Le Fruit de nos Actes
Chapitre 01 : Une Inattendue Visite
La terre humide s'aplatit sous ses pieds, passe à travers ses orteils. La douceur de la mousse et la rudesse de l'écorce sont emprisonnées dans sa paume. Le vent frais caresse son visage, agite ses boucles de cheveux. Ses vêtements lui collent un peu, il a beaucoup couru à travers les bois. Il se sait loin de chez lui mais sourit le visage apaisé.
Il rentrera, il rentre toujours.
Le soleil commence à descendre, le ciel devient orange, devient rouge et reste un peu bleu. Peut être doit-il rentrer maintenant. Il entend le ruisseau, il se baisse et noie sa main. Il frissonne. Qu'il sera bon de se baigner dans ces eaux lorsqu'il fera chaud. Un oiseau chante, il redresse la tête espérant le voir s'envoler. Il ne voit que les arbres dont les branches s'agitent. Ce qui est frais devient froid. Il tremble.
Il rentrera, il rentre toujours.
Inutile de chercher longtemps le chemin de la maison, il le connaît. Il recroise les mêmes arbres qui l'ont salué plus tôt dans la journée. Il pense aux repas du soir, se demandant ce qu'il y aura au dîner puis au souper. Il salive en songeant aux fruits de saison qui prendront place sur sa table puis dans son estomac. Le bruit sec d'une branche qui se craque coupe le fil de ses pensées. Il s'arrête, regarde les pieds responsables, veut repartir mais reste. Il n'y a aucun bruit. Il sourit, Il se trouve bête de s'inquiéter pour rien.
Il rentrera, il rentre toujours.
Il n'y a pas un oiseau pas un être vivant aux alentours et ces arbres l'encerclent vicieusement. Il avance lentement puis rapidement. La sortie est proche, il accélère. Bientôt il sera dans son âtre chaud et douillet. Enfin un bruit. Malheureusement. Son sang se glace. Il se retourne vers l'origine de sa frayeur. Il devrait être poli, il est un hobbit de Cul-De-Sac après tout. Il devrait. Mais il est effrayé. Étrangement il avait toujours cru qu'il hurlerait à s'en détruire les poumons lorsque la terreur prendrait possession de son petit corps. La vérité est tout autre. Sa bouche est sèche, sa langue lourde comme du plomb, son corps est aussi souple que le marbre, ses yeux restent grands ouvert mais il sait que ce n'est pas cela qui provoque les larmes qu'il ne cherche à retenir.
Il ne rentrera pas, il rentrait toujours.
Ah si. Il parvint à crier.
T-T-T-T-T-T-T
Bilbo sursauta dans son fauteuil. Il chercha à comprendre ce qu'il venait de le réveiller et à savoir quand il avait bien pu s'endormir quand il l'entendit encore.
C'était la porte.
Il râla n'aimant pas avoir de la visite, surtout lorsqu'elle n'était pas prévue. La dernière fois que cela s'était produit, treize nains vidèrent son garde manger pour ensuite l'amener face à un dragon. La meilleure visite surprise de toute sa vie, il ne pouvait en débattre. Mais tout de même, il n'aimait pas être dérangé.
Il quitta son fauteuil en s'étirant et se rendit à la porte pour faire face à son visiteur.
-Encore du nain chez moi. Pensa-t-il cela ne l'empêcha pas d'accueillir chaleureusement son invité. Balin, mon ami.
-À votre service. Salua le vieil nain
-Entrez donc. L'invita le semi-homme en se décalant sur le côté. Vous auriez dû me tenir informé de votre visite.
-J'avoue avoir crains que vous ne m'ouvriez la porte si je vous avais prévenu. Nous nous sommes quitté en de très fâcheux termes.
Le nain eut l'air si peiné de ce fait que Bilbo ne rétorqua pas que si ils s'étaient quittés ainsi cela n'était dû qu'à l'entêtement des nains. De mauvais souvenirs refaisaient surface dans l'esprit du semi-homme qui les chassa d'un rapide mouvement de tête et en s'agitant dans toute sa maison.
-Prenez place Balin. Je prépare le thé. Voulez-vous de quoi l'accompagner ? Du sucré ? Du salé ?
-Ce que vous avez ira très bien. Répondit le vieil nain en se posant sur le fauteuil qu'avait quitté son hôte un peu plus tôt
-Vous ne comptez tout de même pas vider encore une fois mon garde manger ! S'exclama-t-il en déposant deux tasses accompagnées de la sucrière
Si Balin crut entendre du reproche il fut rapidement démentit par le sourire du hobbit.
-Qui sait. Malgré mon âge j'ai encore beaucoup d'appétit.
-Vous ne sauriez rivaliser avec Bombur.
-Personne ne le peut.
Ils rirent de bon cœur mais Balin remarqua que le cambrioleur restait debout et semblait pensif. Cherchait-il ses mots ? S'interrogea le nain quand il vit Bilbo ouvrir la bouche pour s'exprimer. Il ne sut ce qu'il voulu dire, l'eau ayant fini de chauffer il alla immédiatement la chercher, servit Balin puis se servit lui-même, mit de quoi manger sur la table et perdit la pensée qui l'avait égaré.
-Je suis surpris qu'il n'y ait que vous. Le trajet d'Erebor jusqu'ici n'est pas sûr.
-Oh mais je n'ai pas fait route seul. Des nains avaient du commerce à faire près d'ici, nous nous sommes séparés près de la Comté.
Bilbo s'avéra déçu par la réponse et ne put le cacher. Apercevoir Balin sur son seuil lui avait donné un fol espoir. Espoir stupide se dit-il fronçant les sourcils. Il avala une gorgée de son thé et se força à reprendre ses esprits. Balin remarqua évidement le comportement du hobbit. Il avait observé le pli soucieux sur le front du cambrioleur qui se faisait plus marqué lorsqu'il regardait dehors et que son regard se voilait. Il ignorait ce qui provoquait pareil comportement et se demanda si il n'en était pas la cause. Sa visite impromptue a-t-elle été mal vue par Bilbo ? Ils s'étaient rapprochés au cours de la reconquête d'Erebor si bien que Balin ne serait rougir de déclarer que Bilbo Sacquet était son ami, mais peut être que la manière dont Bilbo avait dû quitter Erebor l'avait marqué beaucoup plus qu'aurait pu le penser le conseiller. Après les avoir tant aidé, après avoir souhaité autant qu'eux un dénouement heureux, comment aurait-il pu être satisfait par pareil fin ? Peut être avait-il sous estimé l'attachement du jeune hobbit envers les membres de la compagnie.
-Bilbo...
Ce dernier cessa de fixer sa fenêtre pour observer intrigué son vis-à-vis.
-Bilbo je tenais à vous dire...
Trois coups secs et précipités se firent entendre, ce qui coupa Balin dans son élan. Bilbo s'excusa auprès de lui et alla ouvrir. Le cœur du semi-homme allait beaucoup trop vite rendant ses mouvements trop secs, si bien qu'il ouvrit avec violence la porte surprenant la personne qui avait fait remarquer sa présence.
Espoir stupide.
-Myca. Que fais-tu ici ?
Un enfant hobbit aux cheveux blonds et aux yeux noisette souriait à Bilbo. Il tendit son panier vers celui-ci et répondit :
-Ma mère a accepté que je vienne vous apporter les pots de confiture qu'elle a fait.
L'enfant entra dès que Bilbo se décala et raconta tout ce qu'il lui passait par la tête sans savoir quand il devait reprendre son souffle. Quand Myca aperçut Balin, il se précipita aussi rapidement que lui permit ses petites jambes et le lourd chargement qu'il transportait.
-Êtes-vous un nain monsire ?
-Balin, à votre service.
-Génial ! S'extasia Myca. Un des nains de l'histoire de Bilbo ?
-Myca, ne l'ennui pas. Fit Bilbo en le dépossédant de son panier
Le petit ne dit rien tant que Bilbo fut dans la pièce.
-Est-ce vrai ? Vous êtes l'un de ces nains ?
-Oui, je le suis. Chuchota Balin sur le ton de la confidence et sourit face à l'émerveillement du plus jeune
-Jamais on voudra me croire.
-Et à qui ais-je l'honneur ?
-Je m'appelle Myca, monsire, je suis un Touque. Se présenta-t-il en bombant son torse
-Oh rien que ça.
-J'ai du sang de Bandoras Touque vous savez ?
-Voilà du sang bien prestigieux.
Le sourire du jeune hobbit ne se fit que plus grand à cette remarque et puisqu'il entendait toujours Bilbo s'occuper des bocaux, il décida de poursuivre son interrogatoire.
-Est-il vrai que vous avez combattu des Orcs ? Voyagé sur des aigles ? Rencontré des elfes ? Manqué de vous faire manger par des Trolls ? À quoi ressemble Erebor ? Est-il aussi riche qu'on le prétend ? Et l'Arkenstone ? Qu'est-ce que l'Arkenstone ? Il est vraiment aussi beau qu'on le dit ? Il fait tourner toutes les têtes en vrai de vrai ? Oh ! Avez-vous une arme ? Je peux la voir ? Dites, je peux ?
Le flot de ses questions fut interrompit lorsque Bilbo le souleva du sol en l'attrapant sous les aisselles.
-Et si tu attendais ta réponse avant de poser ta prochaine question ?
-Je peux encore entendre ton histoire ?
-Je ne pense pas que ta mère serait rassurée de te voir rentrer tard chez toi.
-Si tu me ramènes avec Dard, le monstre ne m'enlèvera pas. Affirma le plus jeune des hobbits alors que ses pieds retrouvaient le sol
-Un monstre ? Dans votre Comté ?
-Ce ne sont que des histoires. Démentit Bilbo
-Beaucoup trop gens qui disparaissent sans un bruit qu'ils disent les adultes. Raconta Myca sans prendre en compte la phrase de Bilbo. N'importe qui, n'importe quand. Ils sont là, puis pouf, ils ne sont plus. Les adultes disent que c'est pas normal, monsire, certain accuse Gandalf de les entraîner on ne sait où comme il a fait avec Bilbo, alors Gandalf n'est plus bienvenue qu'ils disent les adultes.
-Des disparitions ? Interrogea Balin à Bilbo
-Je suis persuadé que ce n'est rien d'important. C'est un endroit tranquille ici, au moindre craquement de branche tout le monde s'affole.
Si il en est persuadé alors pourquoi ce voile sur les yeux. Bilbo sait ou plutôt il sent qu'il se trame quelque chose. Il devrait en parler et non pas le garder pour soi.
-Donc, si il n'y a rien, je peux écouter ton histoire ? Si tu me ramènes maman ne sera pas fâchée.
Bilbo ne fut pas persuadé de ce fait mais céda tout de même.
-Juste un moment et on part dès que je le dis.
Myca sauta sur un des fauteuils et alors commença le récit de la reconquête d'Erebor raconté cette fois par Bilbo et par Balin, récit entrecoupé de questions posées par Myca. L'atmosphère s'était rafraîchie au dehors et le vent faisait frémir les feuilles quand Bilbo décida qu'il était temps pour Myca de rentrer. Contrairement à ce qui était convenu, l'enfant traîna des pieds et essaya de retarder le départ.
-Non Myca. Tu vas rater le début du dîner, tu ne vas pas en plus rater l'heure du souper.
-Le dîner ? Le souper ? Combien de repas avez-vous donc ? Cinq ? Rigola Balin
-Non nous n'avons pas cinq repas. Nous en avons sept. Répondit Bilbo sérieusement
-Sept ?
-Oui. Nous avons le premier déjeuner, le second puis un en-cas à onze heures suivit du déjeuner, nous prenons le thé et en soirée nous avons le dîner et pour finir le souper. Expliqua-t-il
-Et on a des goûter entre. Sourit Myca
Balin observa les deux hobbits avec curiosité et perplexité. Ces semi-hommes ont-ils le temps de faire autre chose avec tous ces repas ? De plus, il se surprit à se rappeler que Bilbo ne s'était pas trop plein du manque de nourriture lors de leur voyage, pourtant habitué à pareil régime, il aurait été normal d'entendre de nombreuses réclamations sur le sujet.
-Dire que Bombur mange moins que vous. Rigola le nain
Bilbo rit également avant de l'informer :
-Je serais de retour pour le souper. Faites comme chez vous, installez-vous dans n'importe quelle chambre. Nous continuerons à discuter plus tard.
-Sinon je peux rester encore un peu. Tenta Myca
-Bien essayé.
Bilbo entraîna Myca vers la sortie après avoir salué Balin. Myca revint rapidement sur ses pas.
-J'espère vous revoir monsire Balin.
-J'espère te revoir aussi Myca Touque.
L'enfant sourit et sortit de la maison suivit de Bilbo qui avait glissé Dard sous son manteau. Balin les regarda s'éloigner depuis la fenêtre. Il se leva pour visiter la maison poussé par la curiosité, lors de sa dernière visite il n'avait pas pu observer l'habitat du hobbit. Comme il s'y entendait, Bilbo avait de nombreux livres de genre très différent, mais ceux plus nombreux parlaient d'aventure et de l'histoire des races vivant loin de la Comté. Le cambrioleur possédait aussi des cartes si bien entretenus et si rares qu'il aurait fait pâlir de jalousie le plus éminent cartographe, Balin doutait sur le fait que Bilbo connaisse leur valeur. Par contre, il y avait peu de plante dans la maison malgré la végétation abondante au dehors. Sur les murs étaient accrochés des portraits de la famille de Bilbo. Les portraits étaient vraisemblablement faits au fusain lorsque les personnes étaient jeunes, ils avaient des habillements simples et ne portaient pas ou très peu de bijoux. Une barrette représentant une belladone était sur les cheveux de toutes les femmes, d'après le dessin, elle était de couleur foncée sertie de petites pierres. Si le dessin était fidèle alors Balin pouvait affirmer que le travail pour créer ce bijou était d'une rare finesse qui avait réclamé beaucoup de patience, car le résultat bien que marqué par l'humilité des hobbits, était magnifique. Le nain se demanda si Bilbo possédait ce bijou ou si une femme appartenant à sa famille la portait en ce moment. Il aimerait examiner pareil travail.
Il finit par quitter sa contemplation, le voyage l'ayant fatigué, il eut envie d'essayer la chambre d'ami de Bilbo. Il comptait juste fermer un peu les yeux durant l'absence de son hôte.
Quand Balin se réveilla, les rayons du soleil illuminaient chaque pièce. Il comprit n'avoir pas pu attendre le retour de Bilbo. Il se leva et alla le rejoindre dans le salon ou du moins il pensa le trouver ici mais il n'y avait nulle trace du Sacquet dans toute la maison. D'abord il ne s'en inquiéta pas et il fit comme chez lui, comme lui avait conseillé Bilbo, mais lorsque installé sur le banc devant la maison du hobbit à fumer sa pipe, il remarqua que le soleil était à son zénith. Il lui parut étrange puis rapidement inquiétant que Bilbo soit absent aussi longtemps.
Il interpella un hobbit qui passa devant lui :
-Dites-moi mon gars, sauriez-vous où se trouve Bilbo Sacquet ?
-Vous vous trouvez chez lui et ignorez où il se trouve ? Demanda le hobbit soupçonneux
Balin se braqua au ton, il ne méritait pas pareil réponse alors il répondit sèchement :
-Je suis arrivé hier soir. Bilbo s'est absenté pour ramener un enfant chez lui et depuis je ne l'ai pas vu.
-Un enfant ? Comment s'appelle-t-il ?
Le nain eut envie de répliquer qu'il attendait toujours sa réponse mais l'inquiétude qu'il perçut accrut son mal aise.
-Myca Touque.
-Le petit Myca n'est pas rentré chez lui hier soir.
-Ce n'est pas possible. Bilbo l'a raccompagné.
-J'assure que Myca n'est pas chez lui, sa mère est folle d'inquiétude et des battus sont faites pour le retrouver. Si Bilbo qui était avec lui n'est pas rentré alors…
-Qui commande les battus ? Demanda Balin en se redressant rapidement
-Oh ! Cériotous Touque, le père de Myca, il me semble.
-Amenez-moi auprès de lui. Dit Balin en s'avançant déjà dans une direction
-Euh…monsire, Cériotous est de l'autre côté.
-Ah. Très bien.
Balin fit demi-tour et suivit à pas rapide le hobbit qui se montra plus agréable envers lui. Ils s'arrêtèrent au bord d'une forêt, face à un hobbit marqué par le temps et au ventre élargi par les plats abondant qui avaient pris place sur sa table au cours des années. Il était bouclé blond et avait des yeux noisettes. Le père de Myca sans doute.
-Qui êtes-vous ? Demanda celui-ci au nain
Sa voix et son visage étaient marqués par l'inquiétude et la fatigue, il eut l'air lassé par ce nouveau visage. Depuis que la disparition de son fils avait été déclarée il avait dû subir la venue de curieux qui voulaient être au courant de tout ce qu'il se passait.
-Balin à votre service.
-Cériotous Touque…à votre service.
-Je suis venue rendre visite à Bilbo Sacquet hier soir, il s'est absenté pour ramener votre fils chez vous mais il n'est pas rentré.
-Si Bilbo a disparu également c'est encore pire que ce que je craignais. Soupira le hobbit encore plus épuisé
-Il s'agit de Bilbo, c'est un hobbit étrange et excentrique. Il n'est pas étonnant qu'il disparaisse.
-Bilbo est peut être étrange et excentrique mais il reste un hobbit, jamais il n'aurait laissé son invité seul sans explication. De plus, il n'aurait jamais entraîné Myca je ne sais où.
-Alors le monstre les a emporté tous les deux. Décréta un hobbit. Il n'y a rien que nous puissions faire.
-Je n'abandonnerais jamais mon fils !
-De quel monstre est-il question ? Interrogea Balin
-Un monstre gigantesque, au regard rouge sang, des crocs pouvant perforer la pierre, des griffes acérées qui tranchent le mitril. Il fait deux mètres de haut et est aussi épais qu'un cheval. Décrivit un hobbit effrayé. Quiconque se trouve face à lui disparaît pour toujours.
Si tous ceux lui faisant face disparaissent alors d'où provient cette description, pensa Balin. Le père de Myca bien qu'inquiet ne semblait pas prêter crédit à ces affabulations.
-Que savez-vous ? L'interrogea le nain
-Ce que je sais ? Pas grand-chose, comme tout le monde. Voilà un an que des hobbits adultes, femme ou homme, disparaissent sans que l'on ne comprenne le pourquoi du comment. Nous avons d'abord cru que certain avait suivi l'exemple de Bilbo et qu'ils étaient partis à l'aventure encouragés par Gandalf.
-Mais ?
-Trop d'hobbit et beaucoup trop peu qui rêvaient d'aventure. Aucune famille de prévenu, aucuns bagages faits. Les hobbits qui ont disparut n'ont pas quitté leur maison de leur plein gré.
Cériotious cessa de parler un instant et ne reprit qu'encouragé par un hochement de tête de Balin.
-Si ils n'ont pas quitté leur maison de leur plein gré c'est qu'ils ont y été forcé. Évidement. La rumeur qu'un monstre avait emménagé dans la forêt s'est propagée rapidement.
-Vous n'y croyez pas.
Ce n'était pas une question.
-Il y a quelque chose qui est responsable de ces disparitions, je ne peux le nier. Mais un monstre ? Non je n'y crois pas. Les hobbits ont un ennemi qui leur en veut, un ennemi que nous n'arrivons pas à débusquer ni à identifier. Un ennemi qui nous reproche un forfait que nous ignorons avoir commis.
Il eut un regard affligé et continua la voix brisée :
-Si Bilbo a été enlevé par cet ennemi alors que Myca était avec lui alors Myca…Myca est…
Le Touque tomba au sol pleurant toutes les larmes que l'espoir avait endigué, Balin s'approcha de ce corps secoué par les spasmes et appuya fermement sa main sur l'épaule du hobbit.
-Il n'est pas trop tard. Nous les retrouverons. Avez-vous fouillé tous les alentours du trajet qu'ils ont du prendre pour se rendre chez vous ?
-Nous n'avons exploré que la partie Ouest.
-Explorez l'Est avant de perdre espoir. Et si vous m'y autorisez je vais demander à des amis de se rendre ici. Mon peuple doit beaucoup à Bilbo, nous l'aiderons lui et la Comté sans hésitation.
-Votre peuple ?
-Les nains d'Erebor.
-A quoi bon ? Ils mettront trop de temps à venir. Répliqua un hobbit
-Le voyage est long, je ne le cache pas. Répondit Balin en ne regardant que le Touque. Mais ils viendront et nous vous aiderons.
-Sera-t-il trop tard pour mon fils ?
-Il sera peut être trop tard pour Bilbo également.
Cériotous se montra hésitant, tous les hobbits l'entourant lui déconseillèrent de prêter foi aux paroles de Balin, que personne ne les aiderait et qu'ils ne sauraient sauver son fils. Pourtant Balin vit la détermination dans le regard du hobbit qui lui faisait face. Le Touque ne désespérait pas de retrouver son fils mais il comprenait surtout que cette histoire dépassait le cadre de sa famille, que c'était sa maison, son peuple qui était en danger et que Balin lui offrait un moyen de défendre ce qui lui était cher.
-Je parlerais au Maire de Grand'Cave et au Thain, ils accepteront l'aide de vos amis quitte à ce qu'on leur impose. Prévenez-les, je vous en supplie. Qu'ils nous viennent en aide.
-Ils viendront.
Balin et Cériotous se relevèrent, l'hobbit regroupa les hommes et continua les recherches tandis que Balin reprit le chemin de la maison de Bilbo où il envoya une missive à Erebor.
T-T-T-T-T-T-T
Le vol du corbeau était rapide et précis. Il savait où il devait se rendre. Quelques battements d'ailes supplémentaires et sa mission serait fini lui permettant de se reposer. Il se posa à la volière d'Erebor, signala sa présence avec un puissant croassement, des nains s'approchèrent rapidement de l'oiseau. L'un prit la missive et l'autre s'occupa du messager. Voyant le cachet des Durin sur une enveloppe provenant de la Comté, le nain se rendit immédiatement à la salle du trône où se trouvait le roi pour les doléances. Il s'agenouilla et expliqua les raisons de sa venue. La lettre fut rapidement dans les mains du monarque. Balin s'était exprimé en ces mots :
« Roi d'Erebor,
Votre devoué conseiller, Balin, en visite au sauveur de notre peuple, Bilbo Sacquet, dans la Comté, est contraint de vous faire part de sombre nouvelle. La Comté souffre d'une menace imperceptible mais cruellement efficace : des hobbits disparaissent pour ne jamais être revue par les leurs, notre ami Bilbo Sacquet fait partie des disparus.
La Comté n'est pas préparée à pareil menace et ne serait y faire face seule. La Comté a besoin d'aide. Au nom de notre amitié et de notre dette envers Bilbo nous devons aider sa patrie. C'est pour toutes ses raisons que je requiers une compagnie de nains apportant un appuie militaire à la Comté.
Votre fidèle serviteur Balin. »
Le roi relu le message puis quittant son siège et de sa voix puissant il donna ses ordres. Clairs et indiscutables. Il alla lui-même chercher les nains choisis pour les mettre au courant de leur mission et ils reçurent l'ordre de partir sur le champ.
Les nains choisis furent sans surprise ceux qui avaient aidé à la reconquête d'Erebor, ceux qui avaient combattu aux côtés de Bilbo, qui avaient survécu grâce à l'aide du hobbit.
Chacun avait été d'abord ravi d'avoir des nouvelles de Balin puis rapidement déchantés en apprenant de quelles nouvelles ils s'agissaient. Tous avaient répondu présent à l'appel sans aucune hésitation.
La compagnie de Thorin Ecu-de-Chêne se trouvait préparée moins d'une heure plus tard devant la grande Porte, attendant qu'elles s'ouvrent.
Un conseiller d'Erebor s'approcha de la compagnie essayant de venir à bout de l'entêtement d'un nain.
-Mon seigneur, je sais que je me répète mais, il n'y a pas besoin que vous partiez. Le royaume a besoin de vous.
-Le royaume est prospère et entre de bonne main. La Comté et l'ami de notre peuple ont besoin d'aide. J'irais comme tous les autres. Ordre du roi. Et je ne pense pas que vous pussiez aller à l'encontre d'un ordre du roi.
La voix nette et grave, le ton sans appel et le regard sévère, les Durin n'étaient pas nains que l'on devait contredire ou il fallait posséder beaucoup de patience et d'assurance. Lorsque la Porte s'ouvrit, il fit avancer son poney prenant la tête de la compagnie. Le voyage sera long et épuisant mais ils devaient parcourir la distance rapidement et ménager leur force pour être efficace dès leur arrivée dans la Comté. La disparition de Bilbo avait inquiété tout le monde, ils craignaient d'arriver trop tard après tout il leur faudra six mois pour parcourir la distance nécessaire. C'était trop, beaucoup trop, pour espérer arriver à temps pour sauver Bilbo. Pourtant ils ne sauraient abandonner et renoncer à l'opportunité de se racheter.
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Commentaires :
J'ai commencé à écrire cette histoire quelques moi après la sortie du film du Hobbit et je sais déjà tout ce qu'il va se passer, je dois juste l'écrire (oui évidemment il me manque la partie la plus compliqué...). Après de multiple hésitation j'ai décidé de publier ma fic alors que je ne l'ai pas terminé. Honte sur moi
J'ai malgré tout quelques chapitres d'avance à vous offrir et avec la sortie du dvd en version longue et du deuxième film. L'inspiration devrait me revenir très prochainement !
Je serais ravie de lire vos impressions. Je réponds toujours aux reviews soit par mp soit dans le chapitre suivant.
En raison de problème d'ordinateur mon temps sur internet se fait plus court donc je ne donne pas de date pour la sortie de mon prochain chapitre, mais je ferais en sorte de ne pas faire attendre...si jamais cette histoire plait
Merci d'avoir lu jusque là et au prochain chapitre !
