Bonjour bonjour,

Voici une fanfic commencée il y a un sacré bout de temps... mais en la relisant, je me suis dis qu'avec quelques changements et corrections, elle valait peut-être le coup pour une lecture plus large...

Autant prévenir d'entrée, même si j'aime bien Kurt et Blaine dans la série, ils me tapent souvent sur le système tous les deux. Et je ne serai pas contre les voir chacun avec quelqu'un d'autre. Même s'il y a très peu de chance que ça arrive... Ajoutons à cela mon regret d'avoir vu un personnage que j'aimais beaucoup disparaitre de la série, à savoir Sebastian Smythe, et vous obtenez cette histoire.

Kurt sera présent comme de nombreux autres personnages (dont Finn, l'histoire ayant été écrite bien avant la mort de l'acteur). Et Blaine, et Sebastian. Enfin, vous verrez bien. C'est juste que j'ai pas envie de me faire tuer par les fans du couple KurtxBlaine. Parce que je n'ai pas prévu de happy ending pour eux. Enfin pas ensemble quoi !

Bref, ça se passe quelques années après le lycée. Et c'est Blaine qui prend les rênes de l'histoire.

Et je la classe M, même si elle risque d'être plus T, mais bon, il vaut mieux prévenir que guérir hein !

Bonne lecture.


Rien n'avait changé. Je l'ai su dès l'instant où mon pied a touché le sol du tarmac. Tu m'as tellement manqué New York ! Dieu sait si tu m'as fait vivre les pires cauchemars qu'un homme puisse connaître, mais j'ai la sensation inattendue d'être heureux de mon retour. Ces années d'exil autour du monde y sont peut-être pour quelque chose.

Autour de moi, les gens filent à la vitesse de la lumière. J'ai l'impression d'être dans le métro londonien, quand on se bat à coup de coudes pour obtenir les précieux centimètres carrés nécessaire à caler ses pieds à l'intérieur de la trame, avant que la porte ne se referme.

Il fait beau. Pas chaud, le printemps pointe tout juste le bout de son nez. L'air est agréable. Idéal pour sortir ces splendides lunettes de soleil roses qui ne m'ont pas quittée durant mon été à Melbourne.

Un taxi. Une chambre d'hôtel. Ils ont pensé à tout.

Je suis là pour une semaine. Plus, si mon rendez-vous du lendemain se passe bien.

A peine mes valises déposées à l'hôtel que l'envie de remonter la 5e avenue s'empare de moi. Toiser l'Empire, traverser Central Park, flâner devant les vitrines de luxe… je n'attends plus ça.

Dehors, j'ai le temps d'observer ces passants qui ignorent tout de mon histoire. Personne ne sait que j'ai pris l'avion, 3 ans plus tôt, parce que j'étouffais.

Quitter Lima pour New York était un choix délibéré de ma part. Mon destin m'y attendait.

Quitter New York était une nécessité.

La ville qui ne dort jamais abritait la promesse d'un bel avenir. Je rejoignais mes amis du lycée, Rachel, Santana, Finn… Je repartais sur de nouvelles bases avec Kurt. Faire un trait sur les mensonges et sur les doutes. J'avais l'objectif de le reconquérir coute que coute.

Mais j'avais très vite déchanté. Certes, il y avait toujours cette alchimie indéniable entre nous. Celle qui nous poussait irrésistiblement l'un vers l'autre. Je faisais de mon mieux pour mériter à nouveau la confiance de ce garçon dont j'étais amoureux. Il me laissait approcher, acceptait mes rendez-vous, flirtait avec moi… Il avait même fini pour nous accorder une seconde chance.

Finalement, la vie newyorkaise avait eu raison de nous. Ainsi que le refus de la NYADA. Ma candidature n'avait pas été retenue. La première grande désillusion de ma vie.

Ma balade improvisée me ramène devant le Brandy's. Le bar où j'ai fait la connaissance de Charles Ford, un chanteur à la recherche d'un pianiste pour son groupe de musique. Nous avons discuté de longues heures. Il est revenu avec Sean et Noah, les autres membres du groupe, plusieurs soirs de suite pour me voir jouer. A coup de bœufs musicaux et d'interminables discussions nocturnes, nous avons pris nos marques ensemble. Quand les garçons m'ont proposé de les rejoindre, je n'ai pas hésité.

Dans un premier temps, Kurt a accepté mon nouveau projet artistique. Mais très vite, notre quotidien s'est assombri. Il suivait ces cours qui me faisaient tant rêver tandis que j'écumais les petites scènes avec « Dogs Indoors ». Nos horaires décalés ont multiplié les disputes et les prises de bec. Pour tout et n'importe quoi… C'est devenu invivable.

Un matin, Chuck m'a laissé un message : suite à notre participation à l'Emergenza, le groupe venait d'être choisi pour faire la première partie de Maroon 5. Ce qui signifiait une tournée de plusieurs mois aux Etats-Unis, ainsi qu'en Europe et en Australie.

J'ai entendu Kurt me dire que je cédais à la facilité, que je devais continuer les auditions parce que j'étais fait pour Broadway, que cet éloignement n'allait que nous séparer plus encore. Que je serai le seul responsable de ce qui allait arriver. Il n'avait visiblement pas repris suffisamment confiance en moi pour croire en nous.

Alors je suis monté dans cet avion. Parce que j'avais enfin l'occasion d'écumer de vraies scènes.

La tournée a durée un peu plus d'un an. Puis nous avons enchaîné avec nos propres concerts. Le succès nous est tombé dessus peu à peu, particulièrement avec le public européen. Sans être le chanteur officiel des Dogs Indoors, il arrivait que je puisse interpréter des solos. Je les savourais comme de véritables trésors.

Nous étions sur scène à Paris quand j'ai rencontré Dan Kaven. Ce grand producteur de musical était venu dans la capitale pour voir l'adaptation française de son dernier succès. Il est venu me voir après le concert, m'expliquant qu'il avait entendu parler de moi par l'intermédiaire de sa fille aînée, qu'il avait écouté les quelques maquettes que j'avais mise en ligne sur Internet. Il avait aimé. Beaucoup même. Il pensait que j'avais le potentiel pour quelque chose de plus grand. Et il voulait travailler avec moi.

C'était la raison de mon retour sur le sol américain. Après une retraite de quatre mois en Australie, où j'avais décidé de séjourner pour me remettre à l'écriture, je viens lui présenter mes nouvelles compositions.

Demain, j'ai l'opportunité de réaliser l'un de mes plus grands rêves. Celui d'écrire une comédie musicale. Et je ne compte pas laisser passer ma chance.

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Il est 19h. Et pour la énième fois, je relis mes textes, je répète mes chansons. Je veux être au top !

Soudain, mon portable sonne. Le numéro de Cooper s'affiche. Suite à mon départ, mon grand frère est l'une des seules personnes avec qui j'ai gardé régulièrement contact. Le seul à savoir que je suis rentré aussi.

- Hey Blainichou ! Alors, heureux d'être de retour ?

- C'est étrange. C'est comme si j'étais parti hier.

- Oh que non. Ça fait bien huit mois que je t'ai pas vu. Depuis le concert de Londres quoi !

- Tu as raison… Où est-ce que tu es ?

- A Chicago. On enregistre les auditions demain matin.

Cooper Anderson, ancienne effigie publicitaire et acteur de second rôle à ses heures perdues, animait depuis maintenant deux ans le télé-crochet phare de la NBC. Le meilleur job qu'il n'ait jamais eu. Tout son potentiel se révélait à l'écran, et c'était peu de dire que beaucoup de personne suivaient le programme pour lui. Ses petits sketchs et phrases cultes étaient attendues à chaque émission. Mon grand frère était une star, comme il l'avait toujours souhaité. J'étais plus que jamais fier de lui.

- Encourage les candidats pour moi alors !

- Je n'y manquerai pas. Tu restes longtemps ?

- Une semaine minimum. Je rentrerai à Lima sinon. J'ai promis à maman de passer la voir.

- Préviens-moi alors. Les auditions de New York ont lieu la semaine prochaine. Ce serait bête de se manquer !

- C'est noté.

- Tu vas profiter de ton retour pour voir quelques uns de tes amis ?

- Non. Personne ne sait que je suis là.

- Même Kurt ?

- Surtout Kurt…

- Profites-en alors, petit frère. Ça vous ferait du bien de vous voir en vrai !

Je sais qu'il n'a pas tort. Ces dernières années sans se côtoyer n'ont pas été simples. Nous n'avions pas rompu tout contact. Je l'avais eu quelques fois au téléphone. J'avais expédié plusieurs lettres, restées sans réponse.

- Je vais y réfléchir.

- T'as intérêt. Si tu ne le fais pas, je m'en chargerai, crois-moi.

Je ne doute pas un instant des intentions de Cooper. Ni même de sa capacité à prévenir Kurt. Et malgré tout l'amour que j'ai pour lui, je sais que mon frangin n'est pas la personne la plus subtile et la plus délicate du monde. En raccrochant, je me rends compte que je vais devoir le faire.

Alors je m'assois. Je prends quelques minutes pour peser chacun de mes mots. Et j'appuie sur « envoyer ».

Je suis à New York pour quelques jours. J'aimerai qu'on se voie. Qu'en penses-tu ? Blaine.

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C'est comme si le monde entier était contre moi depuis mon réveil. Il pleut à torrent, les taxis passent devant moi sans s'arrêter, et je suis déjà trempé jusqu'aux os. C'est sûr, je risque de faire une sacrée impression.

Mon niveau de stress devient si intense que je prends la décision irraisonnée de me rendre au rendez-vous à pied. Après tout, je suis déjà mouillé, et je n'ai pas envie d'être en plus en retard.

Je remonte l'avenue, emmitouflé comme je peux dans mon manteau. Je me félicite d'avoir pris ma serviette en cuir, mes partitions sont à l'abri de l'humidité. J'espère seulement que ma guitare survivra aussi.

L'immeuble où Kaven m'a donné rendez-vous ressemble à l'un de ses immenses buildings que l'on voit sur les vues aériennes de la ville. 41e étage. Je choisis l'ascenseur sans hésiter.

Les étages défilent lentement. Une éternité à mes yeux.

Dan m'accueille avec un grand sourire. Sa poignée de main me redonne du courage.

- J'espère que vous avez une tenue de rechange, Blaine !

- J'ai préféré tout miser sur la musique.

- Bien, bien, j'ai hâte d'entendre tout ça… Entrez.

C'est l'heure de vérité. Je lui explique la genèse de mon projet : une histoire d'amour impossible entre un frère et une sœur, tous les deux adoptés. Je dégaine ma guitare et mes textes, et je lui raconte cette histoire qui me tient à cœur. J'ai conscience que je ne remplirai jamais les grandes salles, mais pour un show off, j'y crois.

Ma chanson intitulée « Du même lien » semble faire son effet. Kaven reste silencieux avant d'hocher la tête positivement :

- Et bien, Mr. Anderson, je dois vous avouer que je suis agréablement surpris. Je pensais que vous aviez du talent, mais quand j'ai reçu votre premier mail concernant les grandes lignes de votre projet, j'étais dubitatif. Je voyais mal comment raconter une telle histoire.

- Je comprends. Mais rien n'est figé. Si vous pensez à certaines modifications, je suis prêt à les faire.

- Ne changez rien. Je crois que vous tenez un futur succès. Et je m'y connais.

Je reste sans voix. Que répondre à ça ?

- Cela dit, je ne pourrai confirmer mon intuition qu'une fois en possession de la totalité de votre projet.

- Bien sûr, c'est normal.

- Vous l'avez terminé ?

- Pas encore. Je n'ai que ces cinq chansons d'écrites pour l'instant. Le reste est dans ma tête.

- Et bien, mettez-vous au travail. Je veux entendre ça. Vous pensez que d'ici une quinzaine de jours ce serait possible ?

Quinze jours ? Il rigole j'espère.

- Oui, bien sûr.

En quittant l'immeuble, je me rends compte de la bêtise que je viens de faire. Composer, ça me vient facilement. C'est presque instinctif. Mais écrire, c'est une autre affaire. Je passe mon temps à raturer, à réécrire des phrases, à chercher les meilleures rimes possibles. Je vais avoir besoin d'aide sur ce coup-là si je ne veux pas me ridiculiser et anéantir toutes mes chances de réussir.

Et je ne vois qu'une seule personne capable de ça.


A suivre... ou pas, à vous de me le dire :)