Harry Potter UA Monde Magique
Genre : Romance
Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas.
Résumé : Rencontre entre un loup perdu et un jeune homme à la santé précaire. Une voie tracée.
Note : Ouais, j'en avais envi alors je l'ai fait. Qu'on ne me parle pas du sujet de l'animagus trop abordé. Je fais ce que je veux beuuuuuhhhh! XD
Aujourd'hui j'ai un an de plus ! Bon, j'ai déjà un âge où ça ne fait que me rapprocher de la vieillesse et non de la liberté, mais je tiens tout de même à fêter l'évènement. C'est pour cela que je poste aujourd'hui les premiers chapitres de mes tous derniers projets. Rassurez vous, je n'oublie pas qu'il manque un dernier chapitre et un épilogue à deux de mes fic en cours, je vous promet de les compléter avant la fin de cette année. Avec un peu de chance, avant nöel. Mais pour ce faire, j'ai besoin d'un ordi et d'une connexion internet et je n'ai plus ni l'un ni l'autre chez moi. Je squatte à l'occaz' assez honteusement ceux du boulot, et pique l'ordi de ma soeur quand elle rentre avec à la maison (mm sans le net je peux écrire !)... mais ça reste moyen, et je ne tiens pas à "gâcher" ces fins par trop de précipitation, par manque de moyen et de temps. Donc patience...
Love Yuya, deux de ces textes te seront inédits à toi aussi ! Ne crois pas que je t'oublies, hein ! J'ai pas msn sur l'ordi du bureau (oui, l'âge des cavernes !) et j'ose pas l'installer, donc plus de bavardage avt un moment T_T.
Avant que ma pause déjeuner ne s'achève, gros bisous à tous ! Et bonne lecture !
Métamorphose
Le jeune homme n'en pouvait plus. Il fallait qu'il sorte, qu'il respire. Qu'il quitte cet endroit avant de faire une chose qu'il regretterait assurément. Il monta dans « sa chambre » en grimpant les marches quatre à quatre, s'attirant les foudres des adultes présents dans la maison. Arrivé là, il prit le sac à dos imperméable acheté au début de l'été, il y enfourna une couverture chaude, une lampe torche, une gourde magique gardant l'eau toujours fraiche et pure, ainsi que quelques chocogrenouilles. Rien d'autre ne s'y ajoutait sachant qu'il lui faudrait de la place pour y ranger ce qu'il devrait.
« Où crois tu aller comme ça, mon garçon ? Éructa un gros homme au visage rougi. »
Le garçon se tourna vers lui, ses yeux émeraudes étincelants de haine pure. Ils promettaient des choses horribles à l'homme qui lui faisait face s'il ne s'écartait pas.
« Dégage. »
L'homme blêmit et s'écarta prestement, libérant la voie à l'adolescent, qui sans s'en rendre compte qu'il avait parlé la langue des serpents, s'étonnait un peu de sa docilité. Il ne se fit pas prier pour rapidement quitter les lieux, dépassant l'homme terrifié sans lui accordé un seul regard. Il dévala les trois marches du porche, courant dans le petit quartier de Privet Drive, comme pourchassé par des démons. Il arriva rapidement aux abords d'une sombre forêt, où il s'enfonça sans l'ombre d'une hésitation.
Harry Potter, tel était le nom du garçon. Il avait la particularité très net d'être un sorcier. Et même parmi ses pairs, il était encore un être hors du commun. Devenu héros du monde sorcier alors qu'il avait à peine fêté ses un an, pour avoir renvoyé un sort mortel sur l'odieux mage noir Voldemort, après que ce derniers ai tué ses parents. Nul ne savait exactement comment il avait vaincu, mais il l'avait fait. Jusqu'à récemment.
Pendant plus de quatorze longues années, le mage noir n'avait été que l'ombre de lui-même. Parasite asservissant de faible créature pour tenté de survivre. Rampant, survivant bassement auprès de la vermine. Mais les choses avait changé par une horrible nuit de juin. Il y a un peu plus d'un an, suite au Tournoi des Trois sorcier où Harry s'était vu contraint de participer, Voldemort était revenu à la vie. La créature avec l'aide de ses serviteurs avait réussi à lui voler le sang nécessaire à sa résurrection.
Cette nuit resterait à jamais gravé dans l'esprit du brun. Cette nuit où Cédric Diggory, compatriote poudlarien était mort sous ses yeux. La seule erreur de ce garçon avait été d'être doué. D'avoir réussi l'épreuve du labyrinthe. Et il en était mort, assassiné par Pettigrow sous l'ordre du Lord.
L'année suivante avait elle aussi amené son lot de souffrance à Harry. Suite au retour du mage noir, il avait cherché à alerté le monde magique, mais Fudge Ministre de ce monde l'avait immédiatement fait passé pour un déséquilibré. Pour un adolescent en mal d'attention, en proie à des délires psychotiques. Enfoncé par la presse, montré du doigt par ses camarades, obligé de subir de multiples chuchotements à chacun de ses déplacement Les chose s'étaient aggravées avec la nomination de Dolores Ombrage à l'école de Sorcellerie. La femme était entièrement dévoué à Fudge et n'hésitait pas à le brimer, le malmener et… le torturer pour arriver à ses fins, à savoir nier ses déclarations sur le retour du lord sombre.
Albus Dumbledore, son mentor, sembla étonnement distant, dans cette période qui lui était incroyablement difficile. Ce n'est que plus tard qu'Harry appris que les raisons de cette éloignement n'était en rien dû à un manque d'affection ou de considération de l'homme, mais bien parce qu'il était submergé par ses propres responsabilité et devoir. Pourtant même suite à ces révélations, une rancœur resta au garçon suite à cet abandon. De plus, la découverte d'une des plus douloureuse vérité de sa jeune vie, tordis quelque chose en lui, arrachant le peu d'innocence lui restant.
Mais le pire survint à la fin de cette année qui resterait surement la pire qu'il ait jamais eu à vivre. Sirius Black, son parrain méconnu car ayant passé plus de dix ans à Azkaban, la terrible prison sorcière sur la base d'une erreur judiciaire, cet homme était mort. Sa seul véritable famille. L'homme qu'il connaissait si peu mais qui était déjà à ses yeux un père de substitution. Il était mort lui aussi sous ses yeux, tué par Bellatrix Lestrange, sa propre cousine. Le pire étant qu'Harry se jugeait responsable de tout cela.
Car l'homme s'était précipité à son secours, alors que lui se précipitait joyeusement dans un piège tendu par Voldemort. Le mage noir avait pour but de dérobé une prophétie dans le département des Mystère se trouvant au ministère de la magie. Cette prophétie qui le liait à Harry Potter… Il avait échoué, Sirius était mort, mais le monde magique n'avait plus pu se leurrer et avait dû affronter la vérité en face : Voldemort était bel et bien de retour.
Les regards porté sur Harry ainsi que les nombreux chuchotements n'avaient pas diminué. Il était toujours pointé du doigt et son nom ressortait souvent dans les conversations. Mais plus pour les même raison. On chuchotait qu'il avait déjà affronté le lord. Cela plus d'une fois. Qu'il pourrait peut être le vaincre à nouveau. Définitivement cette fois. Et cette communauté qui se gaussait de lui, le méprisant, le portait maintenant au nu, voulant le dressé entre eux et la mort, en faisant de lui leur héros.
Harry en était atrocement dégouté. Mais il était ainsi dégouté de tout. Des moldus, à cause de sa soit disant famille qui le traitait toujours plus bas que terre le voyant comme un monstre juste parce qu'il était différent d'eux. Des sorciers, hypocrites, menteurs et lâches. De ses amis qui le traitaient comme une bombe à retardement et qui préféraient suivre les directives de Dumbledore plutôt que de se conduire en véritable amis et de comprendre son désarroi. De Dumbledore et de ses mensonges, ou semi-vérités.
Car le vieil homme avait eu beau lui expliqué de façon logique et objective, lui n'arrivait pas à considérer les choses ainsi. Son point de vue n'était qu'émotion et il se sentait trahi, abandonné, délaissé, coupable, haineux et rancunier. Et des multitudes de chose encore. La pensée que si le Directeur s'était montré plus ouvert, moins cachotier, Sirius ne serait peut être pas…
Harry poussa un grognement sauvage. Il ne voulait plus penser à tout cela. Et c'est pour cela qu'il était ici. Cette forêt lui offrait le cadre parfait pour ce qu'il avait à faire. Pendant près de vingt minutes, il avança dans le bois à la lumière de sa lampe torche, repoussant les branches, grimpant sur les souches, esquivant les ronces, glissant parfois sur des petit tas de feuille ou des fruits pourris. La lune au trois quart, qui lui offrait une certaine visibilité était pourtant contrarié par les branches et feuillage de la forêt, rendant son avancé encore plus difficile.
Enfin, légèrement essoufflé, il s'arrêta satisfait dans ce qui ressemblait à une petite clairière. Vraiment petite. D'une dizaine à une petite vingtaine de mètre de diamètre tout au plus. Quelques branches sèches éparses, et deux souches d'arbres l'une dressée et l'autre couchée l'agrémentaient. La lune éclairait l'endroit rendant presque inutile sa lampe torche ici.
Le brun frissonna en sentant un petit vent frais se lever. La nuit était tombé depuis près d'une heure et même si les étés étaient caniculaire dans cette petite bourgade, les nuits étaient affreusement froides, a fortiori dans une forêt à l'aspect si humide. Il posa son sac sur la souche d'arbre couchée et en sorti la couverture, la gourde et les chocogrenouille. Enroulant la couverture autour de ses épaules, Harry s'assit sur la souche et se désaltéra. Presque totalement calmé, il mangea un chocogrenouille en observant le ciel nocturne.
Son cœur battait à une allure paisible maintenant. Son esprit dérivait au gré des étoiles qu'il contemplait, sans véritable idée fixe. Mais bientôt alors qu'il sentait un certain engourdissement l'envahir, il revint au pourquoi de sa présence en ces lieux. Sa transformation en animagus.
Il avait commencé à voir les bases dès la fin de sa troisième année. Ayant appris que son père et son parrain étaient des animagi, il s'était intéressé de près à cette transformation. C'était pour lui un moyen comme un autre de se rapprocher de son défunt père et de son parrain, infortunément en cavale. Il n'avait alors fait qu'exploré la surface, lisant certaine théorie parfois trop complexe pour lui. Durant les grandes vacances, il lisait certains passages en se disant que sans doute son père et Sirius avaient-ils parcouru les mêmes. Une certaine exaltation naissait en lui dans ces moments. Mais tout cela ne restait que lecture théorique sans réel intention de devenir lui-même un animagus.
C'est lors de sa quatrième année qu'il avait exploré le sujet plus en profondeur avec l'aide d'Hermione. À cette époque il ne parlait toujours pas à Ron, le rouquine encore convaincu qu'il avait lui-même mis son nom dans la coupe de feu. C'était en grande partie pour comblé sa solitude et pour fuir les regards et les moqueries des autres qu'il s'était ainsi plongé dans cette étude sous les encouragements de son amie. Hermione s'était montré d'une grande aide éclairant certains passages qui pour lui restaient des mystères insoluble. Lui expliquant encore et encore de façon différente pour qu'il comprenne mieux. Non pas qu'il n'était qu'un idiot, mais certain sujet abordé dans la métamorphose humaine n'était abordé que dans le courant de la sixième et septième année. Il n'y avait bien évidemment qu'Hermione pour avoir « jetée un coup d'œil en passant pour voir ce que serait leur futur cours ». Sacrée Hermione… Harry n'en avait même pas été étonné.
Toujours est il qu'à cette époque, il avait fait un peu plus que gratter la surface et en avait appris bien plus, commençant à envisager sa propre transformation. Mais les épreuves du Tournoi et sa réconciliation avec Ron, lui firent mettre cette idée de côté pour un temps. Son temps pleinement occupé ne lui permettait plus de se perdre dans ces vieux ouvrages de référence, aussi souvent et aussi profondément.
Puis il y eu la mort de Cédric et le retour de Voldemort.
Evènement traumatisant qui lui firent faire de nombreux cauchemar hantant ses nuits. L'été qui suivit sa quatrième année, il replongea dans ces ouvrages pour comblé les nuits d'insomnie ou ses cauchemars se faisaient si intenses, si consistants, que la peur de s'endormir dominait la fatigue. Le fait que ses amis ne lui révélaient absolument rien de ce qui se passait dans le monde magique l'affectait beaucoup et pour ne plus y penser, la lecture était devenu son échappatoire. La théorie devint de plus en plus facile à assimiler et avant le début du mois d'aout, il avait intégré toutes les bases. Ne restait qu'à passer à la pratique.
Ce qu'il fit lors de l'année passé. La pression des élèves qui le regardaient comme une bête curieuse, puis l'arrivé du tyran Ombrage, la formation de l'A.D, le poussèrent à trouver quelques instant de solitude. Mais ne voulant pas ressasser ses pensées noires, il s'était mis à la pratique. Il avait commencé par cherché sa forme animagus en préparant une potion. Elle ne nécessitait pas d'ingrédient trop rare, la plupart faisant partie de son kit, les autres étant facilement récupérable dans les serres du professeur Chourave ou à l'orée de la Forêt Interdite. Il lui avait fallut pas moins de trois essaies, avant de la réussir parfaitement. Demander l'aide d'Hermione, n'était pas une solution. Déjà parce qu'il était sûr qu'elle serait contre l'idée, ensuite parce que la concentration nécessaire à la fabrication, l'empêchait totalement de penser à autre chose. Et puis quand il avait fini par réussir à faire cette potion de niveau ASPIC, la fierté ressenti à ce moment n'avait eu aucun égal.
En absorbant la potion de couleur violette, il avait ressenti une douce chaleur, puis un froid intense alors qu'une buée s'échappait de ses lèvres. La buée devint fumée ondoyante puis tourbillonnante qui finit par prendre une forme. Celle de son animagus. Celle d'un loup. Grand aux muscles saillant, sans aucun doute puissant. Sa taille saisissante donnait l'impression qu'il était plus grand qu'un loup normal, mais Harry n'en était pas certain. L'animal avait une épaisse fourrure qui rappelait assez sa chevelure indomptable, c'était là le seul détail qu'il pouvait clairement voir dans cet entrelacs mouvant. Il n'avait pu que s'imaginer posséder une couleur semblable à sa chevelure.
Il avait été émerveillé de cette découverte et s'était promis que les semaines suivantes, il tenterait les transformations partielles. Mais il en avait été autrement. Les cauchemars envoyés par Voldemort avaient commencé, le piège tendu, Sirius mort, sa transformation avait bien été son dernier problème. Sauf qu'après la mort de Sirius, il s'était senti vide, coupable, triste et seul. Seul car ses amis ne pourrait jamais comprendre ce que cela faisait de perdre le tout dernier membre de sa famille. Son dernier repère et point d'ancrage. Pas alors qu'Hermione avait encore ses deux parents et que Ron croulait littéralement sous les membres de sa famille.
Non, aucun d'entre eux n'aurait pu comprendre cette solitude. Cette lassitude face à cette vie sordide qui lui enlevait tout ceux qu'il aimait, tous ceux qui l'aimaient. Comme s'il était coupable d'un quelconque crime dans une vie antérieur dont il ne recevrait le châtiment que maintenant. Condamner à la solitude et à la perte des êtres chers. Tout cela par sa faute.
Alors il s'était plongé à nouveau dans cet découverte. Son parrain venant rejoindre son père dans le motif de cette quête, non plus hommage aimant, mais bien mortuaire. Encore à Poudlard, il avait commencé les métamorphoses partielles, changeant sa main en une patte velu, ou ses yeux en grand lac émeraude à la pupille noir étincelante. Il avait même une ou deux fois testé la transformation totale au stade un et deux, devenant une créature mi-homme mi-loup. Ces deux premiers stade étaient les moins dangereux ne nécessitant pas de sort de libération, si quelque chose se passait mal et entravait le processus. Ce qui n'était pas le cas de l'étape trois et de la quatrième et ultime étape.
Celles qu'il s'apprêtait à effectuer cette nuit. Normalement, il aurait du avoir quelqu'un à ses côtés. Quelqu'un capable de réciter la formule pour lui rendre sa forme humaine s'il y avait un quelconque problème, ou pour l'emmener à St Mangouste si cela devenait trop grave. Mais il n'avait personne. De toutes les façons il ne voulait personne. Il était persuadé d'y arriver seul. Et si ça n'était pas le cas… et bien il aviserait.
Décidé, Harry enleva la couverture qu'il plia et rangea soigneusement dans son sac, il rangea consciencieusement les emballages de ses douceurs dans une poche extérieure et entrepris de se déshabiller. Il ne se faisait pas l'illusion d'être si doué qu'il pourrait dès sa première métamorphose, réussir à transformer aussi ses vêtements. Il lui fallait rester lucide. Déchirer ses vêtements et devoir rentré aussi nu qu'au jour de sa naissance serait la seule chose que lui apporterait un tel excès de confiance.
Une fois nu, il rangea prestement ses habits dans le sac qu'il cacha dans le tronc d'arbre mort totalement vide. Il y cala son sac avec un peu de feuillage et de brindilles trouvés aux alentours et prit un des emballages dans le sac, avant de tout camouflé avec d'autres végétaux. Sur l'une des branches basses de l'arbre il attacha le papier d'aluminium brillant. Ça n'était pas le meilleur moyen de reconnaissance, mais il n'y pensait que maintenant. Et puis il n'avait pas du tout l'intention de s'éloigner de beaucoup de cette clairière, s'il réussissait sa transformation.
La première transformation était assez semblable à une phase de transe tant la concentration nécessaire était grande. Les choses devenaient plus facile au fur et à mesure des transformations, qui devenait au final un acte aussi basique que levé la main ou un bras. Enfin c'est-ce qu'il avait lu, et c'était aussi l'impression que donnait Sirius quand il se transformait en chien.
Frissonnant sous la fraicheur nocturne, il régula sa respiration et se vida l'esprit, se concentrant sur son but. Il sentit sa magie se rassembler, puis doucement ondoyer tout autour de lui formant une sorte de halo, de bouclier le protégeant du froid et du vent. L'air autour de lui devint de plus en plus chaud à chaque pulsation de sa magie. Celle-ci se rassembla encore et Harry put la sentir courir sur sa peau, mais aussi dans ses veines. Tout en lui, autour de lui semblait saturé de magie. Une euphorie sans pareil l'imprégna mais il ne s'y abandonna pas, connaissant les risques d'une telle perte de contrôle.
La chaleur devint suffocante, bouillonnante, brulante. Et vint la douleur. Il sentait ses chairs fondre se consumant sous le contact qui lui semblait si merveilleux à peine quelques secondes auparavant. La sensation brusque de ses os se brisant lui arracha un cri. Puis un autre et un autre. Il hurlait sans pouvoir s'arrêter. La douleur encore plus fulgurante que tout ce qu'il avait pu jusqu'alors penser. Des million d'aiguille lui perçaient le corps, sa chair était encore en feu, et aucun os de son corps ne semblait épargné. Comme si quelqu'un s'amusait à les lui cassé l'un après l'autre en de multiples petits morceaux.
Les doloris du lord reçu quelque semaines plus tôt lui semblaient caresse à cet instant précis, mais la encore il lui fallait garder toute sa concentration. Il en était à l'une des partie la plus difficile du processus et se laisser distraire même par la douleur serait lourd de conséquence, la mort n'en étant pas la pire possible. Harry plia tout de même sous la douleur ayant l'impression que l'on lui tordait les entrailles, serrant les dents de toute ses forces pour ne pas hurler à la mort. Ouvrant les yeux il vit sa peau se couvrir d'un fin duvet noir qui devint de plus en plus épais, alors qu'il lui devenait difficile de rester debout.
Ses jambes flanchèrent et il tomba à genoux puis à quatre pattes, son souffle coupé. Un dernier cri lui échappa avant de devenir un grondement animal. Puis la douleur sublima tout, posant devant ses yeux un voile blanc, un hurlement puissant déchirant la nuit. Il s'effondra, tombant dans l'inconscience.
HP/DM
Il s'éveilla difficilement, le corps douloureux, comme après un tabassage en règle. Harry inspira puis expira doucement cherchant à réguler les sensations dans son corps meurtri. Quand il parvint à mettre sa souffrance de côté, la rendant supportable, il ouvrit les yeux. Quel ne fut pas sa surprise alors. La clairière lui apparaissait maintenant presque aussi distinctement qu'en plein jour. Ou plutôt comme à l'aube ou les rayons du soleil rougeoyant dessinent les formes du monde, tout en donnant de fantasques couleurs à tout ce qu'ils caressent. C'était étrange mais plaisant. Déstabilisant.
Un coup d'œil à la forêt lui donnant un spectacle magnifique, comme si brutalement le monde s'était avancé vers l'automne, offrant aux arbres de splendide toison rouge. Pourtant tout cela lui apparaissait bizarrement flou, indistinct. Et Harry se demanda assez bêtement où pouvait bien être ses lunettes. Et ce n'est que là qu'il prit toute la mesure de la situation. Il avait réussi. Il avait réussi. Il avait réussi ! Un loup ! Il était un loup ! La tentation de faire quelques petits bons de joie fut forte, mais ses élancements musculeux le rappelèrent à l'ordre. Ce n'était vraiment pas le moment de faire des folies.
Pour la première fois depuis de longs mois il se sentait véritablement heureux. Insouciant. Libre.
En douceur, Harry se redressa, respirant profondément. Une fois debout il fit quelque pas dans la clairière. Il n'avait pas eu l'intention de s'en éloigner une fois sous cette forme, mais il comprenait maintenant qu'il n'en sortirait pas du tout. Il n'était vraiment pas en état.
C'était sa première transformation. Sa première métamorphose humaine. Et il avait réussi. Il leva son museau vers les étoiles, rendant hommage aux hommes qu'il avait aimé et perdu. Ces pères qui avaient tout sacrifié pour lui, James, Sirius… Harry ressentait comme si un nouveau lien s'était tissé entre eux et lui, les rapprochant. Sans qu'il ne le veuille un long hurlement s'échappa de sa gorge. Empli de chagrin et de peine. Informant toutes créatures aux alentours de sa solitude et de sa douleur. Ce hurlement lui parut libérateur en un sens, comme si sa peine s'allégeait. Las, il se recoucha en boule sur le sol terreux mais encore gorgé de la chaleur de la journée et sombra dans le sommeil.
HP/DM
Cela faisait une semaine maintenant qu'il avait pris sa forme de loup pour la première fois. Et il était déjà venu dans ce qui était devenu sa clairière, le refaire par deux fois déjà. Maintenant, en cette quatrième nuit, il avait décidé de véritablement explorer les environs. Son corps s'était nettement habitué aux changements, un peu comme on apprend à faire le grand écart. La première fois fut de loin la plus douloureuse. Béni soit Merlin ! Il n'était pas sur d'avoir pu supporté ce genre de chose plus d'une fois.
Une fois sous forme lupine, il s'enfonça dans le bois et se mit à courir. C'était un tel plaisir d'être sous forme animal. Il pouvait savoir un million de chose rien qu'en reniflant l'air : l'écureuil qui avait élu domicile dans ce petit arbre qui allait bientôt mettre bas, le hérisson passer récemment sur ce sentier, ou même les hommes, qui a quatre ou cinq kilomètre de là, faisait rôtir de la viande et dont les effluve était porté par le vent.
Son acuité visuelle avait elle aussi augmenté, mais d'une façon étrange. Il avait d'abord cru que sa myopie s'était conservée d'une forme à l'autre, avant d'aller se renseigner à la bibliothèque de Little Whining. Cette visite le rassura et lui appris un certain nombre de chose, comme le fait que les loups étaient myope eux aussi, mais seulement en vision frontale. Il n'avait pas bien compris pourquoi mais le fait était là, ils était dans l'incapacité de voir au-delà de 35 à 45 cm en regardant directement. Même si en vision périphérique elle avait très nettement augmenté. La question était de savoir si son propre handicap avait pesé dans la sélection naturelle de son animagus.
Son ouïe bien entendu était exceptionnelle, lui permettant d'entendre à plus de cent mètre cette lapine et toute sa portée qui se promenaient avec insouciance, faisant craquer les brindilles à chacun de leurs petits bonds. Mais aussi, nettement plus loin, l'avancée lente et tranquille de ce qui semblait étonnement être un serpent. Les battements d'ailes d'oiseaux nocturnes, les frétillements des rongeurs, et même les sons trop aigu émis par des chauves souris.
Tout cela lui donnait l'impression d'être plus fort. Ses sens hyper développés lui donnaient une claire impression de puissance. Mais pas celle qui monte à la tête et pousse à faire des erreurs, gonflant l'égo et obscurcissant la raison. Non, plutôt la sensation de pouvoir faire face en cas de problème. De pouvoir affronter les obstacles qui se présenteraient. Libre et indépendant. La forêt était son élément.
Pourtant, courant à travers le bois à toute vitesse, il ne se rendit pas compte du danger. Il avait senti la présence des hommes, mais celle-ci était tout ce qu'il y a de plus prévisible étant donné qu'il se trouvait dans un bois bordant une petite ville. Cela arrivait fréquemment qu'il tombe sur des piste balisé emprunté par des promeneurs. Ce n'est que quand le premier coup de feu retentit, lui frôlant le flanc droit, qu'il se rendit vraiment compte du problème.
Des chasseurs, il y avait des chasseurs. Et il avait tout l'air d'être leur proie.
Il s'enfuit à toute vitesse cherchant une échappatoire. Mais il pouvait entendre les bruits des chiens, pas bien nombreux, mais bien assez pour remonter sa piste. De même il entendait régulièrement les encouragements de leurs maitres, fébrile quand à attrapé un tel animal. Harry courut sans jamais faire de pause pendant presque une heure entière, et fut surpris de débouché dans une vaste clairière au bord de laquelle se trouvait un étang. Mais ce n'est pas celui-ci qui attira son attention. Non, son regard fut tout de suite happé par deux orbes argenté qui exprimèrent la frayeur de leur possesseur à sa vue.
À suivre…
