Comme promis, je reposte ma fic depuis le début. Je vais en profiter pour y apporter quelques modifications mineures. Pour celles et ceux qui ne veulent pas tout relire,le fil de l'histoire ne sera pas modifié.

Je promet (sans croiser les doigts dans mon dos) de tout faire pour poster une fois la semaine, le vendredi quitte à faire.

Je remercie d'avance tous ceux qui vont continuer de me suivre, et tous ceux qui vont commencer mon histoire.

J'ai une tonne d'idée jusqu'à la fin. Toute la trame est écrite dans ma tête, ne me reste plus qu'à trouver le temps de l'écrire. Sinon vous êtes cordialement invités à entrer dans ma tête pour y voir ce qui s'y passe.

L'histoire, vous allez le voir très rapidement, se situe au sixième tome. Je dirais à cette époque de l'année, à savoir avant les vacances de Noël.

Disclaimer: J'aimerai beaucoup posséder Drago, mais malheureusement, comme tous les personnages de cette fic, il appartient à JKR...


Chapitre 1 : Le fait accompli

Drago se dirigeait vers le bureau du directeur, il devait le trouver, il devait accomplir ce qui devait être accompli et si la décision avait été douloureuse, il l'avait prise et rien ne lui ferait faire marche arrière. Il avançait. Depuis les cachots où se trouvait sa salle commune, son dortoir, ses amis, en somme sa vie depuis six ans, jusqu'au bureau de Dumbledore. Rien n'avait jamais été facile pour lui, ni son enfance que les autres Serpentards lui enviaient pour son nom et son argent, ni ces six années à Poudlard, sous la coupe de Serpentards plus âgés qui, grassement payés par son père, gardaient toujours un œil sur lui. Sans oublier Crabbe et Goyle qui le suivaient partout, officiellement comme gardes du corps, gorilles à tout faire, officieusement, pour le surveiller. Rien n'avait jamais été laissé au hasard. Il n'était qu'un instrument, une création de toute pièce par son père. Sa créature. Ce sentiment l'avait toujours poursuivi, collé même comme une sensation désagréable, un courant d'air froid dans le dos. Il n'était rien. Il n'était personne. Il était un Malefoy. Il avait le monde à sa disposition mais ne pouvait rien en faire.

Il s'était arrêté maintenant. Ses pensées étaient trop douloureuses. Il s'assit un instant à même le sol, se laissant envahir par ses souvenirs, pour tenter de répondre à cette question: Comment en est-il arrivé là ?

Flashback :

Drago a trois ans. Il pleure sur les genoux de sa mère qui le berce doucement. Il tient un ours dans ses mains et cache son nez dans une de ses oreilles. Il est tombé. Lucius est absent. Narcissa veille et profite de son fils tant qu'elle le peut. Elle sait les desseins de son mari et de son beau-père Abraxas. Combien de fois les a-t-elle entendus, parler des soirées entières de son bien aimé Drago, silencieuse, droite et sobre comme on le lui a enseigné. Elle n'a rien à dire, elle a donné la vie et là s'arrête son travail. Selon eux. Elle, malgré son éducation, malgré son conditionnement, aime son fils. Et rien ne peut détruire l'amour d'une mère. Narcissa le sait, rien ni personne. Alors elle câline son enfant et le console. L'enfant se calme. Pour une courte durée. Lucius vient de rentrer. Narcissa remet son masque de froideur, éloigne son fils, pour son propre bien pense-t-elle. Lucius entre dans le petit salon, domaine de sa femme. Lorsqu'il aperçoit l'ours et son fils encore larmoyant, il entre dans une colère noire. C'est la première fois qu'il jette un sort sur Drago, la première fois que Narcissa laisse craquer son masque et supplie qu'on laisse la chair de sa chair. La première fois d'une longue série.

Drago a six ans. Il a appris. Il a appris qu'il ne devait plus pleurer, ni montrer sa tristesse. Pas plus qu'une autre émotion. Pour elle. Pour sa mère qui ne supporte pas le traitement que son père lui inflige à la moindre erreur de sa part. Quand on a six ans, on en fait des erreurs et si les sorts de son père devenaient de plus en plus puissants, lui n'en avait cure, il pouvait bien lui lancer des rayons de toutes les couleurs, ce qui lui faisait le plus mal c'est de voir sa mère droite et tremblante pour lui. Elle sait que si elle craque ce sera pire pour lui. Il sait que il craque, ce sera pire pour elle. L'amour les fait tenir. Et l'espoir aussi. L'espoir que quelqu'un fasse quelque chose. Pas que Lucius commette une erreur, non, ça il l'en savait incapable. Mais que quelqu'un le perce à jour. Et vienne les sauver. Mais personne n'est jamais venu, ni la veille, ni le lendemain, pas plus que ce soir-là. Ce soir-là, Drago rentrait du Chemin de Traverse avec sa mère. Ce qu'il l'avait vu avait profondément touché son cœur d'enfant, et il comprit que son père n'était qu'un monstre. Ce jour-là il avait vu d'autres enfants, avec d'autres mères et d'autres pères. Et il n'avait pas vu de masque de froideur, ni de baguette tendue et de rictus mauvais. Il n'avait pas vu de larmes ni de douleurs. Non il avait vu des sourires, des mains tendues pour caresser et non pour frapper. Il avait vu un père choyant son enfant. Il avait vu des enfants courir et rire sans crainte. Alors il avait su. Su qu'il ne serait jamais heureux, qu'il n'aurait jamais la paix. Parce que lui était né différent. Il demanda à sa mère pourquoi. Pourquoi ils ne pouvaient pas rire et sourire, manger une glace chez fantarôme et pourquoi son père ne l'aimait pas. L'enfant se demandait ce qu'il avait fait à ce père pour qu'il ne l'aime pas. Lucius était là et entendit toutes ces questions. Sa fureur dépassa tout ce que Drago connaissait pourtant déjà. Pour la première fois son père le soumettait au Doloris. Et cette fois, il ne sut pas ce qui était le pire, entre la douleur du sort et la douleur de voir sa mère pleurer.

Drago a dix ans. Il va bientôt rentrer à Poudlard. Il est désormais presque complétement coupé de sa mère. Volonté du père. Il suit l'enseignement que celui-ci lui inculque. De sombres volumes à lire pendant que son père travaille au ministère, sans pouvoir décoller ses mains du livre, ni son corps de la chaise inconfortable sur laquelle son père l'installe le matin. Un puissant collaporta assurait que sa femme ne vienne plus perturber sa descendance. Le destin était en marche, la formation suivait son cours. Drago apprenait. Il avait déjà appris depuis bien longtemps à porter ce masque propre à cette famille. Il avait déjà appris que rien de bon ne venait d'un câlin, d'un doudou ou d'une question. Alors il s'était tu, il avait enfermé son cœur dans une solide gangue pour que plus rien ne l'atteigne et il écoutait son père. Peut-être que dans ce discours qu'il ne comprenait pas vraiment se trouver la réponse à cette question qui revenait toujours le soir avant que le sommeil ne l'emporte : qu'avait-il fait pour être détester de son père ?

Drago a onze ans, il fait sa rentrée des classes aujourd'hui. Sur le quai 9 3/4, les enfants et les parents s'agglutinent pour se dire au revoir. Les enfants rient, impatients, les parents sourient, en retenant parfois des larmes égoïstes. Drago ne rit pas. Ses parents ne sourient pas. Tous les trois sont à l'écart de cette mascarade de gens impurs. Impurs et indignes. Indignes de leurs regards, indignes de leurs amitiés. Drago l'a bien compris. Personne ne mérite rien de lui. Ils lui doivent le respect. Il sait qu'il le trouvera en allant à Serpentard. Son père lui a déjà donné la liste des personnes à côtoyer. Il lui a déjà présenté ses amis. Ceux qui lui rapporteront tout, il le sait, il lui a dit. Rien de ce qu'il fera à Poudlard ne lui sera inconnu. Il avait pourtant espéré. Secrètement, dans le creux de son lit. Qu'enfin il serait libre. Mais jamais. La liberté est l'espoir des faibles. Alors il s'était tu encore. Il était monté dans le train enfin. Chargé d'une mission. Préparer son destin. Celui de sa famille. Et peut-être qu'il trouverait la réponse à sa question : Pourquoi son père le détestait-il ?

Drago a quatorze ans et sa vie est devenue un cauchemar. Son pire cauchemar est devenu réalité. Le maitre de son père, celui dont les histoires ont terrorisé son enfance est revenu. Potter l'a dit. Potter l'a vu. Son père le lui a dit. Et l'enfer continu. Les doloris sont devenus tellement fréquents qu'il s'est enfin habitué à la douleur. Mais toujours pas à voir sa mère se décomposer de souffrance devant lui. Ce soir-là Lucius était venu le chercher directement à Poudlard, pas de calme avant la tempête dans le train. Le maître est revenu. Tout va être comme avant. La gloire des Malefoy. La gloire du sang-pur. Combien de fois s'est-il vanté de cette pureté du sang, de ce pouvoir du nom ? Combien de fois avait-il rabaissé les autres, sangs purs ou non, parce qu'ils n'étaient pas lui. Parce qu'il n'était pas eux. Il n'en savait rien. Son cerveau était embrumé, tout lui semblait loin, il se sentait hors de lui-même. Etranger à ce corps, à cet esprit. Son cœur, et son esprit, il avait appris à les fermer. Plus qu'hermétiquement. Il avait réussi à séparer son esprit et garder précieusement en lui tout ce qui faisait de lui un être humain digne de ce nom. Et il y avait le reste, ce qui faisait de lui un Malefoy digne de ce nom. Et qu'il se devait de montrer. Sans penser au mal qu'il faisait. Sans voir les larmes de Granger, les larmes de ces filles, les poings serrés de Potter. Les poings serrés des garçons. Il continue de blesser. Peut-être comprendra-t-il comment se faire aimer de ce père qui le hait

Drago a quinze ans. Il l'a vu. Les réunions sont courantes et son retour n'est plus un secret. Mieux, c'est un mensonge, officiellement combattu, grâce au travail de son père. Son travail au ministère pendant ces quinze dernières années ont porté ses fruits. Les impériums savamment lancés depuis des années pour garder le contrôle ont permis de prendre le pouvoir sans attirer l'attention de personne. Certes ce fut une tâche difficile, garder tant de personnes sous contrôle pendant des années sans que personne ne remarque rien. Mais tellement subtil, souterrain, Malefoy. Le maître l'avait reconnu. Il avait été très satisfait de voir que son retour était attendu par son fidèle bras droit et que celui-ci avait continué de le servir en secret. Certes il ne l'avait pas recherché et ce travail pouvait n'avoir été destiné qu'à Lucius lui-même. Mais Voldemort avait besoin d'hommes solides comme lui. Même s'il n'était pas fiable. Après tout, quand on projette de devenir le maître du monde sorcier et qu'on souhaite éradiquer une partie de la population, on ne peut s'attendre à être entouré d'enfants de cœur. Il faut maintenir la fidélité par la peur. Connaître les vices et les peurs. Personne ne lui a jamais échappé. Surtout pas Lucius Malefoy. Si facile à tenir entre ses griffes et à manipuler. Un exécutant parfait, capable de prendre des décisions et de diriger. Son fils est en âge d'entrer dans les rangs et le maître veut lui confier une première mission pour le tester. Le premier sang ne sera pas des moindres. Malefoy est fier de son fils. Il doit abattre l'indésirable numéro deux, à quinze ans. Le destin est en marche. Et Drago écoute et il apprend. Et il se dit que s'il réussit, peut-être ce père qui le hait finira par l'aimer.

Fin du flashback

Il ne l'avait jamais aimé. Et lui avait toujours recherché cet amour. Il ne s'était pas rendu compte que ce monstre était en fait incapable d'aimer. Ce n'était pas sa faute. Ce n'était pas quelque chose qu'il avait fait ou non. Ce n'était pas sa faute. Sa mère l'avait prévenu. Elle avait essayé de lui faire comprendre qu'elle seule l'aimait et qu'il devrait s'en contenter. Il l'aimait aussi. Tellement. Il ne lui avait jamais montré. Pour ne pas attirer les foudres de son père sur eux. Pour qu'elle ne souffre pas. Pour qu'il ne souffre pas. Il avait enfermé son cœur et sa mère n'avait plus vu son amour. Et maintenant il était trop tard. Il ne pourrait plus lui montrer. Narcissa n'était plus. Sa mère était morte. Les sanglots montaient dans sa gorge à ce constat. Une phrase toute bête qui détruisait son esprit et son cœur. Maman est morte. Dire qu'il ne l'avait jamais appelé ainsi. Tant de regrets, tant de larmes. Mais cela ne servait à rien. Sa mère était morte en essayant de le sauver. Il avait reçu sa dernière missive il y avait moins de deux heures. La lettre était serrée dans ses poings. Ces quelques lignes qui contenaient la vérité sur son père, sur lui et sur elle. Ces quelques lignes qui contenaient tout son amour. Une autre avait suivi. Froide, impersonnelle. Une lettre de son père qui lui annonçait son décès. Suicide. Une honte sans fin pour le nom Malefoy selon lui. Une disgrâce sans nom. Cette lettre là il avait voulu la brûler. Puis il l'avait gardé, comme une preuve de la monstruosité de son père.

Sa mère venait de le sauver. De lui donner ce courage qu'il lui manquait jusque-là pour ouvrir les yeux et surtout pour réagir. Il se trouvait devant le fait accompli. Plus jamais il ne la verrait, plus jamais il ne pourrait la serrer contre lui comme il le faisait dès que son père s'absentait. Il n'y avait plus rien dire. Plus rien à faire. Le fait accompli. Son père lui avait bien expliqué ce que cela signifiait en termes de stratégie. Garder le secret jusqu'au moment où il sera de toute façon trop tard pour que la victime puisse réagir autrement que de la façon attendue. Sa mère était de loin le plus fin stratège qu'il ait connu. Même si elle avait donné sa vie, elle l'avait mis devant le fait accompli. Il n'avait plus d'autre choix que de faire ce qu'elle attendait de lui. Parler à Dumbledore. Tenter de sortir de cette spirale infernale dans laquelle il était plongé depuis sa naissance. Il avait fallu sa mort pour qu'il soit convaincu de renier tout ce qu'il avait connu. Elle avait libéré son cœur, cette partie de lui qu'il avait enfermée bien à l'abri de son père. Il allait devoir apprendre à vivre avec. Elle l'avait libéré en le brisant. Ce cœur brisé par la mort de sa mère, pourrait-il jamais revivre ? Loin de son père connaitrait-il la joie ? Le Bonheur ? Utopie, mascarade et espoir vain. Les mots de son père encore pénétraient son esprit. Il lui faudrait du temps pour réussir à se défaire de seize ans de conditionnement, d'endoctrinement.

Il passa sa main sur son visage. Il avait un long chemin à parcourir avant de pouvoir être heureux. Il fallait d'abord se venger et ce chemin commençait dans le bureau de Dumbledore et Merlin seul savait où il l'entrainerait.

Il se releva et reprit sa marche. Les idées non pas plus claires mais plus fixes. Peu importaient ses larmes et sa douleur. Il devait accomplir ce qui devait être accompli. Sans peine et sans remord. C'est ce que son père lui avait appris.

Il arriva devant la gargouille et s'arrêta en se demandant quel était le mot de passe. Forcément, personne n'avait dit que le chemin qu'il voulait emprunter désormais serait celui de la facilité. Il se voyait arrêté avant même d'avoir commencé. Mais échec n'est pas Malefoy. Il se mit dont à jeter des sorts de confusion plus puissants les uns que les autres sur la gargouille. Jusqu'à ce que Dumbledore apparaisse de l'autre côté de la porte.

« Cher Drago, tu sais parfois, il suffit juste de demander poliment plutôt que de dégainer ta baguette. Je t'en prie, entre, il me semble que nous avons à parler. »

Drago serra ses doigts autour du bois fin de sa baguette. Quelques heures auparavant il aurait prononcé des mots impardonnables pour punir le vieil homme de son manque de respect. Respect du nom. Du nom qu'il exécrait désormais plus que jamais. Le nom de son père. Haït.

Il se força à paraître serein malgré la tempête qui faisait rage dans son esprit. Le professeur le regarda par-dessus ses lunettes et s'écarta pour le laisser passer. Il avança pour se recentrer. Le professeur l'invita à s'asseoir et passa derrière son bureau. Ce n'était pas la première fois que Drago venait dans le bureau du directeur. Mais il prit le temps comme chaque fois de détailler les vitrines et les tableaux. Comme pour s'imprégner du lieu. Derrière le directeur Fumseck le regardait de son regard vif et transperçant. Comme celui du directeur. Malgré son âge. Malgré la fatigue. Et Il y avait autre chose aussi. Drago pouvait le lire sur les traits du vieil homme. Une fêlure, la même que sa mère. La douleur. L'empathie. Un mélange de tout cela. Drago sentait la colère le reprendre. Il ne voulait pas penser à sa mère maintenant sinon il se laisserait aller à pleurer. Il avait certes pris une décision qui devait le changer. Mais pas de là à pleurer devant ce vieillard.

« Voldemort m'a demandé de vous tuer. »

On ne pouvait faire plus direct comme entrée en matière. Direct, dur et cinglant. Malefoy.

« De vous tuer vous et de faire entrer les mangemorts dans l'école

- Tu ne le feras pas.

- Vous semblez bien sûr de vous. Je n'ai pris la décision qu'il y a quelques heures.

- Je le savais depuis longtemps.

- Comment ?

- Le choipeau. Il m'a parlé de toi et du choix difficile

- Le choix n'était pas difficile, il a été rapide, McGonagall avait à peine eu le temps de le poser sur ma tête.

- Parce-qu'il avait cerné ta personnalité très rapidement, mais il m'en a fait part.

- Que vous a-t-il dit ?

- Que tu refoulais tes sentiments, que tu étais sous l'emprise d'une volonté plus forte que la tienne, qu'il t'avait envoyé à Serpentard pour t'éviter les ennuis. »

Cerné en quelques secondes par un chapeau. Magique, mais couvre-chef néanmoins. La fierté des Malefoy en prenait un coup. Il n'avait que onze ans certes, il n'avait appris l'occlumancie que bien plus tard, certes, mais tout de même.

« Ne t'en veux pas jeune homme, le choipeau est d'une magie bien plus puissante qu'il n'y parait. »

Il fallait qu'il reprenne le contrôle de la discussion. Il sentait le vieil homme le scrutait et tester ses réactions. Il pensait le surprendre avec ses aveux et il avait visiblement échoué. Peu importait.

« Je ne vous tuerai pas. Je ne suis pas un meurtrier, mais j'ai soif de vengeance.

- La vengeance n'est pas un sentiment noble et sûr. Je pourrai te proposer ma confiance. Mais qui me dit que ta vengeance accomplie tu ne te retournera pas contre moi, que tu ne retournera pas vers ton passé.

-Je n'ai jamais apprécié ce passé. Je n'ai jamais vraiment partagé les idéaux que je suis censé servir vous savez.

- Je sais.

- Le virage que je suis en train de prendre est à 180° et il est définitif. Je ne reviendrai pas. Je vous l'ai dit je ne suis pas un meurtrier et j'en ai assez d'être un pantin. Je suis un Malefoy et on ne manipule pas un Malefoy. Quand bien même ce serait mon père qui essaierait, ou bien vous.

- Je ne te manipulerai pas Drago. Mais tu me demande de te faire confiance et pour le moment, si je sais ton bon fond, l'Ordre ne te la donnera pas. Je te laisse une chance de les convaincre.

- Je ne vous demande pas de me faire confiance.

- Drago, ne te butte pas. Je t'explique seulement que je ne suis pas le seul à décider.

- Je ne veux pas rejoindre l'Ordre, je vais me débrouiller seul. Je tenais seulement à vous avouer les projets que l'on m'a confiés, pour que vous soyez prévenu. Si ce n'est pas moi, ce sera bientôt un autre.

- Je sais. »

Drago était vraiment perturbé, colère, furieux même. Il venait se rendre à ce vieux fou et celui-ci le rejetait, comme un vulgaire pion dont il pouvait se passer. L'Ordre, ce stupide attroupement d'incapables. Sa seule chance. Il devait se ressaisir.

« Bien que faisons-nous maintenant directeur ?

- Je vais parler aux membres de l'Ordre présents à l'école, nous déciderons ensemble du meilleur moyen de te protéger et de t'intégrer. Je ne te laisse pas tomber Drago. Je les convaincrai que tu n'as jamais été celui que tu prétendais être. »

Dumbledore le regardait, pensif. Le scrutait. Le jaugeait.

« Je pourrai vous aider. J'avais préparé ces souvenirs, pour que vous puissiez les montrer. Et je suis aussi d'accord pour parler sous Véritasérum.

- Ce ne sera pas nécessaire mon garçon. Les souvenirs suffiront. Ne t'inquiète de rien. Retourne dans votre dortoir, je te contacterai bientôt. Ne parle avec personne de notre conversation, si on te demande, tu étais collé avec moi pour manque de respect envers le directeur, et cela se reproduira sans doute.

-Bien »

Drago se leva, le directeur le raccompagna à la porte et se permis de lui poser une main sur l'épaule en signe de soutien. Un faible sourire naquit sur les lèvres de Drago. Il sortit.

Il retourna rapidement à son dortoir, Dumbledore lui avait trouvé un bon prétexte. Il serait tranquille un moment même s'il était amené à le revoir. Il arriva rapidement dans la salle commune des Serpendards où l'attendait une poignée de personnes. Il lança un regard à Zabini. Le seul qui soit son ami sans être l'ami de son père. Nott le regardait. Bien sûr, il avait compris que les rapports à son père venaient de lui.

« Où étais-tu si tard ? lui demanda-t-il

- Collé, avec le vieux fou, pour manque de respect. Apparament, le vieux malade n'a pas encore passé la première étape de la guérison. Le déni. Il précisa pour Crabbe et Goyle qui le regardait d'un air vide.

- Et tu y es allé, tu aurais du dire à Rogue de la faire avec lui. Ou ne pas y aller.

- Non c'est tout bon pour moi et pour ce qui m'a été confié. J'ai besoin de l'approcher. C'est un moyen comme un autre.

- Ah. Et tu ne vas toujours pas me dire ce qui t'a été confié ?

- Non, si tu veux tant savoir, demande donc au Maître de quoi il retourne, s'il ne t'a pas mis dans la confidence, c'est qu'il doit avoir une bonne raison. »

Le visage de Nott se ferma lui donnant un air encore plus sombre si c'était possible. Drago avait envie de lui cracher à la figure mais il ne pouvait pas. Il devait jouer son rôle à la perfection, pour se couvrir et pour se venger.

« Si le maître lui a confié une mission à lui et pas à toi Nott, c'est qu'il est le plus brillant de tous, il n'y a pas de raison de remettre sa parole en doute, nous devons nous contenter de le suivre et de le soutenir à notre manière. »

Pansy. Il leva la tête vers la nouvelle arrivante. Son autre alliée. Sous son air ingénu, il savait que se trouvait l'un des cerveaux les plus sensibles et brillants de sa bande. Si elle n'avait pas été son alliée il s'en serait méfié.

« Oui bien sûr, je pensais juste que savoir de quoi il retournait nous aiderait à l'aider c'est tout.

- Contente toi de m'obéir, cela suffira, s'il faut penser, je te ferai signe. »

Il passa devant eux, embrassa Pansy sur la joue et monta se coucher. Il n'avait pas envie de rester dans ce nid de serpent avec deux alliés et trois ennemis non déclarés.