Titre : La fille idéale
Résumé : Tout a commencé par une remarque insidieuse de Kuroko, autour d'un café. Aokaga.
Disclaimer : Pas ma série, pas mes persos, merci à Fujimaki-sensei, continuez à faire du PUTAIN DE BON BOULOT. LUV.
(rating M parce que smut is coming)
Note : Bon voilà, depuis que l'aokaga me travaille, il fallait bien que je sorte un truc sur eux. BEBES, ils sont tellement bêtes. Ca se passe après la victoire de Seirin à la winter cup, donc après le dernier tome sorti.
Depuis la fin de la Winter cup, Kagami avait pris l'habitude de sortir avec la génération des miracles. D'abord parce que cela faisait plaisir à Kuroko. Et puis, il avait fini par comprendre ce que son coéquipier leur trouvait. Ils étaient tous un peu dérangés, à leur façon, mais Kagami les respectait sur le terrain, et ce respect tendait à déteindre sur la vie quotidienne. Il avait encore un peu de mal avec Midorima et Murasakibara, mais ils n'étaient pas méchants, au fond.
Ce jour-là, ils s'étaient tous retrouvés dans un café, après une après-midi de street basket. Himuro s'était joint à eux, et Momoi avait joué les arbitres. Alors qu'ils étaient assis autour d'une grande table, une amie de Momoi était venue saluer cette dernière, ainsi qu'Aomine puisqu'il était aussi dans sa classe. Elle avait violemment rougi lorsque le jeune homme l'avait appelée par son prénom, puis elle était partie, ou plutôt elle s'était enfuie. Kagami poussa un sifflement admiratif dès qu'elle eut quitté le café :
- Eh, elle était mignonne !
- Tout à fait le type d'Aominecchi, renchérit Kise d'un ton approbateur.
Ce dernier failli s'étouffer avec son coca :
- Qu'est-ce que tu racontes ? Grogna-t-il en rougissant légèrement.
- Ne fais pas comme si tu étais plus bête que tu ne l'es déjà, siffla Akashi. Elle a une poitrine généreuse, un joli visage et tu l'intéresses.
Tous se tournèrent vers lui, choqués par ses propos un peu crus. Il haussa les épaules, l'air agacé :
- Qu'est-ce que vous êtes prudes pour une bande de lycéens... Pardon Satsuki.
Celle-ci sourit d'un air gêné :
- Ah, ne t'inquiète pas, Akashi-kun. Mais je me demande aussi pourquoi Aomine-kun refuse d'aller plus loin avec Yuko-chan.
- Parce qu'elle ne m'intéresse pas, c'est tout ! Occupez-vous de vos affaires !
- C'est vrai qu'on ne t'a jamais vu avec une fille, remarqua Kise. Momocchi, est-ce qu'il a déjà eu une copine ?
Aomine devint plus rouge que les cheveux d'Akashi et cria :
- PUTAIN MAIS CA NE VOUS REGARDE PAS, MERDE !
Momoi eut l'air de réfléchir.
- SATSUKI, TAIS-TOI. Sinon la prochaine fois t'iras t'acheter des fringues toute seule.
- Si ce n'est que ça, fit Kise avec un clin d'oeil, je viendrai avec toi, moi !
- Oh Kise-kun, vraiment ?
- Yep !
- Cool !
- Satsuki, S'IL TE PLAIT, supplia Aomine.
Murasakibara se leva brusquement :
- Bon, tout le monde a compris que Mine-chin n'a jamais eu de copine, ça devient chiant. Et où est la serveuse ? Je vais recommander à manger, je reviens.
Himuro sourit et lui demanda de lui prendre aussi quelque chose. Aomine, de son côté, était complètement déconfit.
- C'est parce que mes exigences sont trop hautes, marmonna-t-il pour se justifier.
- Décris-nous la fille parfaite, proposa Kagami avec un sourire malicieux. Gros seins mis à part.
Aomine réfléchit un instant.
- Hum... Déjà il faudrait qu'elle soit sportive, pour qu'on puisse courir ensemble le matin. Et j'aime pas les filles molles de toute façon. L'idéal ça serait qu'elle aime le basket autant que moi, ou au moins qu'elle comprenne que ça compte beaucoup pour moi et qu'elle ne se plaigne pas du fait que je joue trop. Evidemment il faudrait qu'elle s'entende bien avec vous. Bon, je comprendrais qu'elle n'aime pas Midorima, quand même...
Celui-ci fit claquer sa langue mais ne répondit pas à la provocation.
- Ensuite il faudrait qu'elle aime bien la junkfood, je veux pas une de ces végétariennes qui te font culpabiliser dès que tu manges un steak. J'aimerais bien une fille qui sache cuisiner aussi, c'est mignon.
En disant cela il lança à Momoi un regard qui en disait long sur ce qu'il pensait de ses talents de cuisinière. Cette dernière lui tira la langue.
- Ingrat ! Lança-t-elle.
- Bref, reprit-il, je voudrais aussi qu'elle soit assez simple et naturelle. Pas un pot de peinture qui passe trois heures dans la salle de bain tous les matins, quoi. Et surtout pas de première de la classe, ça m'exaspère et ça me fait complexer.
- Tu vas avoir du mal à trouver une fille plus bête que toi, grommela Midorima entre ses dents.
- Ta gueule, je veux pas qu'elle soit plus bête, juste pas un rat de bibliothèque. Désolé de te décevoir mon chou mais t'es vraiment pas mon type.
- Navrant, soupira le garçon en réajustant ses lunettes sur son nez.
- Allez, continue ! L'exhorta Kise, surexcité.
- Heu... Que dire de plus... Une fille qui a de l'ambition et qui n'est pas trop timide. Enfin, je veux pas une traînée non plus, hein. Mais surtout, en fait, ce que je reproche aux filles comme Yuko-san, c'est qu'elles n'ont pas de caractère. Elles me mangent dans la main, y'a pas de challenge. Je veux une fille qui n'hésitera pas à me gueuler dessus si je l'énerve, qui arrivera à me faire bouger, avec qui y'aurait cette tension, cette étincelle un peu sauvage. Vous voyez ce que je veux dire ?
Akashi allait ouvrir la bouche pour lui dire de redescendre un peu sur terre, mais Kuroko fut plus rapide.
- En fait, ta fille idéale c'est Kagami-kun, déclara-t-il pensivement.
Pendant un moment, tous repassèrent silencieusement en revue les critères d'Aomine, puis tous éclatèrent de rire, à l'exception de Kuroko, Kagami, et bien sûr Aomine. Même Akashi ne parvint pas à garder sa contenance. Murasakibara choisit ce moment pour revenir, les bras chargés de pâtisseries. Il se rassit à côté d'Himuro en lui tendant un muffin aux myrtilles :
- Pour Muro-chin, murmura-t-il d'une voix douce. Je sais que tu les aimes bien.
- Ah, merci, répondit le jeune homme en souriant.
- Pourquoi tout le monde rigole ?
- Parce qu'Aomine vient de nous décrire sa femme idéale et que celle-ci s'avère être Kagami, répondit Midorima, goguenard.
- Ah, fit simplement Murasakibara en se désintéressant complètement de la conversation pour fourrer un premier cupcake dans sa bouche immense.
- C'EST N'IMPORTE QUOI ! S'écria Aomine, furieux. LE CRITERE LE PLUS IMPORTANT C'EST QUE CE SOIT UNE FILLE, OKAY ?
- Aomine-kun, je crois que tu ne trouveras jamais une fille comme ça, dit gentiment Momoi en s'essuyant les yeux après avoir pleuré de rire.
- Elle a raison, renchérit Kise, je crois que Kagamicchi est la personne la plus proche de ton idéal que tu pourras jamais trouver.
Les dents serrées, le regard noir, Kagami tapa du poing sur la table, faisant trembler la montagne de gâteaux de Murasakibara.
- Non mais vous avez fini ? C'était marrant deux secondes, maintenant fichez-lui la paix.
- Haaan ! T'as vu, Aominecchi ? Il te défend, c'est trop chooou ! S'écria Kise en tapant des mains comme une fan de shojo.
- Calme-toi, Kagami-kun, je disais seulement ça pour taquiner Aomine-kun, s'excusa Kuroko en posant une main sur son bras.
- Cela n'empêche que ça reste vrai, fit remarquer Himuro avec un sourire malicieux.
- Ne t'y mets pas toi aussi !
- Vous feriez un beau couple, souligna Momoi, rêveuse.
- Je suis désolé mais, à la défense d'Aomine, je ne pense pas que Kagami soit sont idéal, intervint Akashi d'une voix calme, les yeux luisants d'une joie menaçante.
Tous les regards se tournèrent vers lui dans un silence religieux.
- En fait, reprit-il, Aomine s'est tout simplement décrit. Il est tellement imbu de lui-même que la seule personne qui puisse sortir avec lui, c'est lui. Votre erreur vient du fait que Kagami et Aomine se ressemblent beaucoup.
- Hum, pas faux, admit Midorima, un peu déçu.
Aomine ne trouvait pas cette interprétation beaucoup moins gênante, mais tant que ça détournait l'attention de son soi-disant crush sur Kagami, il était preneur.
Kuroko fit alors part de son raisonnement :
- Tu as raison, Akashi-kun. Mais Aomine pensait la même chose à propos du basket quand il disait que le seul qui était capable de le battre n'était autre que lui-même. Kagami lui a prouvé le contraire. Il sera logique qu'après avoir été son premier sérieux adversaire, il soit aussi son premier amour.
- CA N'A RIEN A VOIR ! Rugit Aomine, écarlate. J'en ai marre de vos conneries, je sais pas pourquoi vous vous acharnez contre moi.
Il chercha une cible facile parmi ses amis. Pas Momoi, c'était inélégant de s'attaquer aux filles. Pas Kuroko ni Akashi, ils étaient trop malins pour se faire avoir. De même, Midorima était dangereux lui aussi. Autant éviter de parler de Kagami, il s'était déjà assez enfoncé. Il ne connaissait pas assez son pote, Himuro, pour s'en prendre à lui. Kise n'avait honte de rien, ce n'était même pas la peine d'essayer. Restait le pauvre Murasakibara qui n'avait rien demandé à personne. Aomine s'en excusa par avance dans sa tête.
- Et pourquoi vous ne demandez pas à... je sais pas moi, Murasakibara, pourquoi il n'a pas de copine, hein ?
Ce dernier avala un bout d'éclair au chocolat et se lécha les lèvres en se rendant compte qu'il était devenu le centre de l'attention. Il haussa les épaules avant de répondre :
- Bah, c'est parce que j'aime Muro-chin.
Kagami sursauta, incrédule, et Himuro avala de travers un bout de muffin.
- Voyons, Atsushi, ne dis pas ça aussi directement.
- Pourquoi ? C'est vrai.
- Je sais, répondit Himuro, attendri par l'incompréhension du géant. Mais quand même...
Murasakibara haussa à nouveau les épaules et entama une assiette de pancakes.
- Euh, quelqu'un m'explique ce qui se passe là ? Demanda Kagami, les yeux ronds comme des soucoupes.
- Tut, tut, tut, Aomine, n'essaye pas de détourner l'attention de ta déclaration passionnée à Kagami, intervint Midorima.
- Oh toi, tu ferais mieux de te taire parce que j'ai des dossiers sur toi !
Midorima ouvrit la bouche puis la referma. Il baissa les yeux et se mit à jouer avec son agrafeuse, l'objet porte-bonheur du jour.
- De toute façon, reprit Aomine, je me tire.
Il se leva, prit son sac, et se dirigea à grandes enjambées vers la sortie, une grimace boudeuse sur le visage. Kagami se leva brusquement à son tour. Il ne voulait pas rester tout seul avec ces idiots qui ne manqueraient pas de l'emmerder jusqu'au bout, Kuroko le premier. Il était agaçant lorsqu'il était comme ça.
- Attends-moi, je viens avec toi.
Aomine le laissa le rejoindre et ils sortirent ensemble du café.
Après un instant de silence, Kise demanda :
- Les gars, on en parle ou... ?
Momoi gloussa.
Je crois que la situation parle d'elle-même, répliqua Kuroko en retenant un fou rire.
oOo
Dehors, Kagami et Aomine marchaient en silence. Maintenant que Kagami y pensait, c'était très bizarre qu'ils soient partis ensemble, et les autres devaient bien se marrer.
- Eh, tu crois pas à leurs conneries, hein ? Lâcha brusquement Aomine.
- Bien sûr que non.
- Cool.
Le silence retomba. Mais rapidement Aomine tenta de se justifier d'une manière assez pitoyable :
- Non parce que okay tu corresponds à tous les critères, bizarrement, mais je suis pas homo, hein.
- Je sais, mec, t'inquiète pas...
- J'veux dire, on s'entend bien et tout, t'es vraiment un bon joueur de basket et un type sympa, mais j'aime les filles. J'adore les filles. Avec des seins.
- Aomine, arrête, ça devient awkward.
- Awquoi ? Arrête de parler anglais, je comprends pas.
- Ca devient gênant ! J'ai compris.
- Ah... Pardon.
Ils marchèrent en regardant leurs pieds. Puis Kagami décida de prendre la parole :
- D'ailleurs, j'ai l'impression que Momoi-san correspond à beaucoup de tes critères. Tu n'as jamais pensé à sortir avec elle ?
- Satsu ? Ah ah, pas du tout, t'inquiète.
Réalisant ce qu'il venait de dire, il bondit :
- Euh, j'veux pas dire « t'inquiète » dans le sens je suis dispo et...
- JE SAIS.
- Oui, tu sais. Mais pour Satsuki, je reconnais qu'elle est cool, mais elle est vraiment comme ma petite sœur. Ou ma grande sœur des fois. Voire ma mère...
- Ah, je vois.
- P-pourquoi tu me demandes ça ?
- Ah, pour rien, pour rien. Pour savoir, ça m'étonnait, c'est tout.
Après quelques minutes sans rien dire, Aomine demanda :
- Et toi, t'as pas une fille en vue ?
- Tu veux pas qu'on parle d'autre chose, sérieux...
- Ah. D'accord.
Kagami fronça les sourcils. Aomine réagissait vraiment bizarrement. Ils finirent par s'arrêter devant le terrain de street basket. Aomine passa une main sur sa nuque :
- Ah, j'avais pas réalisé qu'on revenait ici.
- Maintenant qu'on y est, partant pour un un-contre-un ? Proposa Kagami en sortant un ballon de son sac de sport.
Un sourire éclatant étira les lèvres d'Aomine. Il retira sa veste d'un coup d'épaule.
- Yeah. Tu vas chialer.
- Parle pour toi, Ahomine !
Leur malaise s'était complètement évaporé. S'ils n'étaient pas très doués pour communiquer dans la vie de tous les jours, au basket c'était différent. Ils avaient tellement joué ensemble depuis la fin de la winter cup qu'ils commençaient à connaître leurs styles respectifs par cœur, ce qui rendait leurs affrontements encore plus impitoyables. Kagami pouvait décrypter chaque frémissement de muscle, chaque mouvement de regard, chaque froncement de sourcil d'Aomine. Il ne se laissait plus avoir comme eu début. Et inversement, Aomine lisait le langage corporel de son adversaire comme un livre ouvert. Encore mieux qu'un livre, en fait. Ils en étaient arrivés à un point où marquer un panier devenait un exploit.
Ils jouèrent sans se rendre compte du temps qui passait, et il faisait nuit lorsqu'Aomine se plia en deux, mains sur les genoux, à bout de souffle :
- Stop, j'vais crever.
Kagami se laissa tomber par terre et s'allongea sur le bitume, le bras en croix :
- Merde, je croyais que t'allais jamais t'arrêter !
Aomine l'imita et grogna :
- Abruti, si t'étais fatigué fallait le dire.
- Pas question de craquer avant toi.
- Tss.
Après un bref silence, Aomine ricana.
- Quoi ? Fit Kagami avec méfiance, persuadé que l'autre se moquait de lui.
- Ah ah... Je me disais que Tetsu avait raison finalement. Si t'étais une fille, je sortirais avec toi direct.
- Dans tes rêves. Si j'étais une fille, jamais je sortirais avec un looser comme toi.
Aomine roula sur le ventre et se redressa sur ses coudes :
- Tu parles, je suis le mec le plus populaire du lycée. Aucune fille ne me résiste.
- En même temps, quand on voit la gueule des autres mecs de ton lycée, ça veut pas dire grand chose.
- Ah ah, c'est vrai qu'ils ont de bonnes tronches de vainqueurs.
Pressé de changer de sujet, Kagami s'étira et se releva :
- Bon, on va bouffer ?
- Où ça ? Demanda Aomine en sautant sur ses pieds.
- Burgers ?
Le jeune homme considéra l'idée un instant. C'était tentant, mais puisqu'il avait Kagami à portée de main, il avait une meilleure idée :
- Nan, tu veux pas me faire de la vraie viande ?
- Chez moi ?
- Nan dans ton restau 4 étoiles. Bien sûr chez toi, crétin.
- Tu fais chier, j'ai du taf pour demain.
Aomine passa un bras autour de ses épaules et baissa sa voix d'un ton. Ca faisait toujours craquer Satsuki :
- Depuis quand tu fais sérieusement tes devoirs ? Allez, ça prend pas si longtemps...
Kagami chassa son bras et soupira :
- Okay, t'as gagné. Ramène ton cul.
- Cool ! Si tu savais à quel point ma mère est nulle en cuisine. Pas besoin de me montrer le chemin !
Il partit devant en chantonnant quelque chose comme « ce soir je vais bouffer comme un rooooi lalala ». Kagami ne put s'empêcher de sourire. Heureusement que cet abruti lui tournait le dos.
En entrant chez Kagami, Aomine abandonna ses chaussures en désordre dans un coin puis alla s'affaler dans le canapé. Il attrapa la télécommande et mit une chaîne de sport.
- Tu me sers un truc à boire ?
- Viens te servir tout seul, feignasse.
- Laisse tomber, j'ai pas si soif. Bravo pour l'hospitalité !
- Me parle pas de bonnes manières, s'il te plaît, grommela Kagami en sortant une poêle.
Il cuisina pendant qu'Aomine commentait un match de la NBA, à grand renfort d'insultes adressées aux meilleurs joueurs du monde. Kagami jetait un coup d'oeil de temps en temps par-dessus son épaule, forcé d'admettre que le spectacle qu'offrait le garçon était assez amusant.
Son téléphone portable sonna. C'était Kuroko :
- Allô ?
- Kagami-kun... Je voulais m'excuser pour tout à l'heure. Je ne voulais pas t'énerver.
- Arf, t'inquiète, c'est pas grave. Je ne t'en veux pas, tu sais.
- Ah.
A ce moment-là, Aomine se mit à beugler :
- MAIS CONNARD, FALLAIT TIRER PAR LA GAUCHE ! SERIEUX KAGAMI CE TYPE A DU SUCER POUR ARRIVER JUSQUE LA, JE VOIS PAS D'AUTRE EXPLICATION !
Un silence accueillit son commentaire. Kuroko ne pouvait pas ne pas avoir entendu. Il toussota à l'autre bout du fil :
- Hum... Kagami-kun, je crois que tu es occupé. Je vais vous laisser alors. Bonne soirée.
- ATTENDS KUROKO !
Il avait déjà raccroché. Kagami serra les dents :
- Abruti, il va se faire des idées maintenant.
- Pourquoi, parce que je viens bouffer chez toi ? Y'a plus romantique, hein.
- Peut-être, mais après ce que t'as raconté au café... Bah, on s'en fout. Allez, viens, c'est prêt.
- On peut manger devant la télé ? Il reste un quart d'heure !
Kagami prépara deux plateau en essayant de garder patience. Lorsqu'il apporta le sien à Aomine, les yeux de ce dernier s'illuminèrent.
- Wow ! Tu t'es surpassé.
- C'est rien, franchement.
- Tu déconnes ? Itadakimasu !
- Ouais...
Effectivement, Kagami s'était donné un peu de mal. Mais seulement par politesse. On ne pouvait pas servir n'importe quoi à un invité. Que ce soit Aomine ou n'importe qui d'autre n'y changeait rien. Aomine engloutit son repas en quelques minutes, ponctuant presque chaque bouchée d'un grognement appréciatif ou d'un commentaire gastronomique. Il n'était vraiment plus le même que ce garçon blasé que Kagami avait rencontré. Bizarrement, il était l'ami que Kagami avait toujours rêvé d'avoir. Un grand type sans-gêne avec qui il pourrait regarder des matches de basket le soir, les pieds sur la table, en faisant des remarques graveleuses sur les pompoms.
Lorsqu'il eut complètement vidé son assiette, Aomine se laissa aller contre le dossier du canapé, une main sur le ventre en lâchant un long soupir satisfait :
- Aaaah. Je suis comblé. Je crois que je pourrais t'embrasser, là.
Kagami, occupé à débarrasser les plateaux, fit tomber un verre qui roula sur le sol. Aomine lui donna une claque sur les fesses :
- Ah ah, t'emballe pas, c'était une blague, mec.
Le jeune homme ramassa lentement le verre, le posa sur un plateau, puis il partit dans la cuisine d'un pas raide. Cette espèce de jeu de pseudo-séduction qui semblait beaucoup amuser Aomine n'était pas vraiment à son goût. Il ne savait jamais comment répondre, et il était beaucoup plus troublé qu'il ne l'aurait voulu. Il avait encore du mal à définir ses sentiments pour Aomine, sentiments qui oscillaient entre l'admiration, le dégoût, le respect, l'irritation, l'amitié, la rivalité, la complicité et le malaise. Beaucoup trop de choses à la fois, à son avis.
- Bon, je vais pas abuser de ton hospitalité plus longtemps, déclara Aomine en se levant.
Il s'étira comme un chat au réveil, les bras levé, dévoilant une partie de son ventre lorsque son pull se souleva. Kagami le raccompagna dans l'entrée. Pendant qu'il remettait ses baskets, Aomine leva les yeux vers lui.
- Eh Kagami, merci, hein. Je me suis un peu invité chez toi, je sais bien, mais c'était cool, non ?
- Ouais, admit Kagami en se grattant l'arrière de la tête.
- Je passe mon temps avec Satsuki, alors ça fait du bien de traîner avec un mec de temps en temps. Faudra qu'on remette ça.
Kagami se surprit à répondre :
- Quand tu veux.
- Cool, fit Aomine en lui adressant un sourire chaleureux.
Il enfila sa veste et laissa tomber une main sur son épaule :
- J'te l'ai jamais dit, mais je suis content de t'avoir rencontré. Vraiment.
Kagami se sentit rougir. Il fit tout son possible pour garder sa dignité, mais c'était trop tard. Aomine avait remarqué son trouble et il rit doucement :
- Ah ah ah, qui eut cru que tu puisses un jour avoir l'air mignon ? Allez, bonne nuit, mec.
Le jeune homme referma la porte derrière lui et Kagami se retrouva seul dans son appartement. D'un coup, tout était devenu très calme. Il marcha lentement vers son canapé et s'y allongea, pensif. Il songea à nouveau à leur conversation avant le un-contre-un, au regard fuyant d'Aomine, son hésitation et sa maladresse. Ca ne lui ressemblait pas du tout. Et puis il songea au un-contre-un, et ses souvenirs étaient un peu flous, noyés dans une brume d'adrénaline et de sueur. Il avait déjà envie de retourner sur le terrain, pour retrouver cette sensation qui lui échappait toujours une fois que le jeu était terminé. Il aurait bien proposé à Aomine de rejouer le lendemain, mais il craignait que cela passe pour de l'obsession. Il était en train de réfléchir au nombre de jours qu'il faudrait laisser passer jusqu'à leur prochaine session de streetbasket, lorsque son portable vibra. C'était un message d'Aomine : « Demain, sur le terrain de street à 14h ? »
Kagami se mordit la lèvre et sourit. « Ok »
Fini pour aujourd'hui, la suite arrive bientôt. Pardonnez-moi le petit MuraHimu, mais je ne pouvais pas résister.
