Un témoin de trop !
Chapitre 1 : L'erreur d'un soir.
C'était un soir d'octobre. Il était près de 23h. Une jeune femme, pas loin de la trentaine, sortait d'un restaurant.
— Bonne soirée Madame, it le portier du restaurant tandis qu'elle passait devant lui.
— Merci. Bonne soirée à vous aussi, répondit-elle dans un japonais maladroit en lui tendant un petit pourboire.
Cela faisait maintenant une semaine qu'elle était à Tokyo et elle avait mémorisé quelques points de repères pour s'orienter de jour comme de nuit. Malgré cela elle ne sentait pas à l'aise ce soir-là. Il y avait foule comme tous les autres soirs, et ce malgré le temps qui avait fraîchi soudainement.
Se frayant un passage parmi les quidams joyeux, elle rejoignit son chemin qui passait par les petites rues moins fréquentées. Elle savait qu'elles étaient un poil plus dangereuses, mais elle s'y sentait paradoxalement plus en sécurité. Oui, elle y croisait des personnes on ne peut plus bizarres mais qui ne feraient pas de mal à une mouche.
Ce soir la lune était avec elle et éclairait les passages les plus sombres. Elle savait qu'elle avait fait la moitié de son parcours. Certes il y avait bien des restaurants plus proches de son hôtel mais celui d'où elle venait été tenu par un français. Au moins elle n'était pas trop dépaysée, et elle savait ce qu'elle commandait pour le repas.
Brusquement une sorte d'angoisse lui tenailla l'estomac. Cela faisait dix minutes qu'elle n'avait plus croisé quiconque. Un léger vent commença à souffler tandis que la lune jouait au chat et à la souris avec les nuages. D'un côté elle avait envie de ralentir son allure, de l'autre elle aimerait accélérer….. Puis soudain un bruit de lutte lui parvint. Elle aimerait faire demi-tour, rejoindre la grande rue mais à quoi bon ? Il était déjà trop tard de toute façon. Sur sa droite se trouvait des cartons empilés les uns sur les autres. Elle se réfugia derrière tandis que les bruits de luttes se rapprochèrent. Juste devant elle se trouvait maintenant deux hommes. Celui qui était debout n'était pas japonais. L'autre était encore à terre et tentait de se relever péniblement et ne parvint qu'à se mettre à genou. La lune se cachq alors derrière un nuage
La jeune femme regarda la scène, impuissante, sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle taisait une furieuse envie de crier sachant pertinemment qu'elle risquait sa vie si elle ne faisait pas plus attention. Seulement c'était plus facile à dire qu'à faire et elle ne pouvait s'empêcher de trembler.
— Arrête Smith ! Je ferais tout ce que tu voudras, implora l'homme à terre dans un anglais mal assuré.
L'homme qui était debout sortit une arme à feu de sous sa veste et tira une seule fois sur l'homme à terre, qui s'effondra en silence. La jeune femme avait bien vu le visage du tireur car la lune venait de refaire son apparition, mais elle n'avait pas entendu le tir. Le meurtrier était un beau ténébreux au regard envoûtant.
Tandis qu'il rangeait son arme la lune disparu de nouveau derrière un nuage. La jeune femme n'avait qu'une envie, se lever et faire demi-tour. Elle n'arrivait pas à écouter sa conscience qui lui dictait de rester calme, silencieuse. C'était bien trop difficile… Elle se leva subitement n'y tenant plus et tout en tournant le dos à la scène, commença à courir d'où elle venait alors que le tueur s'éloignait de sa victime. Tandis qu'il s'alluma une cigarette, il entendit, plus qu'il ne le vit, une personne s'enfuir. Il pesta de ne pas avoir deviné la présence de ce témoin plus tôt. Il ressortit alors son arme et tira une première fois. La jeune femme ne pu s'empêcher de crier de surprise et de douleur tandis qu'elle sentit quelque chose la frôler sur la gauche de sa nuque.
Surprise de constater que le témoin continuait de courir, le meurtrier tira une nouvelle fois la faible clarté de la lune ne l'aidait pas. La jeune femme sanglota nerveusement une douleur dans l'épaule gauche. Elle avait eut du mal à ne pas tomber sous le choc. Elle ne se retourna pas, se sentant soudain pris en chasse.
Le tireur pesta pensant avoir manqué sa cible par deux fois. Cela ne lui était jamais arrivé auparavant. Il se mit à suivre ce témoin et constata à la faveur d'une brève lueur qu'il s'agissait d'une femme.
'Dommage.' Pensa-t-il en un sourire machiavélique.
Elle était cette fois vraiment au milieu de sa ligne de mire. C'était impossible de la louper. Dans un sourire sadique il leva une nouvelle fois son arme, prit son temps pour viser et tira. Cette fois la jeune femme s'effondra en silence. Puis il fit demi-tour et quitta la petite ruelle mal éclairée. Il savait qu'il a bien fait mouche cette fois. Il n'avait pas besoin d'aller vérifier pour en être sur, même si les deux premiers tirs l'avaient ennuyé. Il n'avait jamais raté sa cible depuis son enfance. Le silence était de nouveau maître de la ruelle tandis que la pluie se mit à tomber de plus en pus vite.
Dans ce silence pesant, la jeune femme retrouva ses esprits. Elle se releva péniblement, une douleur dans le dos. Le silence lui indiqua que le meurtrier n'était plus dans le coin. D'un geste automatique, elle porta la main à son épaule blessée. Elle avait du mal à croire qu'elle était encore en vie. Cependant elle n'avait qu'une envie, quitter cette ruelle au plus vite. Elle était tellement déboussolée qu'elle sentait à peine la pluie tomber sur elle. D'un pas difficile elle arriva à rejoindre la grande rue. Elle marchait au milieu de la foule, heurtant les gens involontairement. Elle se moquait même de leurs mécontentements tant elle était encore sous le choc. Ses pas se firent de plus en plus lourds et difficiles. Elle se sentit tituber.
Devant elle arrivait deux énergumènes qui chantaient à tue-tête. Ils donnaient l'impression de se moquer de la pluie, du froid… De tout.
'S'ils pouvaient se taire.' Pensa la jeune femme sentant ses yeux se fermer lentement.
… Dans un même temps…
Le meurtrier a soudain fait demi-tour, un doute subit dans l'esprit. Ecrasant sa cigarette il retourna sur les lieux du crime. Sa victime était toujours là sur le sol. Il continua son chemin vers l'endroit où le témoin était tombé…
Soudain son corps se raidit. Mis à part une flaque de sang preuve de la présence de quelqu'un sur le sol il n'y avait aucun corps.
« Comment cela est-il possible ? » Marmonna t-il en serrant les poings de rage.
Il remarqua bien vite que les traces s'éloignaient. La pluie ne les avait pas encore toutes effacées. Il sourit narquoisement. Rien n'était encore perdu. Il les suivit alors et retrouva la jeune femme. Seulement… Il y avait trop de monde autour d'elle. Lentement il s'approcha d'elle cachant un poignard dans sa poche droite et prêt à frapper au moment opportun. Il y était presque seulement les deux énergumènes qui arrivaient devant ne lui disaient rien. Il en reconnut un.
'City Hunter…' Pensa-t-il en s'arrêtant subitement.
Et joignant un petit angle de rue il observa la suite des événements.
La jeune femme se sentit partir, tomber en avant. Elle sentit deux bras puissants la rattraper.
— Mademoiselle ! Hé mademoiselle, fit une voix masculine légèrement éméché.
Il n'y eut aucune réaction de sa part. Soudain l'individu remarqua la pâleur du visage de la jeune femme. Puis il sentit du sang couler sur sa main. Il leva alors la tête et regarda un peu plus loin ayant senti une aura meurtrière. L'homme fila il savait qu'il ne pouvait plus rien faire pour le moment. Et de toute façon il n'avait pas envie d'affronter City Hunter dans ses conditions.
— Mick appel les secours,dit Ryô tandis que la foule s'ameutait autour de lui.
La jeune femme ouvrit un œil avec difficulté. La chaleur que cet homme dégageait l'avait réchauffait. Elle ne le voyait pas correctement. Mais elle se savait intuitivement en sécurité dans ses bras. Puis elle referma les yeux. Cela n'avait pas duré. Elle entendait de loin tout ce qu'il se passait autour d'elle. Puis le silence la gagna tandis qu'elle perdait connaissance.
Afin de la protéger de la pluie qui tombait Ryô retira son manteau et l'en couvrit avec.
'Quelle belle jeune femme !' Pensa-t-il la bave aux lèvres.
— Ryô, ce n'est pas vraiment le moment. Tu ne crois pas ? lui fit remarquer Mick bien que ce dernier ne pouvait pas s'empêcher d'afficher la même figure.
Ce dernier retrouva son visage sérieux en un temps record. Il trouvait que les secours mettaient trop de temps à arriver. Finalement l'ambulance arriva et une voiture de police par la même occasion. Et bien que les policiers questionnèrent pas mal de badauds aucun ne savait ce qu'il s'était passé.
