayer de calmer les cris qui voulaient sortir de sa bouche. Les larmes menaçaient de couler depuis plusieurs minutes déjà. Dans l'aéroport, le conjoint de chaque militaire retenait ses larmes de la façon qu'il pouvait. Après un dernier salut de Zayn, avant d'entrer dans l'avion, Niall laissa une larme rouler le long de sa joue. La porte se ferma derrière les militaires, et toutes les familles restèrent encore le temps de voir l'avion décoller. Peut-être y avait-il encore une chance que les soldats restent ici... Mais l'avion décolla dans un vacarme assourdissant, et disparu dans le ciel. Niall resta encore, jusqu'à ce qu'il soit le seul dans l'aéroport. Puis il se décida enfin à prendre le chemin du retour. Il ne voulait pas rentrer chez lui. L'absence de Zayn serait encore plus marquée. Il savait que ses chaussettes traînaient encore sur la table, que le livre qu'il avait commencé était posé sur la table du salon, que le tableau qui était au dessus du canapé avait été choisi par lui. Non, Niall ne voulait vraiment pas rentrer chez lui, alors que tant de choses lui rappelaient son amant.

Il resta à errer dans Londres pendant un long moment, avant de prendre la direction de l'appartement de son meilleur ami, Liam. Liam lui était toujours de bons conseils, et surtout, il saurait lui changer les idées. Il en avait bien besoin.

Liam lui ouvrit la porte directement. Il avait les cheveux en pagaille, et était en boxer. C'est vrai qu'il était encore tôt. Niall avait perdu toute notion du temps, mais Zayn était parti à quatre heure du matin. Il était presque six heure maintenant.

"Oh ! Pardon, je suis désolé... Je... Pensais qu'il était plus tard que ça.

- Toi, ça ne va pas. Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Liam en le laissant entrer.

- Zayn est parti... "

Les larmes pointèrent le bout de leur nez dans les yeux de Niall

"Woh, allez, fit le brun. Ça va aller tu sais. Il va revenir.

- Mais dans combien de temps ? Et puis comment tu sais qu'il va revenir ? Tu as bien vu ce qu'ils ont construit ? Comment il va faire ? Et si jamais il tombait malade ? Et si... Et si il se blessait ? Et si...

- Niall... Niall, tenta Liam une nouvelle fois. Niall ! Zayn va revenir, d'accord ? Il va s'en sortir, alors arrête de douter et aies un peu confiance en lui. Ok ?"

Niall acquiesça, les yeux pleins de larmes. Même s'il essayait de croire les paroles de son ami, il y avait toujours ce doute, et cette crainte de le perdre. Et puis cette absence. Il n'était parti que depuis quelques heures, et il sentait déjà ce vide en lui. Plusieurs fois, il s'était dit que Zayn et lui devaient être plus indépendants, mais jamais ils n'avaient réussi. Ils avaient trop besoin de l'autre pour tenir, que quand l'un partait pour quelques jours, ils étaient encore plus soudés quand il revenait. Niall comprenait maintenant qu'ils auraient dû faire plus d'efforts. La douleur qu'il ressentait à cet instant, cette solitude, cette peur et cette tristesse lui prouvaient à quel point ils avaient eu tord de vivre ainsi.

Liam le laissa dans ses pensées le temps qu'il aille se faire un café, histoire de se réveiller. Il revint avec deux tasses. Il y en avait une pour Niall qui semblait prêt à lâcher prise à chaque instant. Liam était tout de même confiant. Il savait que son ami était plus fort qu'il n'en laissait paraître. Il finirait pour remonter la pente, et vivre avec l'absence de Zayn. La seule question, c'était quand ? Quand se déciderait-il à vivre et à ne pas ruminer des souvenirs du passé ? Il était encore trop tôt pour le savoir, et trop tôt pour le brusquer.

Liam alluma la télévision, et mit un film. Il ne servait à rien de regarder les informations. C'étaient les mêmes depuis plusieurs mois déjà. Entre chaque nouveau chiffre de mort, et d'armes balancées sur les tropes, il y avait des pubs enjoignant la population à se battre pour leur nation et leurs idéaux. Même si l'on était loin des idées de deux premières guerres mondiales avec l'endoctrinement, et la propagande, on sentait une volonté de la part de l'état de ne montrer que les bonnes choses de la guerre. Ainsi, les choses les plus choquantes étaient passées sous silence, mais de façon tellement discrète que peu de gens avait l'impression de ne connaître qu'une partie de la vérité. Les journalistes savaient ce qu'il se passait réellement, et encore, cela dépendait de la catégorie à laquelle il appartenait. La presse papier avait une idée des chiffres, les présentateurs à la télévision ne faisaient que répéter ce qu'on leur disait.

Non, regarder les informations n'étaient pas une bonne idée, surtout avec Niall à ses côtés. Il mit une source sûre : "Avengers". Niall était un grand fan de ce film, et il avait la particularité de le faire rire à chaque fois, peu importe le nombre de fois qu'il l'avait vu. Bon, il avait maintenant dix ans comme film, et il commençait à dater, mais il passait encore bien, et les effets spéciaux n'étaient pas trop décalés. Après avoir regardé le premier Avengers, les deux amis ont regardé toute la série des films Marvel. Une belle journée cinéma, ce qui arrangea Niall qui pendant ce temps là, n'eut pas à penser.

Mais il ne pouvait pas rester indéfiniment chez Liam, et il fallait qu'il rentre chez lui, ce qu'il fit dès le lendemain matin.

Quand il passa la porte de leur appartement, la tristesse que Niall contenait depuis la veille ressorti, encore plus puissante. Niall s'était effondré devant la porte. Il enserrait ses genoux de ses bras, et avait la tête qui retombait. Les larmes glissaient silencieusement sur ses joues. Inévitablement, des sanglots le secouèrent, puis il commença à gémir sa douleur, à défaut de pouvoir la crier. Son cœur le faisait tellement souffrir. C'est comme si on venait de le poignarder, et qu'au lieu de mourir de cette lame, elle restait plantée dans son cœur, et que quelqu'un s'amusait à venir la tourner. Niall se laissa glisser et s'entoura de ses bras, comme pour se protéger.

Quand il se releva finalement, son corps était endoloris d'avoir été à même le sol pendant de longues heures. Avec peine, Niall réussit à se porter jusque sur leur lit. Il avait dans l'espoir de dormir, mais malgré sa fatigue, le sommeil le fuyait, alors ses pensées se tournaient automatiquement vers Zayn. Zayn, encore Zayn et toujours Zayn. Il était le centre de son monde. Et s'il venait à tomber, alors il tomberait avec lui.

Les jours passèrent, puis les nuits. Les mois suivirent. Au bout d'un an, Niall avait commencé à survivre. Durant ce temps, il avait reçu aucune nouvelle de son bien aimé, et s'il arrivait maintenant à marcher, manger et respirer sans lui, cette absence le faisait toujours autant souffrir. Il savait que cette guerre ne serait pas simple, ni courte. Il ne fallait pas se leurrer. Une guerre n'est jamais courte. Des mois, voir des années, et cette guerre ci semblait bien partie pour des années.

Niall pouvait regarder les informations sans fondre en larme, et il ne s'en privait plus. Il cherchait même à en savoir le plus possible. Ces nouvelles le faisaient souffrir, car au fond de lui, il avait toujours ce doute. Est-ce que Zayn est mort ? Il parlait de temps en temps avec Josh, le mari d'Eleanor. Elle aussi était partie à la guerre, et au contraire de Niall, il recevait régulièrement des nouvelles de son épouse. Plus le temps passait, et plus Niall se disait que son amour était mort dans un coin reculé du monde. Quand ces pensées se mettaient à assaillir son esprit, sa respiration se coupait, et il se retrouvait dans l'incapacité de parler, de penser... Il devenait un corps vide de toute sensations. Mais au bout de quelques jours, il se ressaisissait.

En 2026, l'Etat se mit à recruter des infirmiers, et des informateurs. Que les volontaires soient compétents ou pas, tout le monde était le bienvenu et apprenait sur le tas. Niall n'en pouvait plus de ne rien savoir. Malgré ses recherches, personne n'était en mesure de lui apprendre ce qu'il voulait, c'est-à-dire, avoir une liste de tous les blessés et morts que cette guerre avait déjà causés. Alors Niall prit à peine le temps de réfléchir avant d'aller s'engager. Peu importait le rôle qu'il tenait dans cette guerre. Il ne pouvait plus rester loin. Il ne pouvait plus vivre dans cette bulle de sécurité que l'Etat avait mis autour des habitants. Il étouffait.

Niall se retrouva infirmier en Hongrie. Il ne connaissait rien à la médecine, mis à part ce qu'il avait vu dans les séries télévisées. Mais là bas, ils n'avaient que le stricte nécessaire pour soigner les blessés. De la pénicilline, de la Bétadine, des compresses et du fils. Ils n'avaient même pas assez de tentes et de lits pour tous les blessés. C'était l'horreur.

Rapidement, Niall apprit ce qu'il fallait pour soigner les gens, grâce à une véritable infirmière nommée Danielle. Ils se lièrent d'amitié, et s'épaulaient en cas de coups dur, ce qui arrivait plus souvent que l'on pourrait penser. Avec sa nouvelle fonction, Niall avait beaucoup moins de temps pour penser à Zayn, mais quand ses pensées s'aventuraient vers lui, il était encore plus détruit qu'avant de s'enrôler. Dans ces moments là, il était heureux d'avoir Danielle pour le faire tenir debout, et l'obliger à aller travailler. Niall aidait aussi son amie du mieux qu'il pouvait, mais elle semblait plus forte que lui, même si elle lui assurait le contraire. Danielle n'avait plus rien à perdre quand elle s'était engagée. Ses parents étaient morts il y a des années, et sa sœur ne lui parlait plus depuis que Danielle avait abandonné sa carrière de danseuse pour se consacrer à sauver des gens. Plus personne ne l'attendait dans le monde des vivants, alors que Niall, lui, avait une famille qui comptait sur lui, des amis... Il était aimé et attendu, et partir à la guerre comme ça, alors que tout le monde le retenait, demandait plus de courage.

Les blessés défilaient sous les yeux de Niall sans qu'il ne puisse les aider la plupart du temps. Certains souffraient de maladies contre laquelle il ne pouvait rien. Les protections que l'armée donnait à ses soldats semblaient ne pas être efficaces face aux armes créées par l'Indépendance. A ce rythme là, l'Union allait perdre... Pourtant, dans toutes les histoires, se sont les gentils qui gagnent... Par curiosité, mais surtout pour comprendre ce qu'il se passait, Niall commença à se plonger dans les livres de médecine, d'électronique, de chimie. Il lisait tout ce qui concernait cette guerre. Manuel de survie, tactiques de guerre de l'Antiquité à maintenant, livres de Science-fiction. Niall assimilait les données, et notait tout ce qui semblait important dans des carnets.

Danielle ignorait comment il faisait pour tenir. Il faisait des journées de vingt heures. Les bons jours, il dormait ses quatre heures d'affilées, mais généralement, il était assailli de cauchemars à propos de Zayn. Il le voyait mourir sous ses yeux, toujours de manière différente. Et si ce n'était pas les cauchemars qui l'empêchaient de dormir, les bruits du front, ou des blessés réclamaient son attention. Et malgré ça, Niall restait gentil avec tout le monde. Peut importait son degré de fatigue, rien ne le faisait tomber.

Quand il eut assimilé tout ce qu'il pouvait, il commença à construire des plans de machines, des armures, de nouvelles tactiques de guerre.

En 2028, Niall avait planifié des centaines de tactiques de guerre, et d'armes de défense. En jouant des coudes, et en travaillant ses relations, il réussit à voir le général. Il lui exposa son travail, en lui expliquant tous les détails, et toutes les subtilités de chacune de ses inventions. Certaines de ses formations de guerre furent adoptées directement, et d'autres furent remaniées. Rien qu'avec ça, l'armée sauva des centaines de vie, et gagna des kilomètres entiers. Les gens commencèrent à parler de cet infirmier qui avait proposé des dizaines de formations, et le nom de Horan commença à résonner dans l'esprit de chacun. Puis quand sa réputation de tacticien hors pair fût sûre, Niall joua à nouveau de ses relations pour montrer ses armures aux armateurs.

"Que voulez-vous Mr Horan ? demanda Philip Jones, un des hommes les plus puissants en ce qui concerne les armes et les protections de l'Union.

- Monsieur, j'ai des plans qui, je pense, pourraient vous intéresser.

- Je peux vous appeler Niall ? Niall, reprit-il après avoir eu l'approbation du blond, vous êtes tacticien. Vous pouvez être très doué dans une discipline, mais ne pensez pas que vous pouvez devenir un génie des armes.

- Je vais vous raconter une histoire monsieur. Bien avant la guerre, j'ai fait des études de musique. Je pensais musique, mais j'ai été refusé à un concours de chant. A ce moment là, j'ai cru que ma vie allait s'arrêter. La musique était toute ma vie, voyez vous. Mais j'ai remonté la pente. J'ai fait des études de lettres pour devenir professeur de français. Lors de cette guerre, j'ai été infirmier. Il n'y a aucun rapport entre tous ces métiers. J'ai vite appris comment faire, et j'ai excellé dans ce domaine. Puis je n'ai plus supporté de n'être que infirmier. Voir des gens mourir sous mes yeux alors que j'essayais par tous les moyens de les soigner me rendait fou. Je ne comprenais pas, et Monsieur, je déteste ne pas comprendre. Alors j'ai étudié, jusqu'à ne plus dormir. J'ai réussi à présenter mes plans au général en 2026, et si ils sont été acceptés, c'est parce qu'ils sont logiques. Il y a de la logique dans tout. Le monde est logique. Je suis infirmier, je sais ce qui tue vos soldats parce que vos protections ne sont pas construites pour ce type d'armes. Vous avez réussi à bloquer la Peste Bleue grâce à des masques, mais pour le Rhume Biocardiaque, vous n'avez rien contre puisque ce virus ne s'attaque pas directement au soldat. Il s'incruste sur leurs armures, et attend jusqu'à ce qu'ils les retirent. A ce moment là, vos hommes sont touchés, et aucun n'en réchappe pour la seule raison que personne ne peut soigner un cœur enrhumé.

- Très bien. Que proposez-vous ? le questionna Jones, maintenant convaincu.

- Etudiez ces plans, ordonna Niall en dépliant ses plans. Modifiez ce qui vous semble incorrect. "

Phillip Jones regarda attentivement les modèles d'armures, et de protections que Niall avait mis au point. Il fût forcé de reconnaître qu'il y avait de bonnes idées, et que la plupart n'avait jamais été pensées, d'autant plus qu'elles étaient simples à mettre en place. Jones prit les plans et les confia à ses employés qui se chargèrent de faire les dernières modifications pour que les armures puissent être produites en masse.

Un an plus tard, les armes que Niall avaient inventées étaient réparties dans tous les pays de l'Union, et l'on commençait à voir la fin de cette guerre. A l'infirmerie, les soldats arrivaient de moins en moins souvent. Les quelques uns qui arrivaient jusque sur les lits de Niall et Danielle ne souffraient plus de maladies incurables, et ils avaient des blessures par balles, dont tout le monde en ressortait maintenant. Même une balle en plein cœur était soignable. La guerre avait bien ses bons côtés. La médecine avait de nouveau fait un bon en avant. Chaque soldat louait les armures NH2, et remerciaient le "putain de génie" qui a eu l'idée de la tactique Tortue Armée. Niall, loin de se sentir fier de ces inventions, commençaient à sentir le contre coup de ces années de guerre. La pression retombait doucement au fur et à mesure que les conflits reculaient, et il avait maintenant le temps de penser.

Ces trois années de guerre l'avaient exténué, et l'absence de Zayn se faisait encore plus marquée. Il n'y avait plus personne autour de lui, à part Danielle, mais même elle ne pouvait plus rien pour l'aider à sortir de la dépression dans laquelle il tombait. Il se sentait vide, si vide.

La guerre se termina le 30 octobre 2030, et Niall pu rentrer chez lui. Quand il retourna en ville, il eu l'impression que rien n'avait changé. Il n'y avait aucun signe de la guerre dans les rues ou dans les regards des gens. Ce n'était pas normal. Liam avait prit soin de l'appartement de son ami, et quand il arriva chez lui, il eu le plaisir de voir sa maison propre, et d'avoir le frigo rempli. Il eu un petit sourire à la vue de cette attention, mais il ne resta pas bien longtemps sur son visage. Niall ressentit à nouveau l'absence de son amour, qui était mort maintenant. Sinon, comment expliquer son absence de nouvelles ? Cinq longues années sans le voir, et chaque nuit, il le voyait mourir, encore, et encore. Niall s'allongea sur le lit, avant de vite en ressortir. C'était trop mou. Tout était trop confortable. Niall réussit à se traîner jusque dans le salon, et s'allongea au milieu de la pièce. Le parquet était déjà trop confortable par rapport à ces dernières années.

Niall ne savait pas comment avaient vécu les soldats, mais il se dit que les infirmiers avaient dû avoir le même confort au niveau des lits. Dormir sur des planches de bois, légèrement surélevée du sol. Niall avait tout de même une place dans la tente des blessés.

Le blond regardait le plafond. Blanc comme la neige, tout était trop silencieux autour de lui. Pas de cris, pas de gémissement de douleurs. Aucun vomissement, pas de bruit de bombes au loin. Rien. Seul le silence répondait à ses pensées. Cet appartement était vide. Si l'esprit de Zayn ne le rattachait pas encore à ce lieu, il serait parti sur le champs. Mais il ne pouvait pas. Non. Zayn était encore présent dans ces lieux, et Niall ne se sentait pas la force de le quitter... Niall resta dans sa contemplation du plafond toute la nuit. Il ne sortit de ses pensées, toujours tournées vers son amour disparu, que lorsqu'il entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Malgré lui, il eu l'espoir de voir Zayn passer cette porte, même s'il savait qu'il était mort, alors il releva légèrement la tête, mais ce n'était pas Zayn. Juste Liam. Celui-ci était figé. Il avait des sacs dans les mains, et le regardait les yeux grand ouverts.

"Salut ?, tenta Niall avec un pauvre sourire.

- Niall ?

- Qui veux-tu que ce soit ?"

Liam se passa la main dans les cheveux qu'il avait rasé. Il tentait de se redonner une contenance, et essayait de remettre ses idées en place.

"Tu... Es rentré quand ? fit Liam avec lenteur.

- Hier soir. Désolé, j'ai pas eu le temps de te prévenir.

- Non... Nan, c'est bon... accusa Liam en secouant la tête."

Niall pouvait voir qu'il avait du mal à accepter son retour. Il était vrai que depuis quatre ans, il n'avait reçu que des lettres de sa part. Elles arrivaient irrégulièrement, mais Niall envoyait tout de même des lettres. Seulement, il ne disait jamais rien de véritablement important. Même si aucune censure n'avait été proclamée, chaque soldat en disait le moins possible, pour cacher à leur famille, à leurs amis, ce qu'il se passait. Les infirmiers, et toutes les autres personnes travaillant de près ou de loin avec l'armée en faisaient autant. Ce qui se passait là-bas, restait là-bas, et les villes n'étaient au courant de rien. Alors Niall pouvait comprendre que son ami ait du mal à recoller les morceaux entre son ancien lui, et l'homme qu'il avait maintenant sous les yeux.

Il avait vu partir un homme détruit par l'absence de son amant, en quête de renseignements, et avait maintenant quelqu'un de hanté par les désastres de la guerre. La fatigue se lisait sur le visage de Niall, et pourtant, celui-ci faisait en sorte de ne pas la montrer. Liam avait toujours réussi à lire en son ami, mais maintenant, c'était comme si un mur se dressait entre eux deux. Liam ne voyait chez son ami que ce que celui-ci le laissait voir.

"Tout va bien ? demanda Niall en se relevant avec lenteur.

- Ça va, sourit son ami en rangeant les affaires qu'il avait apporté avec lui.

- Ta famille va bien ? Comment va ta femme ? La vie maritale te conviens ?

- Elle voudrait te rencontrer d'ailleurs. Elle ne connait que de toi les photos qu'il y a dans la maison, et les lettres que tu nous envoyais. Henri voudrait aussi connaître tonton Niall.

- Tonton Niall ? releva le concerné.

- Je sais pas. Sophia a commencé à t'appeler comme ça, alors c'est resté. Bienvenue dans la famille, sourit Liam.

- Ouais. On se fait un repas dans la semaine ?

- C'est pas un peu tôt ?"

Niall garda le silence pendant qu'il s'appuyait sur le plan de travail, une bière à la main. Liam avait peut-être raison, mais il sentait que s'il restait seul, il n'allait pas tenir. C'était trop calme.

"Nan, c'est bon. Il vaut mieux que je me remette à la vie normale le plus rapidement possible."

Liam acquiesça, pas vraiment sûr de cela, mais il n'allait pas contredire son ami. Si c'était ce qu'il pensait, alors pourquoi pas. Malgré tout, l'image du héros du film "Démineur" lui revenait en tête. Et si jamais il ne se réadaptait à la vie normale ? Et s'il était devenu accroc à la guerre, et à l'adrénaline que ça lui procurait ? Liam espérait que ça n'était pas le cas.

"Bon, et bien... Jeudi, ça te va ?

- Parfait.

- On se dit... 19h ? proposa Liam, tout sourire.

- Ça me va. "

Les deux garçons continuèrent de parler, en essayant de rattraper les années qu'ils avaient manquées, mais ils évitaient les sujets douloureux. Ainsi Zayn n'était pas mentionné, ni les conditions de la guerre. En fait, tout ce qui avait attrait à la guerre était volontairement oublié, jusqu'à ce que le sujet revienne comme naturellement sur le tapis.

"Au fait, t'es au courant pour ce génie qui a aidé à participer à gagner la guerre ?

- Quel génie ? demanda Niall.

- Bah je sais pas. Aux infos, ils ont pas donné son nom. Mais il parait qu'il a inventé un tas de formations super utiles et qu'il a amélioré des armures...

- Ah bon ? fit Niall, se reconnaissant.

- Ouais. En tous cas, pendant tout 2028, on a pas arrêté de parler de lui. Regarde dans les archives, je te raconte pas. Mais c'est vraiment étrange, parce que personne ne sait qui il est. Mais bon... Peut importe qui il est, je pense que tout le monde le remercie. Sans lui, on y serait encore... C'était pas marrant en ville avec la guerre."

Niall haussa un sourcil à l'entente de cette phrase, mais encouragea tout de même son ami à parler.

"Ouais. C'était la guerre pour avoir de la nourriture. On avait des tickets de rationnement, et on vivait avec ce que l'on avait. Les logements se sont mis à coûter super cher, pire qu'avant la guerre, et il y avait un tas de SDF dans la rue... C'était immonde. En plus, le chauffage était coupé par moment. Cet hiver, il faisait dix degrés dans l'appartement, tu te rends comptes ? Henri a failli attraper une méningite... Ouais... Ce n'était pas de tout repos... "

Niall l'écoutait sans rien dire. La colère bouillonnait en lui. Comment pouvait-il se plaindre ? Il faisait dix degrés dans la maison... Lui, n'avait qu'une couverture élimées par les années, aucun mur autour de lui pour le protéger du froid. Ses dix degrés, c'était chaud pour eux. En hiver, s'il arrivait à cinq degrés, alors tout le monde était content. Les logements ont augmenté ? Et alors, ils avaient un toit sur leur tête ! Des SDF étaient dans les rues ? Mais ils étaient soignés, et nourris. Ils n'avaient que la nuit à passer dehors ! Et encore, avec toutes les aides, la plupart avaient un toit où dormir le soir venu. La nourriture était rationnée ? Peut-être, mais ils avaient de quoi manger. Niall ne se souvenait même plus du nombre de fois où il a dû donner son pauvre bol de ragoût à un des blessés parce qu'ils n'avaient pas assez à manger pour survivre ? Non, Liam n'avait pas le droit de se plaindre... Malgré sa colère, Niall ne dit rien, sauf quand son ami eut terminé son discours.

"Ouais. Ça avait pas l'air marrant. Mais ça va, non ? Vous vous en êtes sortis ?

- Ouais... "

Liam ne posa pas de questions sur comment avait vécu Niall ces dernières années. Il ne voulait pas savoir... Niall comprit que Liam et lui n'avait plus rien en commun à ce moment là. Son ami était devenu un véritable homme de ville, avec ses problèmes qui ne dépassaient pas le seuil de sa porte. L'oisiveté avait eu raison de lui, et le manque d'informations venant des médias l'avait conforté dans son idée que seuls les gens vivant en ville avaient souffert de cette guerre. S'il y avait des morts, ce n'était pas à cause des conditions de vie, mais de l'Indépendance, donc ils n'avaient pas de raison de se plaindre de leurs conditions de vie. Liam s'était enfoncé dans sa vie confortable, alors que Niall s'était habitué à la vie spartiate. Ils ne faisaient plus partie du même monde, mais Niall se garderait bien de le lui dire. Pour l'instant, Liam était la seule personne avec qui il pouvait parler. Il n'avait jamais pensé à prendre les coordonnés de Danielle, mais il chercherait tout ça.

Liam le laissa pour retrouver sa famille. Le blond se retrouva seul dans son appartement, qui, maintenant que le jour était revenu, lui semblait immense. Il ne pouvait pas rester ici. Niall prit une rapide douche froide (il n'était plus habitué à de l'eau chaude), prit une rapide tenue militaire et sortit dans la rue.

Les gens se retournaient à son passage, mais il n'y faisait pas attention. Le regard des autres n'avait plus d'importance maintenant. Il n'avait même pas conscience que sa façon d'être habillé n'était pas normal. Aucun militaire ne se baladait dans la rue, pour la simple et bonne raison qu'ils n'étaient pas souhaités. Après cinq années de guerre, personne ne voulait plus entendre parler de ça, alors voir un militaire dans la rue n'était pas bien pris.

Niall marchait. Rien n'avait plus d'importance que de mettre un pied devant l'autre, encore et encore. Ainsi, il se vidait la tête. Loin des conflits, loin de la guerre, et loin des souvenirs de Zayn. Chaque jour, Niall allait marcher. Il partait tôt le matin, et revenait le plus tard possible. Ni le froid, ni la nuit l'empêchaient de marcher.

Le jeudi, Niall se présenta chez son ami. Pour une fois, il avait retiré sa tenue de militaire, et avait remis une tenue normale, bien moins confortable. Il avait l'impression d'être entravé dans ses mouvements. Niall eut la surprise de voir un petit garçon lui ouvrir. Brun, yeux marrons, il était le portrait craché de Liam. Henri lui sauta dans les bras. Si Niall eut un mouvement de recul dû à la surprise, il ne lâcha pas le garçon, et entra dans la maison. Il salua Liam, puis il rencontra Sophia. Le petit descendit de ses bras pour aller dans ceux de sa mère. La scène était touchante, même pour le blond. Ils restèrent à parler, avant de passer à table.

"Alors Niall, tu as quelqu'un dans ta vie ? demanda Sophia."

Liam lui lança un regard tendu, et Niall se crispa. Liam pu voir un éclair de douleur passer dans le regard de son ami, avant de le voir sourire. Il cachait bien son jeu, remarqua Liam.

"Chérie... commença le brun.

- Non, c'est bon Liam. Elle ne pouvait pas savoir.

- Savoir quoi ? releva Sophia.

- Disons, que j'ai... Enfin, j'avais quelqu'un dans ma vie, commença Niall, attirant l'attention de Sophia, mais... Il est militaire. Donc quand la guerre a été déclarée, il a dû partir.

- I-Il?

- Je suis gay.

- Ah... Mais... Il va bien ? s'enquit Sophia.

- Je... Ne sais pas... dit Niall doucement.

- Niall n'a jamais reçu de nouvelle, renseigna Liam."

Le blond fit un petit sourire contrit à l'épouse de son ami. Celle ci avait un regard désolé, et elle semblait vraiment l'être. Même si Niall ne le montrait pas, parler de Zayn ainsi lui brisait le cœur. Il ne parvenait pas à accepter le fait qu'il était probablement mort. La suite de la discussion s'orienta vers quelque chose de plus joyeux, mais le mal était fait. La suite ne concernait pas vraiment Niall. La hausse des loyers, le manque de nourriture... Niall ne comprenait plus rien à ce monde là, auquel il n'appartenait plus. Mais la conversation revint sur la guerre. Ou plutôt sur la fin de la guerre. A ce moment là, Niall se reconnecta avec le monde.

"Et tu sais, continua Sophia, l'inventeur des NH, et bien la reine voudrait le voir.

- Quoi ? sursauta le blond.

- Oui, tu sais. Le gars dont je t'ai parlé l'autre jour. Bah la reine veut le voir, lui dit Liam.

- Mais pourquoi elle veut le voir ?

- Pour le remercier bien sûr !

- Mais il n'a rien fait de spécial...

- Rien fait ? répéta Liam. Mais il a sauvé des millions de vie avec ses armures et ses tactiques ! Je n'appelles pas ça "rien" moi.

- Mais il a aussi tué des millions de gens ! Sincèrement, il n'a pas de quoi être fier de lui. Il a peut être sauvé des vies, mais il en a aussi tué.

- Mais...

- Il a raison, chéri. On a gagné cette guerre, mais c'est vrai qu'il y a aussi eu beaucoup de morts, et pas que de notre côté.

- Vous avez peut-être raison, concéda Liam."

Niall sourit à Sophia, heureux de l'avoir de son côté. Ils continuèrent le repas sans parler de la guerre. Puis, à nouveau, ils parlèrent autour d'une bière. Quand il fallut coucher le petit, vers dix heures, Niall les quitta, et prit la route de son appartement. Aussi surprenant que cela pouvait l'être, Niall avait passé une bonne soirée. Il pouvait faire semblant d'être comme tout le monde. Peut-être pourrait-il rentrer dans le moule.

Le temps passa. L'Etat lui versait un petit salaire qui suffisait à le faire vivre, et il passait sa journée à marcher. Un an passa, ou presque. Arrivé en septembre, Niall était toujours sans nouvelle de Zayn. Tous les soldats étaient rentrés chez eux. Mais pas Zayn. Plus le temps passait, et plus Niall voyait son anniversaire arriver. Avec Zayn, il avait pour habitude de manger toute une palanquée de cupcakes, mais le 13 septembre arrivé, Niall avait tout sauf envie de se manger des cupcakes, surtout seul. Alors il alla directement se coucher dans la chambre, sous le lit. Il n'avait pas la place pour se coucher par terre à côté du lit, et il se voyait mal dormir dans le salon tous les soirs. Alors qu'il commençait à trouver le sommeil, il entendit un bruit. Tous ses sens se mirent en éveil. Il écoutait.

La porte se ferma, et quelque chose se posa sur la table. Des pas. Ils venaient vers Niall. Celui-ci retint sa respiration. La personne entra dans la chambre. Niall pouvait voir deux pieds. Deux rangers. Personne ne portait des rangers dans son entourage. Les rangers disparurent, et à la place, Niall sentit un poids sur le lit. Il respirait le plus doucement possible. Le poids se déplaça, et Niall vit des cheveux, puis un front, des yeux... Un visage entier apparu...

"C'est pas possible... murmura le blond. Non, non, non. Ce n'est pas possible... Tu dois être mort... Pourquoi t'es pas mort ?"

La personne descendit du lit, et vint se placer sous le lit, à côté de Niall.

"Joyeux anniversaire, mon amour.

- C'est pas possible... Tu es mort... Tu es mort ! "

Niall roula hors de sous le lit, et courut jusque dans le salon. Zayn le rattrapa avant qu'il n'atteigne la porte. Le basané le plaqua contre le mur.

"Pourquoi t'es encore là ? Tu es mort ! Tu dois être mort !

- Tu veux tant que ça ma mort ? demanda Zayn d'une voix calme."

Niall le regarda dans les yeux. Il ne savait plus quoi penser. Pendant six ans, il avait pensé que Zayn était mort. Et maintenant, il réapparaissait comme une fleur, comme si rien ne s'était passé ?

"Mais tu étais où ? chuchota-t-il.

- Quoi ?

- T'étais où ?! cria Niall. Putain ! Ça fait six ans ! Six putain d'années que j'attends ! Une lettre, un coup de téléphone, un bonjour donné de loin, quelque chose putain ! Comment je fais pour savoir si tu es vivant ou pas ? Hein ? Expliques-moi ?! criait Niall, le visage ravagé par les larmes tout en frappant le torse de Zayn de ses poings. J'ai tout essayé pour te retrouver ! J'ai demandé au général, j'ai demandé des listes ! Mais putain, y'avait rien du tout ! Même pas un disparu ! T'étais un putain de fantôme !"

Niall se laissa glisser au sol, les doigts toujours crochetés au vêtement de Zayn. Son amant le suivit dans le mouvement, et ils se retrouvèrent tous les deux au sol. Niall était une véritable épave. Pendant des années, il avait pensé que Zayn était mort, alors comment pouvait-il être là ? Ce n'était pas possible. Juste une hallucination. Non, il n'était pas là.

Mais des bras l'entourèrent, et il se retrouva serré contre une poitrine. On le serrait fort, et il y avait cette odeur. Une hallucination pouvait-elle avoir une odeur ? Niall entoura Zayn de ses bras. Est-ce qu'une hallucination avait une consistance ? Niall nicha sa tête dans le coup de Zayn. Il était vraiment là ? C'était lui ? Comme si Zayn avait senti ses doutes, il le serra encore plus fort dans ses bras.

"Je suis désolé. Vraiment désolé, chuchota Zayn. Je ne voulais pas... Mais j'avais pas le choix. Je suis désolé... "

Niall se décala, et essuya ses larmes. Une nouvelle fois, il remit son masque en place. Celui qu'il avait appris à prendre pour cacher sa souffrance. Il se releva, et alla jusqu'au frigo d'où il sortit deux bière. Il les décapsula et en tendit une à Zayn, avant de s'adosser au plan de travail.

"Très bien. Expliques."

Zayn sonda son regard un instant, et comme Liam avant, comprit que si Niall ne voulait rien lui montrer, alors il ne lui montrerait rien. C'était aussi simple. Alors il soupira, et prit la bière que lui tendait Niall.

"Ils m'ont envoyé en Chine. C'était le pire là-bas. Au beau milieu des steppes, y'avait rien. Juste le vent, et le froid. Ceux qui arrivaient là-bas vivants, n'en revenaient pas toujours. Si dans les autres pays, il y avait une limite entre nous et les autres, là-bas, c'était l'horreur. Il y avait toujours des balles dans l'air. La nuit, c'était à peine si on dormait. Les premières années, les bombes biochimiques nous tombaient dessus tous les jours. On voyait de plus en plus des nôtres partir pour cause de maladie incurable. Et il nous revenait toujours moitié moins de soldats. On s'est vite retrouvé en sous effectif. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour survivre à tout ça. Quand on écrivait des lettres, et je t'en ai écrit des tas, soit l'officier chargé de les envoyer mourait, et les lettres étaient perdues avec lui, soit la pluie détruisait les mots, soient les bombes lancées étaient tellement acides qu'elles rongeaient le papier. On a dû subir une sorte de malédiction, mais aucune des lettres qu'on a pu écrire ne sont parties... On était complètement coupés du monde... Même avec l'apparition des armures NH, et des nouvelles tactiques, les chinois nous massacraient. Ils ont toujours été les plus rapides pour copier, et ils ont vite déjoué tout ce que l'on avait de nouveau. Retour case départ, avec des armes encore plus puissantes. Quand la guerre s'est arrêtée, il a été impossible de nous ramener chez nous. La poussière qu'avait été soulevée par les conflits ne retombait jamais, et on ne pouvait pas nous localiser, vu qu'elle brouillait tous les radars. On a dû parcourir des centaines de kilomètres jusqu'à trouver une ville alliée pour nous rapatrier..."

Niall l'avait écouté sans bruit. Il n'avait même pas touché à sa bière, et gardait les yeux baissés. Il refusait de croiser le regard de Zayn, quand il regarda finalement son amant, il pu constater qu'il tremblait de toute son âme. Niall se leva rapidement, faisant tomber sa chaise, et prit Zayn dans ses bras. Il était glacé. Le prenant par la main, il le tira jusque dans la salle de bain. Comme si rien n'avait changé, il le déshabilla. Niall pu constater l'étendu des dégâts de la guerre sur le corps de son amant. Acides, balles, feu, sa peau était meurtrie de partout. Niall se déshabilla à son tour, et ils le fit entrer dans la douche. Le blond mit l'eau en route, et régla la température pour que l'eau soit chaude, sans les brûler. C'était la première fois depuis cinq ans que Niall prenait une douche chaude, et il pouvait sentir tous ses muscles se délier. Mais à côté de lui, Zayn tremblait toujours, alors Niall monta encore la température de l'eau, et prit son amant dans ses bras. Il dessinait des cercles dans son dos pour le rassurer. Il avait été dur avec lui... Ce n'était pas de sa faute après tout... Machinalement, Niall lui embrassa l'épaule. Puis ses baisers remontèrent jusqu'à la commissure de ses lèvres. Mais Niall s'arrêta là. Il se décala et prit le savon pour laver Zayn. Il le faisait avec douceur et avec amour. Il voulait lui montrer qu'il était là pour lui, qu'il ne le laisserait pas, alors il pouvait arrêter de trembler. Maintenant, il était en sécurité. Alors que Niall le rinçait, Zayn l'attira à lui, et plaqua ses lèvres contre les siennes. Il alla caresser les lippes du blond avec sa langue jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Niall accepta cette langue, et laissa Zayn prendre contrôle sur le baiser. Il sentait qu'il ne devait pas résister. Pas ce soir. Les mains du basané se déplacèrent jusqu'à se poser sur son postérieur pour le rapprocher encore plus de lui. Niall se laissa faire avec plaisir. Son torse était collé contre celui de Zayn, et il avait passé ses mains autour de sa nuque pour pourvoir l'embrasser encore plus. L'eau continuait de couler sur leurs deux corps emplies de passion. Niall pouvait sentir que Zayn était calme à présent. Ou plus exactement, il avait arrêté de trembler.

"Tu ne penses pas qu'on serait mieux dans un lit ? chuchota Niall contre les lèvres deZayn. - Tu as peut-être raison."

Le couple termina de se laver avant de sortir de la salle de bain, serviette autour des hanches, et de prendre la direction de la chambre.

Niall se laissa allonger sur le lit, et regardait Zayn qui se tenait encore debout. Le blond se releva sur les coudes pour voir ce qu'il faisait. Zayn était plongé dans ses pensées. Dans ses yeux, Niall pouvait voir qu'il revivait ses années de guerre. La peur, et l'horreur se lisaient dans ses yeux. A jamais il serait hanté par les fantômes du passé. Le blond s'assit et prit les mains de Zayn entre les siennes avant qu'il ne recommence à trembler.

"Hey, tu es avec moi. Zayn, l'appela-t-il pour le ramener à lui. C'est fini, tu n'es plus là-bas."

Zayn posa son regard sur son amour, des larmes plein les yeux. Niall tira Zayn jusqu'à lui, et le fit tomber sur lui, dans un sourire. Il commença à lui embrasser le visage, partout où il pouvait avec malice. Les yeux, les joues, les oreilles. Zayn finit par se prendre au jeu, et embrassait Niall de la même façon. Finalement, le basané captura les lèvres de Niall et l'embrassa avec volupté. Niall crocheta ses jambes autour de la taille de Zayn, et commença à bouger sous lui. Le frottement entre leurs deux entre-jambes commençaient à les exciter. Les serviettes se détachèrent et leurs membres se retrouvèrent en contact. Niall lâcha le dos de Zayn, et glissa sa main entre leurs deux corps pour aller prendre la virilité de son amant en main. En quelques mouvements, Zayn était dur comme la pierre. Niall embrassa son compagnon avec tout l'amour qu'il pouvait lorsqu'il sentit une main sur son membre. Il sourit dans le baiser, et suçota la langue de Zayn pour lui montrer son assentiment. Ils furent bientôt durs tous les deux. Niall dénoua ses jambes, et se tourna pour prendre une fiole de lubrifiant avant de se rappeler que la bouteille était probablement périmée depuis tout ce temps, tous comme les préservatifs qui traînaient au fond du placard. Zayn qui avait suivit ses mouvements, comprit ce qui le chiffonnait.

"J'ai rien choppé là-bas. Ils ont beau être con l'Indépendance, ils ne le sont pas au point de créer des bombes avec des MST."

Niall acquiesça, rassuré. Même si la plupart des MST se soignaient à présent, il était assez mal perçu d'aller chez le médecin demander un vaccin, et ce n'était jamais très agréable dans avoir une... Niall se laissa embrasser avec plaisir par Zayn, et pencha la tête lorsque les doigts de son amant le lui intimèrent. Il se laissa dévorer la bouche avec plaisir, laissant quelques râles de plaisir raisonner dans leurs deux bouches. Les doigts qui étaient sur sa joue migrèrent jusque dans sa bouche, remplaçant la langue de Zayn. Niall les lécha, et suça comme s'il s'agissait de la langue du basané. Ils se regardaient dans les yeux, comme pour se prouver qu'ils n'avaient pas disparu, que l'autre était bien là. Quand Niall jugea les doigts suffisamment enduits de salive, il les libéra, et laissa Zayn le préparer. La douleur remplaça rapidement le plaisir. Le basané n'avait pas perdu la main pour ce qui était de lui donner du plaisir. Zayn cracha dans sa main, avant de faire quelques vas-et-viens sur son membre pour l'enduire de salive avant de présenter l'extrémité de sa virilité devant l'intimité de son amant. D'une poussée énergique, il se retrouva en Niall jusqu'à la garde, et Niall pouvait sentir les bourses de son amant frotter contre ses fesses. Niall commença le premier mouvement, lorsque la douleur eut disparu, puis Zayn continua en donnant de puissants coups de reins. Malgré les années passées loin l'un de l'autre, leurs corps se connaissaient encore par cœur, et la jouissance ne fut pas longue à arriver.

Le couple reprit difficilement sa respiration, avant de se lever. Même s'il était minuit passé, la fatigue ne les emporterait pas dans le monde des songes. Ils retournèrent dans le salon après s'être nettoyés et habillés. Leur attention revint sur la boite qui était posée sur la table. Niall l'ouvrit, et trouva une dizaine de cupcakes à l'intérieur. Les larmes lui montèrent au yeux à la vue de cette attention, et il serra la main de Zayn le plus fort qu'il put dans la sienne.

Affamés après le sport en chambre, les deux garçons mangèrent les cupcakes. Alors que Niall entamait celui à la fleur d'orangé, il tomba sur quelque chose de plus dur qu'un cupcake. Le blond sortit la chose de sa bouche, et eut la surprise de tomber sur une bague. Avant qu'il ait eu le temps de comprendre, Zayn était à ses genoux, lui tenait la main, l'air sérieux, et lui demandait :

"Niall James Horan, veux-tu m'épouser ?"

Avant même d'avoir compris ce qu'il se passait, Niall avait répondu oui, avait sauté dans les bras de Zayn et l'embrassait. Avec cette phrase là, il avait compris qu'il avait trouvé un foyer, peu importe où il allait.

Il était enfin chez lui.