Le 7 juin dernier disparaissait Monsieur Christopher Lee. Il était donc normal que le Poney Fringant lui rende hommage par ce qu'il sait faire de mieux : écrire.
Au revoir.
« Curumo. Aiwendil. Alatar. Pallando. Olórin. »
Tous étaient là, faisant face aux Valar et attendant leurs ordres.
« Vous rejoindrez Ambar d'ici quelques heures. Là, vous vous mêlerez aux populations. Vous unirez les peuples. Vous les mènerez dans l'ombre. Et vous combattrez celui que l'on connut sous le nom de Mairon. Détruisez Sauron. Par tous les moyens. »
Les consignes étaient claires. Il y avait un objectif. Et les méthodes n'importaient pas.
Les Maiar partirent se préparer. Curumo supposait que Pallando et Alatar, les inséparables, poursuivraient cette quête ensemble, mettant à profit leur légendaire complémentarité. Aiwendil voyagerait et son esprit farfelu tirerait sans doute profit d'une route en solitaire. Quant à Olórin, c'était un mystère et Curumo ne parvenait pas à deviner pourquoi un Maia sans charisme, sans influence et sans compétence particulière devait venir avec eux, ni ce qu'il pourrait leur apporter dans cette lutte contre le Mal qu'ils allaient devoir mener.
Quant à lui, il se demanda sous quelle apparence il serait le plus efficace pour manipuler les peuples. Il savait ne pas pouvoir rester en retrait ou faire profil bas. Curumo conjura alors un miroir de grande taille, car il était tout à fait inenvisageable de dominer le monde sans déjà dominer physiquement son interlocuteur.
Tout d'abord, il essaya de se dessiner une face effrayante, composée de différentes parties de différents visages posées de manière plus ou moins aléatoire, comme pour renier toute humanité. Puis il ôta toute couleur de son visage tout en se faisant pousser les dents le blanc lui plut, mais les canines lui évoquèrent trop les créatures de Sauron. La tunique noire et sa cape assortie avec une épée qui brillait dans le noire, à l'image des armes elfiques, le firent sourire. Il se demanda ensuite d'où pouvait venir l'étrange costume blanc qui suivit, avec cette étrange chose métallique qu'il tenait à la main.
Il opta finalement pour une simple toge blanche – cette couleur lui avait décidément plu – et choisit de porter la barbe pour se donner l'air d'un vieux sage qu'il fallait écouter et respecter.
Mais au fil de ses déguisements, une chose ne changea jamais : cette voix forte et profonde, qui faisait frissonner et captait l'attention de tous ses interlocuteurs et qui n'évoquait qu'une chose. Le pouvoir.
