Rating : K+
Disclaimer : Tous les personnages de Harry Potter sont la propriété de J.K. Rowling
Note de l'auteur : J'ai rédigé cette fiction pour un concours sur HPF en juin 2014 dont les règles étaient les suivantes :
- Drago et Hermione doivent être les protagonistes principaux.
- L'action peut se dérouler pendant ou après Poudlard.
- Le texte doit au moins contenir quatre de ces mots pris au hasard dans le dictionnaire: codétenteur, flore, justicier, palière, référent, salé, structuralisme, triplement.
- Les clichés sont interdits : pas de salle-de-bain des préfets, pas d'appartements communs, Hermione n'a pas subi de transformation durant l'été, ils ne s'aiment pas d'un amour passionnel au bout de deux chapitres, Hermione ne tombe pas enceinte après sa première fois avec Drago, Drago n'est pas le tombeur de ces dames, Drago n'est pas un dieu du sexe (mais il peut avoir de l'expérience), ils ne seront pas tous les deux Préfets-en-Chef (mais un des deux peut l'être), Drago et Hermione ne sont pas guimauves d'amour, Drago ne renie pas ses principes en un simple coup de vent, Hermione ne devient pas une rebelle en défiant toute forme d'autorité, etc.
- Le texte devra faire minimum 1000 mots et ne doit pas excéder les 15 000 mots (20 000 mots au grand maximum).
Je tiens à remercier lilimordefaim et Bevy pour leurs corrections et conseils.
Je ne reprends pas tous les éléments des tomes 6 et 7.
Chapitre 1
Décembre 1998
La porte de la cellule s'ouvrit lentement dans un sinistre grincement. À la faible lueur de sa baguette pointée devant lui, il inspecta la pièce tout en restant bien sur ses gardes. Seuls les quelques gémissements des autres prisonniers perturbaient le silence de la nuit. Pour le moment, personne ne s'était mis sur son chemin. Tout se déroulait comme il l'avait prévu. Et il espérait de tout cœur que sa bonne étoile continuerait de veiller ainsi sur lui cette nuit.
À pas de loup, il s'approcha de la forme recroquevillée sur le sol en pierre. Elle dormait. Ou peut-être était-elle évanouie. Les nombreux interrogatoires et tortures qu'elle avait dû subir ces derniers jours avaient certainement eu raison de ses maigres forces. Et pourtant, elle n'avait pas cédé. Sa volonté était toujours intacte et elle n'avait rien dévoilé de ce qu'elle savait. Elle préférait mourir que de parler et risquer ainsi la mort de ses amis, de ses compagnons de lutte. Lui-même, à sa place, ne pensait pas qu'il aurait su faire preuve d'autant de courage. Il aurait préféré tenter de sauver sa vie plutôt que de protéger celle des autres à moins que ces personnes ne soient de sa famille proche.
Pourtant, il était dans cette cellule pour la faire évader, elle. Pour lui sauver la vie alors qu'il n'existait aucun lien de parenté entre eux.
La veille, il avait surpris une conversation au cours de laquelle son père et Rogue parlaient de la venue prochaine du Seigneur des Ténèbres au Manoir. Le Lord était parti seul en mission deux semaines plus tôt et, ayant appris que la meilleure amie du Survivant avait été capturée et tenait tête à ses bourreaux, il avait décidé de venir lui-même l'interroger. Et avec son arrivée, les choses allaient radicalement s'empirer pour la jeune femme. Il fallait qu'elle s'échappe avant que le Lord ne revienne. C'était une question de vie ou de mort.
Drago secoua doucement Granger, tentant de la réveiller. Elle n'ouvrit pas les yeux, mais un gémissement de douleur lui répondit. Bien évidemment, tout son corps était meurtri. Il lança alors un rapide sort de soin. Il n'avait pas le temps de soigner toutes ses blessures mais, au moins, il espérait que cela diminuerait quelque peu sa douleur et lui permettrait de se mettre debout.
« Granger. Granger, réveille-toi, murmura-t-il en secouant son épaule.
- Que... Quoi... ? Laissez-moi, je ne vous dirai rien ! »
Sa voix était faible, rauque d'avoir trop crié.
« Calme-toi. Je ne suis pas là pour ça. Il faut que tu te lèves. C'est urgent. Il faut que tu partes d'ici maintenant », chuchota-t-il avec précipitation.
Il ne fallait pas qu'il s'attarde plus que nécessaire dans les cachots. Un autre Mangemort pouvait très bien surgir à un moment ou un autre.
« Mal... Malefoy... ? Qu'est-ce que... ? »
Elle était parvenue à ouvrir légèrement les yeux et tentait de découvrir qui était son interlocuteur.
« Allez, debout. »
Disant cela, il l'agrippa et la força à se mettre sur ses deux pieds. Elle gémit suite à la manœuvre et chancela dangereusement. Drago la rattrapa de justesse puis l'emmitoufla dans une vieille couverture qu'il avait emmenée avec lui. Il passa l'un des bras de la jeune femme autour de son cou et la tint également par la taille. Elle n'avait pas assez de force que pour pouvoir se déplacer toute seule. Ainsi chargé et tenant toujours fermement sa baguette, il sortit de la cellule. La progression était lente et le risque de croiser quelqu'un grandissait plus le temps passait. Tendu, Drago analysait le moindre petit bruit qu'il percevait dans ces sous-sols silencieux et, le regard à l'affut, il ne cessait d'observer les ombres mouvantes créées par sa baguette.
Il jugea alors bon de l'éteindre et décida de les désillusionner. Au moins ainsi, il était sûr que personne ne le verrait. Il les entoura également d'un sort de silence. Les plaintes que poussaient Granger auraient pu facilement les faire repérer. Il laissa ensuite ses yeux s'habituer quelques instants à la pénombre avant de se remettre en route. Ils passèrent ainsi devant d'autres cellules occupées avant d'arriver à l'escalier qui leur permettrait de sortir des cachots.
La montée des marches fut difficile et leur prit beaucoup de temps car Granger, à bout de forces, se laissait trainer la plupart du temps. Tout en montant péniblement, Drago fixait la porte en haut des escaliers dont il ne distinguait que les contours à cause de la pénombre. À chaque instant, elle pouvait s'ouvrir pour laisser passer un Mangemort. Mais il fallait croire que la chance était au rendez-vous ce soir-là. Arrivé en haut des marches, il poussa doucement la porte et jeta un coup d'œil furtif aux alentours, l'oreille aux aguets. Il semblait n'y avoir personne dans les parages. Ils franchirent alors le seuil de la cave. Mulciber, de garde cette nuit pour surveiller le hall d'entrée, était toujours inconscient. Drago l'avait en effet assommé à l'aide d'un vase avant de descendre chercher la captive.
Il en profita pour souffler quelques instants avant de traverser le hall et de se diriger vers la porte d'entrée. Granger, bien que de corpulence légère, commençait à peser lourd sur son bras. Il aurait bien évidemment pu la porter convenablement, mais il préférait garder sa main droite libre de tout mouvement pour le cas où il devrait faire usage de sa baguette.
« Allez, Granger. Encore un effort. Nous y sommes presque, l'encouragea-t-il à voix basse.
- Pourquoi... Pourquoi fais-tu... ça... ? »
Il ne répondit pas.
Ils venaient d'atteindre la porte. Il ne leur restait plus qu'à sortir et marcher jusqu'aux grilles qui délimitaient la propriété. Là, ils pourraient alors transplaner.
Le trajet jusqu'au portail ne fut pas sans embûche. L'allée avait commencé à geler sous les températures négatives de ce mois de décembre et cela rendait leur progression difficile et dangereuse. Plus d'une fois, ils glissèrent et faillirent chuter. Drago commençait sérieusement à avoir des crampes, mais il serra les dents et tint bon. Ils étaient si proches du but.
Alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques mètres de la grille, celle-ci s'ouvrit pour laisser entrer quelqu'un. La peur au ventre et le cœur battant la chamade, Drago s'écarta avec précaution de sa route. L'homme ne pouvait ni les voir ni les entendre mais s'ils entraient en collision avec lui, ils étaient fichus. Heureusement, le Mangemort, que Drago ne put reconnaitre à cause de la capuche qui recouvrait l'entièreté de son visage, passa rapidement devant eux sans problème et continua sa route jusqu'au Manoir.
Drago relâcha alors son souffle qu'il n'avait pas eu conscience de retenir. Enfin, ils parvinrent de l'autre côté de la grille. Il assura sa prise sur Granger à l'aide de ses deux bras avant de se concentrer et de transplaner devant le Terrier.
Il ne savait pas où se trouvaient Potter et Weasley. Certainement pas au 12, square Grimmaurd dont le Fidelitas était tombé suite à la mort de Dumbledore un an et demi auparavant. Il y avait peu de chance également qu'ils soient au Terrier, mais les autres Weasley, eux, y habitaient toujours. Il n'y avait donc pas de meilleur endroit où amener Granger pour qu'elle soit en sécurité. Cependant, les barrières de protection mises en place autour de l'habitation l'empêchaient de s'en approcher. Seules les personnes autorisées par les propriétaires pouvaient les traverser sans danger. Granger aurait pu le faire mais elle n'était pas en état de marcher toute seule jusqu'à la porte. D'ailleurs, sa respiration devenue de plus en plus haletante l'inquiétait. Il fallait vraiment qu'elle se fasse soigner rapidement.
Il la fit s'asseoir par terre, doucement, et lança un sortilège de Stupéfixion en direction du Terrier. Comme il s'y attendait, le sort rebondit sur les protections. Mais cela préviendrait les occupants qu'il y avait quelqu'un à l'extérieur. Il répéta trois-quatre fois le sortilège avant de voir les lumières s'allumer dans plusieurs pièces et d'apercevoir la porte d'entrée s'ouvrir.
Étant toujours sous le sortilège de Désillusion, on ne pouvait pas les voir. Il jeta alors le contre-sort à Granger et seulement à elle. Pas besoin que les Weasley se rendent compte de sa présence à lui, c'était trop risqué. Granger ne se souviendrait probablement pas de l'identité de son sauveur. Et cela valait mieux pour tout le monde. Surtout pour lui.
Deux personnes sortirent précautionneusement de la maisonnée. Il reconnut Arthur Weasley et ce qui devait être l'un de ses fils plus âgés, mais il n'aurait su dire lequel. Les deux hommes avançaient lentement, essayant de repérer leurs agresseurs nocturnes, chose rendue difficile à cause de la flore environnante. Les herbes hautes offraient en effet de nombreuses cachettes.
Drago jeta alors des étincelles au-dessus de sa tête afin de leur indiquer leur position. Aussitôt, les deux hommes se tournèrent dans sa direction, baguette brandie vers leurs éventuels ennemis.
« Hermione ? » lâcha le fils Weasley, surpris, après s'être avancé de quelques pas supplémentaires.
Derrière lui, le père affichait la même expression ahurie. Sans abaisser leurs armes, ils se rapprochèrent prudemment de la jeune femme qui ne leur avait pas répondu. Drago, quant à lui, reculait doucement.
« Hermione ? C'est bien toi ? » demanda le patriarche en s'arrêtant, s'estimant sûrement être assez près.
Quand il entendit Weasley répéter encore une fois sa question, Drago se rendit compte qu'il avait oublié d'ôter le charme de silence et se dépêcha alors de le faire.
« Monsieur... Monsieur Weasley... ?
- Hermione, je suis désolé mais il faut que je m'assure que c'est bien toi, tu comprends ? Bien, alors dis-moi, de quoi avons-nous discuté tous les deux la dernière fois que tu es venue ici ? »
Drago croisa les doigts pour que Granger réponde correctement. Il n'avait pas fait tout cela pour échouer maintenant, si près du but.
« Nous... Nous avons parlé de... mes parents... Ils sont en Australie et... ils me manquent..., répondit-elle, la respiration sifflante.
- Par Merlin, Hermione ! s'écria-t-il alors. Charlie va prévenir les autres et rassemble toutes les potions de soin dont nous disposons ! »
Elle avait manifestement donné la bonne réponse.
Arthur Weasley lui lança aussitôt un Mobilicorpus et se dépêcha de l'emmener à l'intérieur de la maisonnée.
Drago pouvait partir à présent. Granger était entre de bonnes mains.
XXXXXXX
La bataille faisait rage. Que ce soit dans le château, dans le parc de Poudlard ou même dans la Forêt Interdite, partout des affrontements avaient lieu. C'était l'ultime bataille, le combat final. Il le sentait. À l'issue de cette nuit, l'un des deux camps vaincrait définitivement l'autre. C'était donc le moment ou jamais de se battre pour la victoire, pour ses croyances.
Mais le problème était qu'il ne savait plus en quoi il croyait. Il n'adhérait pas aux idées véhiculées par le camp dit de La Lumière. Pour lui, il était impensable de ne pas reconnaître la supériorité des Sang-Pur sur les Nés-Moldus. De même, il lui paraissait normal que les créatures magiques soient considérées comme leur étant inférieures. Cependant, il ne cautionnait pas pour autant les agissements du Seigneur des Ténèbres. Il était d'accord pour mépriser tous ces êtres inférieurs mais pas pour les tuer.
Il ne savait donc pas quel était le camp qu'il souhaitait voir remporter cette guerre car, dans les deux cas, il ne trouverait pas à sa place. C'était là l'une des raisons pour lesquelles il n'avait toujours pas pris part aux combats. L'autre raison étant bien évidemment la peur de mourir. Il n'avait pas encore vingt ans, il était beaucoup trop jeune pour perdre la vie cette nuit. Caché derrière un arbre à l'orée de la Forêt Interdite, il observait les autres se battre sans parvenir à se décider à bouger.
« Drago ! Qu'est-ce que tu attends pour te battre ?! »
Il sursauta en entendant la voix de Théodore Nott si proche de lui. Perdu dans ses pensées, il ne s'était pas rendu compte que son ancien camarade de classe s'était rapproché de lui.
« Allez, viens-nous aider à foutre une raclée à la bande à Potter », dit-il en l'empoignant par le bras et l'emmenant de force vers deux groupes qui s'affrontaient non loin d'eux.
Sortant du couvert des arbres, il laissa son regard se porter un instant vers les étoiles brillant dans le ciel et se surprit à prier pour que celle qui veillait sur lui depuis quelques mois soit présente parmi elles.
Il devait en effet avouer qu'il avait eu beaucoup de chance jusqu'à présent. Il n'avait pas du tout été inquiété à propos de l'évasion de Granger. Il n'avait pas été totalement inconscient cette nuit-là. Il s'était arrangé pour se créer un alibi difficilement vérifiable. Lors du repas du soir, il avait annoncé à ses parents qu'il avait prévu de passer la soirée dehors, dans le bar situé dans l'Allée des Embrumes. C'était un endroit très fréquenté par les jeunes Mangemorts et il était pratiquement impossible de savoir l'heure exacte à laquelle quelqu'un y entrait ou en sortait vu le monde qu'il y avait. Comme il y était déjà allé plusieurs fois en compagnie de Théodore, ses parents ne furent pas spécialement surpris.
Après avoir laissé Granger chez les Weasley, il s'était rendu dans ce bar. Il était trop tôt que pour rentrer chez lui et, si jamais un Mangemort pouvait témoigner de sa présence, cela apporterait plus de crédibilité à son alibi. Par chance, il y avait croisé Adrian Pucey avec lequel il avait discuté pendant un bon bout de temps.
Quand il était revenu au Manoir au petit matin, il avait tout de suite compris, en entendant son père hurler dans le salon, que la disparition de Granger avait été découverte. Alors qu'il était en train d'essayer de gravir discrètement les escaliers menant à sa chambre, il avait croisé sa mère qui lui avait effectivement annoncé que Granger s'était échappée.
Lorsque Macnair était rentré ce soir-là aux environs de minuit, il avait été surpris de ne pas voir le gardien à son poste. Il l'avait alors trouvé assommé près de la porte de la cave. Macnair y était aussitôt descendu et avait constaté que la cellule de la Gryffondor était vide. Il avait alors immédiatement donné l'alerte. Vu son état de faiblesse et n'ayant pas de baguette, la prisonnière n'avait pas pu aller bien loin. Il était déjà assez surprenant qu'elle ait eu la force de mettre KO le gardien. Mais les recherches n'avaient rien donné. Granger s'était volatilisée dans la nature.
L'effet de surprise passé, ils avaient compris que la jeune femme avait dû bénéficier de l'aide d'un complice. Mais quel sorcier aurait ainsi assommé Mulciber au lieu de le stupéfixer ou de lui lancer un autre sortilège ?
Drago avait feint l'étonnement et l'incompréhension en écoutant le récit de sa mère. Il s'était ensuite excusé et s'était dirigé vers sa chambre afin de se reposer de cette longue nuit. En fin d'après-midi, il s'était rendu dans le bureau de son père et lui avait fait part de sa propre hypothèse. Au fur et à mesure des explications de son fils, Lucius était devenu blême. Il avait alors intimé à Drago l'ordre de ne rien dire de tout cela à qui que ce soit.
Le lendemain, quelques minutes à peine après son arrivée, le Seigneur des Ténèbres, furieux, avait convoqué tous les Mangemorts présents au Manoir et avait exigé de savoir qui l'avait trahi. Comme personne ne lui avait répondu, il avait fait pleuvoir quelques sortilèges Doloris au hasard. Au moment où le Lord brandissait sa baguette vers Drago, Lucius avait pris la parole. Il avait alors expliqué qu'il était arrivé à la conclusion que ce n'était pas un sorcier mais bien une créature magique qui était venue en aide à Granger. Plus précisément, leur ancien elfe de maison.
Dobby vouait en effet une grande admiration pour Potter. En outre, il connaissait par cœur les couloirs du Manoir et savait qu'il était impossible, même pour les elfes, de transplaner dans les cachots. Sur la demande de Potter, Dobby avait très bien pu s'introduire dans la demeure et emmener Granger avec lui.
Bien évidemment, cela n'avait pas du tout atténué la colère du Lord, au contraire, et Lucius avait été puni puisque c'était son ancien elfe de maison le coupable. Incapable de bouger, Drago avait regardé son père se tordre de douleur devant lui. À sa place. Il avait été incapable d'assumer son acte jusqu'au bout et un goût amer s'était répandu dans sa bouche à cette constatation.
Comme Théodore le lui avait annoncé, Drago se retrouva devant les amis de Potter. Londubat, Weasley fille, Lovegood et Finnigan se battaient contre Flint, Higgs et Pucey. Pour le moment, les forces étaient plus ou moins à égalité mais Théodore semblait vouloir faire pencher la balance de leur côté.
Contraint et forcé, Drago se lança donc dans la bataille. Heureusement, les Gryffondor et la Serdaigle ne cherchaient pas à tuer leurs adversaires, mais seulement à les neutraliser et ne lançaient donc aucun Sortilège Impardonnable. Cela le rassura quelque peu et il se contenta de se protéger tout en jetant lui-même des sorts de même catégorie. Il mettait beaucoup moins de hargne dans ses attaques que ses alliés qui n'hésitaient pas, eux, à lancer des sortilèges de brûlure ou de découpe. Lui, tout ce qu'il voulait, c'était sortir vivant de cette guerre sans être responsable de la mort de quelqu'un.
Faisant un bon en arrière pour éviter le rayon rouge revenant dans sa direction après avoir rebondi sur le bouclier de Londubat, il trébucha et tomba à la renverse. Il ne put ainsi empêcher un Petrificus Totalus de le toucher de plein fouet. Immobilisé sur le sol, couché sur le flanc, il entendit le Gryffondor lui lancer en plus un Incarcerem. Londubat tenait vraiment à s'assurer qu'il ne puisse plus faire le moindre mouvement. Il le vit ensuite passer devant ses yeux pour rejoindre ses amis qui se battaient un peu plus loin. Leur petit duel, de courte durée, les avait légèrement éloignés des autres combattants.
Ne sachant rien faire d'autre, Drago se mit alors à observer les environs. D'autres corps que le sien jonchaient le sol. Certains étaient morts, d'autres ne tarderaient sûrement pas à l'être vu leur état et d'autres encore semblaient tout simplement être immobilisés, tout comme lui. Le camp de Potter souhaitait visiblement faire principalement des prisonniers afin de pouvoir les juger pour leurs crimes.
Son père faisait-il partie de ces corps immobiles sur le sol ? Il espérait de tout son cœur que, si tel était le cas, Lucius ne soit que blessé. Au moins, il savait que sa mère était en sécurité dans leur Manoir.
Drago n'avait aucune notion du temps qui passait. Devant ses yeux grands ouverts, il voyait tous ces sorciers combattre les uns contre les autres. Il voyait des personnes qu'il connaissait perdre la vie ou, au contraire, ôter celle de quelqu'un d'autre. De temps en temps, un sortilège perdu passait près de lui, faisant sensiblement augmenter son rythme cardiaque. Il était devenu si vulnérable.
Le bruit d'une explosion se fit alors entendre et, incapable de bouger ou de fermer les yeux, il vit avec effroi un projectile arriver droit vers lui. C'était une épée en pierre à laquelle était accrochée une main tranchée provenant de l'un des soldats de pierre, gardiens de Poudlard. L'arme allait se planter dans quelques secondes dans son ventre lorsqu'un Protego retentit derrière lui. Avec soulagement, il observa le projectile se fracasser en plusieurs morceaux contre le bouclier qui l'entourait désormais. La personne qui venait de le sauver d'une mort certaine apparut alors devant ses yeux, mais il n'avait pas eu besoin de la voir pour savoir de qui il s'agissait. Il avait reconnu sa voix. Granger. C'était elle qui venait de le sauver à son tour.
Elle le regarda un moment, semblant hésiter sur ce qu'elle devait faire à présent quand une nouvelle détonation, beaucoup plus forte que la précédente, retentit derrière elle. Granger se retourna alors vivement dans cette direction, baguette tendue. Drago porta également son regard vers l'origine du bruit et, s'il n'avait pas été immobilisé, ce qu'il voyait l'aurait cloué sur place.
Un dôme s'était formé devant les portes du château. Et dans ce dôme, le Seigneur des Ténèbres et Potter s'affrontaient en duel. Tous les combats se déroulant dans le parc avaient cessé. Tout le monde avait son attention fixée sur ce duel qui désignerait le grand vainqueur de cette guerre. Le temps semblait être suspendu alors qu'un combat à mort s'était engagé entre les deux adversaires.
De nombreux sortilèges, de couleurs différentes, percutèrent le dôme avant que celui-ci ne se brise. Sa première pensée fut de se dire que le dôme n'avait pas pu supporter toutes ces décharges d'énergie. Mais il remarqua ensuite que seul l'un des combattants était encore debout. Potter. Cela voulait-il dire que... ?
Des exclamations de joie retentirent alors et Drago vit des Mangemorts tenter de s'enfuir en courant vers les grilles délimitant l'interdiction de transplaner. Mais les membres de l'autre camp, y compris Granger, réagirent rapidement et ils parvinrent à en capturer un bon nombre. Ces prisonniers furent ensuite emmener à l'intérieur du château tandis qu'on commençait à s'occuper des sorciers à terre. Les premiers soins d'urgence étaient prodigués à certains alors que d'autres étaient entièrement recouverts d'une couverture. Puis tout ce petit monde était conduit au château dans un ballet incessant.
Quelques Aurors se chargeaient de ramener les Mangemorts ayant été neutralisés et ce fut donc sans surprise que Drago vit l'un d'entre eux venir vers lui. Celui-ci lui jeta un Finite Incantatem avant de le ligoter à nouveau rapidement. Il l'obligea ensuite à se remettre debout. Drago vacilla légèrement puis se mit en route, la baguette de l'Auror pointée entre ses omoplates.
«Écartez-vous ! »
Posant une main sur son bras, l'Auror l'obligea à se décaler vers la droite afin de laisser un brancard en lévitation dirigé par un élève de Serdaigle franchir les doubles portes avant eux. Ils reprirent ensuite leur progression et, en passant devant la Grande Salle, Drago ne put s'empêcher d'y jeter rapidement un coup d'œil. La salle, dans laquelle régnait une certaine agitation, faisait manifestement office d'infirmerie. De nombreux lits avaient été installés là où les tables des Quatre Maisons se dressaient auparavant. De minces rideaux cachaient certains occupants et plusieurs personnes s'affairaient autour des nouveaux blessés qui arrivaient régulièrement. Il ne fut pas étonné en reconnaissant des médicomages de Sainte-Mangouste. Ils avaient dû être prévenus de la fin de la bataille et étaient venus en renfort.
C'est alors que son regard tomba sur elle. Dans un coin légèrement à l'écart, Granger était en pleur dans les bras de Potter qui tentait malhabilement de la consoler, des larmes coulant également sur ses joues. Qui était mort ? Il ne put observer plus en détail les personnes alitées car l'Auror lui ordonna de poursuivre son chemin jusqu'aux cachots. Il comprit ainsi que les prisonniers seraient donc garder à Poudlard le temps que la sécurité de la prison d'Azkaban soit rétablie. Drago ne se faisait aucun doute sur son avenir. Il allait passer de nombreuses années derrière les barreaux.
Voilà pour le premier chapitre. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ;) Cette histoire date déjà d'un an, je sais qu'elle est loin d'être parfaite et tous les commentaires/conseils sont les bienvenus ;)
Cette fiction est terminée et comporte 4 chapitres. Je viendrai poster la suite chaque dimanche. Je vous préviens déjà que je n'ai pas su rentrer beaucoup dans le détail, vu les conditions du concours (maximum 15 000 mots, grand maximum 20 000 mots).
