22h15. Cela fait des heures que Roy relit les notes de feu Maes Hughes. Il veut comprendre. Comprendre pourquoi son meilleur ami est mort. A cause de quel secret l'a-t-on éliminé. Mustang sait très bien que ça le mets en danger lui aussi.
Riza a bien essayé de le dissuader, mais que pouvait-elle dire ? Elle comprenait qu'il veuille savoir. Cependant, ça l'inquiétait. Maes avait été assassiné à cause de ses recherches. Si son supérieur s'y mettait aussi, nul doute qu'il n'y couperait pas. La jeune femme tentait de rester avec lui dans son bureau, même s'ils n'avaient plus de travail.
Roy ne voulait pas qu'elle reste. Si leurs ennemis pensaient qu'elle était au courant de quelque chose, elle en paierai le prix avec lui. Cela faisait l'objet de légères disputes entre eux. Le brun s'était vite rappelé à quel point Riza pouvait être têtue lorsqu'il s'agissait de sa sécurité.
" Je te dit de rentrer chez toi Riza !" s'était-il exclamé une fois tout le monde parti.
" Je refuse, Roy. Mon travail est de veiller sur toi, et si j'estime que tu fais des choses te mettant en danger, je me dois de rester." avait-elle calmement répondu.
" Ecoute ma chérie, tu sais très bien que je suis parfaitement capable de me défendre tout seul maintenant."
Oui ça, depuis qu'il avait vécu pendant deux ans et demi chez des moines Shaolin (1) Roy ne craignait plus personne. Mais il n'était pas capable d'arrêter une balle à mains nues pour autant. Et Riza avait été séparée de lui pendant trop longtemps pour prendre encore ce risque. Ces deux années et demi pendant lesquelles elle l'avait cru mort avaient été un véritable enfer. Plusieurs fois elle avait tenté de mettre fin à ses jours. C'était compter sans la vigilance et le soutien de ses collègues.
Et donc une fois de plus ce soir là, il avait dû user de toute son autorité pour qu'elle rentre chez elle. Petite amie ou pas, les ordres étaient les ordres. Riza s'était inclinée, encore. D'un côté elle ne lui en voulait pas, car elle savait qu'il faisait ça pour la protéger. Mais de l'autre, ça l'énervait de ne pas pouvoir veiller sur lui. Riza passait donc son temps à appeler soit chez lui, soit au Q.G pour savoir s'il était rentré sans encombre.
Roy résistait à l'envie de débrancher le téléphone de son bureau, sachant que ce serait le meilleur moyen de la faire rappliquer, et si elle s'apercevait que le biniou avait été volontairement rendu muet, de créer une dispute. Très peu pour lui, il n'était pas d'humeur à supporter des cris. Ainsi, Roy relisait les notes de son meilleur ami depuis maintenant une semaine. Et quand il aurait compris le pourquoi du comment, les assassins le paieraient très chers, quels qu'ils soient.
" Oh mais ..." dit-il soudain en écarquillant les yeux.
Cette fois, il sentait qu'il tenait là son pourquoi et son comment. Le téléphone sonna à cet instant, et Roy décrocha machinalement.
" Oui ? "
" Tu es encore là-bas mon amour. Il est tard, tu devrais rentrer." fit la voix de Riza à l'autre bout du fil.
" Euh ... oui. Encore cinq minutes."
" Mais ça fait une heure que tu me dis ça ! On doit pas avoir la même conception du temps, tous les deux."
Roy esquissa un sourire.
" Pardon ma chérie. Je vais rentrer dans pas longtemps. J'ai presque tout compris."
Riza soupira, et garda le silence un instant.
" Appelle-moi dès que tu rentre."
" Promis. Bisous."
" Hm, sois prudent mon coeur."
Il raccrocha, puis se remit à sa lecture. C'est ça, les dates n'étaient pas bonnes. Juliet Douglas était censée être morte depuis de longues années. Donc, ce n'était pas la secrétaire du Généralissime. Maes mentionnait également un terme que Roy avait du mal à saisir : homonclus. Des dessins étaient accrochés, supposés les représenter. Si le colonel avait bonne mémoire, les homonculus étaient des êtres humains artificiels, créés par l'alchimie.
" Ce serait donc ça ... la secrétaire du Généralissime est une homonculus. Mais est-il au courant ? Je crois que oui. Rien ne lui échappe à ce type. Donc, soit il s'en fout royal de ce qu'elle est soit ... c'en est lui-même." pensa-t-il.
Bon dieu. Pas étonnant qu'on ait fait tuer Maes. Un truc pareil, ça de quoi vous renverser son généralissime. Roy ferma les cahiers contenant les notes, et rangea le tout. Les couloirs étaient déserts, personne ne savait qu'il était encore là. Du moins est-ce qu'il pensait. Roy alla ensuite chercher son manteau, et sortit du Q.G. Arrivé chez lui, il téléphona à sa petite amie pour la rassurer. Ceci fait, il se prépara à aller dormir.
Un oiseau se posa sur le rebord d'une fenêtre, et tapota contre le carreau. Bradley se leva et alla ouvrir. Le volatile entra, se posa sur le sol et se métamorphosa en adolescent vêtu bizarrement, aux longs cheveux verts et l'air teinté de mépris.
" Je croyais t'avoir déjà dit ne pas venir ici, Envy." dit froidement Bradley.
" Mille excuses ô grand cyclope. Mais j'ai des nouvelles intéressantes concernant notre colonel préféré." répondit Envy avec ironie.
" Je t'écoute." fit Pride en s'asseyant à son bureau.
Envy pour sa part, alla se poser sur le lit. Il rejeta ensuite une mèche, qui reprit sa place illico.
" Notre briquet a tout compris, à notre sujet. Il sait que Juliet est des nôtres, et toi aussi par là même." annonça-t-il.
" Ca m'aurait étonné. Sous ses airs hautains Mustang est plus dangereux qu'il n'y paraît. Il tient à son entourage, et Hughes et lui étaient très proches. Je savais qu'il chercherait à élucider son meurtre." fit Pride.
" Maintenant que c'est chose faite, on devrait songer à les réunir à nouveau ces deux-là." suggéra Envy en posant un pieds sur le lit.
" Deux militaires assassinés au Q.G ça fait désordre. Surtout si c'est un haut-gradé. Il faut trouver autre chose." contredit Pride.
" Et tu propose quoi dans ce cas ? Qu'on attende gentiment qu'il tape un scandale? T'imagine la colère du maître ?" fit Envy.
" Je ne suis pas stupide, merci. Ce qu'il faudrait, c'est que personne ne le croie si jamais il parle. Comme il est assez populaire, ça ne va pas être simple. Voyons ... si c'était un inconnu personne ne lui accorderait de crédit." réfléchit Bradley.
Envy le regarda sans comprendre. Où voulait-il en venir ?
" C'est ça, il faut que personne ne se souvienne de lui." reprit l'homonculus.
Gné ? Cette fois Envy était perdu. Il demanda des précisions au chef des armées.
" Tu as très bien compris. Plus personne ne doit se souvenir de l'existence de Roy Mustang. Et je sais comment faire."
" ... bon si tu peux arranger tout ça alors ... je te laisse." conclut Envy.
Il se leva, se changea de nouveau en oiseau et partit. Pride referma la fenêtre.
Le jour suivant, Roy retrouva ses collègues au bureau. Encore une journée de travail, et c'était le week-end. Il allait pouvoir passer du temps avec sa Riza. Roy sourtit à cette pensée, et lui fit un clin d'oeil auquel elle répondit avec un sourire. Riza se leva attrapa une pile ... et s'arrêta en constatant que Roy n'était plus à son bureau. Elle regarda partout. Il était où encore celui-là ? Elle posa néanmoins les dossiers sur son bureau, et réfléchit en tapotant des ongles sur la paperasse.
Ensuite, elle tira la chaise et regarda sous le bureau.
" Qu'est-ce que tu fabrique là-dessous ?" demanda-t-elle.
" Hé bien tu vois je prends le frais." sourit Roy.
" Si tu ne sors pas de là et que tu ne mets pas au travail, je te soufflerais tellement dans les bronches que tu ne voudra jamais plus prendre le frais, crois-moi." dit-elle.
Roy soupira, puis sortit de sa cachette. Il ouvrit grand la bouche en découvrant le tas de papiers. Bon, autant s'y mettre pour pouvoir glander en paix plus tard. Et surtout pour éviter les courants d'air. Ainsi, notre colonel se mit sérieusement au travail ( l'est malade ou quoi ? ). Sa pile de dossiers terminée, il s'étira de tout son long. Un déclic attira son attention.
" Messieurs, au travail si vous souhaitez pouvoir encore aller chez le coiffeur." dit Riza à ses collègues.
Elle pointait ses deux armes sur eux. Roy pouffa de rire en silence. Chacun piqua du nez, les pistolets rentrèrent à la niche.
" Bon, moi je crois que je vais faire un peu de méditation. Vais avoir besoin de détente, si je veux pouvoir sortir d'ici sain d'esprit." songea Roy.
Avec Riza c'était pas gagné. Le brun s'assit donc en tailleur sur sa chaise, posa les mains sur les genoux et ferma les yeux. Roy se concentra sur sa respiration, faisant le vide dans son esprit. Riza jeta un oeil vers lui. Décidément la culture Thalandisienne l'avait marqué. C'était bien beau la détente, mais là on était au boulot. Elle se leva donc, et alla lui présenter son meilleur pote.
" Roy. Au travail." dit-elle.
Les mains de Roy jaillirent à la vitesse de l'éclair, et lui ôtèrent le pistolet des mains. Roy le pointait à présent sur elle, les yeux toujours clos. Il enclencha le cran de sécurité, puis le posa devant lui. Riza était estomaquée. Elle n'avait rien vu venir.
" Phuiiii ! Chapeau colonel ! Vraiment très impressionnant !" fit Havoc, admiratif.
" Ne l'encouragez pas vous !" répliqua Riza.
Roy secoua la tête pour détendre un peu sa nuque. Riza contourna le bureau, et chuchota à son oreille :
" Si tu ne te mets pas au boulot, pas de câlins de tout le week-end."
" Tu sais bébé, quand j'étais au temple j'ai fait abstinence pendant un peu plus d'un an. Alors deux jours tu penses bien !" rétorqua Roy.
Raaaah ! Elle n'avait pratiquement plus d'emprise sur lui, quelle galère !
" Je comprends que tu veuille que le travail soit fait, c'est tout à ton honneur ma biche. Mais je m'y mettrais quand j'aurais fini ma méditation, pas avant." reprit Roy.
" Le hic c'est qu'avec toi ça peut durer des heures !" rappela Riza.
" Mais non. On est au travail ici. Dix à quinze minutes suffisent."
Riza soupira, reprit son arme et retourna s'asseoir. Quelques instants plus tard, Roy tint parole et se mit effectivement au travail. Il bossait d'autant plus qu'il s'entraînait chaque soir, et qu'il avait des recherches à faire. Sa petite amie devait lui reconnaître ça : il travaillait plus vite et mieux qu'avant. Le soir arriva vite. Roy sortit le premier, pour se rendre à la salle de sport.
Il se changea pour enfiler un jogging. De temps à autre ses subordonnés assistaient à son entraînement, Roy leur apprenait quelques trucs. Mais les trois quarts du temps, c'était des femmes qui venaient le regarder. Car le brun finissait toujours par ôter le haut de son jogging, tellement il avait chaud. Et bon, un Mustang torse nu, c'ets plutôt intéressant. Roy commença par s'échauffer, avant d'enchaîner divers mouvements.
Du coin de l'oeil, il voyait des filles arriver et s'installer un peu partout. Riza était là aussi, prête à défendre son territoire. Nanméoh. Roy ne fit attention aux spectatrices, trop concentré sur ce qu'il faisait. Les autres militaires qui faisaient de la musculation l'enviait d'avoir tous les regard féminins.
" Fiouuu." souffla-t-il, en nage.
Et ce qui devait arriver arriva : Roy ôta son t-shirt, complètement trempe. On essuie sa bave, sivouplaît. Il reprit son entraînement, sous des regards on ne peut plus gourmands. Riza gardait un oeil sur l'assistance, prête à bondir au moindre signe d'hystérie. Là, c'est fini. Le colonel ramassa son t-shirt, et toujours sans prêter attention à ses fans se dirigea vers les douches. Riza l'attendait au-dehors.
" J'ai quelques courses à faire mon trésor, et un peu de rangement." anonça-t-il.
" Ok d'accord, moi aussi j'en ai des courses." répondit-elle.
Ils se séparèrent après un long baiser à l'abri des regards.
" Ce que vous demandez est assez difficile à réaliser, Généralissime."
" Mais vous savez comment faire, je suppose." répondit Bradley.
" Bien sûr. Vous n'aurez qu'une petite contribution à y apporter."
" Combien ?"
L'homme à qui parlait Pride eut un sourire ironique.
" Tsssk ! Que voulez-vous que quelqu'un comme moi fasse de l'argent ? Ce que je voulais dire, c'est que vous devrez m'apporter certaines choses."
L'homonculus acquiesça, et écouta ce qu'il devait faire. Ensuite, il quitta la pénombre de la roulotte. Il alla ensuite informer Envy de la suite des évènements.
" Vraiment bizarre. Mais je t'apporte tout ça rapidement." répondit l'adolescent.
Il retrouva Pride un long moment plus tard, avec un petit sachet qu'il lui donna. Bradley le remercia, et sortit à nouveau de son domaine. Après deux heures en voiture, il était de retour dans la roulotte. Son interlocuteur de tout à l'heure n'avait pas bougé d'un cil. Les yeux de braise se levèrent vers le soldat. Pride tendit le sachet, que l'autre prit.
" Vous pouvez aller. Le reste est mon domaine." dit-il.
Pride quitta l'endroit. L'autre avait intérêt à réussir, autrement il le ferait massacrer lui et son clan, même s'il en avait été banni. Le bonhomme en question alluma plusieurs encens d'un claquement de doigts. Il sortit ensuite le contenu du sachet, et le posa sur un cercle préalablement tracé. Des liquides colorés furent déversés dessus, et des paroles dans une langue étrangère furent prononcées. La fumée des encens se rassembla, et décrivit un cercle tournoyant.
L'individu accompagna ses mots de gestes amples, et parfois brusques.
Roy se rendit au supermarché près de chez lui. Il se réjouissait à l'avance d'avoir Riza chez lui pendant deux jours. Le jeune homme prévoyait de lui mijoter quelques plats Thalandisiens dont elle raffolait. Les ingrédients n'étaient pas simples à dénicher, et souvent il devait trouver des substituts. Mais Riza assurait qu'elle trouvait ça délicieux. Roy arriva sur le parking. Tout à coup, il fut pris d'un vertige." Wô ! C'était quoi ça ?"
Le vertige revint, plus fort. Roy dut s'aggriper à un banc pour ne pas tomber. Tout autour de lui se mit à tanguer. La tête lui tourna, et il vit de plus en plus flou. Soudain, il finit par perdre connaissance, et s'effondra près du banc.
(1) : voir Shaolin Roy.
Roy : Qu'est-ce que tu m'a fait encore ?
Moi : Tu verra bien mon petit.
Roy : Je sens la galère d'ici. Elle va me gâcher mon week-end avec Riza.
Moi : C'est fort possible. En attendant si tu veux savoir, rendez-vous au prochain chapitre, et vous aussi pis n'oubliez pas les reviews.
Roy : C'est ça, que je puisse m'en sortir. Bisou aux revieweuses.
Moi : Oh c'est une bonne idée ça : celles qui reviewent auront un bisou de Mustang.
Roy : Hé ho ! Je suis pas une machine moi ! Avec le nombre que tu récolte en général, j'aurais plus de bouche !
Moi : M'allez, au moins pour cette fois !
Roy : C'qui faut pas faire je vous jure !
Moi : C'est la rançon de la gloire mon chou.
