Cette gêne que causent les gènes.
Disclaimer Les personnages de Heroes ne sont pas à moi et c'est bien dommage parce que je ferais moins de conneries que les scénaristes... Je ne touche pas d'argent pour cette fic et bla et bla et bla...
Spoiler Toute la saison 1
Résumé Peter et Nathan ont survécu. Il va falloir maintenant vivre avec des sentiments qui ne devraient pas exister…
Avertissement Fic Pairecest, à vos risques et périls….
Note de l'auteur J'ai vu les deux derniers épisodes de la saison 1 en Anglais non sous-titrés, donc si y'a de petites incohérence, excusez-moi...
Peter était dans une chambre d'hôpital, il n'en avait pas besoin, mais sa mère avait tant insisté qu'il avait finit par céder. Il ne devait sa vie qu'à un miracle mais la seule chose qui le préoccupait pour le moment, c'était de savoir comment allait son frère qui se trouvait dans la chambre à coté de lui. Et dans un plus mauvais était que lui.
La porte de la chambre s'ouvrir et un médecin entra.
« Comment va Nathan ? demanda-t-il.
-On va vous faire passer un scanner et si tout va bien, on vous laissera sortir, dit le docteur comme s'il récitait un texte appris par cœur sans s'occuper de la question de son patient. Si vous nous disiez ce qui vous est arrivé, ça nous aiderait…
-Rien du tout. »
L'homme en blouse blanche grommela quelques mots dans sa barbe et quitta la chambre en pestant contre les malades qui occupaient des chambres pour rien.
Dés qu'il fut seul, Peter repoussa les draps et se leva. Il commençait à en avoir assez qu'on l'enferme ici… Il allait bien, combien d'examens allait-il encore devoir subir avant qu'on le laisse en paix ? Oh, bien sur, le docteur avait parlé d'un dernier scanner, mais il savait qu'il y'avait toujours un risque pour qu'il y'ait encore autre chose … Et encore… Il s'avança vers la fenêtre et regarda la ville. New York vivait, il était pourtant près de 2 heures du matin mais c'était la ville qui ne dort jamais… Et qui n'était pas passé loin de la catastrophe sans même s'en rendre compte. Ils étaient heureux, inconscients que la fin les avait frôlés de très près… Trop près… Par sa faute. Mais non, tous allaient continuer à vivre comme si rien ne s'était passé… Tous sauf Nathan. Il avait tué son frère. Ce n'était pas encore sûr, mais il ne voulait pas se faire de faux espoirs.
On frappa à la porte, il ne répondit pas. Les docteurs ne s'attendaient pas à ce qu'il le fasse de toutes manières, ils entraient ici comme dans un moulin. Comme prévu, le bruit de la porte qui s'entrouvre se fit entendre. Il soupira, attendant l'inévitable « Monsieur Petrelli, rallongez-vous immédiatement ! Vous êtes inconscient. » Il aurait été tout aussi simple de se recoucher mais il ne voulait pas être là, il voulait voir son frère et comme on l'en empêchait, il allait leur mener une vie d'enfer jusqu'à ce qu'on le laisse s'en aller.
Cependant, la voix qui parla n'avait rien de ce à quoi il s'attendait.
« Oh, excuse-moi, je vu que tu ne répondais pas, j'ai cru que tu dormais… Je vais te laisser…
-Non, Claire. Reste. »
Il se retourna rapidement vers la jeune femme et lui sourit.
« Je ne pensais pas que ça serait toi. »
Elle lui rendit son sourire et entra dans la chambre.
« Comment ça va ? S'enquit-elle.
-Bien, grâce à toi… Mais je commence à en avoir assez d'être ici. J'ai l'impression qu'ils sont tellement déçus que je n'ai rien qu'ils me font des examens dans l'espoir de trouver quelques choses qui cloche. »
Il s'assit sur une chaise à coté du lit.
« Je présume que tu as déjà du connaître ce genre de situation…
-Oui, c'est dur de leur expliquer comment on peut avoir saigné sans qu'ils trouvent de plaie… J'ai même déjà eu pire. »
Elle s'installa sur le lit, les jambes se balançant dans le vide. Elle regardait Peter, il ne pouvait même pas imaginer à quel point elle était heureuse qu'il soit en vie… Et aussi combien elle avait été soulagée de ne pas avoir à lui tirer dessus. Elle ne pensait pas qu'elle aurait eu le courage d'aller jusqu'au bout.
« Eh oh, Claire, ça va ?
-Pardon, j'étais perdue dans mes pensées.
-J'ai vu ça… Qu'est-ce que tu entends par « j'ai même déjà eu pire » ?»
Elle n'avait pas très envie de remuer se souvenir, mais c'était elle qui avait lancé le sujet là-dessus, elle allait devoir répondre.
« Je me suis réveillé à la morgue… J'avais les côtes à l'air, prête pour me faire autopsier… »
Elle avait regardé ses mains pendant qu'elle parlait et elle sentit une boule se former dans sa gorge. Elle regrettait vraiment de s'être laissé emportée à devoir parler de ça. Elle sentit alors la main de Peter contre sa joue. Vu le geste qu'il faisait, elle en déduisit qu'elle s'était mise à pleurer.
'Ma pauvre, tu es pitoyable.'
Elle repoussa la main de Peter et se releva.
« Je crois que je vais te laisser te reposer…
-Tu sais très bien que je n'en ai pas besoin mais…
-Il n'y a pas de mais, le coupa-t-elle. »
Elle quitta la chambre. Enfin, le verbe fuir conviendrait sans doute mieux vu la rapidité avec laquelle elle était partie. Et avec tout ça, Peter n'avait toujours pas de nouvelles de Nathan. Elle se débarrassa de la tenue qu'il portait et remit des habits plus habituels et quitta sa chambre à son tour, il saurait comment allait son frère… Et les médecins feraient ce qui leur plairait, mais qu'ils ne comptent pas sur lui pour passer ENCORE des examens dont il n'avait pas besoin.
Il n'avait pas fait trois pas dans le couloir qu'une infirmière l'attrapa par le bras.
« Je peux savoir ce que vous faites ? Retournez immédiatement dans votre chambre, lui ordonna-t-elle. »
Il se dégagea d'un geste rapide.
« Non, je vais bien, merci pour les soins, au plaisir…
-Non mais oh, vous vous prenez pour un médecin ?
- Je suis infirmier quand même, argument-a-t-il. »
La femme leva les yeux au ciel et le laissa s'en aller, ce n'était pas son travail de retenir les patients contre leur volonté. Peter n'attendit même pas qu'elle soit hors de vue pour entrer dans la chambre voisine de la sienne. Il y trouva sa mère en larmes et Nathan allongé sur le lit, des tuyaux dans le nez et la bouche, toute une batterie de machines autour de lui. Quand sa mère le vit, elle se leva et le prit dans ses bras.
« Il aurait dû laisser les choses se faire… »
Peter la repoussa en l'entendant dire de telles choses.
« Il a sauvé des milliers de vies !
-Et il a sacrifié la sienne ! Le monde a besoin de lui, dit madame Petrelli d'une voix froide. »
Elle ne pouvait accepter que son fils meure alors qu'il était promis à un si bel avenir. Elle se tourna vers son aîné avant de reporter son regard sur Peter.
« J'espère pour toi qu'il s'en sortira. »
Sa voix n'exprimait aucune émotion mais Peter savait que si Nathan venait à mourir, sa mère ne lui pardonnerait jamais. Son frère avait toujours était le préféré, il en avait été jaloux étant plus jeune mais maintenant, il s'y était fait. Il préféra ne pas répondre à sa mère, quoi qu'il dise, il serait en tort, alors autant se taire.
La porte de la chambre s'ouvrit et des bruits de pas se firent entendre. La personne portait sans doute des chaussures à talons. Ils se retournèrent vers elle d'un même mouvement et...
"Heidi?"
Peter avait assisté à pas mal d'événements extraordinaires mais voir sa belle sœur marcher le surprenait. Madame Petrelli, au contraire semblait trouver ça tout fait normal. La femme leur demanda de la laisser seule avec son mari.
Une fois dans le couloir, Peter voulut savoir comment cela était possible, mais sa mère éluda sa question.
"Où est Claire? Elle était censée venir te voir...
-Elle est venue, répondit Peter. Mais elle..."
Il ne sut comment finir sa phrase, le comportement de Claire n'était pas explicable. Il vit sa mère lever les yeux au ciel.
"Il faut la retrouver, déjà que son M. Bennet n'était pas enchanté à l'idée qu'elle vienne ici, je doute qu'il apprécie qu'on la perde..."
Il hocha la tête. Ce n'est pas la réaction de M. Bennet qui l'inquiétait mais plutôt Claire. Elle n'avait vraiment pas l'air bien en quittant sa chambre.
"Je vais la chercher dans..., commença-t-il.
-Non! Le coupa sa mère. Tu as fait assez de dégâts comme ça, rentre chez toi."
Elle lui tourna le dos, le laissant planté au milieu du couloir sans lui donner la chance de pouvoir répliquer. Il hésita un instant puis se résolut à lui obéir, il ne pouvait pas lui être vraiment utile, il ne retrouvait pas les gens lui... Il n'avait pas été assez proche de Molly pour assimiler le pouvoir de la petite fille. Il prit un taxi mais au lieu de rentrer chez lui, il se rendit chez son frère. Il savait que Claire et son père y vivaient pour un temps et c'était là bas qu'il avait le plus de chance de revoir une dernière fois sa... sa nièce. Il avait encore du mal à la considérer comme telle. A moins qu'il n'en ait juste pas envie. Il aurait préféré qu'elle ne soit qu'une parfaite étrangère... Il chassa cette idée de son esprit, les choses étaient comme ça et y penser n'y changerait rien... Il n'avait pas non plus ce pouvoir...
La grande maison était déserte, pas le moindre bruit nulle part. Il se rendit dans le jardin, en passant dans le couloir, il ouvrit un tiroir. Celui là même duquel il avait tiré l'arme qu'il avait donnée à Claire pour qu'elle... Qu'elle fasse en sorte qu'il ne soit plus un danger pour personne. Le revolver était revenu à sa place originelle. Il l'effleura du bout des doigts avant de refermer le tiroir d'un geste sec. Il regarda ses mains, il avait maintenant peur à chaque excès de colère qu'il puisse exploser... Au sens littéral du terme...
Une fois dans le jardin, il s'assit sur les marches qui descendaient vers la partie inférieure du jardin et il pensa. Il rêvait d'un autre monde... Un monde où il n'aurait jamais eu ce pouvoir de destruction, un monde où Nathan irait bien... Un monde où Claire ne serait pas sa nièce...
Il ne sut combien d'heure s'écroulèrent, combien de temps il passa à imaginer un monde qui n'existerait jamais mais quand il reprit pied avec la réalité, il sentit une présence à ses cotés. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui elle était. Il était capable de reconnaître son parfum. Pathétique...
"Je suis désolée pour ce qui s'est passé à l'hôpital.
-T'en fais pas pour ça, la rassura-t-il sans la regarder. Il est certaines choses dont il vaut mieux ne pas parler."
Elle hocha la tête même s'il ne pouvait pas la voir vu que ses yeux semblaient fixer un point invisible droit devant lui. Comme il s'entêtait à faire comme s'il ne voulait pas lui parler, Claire se résolut à faire ce pourquoi elle était venue, pour elle, c'était la dernière fois qu'elle le voyait...
"J'étais juste venue te dire au revoir, on repart demain...
-Déjà, mais vous venez d'arriver!"
Il avait enfin tourné la tête vers elle.
"Je dois retourner au lycée, la vie continue... Malgré tout..."
Après l'explosion, Claire et M. Bennet étaient repartis pour Odessa, les choses n'étaient plus comme avant mais ils se donnaient beaucoup de mal pour sauver les apparences. Ils n'étaient revenus que grâce à Claire qui avait voulu savoir comment allaient Peter et Nathan mais c'était à prévoir qu'ils ne resteraient pas longtemps…
Elle voulut se relever mais il la retint par le bras.
"C'est vraiment ce que tu veux?
-Non, dit-elle en se dégageant de sa poigne. Mais c'est pas comme si j'avais le choix."
Il la laissa partir. Il n'avait pas le droit de la retenir encore, pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui en manquait... Il se répéta pour la millième fois en quelques jours "C'est ma nièce...". Et ce fut aussi inefficace que les neuf cent quatre-vingt dix neuf fois précédentes. Il s'apprêtait à retourner dans son petit monde imaginaire, mais elle l'en empêcha.
"Au fait, Nathan a repris connaissance, les médecins disent qu'ils mettra du temps avant d'être complètement remis mais il s'en sortira..."
Cette nouvelle le rassura, même s'il avait un peu oublié son frère avec la présence de Claire à ses cotés, il n'en restait pas moins très inquiet. Il avait un peu tendance à oublier pas mal de choses quand elle était prés de lui. Etre troublé pas une adolescente de 17 ans, sa nièce de surcroît, il aurait dû être mort de honte... Mais c'était loin d'être le cas. Il ne savait pas qui elle était la première fois qu'il l'avait vu, il ne pouvait pas deviner le lien de parenté qui les unissait... Bien que fondamentalement, ça ne changeait rien à son âge... Peu importe, il demandait juste qu'on le laisse rêver. Encore un peu. La réalité lui déplaisait trop pour le moment, avec le temps ça passerait... Peut être... Au pire, il apprendrait à vivre avec.
"Peter! L'interpella-t-elle."
Il sursauta, il croyait qu'elle était partie. Mais qu'est-ce qu'elle attendait, elle ne se rendait donc pas compte de l'état dans lequel elle le mettait. Il se prit la tête entre ses mains et reposa ses coudes sur ses genoux, espérant qu'elle allait s'en aller.
"C'est peut-être la dernière fois qu'on se voit et ça ne te fait rien?"
Il redressa sa tête. Mais qu'est-ce qu'elle racontait? Ils seraient forcément amenés à se revoir. C'était inévitable. Il perçut un sanglot et fut obligé de la regarder, l'idée qu'elle pleure, à cause de lui en plus, lui était insupportable. Ils se dévisagèrent quelques secondes sans qu'aucun d'eux ne fasse un geste vers l'autre.
Il aurait voulu la consoler, la prendre dans ses bras, lui dire que tout irait bien mais il resta immobile, la regardant une nouvelle fois s'éloigner de lui.
Décidément, il était vraiment mieux dans son petit monde imaginaire. La nuit commençait à se faire fraîche mais il ne rentra pas de suite. Il ne voulait pas la croiser, c'était plus dur à chaque fois...
Peter tournait encore et encore dans son lit. Il courait après un sommeil qui le fuyait. Il voulait dormir c'était une solution assez efficace pour ne plus penser à... sa nièce... Non, non, jamais il ne pourrait la considérer comme telle. Claire serait toujours Claire. La cheerleader qu'il devait sauver... La cheerleader qui l'avait sauvé aussi...
Doucement, ses paupières se fermèrent et il partit vers le pays des songes.
Leurs corps étaient entrelacés, se rapprochant et s'éloignant au rythme de leur respiration. Ils venaient de faire une chose que jamais un oncle et sa nièce n'auraient du se permettre. Et pourtant ça n'avait pas eu d'importance quand il l'avait sentit frémir sous ses caresses. Ils en avaient envie tous les deux alors ils s'étaient laissé aller. Il s'allongea à coté d'elle et elle déposa sa tête contre son torse.
Peter réalisa que Claire n'était plus vraiment la même sans être totalement différente. Elle avait changé mais pour lui, elle serait toujours sa Claire.
Peter se réveilla en sursaut, il était en nage et avait le souffle court. Ce rêve lui avait fait beaucoup d'effet, surtout au niveau d'une certaine partie de son anatomie. Il allait devoir prendre une douche froide. Il se dirigea vers la salle de bain et laissa l'eau froide glisser le long de son corps pour l'apaiser.
Il posa son front contre la paroi froide de la douche. Sa respiration était redevenue à peu près normale mais elle se remballa quand il lui vint à l'esprit que parfois ses rêves se réalisaient… Il déglutit difficilement, il donnerait cher pour connaître au moins une fois la douceur des lèvres de Claire. Mais il était conscient que leur lien de famille soit le seul obstacle entre eux. Rien ne lui disait qu'en d'autres circonstances, elle aurait voulu de lui. Il coupa l'eau et enroula une serviette de bain autour de sa taille. Il détailla le reflet qui lui renvoyait le miroir et n'y vit rien qui pourrait attirer une jeune fille de dix ans sa cadette… Sa nièce en plus. Son poing gauche alla fracasser le miroir qui se brisa en son milieu et des petits bouts se détachèrent pour finir leur course dans le lavabo. Les écorchures se refermèrent d'elles même pendant qu'il faisait en sorte de garder le contrôle de ses émotions. Le pouvoir de Ted semblait directement lié à ses sentiments et la colère n'était pas bonne conseillère, dans ce cas, encore moins qu'en temps normal. Expiration. Inspiration. Après un dernier regard pour son reflet déformé que lui renvoyé le miroir brisé, il regagna son lit mais il était incapable de trouvé le sommeil.
Il tournait et retournait encore et encore. Les images de son rêve le hantaient. Il avait chaud sans que la température extérieure ne soit en rien responsable de son état. Il allait devoir se reprendre s'il ne voulait pas être obligé de se reprendre une douche froide. Penser à autre chose que Claire, ça ne devait quand même pas être infaisable… Sa mère! Radical et efficace. Sa mère qu'il ne comprenait pas. Cette mère qui d'une main rapprochait ses fils pour mieux créer une distance de l'autre. Cette mère qui aurait été capable de laisser la moitié de la ville être anéantie pour... Pour la gloire de Nathan... Nathan! Il irait le voir demain à l'hôpital. Claire avait dit qu'il... Claire! C'était trop beau qu'il n'y pense plus! Il ne maîtrisait pas le cours de ses pensées et se sentait impuissant. Il sentait la colère reprendre le contrôle sur lui. Allongé sur le dos, il prit de grandes inspirations pour tenter de se calmer mais rien n'y fit, ses mains commençaient déjà à irradier. Il était en train de perdre, sa respiration se fit de plus en plus saccadée, si ça continuait, il allait exploser. Cette fois ci, Nathan ne serait pas là pour empêcher le drame. Tout aurait été fait en vain. Certaines choses doivent arriver et on a beau lutter de toutes ses forces pour les empêcher on échoue toujours. Il refusait de renoncer aussi vite, il refusait de tuer des millions de personnes, il … Il cria, il l'appela, elle était la seule qui selon lui pouvait changer les choses.
« CLAIRE !!! »
La jeune cheerleader avait eu du mal à s'endormir. Elle avait hâte de partir, ne voulant plus jamais revenir à New York et voir le moins possible la famille Petrelli. Au début ça lui avait parut être une bonne chose de faire la connaissance de sa famille biologique mais le résultat était plutôt décevant. Malgré son sursaut d'humanité, Claire n'avait pas une très bonne opinion de Nathan et ce n'était pas beaucoup mieux en ce qui concernait sa grand-mère. Le seul avec qui ça passait bien, c'était Peter … Voire même trop bien. Elle avait parfois même du mal à croire qu'il puisse être le frère de son père tant ils étaient différents tous les deux. Elle aurait bien aimé qu'il ne soit pas son oncle, mais elle n'avait pas le choix et c'était pour ça qu'il valait mieux qu'elle ne le revoit pas…
Elle avait fini par trouver le sommeil. Un sommeil agité et qui n'avait rien de reposant.
Elle courait. Elle devait lui échapper coûte que coûte ! Il allait la tuer, elle le savait. Elle redoubla d'énergie pour tenter de le distancer mais il gagnait du terrain, elle entendait ses pas se faire de plus en plus proche. Elle tourna à droite dans l'espoir de le surprendre mais il semblait anticiper le moindre de ses changements, la moindre de ses décisions. Quoi qu'elle fasse, elle était perdue. Il était plus fort qu'elle, elle n'avait aucune chance. Pourtant, elle refusait d'abandonner aussi facilement. Peut être que si elle réussissait à rester en vie assez longtemps, IL viendrait la sauver une fois encore. C'était sa seule issue de secours, croire en LUI. Elle tourna une nouvelle fois et s'engagea dans un long couloir bordé de casier à droite. Sur la gauche, s'étalaient des peintures, des dessins. Ils ressemblaient à ceux que Peter lui avait montrés, notamment celui avec Ted. Elle n'avait cependant pas le temps de s'attarder pour admirer le décor, derrière elle, Sylar avait encore réduit l'espace entre eux. Elle voulait appeler à l'aide mais sa gorge était trop sèche, elle ne pouvait que courir, ne surtout pas s'arrêter de courir. Elle discerna une voix crier son nom.
Claire sortit de son cauchemar. La voix se fit à nouveau entendre, criant son nom. C'était Peter. Elle repoussa les couvertures d'un geste et se dirigea vers ce qu'elle pensait être l'origine de l'appel. Elle arriva devant une porte fermée quand il prononça son prénom pour la troisième fois, plus doucement cette fois. Elle poussa la porte et le vit sur son lit en train de devenir une bombe humaine. Pour l'instant, seules ses mains seules ses mains étaient inquiétantes, ça ne durerait pas longtemps. Elle le regarda, cherchant une solution pour l'arrêter mais n'en trouvant aucune qui soit réalisable. Malgré son pouvoir qui la rendait presque immortelle, elle était désemparée, elle n'avait que la capacité de lui survivre, pas celle de le stopper. Il voulut se lever, à peine sorti de son lit, il tomba à genoux. Il arrivait tant bien que mal à se contenir mais c'était de plus en plus difficile, il allait bientôt craquer, il le sentait.
« Claire… » sa voix n'était plus qu'un murmure mais elle suffit à faire bouger la jeune fille qui était comme figée depuis qu'elle était entrée dans la pièce.
Elle s'approcha et s'agenouilla face à lui. Elle souleva légèrement le débardeur qu'elle portait puis prenant les mains de Peter dans les siennes, elle les posa sur ses hanches, à l'endroit où la peau était découverte. Elle l'enlaça ensuite, le serrant contre elle de toutes ses forces. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait ni si ça marcherait, elle se contentait de suivre son instinct en priant pour qu'il n'explose pas. Ici, ça serait encore plus catastrophique qu'en centre ville. Là-bas, il y'avait beaucoup de bureau qui étaient vides au moment de l'explosion. Certes, il y'aurait eu beaucoup de victimes, mais là, au cœur d'un quartier résidentiel, ce nombre pouvait facilement être multiplié par deux et peut être même trois. Ils faisaient nuit, les gens étaient chez eux, tranquillement en train de dormir.
Les mains de Peter la brûlaient, avec la même sensation désagréable que lorsqu'elle avait du s'approcher de Ted pour le rendre inoffensif. Elle donnerait cher pour avoir la même seringue et s'en servir sur Peter.
Une nouvelle personne arriva, Monsieur Bennet. Il n'y avait qu'eux trois dans la maison, Angela et Heidi étaient restées au chevet de Nathan à l'hôpital et les garçons dormaient chez des amis. Il comprit ce qui se passait et voulut éloigner sa fille de ce danger public mais elle l'en empêcha d'un simple regard. Elle ne laisserait pas Peter, même si sa vie était en jeu. Elle n'avait pas peur pour elle, elle savait qu'elle ne risquait rien et même si ça n'avait pas été le cas, elle serait restée avec lui. Elle lui parlait doucement, tentant de l'apaiser comme elle le pouvait. Il ne saisissait pas tout ce qu'elle disait mais le son de sa voix suffisait à le rassurer. Elle était là, tout se passerait bien. Tant qu'elle serait auprès de lui, rien de mal ne pourrait passer. Elle était son phare dans les ténèbres, sa bouée de sauvetage, celle vers qui il pourrait toujours se tourner quoi qu'il arrive. Il resserra ses mains sur ses hanches. Il voulait se fondre en elle et qu'ils ne fassent plus qu'un seul corps. Elle était l'autre moitié de son âme. Elle était celle… Il devait se détacher d'elle, rompre cette dépendance le plus vite possible. Partir loin ! Fuir ! La fuir, fuir le monde, fuir tous ces gens qui risquaient leur vie par le simple fait d'être dans la même ville qui lui.
Simple spectateur de la scène, Noah Bennet fut le premier à voir que le danger reculait. La lumière presque rouge qui entourait Peter et Claire se faisait moins éclatante. Au fur et à mesure qu'elle déclinait, le risque d'explosion diminuait aussi. Il n'y eut bientôt plus de lumière du tout. Peter était vidé, il s'évanouit sur le sol. Avec l'aide de son père, Claire le recoucha sur son lit. Les joues de la jeune fille se tintèrent légèrement de rouge quand elle prit conscience de la tenue, ou plutôt de la non-tenue dans laquelle était Peter, une serviette de bain lui entoura la taille et rien d'autre. Elle trouva ça étrange mais elle n'était plus à une bizarrerie de plus ou de moins. Après tout, il était libre de dormir comme bon lui semble.
Monsieur Bennet prit sa fille par le coude et la traîna hors de cette chambre. Il grommela dans sa barbe quelque chose qui ressemblait à un « vivement qu'on quitte cette ville ». Ni l'un ni l'autre ne furent capable de retrouver le sommeil cette nuit là. L'angoisse que Peter leur causait était plus forte que leur fatigue. Ils auraient tout le temps de rattraper leurs heures de sommeil perdues dans l'avion qui les ramènerait chez eux.
Claire prenait son petit déjeuner seule. Son père avait déjà finit et il vérifiait bien qu'il n'avait rien oublié, quand à Peter, il dormait encore. Elle revivait les événements de la nuit précédente, ils avaient eu beaucoup de chance que ça ne tourne pas au drame. Elle avait tenté le tout pour le tout et par miracle, cela avait donné un bon résultat mais les miracles ne se répètent pas à l'infini. La dernière fois, Nathan avait été là, cette fois, c'était elle, un jour il n'y aurait personne… Et il y aurait plus des dégâts plus importants que la mort d'un pyjama. En effet, le débardeur et le pantalon avec les quels elle dormait étaient complètement foutus mais ça ce n'était que secondaire pour elle. Malheureusement pas pour son père, il n'y voyait qu'une preuve supplémentaire du fait qu'il valait mieux garder sa fille loin des Petrelli. Si ça n'avait tenu qu'à elle, Claire serait restée aussi longtemps que nécessaire mais son père adoptif n'entendait pas les choses de cette manière. Dans un petit peu moins de trois heures, ils s'en iraient avec l'espoir pour lui de ne jamais revenir. Ils feraient un bref détour par l'hôpital parce que la jeune fille l'avait supplié mais il était hors de question qu'ils s'éternisent, ils risquaient de rater l'avion.
Claire tournait distraitement sa cuillère dans son bol réduisant en bouillie ses céréales quand Peter vint la rejoindre.
« Comment tu sens ? S'inquiéta-t-elle.
- Pas trop mal… Grâce à toi. Merci. »
Il avait l'air fatigué, il s'assit sur une chaise et attrapa la cafetière.
« Claire… »
Il hésita, cherchant ses mots, il ne savait pas comment amener la conversation qu'il voulait avoir avec elle. Il prit une gorgée de café, peut-être qu'une fois mieux réveillé, ça serait plus facile. Elle attendait qu'il se décide à continuer, s'attendant au pire. Elle avait du mal à imaginer que quelque chose de bien puisse arriver, les mauvaises nouvelles avaient été trop nombreuses ces derniers temps pour qu'il puisse en sortir quelque chose de bon. On finit par s'y habituer, voilà toute la banalité du mal.
Peter reprit enfin la parole.
« Pourquoi tu as dit qu'on ne se reverrait peut-être pas ? On se reverra forcément, on est de la même… »
Il ne put terminer sa phrase. Il ne voulait pas que cette raison soit la seule qui les « oblige » à se revoir. Surtout qu'avec ce qui s'était passé la nuit précédente, il n'avait pas l'intention de s'éterniser dans les endroits habités... Mais il ne pouvait pas imaginer ne pas la revoir.
« …famille » conclut Claire à sa place. « C'est bien ça le problème. »
Peter fut décontenancé par cette remarque. Certes, lui aussi trouvait ça problématique qu'ils soient de la même famille mais il avait ses raisons qu'il ne dévoilerait sans doute pas à la jeune fille. Par contre, il voulait savoir pourquoi elle, elle le pensait.
"En quoi c'est un problème?"
Sa voix ne cachait rien de sa déception, a défaut de pouvoir l'aimer comme il le voulait, il était quand même heureux qu'il y ait un lien entre eux.
Elle but une gorgée de jus d'orange comme si elle cherchait à gagner du temps avant de lui répondre.
"Tu te souviens de notre première rencontre? demanda-t-elle.
-Bien sûr, c'est dur de l'oublier, répondit-il sans comprendre où elle voulait en venir.
-Non, je ne parle pas de Sylar et du fait qu'on ait du fuir, le détrompa-t-elle. Je veux dire... Devant la vitrine des trophées...
-Je parlais de ça aussi Claire.
-J'ai détesté Jackie à cet instant... J'étais jalouse parce qu'elle semblait t'intéresser alors que... Ce n'est pas juste, je ne savais pas que tu étais mon oncle..."
Peter voyait de moins en moins le lien avec sa question. Bien sûr qu'il s'était intéressé à Jackie, comment cela aurait-il pu en être autrement? Il croyait qu'il devait la sauver. Pourtant, sa mission lui était apparue secondaire quand il avait parlé avec Claire. Il avait eu la tentation de laisser tomber, de continuer leur conversation, mais son sens du devoir avait été plus fort. Il avait été rarement aussi soulagé quand il s'était rendu compte qu'elle ne risquait rien... Et quand elle était venue le voir le lendemain il avait ressenti des sensations qu'il ne pensait pas connaître de nouveau. Elle était là, il l'avait sauvé... Pas Jackie, mais elle! Et il savait que si Jackie avait été celle qu'il devait sauver, il aurait fait en sorte de revoir Claire parce que... Parce qu'il en avait envie. Puis il avait appris qu'elle était la fille de Nathan, il avait fait comme si ça n'avait pas d'importance et au fond de lui, il avait détesté son frère de toutes ses forces. Claire était revenue vers lui sans savoir qui il était vraiment, tout aurait été tellement simple si elle avait été une parfaite étrangère. Avec toutes les femmes qui peuplaient cette bonne vieille terre, il avait fallu qu'il s'entiche de sa nièce.
En attendant, Claire avait bien tourné autour du pot mais n'avait pas répondu à sa question. Il prit une des mains de la jeune fille entre les siennes.
« Pourquoi est-ce un problème qu'on soit de la même famille » demanda-t-il très calmement, détachant chaque mot.
Elle chercha à dégager sa main mais il la retenait fermement. Il ne la laisserait pas s'en tirer aussi facilement.
« Pourquoi est-ce un problème qu'on soit de la même famille » répéta-t-il une nouvelle fois. Son ton était toujours posé.
Elle tira un peu plus fort sur sa main pour se libérer, il augmenta la pression qu'il exerçait. Elle comprit qu'il ne la laisserait pas partir tant qu'elle ne lui aurait pas donné de réponse. Devait-elle lui mentir ? A quoi bon puisqu'elle comptait bien ne jamais le revoir. Elle poussa un soupir de résignation.
« Je t'aime… Et pas comme une nièce doit aimer son oncle… »
De surprise, il l'a lâcha. Il n'y avait que deux solutions possibles pour lui. Soit elle savait ce qu'il ressentait et elle en jouait, soit il avait mal entendu, trop perdu dans ses délires. Et pourtant, vu ce qu'elle avait dit, ça ne semblait pas aussi illogique que ça comme réponse.
Elle se leva, délaissant sans remords son petit déjeuner, de toute façon, elle était bien incapable de manger quoi que se soit après l'aveu qu'elle venait de faire. Et surtout…. Surtout, elle ne voulait pas voir la réaction de Peter quand il se rendrait compte de ce qu'elle venait de lui confier. Elle allait quitter la pièce quand il l'interpella.
« Claire ! »
Elle s'arrêta mais resta dos à lui.
« Je t'aime… Et pas comme un oncle doit aimer sa nièce. »
Elle se mordit la lèvre pour ne pas pleurer et continua de lui tourner le dos.
« Tu comprends alors qu'on ne se reverra pas. Adieu Peter. »
Elle s'en alla, pour de bon cette fois. Elle était déjà loin quand il dit :
« Au revoir Claire, ce n'est qu'un au revoir… »
Il ne pouvait pas lui dire adieu aussi facilement…
A suivre….
