Salut !
Pour ma première fic, je publie un two-shot avec un couple totalement inattendu. En fait, Pansy est plutôt un personnage inventé de toute pièce (ce n'est pas un bulldog, lol !) et j'ai pris quelques libertés (petites) avec l'œuvre de J.K. Rowling (pour pallier mes trous de mémoire …)
Ca fait un moment que je l'ai écrite : si j'ai mis autant de temps, c'est que mon deuxième chapitre ne me satisfait pas mais tant pis. C'est vraiment pas un truc sérieux mais j'ai pris plaisir à l'écrire : alors j'espère que vous aussi aimerez le lire !
P.S : Si jamais ça vous plaisait, n'hésitez pas à me le dire …
CHAPITRE 1 : Pansy craque pour un garçon.
Ils me détestent tous ; et pourtant ce sont mes amis.
Je le vois tout le temps dans leurs yeux. Depuis quelques temps. En effet, avant, j'étais une heureuse ignorante. D'ailleurs, je me demandais toujours comment faisaient ces tristes ploucs qui inspiraient le dégoût viscéral, qui énervaient tellement à parler sans arrêt ou même juste à être là sans rien dire ni faire, qu'on perdait inévitablement nos bonnes manières en les rembarrant malproprement. Ils ne s'en rendent donc pas compte ?
« A présent, je sais que je suis une de ces tristes malchanceux. Pour mon plus grand malheur. » Et maintenant je rêve de cette époque de ma vie où je n'avais pas encore la lucidité de la maturité (j'ai 17 ans et demi …).
Rien qu'aujourd'hui, ça m'est arrivé au moins cinq ou six fois, de me faire « rembarrer » avec tact. Avec tact, oui, j'ai cette chance. Car je suis à Serpentard, voyez-vous. Ils sont tous un peu hypocrites et surtout excessivement polis, presque obséquieux… Ce n'est pas par gentillesse, bien sûr.
C'est ma septième et dernière année à Poudlard, la grande école de magie, et je n'ai aucun ami sincère. Pourtant, la guerre, ça crée des liens normalement, non ? Mais étant fille de Mangemorts, les Pakinson, je suis restée planquée tout le temps qu'elle a duré. Pour éviter d'être forcée à choisir le mauvais camp. Et aussi parce que l'ordre ne nous faisait pas suffisamment confiance… Tout de même, ils auraient pu nous enrôler pour qu'on se batte au moins ! Tout vaut mieux que deux mois passés au fond d'un trou à rat, dans la chaleur estivale… J'ai dû en énerver plus d'un parmi mes « compagnons de cellule » avec mes parlottes. Je crois bien que Goyle a failli me sauter dessus une fois pour m'étrangler. Mais un regard de Draco l'en a dissuadé (sûrement n'aurait-il pas supporté de côtoyer un cadavre pendant ses repas…). Il me supportait mieux certes, mais il n'est pas resté longtemps : il a eu la chance, ou la malchance, de se battre, lui …
Vous l'aurez deviné ; mon plus gros défaut : je parle trop. Quand je me lance on m'arrête difficilement. Et je le vois dans leurs yeux presque à chaque fois, une lueur d'énervement, ou plutôt d'agacement. La plupart du temps, je me la boucle aussitôt, mais il arrive que, quand je suis sur ma lancée, … Alors, ils s'en chargent pour moi. Parfois ils endurent certes, mais, le plus souvent, ils me font comprendre subtilement qu'ils ont autre chose à faire, de plus important, mais qu'ils m'auraient écoutée pendant des heures s'ils avaient pu, bien sûr … Ou alors ils partent simplement sans rien dire. C'est la spécialité de Draco. Il ne s'embarrasse pas de scrupules, lui : la vie est trop courte.
D'ailleurs, c'est à cause de lui si je cours comme une folle dans les couloirs de Poudlard. Le fait qu'il m'abandonne au beau milieu dune discussion et de notre salle commune m'a un peu blessée. Il n'y a que lui qui y arrive encore, alors que ma lucidité toute neuve (vieille d'un an à peu près) m'a renforcée. Depuis la rentrée (trois mois déjà !), la réaction des autres me laisse indifférente (un peu déçue, c'est tout), mais quand c'est Draco… Parce qu'en fait, au fond de mon cœur, il est mon meilleur ami, même s'il ne le sait pas…Il est exactement comme j'aurais voulu être : franc, direct, beau, intelligent et fier, pas pour les apparences, comme on pourrait le croire, mais parce qu'il a des principes, un code de l'honneur. C'est pour cette raison qu'il s'est battu du bon côté pendant la guerre. En plus, il transpire la confiance en soi et ce qu'on pense de lui ne le touche pas le moins du monde. J'aimerais tellement être aussi solide que lui !
Alors j'ai retenu mes larmes, juste le temps de sortir de la salle, et je me suis mise à courir. Je n'ai pas envie que l'on voit que j'ai été blessée, c'est ma manière à moi d'essayer de l'égaler : en me montrant fière, façon Pansy Parkinson.
Tout à coup, je suis arrêtée en plein vol par une épaule dure et me retrouve les fesses par terre. La fierté, façon Pansy Parkinson.
« - Je suis désolée : je ne t'ai pas vue arriver, dit une voix douce.
- Non, ce n'est pas grave. C'est de ma faute, dis-je en essuyant mes larmes le plus discrètement possible. »
Je finis par lever mes yeux pour croiser un regard compatissant. Pas dégoulinant de pitié, non, juste compréhensif. Le garçon brun à la carrure imposante à qui appartiennent ces jolis yeux noisette m'aide très galamment à rassembler mes livres éparpillés sur le sol. Puis il me les tend en croisant à nouveau mon regard, avec les mêmes yeux troublants, un petit sourire en prime.
« Tu sais ce que me dit toujours ma grand-mère… 'Quand le chagrin t'accable, pense simplement au bonheur passé et à tout ce que la vie a encore à t'offrir. Il n'est de si grand chagrin que celui que nous autorisons à nous submerger et nous faire du mal.' »
Je crois que mes larmes coulent encore car il me caresse la joue avec un doigt juste une seconde, avant de se lever. Et moi je reste là, par terre, à le regarder s'éloigner, bouche bée. Brusquement, il se retourne et me lance : « Demain est un autre jour ! », avant de continuer son chemin. Il doit me prendre pour une idiote. Si jamais il se retourne à nouveau, il ne faut pas qu'il me surprenne encore dans cette position disgracieuse. Je me lève rapidement, mes livres serrés contre mon cœur qui bat la chamade, et reprends mon chemin.
Je crois que je suis amoureuse… Comment ça, c'est ridicule ? Bien sûr que non ! Jamais entendu parler du coup de foudre ? Occupez vous de vos affaires et je m'occuperai des miennes. A commencer par me renseigner sur l'identité de ce garçon.
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Le soir même à la grande salle.
Mon regard est scotché à la table des Griffondor et pour une fois, je suis muette comme une tombe. Je suis sûre que son écharpe était rouge et or, mais il n'est pas là. On en est presque à l'entrée, pourtant… Bon d'accord, je ne suis pas très patiente. Mais je vous ai déjà dit que j'ai plein de défauts, non ?
Soudain, un garçon aux yeux noisette inimitables entre dans la salle. Enfin ! Je le dévore des yeux avidement. Il se dirige comme prévu vers la table des Courageux et ça ne m'étonne pas : ça lui va si bien (J'ai le droit d'être ridiculement guimauve si j'ai envie. Na !). Qu'il soit de ma maison m'aurait simplifié la tâche, mais tant pis…
« Oh non !!! »
Il s'est assis avec le trio d'enfer ! Harry, « le fameux garçon qui survit malgré nous » (c'est un des noms que lui a donné Draco), Ron, « la belette », et Hermione…Elle peut être très sympa, elle : on bosse ensemble à la bibliothèque parfois. Ne le répétez surtout pas à Draco !
« Qu'est-ce qu'il t'arrive ?, me demande Millicent, intriguée.
-Je … rien … J'ai parlé tout haut ?
-T'avais l'air contrariée…, dit-elle en hochant la tête.
-Ce n'est rien en fait, dis-je simplement. »
Elle se remet à manger en silence mais je ne peux pas résister longtemps : il faut que je sache.
« - Dis-moi. C'est qui le garçon assis avec Potter et sa clique ?
-Lequel ?
-Le brun à côté de Granger.
-Quoi ? Neville ?, s'exclame-t-elle. Ton ancien souffre-douleur …
-C'est Neville Londubas ?, m'écriai-je, surprise.
-Oui, tu sais, celui qui a gagné dix points pour sa maison en première année et que tu as insulté en permanence durant nos cinq premières années ici ! Il a même participé à la guerre, ce qui est étonnant, soit dit en passant … Tu vois de qui je parle ? »
Je vois, maintenant, oui, je vois très bien. C'est tout moi ça ! Je martyrise un gars cinq ans d'affilé, et un an et demi plus tard j'ai oublié son visage. Je sais c'était nul de ma part de le martyriser parce qu'il était le plus faible à Griffondor ; mais pour ma défense, à l'époque j'agissais toujours comme Draco : j'étais aussi gamine que lui (gardez ça pour vous, surtout !). En plus, on n'a pas idée d'être si adorable et totalement inaccessible !
Il a vraiment changé : il est encore plus mignon qu'avant, plus fin aussi. C'est pour ça que je ne l'ai pas reconnu. Pourtant, je l'ai chambré sans arrêt pendant plusieurs années. Pourquoi fallait-il que ce soit lui ? Je me souviens l'avoir déjà remarqué cette année : il est tout à fait mon genre ; mais il est à Griffondor alors… En plus, il doit me détester, vu ce que je lui ai fait par le passé ! Bizarre qu'il m'ait parlé gentiment ; sûrement ne m'a-t-il pas reconnu…
« - C'est bien lui qui excelle en botanique ? je demande.
- C'est surtout lui qui se fait dessus à chaque fois qu'il voit Rogue… »
Superbe intervention de Gregory Goyle.
« Peut-être mais il est devenu super mignon… J'adore le genre 'petite souris à croquer'. »
Ce n'est pas moi qui ai dit ça. C'est Millicent, la vipère. Il va falloir que je la surveille…
« - Ahhh ! Tu me fais vomir. Un poufsouffle !
- Il est à Griffondor, je m'écrie de façon un peu trop virulente.
- Pfff… continue Goyle. C'est seulement un Poufsouffle qui a échoué par erreur chez les Griffy ! Il est trop lâche.
- C'est pas vrai, je m'écrie à nouveau (je ne peux donc pas me contrôler des fois !). Neville a déjà prouvé sa bravoure et…
- Quoi, Neville ? Que se passe-t-il ? »
C'est Draco. Il vient de sortir de sa cuisse de poulet. Il n'est pas du genre à discuter, surtout quand il mange. Je regrette déjà d'avoir attiré son attention.
« - Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
- Rien, je proteste.
- Alors quoi ? Pourquoi tu parles de lui ?
- Rien … je…, je bafouille, en croisant les doigts pour que mon trouble ne se voie pas. C'est juste que … euh… il m'a bousculée… ce matin… et…
- Quoi ?! Il a osé te bousculer ! Je vais lui bousiller la face ! s'écrit-il, furieux. »
Je proteste mais il s'est déjà tourné, presque levé. Le cou tordu, il fusille du regard la table des Griffondor. C'est pas très pratique comme ça, mais c'est lui qui l'a choisi. Depuis la rentrée, il a abandonné sa place habituelle, celle qui lui donnait une vue plongeante sur la table honnie. Maintenant, il lui tourne le dos et c'est moi qui ai hérité de son ancienne place. Echange de procédés qui l'arrangeait, lui, surtout ; je ne sais pas bien pourquoi…
« Draco ! Laisse-le… Il ne m'a pas vraiment bousculée. J'ai glissé. C'était un accident. Draco ! »
Il se retourne enfin. Quelle tête de mule !
« - Je te le demande : laisse le tranquille.
- Très bien, puisque tu insistes, dit-il en me regardant bizarrement. Mais il a intérêt à se tenir à carreau : s'il s'approche encore d'un Serpentard, je l'empaille. »
Qu'on se le dise !
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J'erre entre les rayons de la bibliothèque. Je donne l'impression de chercher un livre mais en fait je guette quelqu'un. J'aurais pu choisir Hermione mais elle est très perspicace : elle aurait découvert mes réelles intentions avant même que j'ai obtenu mes informations. En plus, c'est une de ses amies proches…
Non, j'ai choisi Luna plutôt. Ca fait plusieurs jours que je lui tourne autour. Elle est franche, parait-il : on m'a dit un jour que si on veut la vérité crue, c'est elle la mieux placée. Je n'en doute pas. En plus, elle le connaît bien sans être une amie intime (je l'ai suffisamment observé pour savoir tout ça).
La voilà qui arrive. Elle s'installe non loin du rayon des créatures mystiques et sort un livre. C'est sûrement une mauvaise idée mais je me lance.
« Salut Luna ! dis-je en m'asseyant en face d'elle. »
Celle-ci me regarde de côté en restant silencieuse. Ses petits yeux me transpercent : j'ai l'impression qu'elle lit en moi et ça me met mal à l'aise…
« Que veux-tu savoir ? demande-t-elle finalement en toute simplicité. C'est au sujet de Neville ? »
Je suis estomaquée, le souffle coupé. Les rumeurs étaient encore bien loin de la vérité !
« - Que … euh… Comment tu sais ?, je bafouille, rouge comme une tomate.
- Deux semaines que tu le dévores des yeux en permanence. Tu as de la chance qu'il ne s'en soit pas rendu compte. »
Je manque m'étouffer sous le choc. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Pour une fois que j'avais pris le diable par les cornes …
« - Et tu vas le lui faire remarquer…, je murmure, résignée.
- Pourquoi je ferais ça ? Ca ne me regarde pas, déclare-t-elle simplement. »
Je suis soulagée et reconnaissante aussi. Je lui souris et elle comprend.
« - Et que voulais-tu savoir exactement ?
- Je … hum… je ne sais pas vraiment en fait, je réponds, complètement désarçonnée. »
Luna me regarde de nouveau sur le côté, un sourcil levé, mais elle sourit cette fois-ci.
« Il adore les chocogrenouilles, lâche-t-elle simplement. »
Puis, après une pause, elle continue, énonçant les nombreuses choses qui l'intéressent, les gens qu'il côtoie, ce qui le passionne.
« - Les plantes. Les plantes de toutes sortes et tout ce qui s'y rapporte. C'est son obsession, dit-elle en levant les yeux au ciel. Je n'ai jamais compris ça, mais de toute façon, il y a peu de personne qui le comprenne vraiment.
- Ah bon, je m'étonne. Je croyais qu'il était assez apprécié…
- Bien sûr ! Tout le monde l'aime. Sans le comprendre… Mais, tu sais, c'était pas gagné au début…
- Pourquoi ?
- Eh bien, il est un peu marginal, comme moi. En plus, il lui arrive toujours des trucs fous : il a la guigne, j'en suis sûre. Père a écrit un article sur la malédiction des enfants de la Lune. En fait, quand t'es né un jour de pleine lune… »
Luna continue à déblatérer sur cette hypothèse improbable pendant plusieurs minutes tandis que j'en profite pour me représenter Neville dans la grande véranda de sa grand-mère en train de veiller sur ses plantes, sous le regard globuleux de sa grenouille…
Je me décide finalement à l'interrompre.
« - … c'est pour ça que Harry…
- Mais Luna… Comment il a fait pour se faire accepter ?
- C'est grâce à sa fameuse théorie, répondit-elle, comme si c'était une évidence, avant de se replonger dans son livre. »
Mais qu'est-ce qu'elle fait ?
« - Eh !, je m'écrie.
- Oh ! Excuse-moi, tu disais ?
- Cette théorie, c'est quoi ?, je demande, éberluée par tant de désinvolture.
- Ah oui ! Eh bien, cela consiste en pleins de petites attentions et de services gratuits. Des gentillesses dispensées sans raisons et un sourire indémontable, explique-t-elle. En fait, il dit toujours : 'Si tu n'hésites pas à montrer ton amour aux gens, ils finissent toujours par t'aimer en retour : l'amour ne laisse jamais indifférent.' Evidemment, ça n'a pas manqué : tout le monde l'aime et il s'est fait des amis parmi les meilleurs élèves de l'école. Il y a Harry, Hermione, Ron, Seamus, Dean, moi et tous ceux dont je t'ai déjà parlé ! »
Le débit soudain rapide de la jeune fille m'a un peu tourné la tête mais j'ai compris l'essentiel et cela me laisse rêveuse. L'amour ne laisse jamais indifférent. Je crois bien que ça pourrait marcher. Sur Draco et les autres d'abord. Puis enfin sur Neville lui-même. Je suis sûre que personne n'a jamais testé sa propre théorie sur lui. J'ai hâte de pouvoir mettre tout ça en marche. Cependant, il y a encore une question qui me trotte dans la tête.
« - Mais tu crois que j'ai une chance avec lui, je veux dire… étant à Serpentard, je dis en rougissant. En plus, vu notre passé commun…
- Oh ! C'est pas du tout le genre de considérations qui l'arrêteraient. Et puis c'est vieux tout ça et il n'est pas rancunier. Maintenant, pour le reste… étant donné qu'il ne t'a jamais vraiment remarquée, … je n'ai aucun moyen de le savoir. Il ne doit même pas le savoir lui-même…, dit-elle, rassurante mais franche. »
Je hoche la tête : c'est la meilleure réponse que je pouvais espérer.
« - Tu veux que je te l'présente ?
- Non, surtout pas. Je ne suis pas encore prête, dis-je encore plus rouge. »
Elle lève un sourcil étonné mais n'insiste pas. Je lui souris : je sais maintenant qu'elle gardera tout ça pour elle. Alors je la remercie sincèrement et je quitte la pièce. Il est temps de passer à l'action.
*************
Durant ces vacances, j'ai suivi le conseil de Luna-Neville et je me suis ouverte à Draco (Non pas que je ne le sois pas d'habitude, ouverte, mais je me protège quand même un peu en ne montrant pas aux gens combien je les apprécie). Je l'ai invité deux semaines à la maison et il m'en a été silencieusement reconnaissant. Pour lui, les vacances sont encore plus dures depuis qu'il est orphelin. Je me suis donc carrément lâchée, aidée par l'ambiance de Noël, et je crois qu'il a été plutôt réceptif.
Mais ce soir, soir de Nouvel An, c'est bien parti pour être la Nuit de toutes les Confidences. Il faut dire que le champagne a bien aidé à délier les langues !...
« J'ai toujours cru que tu étais hétéro ! m'exclamai-je. Et pourtant, c'est vrai qu'on ne t'a jamais vu sortir avec une fille. »
Ca le fait sourire. Il a un joli sourire. Dommage qu'il ne sourie pas plus souvent…
« Et tu as un garçon en tête, en ce moment ? »
Il rougit violemment. Décidément, l'alcool ne lui réussit vraiment pas : je crois qu'il va me tuer demain pour lui avoir fait perdre sa prestance malfoyenne.
« - Vas-y, dis-le moi, je supplie.
- Je ne préfère pas, dit-il, tristement.
- Ah, je vois… Un amour impossible… Moi aussi, j'ai ce petit problème, je fais remarquer. C'est un Griffondor, alors tu imagines… Mais j'ai bien l'intention de l'attraper. Qu'il le veuille ou non. »
Il éclate de rire et ça me fait plaisir. Et puis ça réchauffe un peu la pièce. Ma chambre est en effet assez sombre et peu rassurante : je n'ai pas eu le temps de la redécorer avec l'école et tout ça. C'est tout-à-fait le style de ma marraine : elle est du genre fée Carabosse mais en super gentille. Elle m'a recueillie chez elle après la grande débâcle des mangemorts… et de mes parents. Elle n'a participé à rien de tout ça, bien évidemment.
« - Ne te moque pas de moi. J'ai un super plan pour briser l'indifférence de l'être aimé !
- C'est gentil à toi mais le mien me déteste, réplique-t-il simplement, résigné. »
Et mon esprit s'éclaire soudain. J'aurais dû m'en douter ! Parce que je l'ai bien observé mon petit Draco et son comportement a changé depuis la fin de l'été…
« C'est Harry !, je m'exclame joyeusement. »
Je suis quand même un peu estomaquée, je dois l'admettre. Il rougit alors violemment mais me contredit aussitôt.
« Mais non, pas du tout !, s'écrie-t-il. »
Mais il ne peut s'empêcher de me poser une question qui le trahit encore plus sûrement que ses joues roses.
« - Il y a pleins d'autres mecs qui me détestent, alors pourquoi ce serait Harry ?, demande-t-il avec un regard penaud.
- Parce qu'il n'y a qu'un seul « mec » que tu regarde avec autant d'attention. Je me disais bien que c'était pas seulement une haine intense … Intensément passionné, oui ! »
Un silence éloquent s'installe dans la pièce alors qu'il se frotte les bras pour se réchauffer sans oser me regarder. Puis, enfin, il plante un regard plein d'espoir dans mes grands yeux bleus (J'adore mes yeux ! Je vous l'ai déjà dit ? Parce que… Bon d'accord, j'arrête.).
« - Et c'est quoi ton super plan ?
- Laisse. Je me charge de tout, je réponds mystérieusement avec un sourire malicieux.
****************
Ce matin, les pies se sont lancé un nouveau défi. Les filles « in » de Serpentard ont fondu sur un Harry et un Draco désorientés. Neville, adossé à la rambarde de l'escalier principal, semble suivre toute la scène avec amusement mais à bonne distance tout de même. Tout est en place.
Une voix enjouée (qui n'est autre que ma sublime voix) leur parvient au dessus des disputes.
« Je peux participer ? »
Aussitôt la tête de l'instigatrice de tout ça (le défi est en effet mon idée à moi : elles sont faciles à influencer, ses commères) fait son apparition entre les épaules des filles. Miss Vipère qui a pris son air de petit chef me répond aussitôt.
« - Bien sûr. Pour qui tu votes ?
- Je parie sur Neville. »
Soudain, tout le sang de celui-ci semble avoir déserté son corps d'un seul coup. Il desserre son col et tente très vite un recul stratégique derrière l'escalier.
« - Neville ?!, s'écrient-elles toutes ensemble.
- Quoi ? On n'avait dit le garçon le plus musclé de l'école, dis-je innocemment. Il fallait préciser si seuls deux garçons étaient concernés…
- Non, bien sûr, intervient Millicent, intéressée. Tu as raison. Va pour Neville ! »
Encore un pas en arrière, et ce dernier pourrait s'éclipser par la porte de la grande salle. « Patience, s'intime-t-il à lui-même. C'est le prix de la survie ».
« Où est Neville ? Neville !, crient alors les filles en cœur. »
Apparemment, le susnommé, bien que très discret, ne devait pas survivre aujourd'hui. Plusieurs filles sont déjà sur lui et le trainent au centre de leur cercle d'excitées.
Je souris intérieurement. Le plan marche à merveille : Draco et Harry vont se retrouver torses nus l'un face à l'autre, et en prime, Neville va « me faire découvrir un nouvel aspect de sa personnalité ». Mon cœur bat déjà plus vite d'anticipation… C'est diabolique comme plan, je le sais ; mais je m'étais vantée et je n'ai rien trouvé d'autres depuis le Nouvel An : ça fera l'affaire pour l'instant. Peut-être que cela changera le regard d'Harry sur Draco…
Les fille trépignent d'impatience et tentent déjà de déshabiller les garçons qui protestent. Tout à coup, je me demande si c'était une si bonne idée : et si ça changeait le regard des filles sur Neville ?
« - Il n'en est pas question, s'exclame froidement Draco, en se dégageant des mains trop entreprenantes.
- Mais il faut bien qu'on vérifie pour que je puisse encaisser les paris, minaude Millicent. Parce que j'ai parié sur toi, tu sais…
- Et tu vas perdre tes sous, intervient Harry, vexé. Parce qu'il est évident que JE suis plus musclé que LUI. »
Silence glacé. Draco, vert de rage, se retourne vers son ennemi de toujours et la machine est lancée.
« - Tu prends tes rêves pour la réalité, Potter, crache-t-il, méprisant.
- Vérifions ça tout de suite, propose Potter d'un ton ferme. »
Et tous deux commencent à se dévêtir. En plein milieu du hall ! Et dire que c'est moi qui suis à l'origine de tout ça…
« Le pari ne compte pas tant qu'on a pas évalué Neville, je glisse à l'oreille de la vipère. »
Celle-ci réagit comme prévu. Alors que les filles piétinent, prêtes à se jeter sur les deux mâles qui n'ont plus qu'une chemise à retirer (ils ont encore leur pantalon, bien sûr ; petits vicieux que vous êtes !), Millicent réussit à s'interposer avec toute la grâce d'une comédienne.
« - Il faut que ce soit simultané, pour n'avantager personne, dit-elle sur un ton solennel. Neville ?
- Ah non ! Moi, je ne suis pas concerné, réplique-t-il paniqué.
- Mais il n'a aucune chance de gagner, Millicent, lance Draco, sarcastique. »
Harry, lui, ne dit rien : peut-être en sait-il suffisamment pour en douter…
« - Tut, tut, tut, Draco. On fait ça dans les règles de l'art, contre-t-elle, avant de se tourner vers Neville. Maintenant, Neville, au travail ! Ou c'est moi qui m'en charge… »
Le sourire carnassier qu'elle lui lance le fait bizarrement revoir son jugement.
« Très bien, acquiesce-t-il alors, contrarié. Mais je vous préviens : personne ne touche ! »
Et il commence à se déshabiller. Je crois que j'entends vaguement Draco ricaner mais je suis trop hypnotisée par les gestes de mon homme. Quoi ? J'ai le droit de rêver…
« A mon signal… RETIREZ CHEMISES, lance solennellement Millicent. »
Et là, des cris de stupéfaction retentissent dans le hall (les miens ne sont certainement pas des moindres…). Il y a beaucoup de monde. En effet, on a attiré les foules dans le hall qui parait soudain étroit. Et tout le monde peut voir que Draco et Harry sont battus à plates coutures.
« J'ai commencé la musculation pour maigrir un peu et c'est devenu une habitude, dit-il timidement, les joues légèrement rosies. »
Draco est vert et Harry reluque Draco, très peu discrètement. J'aimerais bien pouvoir vous décrire ces délicieux pectoraux et ces biceps d'acier pendant des heures mais je n'ai pas le temps : il faut que je sauve mon homme aux prises avec une horde de midinettes poussant des cris de harpies.
« - On veut toucher !!! (Cris hystériques).
- PERSONNE NE TOUCHE, je crie en m'interposant (Je m'entraine au self défense à mes heures perdues).
- … (silence atterré)
- Du calme. Tout le monde recule, je continue plus calmement mais avec des yeux de tueur en série. Ca ne sert à rien de toucher : c'est évident que j'ai gagné (Aïe ! Draco va me tuer pour ça). Alors, par ici la monnaie ! »
Je tends les mains en avant aux filles dépitées. Puis doucement, je le sens bouger dans mon dos (c'est surtout une impression en fait : je ne suis pas collée à lui, tout de même…).
« Je te remercie de m'avoir sauvé de ces diablesses en furie, me murmure-t-il doucement à l'oreille. »
Je crois que je vais fondre. Puis il se rhabille dans mon dos et le hall commence à se vider. Je me retourne alors vers lui.
« - C'était normal que je te rende ce petit service : j'y suis quand même un peu pour quelque chose… Je m'appelle Pansy. »
Je lui tends la main (celle qui n'est pas pleine de billets) et il la serre cordialement.
« - Pansy ? Moi, c'est Neville, dit-il avec un sourire en coin. Ne t'inquiète pas : ce n'était rien. A plus !
- A plus ! »
Bon, c'était bref mais les présentations sont faites. Heureusement il n'a pas l'air d'éprouver de ressentiment à mon égard, parce qu'avec mon prénom, il m'a forcément reconnue cette fois…
Bon, prochaine étape : le billet doux.
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Un Draco en colère, c'est une vision d'horreur.
Tout son corps fin mais musclé (nous avons eu l'occasion de le vérifier) est crispé et tendu vers la cause de sa colère (en l'occurrence moi). Il est encore plus pâle que d'habitude et des épis se réveillent genre Mister Hyde (histoire vraie soit dit en passant) dans sa chevelure parfaitement gominée. Enfin, ses sourcils sont froncés à mort et ses yeux furieux vous transpercent… Je ne crois pas que j'y survivrai.
« - Draco, s'il te plaît, écoute moi, je supplie en m'éloignant lentement de lui.
- C'est toi qui lui as donné le mot, OUI ou NON ?
- Oui mais…
- C'était très brave de ta part, Pansy…, dit-il sournoisement.
- Oui, tu vois, et je l'ai fait pour toi. Je suis sûre qu'il va apprécier et …
- Tu sais qu'un acte de bravoure, c'est très risqué…
- … (je déglutis difficilement)
- Eh bien, je ne crois pas que tu survivras à celui-là ! »
Mon Dieu ! Le fauve s'est élancé !
Je fais ni une ni deux : je pars en courant et j'évite de justesse le bond de la bête féroce.
Je me casse, carapate en cadence, Sauve qui peut !
Après quelques interminables secondes d'une course effrénée, je débarque à bout de souffle dans la grande salle au moment où Draco me rattrape.
Et là, on tombe nez à nez avec le trio infernal.
« Malfoy, lâche Potter. Je te cherchais. »
Draco essaye de retrouver un peu de sa dignité avant de répondre.
« Potter, réussit-il à articuler. »
Silence bref pendant lequel ils se jaugent du regard.
« Je me disais… hum… J'ai eu ton petit mot, lâche-t-il finalement. »
Je crois bien que Draco est encore plus pâle que tout à l'heure : c'est effrayant. Harry a l'air d'en prendre note avec attention, scrutant ses yeux gris pour essayer d'y lire ses réelles intentions ; tandis que ses deux acolytes, apparemment pas très convaincus, restent stoïques. De son côté, le blond n'en mène pas large : il est incapable de dire quoi que ce soit. Le silence devient oppressant. Je pourrais l'aider en détournant leur attention, mais il est important qu'Harry voit ses émotions mises à nue pour la première fois (en tout cas, il n'y en a pas eu d'autres à ma connaissance…). Heureusement, Harry finit par se décider.
« Et je … hum… C'est d'accord, lâche-t-il enfin. »
Draco manque s'étouffer mais n'y laisse rien paraître (ou si peu …).
« - Mais ce soir, j'ai entrainement. Tu fais quoi demain ?
- Je …euh… rien, bafouille Draco, très peu dignement.
- Parfait. Demain. 19h. Au Trois balais. »
Ils partent aussi sec tous les trois. Maintenant que je le regarde mieux, je crois bien que Ron est aussi blanc que Draco l'était (Etait, parce qu'en ce moment il est tout rouge). Mais il est quand même venu soutenir son ami. Respect.
« - Je te l'avais dit qu'il te voulait, je m'écrie à mi-voix, en lui donnant un coup de coude dans les côtes.
- J'y crois pas, souffle-t-il seulement, la bouche toujours béante et les yeux écarquillés »
Moi, je savais que son petit poème, conclu par une invitation (de ma griffe), le tout signé Draco, ferait mouche… Impossible de croire à une blague : les réactions de mon ami sont la preuve finale qui manquait pour convaincre le beau brun. C'est moi la meilleure ! Mais je manque brusquement d'air.
« - Ouffff…
- Merci, murmure-t-il dans mes cheveux »
Je crois bien qu'on ne m'a jamais serrée aussi fort…
**************
Draco n'a pas tardé à reprendre sa place à la table des Serpentards : à présent, il a les yeux rivés en permanence sur la table de son petit ami et ne cesse d'échanger des sourires radieux avec lui. C'est flagrant et tout le monde a été choqué au début ; mais pendant près d'un mois, personne n'a jamais osé dire quoi que ce soit : ce sont quand même les deux garçons les plus craints de l'école… Moi, ça me fait plaisir de le voir si heureux, parce qu'il le mérite vraiment et que c'est mon meilleur ami. Même si, pour cela, je dois ronger mon frein. En effet, c'est moi maintenant qui dois me retourner et casser ma nuque pour entrapercevoir l'élu de mon cœur. Mais je ne le fais pas bien sûr. Fierté oblige. De toute façon, je m'apprête à lancer la seconde phase de mon plan diabolique.
Objectif : ouvrir les yeux de Neville sur ma grande beauté avant que Draco et Harry ne se fiancent. Fiançailles ? Et oui, fiançailles ! Je suis peut-être un peu trop fleur bleue, mais je suis sûre que ça ne va pas tarder. Parce que c'est clair pour tout le monde qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Leurs yeux le crient à chaque instant… au lieu de laisser leur bouche manger.
« - N'oublie pas de manger surtout !
- …
- Draco ?
- Oui, oui. Qu'y a-t-il Pansy ? réponds distraitement celui-ci, en sortant de sa contemplation.
- Quoi qu'on en dise, on ne peut pas vivre d'amour et d'eau fraiche. Il te faut manger, ne serait-ce qu'un peu. Je serai triste de perdre un ami comme toi…
- Ne t'inquiète pas, dit-il avec un sourire désarmant. Je serai toujours là pour ma meilleure amie. »
Et il se met à manger tranquillement, me laissant assumer toute seule mon petit sourire niais et ma stupide bouffée de bonheur. C'est fou ce que ça peut faire du bien, ce genre de petites phrases, quand on n'a pas l'habitude…
********
« Je peux me mettre en binôme avec toi, Neville ? »
Celui-ci se tourne vers moi, surpris, et me sourit aussitôt.
« Bien sûr, Pansy !, dit-il gentiment. »
Je me suis enfin lancée (j'ai attendu début Février !) et ça a marché.
Je me glisse à ses côtés, les mains moites et le cœur battant. C'est fou ce qu'il fait chaud dans cette véranda !
« - Tu veux t'occuper de la plante ?
- Oh non ! Vas-y-toi, je ne suis pas très douée…
- Ok. »
Je me mets alors à préparer les ingrédients mais j'ai très vite terminé et je commence à l'observer et prendre des notes sur sa façon de procéder. La lenteur, la douceur de ses gestes, ses mains puissantes, son regard concentré, d'une jolie couleur noisette avec des paillettes dorées et … Mon attention est brusquement détournée par un petit mot qui cogne contre ma main.
« Ce n'est pas lui, j'espère, ton élu… »
Je lève la tête et croise le regard de Draco. Il est juste en face, en binôme avec Harry. Il a l'air contrarié…
Je lui envoie un message ninja qui saute, rebondit et fait des galipettes d'un bout à l'autre de la table de travail.
« Tu as deviné juste ! »
Je reçois aussitôt un autre mot qui s'est faufilé de plantes en plantes jusqu'à moi.
« Il ne te mérite pas. Il n'a pas suffisamment de trempe. »
Je fais une grimace. Qu'est-ce qu'ils ont tous ? Il est très brave mon homme !
Mon message rampe lentement jusqu'à l'importun et il doit se baisser pour le ramasser à terre.
« Quoi que tu en dise, il est parfait pour moi ! »
Il y a aussi une petite réplique de ma tête qui tire la langue (j'adore les dessins magiques).
J'évite délibérément son regard mais quand un autre mot me cogne la main, ce qu'il contient me fait lever les yeux sur lui. Je peux lire de l'inquiétude dans les siens.
« Pansy, sœurette, il va te faire souffrir… »
Je détourne le regard. Il ne peut pas me faire confiance ? J'ai déjà tellement de mal à le faire moi-même…
Je finis par le snober et je me concentre sur Neville qui s'affaire avec application. Pendant près d'une heure. Autant de minutes que je peux passer à l'admirer en salivant… Puis soudain, il me sourit.
« Tu es sûre que tu ne veux pas essayer ? Je vais te guider. »
J'adorerais me faire guider par toi…
« Oui… Pourquoi pas ? »
Mais pleins de raisons me viennent d'un coup, quand je me retrouve devant la grosse plante violette qui salive déjà en me voyant approcher.
« Tu vois, il faut juste lui caresser le… « menton », pendant que tu récupère les graines dans sa « bouche ». Ainsi elle ne pourra rien te faire. Il en faut encore trois ; vas-y. »
Sa voix douce et assurée m'a un peu rassérénée, alors je me lance. J'avance ma main prudemment. Ah ! C'est gluant ! Beurk ! Neville me sourit tendrement quand je sors ma première graine. Je suis tellement contente que j'en oublie un instant de caresser la bête sur tige.
« Attention ! »
Je me recroqueville aussitôt dans l'attente du venin qui va m'agresser le visage. Mais Neville s'est montré plus prompt qu'un vif d'or et il a brandi le plateau de graines entre moi et la bouche féroce. Des cris retentissent et le professeur se précipite.
« - Vous n'avez rien, Mademoiselle Parkinson ?
- Non, Madame Chourave. »
En effet, la vieille dame a beau inspecter mon visage et mes bras sous toutes les coutures, elle ne trouve aucune brûlure. Le pauvre plateau par contre, a fondu à plusieurs endroits ; un petit trou s'est même formé petit à petit en son centre.
« - Allez tout de même à l'infirmerie. On ne sait jamais…
- Je l'accompagne madame, lance Draco, apparemment décidé à avoir une petite discussion avec moi.
- Bien. Allez-y. »
Je gagne la porte encore toute tremblante. J'ai essayé de ne pas marcher sur nos trente-sept graines gisant au sol mais elles sont déjà dans un triste état. Je me retourne avant de sortir pour regarder Neville avec un air désolé ; mais il n'a pas l'air de m'en vouloir et me sourit largement.
« Mon sauveur…, je pense en quittant la pièce ».
********
« - Allez, Millicent, je supplie, debout dans son dos. Laisse-moi ta place…
- Pas question que je te cède mon poste d'observation.
- Greg. Laisse-lui ta place, ordonne soudain Draco.
- Mais…, proteste celui-ci.
- Je veux Pansy à mes côtés ! »
Goyle se lève alors en bougonnant et s'installe en face. Je prends sa place un peu gênée en lâchant un petit merci.
Neville lève la tête à ce moment-là et me sourit de l'autre bout de la salle. Je lui fais un grand signe de la main, toute contente.
« - Qu'est-ce que tu fais, là ? s'exclame Draco. Ne me dis pas que tu t'es déplacée juste pour voir ce navet !
- Mais Draco…
- Il ne te mérite pas, Pansy.
- Je suis une grande fille. Laisse-moi en décider seule. »
Le ton est ferme ; il me regarde dans les yeux et se met à marmonner des mots incompréhensibles, en ravalant sa colère.
C'est mieux comme ça. C'est vrai, quoi ! La fameuse théorie de Neville a marché sur Draco, alors pourquoi pas sur lui ? Ca fait plusieurs semaines qu'on est en binôme et il me supporte très bien. On est devenu ami au fil des jours et il m'a dit avoir pardonné mon comportement de gamine passé (il l'a dit plus gentiment, évidemment). Il aime bien celle que je suis devenue et surtout, il aime même m'écouter parler !!! Je crois que j'ai trouvé la perle rare. En plus, il me sourit à chaque fois qu'il me voit ; j'adore ça. Mais Draco me harcèle sans arrêt ; il ne supporte pas cette relation : il est tout simplement jaloux de ses muscles. Je ris toute seule sous les regards intrigués de mes camarades de tablé, mais ça ne me dérange pas de passer pour une folle.
A la fin du repas, Neville me fait un signe en sortant et je lui réponds. C'est plus que Draco ne peut en supporter.
« Je vais lui écraser la tête !, explose-t-il. »
Il se lève et se dirige d'un pas énergique vers la sortie. Je me lance aussitôt à sa poursuite en l'appelant désespérément.
« Neville !, rugit-il. »
Nous sommes maintenant tous les trois l'un en face de l'autre, dans le hall, derrière la porte de la grande salle. La surveillance des professeurs arrive en général à inhiber les colères de Draco ; sans eux, le pire est à craindre…
« - Que…Malfoy ? Pansy ? Que se passe-t-il ?, demande Neville étonné.
- Espèce de lavette ! Pour qui tu te prends !, crache l'autre.
- Draco ! je m'écrie, outrée. »
A SUIVRE …
