Je me répète, il s'agit d'une traduction, donc ni les personnages ni l'histoire ne sont de moi. Ils appartiennent respectivement à Watsuki et à Yours Sincerely. Seuls les mots en français sont de moi, ainsi que les éventuelles fautes d'orthographe, même si j'essaie de ne pas en faire...
Je ne suis pas une pro de la traduction – c'est justement pour cela que j'en fait – donc il est possible qu'il y ait de petites erreurs, mais je pense avoir réussi à garder l'histoire telle qu'elle a été écrite en anglais.
And thanks to Yours Sincerely to give me the right to translate your story ! :)
A toutes les personnes qui parlent la langue de Shakespeare comme des brêles (je connais une personne qui se reconnaîtra, c'est ainsi qu'elle s'est désignée elle-même ^^) et qui adorent Tokio et Saito. Bonne lecture !
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Chapitre 1 : un conte familial.
C'était une toute petite boutique, qu'il était facile de ne pas voir, située derrière les rues les plus fréquentées de Tokyo. Le nom de la boutique n'était plus visible. Le temps et la météo avait lavé depuis longtemps la peinture, ne laissant plus qu'une mince trace. A l'intérieur, il n'y avait pas beaucoup d'espace pour se mouvoir. À chaque fois qu'on se tournait, on craignait de faire tomber quelque chose, qui valait – ou pas – beaucoup d'argent. Malgré son espace restreint, il n'y avait rien d'étouffant ici. En fait, c'était bien rangé et il y avait profusion de gens qui qualifierait la boutique d'un magasin 'de caractère'.
Toutefois, Saito ne se souciait que peu du caractère de la boutique. C'était un bon magasin et, si on avait la patience de regarder, on trouvait toujours quelque chose qui nous convenait.
« Bonjour et bienvenue », annonça une joyeuse voix féminine, provenant d'un endroit proche du sol.
Saito tourna à l'angle d'une étagère et manque de marcher sur un pied nu. Tokio Takagi était assise sur le sol, les cheveux relevés dans un chignon ébouriffé, triant une boîte de vieux dossiers. La voir ainsi lui donna envie de sourire : il y avait quelque chose de libre dans cette femme, elle semblait, en même temps, s'accorder et ne pas s'accorder à l'endroit où elle se trouvait.
Saito lâcha un petit rire et tapota son pied avec sa chaussure, « Vous cherchez vos chaussures ? »
Tokio releva la tête, puis, voyant que ça ne suffisait pas, la pencha en arrière. Il se tenait là, dans un costume-trois-pièces, les mains dans les poches. Elle gronda, « Saito-san... vous êtes trop grand. »
« Ça à ses avantages. » Il ajouta un petit sourire satisfait à ses paroles, pour faire bonne mesure, et fut récompensé par un tic agitant son œil droit.
« En effet. Toutefois, je doute que vous ayez besoin d'une raison supplémentaire de regarder les gens de haut », fut sa réponse.
Le sourire de Saito s'étendit. « Votre grand-père ? » Le grand-père de Tokio était le propriétaire, et il connaissait bien Saito, réservant habituellement des objets qu'il pensait intéressant pour Saito. Toutefois, il était tombé et s'était cassé le genou plusieurs semaines auparavant, laissant Tokio gérer le magasin.
« Il va beaucoup mieux. Toujours frustré par son manque de mobilité, mais il va mieux. Il m'a demandé l'autre jour si vous étiez passé et il a dit que vous devriez être plus gentil ». Tokio sourit en disant la dernière phrase. Elle savait que son grand-père nourrissait le rêve que son donateur favori se pique d'intérêt pour sa petite-fille. Elle, cependant, ne le voyait pas ainsi : son grand-père devenait vieux et délirant.
« Est-il au courant ? » Saito riait presque mais se débrouilla pour supprimer cette envie. Il ne ruinerait pas sa réputation de dur à cuire. Le vieil homme avait été témoin de bien des disputes entre Tokio et Saito. Il soupirait et se lamentait sur leur comportement, tandis qu'ils usaient de leurs langues acérées et de leurs esprits cinglants.
Tokio pouvait entendre l'humour dans sa voix, ce qui la fit sourire. « La boutique lui manque, mais il sera bientôt de retour et il va faire des histoires quand il va voir les changements que j'ai fait »
Comme Saito ne répondait pas, Tokio le regarda depuis le sol et vit qu'il avait marché jusqu'à la vitrine des bijoux, ses épaules tendues. Elle se leva et le rejoignit. « Les bagues de fiançailles, Saito-san ? Je me demande s'il y a une femme capable de vous tolérer. »
Il la regarda et Tokio fut surprise de voir que son rictus lupin habituel avait disparu. « Venez ici et choisissez-en une. Laquelle aimez-vous ? »
Tokio manqua de trébucher, et « Hein ? » fut son éloquente réponse. Elle resta derrière lui, comme il s'était déjà retourné.
Saito s'appuya sur ses poings et essaya de cacher son amusement. Il n'avait pas besoin de la voir pour savoir qu'elle avait été désarçonnée : le ton de sa voix et le lourd silence qui suivit suffit à le lui dire. Décidant que le moment avait duré assez longtemps, il se retourna une fois de plus pour lui faire face. « Je n'ai pas toute la journée, vous savez. »
Roulant des yeux et rejoignant finalement le stand en face d'elle, « Que voulez-vous voir ? » Idiot. Cet homme aimait la tourmenter et il savait toujours exactement quels boutons pousser pour y arriver. Elle n'avait simplement pas encore trouver le moyen de l'ignorer.
« ...Vous avez un bon œil, » dit-elle. Saito avait pointé un set de kanzashi. Chacune d'elle représentait une saison différente. Tokio disposa précautionneusement l'Hiver, l'Automne et le Printemps en face de Saito.
Saito la regarda alors qu'elle sortait chacune des pièces. Tokio semblait mélancolique et il y avait dans ses yeux une nostalgie qui lui donnait envie de la serrer contre lui jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Il écrasa prudemment cette impulsion, deux fois pour faire bonne mesure.
Peut-être senti-t-elle son regard sur elle, puisque Tokio leva les yeux vers lui et sourit. « Ces barrettes sont magnifiques. La femme qui les a apportés ne voulait pas les laisser partir et je lui en veux pas. Malheureusement, il en manque une ».
Saito hocha la tête, en attrapa une et l'examina attentivement. Elles étaient bien faites, le jaspe sculpté en forme de pétales de camélia pour l'Hiver, des perles roses pour les pétales de fleur de cerisier du printemps, et une feuille de ginkgo pour l'Automne.
« Que savez-vous à propos d'elles ? »
« Je ne peux tracer leur histoire que depuis la fin du XIXe siècle, mais je sais qu'elles sont plus anciennes que cela. Elles appartenaient à une dame d'Aizu, un cadeau d'un homme d'un rang inférieur, un samouraï. De ce que j'ai compris, ils ont gardé leur relation secrète. Comme je l'ai dit, l'une d'entre elle manque. L'Été. Selon la femme qui nous les a vendues, c'était une pièce vraiment spéciale. »
Tokio le regarda et rougit lorsqu'elle se rendit compte que Saito lui souriait, les yeux pleins d'espièglerie. « Quoi ? » Si le ton de sa voix était sur la défense, elle ne pouvait pas faire autrement. Il était encore en train de le faire : l'énerver.
« Je n'avais pas réalisé que vous étiez si romantique, Takagi. »
« Simplement parce que vous ne croyez pas en quelque chose de si basique, » répliqua Tokio, avec un peu plus de tranchant que nécessaire. « Bref, ils ont été séparés par la guerre et le samouraï gardé l'Eté jusqu'à ce qu'ils puissent être ensemble. »
Tokio se dépêcha de finir sa phrase et détourna son visage de Saito, toujours rougissante et fronçant légèrement les sourcils.
Saito s'approcha d'elle et chuchota dans son oreille, « Mais j'y crois ». Tokio fut choquée d'avoir Saito si proche d'elle. Elle sentit d'abord ses oreilles devenir brûlante, puis sentit un frisson délicieux courir le long de son dos, lui donnant la chair de poule. Malheureusement, Tokio fut si surprise qu'elle tourna sa tête tellement brusquement qu'elle lui rentra dedans.
Saito grogna et recula et d'un pas en tenant son nez.
« Saito-san ! Je suis vraiment désolée ! Vous allez bien ? » Tokio était horrifiée, mais tout devint subitement beaucoup trop drôle et elle ne pu s'empêcher de rire.
Alors elle rit, entourant son estomac de son bras et levant sa main droite pour couvrir son visage. Le regard de Saito ne la calma pas beaucoup, mais elle essaya. En quelque sorte.
« Quand vous aurez fini, » gronda Saito, « vous pourrez emballer ça pour moi. »
« Qu-Quoi ? Oh. » Tokio cligna des yeux puis sourit, de retour en 'mode affaires'. « Ils rendront quelqu'un très content. J'espère qu'elle le mérite. »
« Des fois, je me demande, » Saito lui jeta un regard noir acerbe. Il n'aimait pas qu'on rit de lui ainsi.
Avec le paquet dans une main, Saito se dirigea vers la porte. « Transmettez mon bonjour à votre grand-père. »
« Pourquoi ne pas lui dire vous-même ? Il sera de retour rapidement. »
« Je serais en voyage d'affaires. »
Tokio soupira, un peu triste, ce fichu mec était bien trop secret. « Et bien, je suppose que je vous verrais à votre retour. Envoyez-moi une carte postale si vous allez dans un endroit intéressant. »
Saito leva un sourcil. « Je serais occupé ».
Mains sur les hanches, elle roula des yeux puis sourit gentiment. « Juste pour savoir que vous êtes en vie. On ne peut pas perdre notre meilleur client. »
Sur ces mots, Saito se détourna en haussant les épaules.
- Quelques mois plus tard -
Tokio regarda le bleu clair du ciel, le vert profond de la forêt, et le remarquable château, devant les sommets des montagnes. C'était aussi pittoresque qu'il était possible de l'être. Le coin supérieur droit de la carte postale clamait fièrement Allemagne. Tokio la retourna et vit qu'elle était vierge, excepté son adresse, écrite d'une main puissante.
Souriante, Tokio accrocha la carte postale à côté des autres sur le mur de la boutique. Toutes venaient de Saito, et toutes étaient blanches. Il n'envoyait aucun vœu de bonne santé, et il n'y avait aucun 'j'aimerais que vous soyez là' mais il continuait à en envoyer. Et, pour Tokio, c'était suffisant. C'était déjà plus qu'elle n'en avait attendu.
« Tokio-chan, cet endroit est un vrai désastre ! »
Tokio se tourna pour voir son grand-père utiliser sa canne pour désigner différents objets. Souriant affectueusement au vieil homme, elle constata simplement, « Si tu veux dire organisé, alors je suppose que oui. »
Quand son grand-père n'avait plus été capable de se tenir tranquille, il était revenu dans sa boutique adorée. C'était un mois plus tôt, et il pestait après le changement chaque jour depuis.
Son grand-père fit un bruit avec sa gorge, mais il fut distrait par le téléphone avant de pouvoir parler.
Tokio étira son coup, roula des épaules et regarda la boutique. C'était vide, son grand-père s'étant retiré dans l'arrière-boutique pour prendre un thé. De derrière le comptoir, elle pouvait voir que la pluie tombait à seaux, rebondissant sur le trottoir. Ce n'était pas étonnant que peu de boutiques soient ouvertes. Tokio ne les blâmait pas, les jours comme celui-ci donnait envie de ne rien faire d'autre que dormir. Tokio supposa donc qu'elle pouvait envoyer un e-mail à Saito.
Elle avait cherché son adresse mail dans le fichier des clients après la première carte postale. Elle ne comportait aucune adresse de retour, et elle avait voulu lui écrire pour le remercier de sa prévenance, si on pouvait appeler ça ainsi, et peut-être dire qu'il lui manquait. Peut-être.
Au début, ses e-mails était courts et succins, mais elle commença a écrire régulièrement, et ses e-mails devinrent plus longs.
C'est ainsi que son grand-père la trouva, tapant sur son ordinateur portable. Il sourit, « Tu écris à ton correspondant ? »
« Je pense que pour être un 'correspondant', il faudrait qu'il réponde. »
« Que fais-tu des cartes postales ? » Son grand-père lui lança un regard de connaisseur doublé d'un sourire entendu. « Je pense qu'il t'apprécie. »
Soudainement, son sourire s'élargit, « Et tu l'apprécie. »
Tokio lui lança un regard désabusé. « Rappelle-moi de te prendre un rendez-vous, tu deviens légèrement sénile. »
Il rit, « Il y a beaucoup de chose qui cloche chez moi, jeune fille, mais il n'y a rien de louche avec mon esprit ou mes yeux sur ce sujet. Et tu sais ce que je vois. »
« Bien sûr. » Tokio espérait qu'il lâcherait le sujet, et reporta donc son regard sur l'écran de son ordinateur. Elle murmura, « J'aimerais que vous écriviez. »
Sans y penser et sans réaliser, elle l'écrivit dans son e-mail. Et parce que le destin aime précipiter les choses, un grand coup de vent entra dans la boutique, faisant s'envoler ses papiers. Elle arrêta d'écrire, cliqua hâtivement sur le bouton 'envoyer' avant de courir remettre les choses dans l'ordre.
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Voilà le premier chapitre ! J'ai respecté le découpage de Yours Sincerly, donc la suite au prochain chapitre ! Merci d'avoir lu jusqu'ici !
Une ptite review, please ? *yeux de chat botté*
